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00:00 Et dans l'écho d'ici ce matin, on part à Mérignac-Soleil, dans ce qui sera bientôt la base du réemploi,
00:05 une sorte de stockage de la seconde main pour les professionnels du bâtiment.
00:09 Ils récupèrent en fait charpentes, tuiles, parquets qui viennent de bâtiments qui ont dû être détruits.
00:14 Et justement, on parle de ce concept ce matin avec le directeur de la fabrique de Bordeaux Métropole
00:19 qui gère ce futur site, Thomas Coignac.
00:21 Bonjour Jérôme Goz.
00:22 Bonjour.
00:23 Déjà vous deviez ouvrir fin novembre cette base du réemploi,
00:25 et puis les tempêtes de ces derniers jours sont passées par là.
00:28 C'est quoi les dégâts chez vous ?
00:29 On a un petit peu d'eau.
00:30 On a perdu quelques vitrages et on a eu un petit peu d'eau,
00:33 donc il a fallu reprendre un certain nombre de travaux.
00:36 Mais on ouvrira bien évidemment mi-décembre.
00:38 Mi-décembre pour la date de cette base du réemploi, qui est où précisément d'ailleurs ?
00:42 Elle est en fait au cours de la Somme.
00:44 Donc c'est dans le cadre d'une grande opération d'aménagement pilotée par Bordeaux Métropole,
00:48 et la fabrique de Bordeaux Métropole la met en œuvre.
00:50 On est du côté de Mérignac-Soleil.
00:51 Mérignac-Soleil, absolument.
00:52 C'est pas le cours de la Somme de Bordeaux, on précise.
00:54 À quoi ça va ressembler donc à l'intérieur ?
00:57 À l'intérieur, on a réutilisé beaucoup de matériaux.
00:59 Vous savez qu'on impose aux promoteurs et aux bailleurs de réutiliser des matériaux
01:04 pour améliorer ce qu'on appelle le bilan carbone de nos bâtiments.
01:08 Et donc il se trouve qu'on s'est appliqué la même chose sur ce bâtiment.
01:11 On a réemployé beaucoup de matériaux pour pouvoir reconstruire et stocker.
01:15 Sur des bâtiments qui sont détruits, c'est ça ?
01:18 Donc là en fait, on récupère des matériaux sur des bâtiments qu'on ne peut pas réutiliser,
01:22 donc qu'on est obligé de démolir.
01:23 Et plutôt que de les démolir, on les déconstruit
01:26 et on récupère un maximum de matière.
01:27 C'est-à-dire qu'on démolit proprement ?
01:29 On démolit avec attention et avec une petite cuillère.
01:32 En pouvant récupérer donc...
01:33 Qu'est-ce qu'on peut citer par exemple ?
01:35 Qu'est-ce que vous allez récupérer de ces bâtiments déconstruits ?
01:37 On récupère le maximum.
01:39 Donc on récupère des parquets, on récupère des cloisons,
01:41 on récupère des fenêtres, on récupère des tuiles, on récupère des charpentes.
01:45 Nous, notre problème de tout ça, c'est que ça fait beaucoup de matière
01:47 et qu'il faut la stocker quelque part.
01:49 D'où la plateforme.
01:50 Cette base du réemploi.
01:51 Exactement, on parle de quel volume là ?
01:54 1500 m².
01:55 Donc c'est à la fois modeste et extrêmement ambitieux.
01:57 Aujourd'hui, il n'y en a pas de plateforme.
01:59 Notre objectif, c'est effectivement de pouvoir stocker ces matériaux.
02:04 La future plateforme de stockage de Mataute-Secondemain,
02:07 la fabrique de bord de Métropole,
02:09 on en parle ce matin dans Les Codiciers avec notre invité Jérôme Gauze.
02:11 Et une fois que tout ça est stocké dans cette future base du réemploi,
02:15 qui peut en profiter ?
02:18 Ce sont les professionnels.
02:19 On s'adresse effectivement aux bailleurs et aux promoteurs privés
02:22 qui construisent pour nous des logements ou des équipements publics.
