• l’année dernière
"Sur les 20 millions de dépistages qui sont recommandés chaque années, seulement 9 millions sont réalisés", "moins d’une personne sur trois se fait dépister pour le cancer colorectal", c’est sur la base de ces constats que Charlotte Berthaut, anesthésiste-réanimateur, s’est intéressée à la question du dépistage des cancers.

En 2020, elle quitte son emploi et développe Dépist&vous, une plateforme digital destinée à améliorer la prévention et le dépistage des cancers. Une véritable aventure entrepreneuriale qui lui a valu plusieurs recompenses.

Ambassadrice French Care ou encore membre du collectif FemTech, elle est engagée dans la santé au quotidien, notamment aux cotés des femmes. Un parcours inspirant pour la Consult de cette semaine !


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Transcription
00:00 Je suis fière de dire que je suis une docpreneur.
00:02 C'est des nouveaux métiers qu'il faut mettre en lumière.
00:04 Il y a beaucoup de soignants qui décident d'entreprendre
00:05 et il faut soutenir ces initiatives parce que je pense que c'est grâce aux soignants
00:09 qu'on améliorera déjà la vie des soignants, mais aussi la vie des patients.
00:12 Quand j'étais anesthésiste, je parle au passé, même si je le suis encore bien évidemment,
00:23 j'ai pu faire deux constats pendant ma carrière.
00:25 Le premier constat, ça a été un sentiment un petit peu de frustration
00:27 d'arriver toujours trop tard avec la maladie déjà installée.
00:31 Le deuxième constat que j'ai pu faire, c'est un constat beaucoup plus personnel
00:33 puisque j'ai été confrontée au diagnostic du cancer d'un de mes proches.
00:37 Un cancer qui se dépiste assez facilement
00:39 et qui malheureusement a été découvert à un stade assez avancé.
00:41 Et je me suis rendue compte que le dépistage,
00:43 qui est un des moyens de lutte les plus efficaces pour lutter contre le cancer,
00:46 n'atteignait pas les objectifs, et ce depuis de nombreuses années,
00:49 puisque sur les 20 millions de dépistages qui sont recommandés chaque année,
00:52 seulement 9 millions sont réalisés.
00:57 La première offre, c'est une plateforme digitale
00:58 qui accompagne simplement et de manière personnalisée et pédagogique
01:02 vers des parcours dédiés de prévention et de dépistage des cancers
01:05 pour un dépistage le plus précoce possible.
01:06 Donc c'est une plateforme web qui propose des recommandations
01:09 et les dernières actualités en matière de prévention et de dépistage des cancers,
01:13 et qui donne accès à des questionnaires médicaux,
01:15 également à des conseils de prévention personnalisés,
01:17 un annuaire de professionnels de santé,
01:18 et bien sûr des rappels pour ne rien oublier.
01:20 Et la deuxième offre, ce sont des ateliers de prévention
01:23 que nous proposons aux entreprises et aux collectivités.
01:25 Le cancer du sein, le cancer du col de l'utérus,
01:27 et le cancer colorectal.
01:28 Et d'ici la fin de l'année, nous proposons également
01:30 un parcours pour le dépistage des cancers cutanés.
01:33 L'objectif, c'est que le plus grand nombre puisse en bénéficier,
01:38 et pour cela, nous nous adressons aux mutuelles, aux assureurs,
01:42 mais également aux entreprises et aux établissements de santé pour les soignants.
01:45 On serait ravis que les médecins puissent prescrire,
01:50 de même que les pharmaceutiques,
01:51 pour que les médecins puissent préscrire,
01:53 de même que les pharmaciens, cette plateforme,
01:55 qu'ils puissent donc la proposer à leur patientèle.
