• l’année dernière
Que cela fait du bien de retrouver notre chroniqueur tellement occupé, Daniel Mangeas... il ne vous avait pas manqué, vous ? De retour de Pontchâteau, où il a animé, accompagné de son acolyte Damien Martin, les Championnats d'Europe de cyclo-cross avec sa ferveur et sa passion habituelles, le speaker le plus célébre de France - qui enchaîne les apparitions à un rythme époustouflant - a tenu à évoquer les principaux coureurs qu'on n'aura plus la chance de voir dans le peloton en 2024. Thibaut Pinot, Tony Gallopin, Nacer Bouhanni, Peter Sagan, Mikaël Cherel... tous ces noms évoquent forcément des choses et des souvenirs à l'un des historiens du cyclisme en France. Mais ce n'est pas tout... Daniel Mangeas a également accepté de parler un peu de lui... et vous révèle même un scoop : les Championnats de France 2024, les 50e de son immense carrière, qui auront lieu chez lui, dans son village de Saint-Martin-de-Landelles (Manche), seront les derniers qu'il passera derrière le micro : "2024, ça sera mon jubilé ! Il y a 10 ans, j'arrêtais le Tour de France et là, ça fera 50 ans que j'anime les Championnats de France, et mon 50e, je l'animerai chez moi, à domicile, à Saint-Martin-de-Landelles."

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Transcription
00:00 Bonjour Daniel Mangias ! Bonjour ! Alors en 2024 donc il y aura bien sûr un Tour de France et en 2024
00:12 ça fera dix ans que tu auras commenté ton dernier Tour de France, déjà dix ans !
00:18 Oui, le temps passe très vite et puis en même temps ça fera mon "jubilé des championnats de France" parce que ça fera 50 ans que j'anime les championnats de France.
00:36 Le premier championnat je l'avais animé à Montaingchon en 1974 et celui de mon 50e je l'animerai chez moi à domicile à Saint-Martin-en-Belle.
00:47 Et ce sera ton dernier championnat de France ?
00:49 Oui, je continuerai d'animer un peu pour le plaisir et puis d'aller voir mes amis parce que je trouve que c'est génial d'avoir commenté mon premier championnat dans la Manche il y a 50 ans
01:00 et de commenter le dernier toujours dans la Manche mais cette fois-ci dans mon village.
01:04 Je ne pensais pas que j'aurais le bonheur de commenter 50 championnats de France.
01:11 Ce sera la première fois que les championnats de France professionnels se déroulent dans ce qu'on appelait la "Passe Normandie" qui est devenu maintenant avec la Haute-Normandie la "Norlandie".
01:22 Donc ce sera une première et c'est à domicile et juste dix ans après avoir arrêté le Tour de France.
01:29 Donc ça va être un bon moment, tout le monde s'y prépare et puis ma commune et l'Unicroft avec la Bretagne et comme c'est Valentin Madouas qui est actuellement...
01:40 ...Valentin Madouas qui est le tenant du titre donc on imagine que les Bretons viendront nombreux le voir tenter de conserver son maillot tricolore.
01:47 Pour revenir au Tour de France, on voit ta santé, tu étais à Pontchâteau ce week-end, on t'a vu au séjour de Grenoble, tu es sur les courses en France, en Belgique.
01:58 Est-ce que tu as regretté un jour d'avoir arrêté le Tour de France en 2014 ?
02:02 Tu sais arrêter le Tour c'est un petit peu comme une rupture sentimentale. Bon, je m'y étais préparé 7 ou 8 ans auparavant.
02:11 Si je pense sur le plan professionnel, c'est vrai que le premier Tour qui a suivi mon arrêt, ça a été un moment difficile à vivre.
02:20 Mais il faut éviter d'être égoïste et puis j'ai ma famille, j'ai mes enfants, mes petits-enfants, ma femme bien entendu.
