• l’année dernière
Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E. Leclerc, était l’invité de 22H Max pour évoquer le ralentissement de l’inflation, le pouvoir d’achat des Français à l’approche des Fêtes de fin d’année ou encore l’interdiction à venir des super promotions sur les produits non alimentaires, induite par l’entrée en vigueur de la loi Descrozaille.

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Transcription
00:00 Vous êtes en colère notamment et de plus en plus contre la fameuse loi des crozailles.
00:05 Cette loi qui, à partir du 1er mars prochain,
00:09 - Avril. - Avril, 1er avril, j'ai voulu anticiper un peu.
00:12 À partir du 1er avril, va vous imposer, on va voir ça avec Lisa Hadef que l'on accueille.
00:17 Bonsoir Lisa.
00:18 Va vous imposer d'une certaine manière de limiter les promos sur tel ou tel produit.
00:23 On va voir lesquels Lisa.
00:24 Alors effectivement, les supermarchés ne pourront pas faire de promotion au-delà de 34%
00:28 dans les rayons droguerie, parfumerie, hygiène et entretien.
00:32 Le texte, vous l'avez dit, doit rentrer en vigueur, pas en mars mais en avril 2024.
00:36 Et cette loi est supposée renforcer l'équilibre entre les fournisseurs et les distributeurs.
00:40 En gros, quand un distributeur comme Leclerc fait une promotion,
00:43 il va demander à l'industriel de baisser sa marge.
00:46 La loi des crozailles, ça veut dire que les promos du type de gel douche pour le prix d'un, ça ne sera plus possible.
00:51 L'objectif, c'est d'éviter que les supermarchés ne fassent pression sur les fournisseurs pour qu'ils baissent leurs coûts.
00:57 Le problème, évidemment, c'est que les consommateurs, que nous sommes aussi autour de la table,
01:00 profitent des promotions pour acheter certains produits qui sont trop chers d'ordinaire.
01:04 Concrètement, dans les rayons, ça veut dire que vous ne verrez plus ce type de promotion.
01:09 Là, vous voyez le lot de 2 dentifrices à -40%.
01:12 C'est plus que ce qui sera autorisé, puisque je le rappelle, on parlait de 34% de promotion maximum.
01:17 Et ici aussi, le deuxième produit est à -80%.
01:20 Donc pour bénéficier de la promotion, il faut acheter les 2 dentifrices.
01:24 2 dentifrices à presque 4 euros initialement, ça fait presque 8 euros les 2 dentifrices.
01:29 Et avec la promotion sur le deuxième, les 2 dentifrices ensemble reviendront à moins de 5 euros,
01:34 ce qui nous fait donc une promotion d'à peu près 60% au final, encore une fois, beaucoup plus haut que les 34% autorisés.
01:41 Et je rappelle tout de même que un tiers des Français renoncent aux produits d'hygiène par manque de moyens.
01:47 Michel-Edouard Leclerc, je profite de votre présence pour vous poser une question.
01:49 On sait que vous êtes contre cette loi, vous l'avez dit.
01:52 Concrètement, il vous reste à peu près 4 mois pour agir. Qu'est-ce que vous comptez faire ?
01:56 Alors, vous avez vu que Bruno Le Maire a répondu à Pauline de Malher aussi qu'il était contre ce dispositif, qu'il n'a pas été entendu.
02:06 Vous avez vu que le patron de Carrefour, Alexandre Bombard, a demandé un moratoire sur cette loi.
02:12 Il n'a pas été entendu ?
02:14 Pour le moment, et donc, moi je n'en fais pas une affaire de personne avec M. De Crozail, on est bien d'accord.
02:20 Mais c'est quand même assez incongru de limiter les promotions.
02:24 On pourrait au moins faire un moratoire.
02:26 Je comprends que pour le Parlement, c'est compliqué de revenir en arrière.
02:28 Je vous rappelle que ce n'est pas que le gouvernement qui a voté cette loi.
02:32 Donc moi, je suis respectueux du droit. Je suis un peu frondeur, mais je suis respectueux du droit.
02:37 Quand on parle de droit, ça veut dire qu'on va aller en justice ?
02:39 Non, non. Je pense qu'on a une plage de réflexion au Parlement.
02:45 Je pense qu'on peut peut-être se ressaisir. Après tout, il faut un décret d'application.
02:50 On verra ce qu'il en résultera.
02:52 Ce que je voudrais juste vous dire, vous parlez beaucoup des promotions sur l'alimentaire.
02:57 Mais est-ce que vous savez que le secteur qui en fait le plus, des promotions, c'est le secteur des médias et de la presse ?
03:03 Si vous prenez les publicités pour l'Express, les publicités pour Le Point, 7 et les 7 jours, Capital,
03:10 vous pouvez même faire l'économie de 6 mois. Il y a des offres qui sont de ce type-là.
03:15 Et vous dites pourquoi ça tombe sur nous ?
03:17 C'est un peu la question. C'est d'abord, pourquoi s'obstine-t-on, alors que c'est là qu'il y a de l'inflation,
03:24 pourquoi est-ce qu'on s'obstine à dire qu'il ne faut pas faire payer le fournisseur ?
03:29 J'insiste là-dessus. En France, je ne peux pas négocier le tarif. C'est que en France.
03:35 La loi française considère que c'est le droit du fournisseur. Et pourquoi pas ?
03:40 C'est un départ de négociation. On n'a pas le droit de négocier le tarif du fournisseur.
03:44 Donc vous négociez des promos ?
03:46 Donc je peux négocier des promos ou offrir des services, des têtes de gondole, tout ça.
03:51 Et donc vous voyez bien que quand on nous interdit de faire plus de 30 % ou de 40 % de promos,
03:57 c'est d'autant que je ne peux pas aller demander au fournisseur en déduction de son tarif.
04:02 Donc non seulement ça atteint le consommateur, mais ça atteint la capacité de négociation.
04:06 Donc je trouve que sans vraiment faire un truc personnel, cette loi est incongrue.

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