Le Tour des Flandres est désormais derrière nous... place maintenant à l'autre grand Monument pavé, Paris-Roubaix ! À quelques jours de la 120e édition de l'Enfer du Nord, Cyclism'Actu a évoqué cette course mythique avec l'un des historiens du cyclisme en France : Daniel Mangeas ! Avec ses 41 Paris-Roubaix au compteur, l'ancien speaker du Tour de France est extrêmement bien placé pour vous conter la petite histoire de cette épreuve emblématique du calendrier, ainsi que mettre en avant les moments et les personnages qui ont rendu cette course légendaire. Sans oublier de livrer son pronostic pour une édition 2023 qui promet énormément...
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00:00 Paris-Roubaix, qu'est-ce que ça t'évoque dans ton esprit ?
00:14 Moi, ça m'évoque mes débuts parce que mes premiers Paris-Roubaix, c'était à
00:18 l'époque de Francesco Moser, de Roger De Vlaminck.
00:26 Paris-Roubaix, ça m'évoque un sentiment particulier, c'est peut-être la seule course
00:35 où deux ou trois jours avant l'événement, peut-être même une semaine, les croix sont
00:39 déjà...
00:40 Il y a une sorte de stress qui se transmet, qui nous atteint aussi, nous qui ne sommes
00:45 pas des acteurs, mais simplement des suiveurs ou des commentateurs.
00:50 Il y a vraiment un parfum particulier, on sait qu'il y a un enjeu, c'est un rendez-vous
00:55 important de la saison que le croire ne veut pas rater.
00:59 Avant de parler de l'édition, de la 120e édition de Paris-Roubaix qui va se dérouler
01:16 le dimanche 9 avril, je voulais avoir un peu ton sentiment par rapport à ce début de
01:20 saison.
01:21 On a déjà vu de très belles choses, ça fait deux bons mois que c'est parti.
01:23 Ton ressenti par rapport à ce début de saison 2023 ?
01:26 Le ressenti, c'est qu'on voit que ceux qui vont jouer les premiers rôles au mois de
01:33 juillet sont déjà bien en jambes et sont allés chercher de belles victoires.
01:37 On l'a vu avec Paris Nice, avec Pogacar, et puis on l'a vu également à Tireno-Adriatico
01:42 avec Roglic, qui est en train de faire peut-être l'un de ses tout meilleurs débuts de saison,
01:48 si c'était le meilleur.
01:49 Et puis on y ajouterait évidemment Mathieu Van Der Poel, même si gagner le Tour de France
01:55 n'est pas son objectif premier.
01:56 Mais on peut dire que dès le premier acte, pour reprendre le théâtre, les acteurs principaux
02:02 de la saison sont déjà bien en jambes.
02:04 On a l'impression d'être revenu 30 ans en arrière, où on voyait les grands coureurs
02:10 du Tour de France performant dès le début de la saison.
02:13 C'est quelque chose qu'on ne voyait plus trop au 21e siècle.
02:17 Oui, absolument.
02:19 C'est ce que j'ai remarqué, parce que quand j'ai commencé ma carrière de speaker,
02:23 je voyais les mêmes coureurs sur Paris-Roubaix, sur les quatre Jours de Dunkerque, le Dauphiné,
02:28 le Midi libre Paris-Nice ou le Tour de France.
02:31 Là, c'est le cas, mais on sait que, comme le disent les coureurs eux-mêmes, il n'y
02:35 a pas de course secondaire.
02:36 Et évidemment, quand on gagne un monument, c'est évidemment autre chose, puisque ça
02:40 vous permet d'entrer de plein pied dans la cour des grands.
02:44 Mais on devine que sur chaque ligne de départ, il y a l'envie de se distinguer et de se
02:51 mettre en évidence.
02:52 Tant mieux, parce que ça nous donne une saison qui s'annonce captivante, hyper intéressante.
02:58 Et donc, au niveau des Français aussi, on a vu déjà de belles choses, des confirmations,
03:03 des révélations, des petites déceptions également.
03:06 Donc, globalement, ton avis sur le niveau du slip français ?
03:10 Oui, on l'a vu avec Paris-Nice, parce que je m'amusais à regarder.
03:14 Parmi les 18 premiers, il y a 9 Français, dont David Gaudu qui prend la deuxième place
03:19 au classement général, Romain Bardet qui est également parmi les meilleurs, Sivankov
03:26 qui est là également dans le top 10.
03:27 Donc, oui, ils ont été bien présents.
03:30 Et puis, on l'a vu également dans les classiques, puisque depuis quelques heures, Christophe
03:33 Laporte a gagné Ganvé Velghem.
