Philippine Delaire alias Jean-Jacqueline Rousseau : «L’amour est l’épicure ou la sinécure ?»

  • l’année dernière

Chaque jour dans Culture Médias, Thomas Isle reçoit un invité surprise. Ce mercredi, Philippine Delaire alias Jean-Jacqueline Rousseau.
Retrouvez "L'invité inattendu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-surprise
Transcript
00:00 Alors maintenant Patrick, c'est l'heure d'accueillir votre invité inattendu.
00:02 Et aujourd'hui, nous recevons Madame Jean-Jacqueline Rousseau.
00:06 Bonjour Jean-Jacqueline.
00:07 Bonjour.
00:08 Bonjour.
00:09 Oui.
00:10 Bon, est-il bon ?
00:12 Ça je ne sais pas Thomas, nous verrons bien.
00:14 Prédire est une volonté ou une vérité ?
00:17 Et qu'est-ce que le vrai ?
00:19 Bah, excusez-moi mais qui êtes-vous Jean-Jacqueline ?
00:22 Je suis.
00:24 Je pense donc je suis.
00:25 Le cogito, ça c'est sûr.
00:27 Mais quelle est ma pensée ?
00:28 Ça c'est la question.
00:30 Ce qui est sûr c'est que je suis là, mais je viens de loin,
00:33 volontaire comme Voltaire, parfois même candide,
00:37 avec une pensée.
00:38 Et qu'est-ce qu'être là maintenant ?
00:40 C'est penser.
00:41 Donc oui, je suis là.
00:43 Bon, c'est bon.
00:44 Et donc ça va ?
00:46 Oui, oui, oui, oui.
00:47 Mais j'ai un petit peu mal au genou quand même.
00:49 Ah bon, d'accord.
00:51 Et alors pourquoi vous êtes venue aujourd'hui Jean-Jacqueline ?
00:53 Eh bien c'est compliqué, je ne sais pas.
00:55 J'aimerais le dire, j'aimerais.
00:57 C'est de l'amour, voilà.
00:58 De l'amour, mais en même temps non,
01:00 car dire c'est aussi médire.
01:01 Médire c'est aussi une perspective, une projection.
01:04 Attrape-la !
01:06 Une cristallisation.
01:07 Aimons-nous seuls, unilatéralement ?
01:10 Ou l'amour c'est l'autre ?
01:12 Hein, Anissa ?
01:13 Et l'enfer c'est les autres ?
01:14 En tout cas l'enfer ça n'est pas Patrick, non, non, non.
01:16 Patrick c'est la cristallisation.
01:18 Patrick c'est le cristal.
01:19 Beaucoup de questions ce matin.
01:22 Si je comprends bien, vous aimez beaucoup Patrick Timsit, c'est ça ?
01:24 Oui, oui, oui.
01:25 Mais il existe un dilemme, toujours Thomas.
01:27 Jamais, non.
01:28 Il veut partir, mais moi je préférerais qu'il reste.
01:32 Mais peut-être qu'il est fatigué, peut-être oui.
01:34 Mais qu'est-ce que rester ?
01:36 Et qu'est-ce qu'être fatigué ?
01:38 Ce n'est pas partir vraiment, ou juste être là comme moi,
01:41 qui suis là mais qui ai mal aux genoux, mais qui ne suis pas fatiguée pour autant.
01:45 Avec ma pensée et mon amour,
01:47 et dans ce cas l'amour est l'épicure ou la sinecure.
01:49 Excusez-moi, pardon de vous couper,
01:50 mais vous essayez de faire de la philosophie Jean-Jacqueline ?
01:53 Il pourrait partir juste un peu, un temps, oui,
01:56 mais pas trop longtemps non plus, non, non, non, non,
01:58 et revenir mais où, où, à, et combien de temps ?
02:02 Voilà, mais il y a mon espace, et mon espace temps,
02:05 et celui de Patrick.
02:06 Voilà, ils sont tous là, Jean.
02:08 Et qu'est-ce que la fin des temps ?
02:10 Est-ce la fin de Patrick ?
02:12 Non, non.
02:13 En fait, vous ne voulez pas que ce soit sa dernière tournée,
02:15 c'est ça ce que vous voulez nous dire ce matin ?
02:17 Oui.
02:18 Non, non.
02:20 Quand on aime, c'est difficile, Thomas.
02:21 Ça, c'est gentil, ça.
02:22 Non, c'est niche.
02:23 Mais est-ce que ce n'est pas ça aussi l'amour ?
02:27 Laisser les gens partir, mais bon,
02:29 ils pourraient aussi continuer le continuum espace-temps,
02:32 car aimer, c'est aussi rester, mais où ?
02:35 Loin, près de moi, ou dans son espace.
02:39 Ah d'accord.
02:40 Et alors d'où vient cet amour pour Patrick, Jean-Jacqueline ?
02:42 Ah, d'où vient l'amour, Thomas ?
02:44 C'est pas exactement ma question.
02:46 Très bonne question, vous avez le temps.
02:49 Bon, alors, des mines de sel, de l'eros,
02:53 dans mon cas, il vient d'Alger.
02:54 Voilà.
02:55 Il vient également du cœur, l'agapé.
02:57 Parce que Patrick est grandiose,
03:00 mais c'est quoi finalement la grandeur ?
03:02 C'est savoir partir aussi.
03:04 Oui, c'est vrai.
03:06 On en revient à la réalité, la vérité,
03:10 la vérité d'un être, moi, et d'un être aimé, Patrick.
03:13 Voilà, dans un espace, ici, dans ce studio,
03:16 un temps, 10h30, 10h35 peut-être exactement,
03:19 un amour lié à un passé, celui d'une carrière transcendantale,
03:23 un amour kantien, un idéalisme, une transcendance.
03:25 Dois-je appliquer la législation universelle et être raisonnable ?
03:29 Ou tel demeurer, être romantique et me translater ?
03:32 Hein ? Et partir ?
03:34 On ne sait jamais.
03:36 Excusez-moi, Jean-Jacqueline, un peu de mal à vous suivre.
03:38 On ne sait jamais quoi, en fait.
03:41 On ne sait jamais rien, Thomas.
03:43 Ok. Vous avez terminé ?
03:45 Je ne sais pas, Thomas, je ne sais pas.
03:47 Y a-t-il vraiment une fin à la vie, je veux dire, à ce moment-là ?
03:52 La mort, peut-être ? Est-ce ça, la réponse ?
03:54 Vais-je mourir, maintenant ?
03:56 Non, non, vous êtes bel et bien toujours là.
03:58 Le suis-je ?
03:59 Oui, je vous vois, Jacqueline.
04:02 Vous êtes là, en fait, de moi.
04:03 Mais en êtes-vous sûre, réellement, Thomas ?
04:04 Bon, eh bien, au revoir, Jean-Jacqueline. Merci beaucoup.
04:08 Eh bien, adieu.
04:10 Mais merci, ça, c'est sûr.
04:12 Patrick Simpson.
04:13 Merci, Jean-Jacqueline.
04:15 Bravo, bravo.
04:16 Vous voyez ce que vous provoquez, Patrick Simpson ?
04:19 C'est formidable.
04:20 Ce qu'on sait de voir les images.
04:22 C'est très, très impressionnant.
04:24 On n'y est.

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