01:57 Malheureusement, non, ce n'est pas assez,
02:02 puisqu'encore une fois, moins d'une femme sur deux se fait dépister,
02:04 pour le sein et le col de l'utérus,
02:06 et moins d'une personne sur trois, finalement, pour le colorectal.
02:09 L'idée aussi, c'est que ce qui est proposé
02:11 en termes de dépistage organisé par l'Assurance Maladie
02:13 ne concerne que des tranches d'âge cible.
02:15 Il n'y a pas forcément d'informations personnalisées
02:19 pour des gens plus jeunes.
02:20 On veut vraiment démystifier, désacraliser,
02:23 démocratiser le sujet tabou du cancer et du dépistage,
02:26 et rendre accessible le dépistage.
02:29 Et donc, en apportant suffisamment d'informations
02:31 et de manière ludique,
02:31 je pense qu'on peut parler au plus grand nombre,
02:33 et notamment aux jeunes.
02:34 J'ai toujours voulu être utile, aider les autres.
02:39 J'avais l'impression qu'en faisant de la prévention
02:41 et en agissant en amont avant que la maladie ne s'installe,
02:43 je serais plus utile.
02:44 Et aussi, bien sûr, en apportant des informations
02:46 et de manière ludique,
02:47 avant que la maladie ne s'installe,
02:48 je serais plus utile.
02:49 Et aussi, bien sûr, en intégrant des réseaux de femmes,
02:51 parce qu'on est plus fortes quand on est ensemble.
02:53 Donc, Femmes de Santé, Femtech France,
02:55 et aussi être ambassadrice Frenchcare,
02:56 pour moi, ça me permet de parler plus haut, plus fort,
02:59 et éventuellement aussi de pouvoir fédérer
03:01 plusieurs actrices à mes côtés.
03:02 Je me suis formée, j'ai été coachée,
03:07 j'ai été accompagnée.
03:09 Je ne suis pas seule dans cette aventure.
03:10 J'ai une équipe aussi à mes côtés.
03:12 Dans cette routine, finalement, du quotidien,
03:13 j'ai intégré beaucoup de yoga et de méditation.
03:15 Ça m'aide à supporter un petit peu
03:17 l'ascenseur émotionnel qu'on peut avoir
03:19 quand on entreprend.
03:20 Et finalement, je pense que c'est une aventure
03:22 qui est beaucoup plus stressante
03:23 que l'anesthésie-réanimation, malgré tout,
03:25 mais qui est beaucoup plus enrichissante,
03:26 beaucoup plus stimulante,
03:27 beaucoup plus épanouissante.
03:28 Je pense que c'est particulièrement compliqué
03:34 pour plusieurs raisons.
03:35 Être une femme, être en âge de procréer,
03:37 oui, on peut le dire,
03:38 être seule, pas d'associée,
03:40 et être médecin,
03:41 donc pas de notion d'entrepreneuriat.
03:42 Je suis fière de dire que je suis une docpreneure.
03:45 C'est des nouveaux métiers
03:46 qu'il faut mettre en lumière.
03:47 Il y a beaucoup de soignants
03:48 qui décident d'entreprendre,
03:49 et il faut soutenir ces initiatives
03:50 parce que je pense que c'est grâce aux soignants
03:52 qu'on améliorera déjà la vie des soignants,
03:54 mais aussi la vie des patients.
03:55 Ces prix, c'est une marque de confiance,
04:01 de légitimité.
04:02 Moi qui souffre, comme beaucoup de femmes,
04:03 d'un syndrome de l'imposteur,
04:04 la considération de nos pères, d'un jury,
04:07 c'est très important pour pouvoir valoriser,
04:09 en fait, ma mission.
04:12 Je travaille encore en tant qu'anesthésiste réanimateur.
04:14 On va dire que c'est pour le plaisir.
04:16 Je retourne au blog, je fais des consultations.
04:18 J'aime finalement aussi discuter du projet avec mes pères,
04:21 voir des patients,
04:22 voir ce qui fait que le patient n'a pas consulté à temps,
04:24 qu'est-ce qui lui a manqué.
04:25 Défistez-vous !
04:30 Défistez-vous !
04:31 Défistez-vous !
04:33 [Musique]

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