02:28 Et ça faisait 40 ans que je n'avais pas pris de vacances d'été. Donc si tu veux, le plan familial a pris le pas sur la passion.
02:36 Il fallait que ce soit ça pour bien digérer l'arrêt du Tour.
02:40 Et qu'est-ce que tu fais au mois de juillet ? Tu regardes le Tour de France, toutes les étapes en intégralité ?
02:47 Non, non, non, je regarde le Tour mais pas toutes les étapes en intégralité.
02:52 Mais surtout je lis la presse le lendemain si je ne suis pas devant mon écran de télévision.
02:58 Donc je me tiens à informer des temps forts, qu'ils soient réalisés.
03:01 Parce que dès le surnombremain du Tour de France, je suis à les yeux pour les critériums et pour enchaîner avec les critériums.
03:09 Ce qui est génial pour moi, c'est que mes gamins ont rêvé d'avoir le Tour de France dans le village.
03:17 Je l'ai accueilli chez moi en 2002 et le président du comité des fêtes de Saint-Martin-de-Jandelle, il y a 30 ans de cela, avait mis le vœu que nous ayons un jour le Tour de France chez nous.
03:28 Il n'est plus de ce monde mais le vœu que nous avions fait ensemble va devenir réalité au cours de ce mois de juin 2024.
03:35 On va maintenant passer...
03:37 Et ça tombe le jour de mes 50 ans de vie avec les Championnats de France, ce qui n'était pas évidemment prévu au départ.
03:46 C'est magnifique ça.
03:48 Maintenant on va passer aux retraités, à nos champions qui nous ont quittés il y a quelques semaines et qui vont quitter le peloton.
03:56 On va commencer par celui qui a créé un véritable phénomène autour de lui, malgré lui, c'est Thibaut Pinot.
04:04 C'est vrai que ça passe très vite, tu parlais tout à l'heure de mes 10 ans de Tour de France.
04:10 Moi quand je vois Thibaut Pinot, je le vois arriver sur le Tour de l'Inde, brillant, gagnant des étapes.
04:18 Le souvenir que j'ai c'est évidemment sa première victoire d'étape à Port-en-Trouille.
04:24 Lorsqu'il gagne, j'avais à côté de moi Didier Thuraud qui avait été maillot jaune sur les routes du Tour de France à la fin des années 70.
04:31 Il assiste à l'arrivée en étant à mes côtés près de mon écran de télé. Il me dit que celui-là a de l'agnac et il a du tempérament.
04:40 C'est l'image que je retiens de Thibaut parce qu'il traversait sa région. Il y a eu des moments forts dans sa carrière.
04:46 L'image que je retiens de lui, c'est qu'il avait même désobéi un peu à Marc Madiou pour aller gagner l'étape.
04:53 C'était mon dernier Tour de France, c'était en 2014.
04:56 Je l'avais toujours dit, quand j'arrêterai le Tour, j'aimerais bien que ce soit un Français qui gagne.
05:01 Ce n'est pas un Français qui a gagné mais on a eu deux Français sur le podium avec Thibaut Pinot et Jean-Christophe Perrault.
05:08 C'est vrai que c'est une figure emblématique. Il y avait entre Thibaut Pinot et le public un vrai lien du cœur.
05:15 J'ai l'impression que chaque Français se reconnaissait en lui.
05:19 Comment tu expliques cette popularité folle sur ces dernières années ? Ça a été incroyable.
05:25 Je pense que c'est le champion qui a tutoyé la victoire dans le Tour de France.
05:33 Sa vie est une véritable dramaturgie parce qu'on pense qu'il va gagner le Tour et puis le lendemain il abandonne.
05:44 Ce sont des choses qui arrivent rarement.
05:49 On a vu Pascal Simon abandonner en ayant le maillot jaune sur les épaules et en ayant une grosse avance en 1983.
05:58 Mais nous étions encore à une semaine de l'arrivée alors que Thibaut a gagné au Tourmalet.
