Category
🗞
NewsTranscription
00:00 France Bleu Gironde, France 3, Nouvelle Aquitaine, il est 7h45.
00:05 Une semaine d'opérations intitulée "Tempête 33" en Gironde.
00:09 C'était la semaine dernière une série de contrôles de gendarmerie
00:11 destinée à cibler les réseaux criminels et l'économie souterraine.
00:15 On en parle ce matin avec le patron des gendarmes girondins, le général Loïc Barras.
00:19 Il est votre invité, Marie-Aurore.
00:20 Bonjour Général Barras.
00:21 Bonjour.
00:22 A l'issue de cette opération "Tempête 33", vous parliez d'un bilan assez remarquable.
00:26 Avant quoi est-ce qu'il est remarquable ce bilan ?
00:29 Il est remarquable parce que pendant 4 jours, nous avons déployé sur le Libournet
00:34 et puis également en Barres et Carbon Blanc, dans des zones qui nous intéressaient
00:38 en termes de trafic, de rassurer la population,
00:42 près de 400 gendarmes tous les jours, jour et nuit,
00:46 et avec un bilan des interpellations et des perquisitions qui ont été très positives.
00:50 Avec une cible notamment, le trafic de stupéfiants,
00:53 c'est un vrai problème dans les secteurs où la gendarmerie travaille en Gironde ?
00:57 Alors, est-ce que c'est un problème ?
00:59 Pas encore. On fait tout pour que ça ne le devienne pas.
01:02 Mais effectivement, c'était un des objectifs, c'était de déstabiliser,
01:07 j'irais, les trafiquants de stupéfiants dans ces territoires.
01:11 Et donc, les saisies sont intéressantes et nous permettent de travailler là-dessus.
01:15 Alors, le trafic de stupéfiants, évidemment, c'est un problème qui inquiète les habitants.
01:19 On va écouter Jacqui, qui habite à Libourne.
01:22 Moi, j'ai 78 ans. Je veux être tranquille, je paie un loyer.
01:26 Et le soir, vous êtes obligés presque de vous excuser pour entrer chez vous.
01:30 C'est souvent le cas. Moi, je commence à avoir peur.
01:33 Parce que ces gens-là, on ne sait pas ce qu'ils ont.
01:35 Des fois, ils peuvent avoir des couteaux, parce que ça crème partout.
01:38 Il n'y a pas qu'à Libourne. Mais à Libourne, maintenant, il y a ce phénomène.
01:42 Il y a ce phénomène à Libourne, Général Barras ?
01:45 Oui, je dirais que le territoire, il est tenu quand même.
01:49 Maintenant, c'est vrai qu'il y a des territoires qui nécessitent plus d'efforts,
01:53 de présence de voix publique et puis d'investigation
01:56 pour, effectivement, que les habitants vivent tranquillement.
02:00 Ce genre d'opération massive, c'est ça, c'est aussi de la dissuasion, finalement ?
02:04 Oui, il y a un côté dissuasion, parce qu'on n'avait pas prévenu.
02:07 On s'est donné les moyens d'agir avec presque 80 gendarmes
02:11 qui sont venus de Paris.
02:14 C'est des moyens nationaux qui sont mis à notre disposition
02:17 et qui nous permettent d'avoir un vrai effet sur le terrain.
02:20 Les habitants, au début, ne savaient pas trop ce qui se passait.
02:23 On a communiqué vers les élus pour qu'ils rassurent leur population
02:26 en disant que c'était juste une opération de tranquillité publique
02:30 et également un volet judiciaire pour interpeller des délinquants.
02:33 Vous parlez d'un territoire tenu avec, évidemment, quelques points noirs.
02:36 Est-ce qu'on peut les localiser ? Est-ce qu'il y a des points particulièrement problématiques
02:39 chez nous, dans notre département ?
02:41 Pour la zone gendarmerie, on a un quartier de reconquête républicaine
02:45 qui cible trois communes.
02:47 C'est Lille-Bourgne, Sainte-Foy-la-Grande et Castillon.
02:50 On a également, dans la banlieue nord-est de Bordeaux,
02:54 sur Ambarès et Carbon-Blanc, des zones sur lesquelles on est assez vigilants
02:59 puisqu'on a des atteintes à la tranquillité publique et qui concombrent.
03:06 France Bleu Gironde, il est 7h48, suite à la semaine d'opération Tempête 33
03:11 la semaine dernière en Gironde.
03:12 Loïc Barras, commandant du groupement de gendarmerie départementale de la Gironde,
03:15 est notre invité, il répond à vos questions.
03:17 Marie Rouarch.
03:18 Est-ce que c'est un terrain changeant, mouvant ?
03:20 On sait que souvent, quand on attaque un point de deal,
03:22 il y en a un autre qui se recrée un peu plus loin, c'est ce qu'on dit.
