100% Sénat - PLFSS 2024 : les temps forts au Sénat

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00:00:00 [Générique]
00:00:09 Bonjour, bonjour à tous, bienvenue dans 100%CENA.
00:00:12 Au programme aujourd'hui, un condensé des débats sur le projet de loi de financement
00:00:16 de la Sécurité Sociale 2023 qui a lieu en ce moment même au Palais du Luxembourg.
00:00:20 Échange sur la Gircarco, sur le statut des livreurs de nourriture à domicile
00:00:25 ou encore hausse des taxes sur l'alcool et les boissons trop sucrées.
00:00:30 Une compilation préparée par Mathilde Nuttarelli et Ela Couet.
00:00:34 À l'article 6, je suis saisi d'un amendement 1271, Madame Lubin.
00:00:44 Oui, Monsieur le Président.
00:00:45 Si le gouvernement souhaitait véritablement mettre fin aux fraudes
00:00:49 relatives aux obligations de déclaration des cotisations sociales
00:00:52 des auto- et micro-entrepreneurs,
00:00:55 il serait à l'initiative au niveau européen pour appuyer la directive Schmitt
00:01:00 et prendrait des mesures allant en ce sens au niveau national.
00:01:03 Or, il n'en est rien.
00:01:04 Pire, il fait exactement l'inverse,
00:01:07 puisqu'il est un fer de lance du groupe d'État opposé à la directive
00:01:11 qui prévoit entre autres la requalification sous critères
00:01:14 des travailleurs des plateformes en salariés,
00:01:16 en inversant notamment la charge de la preuve
00:01:19 aux plateformes de prouver l'indépendance des travailleurs qu'elles emploient
00:01:22 et non à ces derniers de démontrer leur subordination.
00:01:25 Plutôt que de faire cotiser les plateformes à la place des travailleurs
00:01:28 et de jouer ainsi les perceptrices,
00:01:30 le gouvernement serait mieux inspiré de les faire cotiser tout court
00:01:34 pour le recours aux travailleurs qu'elles emploient
00:01:36 et qui sont aujourd'hui dépourvus de statut.
00:01:38 En assurant une requalification de ces travailleurs en salariés
00:01:41 comme le prévoit tant la directive Schmitt
00:01:44 que les multiples propositions de loi et de résolution des sénateurs
00:01:47 socialistes, écologistes et républicains notamment,
00:01:50 le gouvernement ne ferait pour autant que des gagnants.
00:01:53 Les travailleurs qui bénéficieraient ainsi de protection et de droit,
00:01:57 les plateformes qui n'auraient pas à assurer cette tâche administrative
00:02:00 de collecte et de transmission d'informations,
00:02:03 les comptes sociaux qui seraient doublement abondés,
00:02:06 cotisations salariées par ailleurs plus élevées
00:02:09 que les cotisations auto-micro-entrepreneurs
00:02:11 et cotisations employeurs.
00:02:13 Notre amendement vise donc à supprimer l'article 6 du projet de loi
00:02:16 et à encourager le gouvernement à revoir sa méthode.
00:02:21 Alors, on pourrait considérer effectivement que c'est une avancée.
00:02:25 Depuis le temps que nous parlons des salariés des plateformes,
00:02:30 nous avons été ici avec nos collègues,
00:02:33 là, physiquement sur ma droite,
00:02:36 dans les premiers à élaborer des propositions de loi,
00:02:41 des sujets là-dessus, un colloque que nous avions organisé au Sénat.
00:02:45 Donc, on peut considérer que c'est une amélioration.
00:02:48 Néanmoins, moi je considère qu'il s'agit d'un régime spécial.
00:02:52 Donc, on ne considère toujours pas ces salariés
00:02:55 comme de véritables salariés.
00:02:57 Merci. Avis de la Commission, madame la rapporteure générale.
00:03:02 Oui, cher collègue, vous proposez de supprimer l'article 6.
00:03:06 Or, l'article 6 est un article important dans la lutte contre les fraudes,
00:03:12 en tout cas pour apporter une réforme majeure
00:03:15 de la collecte des cotisations sociales des micro-entrepreneurs
00:03:18 des plateformes numériques.
00:03:20 En fait, aujourd'hui, je voudrais vous rappeler
00:03:22 qu'il y a 2,44 millions de micro-entrepreneurs
00:03:26 et 206 000 de ces micro-entrepreneurs
00:03:32 exercent leur activité par l'intermédiaire d'une plateforme.
00:03:34 Donc, c'est intéressant qu'on puisse se pencher sur la question.
00:03:38 Et c'est justement ce que fait cet article 6.
00:03:42 Et donc, vous proposez de le supprimer.
00:03:44 Donc, il prévoit une obligation de déclaration aux URSAF
00:03:48 par les plateformes de mise en relation
00:03:51 du chiffre d'affaires réalisé par leur intermédiaire,
00:03:54 par les micro-entrepreneurs et les bénéficiaires du régime micro-RG,
00:03:58 et à leur confier le précompte des cotisations
00:04:00 et contributions sociales dues à ce titre par ces travailleurs.
00:04:04 Il en résulterait donc des recettes supplémentaires
00:04:06 à hauteur d'environ 200 millions d'euros par an d'ici à 2027
00:04:09 et une amélioration concomitante des droits contributifs
00:04:12 acquis par les travailleurs concernés.
00:04:14 C'est ça surtout qui est important.
00:04:16 Qui, à recourir trop souvent à la sous-déclaration,
00:04:19 en paieront le prix au moment de leur départ en retraite
00:04:22 si les pouvoirs publics n'agissent pas dès aujourd'hui.
00:04:24 J'y mets donc un avis défavorable.
00:04:26 -Merci. Avis du gouvernement, M. le ministre.
00:04:29 -Merci, M. le président.
00:04:31 Vous proposez en effet de supprimer cet article
00:04:35 qui porte une mesure à la fois d'allègement
00:04:38 de la charge administrative pesant sur les micro-entrepreneurs,
00:04:41 et puis je voudrais insister sur un point,
00:04:43 parce que je pense que c'est aussi un peu le sens de votre intervention.
00:04:47 C'est une mesure d'équité
00:04:50 et qui permet aussi de sécuriser les droits des micro-entrepreneurs.
00:04:54 Pourquoi ? Parce qu'on se rend compte qu'il y en a beaucoup
00:04:57 qui ne déclarent pas.
00:04:58 Et sans déclarer, ils ne s'ouvrent pas de droits.
00:05:01 Donc c'est à la fois un enjeu, comme c'était évoqué
00:05:03 par la rapporteure générale de sécurisation de nos recettes.
00:05:06 Je rappelle que le montant des cotisations
00:05:08 éludées annuellement par cette population,
00:05:10 elle est évaluée par la COS à hauteur de 175 millions d'euros.
00:05:13 Mais c'est une mesure d'équité pour garantir aussi
00:05:17 l'accès à un certain nombre de droits
00:05:19 qui passent par le prélèvement de cotisations.
00:05:20 Donc c'est vraiment une mesure, aussi je le dis,
00:05:22 de conquête sociale pour tous ces micro-entrepreneurs
00:05:25 qui passent par les plateformes.
00:05:26 Sans ce dispositif-là, vous ne sécurisez pas
00:05:30 le fait qu'ils sont effectivement redevables de cotisations
00:05:34 et donc de droits. Donc c'est donc un avis défavorable.
00:05:37 Monsieur Jaumier.
00:05:41 Merci, Monsieur le Président.
00:05:42 Non mais quand est-ce que ce scandale va cesser ?
00:05:45 On apprend tout récemment que les conditions de travail se dégradent.
00:05:50 Kuberitz vient de réduire les rémunérations.
00:05:53 63 heures pour 143 euros bruts en 25 courses.
00:05:58 Ce n'est pas de notre entreprenariat,
00:06:00 c'est de l'esclavagisme.
00:06:02 Et que la réalité que vivent ceux qui travaillent pour ces plateformes,
00:06:06 c'est ça.
00:06:06 Alors il y a deux principaux responsables.
00:06:08 Il y a le gouvernement qui refuse d'affronter cette question
00:06:12 au nom du mythe de l'auto-entrepreneur,
00:06:14 alors que c'est encore une fois de l'esclavagisme.
00:06:17 Et le deuxième responsable, je le dis,
00:06:19 je le dis aux habitants de ma ville,
00:06:21 vous qui, dans votre canapé,
00:06:23 vous satisfaisez de vous faire livrer pour 2 euros
00:06:25 quand il pleut le soir un burger,
00:06:27 eh bien vous êtes complice d'un esclavagisme moderne.
00:06:31 Et il faut que nos concitoyens arrêtent de faire appel
00:06:34 à ce type de plateforme.
00:06:36 C'est un scandale.
00:06:37 Donc la régulation dont vous parlez, monsieur le ministre,
00:06:40 c'est une régulation d'un esclavagisme et rien d'autre.
00:06:43 C'est inadmissible ces conditions de travail, inadmissible.
00:06:48 Enfin depuis deux siècles,
00:06:50 on ne propose plus à des gens de travailler pour la nuit
00:06:53 quelques euros de l'heure, quelques euros de l'heure.
00:06:56 Le SMIC ne veut plus rien dire.
00:06:59 Alors vos arguments sur "oui, mais c'est mieux que rien", etc.,
00:07:03 eh bien je suis désolé,
00:07:05 mais c'est donner une sucette à de l'esclavagisme.
00:07:08 C'est tout. Eh bien il faut cesser avec ce système.
00:07:10 Il faut rentrer au niveau européen,
00:07:13 de continuer à faire obstacle,
00:07:15 parce que la France fait obstacle à la législation sociale en la matière.
00:07:19 Eh bien il faut la renforcer.
00:07:21 Et c'est inadmissible.
00:07:22 Il faut mettre fin à ce type de travail.
00:07:25 -Merci. Je vais donc mettre aux voix cet amendement 1271
00:07:32 avec un double avis défavorable de la Commission et du gouvernement
00:07:36 qui est pour...
00:07:38 qui est contre...
00:07:45 (Propos inaudibles)
00:07:59 On va recompter, s'il vous plaît.
00:08:02 Si vous pouviez lever les bras un petit peu plus haut.
00:08:07 Voilà.
00:08:08 Qui est pour cet amendement ?
00:08:10 (Propos inaudibles)
00:08:21 Qui est contre ?
00:08:23 (Propos inaudibles)
00:08:34 Il est adopté.
00:08:36 (Propos inaudibles)
00:08:41 Et donc l'article est supprimé.
00:08:43 L'article 6.
00:08:44 Nous sommes parvenus à l'article 9.
00:08:47 Trois amendements identiques de suppression
00:08:52 faisant l'objet d'une discussion commune.
00:08:54 Tout d'abord l'amendement 807 rectifié.
00:08:58 Madame Ponsay-Mange.
00:08:59 Merci Madame la Présidente.
00:09:03 La réforme des retraites a enterriné la fermeture des régimes spéciaux.
00:09:08 L'article 9 poursuit la bascule vers le régime général
00:09:11 et inscrit ainsi dans ce texte des dispositions transitoires.
00:09:15 Plutôt que de renforcer notre système de retraite
00:09:18 en travaillant sur les conditions de travail ou la pénibilité,
00:09:22 le gouvernement a choisi la stratégie du nivellement par le bas
00:09:26 en fermant les régimes spéciaux
00:09:28 dont les niveaux de protection et d'indemnisation
00:09:31 sont les plus élevés.
00:09:33 Le gouvernement a donc pris en compte
00:09:35 la pénibilité des contraintes spécifiques de la branche visée
00:09:39 et de ce fait, par construction, était plus favorable que le régime général.
00:09:44 La crise du travail en France semble ainsi être une réalité
00:09:47 que le gouvernement ne souhaite pas prendre en compte.
00:09:50 Pourtant, en 2019, selon l'Enquête européenne
00:09:53 sur les conditions de travail,
00:09:55 37% des actifs occupés français disaient que leur travail
00:09:58 était insoutenable.
00:10:00 Le problème de la pénibilité dans les conditions de travail
00:10:03 s'étend à toutes les catégories socioprofessionnelles.
00:10:06 Selon Opinion Ouey, en 2022,
00:10:09 34% des salariés sont en état d'épuisement professionnel,
00:10:13 dont 14% en épuisement sévère.
00:10:16 41% sont en détresse psychologique
00:10:19 et la France est toujours championne d'Europe des accidents du travail.
00:10:23 Face à l'intensification du travail
00:10:25 et à la spécificité de la pénibilité dans certaines branches,
00:10:28 la France est toujours en état d'épuisement professionnel.
