CINQ MINUTES AVEC Claude Raynal
Claude Raynal, sénateur PS de Haute-Garonne, ancien maire de Tournefeuille revient sur la séquence très politique des rassemblements contre l'antisémitisme.
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00:00 8h14 après ce week-end très politique, on passe cinq minutes avec Claude Reynald,
00:05 sénateur socialiste de la Haute-Garonne, Clémence.
00:07 Bonjour Claude Reynald.
00:08 Bonjour.
00:08 Merci d'être avec nous ce matin sur France 3 et France Bloc.
00:10 Citani, vous êtes aussi président de la Commission des finances du Sénat.
00:13 Avez-vous manifesté hier pour dire non à l'antisémitisme ?
00:17 Oui bien sûr.
00:17 Où étiez-vous ?
00:18 J'étais aux places du Capitole.
00:20 La manifestation, le rassemblement était organisé à 16h.
00:24 Est-ce que vous comprenez l'absence de certains des députés insoumis de la Haute-Garonne
00:28 qui ont boycotté parce qu'ils ne voulaient pas être aux côtés du RN ?
00:31 On a vu par exemple Julien Léonard-Dély, conseiller régional, qui était aux places du Capitole aussi.
00:36 Oui, mais je ne le comprends pas très bien.
00:39 En réalité, je pense que dans ces moments-là, il faut se rassembler,
00:44 même s'il peut y avoir évidemment ici ou là quelques difficultés qu'on peut comprendre.
00:49 Mais malgré tout, le rassemblement c'est très important.
00:52 Après par exemple, Carole Delga, présidente socialiste de la région,
00:56 n'a pas participé au rassemblement à Perpignan organisé par Louis Alliot.
01:00 Certes, elle était là l'après-midi, mais elle n'y était pas le matin.
01:03 Donc, est-ce qu'il n'y a pas quand même aussi de la part de certains élus socialistes de la Gênes
01:07 par rapport au RN ?
01:09 Je ne crois pas que ce soit en tout cas comme cela qu'il faille interpréter.
01:13 Comment alors ?
01:14 Vous lui poserez la question, la présidente de la région.
01:18 Mais je ne crois pas.
01:20 Simplement, le RN, nous savons tous ce qu'il a né.
01:24 Et finalement, l'attitude du RN ne trompe personne.
01:28 C'est ça qu'il faut bien retenir.
01:30 Nous connaissons l'histoire du Front National, qui est l'ancêtre du RN.
01:35 Nous savons sur quoi cela a été bâti.
01:37 Et évidemment, même si des éléments du RN viennent à une manifestation
01:45 et on ne peut pas les sortir de cette manifestation,
01:48 en tout cas, personne n'est dupe sur leur message.
01:51 Emmanuel Macron a écrit aux Français,
01:53 hier il a dit qu'Israël avait le droit de se défendre,
01:55 mais qu'il fallait aussi protéger les civils à Gaza.
01:58 Il explique qu'il faut un cessez-le-feu.
02:01 C'est une bonne initiative selon vous, cette lettre du président ?
02:04 D'abord, peut-être, à titre personnel,
02:06 je pense que le président aurait dû être dans cette manifestation.
02:10 D'abord, y être présent.
02:13 C'est rare que parfois les présidents, des fois n'y vont pas.
02:17 François Mitterrand avait été à une manifestation contre l'antisémitisme,
02:20 ils n'y vont pas systématiquement.
02:21 Ce n'est pas une exception qu'a fait Emmanuel Macron, ne vendant pas hier ?
02:24 Non, on est bien d'accord.
02:25 Mais cela étant dit, je pense que ce sera embarqué, si vous voulez.
02:29 Je pense que lorsqu'on est président de la République,
02:31 on doit être dans ce type de manifestation et être aux avant-postes.
02:35 D'ailleurs, la première ministre y était, les présidents des assemblées y étaient,
02:39 beaucoup d'anciens présidents, des anciens premiers ministres étaient présents.
02:44 Je crois que c'était tout à fait sa place, je le dis en toute tranquillité.
02:48 Et sur la position, sur la situation au Proche-Orient,
02:51 quelle est votre position ? La gauche se divise beaucoup.
02:55 Quelle est votre position personnelle sur ce qui se passe ?
02:57 Sur ce qui se passe ?
02:58 Écoutez, Israël a été attaqué d'une façon invraisemblable, d'une lâcheté extraordinaire.
03:07 Je ne peux pas admettre, moi, que l'on considère que ces terroristes
03:11 puissent être en quoi que ce soit des résistants.
03:14 Quand on est résistant, on s'attaque à une armée.
03:16 On ne s'attaque pas à des civils innocents.
03:19 Ce qui s'est passé là est terrible et évidemment qu'Israël a le droit et le devoir de se défendre.
03:27 Ensuite, il faut effectivement retenir ses troupes et faire en sorte que ce soit une bataille contre le Hamas
03:36 et pas contre la population Gazaoui dans son ensemble.
03:40 C'est ça toute la difficulté de cette période et de cette nuance.
03:44 Mais on comprend bien qu'Israël ne peut pas laisser se reformer à ses frontières
03:49 un mouvement terroriste qui recommencerait inéluctablement de faire la même chose.
03:54 Et vous avez peur, Claude Reynal, d'une importation du conflit
03:56 avec cette augmentation des actes antisémites, notamment aujourd'hui en France ?
04:00 Les actes antisémites, malheureusement, ils se produisent depuis des années.
04:03 Toulouse le sait bien, depuis 2012.
04:06 Donc il y a effectivement une importation sans doute des événements qui se passent dans le Proche-Orient.
04:14 Mais je pense que la manifestation d'hier et je crois aussi tout ce qui peut être mis en place
04:20 par l'État de manière générale et de nature à rassembler les Français autour de l'idée de la Concorde
04:27 et ne pas considérer que des événements qui se passent à l'extérieur de nos frontières
04:32 ont quoi que ce soit à voir avec ni les musulmans ni les juifs français.
04:37 Et on a attendu votre appel à la paix, Claude Reynal, ce matin.
04:40 Merci beaucoup d'avoir été avec nous, sénateur socialiste de la Haute-Garonne.
04:44 Vous allez retourner à Paris, je crois, demain pour l'examen du budget de la Sécurité sociale,
04:47 notamment au Sénat. Bonne journée.