03:24 Ça complique un peu le travail, j'imagine, des forces de l'ordre ?
03:27 En Gironde, sur la zone gendarmerie, on a 34 points de deal recensés.
03:32 Ce sont des points sur lesquels on travaille, en investigation,
03:35 mais également en contrôle, comme on l'a fait la semaine dernière.
03:38 C'est-à-dire qu'on vient avec une équipe synophile, avec des renforts,
03:41 et puis on va contrôler un peu toutes les personnes.
03:44 Parfois, on trouve de la marchandise qui nous permet, derrière,
03:47 d'aller faire une perquisition sous la direction du procureur,
03:51 et nous permet de saisir des produits stupéfiants et de matérialiser un trafic.
03:58 On va accueillir Laetitia, une auditrice, qui nous appelle pour réagir à ce sujet.
04:03 Bonjour Laetitia.
04:04 Bonjour Laetitia.
04:05 Oui, bonjour à l'équipe.
04:07 Alors moi, je me permets de vous appeler.
04:10 Là, je suis en voiture, je pars à la gare de Libourne pour prendre mon train.
04:13 Je prends une ligne qui est fréquentée le matin par des gens actifs,
04:21 et d'autres beaucoup moins, qui le sont justement pour revendre des substances illégales
04:27 sur le territoire, sous nos yeux, en tant qu'usagers.
04:31 Et parfois, la police ferroviaire, notamment, ne fait pas grand-chose, pour ainsi dire, rien.
04:38 Donc, d'où mon questionnement sur l'efficacité de ce qui est mis en place.
04:47 Merci pour ce témoignage Laetitia.
04:49 Est-ce que vous avez une réponse à apporter à Laetitia, à Général Barras ?
04:52 Ecoutez, c'est un témoignage très intéressant, parce que ça nous donne du renseignement, effectivement.
04:57 C'est pour ça que, la semaine dernière, on a fait une opération sur la gare de Libourne, à l'arrivée.
05:03 Donc, on fait des contrôles, on est présent également dans les trains avec la SUJ de la SNCF.
05:09 Donc, après, on ne peut pas être en permanence dans les trains.
05:12 Mais, on a quand même une action également sur le milieu ferroviaire.
05:16 Un autre sujet, on le disait ce matin sur France Blogé, on dit que Noël c'est dans 40 jours.
05:21 C'est une période sensible aussi au niveau des cambriolages, on le dit souvent.
05:25 Chez nous, ça concerne notamment nos ostréiculteurs.
05:28 Est-ce qu'il y a des dispositifs spécifiques dans la gendarmerie pour lutter contre ces phénomènes ?
05:32 Alors, effectivement, nous avons beaucoup de vols de deux manières, en fait, dans les cabanes ostréicoles.
05:38 On a, pendant l'opération Tempête, arrêté deux cambrioleurs qui avaient fait 34 faits de vols dans les cabanes ostréicoles.
05:45 Mais, on a également des vols d'huîtres, ce qui peut arriver.
05:48 Donc, effectivement, on a une convention, en fait, avec le syndicat des ostréiculteurs,
05:53 qui nous permet de leur donner des conseils pour protéger davantage leurs infrastructures.
06:00 Mais, on fait également des opérations, notamment à la tombée de la nuit, début de nuit, sur la surveillance du parc ostréicole.
06:08 Donc là, c'est la brigade nautique qui intervient avec une surveillance hélicoptère ou drone.
06:13 C'est ce qu'on va déployer dans quelques jours, pendant quelques missions.
06:18 Et donc, ça nous permet de sécuriser, en fait, ces professionnels.
06:23 Avec des renforts peut-être sur le bassin, à cette époque-là, ou c'est vraiment avec les effectifs constants, habituels, c'est quelque chose...
06:28 Malheureusement, que vous avez l'habitude de gérer.
06:31 Effectivement, on se prépare. Donc, on a également des renforts de réservistes.
06:35 Donc, moi, j'ai à ma disposition 600 réservistes, qui sont des citoyens comme vous et moi,
06:41 et qui viennent faire des périodes de réserve, qui deviennent gendarmes pendant 10 jours, 20 jours, 30 jours de l'année.
06:47 Et donc, ils viendront renforcer les gendarmes du bassin d'Arcachon à cette occasion.
06:52 Merci beaucoup, Général Barras, d'avoir été avec nous ce matin, en direct sur France Bleu Gironde.
06:56 Je rappelle que vous êtes le patron de Gendarmes Girondins. Merci beaucoup à vous.
07:00 Merci, au revoir.
07:01 Vous pouvez réécouter en intégralité cet échange sur votre application mobile, ici ICI, mais également en vidéo sur francebleu.fr.