06:04 Le lendemain, on est passé d'un ciel tout bleu avec un immense soleil à une tempête totale.
06:14 Ce sont des choses qui marquent les esprits et dont les gens se souviennent obligatoirement.
06:20 Comment tu vois sa popularité ?
06:27 Je pense que ce qui dégage chez Thibaut, c'est le côté naturel dans un caractère totalement différent qu'a également Julien Lafitte.
06:39 La sincérité, c'est quelque chose que le public ressent et Thibaut a cette sincérité.
06:47 Les projecteurs se sont mis sur lui mais s'il pouvait vivre caché ou loin des projecteurs grossissants que nous avons sur le Tour de France
07:01 ou dans les grandes compétitions, il se serait adapté à cela.
07:05 C'est quelqu'un qui aime vivre avec une vraie discrétion.
07:13 Est-ce que l'on peut comparer sa popularité à celle d'un Raymond Poulidor ?
07:19 C'est très difficile à dire. La popularité de Raymond Poulidor s'étale sur plus d'un demi-siècle.
07:27 On verra combien de temps s'étale celle de Thibaut.
07:31 Ils étaient complètement différents. Thibaut ne fuyait pas la foule mais il ne la recherchait pas systématiquement.
07:39 Raymond était populaire et aimait ce contact. Il avait besoin de ressentir l'affection du public.
07:46 C'était son carburant. Il avait besoin de vivre tout cela.
07:52 Thibaut s'accommodait d'être avec ses chèvres dans la campagne alors que Raymond partait régulièrement de chez lui.
08:01 Justement pour maintenir le lien qu'il avait avec le public.
08:06 Il faisait de nombreuses courses. On le verra moins souvent que Raymond.
08:13 Ce sont deux champions populaires mais qui avaient un regard sur la popularité et sur le public complètement différent.
08:21 Thibaut Pinault était fêté sur le tour de Lombardie. Tony Gallopin le lendemain était fêté sur Paris Tour.
08:26 Un mot également sur Tony qui a perpétué la tradition des Gallopins.
08:30 Oui absolument. J'ai commenté avec le papa et les oncles.
08:34 Avec Joël, Anna, André et Guy. Le seul qui n'est pas passé pro c'est André.
08:41 Tony arrivait dans le peloton professionnel lorsqu'il a gagné la Coupe de France.
08:48 Il avait brillé aux championnats d'Europe.
08:51 C'est quelqu'un qui comme père et oncle avait vraiment l'amour du vélo.
08:56 Il le dit lui-même lorsqu'il était cadet ou junior.
08:59 Il était loin d'être le premier de la classe.
09:02 Mais sa persévérance lui a permis de faire une bien belle carrière avec le point d'or, Goyonna et sa victoire d'étape dans le Tour de France.
09:12 Le maillot jaune, victoire à San Sébastien.
09:16 J'étais peut-être le moins doué quand il parle de sa jeunesse.
09:23 Mais c'est lui qui a réalisé la plus belle carrière avec les victoires que je viens de citer.
09:30 Et auquel on peut en ajouter d'autres.
09:32 Et au niveau de sa personnalité, un garçon timide ? Comment tu peux nous le décrire ?
09:38 C'est quelqu'un de réservé, que j'ai toujours vu d'humeur égale.
09:43 C'est pas quelqu'un qui va se lâcher complètement.
09:50 Il a toujours une certaine réserve.
09:53 C'est ce qu'on appelle un enfant bien élevé.
09:56 Thibaut Pinot et Tony Gallopin sont partis dans des ambiances de fête.
10:00 La remarque "enfant bien élevé" vaut pour les deux.
10:03 Malheureusement la sortie de Nacerboigny est plus triste.
10:07 Nacerboigny qui a vécu une dernière année hyper compliquée.
10:11 Qui va quitter le peloton dans l'anonymat.
10:15 C'est loin d'être mérité bien sûr.