00:10:31 Le gouvernement a donc décidé de ne pas faire de loi
00:10:34 qui constitue une protection pour les salariés.
00:10:37 Cet article confirme leur disparition
00:10:40 en proposant des modes de financement discutables,
00:10:43 puisqu'il prévoit une ponction des réserves de l'Agir Carco,
00:10:46 ce que refusent les partenaires sociaux.
00:10:49 En conséquence, le groupe écologiste propose cet amendement
00:10:52 qui supprime l'article 9.
00:10:55 - Richard Ferrand: La parole est à madame Elisabeth Morin.
00:10:58 - Elisabeth Morin: Merci.
00:11:01 Cet article vise à assurer l'équilibrage des régimes spéciaux
00:11:05 fermés suite à l'utilisation du 49.3
00:11:08 contre l'avis unanime des Français.
00:11:11 Ces fermetures créent des déficits,
00:11:14 puisque le nombre de cotisants sera moindre
00:11:17 et que les pensions devront continuer à être versées.
00:11:20 Pour combler ce manque de ressources,
00:11:23 le groupe écologiste propose une ponction
00:11:26 des réserves de l'Agir Carco,
00:11:29 avant d'annoncer la semaine dernière
00:11:32 qu'il ne le ferait pas suite à une levée de boucliers.
00:11:35 Il semble utile de rappeler que les caisses de l'Agir Carco,
00:11:38 dont les ressources sont issues des cotisations des salariés
00:11:41 du secteur privé afin de financer leur retraite complémentaire,
00:11:44 si vous changez à nouveau d'avis,
00:11:47 une ponction de ces excédents entraînerait un détournement
00:11:50 de la réduction de la réduction de la réduction de la retraite.
00:11:53 Quoi qu'il en soit, l'article 9 prévoit la contribution
00:11:56 de l'Agir Carco dans une convention approuvée
00:11:59 par les ministres, chargée de la sécurité sociale
00:12:02 du travail et du budget, au titre de la solidarité
00:12:05 financière au sein du système de retraite.
00:12:08 Cela revient à méconnaître la contribution de faits
00:12:11 de ce régime à l'équilibre global du système.
00:12:14 Cette décision des ministres est une intrusion sans présétant
00:12:17 dans la décision du gouvernement.
00:12:20 Merci. Amendement identique numéro 1212, Madame Lubin.
00:12:23 Les nouvelles modalités de financement des principaux régimes
00:12:26 spéciaux fermés par la loi de finances rectificatives
00:12:29 de 2023 ouvrent la possibilité à un désengagement
00:12:32 progressif de l'Etat dans son rôle d'équilibreur
00:12:35 en dernier ressort des régimes spéciaux fermés.
00:12:38 D'une part, le présent article doit permettre le transfert
00:12:41 de nouveaux cotisants vers le régime général
00:12:44 du 1er janvier 2025. Plus précisément,
00:12:47 ce dernier maintient la clause du grand-père.
00:12:50 De fait, cet article prévoit de faire peser le financement
00:12:53 des avantages de retraite versés aux bénéficiaires de la clause
00:12:56 du grand-père sur les réserves ayant été constituées
00:12:59 par les caisses de retraite complémentaires des salariés du privé
00:13:02 depuis de nombreuses années. Néanmoins, les partenaires sociaux
00:13:05 ont refusé début octobre de reverser une partie des excédents
00:13:08 des retraites complémentaires et ils ont adopté
00:13:11 une revalorisation de 4,9% à compter du 1er novembre 2023
00:13:14 des pensions complémentaires de leurs ex-salariés.
00:13:17 En effet, la Gircarco est un système
00:13:20 de solidarité professionnelle qui, au prix des efforts
00:13:23 des bénéficiaires, parvient à dégager des excédents.
00:13:26 La suppression du malus et la décision de la revalorisation
00:13:29 et l'aboutissement de la politique volontariste consentie
00:13:32 par les affiliés de la Gircarco pour la constitution
00:13:35 de ses réserves. L'année du 4 octobre 2023
00:13:38 mentionne à son article 9 la mise en place au 1er semestre 2024
00:13:41 d'un groupe de travail paritaire chargé de définir
00:13:44 des dispositifs de solidarité en direction des allocataires
00:13:47 du régime à Gircarco. Cette disposition ne prévoit pas
00:13:50 d'obligation d'une contribution mais l'engagement de la question
00:13:53 de la solidarité financière dans le cadre du paritarisme
00:13:56 vis-à-vis des excédents générés par une bonne gestion
00:13:59 des partenaires sociaux. Nous sommes
00:14:02 bien évidemment tout à fait contre. Alors on nous dit
00:14:05 que finalement ça n'aurait plus lieu.
00:14:08 Moi j'ai rencontré la Gircarco il y a deux semaines
00:14:11 et qui nous dit que ça n'aurait plus lieu sauf si
00:14:14 visiblement il y a un accord trouvé
00:14:17 avant je crois le 12 novembre, c'est-à-dire
00:14:20 avant-hier. Et donc si pas
00:14:23 d'accord trouvé, le gouvernement déciderait quand même
00:14:26 de puiser dans les caisses de la Gircarco.
00:14:29 A voir. - Merci.
00:14:32 Je vous invite la commission, madame le rapporteur.
00:14:35 - Merci madame la présidente.
00:14:38 Alors donc pour rappel, cet amendement
00:14:41 vise à supprimer l'article 9, enfin
00:14:44 16 amendements, qui instaure un nouveau schéma de financement pour les régimes
00:14:47 spéciaux fermés aux nouveaux entrants en les adossant
00:14:50 financièrement au régime général. En contrepartie,
00:14:53 celui-ci percevrait une contribution de la Gircarco
00:14:56 correspondant aux cotisations perçues au titre
00:14:59 de ces nouvelles affiliations liées à la fermeture des régimes
00:15:02 spéciaux au 1er septembre 2023, ainsi
00:15:05 qu'une clé de TVA correspondant aux sommes aujourd'hui
00:15:08 versées par l'Etat pour équilibrer les régimes spéciaux
00:15:11 déficitaires à travers la mission régime sociaux et
00:15:14 de retraite. Ce dispositif ne me
00:15:17 paraît certes pas constituer le gage d'une particulière
00:15:20 simplicité. Je tiens d'ailleurs à souligner que la plupart
00:15:23 des caisses concernées ont vivement regretté l'absence totale
00:15:26 de concertation en vue de l'élaboration
00:15:29 de cette réforme. Du reste, celle-ci présente
00:15:32 le risque d'un désengagement progressif de l'Etat,
00:15:35 de la compensation au régime général, des charges liées
00:15:38 à l'adossement et à tout le moins d'une perte de visibilité
00:15:41 du contribuable sur la part du financement des régimes
00:15:44 spéciaux qu'il assume. Malgré ces réserves,
00:15:47 les directions des caisses des régimes qui doivent être
00:15:50 adossées à la CNAV ont pour la plupart indiqué que
00:15:53 la mise en oeuvre d'un mécanisme conventionnel visant
00:15:56 à prévoir pour chaque régime le versement par la CNAV
00:15:59 et l'agir CARCO d'une compensation des cotisations
00:16:02 supplémentaires qu'ils perçoivent du fait de la
00:16:05 fermeture des régimes spéciaux serait relativement
00:16:08 lourde. Je propose donc
00:16:11 malgré ces réserves,
00:16:14 les caisses sont plutôt quand même d'accord.
00:16:17 Je propose de conserver l'article 9 et je donnerai
00:16:20 un avis défavorable à vos amendements de suppression,
00:16:23 moyennant certaines précisions visant à assurer la clarté
00:16:26 du dispositif et la compensation intégrale
00:16:29 de son coût pour le régime général. Nous aurons l'occasion
00:16:32 d'ici son entrée en vigueur en 2025 de travailler
00:16:35 avec les parties prenantes de façon à assurer la réussite de
00:16:38 l'adossement. Concernant l'agir CARCO,
00:16:41 le versement à la CNAV d'une contribution liée au gain qu'elle tire de la
00:16:44 filiation des nouveaux agents des entreprises et institutions
00:16:47 relevant des régimes fermés est tout à fait légitime.
00:16:50 L'agir CARCO et la CNAV versent
00:16:53 d'ailleurs déjà une telle compensation au régime de la
00:16:56 SNCF depuis sa fermeture en 2020.
00:16:59 En revanche, il n'est pas acceptable d'imposer
00:17:02 à l'agir CARCO le reversement d'une partie de ses excédents
00:17:05 au prétexte de faire contribuer le régime
00:17:08 à la solidarité financière au sein du système
00:17:11 de retraite. La commission vous proposera à ce sujet
00:17:14 un amendement permettant de garantir aux partenaires
00:17:17 sociaux leur liberté de gestion.
00:17:20 Donc, comme je vous l'ai dit, j'ai mis au nom de la commission
00:17:23 un avis défavorable à cet amendement.
00:17:26 Merci, madame la rapporteure. Je précise que je suis saisi
00:17:29 d'une demande de scrutin public par le groupe LR,
00:17:32 si vous voulez vous préparer, et je vais demander l'avis
00:17:35 à monsieur le ministre sur ces trois amendements identiques.
00:17:38 Merci, madame la présidente.
00:17:41 Mesdames les sénatrices,
00:17:44 je voudrais préciser la portée de cet article
00:17:47 et donc la portée de la suppression de cet article.
00:17:50 Il ne s'agit pas, comme vous avez pu le dire
00:17:53 notamment madame Lubin,
00:17:56 d'une ponction sur l'agir CARCO.
00:17:59 Il s'agit de tirer toutes les conséquences
00:18:02 de la fermeture des régimes spéciaux.
00:18:05 Et de manière très concrète,
00:18:08 cet article permet la poursuite
00:18:11 du financement des pensions
00:18:14 des personnes affiliées aux régimes spéciaux.
00:18:17 Je rappelle, ils ne recrutent plus de nouveaux cotisants
00:18:20 et pour autant ils continuent à verser des pensions.
00:18:23 Et en revanche, le régime général
00:18:26 et l'agir CARCO perçoivent, eux, des cotisations.
00:18:29 Donc il s'agit tout simplement
00:18:32 de permettre la continuité de versement
00:18:35 des pensions en prévoyant la contribution
00:18:38 de la CNAV et de l'agir CARCO naturellement
00:18:41 qui ont des ressources supplémentaires.
00:18:44 Donc en aucune façon, il ne s'agit de ponctionner
00:18:47 l'agir CARCO pour financer ses retraites
00:18:50 des régimes spéciaux. Je rappelle par ailleurs
00:18:53 et ça a été évoqué par madame la rapporteure
00:18:56 il y a un instant, que c'est exactement
00:18:59 le dispositif qui a été mis en place au moment
00:19:02 de l'extinction du régime spécial
00:19:05 de la SNCF avec une convention
00:19:08 qui a été passée avec l'agir CARCO qui n'a pas
00:19:11 soulevé de difficultés particulières.
00:19:14 Et d'autre part, vos amendements auraient une conséquence,
00:19:17 une autre conséquence annexe, c'est empêcher le maintien
00:19:20 de l'affiliation des salariés des industries électriques et gazières
00:19:23 dans leur régime spécial pour un autre volet
00:19:26 qui n'est pas le volet retraite mais le volet santé.
00:19:29 Et donc, je le redis avec la plus grande clarté,
00:19:32 cela n'a rien à voir avec une ponction éventuelle
00:19:35 sur l'agir CARCO. C'est la reproduction d'un dispositif
00:19:38 que nous avons déjà mis en place par un mode conventionnel
00:19:41 et qui permet de garantir la poursuite
00:19:44 du versement des pensions des personnes affiliées
00:19:47 à un régime spécial. Je ne pense pas que votre intention
00:19:50 cet après-midi, c'est les empêcher demain de pouvoir
00:19:53 voir leurs pensions correctement liquidées.
00:19:56 C'est la raison pour laquelle j'ai mis un avis défavorable à vos amendements.
00:19:59 Merci Monsieur le Ministre. Madame Apoursopoli,
00:20:02 pour explication de vote. Oui, merci Madame la Présidente.
00:20:05 Monsieur le Ministre, vos propos ne nous rassurent pas
00:20:08 parce que finalement, cette épée
00:20:11 de Damoclès qui pèse au-dessus
00:20:14 des comptes de l'agir CARCO n'est pas suffisante
00:20:17 pour nous rassurer sur le risque de ponction.
