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Transcription
00:00 Tu es quelqu'un qui n'aime pas trop les médias, qui est très discret, qui aime bien être dans l'ombre, qui aime le calme.
00:05 Avec Antoine Dupont, tu es une des deux stars mondiales de l'équipe de France du Stade Toulousain.
00:09 Vous jouez au poste de demi-d'ouverture ou du centre, chef d'orchestre sur le terrain,
00:15 et à 24 ans, le palmarès, il est déjà incroyable.
00:18 Champion du monde junior, champion de France, champion d'Europe, vainqueur du tournoi des 6 nations.
00:23 Malheureusement, tu n'as pas pu participer à la Coupe du Monde qui vient d'avoir lieu en France.
00:27 Tu as dû déclarer forfait à peine un mois avant le début de la compétition à cause d'une blessure,
00:32 rupture du ligament croisé du genou gauche. Est-ce que ça va déjà un peu mieux ?
00:36 Oui, ça va bien. J'ai appris la rééducation depuis deux mois après l'opération, mais ça va.
00:42 Ça consiste en quoi, la rééducation ?
00:44 Faire pas mal de choses, au final, parce que ça prend beaucoup de temps.
00:47 Ça prend déjà à apprendre au genou à se tendre comme il faut, à bien plier comme il faut.
00:52 Je continue à travailler aussi le cardio, à m'entraîner sur le haut du corps, donc ça prend pas mal de temps.
00:59 Tu dis que ça a été la fin brutale d'un rêve.
01:02 Oui, c'est exactement ça, parce que c'était un rêve de jouer une Coupe du Monde qui plus est en France depuis 4 ans.
01:08 Maintenant, je pense que j'avais fait ce qu'il fallait pour y participer.
01:12 Et quand ça s'arrête à un mois du début sur une blessure qui n'est pas de mon fait, mais le corps a dit stop,
01:19 c'est vrai que c'est vraiment une fin brutale.
01:21 Quand tu as su que tu ne pouvais pas jouer la Coupe du Monde, à qui tu l'as dit en premier ?
01:25 J'avais appelé ma mère en premier, juste après l'examen.
01:31 J'avais essayé déjà de prévenir mon entourage avant l'examen pour leur dire qu'il ne fallait pas penser que ça allait être quelque chose d'anodin,
01:40 que j'allais pouvoir la jouer.
01:42 J'ai essayé de conditionner un peu tout le monde, pas que ce soit trop brutal aussi pour eux,
01:48 mais le verdict est tombé. J'ai essayé d'appeler ma mère en premier, mon père ensuite, pour leur dire que c'était fini.
01:54 Comment il a pris ton papa ?
01:56 Pas très bien. Il a eu beaucoup de mal à le digérer, plus que moi je crois.
01:59 Moi, j'étais déjà un peu dans l'acceptation de la blessure juste après.
02:03 Lui, il a eu quand même beaucoup de mal à l'encaisser.
02:06 Mais je pense que j'ai essayé d'être aussi fort pour mes proches,
02:09 pour leur montrer que j'allais continuer à travailler, à revenir, pour passer à autre chose aussi.
02:14 J'ai essayé de rassurer un peu tout le monde.
02:16 Quand l'équipe de France a perdu, dans quel état t'étais ?
02:19 J'imagine que t'étais dans ton salon, tu regardais ça ?
02:22 Oui, j'étais dans mon salon.
02:24 Évidemment, très déçu et triste pour ce groupe-là, qui méritait forcément d'aller plus loin.
02:29 Je pense que toute la France voyait l'équipe de France au moins arriver jusqu'en finale et voir être champion du monde.
02:36 Donc voilà, c'est beaucoup de déception.
02:38 Je n'ai pas forcément la déception comme si j'étais sur le terrain à ce moment-là,
02:41 mais connaissant les mecs qui étaient sur le terrain, j'étais forcément très déçu pour eux.
02:45 Tu leur as envoyé des messages ? Tu les as encouragés ?
02:48 Oui, je les ai encouragés toute la compétition.
02:50 J'ai essayé de garder un peu contact avec eux sans trop aussi les embêter.
02:53 Et forcément, après le match, j'avais forcément une pensée pour eux.
02:56 Donc j'ai essayé d'envoyer des messages à certains pour leur dire que je pense à eux sans trop en faire non plus.