10:17 Oui, Nacerboigny je l'ai vu gagner le circuit de l'oreille.
10:22 Il est presque disparu dans sa région.
10:25 Je dirais qu'il a peut-être été incompris quelque part.
10:28 Il avait cette hargne, un caractère bien tranché.
10:31 Et puis quand on regarde sa fin de carrière.
10:35 On s'aperçoit que lui aussi aimait être apprécié.
10:41 Il a vécu des moments difficiles dans sa carrière.
10:46 Quand on voit le déclassement d'Ambour.
10:49 Il y a quelques années, s'il ne s'était pas appelé Nacerboigny.
10:53 Peut-être n'aurait-il pas été déclassé.
10:55 Il a eu l'image d'un mauvais garçon.
10:58 Alors que moi j'ai toujours eu...
11:01 Il n'y met pas perte, c'est clair.
11:03 Il était deuxième, il venait sur le podium à reculons.
11:06 Mais je garde de bons souvenirs de lui.
11:09 Parce que...
11:11 Après les moments difficiles qu'il a vécu.
11:15 Je pense qu'il se sentait bien dans le peloton.
11:18 Malheureusement il y a eu des chutes à répétition.
11:20 Qui ont peut-être déclenché chez lui une sorte de stop.
11:24 Mais c'est vrai que Nacerboigny c'était une plus grande classe.
11:30 Indéniablement, un caractère bien trempé.
11:33 Et puis je lui souhaite le meilleur.
11:36 Parce que quand on voit ce par quoi il est passé.
11:39 Il y a un petit peu plus d'un an de cela.
11:43 Il aurait pu être, comme il le dit lui-même, paralysé.
11:48 Alors que là il est lui-même.
11:52 Toujours en bon état.
11:54 Et comme je disais il y a un instant.
11:56 Je lui souhaite le meilleur.
11:58 J'ai toujours eu de bons souvenirs avec lui.
12:01 Je sentais le moment où je pouvais l'interviewer.
12:04 Et je devinais le moment où il fallait plutôt le laisser tranquille.
12:07 Et ne pas lui poser de questions.
12:09 D'autres français aussi ont arrêté leur carrière.
12:12 Notamment deux Normands.
12:14 Michael Chérel et François Bidart.
12:16 Est-ce que tu peux un petit peu nous parler d'eux ?
12:18 Ah bien Michael Chérel c'est l'enfant de mon village.
12:21 Moi je suis de Saint-Martin-de-Landelles.
12:23 Lui il est de Saint-Brice-de-Landelles.
12:25 Il est à 3 km du CFB de la Poly Normande.
12:27 Je l'ai vu gamin tourner sur le circuit de Saint-Martin.
12:30 A gagné la Poly KD.
12:32 Donc c'est une carrière que je me revois encore l'accueillir sur le podium du Tour de France.
12:37 Quand on accueillait les KD du Tour pour l'étape Magnole de L'Orne à Vranches en 2002.
12:43 L'année où le Tour est venu chez nous à Saint-Martin.
12:46 Et le public normand a beaucoup apprécié qu'il fasse sa dernière course en France.
12:52 Avant de prendre la direction de la Vuelta sur la Poly Normande.
12:56 Donc au mois d'août dernier il y a eu une belle fête.
13:00 Avec un public...
13:02 Ce que je disais tout à l'heure.
13:04 Les gens qui étaient sur le bord de la route.
13:06 Et qui l'ont applaudi au pied du podium à la Poly Normande.
13:10 On les même souvenirs comme moi.
13:12 C'est à dire le voir sous les couleurs du Véloclub de Saint-Hilaire.
13:15 Gagner la Poly Normande.
13:17 Et puis ensuite faire la carrière que l'on fait.
13:20 Il y avait vraiment un très beau discours de Mickaël sur le podium.
13:24 Et chacun...
13:26 Moi je suis resté quelques jours à la maison après.
13:29 Et chacun...
13:31 Je pense que Mickaël était vraiment heureux de retrouver le public.
