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00:00 En rouge et noir, j'exhiberai ma peur, j'irai plus haut que ces montagnes.
00:07 Ça c'est une des chansons que vous entendrez quand vous regarderez la série Sambre parce que tous les épisodes se terminent sur un morceau qui nous rappelle l'époque que l'on vient de vivre dans l'épisode qu'on vient de voir.
00:17 Cette série événement s'appelle Sambre, vous la verrez à partir de lundi soir 21h10 sur France 2 avec Alix Poisson et avec Jean-Xavier Delestrade, réalisateur de Sambre.
00:26 La musique participe à cette reconstitution, elle joue un rôle important dans la série parce que c'est vrai que ça nous aide à nous restituer dans les époques.
00:34 Le vendredi, on parle musique avec Joey mais il vient nous parler des sorties musicales de la semaine.
00:40 Une petite playlist thématique aujourd'hui.
00:42 Joe, si j'ai bien compris, on a une triple sortie qui va conditionner la playlist.
00:46 Exactement Thomas, aujourd'hui on va se concentrer sur un artiste, un auteur, compositeur, interprète d'origine italienne qui a connu le succès ici en chantant en français.
00:55 Agostino Arturo Maria Ferrari, surnommé dès l'enfance Nino.
00:59 * Extrait de Nino Ferrer *
01:06 Ils sont là les cornichons, Nino Ferrer, c'est mythique.
01:09 Alors il y a les cornichons, il y a Mirza, il y a le téléphone.
01:11 Et en gros, en trois morceaux Thomas, vous avez presque mis le doigt sur le premier malentendu de la carrière de Nino Ferrer qui dans les années 60 est considéré comme un chanteur comique.
01:21 Une réputation qui l'aide effectivement à percer au début mais qui est rapidement devenue une sorte de prison.
01:26 Et lorsqu'il a tenté de s'en échapper, le public n'a pas accepté.
01:29 Oui, Nino Ferrer c'est aussi des morceaux absolument magnifiques.
01:32 Le Sud quand même.
01:34 Oui, je ne vais pas vous contredire, le Sud c'est un chef d'oeuvre.
01:36 * Extrait de Nino Ferrer *
01:39 Bien sûr, bien sûr.
01:41 Mais le problème finalement avec le Sud, avec Mirza, avec les cornichons, c'est que ce sont un petit peu des arbres qui cachent la forêt.
01:47 Et la forêt c'est quoi ? C'est une discographie incroyable, hyper variée de Nino Ferrer qu'en fait personne ne connaît.
01:53 Comment ça ?
01:54 Le Sud, c'est le dernier vrai gros succès de la carrière de Nino Ferrer, ça date de 1975.
01:59 Et ensuite, plus rien, alors qu'il a quand même sorti plein d'albums incroyables.
02:03 Même avant le Sud, en 1972, Nino Ferrer sort l'album "Métronomie", un album psyché, complètement dingue, avant-gardiste, que personne n'achète.
02:10 Le seul truc de cet album qui fonctionne, c'est "La maison près de la fontaine" dont les 45 tours se vendent effectivement.
02:15 Donc vous pensez qu'en France, on a raté le coche en fait avec Nino Ferrer ?
02:18 Carrément, on a vraiment raté le coche. Nino Ferrer a passé toute sa vie, lui, à ruminer justement ses échecs, cette incompréhension.
02:24 Il s'est exilé dans le Lot où il a fait installer son propre studio.
02:28 À l'époque, c'est un des rares artistes français à cultiver cette indépendance.
02:31 Mais malheureusement, c'est cette indépendance et cette fâcheuse tendance à toujours essayer de déjouer les attentes du public et de l'industrie du disque
02:38 qui font que Nino Ferrer sera snobé, ne connaîtra pas de grand succès après le Sud et mettra fin à ses jours en 1998,
02:44 déprimé hélas, alors que la France avait les yeux rivés sur la Coupe du monde de football.
02:48 Bon, j'ai bien compris qu'a priori, on est tous passé à côté d'un truc, mais alors vous disiez donc qu'il y a une sortie aujourd'hui ?
02:53 Exactement, c'est une collection de trois albums best-of thématiques.
