Philippine Delaire alias le Père Fourras : «Je rejoue peau d’âne seule dans mon phare en rêvant de Catherine Deneuve»

  • l’année dernière

Chaque jour dans Culture Médias, Thomas Isle reçoit un invité surprise. Ce lundi, Philippine Delaire alias le Père Fourras.
Retrouvez "L'invité inattendu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-surprise
Transcript
00:00 - Culture Média sur Europe avec votre invité Thomas Hill.
00:02 Vous recevez jusqu'à 11h Vincent Dedienne, un chapeau de paille d'Italie.
00:05 C'est la pièce de théâtre à voir au théâtre de la Porte Saint-Martin à partir de mercredi avec Vincent Dedienne.
00:10 Entre autres, ils sont 22 sur scène.
00:12 - Et alors maintenant, Vincent Dedienne, c'est l'heure de recevoir votre invité inattendu.
00:17 Et aujourd'hui, c'est une personne qui, je crois, a beaucoup compté pour vous.
00:22 Il s'agit du célèbre gardien de Fort Boyard, le père Fourras.
00:26 Bonjour mon père.
00:27 - Bonjour Thomas !
00:29 - Vincent, vous voilà enfin !
00:33 - Elle le charge un peu.
00:35 (rires)
00:37 Alors père Fourras, vous êtes là aujourd'hui car vous avez apparemment des excuses à présenter à Vincent Dedienne.
00:43 - Absolument Thomas ! Cela fait 26 ans que j'attendais cette occasion.
00:49 - Et de quelle occasion parlez-vous ?
00:51 - Et bien lorsque Vincent était petit garçon, il regardait Fort Boyard tous les samedis
00:56 et m'écrivait des lettres tous les dimanches Thomas !
01:01 - C'est vrai Vincent que vous avez beaucoup écrit au père Fourras.
01:03 - Énormément !
01:05 - Et le problème Thomas, c'est que Vincent a toujours cru que ces lettres étaient restées sans réponse.
01:12 Alors qu'en réalité j'y avais répondu oui !
01:17 J'avais glissé un parchemin dans une bouteille que j'avais jetée depuis le haut du phare
01:23 en espérant qu'elle parvienne à Vincent.
01:26 Mais les tempêtes ont dérouté ma réponse et qu'elle a fini par se perdre dans l'océan.
01:32 Alors Vincent, aujourd'hui je suis venu pour que tu entendes ce que tu aurais dû lire il y a 26 ans.
01:42 - C'est incroyable !
01:43 Père Fourras, comme le dit le dicton, il est jamais trop tard pour bien faire.
01:47 On vous écoute lire ces lettres.
01:49 - Oui ! Attendez parce qu'il faut que je sorte le parchemin de la voile.
01:53 (rires)
01:55 - On a la bouteille.
01:56 - Ça prend un petit peu de temps, c'est la vieillesse, ça dit ça !
01:59 - L'authentique bouteille d'huile d'olive.
02:00 - Oui, tout à fait du fort, en direct !
02:04 Cher Vincent, merci pour tes lettres !
02:09 Tu me sembles être un petit garçon très mature.
02:12 Et cela ne m'étonne pas que tu aies appris à lire tout seul
02:16 et que tu aies pour ça sauté une classe.
02:19 Sage que les lectures de tes 452 lettres ont ensoleillé mes journées.
02:24 Car la vie au fort est bien monotone.
02:27 Bien sûr, il y a mes amis passe-muraille, passe-partout et passe-temps.
02:31 Mais ils ne mentent que rarement au haut du fort.
02:33 Alors comme toi, je m'invente des personnages avec lesquels jouer.
02:36 Je rejoue Peau d'âne, seule dans mon phare, en rêvant de Catherine Deneuve.
02:41 Ou bien je m'imagine remporter des combats de catch contre l'innoventura.
02:45 Et ce, malgré mon vieil âge, Vincent.
02:48 Tu m'as dit dans l'une de tes lettres que tu aimais beaucoup le cluedo.
02:52 J'ai moi-même un faible pour les énigmes.
02:54 Sauf que dans les miennes, il n'y a ni meurtre, ni chandelier.
02:57 Et le seul colonel moutarde que je connais, c'est ce vieux pot à mouras qui traîne dans mon frigidaire.
03:03 J'aime beaucoup en mettre quand je mange de la cervelle.
03:06 Oui, je sais, il n'y a que les vieilles personnes qui mangent de la cervelle, Vincent.
03:11 Mais je me suis toujours sentie vieux, même jeune.
03:14 Tu m'as aussi dit que tu aimais chanter, moi aussi souvent.
03:17 Pour contrer le bruit des vagues qui viennent se fracasser contre le fort, je chante.
03:21 Je chante Jodassin, les jours de soleil et l'aigle noir de Barbara, les jours où la mélancolie l'emporte.
03:28 Je pense d'ailleurs qu'il faudrait inventer une version joyeuse de cette chanson.
03:32 Garde cette idée dans un coin de ta tête, si un jour tu dois passer le casting de N'oubliez pas les paroles.
03:38 Tu m'as dit que tu avais pour projet de monter sur scène dans une pièce Myarn en Michoco,
03:43 en duo avec ton meilleur ami, je trouve ça superbe.
03:46 J'ai moi-même un vieux grimoire que j'aime relire.
03:48 C'est un chapeau de paille d'Italie, de la biche.
03:51 Toi qui semble aimer le théâtre, tu imagines quel plaisir cela doit être de jouer un texte pareil, ou même mieux,
03:57 pouvoir jouer ses propres textes sur scène.
04:00 Parait-il que des gens reçoivent même des prix pour ça.
04:03 Et du haut de mon phare, je te souhaite sincèrement d'en reçoivre un, un jour, ou même deux, qui sait.
04:09 En tout cas, je veux que tu saches que même si tu es un petit garçon à lunettes,
04:13 et moi un vieillard à la longue barbe blanche,
04:15 et toi et moi ne sommes pas si différents,
04:18 et qui sait peut-être qu'un jour tu prendras ta petite moto, puis oui,
04:21 pour venir me rendre visite, et alors ce jour-là, nous pourrons devenir amis.
04:26 En attendant que ce jour arrive, Vincent, je te souhaite une belle journée,
04:30 et te dis à très très bientôt, le père Fouras.
04:34 - Merci ! - Merci le père Fouras !
04:39 - Je crois que vous avez bien rattrapé le temps perdu, et surtout merci à Philippine Delerre.
04:43 - Merci Philippine !
04:45 - Philippine que vous pourrez retrouver en spectacle dans toute la France à partir de janvier au Théâtre du Gymnase,
04:49 et puis bien sûr sur Europe1.fr, vous pouvez revoir son costume exceptionnel.
04:54 - Je ne me souviens pas, c'est le budget costume de cette émission.
04:57 - C'est bluffant ! - Et l'incarnation !
04:59 - C'est bluffant, bluffant de réalisme.
05:01 - Vous avez un budget costume plus important pour votre pièce ?
05:03 - Un brin !

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