03:00 Parce que je pense qu'à ce moment-là, on a juste envie d'essayer d'être dans son coin, dans son bulle,
03:03 et essayer d'évacuer tout ça.
03:06 Donc voilà, j'essayais juste de leur faire part de mon soutien.
03:08 Tu as un esprit ultra compétiteur.
03:11 Est-ce qu'on se dit forcément, si j'avais été là, ça aurait pu être différent ?
03:15 Non, absolument pas. Ce n'est pas du tout ce qui m'a traversé l'esprit.
03:18 J'ai juste pensé au fait que c'était fini, que leur rêve était fini.
03:24 Nous, Français, aussi, c'était fini avec eux.
03:27 Donc voilà, il y a eu beaucoup de tristesse qui m'a traversé à ce moment-là,
03:30 beaucoup de déception, et j'ai eu aussi, moi, du mal à me dire que c'était fini,
03:33 qu'on n'allait plus voir l'équipe de France dans ce coup de l'Onde.
03:36 Tu es rentré sur le morceau de Eminem, "Lose Yourself", extrait du film "Eight Miles".
03:40 C'est un morceau choisi par quelqu'un que tu connais très bien, c'est ton père.
03:44 On l'écoute.
03:45 Si Romain devait être une musique, il serait "Lose Yourself" d'Eminem.
03:54 Parce que déjà, c'est entraînant, parce que ça a du punch,
03:57 ça motive, ça fait de la patate, comme on dit, et parce qu'Eminem, tout simplement.
04:02 C'est incroyable.
04:03 Il nous a éduqué à ça, avec mon petit frère, depuis qu'on est petit,
04:08 on écoute toujours Eminem dans la voiture, dès qu'il nous emmenait, qu'il nous transportait.
04:11 C'était Eminem, dès qu'il y avait un album qui sortait, on l'écoutait, on le connaissait par cœur.
04:15 C'est une musique qui m'a bercé depuis petit, et j'écoute encore très souvent, donc il me connaît bien.
04:23 Qu'est-ce que tu écoutes, toi ?
04:24 Eminem, du coup, beaucoup.
04:27 J'écoute pas mal de choses assez différentes, beaucoup de rap français, rap américain.
04:32 Quoi, par exemple ?
04:33 Rap français, j'aime beaucoup "Nac'feu".
04:35 J'écoute aussi souvent Big Free Holy, Booba aussi, Damso.
04:39 J'aime bien des styles un peu différents, qui sont sympathiques.
04:43 Le fait d'avoir un papa qui a été également champion, qu'est-ce que ça a créé chez toi, en fait ?
04:51 Est-ce que tu te dis "Je veux être à son niveau, je veux le dépasser, je suis en compétition avec mon papa" ?
04:56 Non, il n'y a jamais eu cet effet de compétition, mais j'ai toujours eu la fierté d'essayer de faire ce que lui avait fait.
05:04 J'avais toujours voulu au moins arriver à peu près à ce que lui avait fait et entrepris dans sa carrière.
05:11 Et de voir que j'arrive à réussir un peu, à marcher dans ses pas, c'est forcément une grande fierté.
05:16 Ça a toujours été une motivation de voir son parcours à lui et d'essayer de vouloir faire la même chose.
05:20 Est-ce qu'il est à fond derrière toi ?
05:22 Ouais, à 200 %, derrière moi, derrière mon petit frère aussi.
05:25 Donc ouais, bien sûr que ce soit lui, ma mère, mes grands-parents, mes proches.
05:29 Et est-ce que des fois, il n'est pas trop envahissant ?
05:31 Non, jamais. Mon entourage n'a jamais été envahissant par rapport à ça.
05:35 C'est vrai qu'ils ont toujours été bienveillants, tout le monde est toujours resté à sa place.
05:39 Ils savent me dire les choses quand il faut, que ce soit bien ou pas.
05:42 Mais c'est vrai que j'ai un entourage qui est très bienveillant.
05:44 Moi, je trouve qu'il y a un truc génial qui se dégage de vous, de ton frère ou de ta mère, de la façon dont on parle dans ton livre,
05:50 et de ton père, c'est que vous avez formé comme un cocon de protection entre vous.
05:55 Ouais, c'est un peu ça. C'est qu'on a trouvé notre équilibre, je pense, dans la famille.
06:00 Et on arrive à se dire les choses quand il faut, on arrive à s'écouter, à discuter.
