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RTL vous dévoile ce qu'ont dit aux policiers celles qui ont harcelé Lindsay, cette adolescente qui s'est suicidé le 13 mai 2023 à Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais. Plana Radenovic a eu accès aux auditions des quatre jeunes filles, et de la mère de l'une d'entre elles, toutes les cinq mises en examen.
Regardez RTL Evènement du 09 novembre 2023 avec La rédaction de RTL.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL ÉVÉNEMENT
00:06 C'est aujourd'hui la journée de lutte contre le harcèlement scolaire et événements.
00:10 Ce matin RTL vous dévoile ce qu'on dit aux policiers, celles qui ont harcelé l'INSEE.
00:14 Cette adolescente de 13 ans qui s'est suicidée le 12 mai dernier, c'était dans le Pas-de-Calais.
00:18 Bonjour Planar Adénovic.
00:20 Bonjour Amandine, bonjour à tous.
00:21 Vous avez eu accès au PV d'audition. Que disent-elles exactement ?
00:24 Alors ce qui est marquant en lisant les déclarations des quatre harceleuses supposées, c'est deux choses.
00:28 D'abord, elles s'accusent mutuellement. Deuxièmement, il n'y a pas vraiment de regrets.
00:32 A aucun moment, elles n'envisagent être en partie responsables du suicide de l'INSEE.
00:36 Et pourtant, leur récit peut paraître accablant.
00:39 Premier exemple, une des mises en examen raconte au policier le jour du suicide,
00:43 deux des filles ont appelé l'INSEE en appel masqué. Lorsqu'elle décroche, elle l'incite à se suicider.
00:48 Autre extrait de ces garde-à-vue, une harceleuse reconnaît,
00:51 "Oui, j'ai lancé du coca sur l'INSEE pendant qu'une fille filmait la scène avec son téléphone."
00:56 Et puis, il y a les échanges après le suicide de l'INSEE.
00:59 L'une des harceleuses envoie un message à une autre, "Je vous lis ce message, je m'en veux de ouf,
01:04 je lui ai dit qu'elle crève lorsqu'elle a fait le malaise."
01:07 Et quand un policier demande si ce message, cela veut dire que les jeunes filles expriment des regrets,
01:12 "Non, ça ne traduit pas de regrets", dit la harceleuse.
01:14 Voilà, ce qui ressort de ces auditions, c'est qu'aucune ne ressent une part de responsabilité dans le suicide de l'INSEE.
01:20 Et j'imagine que ce n'est évidemment pas le sentiment de la famille de l'INSEE.
01:23 Alors non, bien sûr, parce que face à ces auditions, les enquêteurs ont analysé le téléphone de l'INSEE
01:28 et c'est comme ça que son oncle a découvert l'ampleur du harcèlement.
01:31 "C'était tous les jours sans cesse des messages, des faux comptes qui provenaient de l'adresse IP de ses filles,
01:37 des messages vraiment horribles, "Tu baises, sale pute, tu mérites de mourir", etc. etc. etc."
01:47 Des messages répétés qui blessent, mais en garde à vue, les harceleuses répondent que l'INSEE se défendait,
01:52 ce que reconnaissent son oncle et ses proches.
01:54 "L'INSEE, ce n'est pas quelqu'un qui se laisse faire. Si elle se faisait insulter, elle allait répondre.
01:57 Si elle se faisait taper, elle allait se défendre."
02:00 Voilà en partie pourquoi aujourd'hui, il est compliqué pour les juges de démêler les responsabilités de chaque camp, entre guillemets.
02:05 C'est ce que me dit une source proche du dossier.
02:07 Et c'est là tout le drame de ces affaires de harcèlement.
02:09 Il est souvent très difficile d'établir un lien des responsabilités.
02:13 Claire pour chacun.
02:14 Oui, c'est ça. Et d'ailleurs, il y a la mère d'une des harceleuses parmi les mises en examen de ce dossier,
02:19 poursuivie pour menace de mort. Cette maman répond qu'elle voulait protéger sa fille qui a été tapée par l'INSEE.
02:25 Ce n'est pas simple, mais l'avocat de la famille de l'INSEE veut faire de ce dossier un exemple.
02:29 Pierre Debuisson estime que la justice n'est pas à la hauteur.
02:33 "La mère de Négamine, qui avait harcelé et menacé de mort la famille de l'INSEE et l'INSEE,
02:37 elle aurait dû, ne serait-ce que d'un point de vue symbolique,
02:40 et pour mettre un coup d'arrêt à ses agissements, être placée en détention provisoire quelques semaines ou quelques mois.
02:45 Nous sommes conscients que les juges n'ont pas pris cette affaire au sérieux,
02:48 et donc nous ne nous attendons pas à ce que les choses évoluent favorablement.
02:52 Ça terminera probablement en eau de boudin."
02:54 "En eau de boudin", dit l'avocat, et il fait référence à une autre affaire, celle du petit Lucas, qui s'est pendue.
02:59 Or, il y a quelques jours, la justice a relaxé les supposés harceleurs de ce garçon.
03:03 Motif ? L'enquête n'a pas établi de lien direct entre le harcèlement scolaire et le suicide.
03:08 Et c'est d'où l'enjeu de ces affaires. Comment prouver le lien entre la souffrance des victimes et les actes des harceleurs ?
03:14 On y reviendra à 7h40, puisque je vous le rappelle, le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, est ce matin l'invité de RTL. Merci beaucoup.
03:20 Coupe.
03:21 [SILENCE]

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