00:20:20 Et Madame la rapporteure, excusez-moi, pourquoi nous voulons
00:20:23 supprimer cet article ? Nous voulons supprimer
00:20:26 cet article parce que même si le gouvernement
00:20:29 renonce à son projet de ponction,
00:20:32 en l'état, l'article 9 permet
00:20:35 d'assurer le transfert de nouveaux cotisants vers le régime
00:20:38 général tout en finançant la clause du grand-père.
00:20:41 Or, le régime général n'a pas pour nous à se substituer
00:20:44 à l'état dans le rôle d'équilibreur en dernier ressort
00:20:47 des régimes fermés par la réforme des retraites adoptée
00:20:50 dans les conditions que lancées en avril dernier. Enfin,
00:20:53 l'article prévoit la fixation du montant de la dite contribution
00:20:56 par simple décret ministériel passé
00:20:59 le délai du 30 juin. Nous refusons une telle logique.
00:21:02 Madame Lubin.
00:21:05 Merci Madame la Présidente. Monsieur le Ministre,
00:21:08 le mécanisme, je le comprends parfaitement.
00:21:11 C'est évident, les régimes spéciaux sont fermés, il faut bien que
00:21:14 quelqu'un paie les retraites et ainsi de suite. Mais au bout du bout
00:21:17 quand même, au bout du bout, d'abord vous ne pouvez pas nier
00:21:20 qu'il y a eu une ferme intention, si ce n'est pas pour financer
00:21:23 directement cela, pour financer quand même
00:21:26 on va dire le régime des retraites
00:21:29 dans sa globalité, de faire une ponction dans les caisses de la Gire
00:21:32 Carco. Enfin, les gens de la Gire Carco, ils ne sont pas
00:21:35 complètement innocents et ils ne nous ont pas
00:21:38 alertés pour rien. Est-ce que c'est complètement
00:21:41 levé ? Parce que si au bout du bout, ces ponctions sur la Gire
00:21:44 Carco ne sont pas pour financer immédiatement
00:21:47 la fin des régimes spéciaux,
00:21:50 il n'empêche que la fin des régimes spéciaux pose
00:21:53 la question à terme de l'équilibre général de notre système
00:21:56 de retraite et qu'on peut se dire que si vous ponctionnez
00:21:59 dans les caisses de la Gire Carco, c'est bien pour à un
00:22:02 moment équilibrer ou essayer d'équilibrer
00:22:05 nos systèmes de retraite. Enfin, quand même,
00:22:08 ça paraît assez évident. Moi, je pose une
00:22:11 question, oui ou non, avez-vous renoncé
00:22:14 définitivement à demander
00:22:17 de manière autoritaire et obligatoire à la
00:22:20 Gire Carco de
00:22:23 puiser dans ces fonds
00:22:26 et pour venir
00:22:29 alimenter
00:22:32 nos systèmes de retraite ? Voilà. Est-ce que
00:22:35 oui ou non, ça va arriver ? Quant au reste,
00:22:38 effectivement, nous savons bien qu'au bout d'un moment,
00:22:41 il faut que puisque ces régimes spéciaux sont
00:22:44 fermés, le mécanisme, il le faut. Mais
00:22:47 cette question de suppression de l'article 9, c'est aussi
00:22:50 pour nous une façon d'exprimer un certain
00:22:53 nombre de désaccords et de vous poser quelques
00:22:56 questions. Monsieur le ministre.
00:22:59 Madame
00:23:02 la sénatrice, en fait, il y a deux articles
00:23:05 dans le débat Agir Carco. Il y a celui-ci et
00:23:08 il y a celui de l'accord national interprofessionnel.
00:23:11 Cet article-là est complètement
00:23:14 disjoint des débats entre le gouvernement
00:23:17 et les partenaires sociaux. Je vais y revenir, je n'élude pas
00:23:20 votre question, mais celui-ci n'a rien
00:23:23 à voir avec les débats qui ont pu nous agiter
00:23:26 ces dernières semaines les uns et les autres sur
00:23:29 quelles contributions de l'Agir Carco, mesures de solidarité
00:23:32 dans le champ des retraites
00:23:35 liées aux excédents, liées à la réforme des retraites.
00:23:38 J'y reviendrai. Cet article 9, là, et vous l'avez
00:23:41 reconnu dans votre intervention, il vise juste à permettre la
00:23:44 poursuite du versement des pensions, personnes qui
00:23:47 sont dans les régimes spéciaux en extinction.
00:23:50 Supprimer cet article, c'est empêcher
00:23:53 le versement des pensions. Et c'est tout à fait normal que
00:23:56 l'Agir Carco et le régime général ayant de nouveaux
00:23:59 cotisants, encaissent des
00:24:02 ressources. Il ne s'agit pas, je
00:24:05 regrette un peu les mots que vous aviez employés dans votre première intervention sur la
00:24:08 ponction. Il ne s'agit pas d'une ponction. C'est-à-dire une fois que
00:24:11 le régime de l'Agir Carco et le régime général
00:24:14 encaissent des cotisations, elles servent à payer des pensions. C'est tout à fait
00:24:17 normal. C'est le mécanisme de solidarité. Donc ça, c'est l'article
00:24:20 9 du PLFSS. Et là-dessus, je pense quand même qu'on
00:24:23 peut se retrouver sur la nécessité, comme on l'avait fait pour la SNCF,
00:24:26 d'assurer un financement pérenne des pensions des bénéficiaires
00:24:29 des régimes spéciaux. Ensuite, on a un autre sujet.
00:24:32 C'est la mise en œuvre de l'article 9, là aussi.
00:24:35 Et c'est comme ça, de l'accord national interprofessionnel.
00:24:38 Les partenaires sociaux ont prévu de négocier
00:24:41 ensemble sur la contribution
00:24:44 de l'Agir Carco à diverses mesures
00:24:47 de solidarité. Ça peut être le minimum
00:24:50 contributif, par exemple, dans le
00:24:53 cadre conventionnel qu'ils ont choisi
00:24:56 entre eux. Et d'ailleurs, ils ont décidé
00:24:59 de négocier, je vous rappelle l'intervention
00:25:02 il y a une dizaine de jours du MEDEF,
00:25:05 exprimant son accord pour discuter avec les partenaires
00:25:08 sociaux signataires de l'ANI pour voir dans quelles mesures
00:25:11 ils pourraient participer. Et c'était la demande du gouvernement
00:25:14 depuis le premier jour. Nous avions dit "nous souhaitons
00:25:17 qu'il y ait une contribution et nous préférons que cette
00:25:20 contribution ait lieu par le dialogue social". Et les partenaires sociaux
00:25:23 eux-mêmes l'ont prévu puisqu'ils ont eux-mêmes
00:25:26 mis dans leur accord par cet article 9 qu'ils pourraient
00:25:29 délibérer sur le sujet, trouver un accord entre eux.
00:25:32 Donc ils négocient. Non, ils l'avaient prévu dans l'ANI,
00:25:35 Madame la Sénatrice. Et donc, s'il vous plaît, ne confondons
00:25:38 pas les deux articles 9. Celui-ci,
00:25:41 il est pour garantir le paiement des retraites
00:25:44 des régimes spéciaux en extinction et il ne
00:25:47 s'agit en aucune manière de l'article 9 de l'ANI.
00:25:50 Je pense avoir répondu à vos questions.
00:25:53 Merci, Monsieur le Président Mouillé.
00:25:56 Merci, Madame la Présidente.
00:25:59 Quelques instants d'intervention pour à la fois
00:26:02 dire à nos collègues, on comprend tout à fait l'amendement
00:26:05 de suppression, je crois que c'est l'occasion, vous l'avez dit, de porter un message
00:26:08 politique et en même temps de poser des questions au ministre. Et puis j'entends
00:26:11 Monsieur le Ministre qui nous explique qu'à un moment donné, qu'à aucun moment donné,
00:26:14 il y a eu une volonté de venir ponctionner
00:26:17 les caisses de la GICARCO.
00:26:20 Et donc, je crois qu'à un moment donné, il faut, j'entends vos tons,
00:26:23 mais il faut être aussi réaliste aujourd'hui, clairement,
00:26:26 s'il y a un recul, c'est qu'il y a un risque de censure, c'est parce que
00:26:29 les acteurs, les partenaires sociaux sont montés au créneau et parce que
00:26:32 ici, au Parlement, on part en dissipation, on vous a indiqué que nous serions
00:26:35 formellement opposés. Alors, pour rassurer tout le monde et
00:26:38 Monsieur le Ministre, pour éviter la tentation d'un retour
00:26:41 vers cette idée et nos collègues, les amendements
00:26:44 de la rapporteur que nous avons présenté tout à l'heure auront pour vocation
00:26:47 de boucler définitivement ce sujet et de bloquer la capacité
00:26:50 à ce qu'un prélèvement soit fait de la part du gouvernement
00:26:53 malgré la négociation nécessaire avec les partenaires sociaux.
00:26:56 Merci Monsieur le Président. Madame Ponsay-Mouange.
00:26:59 Merci Madame la Présidente. Alors, effectivement,
00:27:04 comme il vient d'être dit, c'est d'abord un message
00:27:07 politique pour dire, effectivement, rappeler qu'on était
00:27:10 contre la suppression des régimes spéciaux.
00:27:13 Alors, on anticipe un petit peu le sujet
00:27:16 sur la GEC-ARCO, mais ce que je veux
00:27:19 pointer par rapport à votre intervention, Monsieur le Ministre,
00:27:22 c'est que non, il n'y a pas les partenaires
00:27:25 qui, en fin de compte, se sont dit "Tiens, on va en discuter". Il y a eu une
00:27:28 injonction auprès d'eux de discuter.
00:27:31 Or, sinon,
00:27:34 eh bien, le gouvernement fera ce qu'il avait
00:27:37 prévu et qui a suscité, effectivement,
00:27:40 une réaction majoritaire unanime
00:27:43 des partenaires sociaux de la GEC-ARCO,
00:27:46 organisation syndicale
00:27:49 et organisation patronale. Et donc, après, le ministère
00:27:52 a dit "Bon, comme l'a rappelé Monique Lubin,
00:27:55 je vous donne un délai", c'était avant-hier, "pour
00:27:58 vous mettre d'accord pour une injonction
00:28:01 de contribution volontaire", on pourrait appeler ça,
00:28:04 "injonction de contribution volontaire", autrement, on appliquera
00:28:07 ce qu'on avait prévu, comme on veut, de façon
00:28:10 arbitraire, unilatérale. Voilà, c'est un peu comme
00:28:13 les lattes de cadrage. Les partenaires sociaux,
00:28:16 on leur dit "Allez-y, négociez,
00:28:19 rassemblez-vous, trouvez un
00:28:22 compromis, etc.", mais respectez une latte de cadrage
00:28:25 qui, pour les trois quarts, donne le
00:28:28 résultat attendu par le gouvernement. Non,
00:28:31 soyons honnêtes, au moins, à défaut d'être d'accord,
00:28:34 soyons honnêtes, M. le ministre.
00:28:37 Merci, M. le Président Patria.
00:28:40 J'entends bien, de part et d'autre
00:28:43 de cet hémicycle, des arguments qui me semblent
00:28:46 pour un peu contraires. De quoi s'agit-il exactement ?
00:28:49 La réforme des retraites votée cette année
00:28:52 2023, que certains ont voté, d'autres n'ont pas voté,
00:28:55 a permis de dégager des excédents exceptionnels dans le cadre des caisses
00:28:58 de retraite complémentaires à Gire-Carco. Depuis plusieurs
00:29:01 mois, le gouvernement est en négociation pour récupérer
00:29:04 cet excédent. Cet objectif n'a jamais été caché
00:29:07 et cet excédent n'aurait jamais été fait si la réforme des retraites
00:29:10 n'était pas entrée en vigueur. Il ne s'agit donc pas
00:29:13 de piquer de l'argent, mais au contraire,
00:29:16 chers collègues de gauche, de flécher cet excédent,
00:29:19 conséquence de la réforme, vers des mesures de justice
00:29:22 sociale, comme l'augmentation de la pension minimale
00:29:25 dans le traité, ou bien encore une meilleure prise en compte de la pénibilité.
00:29:28 Comment pouvez-vous opposer à des mesures
00:29:31 aujourd'hui qui permettraient d'améliorer le solde des plus faibles,
00:29:34 et non pas de piquer de l'argent à qui que ce soit ?