06:06 On discute forcément beaucoup de rugby et de sport, mais on parle aussi d'autres choses, de la vie.
06:10 Donc c'est très important d'avoir cet équilibre-là, que ce soit pour moi, pour mon petit frère, et même pour l'entourage en général.
06:16 De quoi il faut se protéger le plus ?
06:18 Je pense que la surmédiatisation peut-être, qui est parfois compliquée à gérer, mais je pense que grâce à mon entourage, à mon éducation,
06:26 je pense que j'arrive à garder les pieds sur terre, à savoir faire la part des choses.
06:30 De toute façon, c'est toujours le terrain qui parle, donc les performances sur le terrain amènent tout ce qu'il y a autour.
06:37 Donc je me suis toujours concentré sur le terrain.
06:39 Pour moi, la plus belle image de cette Coupe du Monde de rugby, c'est celle-là.
06:42 C'est Antoine Dupont qui perd et qui pense à sa maman.
06:47 J'aimerais qu'on regarde cette image qu'il y a avec sa maman.
06:50 Je trouve que cette image, elle dit beaucoup.
06:53 Elle dit énormément de choses, finalement, de ce que c'est le sport, de ce que c'est le sacrifice des parents,
06:57 de ce que c'est une relation entre un champion et sa maman.
07:01 Qu'est-ce que ça t'évoque, toi ?
07:03 J'aurais aimé que ce soit cette image-là avec la Coupe du Monde et les larmes de joie, forcément, comme tout le monde.
07:08 Mais on voit que, évidemment, les parents ont une part importante dans nos carrières.
07:13 On voit même que la maman d'Antoine est presque plus triste et plus déçue que lui-même.
07:18 Donc c'est beaucoup d'émotions qu'on fait vivre aussi à nos proches.
07:21 Ils ont fait énormément de sacrifices pour qu'on arrive à exploiter tout ce qu'on voulait faire en étant jeune et être ce qu'on est aujourd'hui.
07:29 Donc forcément, c'est beaucoup d'émotions à chaque fois, beaucoup de stress aussi.
07:32 Parce qu'entre le stress du match, la pression de l'événement, le risque de blessure, il y a beaucoup de choses qui se bousculent aussi chez les proches.
07:40 Donc c'est toujours des moments un peu difficiles, surtout celui-là.
07:44 Donc ce n'est pas facile, mais ça montre aussi à quel point l'entourage est important pour nous.
07:48 Tu dis des choses assez bouleversantes sur ta maman.
07:50 Tu parles notamment du fait qu'elle soit inquiète avant chaque match, qu'elle ait peur que tu sois blessé.
07:54 Même si tu te retrouves sur une civière, tu trouves toujours moyen de lui faire un petit geste.
07:58 Oui, c'est un peu ça. J'ai toujours cette pensée.
08:02 J'essaie de me blesser le moins souvent possible, mais dès que j'ai un petit pépin, c'est vrai que mes premières pensées vont vers elle.
08:07 Parce que je sais qu'elle est toujours inquiète, que ce soit derrière la télé ou dans les tribunes.
08:11 J'ai pris ce réflexe-là qu'à la fin de chaque match, si je sais qu'elle est dans la tribune, je vais la voir en premier pour lui dire que tout va bien.
08:17 Donc c'est vrai que quand j'avais eu ce gros choc contre l'UBB il y a quelques années, en sortant sur civière,
08:24 j'avais essayé de se lever le pouce parce qu'elle n'était pas dans le stade.
08:27 Donc j'avais essayé de la rassurer comme je pouvais.
08:29 Mais c'est vrai qu'elle est inquiète pour ses enfants, ce qui est normal parce qu'on est un sport qui est quand même assez brutal parfois.
08:35 Mais voilà, en tant qu'on sait que c'est notre passion, qu'on s'amuse, c'est le principal.
08:40 - Et elle sait que son fils est extrêmement beau gosse aussi, il faut le dire.
08:44 - Ça c'est grâce aux parents, je ne peux pas faire grand-chose.
08:47 - Le mec est très beau gosse, c'est très très dur d'être à côté de toi.
08:50 On se sent très chum quand on te parle, tu le dis.
08:52 - C'est gentil en tout cas.
08:53 - Le Rugby dans le sang aux éditions Robert Lafonce apparaîtra le 16 novembre 2023.
08:57 C'est un livre très intime dans lequel tu racontes tout ce qui fait de toi ce que tu es aujourd'hui.