03:36 Non, les coureurs français sont bien présents.
03:38 Certes, il y a un trio qui domine le début de saison, mais on sait que dans une saison,
03:44 il peut y avoir des variations.
03:45 Mais c'est vrai que les Français sont très compétitifs et c'est tant mieux pour la suite.
03:51 Le Paris-Roubaix 2023, la 120e édition déjà.
04:05 Qu'est-ce que ça passe vite ?
04:06 Qu'est-ce que ça t'évoque, quand je cite ces deux Paris-Roubaix ?
04:10 Qu'est-ce que ça t'évoque dans ton esprit ?
04:12 Moi, ça m'évoque mes débuts, parce que mes premiers Paris-Roubaix, c'était à l'époque
04:17 de Francesco Moser, de Roger De Vlaminck.
04:20 Et Paris-Roubaix, ça m'évoque un sentiment particulier, c'est-à-dire que c'est peut-être
04:25 la seule course où deux ou trois jours avant l'événement, peut-être même une semaine,
04:30 les coureurs sont déjà…
04:31 Il y a une sorte de stress qui se transmet, qui nous atteint aussi, nous qui ne sommes
04:37 pas des acteurs, mais simplement des suiveurs ou des commentateurs.
04:41 Il y a vraiment un parfum particulier.
04:44 On sait qu'il y a un enjeu.
04:45 C'est un rendez-vous important de la saison que le coureur ne veut pas rater.
04:51 Et c'est vrai que Paris-Roubaix me rappelle tout cela.
04:54 Moi, ça me rappelle évidemment Bernard Hiddeau en 1980 avec le maillot de champion du monde,
05:00 qui va gagner Paris-Roubaix, une course qu'il détestait, mais finalement, comme tous les
05:03 grands champions, il souhaitait la mettre à son palmarès.
05:07 Et puis, ça me rappelle évidemment Andrea Tafi, Franco Ballerini.
05:11 Et puis, je le disais tout à l'heure, Roger De Vlaminck et Francesco Moser, qui étaient
05:15 évidemment les deux coureurs qui dominaient les débats.
05:18 Et puis, logiquement, ça m'amène à Gilbert Duclos-Dassal, qui, dès le printemps de sa
05:24 carrière, voulait gagner Paris-Roubaix.
05:27 C'est à l'automne de celle-ci qu'il l'a gagné deux fois, s'il vous plaît.
05:31 J'ai même un souvenir cocasse, parce que le juge, à l'arrivée, lors de sa deuxième
05:36 victoire, avait annoncé Franco Ballerini comme le vainqueur de l'épreuve.
05:43 Je voyais que… Je disais, mais c'est bizarre.
05:46 Je voyais l'image, je me disais… Et puis, il me rappelle aussitôt dans la seconde,
05:50 il dit « non, non, c'est Duclos ». Alors, dans un premier temps, j'avais annoncé
05:53 Ballerini et dans la seconde, j'avais rectifié le tir en annonçant que c'était Gilbert
05:58 Duclos-Dassal qui avait gagné Paris-Roubaix.
06:01 Ce sont des moments forts.
06:02 Moi, je me souviens, aussi bien pour Marc Madiot que pour Duclos, l'ambiance sur le
06:07 Vélodrome avec tout le public qui pourtant, en majorité, était composé de spectateurs
06:14 venus de Belgique qui scandaient le nom de « Duclos », ou « Madio » en rythme.
06:20 Ce sont des choses qui vous donnent des frissons et que vous n'oubliez jamais.
06:24 Ce qui est beau aussi avec Paris-Roubaix, c'est que quand on soit premier, qu'on
06:28 soit 40e, qu'on soit 80e, dernier de l'épreuve, quand on arrive sur le Vélodrome, il y a
06:33 une fierté, même si on arrive une demi-heure après le vainqueur, il y a une grande fierté
06:36 de finir cette épreuve mythique.
06:38 Oui, on dit toujours que tout croire qui termine, Paris-Roubaix est un héros.
06:43 Et là, j'ai une pensée pour un ancien champion, Philippe Krepel, qui est décédé
06:48 il y a quelques jours.
06:50 J'étais à son inhumation et je me souviens, il a terminé Paris-Roubaix.
06:54 Il l'avait terminé, il l'avait fait dernier, mais pour lui, alors qu'il avait réalisé
06:59 d'autres performances.
07:00 Mais d'avoir terminé Paris-Roubaix, il considérait, j'ai dit ce titre d'ailleurs,
07:06 qu'il était entré dans le cercle restreint de ceux qui, à l'époque, et aujourd'hui
07:11 encore, réalisaient cette performance.