00:29:37 De l'autre côté, aux membres de cette Assemblée, je dis la majorité sénatoriale
00:29:40 pourtant si prompte à parler de responsabilité
00:29:43 de rigueur financière, a décidé par voie d'amendement de supprimer
00:29:46 cette possibilité. Je ne comprends pas aujourd'hui. A vous qui nous demandez
00:29:49 de faire des économies, de mieux distribuer l'argent, de mieux le répartir,
00:29:52 d'être contre aujourd'hui, ça me paraît assez incohérent.
00:29:55 Merci. Nous pouvons passer
00:29:58 donc au scrutin public demandé par le groupe LR
00:30:01 sur ses trois amendements identiques, 807-901
00:30:04 et 1202. Le scrutin
00:30:07 avec deux avis défavorables du gouvernement
00:30:10 de la Commission, et le scrutin est ouvert.
00:30:13 Le scrutin est clos.
00:30:19 Votant 343, exprimé 343
00:30:22 pour 102, contre
00:30:25 241, ne sont pas adoptés.
00:30:28 Amendement numéro 223, Mme le rapporteur
00:30:35 au nom de la Commission des Affaires Sociales.
00:30:38 Oui, Mme la Présidente, il s'agit d'un amendement rédactionnel.
00:30:41 Merci. Avis du gouvernement ? Favorable.
00:30:47 Je m'exouvoie cet amendement 223 qui est pour,
00:30:50 avec un avis favorable du gouvernement,
00:30:53 qui est pour,
00:30:56 qui est contre,
00:30:59 il est adopté.
00:31:02 Amendement 224, Mme le rapporteur.
00:31:05 Oui, merci, Mme la Présidente. Il s'agit d'un amendement
00:31:10 qui vient corriger une erreur matérielle
00:31:13 en intégrant le régime des régies et ferroviaires
00:31:16 d'outre-mer à la liste des régimes spéciaux fermés
00:31:19 qui seront désormais adossés également au régime général.
00:31:22 Avis du gouvernement, M. le ministre ?
00:31:25 Favorable, Mme la Présidente.
00:31:28 Je m'exouvoie cet amendement
00:31:31 avec un avis favorable du gouvernement,
00:31:34 qui est pour,
00:31:37 qui est contre, qui s'abstient,
00:31:40 il est adopté.
00:31:43 Nous passons maintenant à l'examen de sept amendements
00:31:46 faisant l'objet d'une discussion commune,
00:31:49 dont six identiques.
00:31:52 Tout d'abord, le 649 rectifié bis.
00:31:55 M. Mériault ?
00:31:58 Mme la Présidente, M. le ministre, Mme la rapporteure,
00:32:01 mes chers collègues, cet amendement
00:32:04 vise à supprimer les aléas 20 et 21 du présent article.
00:32:07 Les Français s'y sont opposés.
00:32:10 Vous l'avez tout de même fait,
00:32:13 cette fameuse réforme des retraites,
00:32:16 adoptée dans des conditions que l'on connaît
00:32:19 et qui, aujourd'hui, se fait ressentir
00:32:22 dans ce projet de loi de financement de la sécurité sociale.
00:32:25 Ce sont vos choix, ce n'était pas le mien,
00:32:28 mais je respecte le choix majoritaire,
00:32:31 ce sont vos choix qui s'imposent
00:32:34 sur la gestion de la GIRC-ARCO.
00:32:37 Je ne veux pas vous faire des conséquences.
00:32:40 Face au déséquilibre que va susciter cette réforme,
00:32:43 le gouvernement souhaite inscrire durablement
00:32:46 une contribution de la GIRC-ARCO,
00:32:49 sous contrôle des ministres de la sécurité sociale,
00:32:52 du travail et du budget.
00:32:55 La lignée A21 du présent article prévoit la fixation
00:32:58 du montant par décret ministériel
00:33:01 si les partenaires sociaux n'aboutissent pas
00:33:04 à la mise en cause totale de la gestion paritaire
00:33:07 de la GIRC-ARCO, et qui est contraire
00:33:10 à la liberté des partenaires.
00:33:13 Avec cette mesure, le gouvernement cherche
00:33:16 à financer les effets d'une réforme
00:33:19 qui n'avait pas lieu d'être.
00:33:22 Avec cette mesure, il s'accorde à la possibilité
00:33:25 de mettre les partenaires sociaux sous pression.
00:33:28 Avec cette mesure, il les empêchera d'utiliser
00:33:31 les services de la GIRC-ARCO pour revaloriser
00:33:34 les retraites complémentaires.
00:33:37 - La parole est à madame Ponce et Monge.
00:33:40 - Merci.
00:33:43 L'article 9 ouvre la possibilité
00:33:46 de ponctionner les excédents de la GIRC-ARCO
00:33:49 au titre de la solidarité financière
00:33:52 au sein du système.
00:33:55 Le gouvernement a justifié cette ponction
00:33:58 par le gouvernement de la GIRC-ARCO.
00:34:01 Le gouvernement a dit que la GIRC-ARCO
00:34:04 était une mesure qui permettrait de réduire
00:34:07 les déficits et de présenter un budget
00:34:10 en cohérence avec les objectifs budgétaires
00:34:13 de réduction du déficit du programme de stabilité
00:34:16 du semestre européen.
00:34:19 Les comptes consolidés envoyés à l'Union européenne
00:34:22 comptabilisent déjà les réserves de la GIRC-ARCO.
00:34:25 Le gouvernement a dit que la GIRC-ARCO
00:34:28 était une mesure qui permettrait de réduire
00:34:31 les déficits et de présenter un budget
00:34:34 en cohérence avec les objectifs budgétaires
00:34:37 du programme de stabilité du semestre européen.
00:34:40 Cette mesure tombe.
00:34:43 Les déficits qui avaient justifié ce malus
00:34:46 à partir de 2015, ne sont plus à l'ordre du jour.
00:34:49 La GIRC-ARCO n'avait plus de raison
00:34:52 de contraindre la caisse à maintenir un malus
00:34:55 sans objet pour ponctionner l'excédent
00:34:58 que générerait sa réforme,
00:35:01 toute chose égale par ailleurs.
00:35:04 Notre collègue Patria a un raisonnement
00:35:07 comme le gouvernement, un raisonnement à court terme.
00:35:10 Ce n'est pas celui de la GIRC-ARCO
00:35:13 qui raisonne sur le fait que sur 15 ans glissants,
00:35:16 ils veulent 6 mois de paiement des retraites complémentaires.
00:35:19 Je rappelle aussi que
00:35:22 l'allongement de l'âge va entraîner
00:35:25 forcément une augmentation des retraites complémentaires
00:35:28 de 3% pour les retraites de base.
00:35:31 Donc effectivement, si vous appliquez ça,
00:35:34 la revalorisation qui va induire sur 15 ans,
00:35:37 il n'y a pas d'excédent.
00:35:40 On ne raisonne pas à court terme.
00:35:43 Vous auriez dû le faire et arrêtez-vous de ponctionner
00:35:46 le Fonds de réserve des retraites qui nous aurait permis
00:35:49 à moyen terme de faire face à la bosse démographique.
00:35:52 - Amendement n°885 rectifié bis identique, Mme Lubin.
00:35:58 - Oui, Mme la Présidente, c'est le même.
00:36:01 Je voudrais m'adresser à mon collègue François Patria.
00:36:05 Comment peut-on justifier...
00:36:08 Vous l'avez dit, chère... Je suis là.
00:36:11 Vous l'avez dit, chers collègues,
00:36:14 le gouvernement ne s'est pas caché
00:36:17 de vouloir prendre l'argent dans les caisses de la Gire Carco.
00:36:20 Mais comment, simplement, peut-on avoir cette idée ?
00:36:23 C'est un petit peu comme si votre voisin
00:36:26 se trouvait en panne de liquidité
00:36:29 et décidait d'aller piocher dans votre compte personnel
00:36:32 parce que, ma foi, il suppose que vous avez quelques économies.
00:36:36 C'est à peu près la même chose.
00:36:39 Comment pouvez-vous dire que,
00:36:42 si la Gire Carco a des réserves,
00:36:45 c'est grâce à une réforme
00:36:48 qui vient à peine d'entrer en vigueur
00:36:51 donc qui, de toute façon, n'a pas produit ses effets ?
00:36:54 Et enfin, si la Gire Carco, aujourd'hui, a des réserves,
00:36:57 c'est aussi et surtout parce que les partenaires sociaux
00:37:00 qui gèrent la Gire Carco ont pris, il y a quelques années,
00:37:03 des mesures qui n'ont pas été très favorables
00:37:06 à leurs adhérents, aux salariés,
00:37:09 en imposant un malus pour tous ceux qui choisissaient
00:37:12 de prendre leur retraite à l'âge légal et de ne pas attendre.
00:37:15 C'est ça qui a fait que, avec une meilleure activité économique
00:37:18 après le Covid,
00:37:21 c'est ça qui a fait que les réserves de la Gire Carco
00:37:24 se sont régénérées et que, aujourd'hui,
00:37:27 la Gire Carco, les partenaires sociaux, ont décidé
00:37:30 de rendre aux salariés ce qu'on leur avait un peu pris.
00:37:33 Donc, de grâce, s'il vous plaît,
00:37:36 arrêtez de justifier en disant que c'est normal,
00:37:39 après tout, que le gouvernement ne s'en ait jamais caché,
00:37:42 que c'est bien grâce à lui que la Gire Carco a des réserves
00:37:45 et donc c'est normal, il faut les prendre pour s'en servir
00:37:48 pour financer une réforme qu'on n'a certainement pas
00:37:51 tout à fait financée.
00:37:54 - Merci. Amendement 902 identique, madame Brulat.
00:37:57 - Merci, madame la présidente, monsieur le ministre.
00:38:00 On est effectivement sur les alinéas 20 et 21
00:38:03 que nous proposons de supprimer
00:38:06 et qui contredisent précisément toute l'argumentation
00:38:09 que vous avez tenté de défendre quand nous proposions
00:38:12 de supprimer cet article, monsieur le ministre.
00:38:15 Moi, je vous trouve dure, mes chers collègues,
00:38:18 avec le président Patria, parce que je trouve
00:38:21 qu'à l'inverse du ministre, il a eu au moins le mérite
00:38:24 d'assumer une décision que le ministre essaye
00:38:27 de camoufler dans ses propos.
00:38:30 - C'est bien de dire les choses qu'on envisage de faire,
00:38:33 parce qu'effectivement, il l'a dit très clairement,
00:38:36 il est question, avec ses alinéas, de ponctionner
00:38:39 dans les réserves de la JIRC et de l'ARCO.
00:38:42 Ce qui est surprenant, c'est que lorsqu'on a eu le débat
00:38:45 sur la réforme des retraites et précisément sur ces régimes
00:38:48 spéciaux, on nous a dit que c'est justice
00:38:51 d'en finir avec les régimes spéciaux,
00:38:54 où vous comprenez bien que les Français ne peuvent plus supporter
00:38:57 les retraites supplémentaires, et que l'on en est, parmi eux,
00:39:00 qui est des régimes particuliers.
00:39:03 Ce que nous voyons aujourd'hui, c'est que
00:39:06 à cette injustice va s'en cumuler une autre,
00:39:09 puisque des affiliés, ça vient d'être très bien dit
00:39:12 par notre collègue Lubin, qui ont dû faire des efforts
00:39:15 particuliers pour assurer ces retraites complémentaires,
00:39:18 vont aujourd'hui subir une injustice supplémentaire
00:39:21 en plus des 64 ans, c'est-à-dire
00:39:24 contribuer davantage à la solidarité de l'ensemble
00:39:27 des régimes de retraite. Et puis, monsieur le ministre,
00:39:30 vous nous dites "ne vous inquiétez pas, ça marche, la preuve
00:39:33 par la SNCF". Mais précisément, le conseil d'administration
00:39:36 du régime de retraite de la SNCF a dit
00:39:39 tout le mal qu'il pensait de ce que vous êtes en train de
00:39:42 "goupiller", si je peux le dire en ces termes familiers,
00:39:45 en disant que les mécanismes actuels
00:39:48 qui ont fait l'objet d'une longue négociation
00:39:51 semblaient donner satisfaction et qu'il n'était
00:39:54 donc pas possible de remettre tout ça en cause.
00:39:57 Et donc, je crois que ça fait beaucoup
00:40:00 d'arguments pour supprimer ces alinéas 20 et 21.
00:40:03 Je vous remercie.
00:40:06 Merci. Amendement identique numéro 990, monsieur Ochar.
