L'humoriste Michel Leeb : «On est dans une société liberticide. On ne peut plus dire ce qu'on veut, ni comme on veut, ni quand on veut».
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00:00 qui est souvent posée aux humoristes.
00:02 Peut-on tout dire ? Doit-on tout dire ?
00:04 Est-ce que l'époque a changé ?
00:06 Vous avez commencé, vous, à être sur la scène
00:09 dans les années 80.
00:10 Aujourd'hui, j'ai le sentiment
00:12 qu'il y a beaucoup d'autocensure
00:14 chez les humoristes, parce qu'il faut blesser personne.
00:17 -C'est ça.
00:19 -Mais à partir de l'humour, ça peut blesser, de temps en temps.
00:22 -Oui, ça peut blesser, d'autant qu'on est, en principe,
00:25 dans une société où on peut tout dire,
00:27 enfin, la liberté totale, puisqu'au départ, c'est ça.
00:30 On peut... On a une philosophie
00:34 qui consiste à pouvoir être libre de dire ce qu'on...
00:37 En fait, on est dans une société qui est contraire,
00:40 c'est liberticide.
00:41 On ne peut plus dire ce qu'on veut, ni quand on veut.
00:44 -Quand vous écriviez, vous étiez en pleine liberté ?
00:48 -Ah oui. Aucun problème.
00:49 Non, il n'y avait pas du tout d'interdit.
00:53 On était libre de dire ce qu'on voulait.
00:56 -C'est l'autocensure. C'est ça qui est intéressant.
00:58 Même quand vous avez écrit cette pièce,
01:01 vous dites que vous allez enlever ça,
01:03 parce que ça peut blesser les uns ou les autres ?
01:06 -Non, dans la dramaturgie de la pièce,
01:08 je pouvais enlever des choses qui n'allaient pas dans le bon sens,
01:11 mais ce n'était pas social ou politique.
01:16 C'était vraiment complètement artistique,
01:18 uniquement sur ce terrain-là.
01:20 -Et dans la jeune génération, il y a des gens qui vous font rire ?
01:24 -Oui. -Leo Meurice, par exemple.
01:26 -Non, moi, j'ai une grande admiration
01:30 et une passion pour Gad Elmaleh,
01:32 parce que c'est le seul qui fait aujourd'hui
01:35 un vrai show sans vulgarité
01:37 et avec du talent.
01:39 Il sait tout faire. Il s'est fait des formidables.
01:42 C'est le seul, aujourd'hui, qui me fascine.
01:44 [Musique]