13:36 Et le public était heureux de lui dire au revoir.
13:39 Parce que c'est une grande et belle carrière d'équipier de haut niveau.
13:43 Quand on voit à sa lanche sa détermination pour aider à Romain Bardet d'aller à la conquête du podium.
13:53 C'est une grande et belle carrière.
13:55 Il peut se regarder dans la glace.
13:57 Même s'il n'a pas obtenu de victoire.
14:00 Il a obtenu des victoires par procuration.
14:03 Avec les croix qu'il amenait dans les meilleures conditions pour aller chercher le succès.
14:07 Un petit mot sur François Bidart qui part un petit peu tôt.
14:10 31 ans mais qui a déjà trouvé sa reconversion en partant dans le métier d'agriculteur.
14:15 C'est un petit peu l'arrêt qui m'a surpris.
14:19 Parce que François est de Longlès l'abbaye.
14:23 Donc c'est pas très loin de chez moi.
14:25 Ses parents ont une belle ferme.
14:27 Il fabrique des glaces artisanales.
14:29 Pour moi c'est un très bon équipier.
14:32 Quand on regarde, il a fait 5 tours d'Italie.
14:35 Il a toujours été au niveau des 30 premiers en faisant le travail de leader.
14:40 Je ne m'attendais pas à ce qu'il termine sa carrière.
14:44 Je me disais toujours qu'il va découvrir le tour de France.
14:47 Je ne pense peut-être pas tout de suite.
14:50 C'est encore tout frais.
14:51 Mais c'est vrai qu'il a fait 5 ou 6 tours d'Italie.
14:53 Il a fait la Vuelta.
14:54 Il n'a pas couru le tour alors qu'il aurait pu être un précieux coéquipier.
14:59 Mais François l'a vraiment réfléchi.
15:03 C'est peut-être le départ qui m'a le plus surpris.
15:07 J'aurais souhaité que mes deux Normands...
15:09 Je parlais tout à l'heure du championnat de France à Saint-Martin-en-Delle l'année prochaine.
15:13 J'avais dit à Michael Scheren d'essayer de continuer jusqu'au mois de juin.
15:19 Ils ont mis leurs derniers dossards bien avant que se déroulent les championnats nationaux.
15:27 Je suppose qu'ils seront de la fête avec nous au mois de juin.
15:30 Mathieu Ladanius, Maxime Bouet, Pierre-Luc Périchon, Laurent Pichon...
15:34 Tous ces personnages du peloton français vont nous manquer aussi.
15:39 Oui, parce que Mathieu Ladanius est un peu le même style que Michael Scheren, avec des qualités différentes.
15:46 Il a gagné la Polyneurmonde, il a gagné les quatre jours.
15:49 Je me souviens de lui sur le Tour Méditerranéen.
15:52 Il avait brillé sur la piste en étant sur les podiums des championnats d'Europe et des championnats de France.
15:58 Il avait gagné une belle étape du Tour Méditerranéen.
16:01 C'est toujours le premier souvenir que je regarde d'un coureur.
16:05 Maxime Bouet, je me souviens de son bonheur dans le Tour de l'Inde, lorsqu'il a gagné une belle étape.
16:13 Je me souviens aussi qu'il avait animé de belles étapes du Tour de France, notamment celle de Gap,
16:19 où il avait été rejoint quelques kilomètres de l'arriée.
16:22 Mais je vois encore le bonheur dans sa victoire au Tour de l'Inde, de Henri Anglade, de Jean Dumont.
16:31 J'ai vu également Joseph Carrara, Raymond Helena et Charles Rigon, tous d'anciens coureurs,
16:36 qui étaient sur le bord de la route et qui ne voyaient que par Maxime.
16:40 Maxime a fait une bien belle carrière également.
16:44 C'est marrant, tous les coureurs qui prennent leur retraite, c'est une génération qui s'en va.
