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Le mercredi 15 novembre, Disney+ dévoile sa série originale « Tout va bien », créée et écrite par Camille de Castelnau, co-scénariste de la série « Le Bureau des Légendes ». Au casting, on retrouve notamment Virginie Efira, Sara Giraudeau, Nicole Garcia, Bernard Le Coq ou encore Mehdi Nebbou. La série suit le quotidien d’une famille qui va se retrouver bouleversée par la grave maladie d’une des enfants du clan. Chacun tente à sa manière d’affronter cette épreuve, tout en gérant ses propres soucis personnels. Interview avec Bernard Le Coq, au cours de laquelle le comédien évoque son rôle dans la série, sa collaboration avec Nicole Garcia et le travail d’écriture de Camille de Castelnau.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Eh bien oui, c'est un père de famille, voilà, un peu sur la touche, on peut dire,
00:14 dans sa relation en tout cas avec son épouse Nicole Garcia.
00:17 Et parce que cette longue, longue vie à deux semble avoir marqué un peu le pas, ça peut dire.
00:24 Et donc voilà, c'est un homme qui face à ce drame qui est en train de se jouer, de se nouer,
00:31 va lui tenter de trouver tout ça un peu de sens pour sa propre vie ou survie, quoi.
00:38 Alors voilà, c'est un très joli personnage, c'est délicat.
00:42 [Musique]
00:46 La vie qui fait que les gens prennent parfois des directions différentes,
00:51 même si au départ ils se sont à la fois adaptés, aidés, portés, créés ensemble et tout ça.
00:58 Puis à un moment, l'un et l'autre peut avoir, la personnalité se développe avec le temps.
01:04 Et alors chacun peut prendre son chemin et c'est un peu ce qui arrive,
01:07 mais c'est pas des choses brutales là en l'occurrence, c'est juste que ça marche plus,
01:14 pas avant, ça marche plus vraiment.
01:16 Et je crois que cet homme qui peut paraître un peu froid, un peu absent, un peu détaché de tout,
01:22 il a vraiment un regard très très tendre pour toute sa tribu, d'une certaine façon,
01:30 qui ne lui appartient pas parce que ce sont des gens libres.
01:33 Mais il a quand même ce...
01:35 Oui, il y a de l'amour chez ce type-là, assurément, pour ses filles, son fils, ses enfants, etc.
01:42 Mais il ne manifeste pas ça beaucoup parce que dans cette famille,
01:46 on n'en exprime pas trop ses sentiments d'une manière un peu exubérante.
01:53 Des choses jaillissent, des choses émergent dans ses comportements
02:01 qui ont été socialement un peu tenus, retenus,
02:05 ou des choses justement qui étaient trop montrées et qui vont se refermer un peu.
02:09 Il y a toute cette gamme de choses qui nous mettent tous en mouvement
02:14 quand un événement violent vient de l'extérieur, de quelqu'un de très proche,
02:19 ou même de soi-même dans des bouleversements intérieurs.
02:22 Alors voilà, la vie change tout le temps.
02:25 C'est toujours un... Sinon, on s'arrête et on meurt.
02:28 Il cherche encore, il cherche une voie, il cherche un peu de sens.
02:36 En réalité, c'est un peu cette quête-là.
02:38 Est-ce que tout ça a du sens ?
02:40 Est-ce que le fait d'avoir une petite fille qui a tout à coup cette maladie,
02:45 de quelle manière on en est face à l'univers, à Dieu, à la société ?
02:52 Comment elle s'arrange ? Comment l'entourage finalement s'arrange ?
02:56 Il est un peu observateur.
02:58 Tout ça, mais enfin, vous voyez, dans cette très belle histoire,
03:01 les trois personnages centraux qui sont les trois femmes,
03:05 donc Nicole, Virginie et Sarah,
03:09 évidemment, elles sont porteuses, elles, de choses extraordinairement riches et contradictoires.
03:14 Et effectivement, le personnage que je joue,
03:17 je pense, regarde ces trois femmes magnifiques avec bienveillance, si on peut dire.
03:24 Mais il est boumé, quoi.
03:25 Bon, alors voilà, je jouerai un mec qui est boumé, s'il vous plaît.
03:28 Non, non, il n'est pas opposé.
03:34 Moi, je suis un peu… je ne suis pas tellement taiseux, je suis bavard,
03:38 mais en même temps, il y a chez lui d'abord un peu d'autodérision,
03:45 ça et un peu ça, donc voilà.
03:47 Et puis effectivement, le temps passant, l'âge venant,
03:51 il y a des questions qui se posent sur le temps qui reste,
03:55 sur la fin de la vie, sur la peur que la vie se réduise, des choses de ce genre.
04:01 Donc, ce sont des questions assez simples,
04:03 mais là, confronté à la maladie d'une petite fille,
04:08 c'est quelque chose de très, très douloureux, parce que ce n'est pas juste, quoi.
04:12 C'est-à-dire que nous, voilà, on vieillit, on dit,
04:14 « oh, il y a un moment, on va passer l'arme à gauche »,
04:16 mais là, cette mouflette, on a envie que ce ne soit pas comme ça, quoi.
