• l’année dernière
Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E. Leclerc, était l’invité de 22H Max pour évoquer le ralentissement de l’inflation, le pouvoir d’achat des Français à l’approche des Fêtes de fin d’année ou encore l’interdiction à venir des super promotions sur les produits non alimentaires, induite par l’entrée en vigueur de la loi Descrozaille.

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Transcription
00:00 Ceux qui nous regardent, qu'est-ce qu'ils peuvent espérer comme baisse de prix de ces nouvelles négociations et quand ?
00:04 Alors, d'abord, dans ce qu'on vend dans un hypermarché, Carrefour, Auchan, Intermarché,
00:11 il y a des choses qui dépendent de ces négociations et il y en a d'autres qui dépendent du marché mondial.
00:17 Donc aujourd'hui, par exemple, le textile, les vêtements, le blanc pour janvier, tout ça, ça a été acheté...
00:26 Le blanc, c'est-à-dire ?
00:27 Les draps... Oh, on sent l'homme qui s'est occupé de tout ça.
00:31 Attendez !
00:32 Maxime, vous êtes en train de vous dévoiler.
00:34 Je fais un effort de pédagogie pour tout le monde.
00:37 Tout ce qui concerne la maison.
00:39 Merci.
00:40 Et tout ça, je pense qu'il y a des vrais produits à la baisse parce qu'ils n'étaient pas fabriqués ou peu fabriqués en France.
00:50 Leur prix dépendait du prix d'énergie mais aussi beaucoup du transport.
00:53 Et depuis 7-8 mois, le prix des conteneurs est passé de 15 000 à 2 500 euros.
01:01 Donc là, sur ces produits-là, on peut attendre des vraies baisses.
01:07 Qu'est-ce que vous appelez une vraie baisse ?
01:08 Jusqu'à 10 %.
01:10 Après, il faut regarder les variations monétaires, tout ça, mais sans vouloir faire savant,
01:15 je pense que sur des secteurs comme ça, on va avoir des vraies baisses.
01:19 C'est quand ?
01:21 Les grandes périodes de renouvellement, des arts de la maison, comme on dit, c'est début janvier.
01:28 Les arts de la maison, c'est facile à comprendre.
01:30 Voilà. J'apprends aussi.
01:33 Mais même là, dès Noël, les jouets qui se mettent en place aujourd'hui dans les chaînes de distribution
01:40 ont bénéficié aussi de ces coûts de transport à la baisse.
01:45 On fera un gros plan sur Noël dans un instant.
01:48 Je vous le dirai, mais là, il y a des poches de baisse aussi.
01:50 Pour ce qui concerne l'industrie agroalimentaire, les produits de consommation courante à marque,
01:55 qui ont un régime juridique de fixation de prix en France et qui est unique en Europe,
02:01 c'est-à-dire qu'on négocie une fois dans l'année,
02:03 ils ne sont pas de libre négociation, c'est très encadré, c'est très administratif,
02:07 c'est un truc que je vous mets au défi de comprendre certains textes.
02:10 On a des gens, des collaborateurs qui sont super souks et ingénieux.
02:14 Là, on va négocier.
02:18 Ça faisait 8 mois que Dominique Schellcher, y compris de System U,
02:23 ici, ou Thierry Cotillard d'Intermarché, ou Alexandre Bompard de Carrefour,
02:27 on a demandé de pouvoir renégocier.
02:31 - Ça va être un peu avancé quand même.
02:33 - Oui.
02:34 - Les négociations doivent s'arrêter entre le 15 et le 31 janvier.
02:37 - Rentrons pas dans la technique.
02:38 C'est quand même une opportunité d'y aller et on y va quand même pour aller chercher des baisses,
02:44 de la déflation.
02:45 On ne se fait pas d'illusions parce que les tarifs qui nous arrivent
02:48 et qui sont préalables à cette négociation sont pratiquement tous à la hausse.
02:51 - Donc là, les industriels viennent vous voir en disant "moi, je veux ça".
02:53 - Oui.
02:54 - Aujourd'hui, on en est…
02:55 - Alors, on n'a pas tout reçu.
02:56 C'est compliqué pour un industriel. Je ne fais pas de l'anti-industrie.
02:59 C'est compliqué pour un industriel face à un monde incertain de fixer des prix pour une année.
03:03 La tentation, c'est d'essayer de ramasser cher dès le départ
03:07 parce qu'on ne pourra pas y revenir une deuxième fois.
03:09 Je crois que le système ne tiendra pas, donc peut-être qu'il y aura une deuxième fois.
03:12 Mais en tout cas, là, aujourd'hui, ils arrivent avec des tarifs à la hausse.
03:15 Tout ce qu'on a, c'est entre 5 et 10 %, d'accord ?
03:18 Donc c'est beaucoup.
03:19 N'oubliez pas que les prix, notamment alimentaires ou de consommation courante,
03:22 ont augmenté de 17 % à peu près sur un an et demi.
03:26 Donc, ce qu'on va aller chercher, c'est carrément des baisses et de la déflation,
03:31 notamment chez les multinationales, principalement dans les grandes multinationales,
03:35 les 75 big…
03:36 - Donc, elles, elles ont fait des profits, de gros profits ces derniers mois.
03:39 On peut aller récupérer de l'argent là ?
03:41 - Je pense que ce qu'elles ont pris l'année dernière, cette année,
03:45 montre qu'on n'a pas assez bien négocié l'année dernière,
03:48 qu'on n'a pas été assez accompagnés par le politique, par le Parlement, etc.
03:52 Mais on va aller chercher et en tout cas, on va demander,
03:55 même s'ils ont des hausses de coût, qu'on les étale, qu'ils étalent.
03:58 Quand on s'appelle Nestlé, quand on s'appelle Procter,
04:01 quand on a une stature internationale,
04:03 on peut faire comme les distributeurs que nous sommes,
04:06 étaler les hausses et non pas faire un mur d'inflation comme il y a eu cette année.

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