00:40:09 Oui, madame la présidente, mes chers collègues,
00:40:15 sur cet amendement, on va rejoindre nos collègues de gauche
00:40:18 et je suppose beaucoup d'autres sur les rangs de cette Assemblée
00:40:21 en voulant supprimer ces alinéas. On souhaite envoyer un message
00:40:24 au gouvernement. En effet, vous avez fait passer de force l'odieuse
00:40:27 réforme des retraites grâce à votre 49.3. Le minimum
00:40:30 était que le financement de la branche retraite soit équilibré au moins
00:40:33 pour l'année 2024. Or, il n'en est rien. Elle ne saurait être financée
00:40:36 en tentant d'organiser le pillage d'un régime excédentaire de 5 milliards d'euros
00:40:39 qui est obtenu grâce à une bonne gestion. Il n'est pas admissible
00:40:42 que le gouvernement détourne des sommes pour financer ses dépenses.
00:40:45 Le gouvernement ne peut pas faire face à une réforme de retraite
00:40:48 qui est en train de se dérouler. Il ne peut pas faire face à une réforme
00:40:51 de retraite qui est en train de se dérouler. Il ne peut pas faire face
00:40:54 à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:40:57 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:00 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:03 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:06 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:09 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:12 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:15 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:18 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:21 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:24 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:27 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:30 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:33 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:36 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:39 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:42 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:45 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:48 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:51 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:54 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:41:57 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:00 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:03 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:06 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:09 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:12 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:15 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:18 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:21 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:24 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:27 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:30 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:33 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:36 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:39 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:42 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:45 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:48 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:51 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:54 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:42:57 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:43:00 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:43:03 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:43:06 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:43:09 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:43:12 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:43:15 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:43:18 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:43:21 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:43:24 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:43:27 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:43:30 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:43:33 Il ne peut pas faire face à une réforme de retraite qui est en train de se dérouler.
00:43:36 Il n'en va déjà, si par exemple, de la Convention liant la CNAV, la GIF Carco
00:43:41 et la Caisse de retraite du personnel de la SNCF
00:43:45 depuis la fermeture du régime spécial au 1er janvier 2020.
00:43:49 Enfin, pour garantir que l'Etat n'éludera pas ses responsabilités,
00:43:53 cet amendement prévoit la remise par le gouvernement d'un rapport,
00:43:56 c'est exceptionnel, présentant les modalités de compensation intégrale par l'Etat chaque année,
00:44:02 des conséquences pour le régime général de l'adossement des régimes spéciaux fermés,
00:44:06 parce que désormais, on ne pourra pas avoir l'explication dans le PLF.
00:44:11 C'est pour cette raison qu'on demandera un rapport chaque année.
00:44:14 Et faire des réserves, monsieur le ministre, c'est juste de la bonne gestion
00:44:18 qui est faite dans toutes les entreprises.
00:44:21 Merci, monsieur le président Mouillé.
00:44:24 Oui, vous avez la parole, monsieur le président.
00:44:28 Je voudrais solliciter le vote en priorité de l'amendement 225
00:44:33 sous hasard de l'accord du gouvernement, s'il vous plaît.
00:44:36 Très bien. Je suis saisie d'une demande de priorité de la Commission
00:44:39 sur l'amendement numéro 225, afin qu'il soit mis aux voix
00:44:43 avant l'ensemble des amendements de la discussion commune.
00:44:46 Selon l'article 44, alinéa 6 de notre règlement,
00:44:49 la priorité est de droit quand elle est demandée par la Commission,
00:44:52 saisie au fond, sauf opposition du gouvernement.
00:44:55 Quel est l'avis du gouvernement sur cette demande de priorité,
00:44:58 monsieur le ministre ?
00:45:01 La priorité est ordonnée.
00:45:05 Donc, je redonne la parole à madame la rapporteure
00:45:08 pour l'avis de la Commission sur les amendements.
00:45:11 Parlons sur les amendements qui ont été présentés par nos collègues.
00:45:21 Je ne vais pas reprendre l'argumentaire,
00:45:25 mais vous comprenez que comme j'ai déposé un amendement
00:45:28 qui répond en partie à vos demandes,
00:45:31 l'avis sera de la Commission et défavorable
00:45:34 sur l'ensemble des amendements qui ont été présentés.
00:45:37 L'avis du gouvernement, monsieur le ministre,
00:45:40 sur ces 7 amendements en discussion commune.
00:45:43 Merci, madame la présidente.
00:45:46 Je voudrais revenir sur 2 ou 3 éléments.
00:45:49 J'ai beaucoup entendu parler des réserves de l'Agir Carco.
00:45:52 C'est une bonne chose qu'il y ait des réserves à l'Agir Carco.
00:45:55 Vous avez raison de dire que c'est la bonne gestion
00:45:58 d'avoir 67 milliards de réserves à l'Agir Carco.
00:46:01 Mais qui a dit que nous allions prélever
00:46:04 les 67 milliards de l'Agir Carco ?
00:46:07 Ça n'a jamais... Je le redis,
00:46:10 ne vous en déplaise,
00:46:13 mesdames les sénatrices, ne vous en déplaise.
00:46:16 Il n'a jamais été question
00:46:19 de prélever les 67 milliards de l'Agir Carco.
00:46:22 C'est l'argent des salariés.
00:46:25 Non, vous avez confondu. Je tiens...
00:46:28 Vous me donnez l'occasion de vous répondre, madame Lubin.
00:46:31 Écoutez-moi, madame Lubin, je vais répondre à vos interrogations.
00:46:34 Donc jamais il n'a été question.
00:46:37 Tout le monde s'est engouffré en disant
00:46:40 "Quelle honte, le gouvernement veut prélever l'argent,
00:46:43 pour les retraits des salariés".
00:46:46 Ça n'a rien à voir avec le projet du gouvernement.
00:46:49 Je le redis ici. De quoi s'agit-il ?
00:46:52 Nous avons porté une réforme des retraites
00:46:55 qui génère,
00:46:58 non pas les 67 milliards d'excédent de l'Agir Carco,
00:47:01 mais qui améliore les conditions financières
00:47:04 de l'Agir Carco. Voilà, voilà,
00:47:07 une bonne nouvelle pour le régime.
00:47:10 Donc je le redis à madame la rapporteure,
00:47:13 pour vous rassurer, il n'a jamais été
00:47:16 question de prélever 67 milliards.
00:47:19 Par contre, est-ce que, par contre,
00:47:22 mais laissez-moi aller au bout, par contre,
00:47:25 la position du gouvernement, et nous n'avons
00:47:28 jamais caché cette intention, c'est dire
00:47:31 comment cette réforme, en décalant
00:47:34 l'âge de départ à la retraite qui améliore
00:47:37 le régime, peut contribuer à des mécanismes
00:47:40 de solidarité. Et Olivier Dussopt a même évoqué
00:47:43 un montant, 1,2 milliard d'euros en 2026,
00:47:46 sans prendre un euro sur les réserves constituées
00:47:49 de l'Agir Carco. Ne nous trompons pas
00:47:52 de sujet, ne nous trompons pas de débat.
00:47:55 C'est le premier point. Le deuxième
00:47:58 point sur lequel j'insiste,
00:48:01 j'ai entendu votre amendement,
00:48:04 madame la rapporteure. Je dois dire, je ne comprends pas.
00:48:07 Après avoir entendu les uns et les autres défendre
00:48:10 le paritarisme, avec beaucoup de sincérité,
00:48:13 beaucoup de vigueur, défendre un amendement
00:48:16 qui empêche, qui empêche la mise
00:48:19 en œuvre d'une des dispositions de l'accord
00:48:22 des partenaires sociaux, l'ANI, l'accord national
00:48:25 interprofessionnel. Dans son article 9,
00:48:28 c'est pas le gouvernement qui l'a écrit, ce sont les partenaires
00:48:31 sociaux qui ont prévu la possibilité
00:48:34 de négocier, de négocier, écoutez, les termes sont
00:48:37 importants, comment l'Agir Carco pourrait contribuer
00:48:40 aux mécanismes de solidarité. C'est pas le gouvernement.
00:48:43 Encore une fois, c'est un accord des partenaires sociaux. Et par cet amendement,
00:48:46 vous leur empêchez la mise en œuvre
00:48:49 de l'article 9 de l'ANI. Pourquoi ? Parce que vous empêchez
00:48:52 que l'Agir Carco puisse passer des conventions
00:48:55 en dehors du strict cas du financement
00:48:58 des régimes sociaux. Donc vous dites là, cet après-midi,
00:49:01 en votant cet amendement, vous ne pouvez pas
00:49:04 mettre en œuvre votre article 9. Mais
00:49:07 c'est une entorse énorme à la démocratie sociale,
00:49:10 à celle que nous défendons. Ils ont choisi librement,
00:49:13 ils ont choisi librement de prévoir cet article 9.
00:49:16 Et nous, on a dit, si vous utilisez cet article 9,
00:49:19 il n'y aura pas dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale
00:49:22 le prélèvement si vous mettez en œuvre les dispositions que vous-même
00:49:25 vous avez prévues. Donc je vous appelle à un peu de cohérence.
00:49:28 Ne contraignez pas les partenaires sociaux
00:49:31 dans leur liberté avec cet amendement qui a pour effet
00:49:34 tout simplement de revenir sur un accord
00:49:37 large entre les organisations syndicales et les
00:49:40 organisations patronales. Et deuxième raison pour laquelle
00:49:43 je suis opposé, Madame la rapporteure, à votre
00:49:46 amendement, il prévoit de décaler la mise en œuvre de cette convention
00:49:49 en 2025. Sauf que la fin des régimes spéciaux,
00:49:52 c'est octobre 2023. Nous avons besoin de la
00:49:55 mise en œuvre, notamment pour la fin des régimes spéciaux,
00:49:58 du dispositif dès 2024,
00:50:01 pas en 2025. Sinon, nous allons nous retrouver dans
00:50:04 la même situation. Des raisons pour lesquelles j'étais contre
00:50:07 la suppression, vos amendements de suppression, parce qu'il n'y a plus
00:50:10 de financement des régimes spéciaux. Donc une
00:50:13 raison de fond et puis également une raison de calendrier.
00:50:16 Donc pour ces deux raisons-là, je suis contre cet
00:50:19 amendement, mais également les amendements qui ont été
00:50:22 présentés. Avis défavorable.
00:50:25 Merci. Madame la rapporteure.
00:50:28 Merci Madame la présidente.
00:50:34 Le texte prévoit que ça ne s'applique qu'à partir 2025.
00:50:37 Donc on n'a fait que reprendre ce qui est déjà inscrit dans le texte.
00:50:40 Ensuite, sur
00:50:43 ces réserves
00:50:46 sur les 3 milliards d'euros, on ne les a pas inventés.
00:50:49 Cette somme là, nous, on a fait
00:50:52 des auditions aussi pour faire le texte.
00:50:55 Et donc, on nous a bien dit que de toute façon,
00:50:58 si les partenaires sociaux veulent faire un chèque,
00:51:01 il n'y a pas de problème.
00:51:04 La CNAV, elle peut récupérer le chèque.
00:51:07 La direction de la Sécurité sociale nous a dit que c'était
00:51:10 sans problème. Donc, il n'y a pas besoin de l'inscrire
00:51:13 dans la loi. Donc nous, on laisse ça au paritarisme.
00:51:16 On ne l'inscrit pas en dur dans la loi.
00:51:19 Donc, en rien, on empêche
00:51:22 le paritarisme, Monsieur le ministre. Ça, je ne comprends même pas
00:51:25 ce que vous nous dites. Et nos auditions nous l'ont bien dit.
00:51:28 Donc, pas de souci. Le chèque peut
00:51:31 toujours être fait. Il n'y a aucun problème. Donc nous maintenons
00:51:34 bien entendu cet amendement.
00:51:37 Merci. Madame Ponce et Mange.
00:51:40 Oui, merci, Madame la Présidente.
00:51:43 Écoutez, nous voterons
00:51:46 l'amendement de la Commission, parce qu'il reprend
00:51:49 notre dispositif et une partie de notre objet.
00:51:52 Par contre, quand même, la petite manœuvre
00:51:55 politicienne pour prioriser
00:51:58 l'amendement de la Commission, afin que les nôtres
00:52:01 tombent, d'une certaine façon,
00:52:04 que vous puissiez dire qu'ils sont défavorables,
00:52:07 et nous empêcher quand même d'être d'accord
00:52:10 sur ce sujet, alors que vous l'avez dit,
00:52:13 tant des partenaires sociaux,
00:52:16 des organisations syndicales ou des organisations patronales,
00:52:19 que dans la Commission
00:52:22 des affaires sociales de l'ensemble des groupes, nous étions
00:52:25 d'accord. Vraiment, moi je dirais même
00:52:28 que c'est minable. Excusez-moi.