02:56 Chacune des trois compilations avec des illustrations différentes contient deux disques, un best-of classique d'un côté,
03:02 et puis c'est le même pour les trois d'ailleurs, et ensuite un disque supplémentaire thématique.
03:06 On a Nino Rebelle qui rassemble toutes les chansons plus rock, plus barrées aussi.
03:10 On a Nino Dandy avec une sélection de morceaux très soul et aussi jazz,
03:14 puisque Nino Ferrer a commencé sa carrière en tant que musicien dans un trio de jazz.
03:18 Et puis enfin on a Nino Groovy qui regroupe ses morceaux plus rythmés, plus R'n'B,
03:22 inspirés par les géants James Brown, Otis Redding, des types dont Nino aurait aimé partager la couleur de peau,
03:27 comme il l'a chanté dans un morceau qui va ouvrir la playlist du jour, nommé Forever Ferrer.
03:32 Je voudrais cette peinture noire
03:34 Je voudrais cette peinture noire
03:39 Ce n'est pas le morceau le plus méconnu de Nino Ferrer
03:41 Non c'est vrai, c'est pourquoi effectivement on va tout de suite enchaîner avec Morceaux de Fer.
03:46 Écoutez-moi un petit peu cette folie.
03:48 (Musique)
03:57 Ah ça c'est la rencontre, c'est clairement différent, c'est la rencontre entre Pink Floyd, Gainsbourg et David Crosby,
04:02 c'est vraiment magnifique.
04:03 Personne ne connaît ce morceau, mais peut-être que grâce à Culture Média,
04:06 ce week-end vous allez le réécouter.
04:08 Pareil pour le complètement frappé Cannabis.
04:10 (Musique)
04:16 Attention, il était loin quand même.
04:18 Là il était quelque part, il était quelque part où on avait un petit peu envie d'aller avec lui, je pense.
04:23 Je ne savais pas qu'il avait senti des trucs comme ça.
04:25 Des trucs complètement barrés, il faut écouter aussi Rock'n Roll Cowboy, le Look Plouk, les Rues Désertes,
04:30 le blues des Rues Désertes, et puis il y a la rue Madureira qui part en Bossa Nova.
04:34 (Musique)
04:37 Ça c'est son cue aussi.
04:38 C'est magnifique et ça démontre la versatilité de cet artiste.
04:41 Et puis pour finir, un morceau qui moi me fout droit littéralement,
04:43 qui doit absolument clôturer votre playlist Forever Ferrer, ça s'appelle Moon.
04:47 (Musique)
04:57 Voilà donc 25 ans après sa disparition, près de 50 ans après l'enregistrement du Sud,
05:01 il était grand temps de rendre hommage au génie incompris de la chanson française, Canino Ferrer.
05:05 Les trois best-ofs édités chez Barclay sortent aujourd'hui et sont indispensables pour qui voudrait s'y mettre et je vous le conseille.
05:10 Merci Jo-Hume, bel hommage ce matin à Nino Ferrer, je sais que vous l'aimez bien aussi à l'expression.
05:15 Oui moi j'aime bien, j'avais été très marquée par sa mort.
05:17 Parce que je suis toujours hyper bouleversée quand on apprend qu'un artiste s'est suicidé.
05:24 Mais pour Dalida ça m'avait fait pareil.
05:26 Mais lui c'était terrible, il est allé au fond d'un champ et il a pris son fusil et il s'est tiré une balle dans la tête.
05:32 Il a dit au revoir à ses enfants.
05:33 C'était vraiment une violence.
05:35 Bon bref, je peux pas péter l'ambiance mais ça m'avait vachement marquée moi.
05:39 Récoutez Nino Ferrer, on va le redécouvrir ce matin grâce à vous Jo-Hume qu'on retrouve la semaine prochaine évidemment.
05:44 Oui et tous les soirs de la semaine, si vous aimez ce genre d'histoire, alors nous entre nous on l'appelle Père Castor.
05:50 Parce que tous les soirs, Jo-Hume nous raconte des histoires incroyables autour de la musique.
05:56 C'est 7 jours sur 7 sur Europe 1 du lundi au vendredi et ça dure une heure.
05:59 C'est de 21h à 22h avant de vous endormir, hop, avec Péper Castor.
06:03 Joe Hume qui vous raconte des histoires et qui s'appelle Hey Joe.