07:12 C'est vraiment quelque chose qui vous marque.
07:15 On dit un coureur, tu es un champion quand tu as couru le Tour de France.
07:19 Je crois que pour les classiques, on peut dire les mêmes choses lorsqu'il s'agit
07:23 de Paris-Roubaix.
07:24 C'est une classique qui peut être un formidable rêve, parfois un cauchemar, quand évidemment
07:32 la malchance s'empare de vous.
07:34 Mais c'est une course qui ne laisse pas indifférent, aussi bien le corps que le public.
07:38 Je sais que tous les passionnés de vélo, ou seront sur le terrain, ou devant leur
07:43 écran le jour de Paris-Roubaix.
07:45 En 119 éditions, il y a eu énormément de grands moments sur Paris-Roubaix.
07:49 Si tu devais en retenir qu'un seul, qu'il soit heureux, dramatique, c'est quoi le
07:55 moment qui t'a le plus bouleversé sur cette épreuve ?
07:58 J'en donnerais deux.
08:00 La victoire de Bernard Hinault, qui entre en tête sur le vélodrome de Roubaix et qui
08:05 réussit à contenir ses adversaires, qui n'étaient pas les premiers venus, parce
08:09 qu'il y avait Mozart, de Vlaminck et autres.
08:12 Et puis la première victoire de Gilbert Duclos-Lassalle, avec cette clameur qui l'accompagnait sur
08:19 le tour de piste.
08:20 Il y avait une communion entre le champion et le public.
08:24 C'était exceptionnel.
08:25 J'en ai fait 41 à Paris-Roubaix, mais l'ambiance de la première victoire de Duclos-Lassalle,
08:33 pour moi, m'est restée dans les veines et dans mon esprit.
08:36 Et le moment que tu n'aurais jamais voulu vivre sur Paris-Roubaix, quelque chose qui
08:40 t'a bouleversé négativement, on va dire ?
08:43 Non, je n'ai pas de souvenirs.
08:48 C'est un petit peu comme le service militaire.
08:50 Je l'ai fait, ta génération ne l'a pas fait.
08:53 Mais on garde que les bons souvenirs.
08:55 C'est à la fois dramatique, mais on retient les bons moments, les exploits.
09:00 Et tu le disais tout à l'heure, tous ceux qui terminent sont de vrais héros.
09:05 Non, je n'ai pas de mauvais souvenirs avec Paris-Roubaix.
09:08 Certes, il y a des déceptions des coureurs qui ont été malchanceux, qui n'ont pas réussi
09:13 la performance qu'ils espéraient.
09:15 Sentimentalement, aussi, je me souviens de la deuxième place de Vostinek derrière Marc
09:21 Madios.
09:22 C'était un tout jeune coureur professionnel.
09:24 Je me disais, celui-là, il va gagner un jour Paris-Roubaix.
09:27 Malheureusement, sa carrière a tourné court, car il a été victime d'une sévère chute
09:32 dont il ne s'est jamais remis, alors qu'il avait tous les paramètres qui laissaient
09:37 penser qu'un jour il pouvait, il aurait gagné Paris-Roubaix.
09:40 Mais c'est un peu comme le maillot jaune qui s'est refusé à Raymond Coulidor.
09:44 Il arrive parfois que Paris-Roubaix se refuse à des coureurs qui sont pourtant, semble-t-il,
09:51 dans le moule pour pouvoir aller le gagner.
09:53 Et ce qui est beau sur Paris-Roubaix aussi, c'est que les outsiders peuvent s'imposer.
09:57 On a vu plus récemment des Matthew Heyman, des Johan van Someren qui n'étaient pas du
10:02 tout cités comme des coureurs pouvant gagner Paris-Roubaix, qui se sont imposés.
10:05 C'est une épreuve qu'on sent qui peut être gagnée par beaucoup de coureurs au départ.
10:08 Oui, je me souviens d'une longue échappée.
10:10 Cette année-là, Paris-Roubaix n'arrivait pas sur le vélodrome, on arrivait devant
10:15 la société La Redoute.
10:16 Et deux coureurs avaient animé la course.
10:19 Dirk De Molle, qui est maintenant directeur sportif, qui allait être le vainqueur.
10:23 Un coureur sculptural venu de Suisse, Thomas Wegmuller, qui allait prendre la deuxième
10:28 place.
10:29 Je me demande même s'ils étaient outsiders au moment du départ.
10:32 Ils étaient dans le lot, on pourrait dire presque des anonymes.
10:36 Mais ce jour-là, ils ont su saisir leur chance et ils sont allés chercher la première et
10:41 la deuxième place.