00:52:31 Oui, minable. Oui, vous entendez bien, minable.
00:52:34 C'est comme ça qu'on qualifie un tel comportement.
00:52:37 Et nous, comme on a un peu plus
00:52:40 d'auteur de vue, nous voterons l'amendement
00:52:43 de la Commission.
00:52:46 Monsieur le Président Mouillé.
00:52:49 Je vais être très rapide. Vraiment désolé, c'était pas du tout
00:52:52 l'intention de quoi que ce soit. Je l'ai évoqué en Commission
00:52:55 d'ailleurs. C'est un problème de lisibilité, mais
00:52:58 il n'y a aucune mauvaise intention de la part de la Commission.
00:53:01 C'est logique de commencer par l'amendement de la Commission,
00:53:04 surtout qu'avec cette procédure-là, un, on présente tous les amendements,
00:53:07 tous les amendements ont un avis, donc il n'y avait pas de difficulté
00:53:10 d'ailleurs penser. C'était vraiment un problématique de logique.
00:53:13 Merci.
00:53:16 Monsieur le Président Rattria.
00:53:19 Bien entendu, je prends la parole sans illusion.
00:53:22 Mais il reste que je voudrais dire à ma collègue tout à l'heure
00:53:25 qui me mettait en cause que ce n'est pas dans mon intention d'aller
00:53:28 à la caisse de mon voisin. Il est certain, tout simplement,
00:53:31 de demander à mon voisin ou à un associé
00:53:34 de restituer, non honnêtement, l'argent qu'il a gagné grâce à moi.
00:53:37 C'est tout à fait différent.
00:53:40 Je ne vous ai pas interrompu.
00:53:43 En second lieu, je voudrais dire à madame le rapporteur.
00:53:46 Elle dit "Rien n'oblige à le mettre dans la loi". Je vous entends ?
00:53:49 Mais rien n'oblige à ne pas le mettre dans la loi.
00:53:52 Bien entendu. Donc voilà. Donc ça peut être aussi bien valable
00:53:55 que dans l'autre. Et moi, je pense aujourd'hui que nous souhaitons
00:53:58 tous qu'un accord intervienne, que les partenaires sociaux
00:54:01 s'entendent pour qu'il y ait une redistribution juste
00:54:04 et qu'il n'y aille plus d'émunis. Mais dans le même temps,
00:54:07 rien n'empêche de le mettre dans la loi pour le cas où il n'y aurait
00:54:10 pas d'accord demain, on puisse faire en sorte que,
00:54:13 effectivement, lorsqu'on a voté la loi sur la retraite, nous espérions tous
00:54:16 1. faire en sorte que les régimes de retraite soient sauvés,
00:54:19 2. que les économies soient faites, et 3.
00:54:22 qu'elles proposent à tout le monde. Parce que sinon, au bout du compte,
00:54:25 mais qui paiera la chose ? Les contribuables.
00:54:28 C'est les contribuables qui paieront la chose au fin. Alors si vous êtes pour plus d'impôts
00:54:31 encore, bien sûr, alors dites-le, mais nous, nous voterons contre cet amendement.
00:54:34 Merci.
00:54:37 Je vais donc mettre en priorité l'amendement
00:54:40 n° 225 de la Commission des Affaires Sociales
00:54:43 avec un avis défavorable du gouvernement, qui est pour,
00:54:46 qui est contre,
00:54:49 qui s'abstient,
00:54:52 il est adopté, et les 6 autres amendements tombent.
00:54:55 L'amendement n° 226,
00:54:58 madame le rapporteur, au nom de la Commission des Affaires Sociales.
00:55:01 Oui, madame la Présidente, c'est un amendement de coordination.
00:55:04 Quel est l'avis du gouvernement ?
00:55:07 Favorable. Je mets aux voix cet amendement,
00:55:10 qui est pour, qui est contre,
00:55:13 qui s'abstient, il est adopté,
00:55:16 et les 6 autres amendements tombent.
00:55:19 Qui s'abstient, il est adopté.
00:55:22 Bon, comme je vous l'ai dit, on est toujours sur l'article 10.
00:55:25 Là, il s'agit d'un amendement,
00:55:28 en fait, qui concerne l'UNEDIC.
00:55:31 Je voudrais vous rappeler que l'article 10
00:55:34 permet au gouvernement de réduire par arrêté,
00:55:37 dès 2023, et sans plafonnement,
00:55:40 la compensation à l'UNEDIC du dispositif
00:55:43 des contributions patronales d'assurance chômage.
00:55:46 Cet amendement propose donc de supprimer
00:55:49 cette disposition en supprimant la linéa 19.
00:55:52 Pourquoi nous faisons
00:55:55 cette proposition ? Eh bien parce que nous avons
00:55:58 reçu en audition l'UNEDIC.
00:56:01 L'UNEDIC qui a aujourd'hui 56 milliards d'euros
00:56:04 de dettes, et
00:56:07 on déciderait donc, finalement,
00:56:10 d'interrompre sa proposition
00:56:13 de désendettement en lui ponctionnant
00:56:16 une partie de ses
00:56:19 excédents dont elle bénéficie
00:56:22 depuis qu'au niveau du chômage,
00:56:25 eh bien, les chiffres se sont améliorés.
00:56:28 Moi, je pense qu'il y a, en tout cas,
00:56:31 besoin de rappeler
00:56:34 que quand on a une dette, on doit la
00:56:37 rembourser. On doit la rembourser parce que
00:56:40 c'est aussi la pérennité, finalement,
00:56:43 du système que l'on prévoit. Et on est tellement
00:56:46 loin de ça au niveau de la sécurité sociale.
00:56:49 Au moins, là, il est permis à l'UNEDIC de rembourser
00:56:52 une partie de sa dette. Qu'est-ce qu'elle nous dit, l'UNEDIC ? C'est que, en
00:56:55 2026, elle aurait réduit de moitié sa dette.
00:56:58 C'est un cercle vertueux et nous voulons,
00:57:01 en tout cas, le porter avec l'UNEDIC. C'est pour cette
00:57:04 raison que nous portons cet amendement.
00:57:07 Merci. Amendement 839 rectifié,
00:57:10 madame Ponsey-Monge.
00:57:13 Merci, madame la présidente. Alors, effectivement,
00:57:16 cet amendement vise à supprimer la léinéa 19
00:57:19 qui permet cette ponction financière,
00:57:22 mais au-delà de modifier profondément la nature du régime
00:57:25 de l'assurance-chômage, tout en bafouant les engagements
00:57:28 des conventions en cours, sous prétexte d'excédent
00:57:31 du régime. L'Etat ponctionne plusieurs milliards
00:57:34 dès l'exercice en cours, puis sur la période
00:57:37 24-26. Et ce, en bafouant l'engagement
00:57:40 de l'Etat que les exonérations qu'il accorde généreusement
00:57:43 seront compensées auprès des caisses, là ici,
00:57:46 la COS. Déjà depuis 2018,
00:57:49 la loi veille de compensation auprès des caisses
00:57:52 de la Sécurité sociale est régulièrement non respectée,
00:57:55 mais désormais, une des ressources de l'UNEDIC
00:57:58 est tarie, revenant à faire payer aux chômeurs les exonérations
00:58:01 généreuses et pour partie inefficientes
00:58:04 de cotisations des employeurs.
00:58:07 Et il faut le dire, les excédents ayant déjà
00:58:10 été produits par la baisse sensible de leurs droits,
00:58:13 et pas seulement du fait de la baisse du chômage, sont aussi
00:58:16 ponctionnés. De plus, l'Etat se désengage du financement
00:58:19 de Pôle emploi, de Main France Travail, donc de la politique
00:58:22 de l'emploi, en augmentant progressivement la part
00:58:25 financée par le régime assuranciel, sans que celui-ci
00:58:28 ait pour autant droit de regard sur cette politique
00:58:31 régalienne. Le Parlement est invité à légiférer,
00:58:34 mais la lettre de cadrage comprend déjà ces dispositions,
00:58:37 avec en plus une injonction pour l'UNEDIC
00:58:40 de se désendetter à hauteur de 50%
00:58:43 d'une dette, dont un tiers, appelons-le, résulte de la politique
00:58:46 étatique du quoi qu'il en coûte.
00:58:49 Ce désendettement était prévu
00:58:52 dans la trajectoire de l'UNEDIC, mais sans cette ponction
00:58:55 programmée de l'Etat, ponction qui va obliger
00:58:58 l'UNEDIC à souscrire de nouveaux emprunts plus chers
00:59:01 pour honorer ses remboursements, pour un coût
00:59:04 supplémentaire de 800 millions à l'horizon
00:59:07 2026. Donc, voilà,
00:59:10 je vous demande donc de soutenir cet amendement
00:59:13 pour éviter ce véritable hold-up sur les ressources
00:59:16 de l'UNEDIC. Merci. Le 1214
00:59:19 identifié identique, monsieur Ouisy.
00:59:22 Madame la Présidente, monsieur le ministre, madame la rapporteure,
00:59:25 chers collègues, quel est l'objet de ces amendements ?
00:59:28 C'est tout simplement de restaurer la règle du jeu
00:59:31 et la règle du jeu, quelle est-elle ? Elle vient d'être rappelée, c'est le fait
00:59:34 que lorsqu'il y a des allégements comme les allégements
00:59:37 Fillon, dont on parle ici, il y a évidemment
00:59:40 le fait que les recettes soient strictement
00:59:43 compensées. Parce que quelle est la logique, sinon, qui est à l'œuvre désormais ?
00:59:46 C'est de dire qu'on va aller, pour financer la sécurité sociale,
00:59:49 dans les caisses de réserve du chômage
00:59:52 pour pouvoir y parvenir. Ça n'a pas de sens
00:59:55 à plusieurs titres. D'abord parce que les partenaires sociaux
00:59:58 et à la fois les organisations syndicales et patronales vous ont dit
01:00:01 qu'elles y étaient opposées. Et aussi parce que la logique même
01:00:04 des caisses d'assurance chômage, c'est bien que lorsque les choses vont
01:00:07 un peu mieux sur le front du chômage, elles peuvent se reconstituer,
01:00:10 elles peuvent faire face à leur dette et que lorsque les choses
01:00:13 vont mal, eh bien là, il y a la capacité d'intervenir.
01:00:16 Donc ce que vous faites en venant chercher les fonds de l'UNEDIC
01:00:19 quand la situation s'améliore un peu sur le front du chômage,
01:00:22 c'est bien d'amputer l'avenir, de ne pas préserver l'avenir
01:00:25 puisque, évidemment, lorsque les choses iront moins bien,
01:00:28 l'UNEDIC sera toujours face à cette dette importante.
01:00:31 Donc nous proposons, avec la rapporteure, avec nos collègues du GES,
01:00:34 de supprimer cette alinéa neuve pour pouvoir
01:00:37 restaurer la situation à l'UNEDIC. Merci.
01:00:40 Merci. Madame la rapporteure, votre avis est favorable
01:00:43 sur les 839 rectifiés et 1214 rectifiés.
01:00:46 Je vais donc demander l'avis au gouvernement,
01:00:49 Monsieur le ministre.
01:00:52 Oui, je vois ça. Merci, Madame la Présidente.
01:00:55 D'abord, peut-être quelques éléments.
01:00:58 J'ai entendu un peu, comme sur le débat à Gercarco,
01:01:01 un moment en disant "Bon, ça y est, maintenant, on ponctionne
01:01:04 les excédents de l'UNEDIC".
01:01:07 Non.
01:01:10 Pourquoi non ? Parce que ce dont il s'agit,
01:01:13 c'est d'ailleurs moins d'un tiers
01:01:16 des excédents de l'UNEDIC.
01:01:19 Donc ça ne remet absolument pas
01:01:22 en question la volonté partagée,
01:01:25 d'ailleurs, par les partenaires sociaux et soutenue
01:01:28 par l'État, de désendettement de l'UNEDIC.
01:01:31 Plusieurs amendements faisant l'objet
01:01:34 d'une discussion commune, à commencer par l'amendement
01:01:37 1040 rectifié, Monsieur Iacovelli.
01:01:40 Oui, Monsieur le Président, Monsieur le ministre,
01:01:43 mes chers collègues. En France, le surpoids et l'obésité
01:01:46 sont en hausse, notamment chez les jeunes.