16:49 Mais les coureurs que tu viens de citer actuellement, je les ai toujours vus avec le sourire sur le podium,
16:55 heureux de faire ce métier et en même temps fiers de réaliser une belle carrière,
17:02 suivant leurs possibilités respectives.
17:05 C'est vrai que c'est une génération de coureurs attachants qui quittent le peloton.
17:12 Pour Maxime, on disait, qui encore ?
17:17 Pierre-Luc Périchon, Laurent Pichon.
17:19 Laurent Pichon et ?
17:21 Pierre-Luc Périchon.
17:22 Ah oui, je parlais du tour de l'un, Pierre-Luc Périchon, c'est un coureur qui aurait fait Normand,
17:29 puisque c'est sur Paris-Calembert, Napoli-Normand, vraisemblablement qu'il a réussi ses belles prestations.
17:35 Il a été le meilleur Français d'un championnat d'Europe.
17:38 Moi, je l'ai connu tout gamin, un peu comme Nick Hancherel ou comme François Bidart qui faisait Napoli-Cadet.
17:44 Il y a un tour de l'un cadet chaque année, Pierre-Luc Périchon.
17:48 Il l'avait couru, il avait gagné des manches et son papa est bénévole, il l'est toujours d'ailleurs,
17:53 bénévole dans le comité d'organisation du tour de l'un.
17:56 C'est donc une sorte d'enfant de la balle que nous avons là.
18:01 Et puis Laurent Pichon, j'ai un souvenir très fort avec lui sur le tour du Limousin
18:09 et puis également à Châtelain, parce qu'il est breton, il a fait de nombreux podiums au bouc de l'Aune
18:17 et il quittera le peloton sans avoir gagné les boucs de l'Aune à Châtelain,
18:23 un petit peu à la manière de Mika qui n'a pas réussi à gagner chez lui.
18:28 Mais ce sont des coureurs que je mets un petit peu dans le même registre.
18:32 Mathieu Latanius, Mickael Scherrel, Laurent Pichon ou encore Pierre-Luc Périchon,
18:39 de remarquables coureurs auxquels il a peut-être manqué la petite rétincelle pour devenir des leaders,
18:46 mais qui se sont, lorsque ils avaient la possibilité de jouer leur propre carte, ont souvent réussi.
18:53 Ce sont des exemples de sérieux et en même temps des coureurs avec lesquels il est très agréable de converser.
19:02 Ce qui nous manque en général lorsque les coureurs quittent le peloton,
19:06 on a tout de suite envie de les revoir parce que, évidemment, lorsque leur carrière est terminée,
19:11 ils deviennent plus disponibles pour converser et passer quelques moments avec nous.
19:18 Il y a quelques étrangers aussi qui arrêtent leur carrière, notamment Peter Sagan,
19:23 premier souvenir de Sagan peut-être 2010 Paris-Nice où on voit un OVNI arriver.
19:27 Oui absolument, Peter Sagan, Paris-Nice et le Tour de France.
19:33 Mes premiers Tours de France c'était l'avènement de Peter Sagan.
19:37 J'ai le souvenir évidemment de son père qui venait dans ma cabine et qui suivait son fils.
19:46 La première fois, je ne l'avais pas vu le père et je commentais l'arrivée de Peter Sagan.
19:51 Et d'un seul coup dans ma cabine, j'ai entendu un cri déchirant.
19:56 C'était le père de Peter Sagan. J'ai su ce jour-là qu'il était le père de Peter Sagan.
20:03 Il est venu à chaque fois dans ma cabine assister à la victoire de son fils,
20:10 mais toujours avec des crimes un peu plus discrets que la première fois.
20:15 La personnalité de Peter Sagan est un peu lunaire, un peu particulier, un peu dans son monde,
20:20 mais très sympathique, très avenant.
20:23 Oui, c'est vrai qu'il a rendu service aux sports cyclistes parce qu'il était vraiment starisé.