10:42 Et comment tu expliques qu'on assiste à de telles surprises sur une course comme Paris-Roubaix
10:46 et pas sur le Tour des Flandres par exemple ? Qu'est-ce qui est différent entre ces
10:51 deux courses ?
10:52 Disons que le Tour des Flandres est une succession de monts avec une course qui intervient très
11:01 très vite avec les favoris qui courent déjà en tête dès le départ.
11:05 Paris-Roubaix, c'est la même chose, mais je crois que la malchance est peut-être plus
11:09 présente sur les pavés de Paris-Roubaix que sur les monts des Flandres.
11:14 Et à partir de là, évidemment, il y a beaucoup de paramètres qui interviennent et qui peuvent
11:20 décider du sort de la course.
11:22 Mais quand on regarde bien, les favoris se sont souvent imposés ou ont joué les tout
11:29 premiers rôles.
11:30 Il y a eu des surprises, je le disais tout à l'heure avec De Mol, mais il n'y en a
11:34 pas tant que ça.
11:35 Je pense que si on devait mettre en pourcentage, il y a 10% de surprises et il y a 90% de favoris
11:43 qui ont 5, 4 ou 3 étoiles qui vont chercher les premières places.
11:47 Le choix est cornelien, mais entre le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, quelle course
11:53 est la plus belle selon toi ?
11:54 Les Français vont dire comme moi Paris-Roubaix, les Belges vont dire le Tour des Flandres
12:00 et elles sont différentes, mais ce sont deux courses absolument exceptionnelles.
12:04 Je sais évidemment l'importance que revêt le Tour des Flandres pour les coureurs belges,
12:09 pour les Français également, parce que Jean Forestier, qui est toujours des nôtres et
12:13 qui va sur ses 98 ans, l'avait gagné.
12:16 Et puis évidemment, Jacqui Durand a gagné le Tour des Flandres.
12:20 C'est quelque chose d'exceptionnel, mais il y a une frontière.
12:23 Donc d'un côté, les Belges vous diront que c'est le Tour des Flandres et puis nous,
12:27 les Français, on dira que c'est Paris-Roubaix.
12:31 Mais les deux courses sont exceptionnelles, que vous gagnez l'une ou l'autre.
12:34 Si vous gagnez les deux, c'est encore mieux, comme l'a fait Johan Muceux.
12:38 Mais c'est vrai que ce sont deux courses absolument exceptionnelles qui tiennent le
12:44 public en haleine, aussi bien pour le Tour des Flandres, le public belge et le public
12:48 français que Paris-Roubaix, bien évidemment.
12:51 Ce sont deux courses qui se dégagent par rapport à beaucoup d'autres, par rapport
12:55 même aux autres.
12:56 Et le coureur emblématique de Paris-Roubaix, c'est qui selon toi ? Celui qui représente
13:01 le mieux cette course ?
13:02 Pour moi, je suis peut-être prisonnier de ma génération, mais je dirais que c'est
13:07 Roger Dovlaminck et Francesco Moser.
13:10 J'en mettrai deux.
13:11 Alors que pour le Tour des Flandres, j'aurais envie de mettre Johan Muceux, qui a été
13:17 évidemment porté par tout un public qui a brillé aussi sur les routes de Paris-Roubaix,
13:22 qui l'a mis à son palmarès, mais pour moi, spontanément, ce sont le nom des coureurs
13:27 qui me viennent pour ces deux classiques.
13:29 Alors les Français ont beaucoup gagné sur Paris-Roubaix, par contre ça fait un petit
13:32 moment qu'on n'a pas gagné, Frédéric Guédon en 1997.
13:36 Comment tu expliques cette dizaine de Françaises ?
13:38 Peut-être par rapport à la malchance, je dirais, ou par rapport au manque de chance.
13:47 Je ne sais pas comment dire, je sais que l'année dernière j'ai vu un très beau Laurent
13:51 qui est allé prendre la huitième place après avoir animé la course de bout en bout.
13:57 Et puis je pense que c'est une course qui pourrait s'ouvrir ou s'offrir, ou qu'il
14:02 aille la chercher, ou qu'il se l'offre lui-même.
14:04 Un jour, Arnaud Desmarches me dit qu'il n'est pas impossible qu'un jour… Et puis il y
14:09 a Adrien Petit, mais il a été handicapé cette année par une chute et une douleur
14:13 sévère à l'épaule qui a nécessité une intervention chirurgicale.
14:17 Adrien Petit a fait sixième, neuvième et dixième de Paris-Roubaix.
14:21 Il fait partie de ces coureurs capables d'y briller.