01:01:49 Près d'un Français sur deux sont en situation de surpoids,
01:01:52 selon le NICERM. La contribution sur les boissons
01:01:55 alcooliques, comprenant des sucres ajoutés, également appelées
01:01:58 "tax soda", a été mise en place en 2012
01:02:01 au but d'inciter les consommateurs à réduire cette consommation
01:02:04 de soda. Or, d'après une étude
01:02:07 de 2019, publiée par l'INSERM toujours, cette
01:02:10 consommation, qui a fortement augmenté depuis les années 60,
01:02:13 s'élèvera à 50,9 litres de soda par an et par personne,
01:02:16 induisant pour les consommateurs des risques accrus
01:02:19 pour leur santé. L'OMS, d'ailleurs, a considéré que la taxe soda
01:02:22 comme un outil efficace de lutte contre l'obésité,
01:02:25 mais un outil fiscal est encore
01:02:28 peu et mal utilisé. Les résultats
01:02:31 sont donc très limités en raison des
01:02:34 nombreux paliers qui existent dans notre taxation.
01:02:37 Je prends l'exemple de la taxe britannique, qui a des taux
01:02:40 d'indice plus élevés et seulement trois paliers,
01:02:43 qui a permis de réduire, par exemple,
01:02:46 la proportion de boissons
01:02:49 au-dessus du premier seuil de 40%, soit un effet
01:02:52 quatre fois supérieur à la taxe française.
01:02:55 Par conséquent, le présent amendement vise à réformer la taxe soda
01:02:58 en passant à trois tranches et en augmentant
01:03:01 le taux d'indice sur le même modèle, et une fois n'est pas
01:03:04 coutume, de nos amis britanniques. Merci.
01:03:07 Merci. Le 80, rectifié.
01:03:10 Monsieur Bonhomme. Merci, Monsieur le Président.
01:03:13 Monsieur le Ministre, dans le même sens,
01:03:16 cet amendement vise à compléter,
01:03:19 à renforcer surtout,
01:03:22 la modulation de la taxe sur les sodas en fonction
01:03:25 du taux de sucre qui avait été voté et renforcé
01:03:28 en 2018 dans le PLFSS.
01:03:31 Nous le savons, nous connaissons tous les effets d'une
01:03:34 surconsommation de sucre sur un certain nombre de pathologies,
01:03:37 de pathologies sévères. Je pense
01:03:40 évidemment au cancer, notamment du pancréas.
01:03:43 Je pense au diabète de type 2,
01:03:46 4 millions de personnes touchées,
01:03:49 avec plus tous ceux qui s'ignorent diabétiques.
01:03:52 Je pense aussi aux maladies cardio-vasculaires,
01:03:55 aux AVC. Bref, des pathologies sévères qui ont
01:03:58 un coût social terrible. On évalue de l'ordre
01:04:01 de 12 milliards d'euros. Le coût social,
01:04:04 plus, j'allais dire, les pathologies associées,
01:04:07 les complications, DMLA,
01:04:10 enfin, on peut vraiment dresser une liste toutes les nuits
01:04:13 et qu'on peut avoir
01:04:16 avec une surconsommation de sucre.
01:04:19 Alors, évidemment, cette surtaxation, cette taxe
01:04:22 renforcée s'inscrit dans une politique de prévention.
01:04:25 Vous avez dit que ce n'est pas la politique de prévention.
01:04:28 Moi, je considère que cette taxe nutritionnelle,
01:04:31 alors c'est un sous-groupe des taxes comportementales,
01:04:34 s'inscrit totalement dans une politique de prévention. Parce que, figurez-vous
01:04:37 qu'entre-temps, le Conseil des prélèvements obligatoires
01:04:40 a évalué la taxation,
01:04:43 notamment par rapport aux pays européens. Et comme cela a été dit par mon collègue,
01:04:46 le cas britannique est significatif et qui relève
01:04:49 vraiment des baisses de consommation de taux de sucre,
01:04:52 puisque c'est l'objectif de la taxation, c'est baisser le taux de sucre
01:04:55 dans les produits qui sont soumis à consommation,
01:04:58 et c'est aussi, donc, réduire les consommations,
01:05:01 parce que l'effet prix, on le sait, sur ce type de public,
01:05:04 a une fédéralité, a une conséquence.
01:05:07 Donc, c'est le sens de mon amendement, avec une augmentation
01:05:10 significative de la taxe en fonction du taux de sucre.
01:05:13 L'amendement 516 rectifié,
01:05:16 qui est-ce qui le défend ?
01:05:19 Monsieur Grovalet ?
01:05:22 Il est défendu.
01:05:29 Le 1004 rectifié,
01:05:32 Monsieur Dossu ? Oui, ça va dans le même sens que mes
01:05:35 deux ou trois précédents collègues, donc on voit qu'on arrive à
01:05:38 avoir un consensus
01:05:41 transpartisan, mais je voudrais revenir sur ce qu'a dit Monsieur le
01:05:44 ministre sur la facture prix, sur la fiscalité
01:05:47 comportementale, sur le tabac, l'Etat a pris ses responsabilités.
01:05:50 On a mis une taxation dissuasive,
01:05:53 qui est réévaluée à intervalles réguliers,
01:05:56 des images et des slogans dissuasifs sur l'emballage.
01:05:59 80% du prix final du tabac est constitué de taxes et d'assises,
01:06:02 et finalement, le volume de vente du tabac a été
01:06:05 divisé par deux depuis les années 90,
01:06:08 et le taux de mortalité a baissé aussi,
01:06:11 dit au cancer du poumon, a baissé.
01:06:14 C'est la même approche que mes précédents collègues sur la taxe
01:06:17 sur les boissons sucrées, puisqu'on propose
01:06:20 que cette taxe soit doublée,
01:06:23 qui aujourd'hui s'élève à moins de 15 centimes
01:06:26 de litre par litre de boisson, et donc en la doublant,
01:06:29 on espère changer les comportements,
01:06:32 et nous espérons que cette taxe sera réévaluée régulièrement.
01:06:35 C'est une taxe assez simple,
01:06:38 et qui en plus permettra de financer
01:06:41 les campagnes de prévention.
01:06:44 Merci. Avis de la Commission, madame la rapporteure générale.
01:06:47 Merci pour tous ces amendements
01:06:50 qui se penchent sur un fléau,
01:06:53 on pourrait le dire,
01:06:56 qui est justement la consommation de trop de sucre.
01:06:59 Et je pense que la réduction
01:07:02 des risques, en tout cas sur ce sujet-là,
01:07:05 elle est évidente, parce que c'est, comme vous l'avez dit
01:07:08 les uns et les autres, ce sont des maladies
01:07:11 qui deviennent chroniques, des pathologies
01:07:14 importantes, et qui sont aussi des facteurs
01:07:17 socialement mal vécus. L'obésité,
01:07:20 par exemple, ça a des conséquences sur la santé mentale
01:07:23 aussi, des jeunes et des moins jeunes d'ailleurs.
01:07:26 On voit bien tous ces régimes qui font
01:07:29 en quelque sorte maigrir, mais regrossir,
01:07:32 maigrir, regrossir, enfin, qui font jouer au yo-yo,
01:07:35 et c'est très mauvais pour la santé, on le sait.
01:07:38 On a dans nos entourages
01:07:41 malheureusement des exemples
01:07:44 qui nous font penser que ce n'est pas très bon
01:07:47 pour la santé. Or, effectivement, on parle
01:07:50 de santé quand on parle du PLFSS.
01:07:53 En fait, le produit prévisionnel de cette taxe est de
01:07:56 453 millions d'euros en 2024. C'est peu,
01:07:59 mais c'est aussi important, parce que justement,
01:08:02 il faut agir et agir sur ce plan-là, comme il faut agir
01:08:05 sur le plan de la communication, mais je dirais surtout
01:08:08 sur le plan de l'éducation. Il faut qu'à l'école,
01:08:11 très très jeune, on parle de l'alimentaire, de ce qu'on met
01:08:14 dans l'assiette, et c'est très très important,
01:08:17 et donc ça peut aider à financer des campagnes
01:08:20 éducatives et de communication. Je pense que
01:08:23 dès lors qu'on rend une fiscalité,
01:08:26 enfin, je pense qu'elle n'est pas
01:08:29 punitive, au contraire, on prolonge la vie des gens
01:08:32 à travers les campagnes qu'on peut faire de communication
01:08:35 et d'éducation. Ce n'est pas punitif,
01:08:38 c'est quelque chose qui est bon
01:08:41 pour la santé. Mais c'est surtout que quand on
01:08:44 lui donne finalement un fléchage social, parce que
01:08:47 je le rappelle sur le plan de la psychologie,
01:08:50 la santé mentale, ça a des répercussions
01:08:53 sur la vie des familles, ça a des répercussions. Donc,
01:08:56 quand on flèche, c'est important.
01:08:59 Nous, on a demandé au niveau de la commission l'avis du gouvernement.
01:09:02 Avis du gouvernement,
01:09:05 Monsieur le ministre.
01:09:08 Merci, merci, Monsieur le Président.
01:09:11 Quelques remarques.
01:09:14 Alors, vous savez que le gouvernement,
01:09:17 notre majorité, en 2018, a procédé à une
01:09:20 révision du barème, importante,
01:09:23 je crois, mais que ce soit
01:09:26 avec un soutien très, très large.
01:09:29 Je pense que c'est heureux comme ça.
01:09:32 Mais qu'il y a aussi une préoccupation qu'il faut
01:09:35 partager ici, c'est la question
01:09:38 du pouvoir d'achat et des effets des mesures
01:09:41 dont on vote sur le prix des produits.
01:09:44 Donc, si la solution était
01:09:47 très simple, je pense qu'on l'aurait tous prise
01:09:50 d'un commun accord. On voit bien qu'on est aussi partagé entre ces
01:09:53 équilibres-là, c'est-à-dire à quel point, je suis désolé, la fiscalité
01:09:56 peut devenir punitive, punitive au sens du pouvoir
01:09:59 d'achat et le fait qu'on a des objectifs
01:10:02 de politique publique, bien entendu.
01:10:05 Nous sommes en attente d'un rapport
01:10:08 avec un consortium, certains d'entre vous
01:10:11 l'ont évoqué dans leurs exposés des motifs, sur les effets de la taxation
01:10:14 des produits sucrés depuis la réforme de
01:10:17 2018. C'est le projet SodaTax
01:10:20 qui...
01:10:23 Mais, monsieur le sénateur,
01:10:26 autant vous dire que
01:10:29 je n'écris pas moi-même ce rapport, comme vous en doutez,
01:10:32 et que ce rapport, c'est un rapport d'évaluation, et que pour
01:10:35 l'évaluer, il faut un peu de recul, et que pour évaluer, on s'appuie
01:10:38 sur les universitaires. Donc je retransmettrai
01:10:41 votre incitation à aller plus vite. Mais soyons
01:10:44 quand même sérieux. L'évaluation,
01:10:47 oui, il faut quelques années pour évaluer les réformes des politiques publiques.
01:10:50 2018, on est en 2023, c'est le temps aussi
01:10:53 des fois nécessaire pour mesurer l'impact de ce que l'on fait.
01:10:56 Donc, moi je considère qu'on a besoin de prendre connaissance
01:10:59 de ce rapport pour savoir quelles sont les conséquences
01:11:02 des réformes que nous avons votées en 2018 pour éventuellement
01:11:05 adapter le barème.
01:11:08 C'est la raison pour laquelle j'aurais demande, selon les amendements,
01:11:11 soit de retrait, soit défavorable.
01:11:14 Merci, monsieur le ministre. Plusieurs demandes
01:11:17 d'explications de vote. Monsieur Iacovelli.
01:11:20 Oui. Moi je maintiendrai cet amendement
01:11:26 juste pour répondre à monsieur le ministre.
01:11:29 Autant, je suis complètement d'accord avec vous sur la question
01:11:32 et avec le président de la commission des affaires sociales
01:11:35 sur le fait que dans une période de crise économique comme nous vivons
01:11:38 actuellement, nous avons besoin effectivement de soutenir le pouvoir d'achat
01:11:41 et je pense que les différentes PPL qui ont été déposées
01:11:44 aujourd'hui pour pérenniser ou prolonger la question des tickets restaurants
01:11:47 montrent bien que ça dépasse les questions de partisans.
01:11:50 Sauf que là, on parle de soda.
01:11:53 Honnêtement, on ne parle pas de pâtes, de riz
01:11:56 ou de produits de première nécessité. Donc le pouvoir d'achat
01:11:59 il doit se concentrer avant tout sur ce qui nous nourrit
01:12:02 pas ce qui nous fait grossir.