20:31 On devient star quand on est connu ailleurs que dans son sport.
20:37 Et c'était le cas de Peter Sagan.
20:39 Nombreuses ont été les personnes qui m'ont parlé de Peter Sagan
20:45 et qui ne sont pas véritablement des passionnés au quotidien des sports cyclistes.
20:50 C'est vrai qu'il avait tout simplement ce qu'on appelle le charisme.
20:54 Un autre personnage aussi totalement différent, Greg Van Avermaet,
20:57 vainqueur de Paris-Roubaix, de plusieurs Paris-Tours, champion olympique.
21:00 Un grand monsieur aussi qui tire sa révérence.
21:03 Oui, un grand monsieur très très sympa.
21:06 Moi je l'ai vu la première fois lorsque j'animais en Belgique le Franco-Belge.
21:10 Il vient du football, il était troisième gardien de but de l'équipe de Bevered, je crois.
21:18 Et puis il s'est tourné vers le cyclisme.
21:21 Mais ça a été un coureur d'un commerce très agréable.
21:26 Et c'est vrai que d'ailleurs il a terminé dans une équipe française.
21:30 C'est un aiguoire qui avait un immense talent et qui surtout a eu le bonheur et l'honneur d'être champion olympique.
21:37 Ce qui fait de vous un aiguoire à part parce que les Jeux olympiques ont lieu que tous les quatre ans.
21:44 Et c'est quelque chose qui...
21:47 Il peut être champion du monde.
21:49 Il l'a sûrement souhaité être champion olympique.
21:52 Y avait-il pensé ? Je ne sais pas. Mais il l'a réalisé.
21:55 Il est entré dans les grandes histoires du sport cycliste.
21:58 Et pour finir Daniel, un mot sur quelqu'un que tu connais bien.
22:01 David Van Der Poel qui arrête aussi. Le frère de Mathieu.
22:05 Est-ce que tu peux un peu nous décrire comment est ce garçon et la relation qu'il a avec son frère ?
22:09 David venait nous voir avec Corinne et Mathieu. Il était tout gamin.
22:16 Y avait Adrien aussi plus petit.
22:18 Et je me souviens vraiment, on était sur une course et j'ai parlé de David.
22:22 Parce que cette année-là, David avait fait une belle place.
22:25 Il avait terminé 6e des championnats du monde de cyclocrosse.
22:28 Il est plus âgé que Mathieu.
22:30 Et Raymond Ditec, oui il marche bien, il marche bien.
22:32 Mais le petit frère, il me dit "tu vas voir, c'est encore autre chose".
22:36 Et c'est vrai que, on voit évidemment les faits donnent raison à Raymond.
22:43 Mais c'est vrai qu'il était très fier de ses deux petits enfants.
22:47 Et puis je pense que la réciprocité était bien présente.
22:51 Donc David va tourner le dos à la compétition.
22:54 C'est un coureur discret, un homme discret, un jeune homme discret.
23:01 C'est toujours difficile de vivre, parce qu'il est arrivé le premier, ensuite il a été dans l'ombre de son frère.
23:10 Mais je pense qu'il a pris du plaisir à réaliser une bonne carrière.
23:15 Qui s'est étalée sur plusieurs années.
23:19 Et puis c'est lui qui a ouvert le chemin à son petit frère.
23:23 Parce que Raymond disait qu'il faisait des courses premier arrivant à la barrière.
23:28 Donc il y avait Nallet qui les amenait à la maison.
23:30 Et il faisait la course de la maison à Nallet.
23:33 Et c'est vrai que je pense que le grand frère va montrer le chemin aux petits.
23:37 Et on voit les résultats que ça donne.
23:39 Merci Daniel Mangias pour tous ces bons souvenirs.
23:42 Et ce rappel des champions qui nous quittent à la fin de cette saison 2023.
23:46 Merci beaucoup.
23:47 Merci beaucoup, bonne soirée, on espère du revoir.

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