09:02 Tu parles des destins croisés de ton père, de ta mère et du tien.
09:06 Il y a plusieurs chapitres et on revient tantôt sur l'histoire de l'un, tantôt sur l'histoire de l'autre.
09:11 Pourquoi est-ce que tu as décidé de séparer ces destins-là et de les entremêler dans la narration ?
09:15 - Parce que chaque destin je pense est différent, que ce soit mon père, mon frère, ma mère, mes grands-parents.
09:22 On parle aussi de mes oncles.
09:24 Chacun a eu sa vie et tout ce mélange aussi a fait ce que je suis aujourd'hui et ce qu'est aussi notre famille.
09:32 J'avais envie un peu de rendre aussi hommage à toutes les personnes qui ont été présentes depuis le début
09:38 pour leur montrer que même si je ne suis pas quelqu'un de très expressif, je pense toujours à eux tout le temps.
09:43 C'est à rendre en petit hommage aussi.
09:45 - Dans le livre, tu dis "Je suis un jeune joueur de rugby qui tente de trouver sa place dans le monde qu'il a choisi,
09:51 certes, mais surtout un descendant, un successeur, un héritier".
09:56 - Oui, c'est ça.
09:57 - Parlement, c'est les Jedi qui parlent comme ça.
09:59 - Non, mais c'est ça.
10:00 Après, c'est ce qu'on m'a inculqué aussi, c'est qu'on n'est que de passage partout où on va,
10:06 et d'autant plus dans le rugby.
10:08 Dans notre club, au Stade Toulousain, le maillot n'appartient à personne.
10:11 Il y a de grands joueurs qui l'ont porté avant moi.
10:13 Je pense qu'on est juste des héritiers sur le fait qu'on est de passage
10:16 et que dans quelques années, un autre joueur le portera.
10:18 Tu auras toujours les valeurs et les couleurs de notre club,
10:21 que ce soit en club ou en équipe de France.
10:23 Donc moi, je le prends comme ça.
10:25 Je sais que le maillot ne m'appartient pas.
10:27 J'essaie juste de le porter du mieux possible, comme mes prédécesseurs.
10:33 - Tu sors aussi vendredi le tome 3 de la BD jeunesse "Essai droit devant".
10:36 Aux éditions, la font également.
10:38 S'adresser aux jeunes, est-ce que ça veut dire aussi avoir des responsabilités ?
10:42 Un comportement différent à adopter ou faire attention à ce qu'on fait ?
10:45 - Oui, exactement.
10:46 Ces tomes-là sont plus axés sur les jeunes.
10:50 Mais j'ai eu beaucoup d'adultes aussi qui m'en ont parlé, qui ont bien aimé.
10:54 Mais exactement, on a des responsabilités, je pense, en tant que sportif de haut niveau.
11:00 On est médiatisé, donc on se doit d'avoir un comportement exemplaire
11:04 et d'être respectueux de tout.
11:06 Donc c'est un peu ce que j'essaie de transmettre à travers ces bouquins.
11:10 Ce ne sont pas des leçons de vie ou de morale,
11:12 mais juste de montrer aux jeunes qu'on peut y arriver de n'importe quelle façon,
11:17 tant qu'on croit en ses rêves et qu'on travaille dur pour y arriver.
11:20 - Est-ce que tu t'accords quand même le droit à l'erreur ?
11:23 - Bien sûr, c'est important de se tromper.
11:25 Je me suis trompé, tout le monde je pense s'est trompé avant d'arriver là où on en est aujourd'hui.
11:31 Donc il faut se tromper pour apprendre.
11:33 - On va parler de la notion de l'héritage et du fait que tu te définisses comme un héritier,
11:38 juste après ce sujet.
11:39 A tout de suite.
11:40 - Romain Entamac, pour vous le sport c'est une affaire de famille ?
11:43 - Ma femme est prof de sport.
11:45 Moi je suis on va dire l'ADN rugby, mais l'ADN familial il est là aussi.
11:50 Ça veut dire qu'on pratique, on se relève, on tombe, on se frotte les genoux et on n'a pas mal.
11:55 - Un ADN familial dont parle votre père, qui donne parfois l'impression d'un talent inné.
11:59 Alors est-ce qu'être un bon athlète ça coule dans les veines ?
12:01 En réalité, comme souvent, c'est beaucoup plus compliqué que ça.