04:20 Et on est un peu en colère, on est un peu, oui, désarmé, tout ça.
04:25 Donc, ce sont des choses qu'effectivement, je peux connaître.
04:28 Je n'ai pas connu cette situation-là avec un enfant très jeune,
04:34 comme ça, qui était, face à cette douleur, dans ma vie, la plus proche.
04:38 Mais enfin, j'ai perdu des gens, comme tout le monde,
04:40 et j'en perdrai encore, à moins que ce ne soit lui qui parte le premier.
04:43 Mais donc, c'est un peu différent, quoi. C'est un petit peu différent.
04:47 Je l'aime beaucoup, je l'adore, je la connais depuis…
04:54 un peu assez longtemps, d'ailleurs.
04:57 J'ai trouvé que c'était une actrice, et en scène, aussi, remarquable.
05:02 Et voilà, dans sa manière d'être, elle est incroyable.
05:06 Et là, particulièrement dans cette série, c'est un personnage
05:09 qui peut être à la fois extrêmement agaçant, et absolument charmant et touchant.
05:14 Et moi, comme personnage jouant son mari, je la trouvais touchante, vraiment.
05:19 Et très, très drôle, en plus. Et en même temps, désarmé, quoi.
05:23 C'est formidable, parce que voilà, les bras tombent, quoi.
05:26 Elle a des certitudes qui ne sont pas fausses.
05:30 Enfin, elle a le sentiment qu'il faut se battre, qu'il faut faire…
05:35 Voilà, il faut prendre la vie du bon côté.
05:37 Enfin, toutes ces choses, la méthode Coué, un peu, on peut dire,
05:40 qui peuvent avoir de la valeur.
05:42 Sauf qu'elle est là, face à quelque chose qui la désarme
05:45 tout autant que tous les autres personnages, quoi.
05:47 Donc, c'est intéressant de voir comment Nicole a donné
05:53 toutes ces couleurs-là à son personnage. Vraiment, ça m'a beaucoup plu.
05:58 Alors, je la regardais beaucoup jouer, ça me plaît beaucoup.
06:01 On peut le souhaiter, nous, en effet, on est des clowns, tous, les Alésotho.
06:10 On fait semblant, en essayant de faire bien semblant,
06:13 puisqu'on est aussi un peu des êtres humains.
06:16 Donc, quand on joue, on joue quand même des choses ressenties.
06:20 Et le fait de pouvoir, oui, donner un peu, soit le sourire,
06:26 soit un peu de réflexion, soit un peu d'affection et du plaisir
06:33 à des gens qui en ont besoin, et tout le monde en a besoin.
06:37 Donc, c'est ce qui fait que parfois, les films plaisent,
06:40 quand ils touchent juste.
06:42 Thorvo a raison, d'ailleurs. En tout cas, oui, c'est une certaine valeur.
06:46 C'est pas rien, notre petit boulot, si on peut dire.
06:49 Alors, c'est vrai que quand on est porté, parce que nous, on est représentant
06:54 de l'idée d'un metteur en scène, d'un scénariste,
06:59 en l'occurrence d'une grande scénariste qui sait raconter des histoires.
07:03 Donc, on se met un peu au service de ça.
07:07 Et quand on a la chance de faire quelque chose qui a de la tenue,
07:10 qui a de la gueule, et qui a de bonnes probabilités de faire
07:15 beaucoup de bien à beaucoup de gens, alors on est content.
07:18 C'est travailler, c'est réfléchir, et ça n'a pas l'air de l'être.
07:27 Ça me fait rire, mais ça ne sent pas l'effort, si on peut dire.
07:31 Mais c'est magnifiquement construit, magnifiquement tendu,
07:36 quand il le faut. C'est souvent très drôle.
07:39 Il y a un regard à la fois ironique, mais sans jamais...
07:45 Il n'y a pas de méchanceté dans les choses.
07:48 Les personnages peuvent se comporter bêtement, sans être idiots.
07:52 Toutes ces choses-là sont formidablement vides.
07:56 Camille Castelnau a un regard sur le monde vraiment intéressant.
08:01 Il y a cette bienveillance merveilleuse, et puis un talent fou
08:06 pour voir à la fois les travers de chacun d'entre nous,
08:10 probablement les siens en tout premier, et qui nous envoient aux nôtres,
08:15 et qu'on envoie éventuellement aux autres.
08:18 C'est des petites prises de conscience, ces choses-là,
08:21 quand quelqu'un vient vous mettre un peu le doigt sur une petite chose
08:26 qui va vous agacer un peu, mais qui va vous faire réfléchir,
08:30 réaliser, ou changer un tout petit peu de comportement,
08:34 ou vous excuser certaines choses, ou au contraire,
08:37 se dire « il faudrait que je fasse mieux ».
08:41 Ça sert un peu à tout ça, mais tout ça c'est très modeste.
08:44 Mais enfin, quand c'est bien fait,
08:46 tel qu'on a la chance d'avoir pu participer à cette belle aventure-là,
08:51 alors on se dit « ça devrait faire du bien ».
08:54 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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