14:25 Mais il y a aussi une jeune génération.
14:27 J'ai vu le jeune David, par exemple, de l'équipe Groupama FDJ qui est un très bon
14:31 coureur.
14:32 Lui aussi a été perturbé cette année.
14:35 Mais je crois quand même qu'avec Wood Vonnard au départ et Mathieu Van Der Poel,
14:40 il va falloir miser de stratégies tactiques pour essayer de les mettre en difficulté,
14:47 tant ils sont évidemment très opérationnels et très efficaces depuis le début de saison.
14:54 Et si tu devais te miser sur le prochain vainqueur français, tu dirais quel coureur ? Est-ce
14:58 qu'il est actuellement dans le peloton déjà ou est-ce qu'on ne l'a pas encore ?
15:02 Je ne sais pas.
15:05 Il y a une jeune génération qui arrive, qui a des coureurs de talent.
15:09 On pense notamment.
15:10 Mais seront-ils des coureurs de Paris-Roubaix ? Ça, l'avenir nous le dira.
15:14 Mais il y a de très, très bons coureurs.
15:16 Je pense à Louis Tous, qui est un tout jeune coureur.
15:20 Je pense également à Paul Penoët, qui a une bonne pointe de vitesse, qui est un coureur
15:24 très à droit.
15:25 Seront-ils des hommes de Paris-Roubaix ? Il faut déjà qu'ils découvrent.
15:29 Ils sont très, très jeunes.
15:30 Mais la jeune génération arrive très vite dans le peloton.
15:33 Et c'est vrai qu'on peut avoir des… Florian Senechal, par exemple, peut être un jour
15:40 un vainqueur de Paris-Roubaix avec le maillot de champion de France sur les épaules.
15:44 Il passera par une aperture.
15:45 On a de très, très bons coureurs.
15:47 Mais il suffit d'un déclic pour que s'enclenche une grande et belle carrière.
15:51 Il faut que ce déclic arrive très vite.
15:53 Et je ne peux pas finir cette chronique sans te demander ton pronostic pour le prochain
15:57 Paris-Roubaix.
15:58 Donc, on a une dizaine de jours.
15:59 S'il n'y a pas de forfaits d'ici là, s'il n'y a pas de blessures autour des
16:01 flancs, etc., quel coureur va s'imposer sur le vélodrome de Roubaix dimanche prochain?
16:07 Je vais prendre un risque énorme.
16:09 Je vais dire ou Wood Van Aert ou Mathieu Van Der Poel.
16:12 Je pense que souvent, Paris-Roubaix, ça ressemble à un cyclocrosse.
16:16 Et puis là, ils sont vraiment très, très forts.
16:19 J'attends… Je ne sais pas s'il est engagé.
16:22 Je l'espère.
16:23 Thomas Pitkoff, par exemple, qui est également un très, très bon coureur.
16:26 Mais Van Aert et Van Der Poel vont avoir une motivation énorme pour aller chercher
16:33 la victoire dans cette épreuve.
16:34 Ils se dégagent comme les grands favoris, évidemment, à leurs adversaires de les mettre
16:39 en échec.
16:40 Mais ça ne va pas une partie facile.
16:41 Alors, les deux n'ont jamais gagné.
16:43 Tu as plus Van Der Poel ou Van Aert?
16:46 Non, ce n'est pas la question.
16:47 Mais vers qui penche la raison et le coureur de ton côté?
16:53 Moi, je dirais Mathieu Van Der Poel parce que j'avais souvent le plaisir d'être
16:59 avec Raymond Poulidor.
17:00 On sait évidemment le lien fusionnel qui unissait le grand-père et le petit-fils.
17:06 Et Raymond me disait toujours, il arrêtait sa carrière à 41 ans, en 1977, et il me
17:13 dit « Cette année-là, avec un peu de chance, je pouvais gagner Paris-Roubaix ». Il a
17:17 souvent été parmi les meilleurs sur les routes de Paris-Roubaix.
17:20 Alors que Mathieu a déjà gagné Milan sans Raymond, que son grand-père avait gagné
17:24 en 1961, le grand-père n'a pas gagné Paris-Roubaix.
17:28 Peut-être que le petit-fils, comme il a pris le maillot jaune qui s'était refusé
17:32 à Raymond, pourra aller gagner ce Paris-Roubaix.
17:36 Je pense qu'il en a évidemment le potentiel, il en a l'envie.
17:41 Mais ce sont également des éléments que possède aussi Wood Van Aert.
17:47 mais je mettrai une petite pièce quand même supplémentaire sur Mathieu Van Der Poel.