02:26 Et on leur demande, à l'intérieur de leur budget,
02:28 consacrer 5% de leurs coûts construction au réemploi.
02:31 Ça ne paraît pas beaucoup ?
02:33 Ça ne paraît à la fois pas beaucoup et c'est énorme.
02:35 Parce que c'est compliqué de réutiliser des matériaux qui ont déjà servi.
02:38 Donc ça demande beaucoup d'attention,
02:40 beaucoup de remise en ordre
02:43 pour pouvoir réutiliser ces matériaux de la manière la plus correcte.
02:46 Et comme c'est de la seconde main,
02:47 ils vont les payer moins cher ces matériaux-là ?
02:49 Alors ils vont à la fois les payer moins cher,
02:50 mais ils vont aussi payer un peu plus cher
02:52 la main d'oeuvre,
02:53 puisqu'on ne démolit pas, on déconstruit,
02:55 donc ça prend plus de temps.
02:56 Donc finalement, c'est à prix,
02:59 aujourd'hui, quasiment équivalent.
03:01 Ça c'est ce que vous faites,
03:02 ce que vous allez faire avec cette base du réemploi,
03:04 mais est-ce que ce modèle-là, il peut être rentable ?
03:06 Est-ce que ça peut être fait à plus grande échelle ?
03:07 Et pour ça, il faut pouvoir gagner de l'argent quelque part ?
03:10 Si pour que des entreprises privées s'en saisissent,
03:12 ça c'est une possibilité, vous pensez ?
03:14 C'est notre ambition.
03:15 L'ambition, c'est de créer une filière sur l'ensemble du territoire métropolitain,
03:18 avec Bordeaux Métropole bien évidemment,
03:20 pour pouvoir à la fois créer de l'emploi
03:22 et créer aussi de la valeur,
03:23 c'est-à-dire faire en sorte que cette économie
03:25 soit, se finance par elle-même
03:28 et n'ait plus besoin d'un input d'argent public.
03:31 Oui, d'un déclencheur.
03:32 On a l'habitude d'acheter sa voiture d'occasion,
03:36 d'acheter son ordinateur d'occasion par exemple,
03:39 dans le BTP, la réutilisation, ce n'est pas un réflexe encore ?
03:43 Ça vient.
03:44 C'est nouveau, mais ça vient en fait,
03:46 puisque, alors d'abord, historiquement,
03:48 c'est très ancien en fait, le réemploi des matériaux,
03:51 puisqu'on prenait des pierres, des cathédrales,
03:53 pour construire des maisons.
03:55 Donc, on sait bien évidemment le faire.
03:57 Mais l'ambition, c'est de développer ça à une échelle du territoire,
04:00 parce que c'est très certainement grand pourvoyeur d'emploi.
04:03 Et c'est considérable, les déchets du BTP,
04:06 c'est les trois quarts des déchets produits en France,
04:08 et seulement la moitié sont recyclés, il y a un marché énorme.
04:11 Je vais vous donner un chiffre.
04:12 Quand on a fait cet exercice sur la base du réemploi,
04:14 on a récupéré 17 tonnes de matière.
04:17 17 tonnes de matière, ça ne dit pas grand-chose,
04:21 le matin de bonne heure,
04:22 c'est l'équivalent d'un grand cachalot ou d'une baleine bleue,
04:25 pour vous donner une échelle.
04:27 Et on a pu aussi gérer 26 tonnes équivalent de carbone, de CO2,
04:33 ce qui correspond grosso modo à 230 000 gobelets de café.
04:36 Vous voyez, c'est pour vous donner quelques échelles.
04:37 Donc, c'est à la fois modeste,
04:39 mais c'est aussi extrêmement important et ambitieux.
04:41 - Et c'est tout de suite plus parlant,
04:42 et c'est ce qu'il se passera donc mi-décembre
04:44 à la base du réemploi Américain que Soleil.
04:46 Merci Jérôme Gosse de la Fabrique de Bordeaux Métropole d'être venu nous en parler.
04:49 Bonne journée à vous !