12:04 - ADN, ça veut dire Acide Désoxyribonucléique.
12:08 C'est promis, je l'ai dit une fois, je ne recommencerai plus.
12:11 La génétique influe sur beaucoup de choses, on le sait.
12:13 Et même si certains gènes ont été identifiés comme étant susceptibles d'améliorer les capacités sportives,
12:17 il n'existerait pas pour autant un gène du sport ou un gène des champions,
12:21 mais plutôt un ensemble de gènes.
12:23 - On est à 100% dépendant de la génétique et à 100% dépendant de l'environnement.
12:27 Et c'est bien l'interaction en fait entre les deux qui va se révéler
12:31 dans la capacité d'un athlète à arriver au haut niveau.
12:34 Donc même si la génétique peut faire office de ticket d'entrée,
12:37 on ne peut pas devenir un champion sans de la discipline et de l'entraînement.
12:40 - Si tu veux quelque chose, il faut travailler.
12:42 Parce que la vie n'est pas simple et qu'il n'y a que les travailleurs qui obtiennent ce qu'ils veulent.
12:46 - Et même si ce n'est pas que de la génétique,
12:48 quand on voit les liens de parenté entre des grands sportifs,
12:50 on ne peut pas s'empêcher de penser qu'il y a quand même quelque chose qui se transmet au sein de la famille.
12:54 Alors finalement, on se demande, est-ce que le talent sportif, ça se transmet ?
12:58 - Alors, est-ce que le talent sportif, ça se transmet ?
13:01 - Je pense que ça doit se transmettre un peu.
13:03 Après, comme on l'a vu dans le doc, il n'y a que le travail qui compte.
13:07 On peut avoir un peu de talent, même beaucoup de talent,
13:10 mais si on ne travaille pas derrière, ça ne servira à rien.
13:13 Donc moi, j'ai toujours fonctionné au travail,
13:16 en tout cas, j'ai essayé de travailler toujours plus dur que les autres pour arriver là où je voulais être.
13:22 Donc encore aujourd'hui, il faut toujours travailler,
13:24 jamais se reposer sur ses acquis, toujours se remettre en question et encore travailler plus dur.
13:29 - Je sais que dans le rugby, il y a une technique qui est importante, c'est la visualisation,
13:35 de savoir exactement ce qu'on fait, parce que c'est un sport finalement qui est extrêmement précis.
13:41 Est-ce que de mémoire, tu te rappelles de la dernière minute de la finale du top 14 face à la Rochelle ?
13:47 - Oui, je me rappelle, oui, bien sûr, parce que je l'ai revue des centaines de fois.
13:52 - Est-ce que tu pourrais me la redécrire ?
13:54 - Sur le moment, si tu me l'avais demandé juste après la finale,
13:57 c'était assez flou parce que c'était parti dans tous les sens.
14:01 Mais oui, je me rappelle parce qu'on part de quasiment nos 10 mètres et on avait une mêlée pour nous
14:08 et on arrive à faire une action en tenant plusieurs temps de jeu alors qu'on n'avait pas réussi à le faire du match.
14:14 Et après, on arrive à trouver un décalage et je vois l'intervalle qui s'ouvre,
14:17 donc j'essaye de courir le plus vite possible pour aller derrière la ligne d'embut
14:23 et me rattraper un peu de ma boulette que j'avais faite juste avant.
14:26 - Et c'est la première fois que tu as pleuré ?
14:28 - Oui, c'est la première fois que j'ai pleuré, en tout cas sur un match de rugby.
14:32 Pourtant, j'avais gagné quelques trophées avant, mais c'est vrai que celui-là, il m'avait procuré pas mal d'émotions.
14:37 Après, je pense que le scénario a fait aussi que le trop plein d'émotions, ça a fait tout ressortir à la fin.
14:44 - Alors, on a quelqu'un dans les équipes de clics qui s'appelle Agathe,
14:47 qui était là à la Rochelle et qui était assise juste devant ton père
14:51 et qui a entendu ton père faire un cri, qui a réveillé tout le stade au moment où tu as gagné.
14:55 - Je suis pas au courant, il ne me l'a pas dit ça.
14:57 - Je te donne l'info.
14:58 - Il n'est pas très expressif non plus.
14:59 - On a enquêté très loin, mais on a enquêté quand même.
15:02 - Merci.
15:03 Merci à tous !
15:05 Merci à tous !

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