01:12:05 Et en l'occurrence, le taux de sucre dans les sodas
01:12:08 est quand même catastrophique et c'est souvent d'ailleurs
01:12:11 les produits les moins chers qui sont les plus sucrés
01:12:14 parce que les industriels augmentent le taux de sucre
01:12:17 pour pouvoir faire passer un certain nombre de produits et baisser
01:12:20 ce qui pourrait être un peu, on va dire, un peu de fruit.
01:12:23 Ça c'est hypothétique. Donc aujourd'hui on a un taux de sucre
01:12:26 et je précise effectivement parce que tout à l'heure j'ai présenté
01:12:29 un amendement qui prenait l'exemple britannique
01:12:32 et je tiens quand même à préciser qu'à la différence
01:12:35 des prix britanniques, en France nous taxons également
01:12:38 les édulcorants, ce qui n'est pas le cas au Royaume-Uni
01:12:41 et donc je pense que c'est aussi bien de donner tous les éléments
01:12:44 quand on présente un amendement. Donc tout ça pour dire que
01:12:47 moi je pense que OK pour ne pas aggraver le pouvoir d'achat
01:12:50 des Français et on aura d'autres amendements et je pourrai
01:12:53 argumenter sur d'autres sujets, autant sur les sodas, je suis désolé
01:12:56 ça ne touche pas le pouvoir d'achat des Français et si on peut
01:12:59 par des taxes comportementales faire en sorte qu'il y ait moins d'achats
01:13:02 de produits qui nous empoisonnent, sincèrement je pense que
01:13:05 ça ira dans le bon sens.
01:13:08 Merci Monsieur le Président. Pourquoi est-ce qu'elle se pose
01:13:13 cette question du sucre ? Parce que la consommation de sucre
01:13:16 est structurellement en hausse dans notre pays,
01:13:19 et pourquoi elle est en hausse permanente ?
01:13:22 Parce que les industriels, l'industrie du sucre,
01:13:25 ajoutent du sucre dans tous les produits,
01:13:28 y compris les petits pots pour bébés salés.
01:13:31 Donc le goût du sucre est créé,
01:13:34 une addiction au sucre est créée.
01:13:37 Les Antillais connaissent bien le problème, ils ont dû subir
01:13:40 l'industrie agroalimentaire qui mettait plus de sucre
01:13:43 dans tous les yaourts, dans tous les produits qu'en métropole,
01:13:46 soi-disant parce que les Antillais aimaient plus ça que les autres.
01:13:49 C'était faux, ils se sont battus,
01:13:52 ça revient à des taux similaires à ceux de la métropole,
01:13:55 mais entre-temps le taux de diabète aux Antilles
01:13:58 est beaucoup plus élevé qu'en métropole.
01:14:01 Et donc vous ne pouvez pas délépolitiser comme ça la question,
01:14:04 Monsieur le Ministre. Il y a un excellent rapport qui est sorti,
01:14:07 il vient d'un député de votre majorité, Cyril Isaac-Sibyl,
01:14:10 il est tout récent, je crois que Xavier Iacoveli a dû y participer
01:14:13 un peu, en tout cas à organiser une journée de prévention avec lui.
01:14:16 Il pointe bien ces questions-là.
01:14:19 Et vous, vous refusez de prendre quelques mesures que ce soit.
01:14:22 Alors, moi, je ne sais pas, ces 4 amendements proposent
01:14:25 des taux différents qui ne sont pas exactement les mêmes,
01:14:28 mais nous, nous voterons dès le premier
01:14:31 qui sera mis aux voix, s'il faut que ce soit un autre,
01:14:34 et je regrette que la Commission des Affaires Sociales
01:14:37 ne prenne pas de position sur cette question.
01:14:40 Au nom d'eux, j'ai entendu les propos du président
01:14:43 de la Commission, il ne faut pas toucher à la fiscalité,
01:14:46 et bien c'est regrettable, parce qu'on n'est plus en Commission
01:14:49 des Affaires Sociales à ce niveau-là.
01:14:52 Merci, Monsieur Fernick. Monsieur Salmon.
01:14:55 Merci, Monsieur le Président, c'est Monsieur Salmon.
01:15:02 Je prends la parole sur cet amendement,
01:15:05 parce qu'effectivement, moi, je suis complètement favorable,
01:15:08 c'est vraiment un amendement qui vise à réduire
01:15:11 une vraie épidémie, on a une vraie épidémie aujourd'hui,
01:15:14 d'obésité, avec à la clé tout un tas de pathologies
01:15:17 qui ont déjà été édictées, citées ici,
01:15:20 obésité, emmène cancer, emmène diabète,
01:15:23 derrière, avec des coûts à la clé pour la société.
01:15:26 Il y a un moment, il faut regarder les choses en face,
01:15:29 la taxe n'est pas une fin en soi,
01:15:32 la taxe a deux vertus, la taxe à la clé,
01:15:35 en soi, la taxe a deux vertus,
01:15:38 la première, par l'indicateur prix, ça permet
01:15:41 de limiter l'achat et donc la consommation,
01:15:44 et puis la taxe permet des recettes qui, là,
01:15:47 permettent d'enclencher des politiques
01:15:50 de prévention et faire de la pédagogie derrière,
01:15:53 c'est essentiel. Effectivement, le sucre
01:15:56 fonctionne avec notre
01:15:59 circuit du plaisir, avec notre
01:16:02 cerveau reptilien, et on a
01:16:05 forcément une addiction très rapide au sucre,
01:16:08 et les industriels ne s'y trompent pas, les betteraviers ne s'y trompent pas,
01:16:11 on a derrière un vrai lobby, là aussi,
01:16:14 qui ne veut pas que l'on touche au sucre,
01:16:17 qui est pourtant une vraie question de santé publique.
01:16:20 Mais cette question du plaisir, on va la retrouver également
01:16:23 sur les problèmes d'alcool, on l'a entendu
01:16:26 tout de suite, puisque la dégradation de l'alcool,
01:16:29 ça donne quelque chose dans l'organisme qui n'est pas très loin de celui
01:16:32 du sucre, c'est la même problématique. Je ne vois pas pourquoi
01:16:35 mes collègues de droite, à un moment, s'offusquent
01:16:38 d'une taxe sur l'alcool, et là,
01:16:41 sur le sucre, sont en adéquation avec
01:16:44 nos positions. Je pense qu'il y a vraiment
01:16:47 des parallélismes entre ces deux problématiques,
01:16:50 là. Je vous remercie.
01:16:53 Merci. Alors, effectivement,
01:16:56 cet amendement s'intègre dans la continuité
01:16:59 des taxes comportementales, donc pour moi,
01:17:02 pour nous, en tout cas, il n'y a pas de bonnes
01:17:05 taxes comportementales et de mauvaises taxes comportementales,
01:17:08 il n'y a pas de bonnes addictions ou de mauvaises addictions, on y reviendra tout à l'heure
01:17:11 sur les jeux, et il en a déjà été question,
01:17:14 donc c'est en cohérence qu'on soutiendra, comme l'a dit M. Jomier,
01:17:17 le premier amendement qui sera voté.
01:17:20 Merci, M. Bonhomme.
01:17:23 Je voudrais revenir sur certains propos qui m'ont heurté,
01:17:26 je dois dire. D'abord,
01:17:29 sur le ciblage. Cette taxe nutritionnelle
01:17:32 a une double vertu. Elle cible sur le produit,
01:17:35 le soda, qui est le principal pauvret de sucre,
01:17:38 et qui a une valeur nutritionnelle nulle.
01:17:41 Pourquoi ? Parce que, évidemment, c'est pas le lobby industriel,
01:17:44 c'est que le sucre, par nature, est un addictif.
01:17:47 Donc il vous zarponne, et plutôt les jeunes.
01:17:50 C'est un conservateur, c'est un exauceur de goût,
01:17:53 et il est pas cher. Donc ça a toutes les vertus sur le point de vue économique,
01:17:56 mais sur le plan santé, sanitaire, c'est terrible.
01:17:59 Les jeunes, aujourd'hui, il y a une certaine catégorie
01:18:02 de jeunes, ont des consommations de l'ordre
01:18:05 de plus de 50 litres par an.
01:18:08 Des consommations journalières de plus de 100 grammes
01:18:11 par jour. C'est-à-dire trois fois les recommandations
01:18:14 OMS. On a même
01:18:17 les bébés Coca. On a été alerté par
01:18:20 l'association française de la santé bucodentaire,
01:18:23 qui nous explique, elle voit de plus en plus
01:18:26 passer dans leur cabinet, des jeunes
01:18:29 qui ont les dents toutes noires, noircies
01:18:32 par le sucre, qu'elles doivent arracher avant 6 ans, les dents de lait,
01:18:35 avec des cas terribles. Ils appellent ça
01:18:38 les biberons marrons.
01:18:41 Les professionnels de la petite enfance vous expliquent cela.
01:18:44 Alors, évidemment, c'est plutôt situé avec des déterminants socio-économiques
01:18:47 dans le nord de la France, dans les couronnes autour de Paris,
01:18:50 mais, évidemment, c'est lié à la précarité.
01:18:53 Et l'argument de dire "ça va taxer les pauvres",
01:18:56 mais c'est les pauvres qu'on veut protéger.
01:18:59 C'est exactement le contraire. C'est eux qui sont touchés.
01:19:02 Le pouvoir d'achat, c'est pour déplacer les consommations sur des consommations
01:19:05 moins sucrées et réduire les consommations.
01:19:08 C'est au contraire, c'est pour protéger les populations cibles qui sont les premières victimes.
01:19:11 On a des jeunes aujourd'hui qui développent un diabète de type 2
01:19:14 à 20 ans. C'est des phénomènes tout à fait inconnus.
01:19:17 Si on ne veut pas voir cette réalité-là, on tourne la tête.
01:19:20 Alors, monsieur le ministre, arrêtez de faire de la procrastination.
01:19:23 On a eu un rapport parlementaire ici.
01:19:26 Le rapport d'évaluation n'est toujours pas prêt au bout de 4 ans.
01:19:29 Qu'attendez-vous pour agir ?
01:19:32 Merci, monsieur le président.
01:19:35 Merci, monsieur le président.
01:19:38 3 points, juste. Je vais me faire peut-être un petit peu l'avocat du diable.
01:19:41 Je lisais un article, il n'y a pas plus tard que 48 heures,
01:19:44 dans notre journal local, L'Est Républicain,
01:19:47 qui n'avait rien à voir avec la taxe sur les sodas,
01:19:50 mais qui donnait la réaction des consommateurs
01:19:53 face à une déclaration
01:19:56 de la plus grande entreprise de sodas,
01:19:59 une entreprise américaine, si vous voyez ce que je veux dire,
01:20:02 qui arrivait sur les négociations commerciales
01:20:05 avec une demande d'augmentation du prix de leurs produits
01:20:08 à +9%.
01:20:11 Et il y a un sondage qui a été fait en Bourgogne-Franche-Comté
01:20:14 à savoir quelle serait la réaction des consommateurs face à une augmentation
01:20:17 drastique du prix de la bouteille de ce produit à étiquette rouge.
01:20:20 80% des consommateurs disaient
01:20:23 que ça ne les empêcherait pas d'en consommer
01:20:26 et que surtout ils préfèreraient limiter leur consommation sur d'autres produits
01:20:29 plutôt que sur ce produit, parce qu'ils en ont besoin.
01:20:32 Ce qui veut dire que ce n'est pas le prix
01:20:35 qui va faire changer l'habitude de consommation,
01:20:38 mais c'est plutôt l'information et la pédagogie qu'on peut faire
01:20:41 sur la dangerosité d'excès de consommation.
01:20:44 J'en prends un autre exemple. Sur le tabac.
01:20:47 Vous dites "oui, l'augmentation de la taxe sur le tabac a fait baisser drastiquement".
01:20:50 Oui, entre 2016 et 2019.
01:20:53 Sauf que depuis, ça a énormément augmenté.
01:20:56 De 2016 à 2019, on est passé de 29% de consommateurs de tabac,
01:20:59 de fumeurs, à 24%. Mais depuis 2019,
01:21:02 on est passé à 31%.
01:21:05 On a plus de fumeurs aujourd'hui qu'avant l'augmentation des taxes.
01:21:08 Ce qui a fait baisser la consommation de tabac
01:21:11 entre 2016 et 2019, c'est la pédagogie
01:21:14 et l'information qu'on a fait autour de la dangerosité du tabac.
01:21:17 Et puis enfin, un dernier point.
01:21:20 Si les taxes faisaient vraiment que tout se passe bien
01:21:23 et l'augmentation des taxes, avec un pays qui a quasiment
01:21:26 le plus de taxe obligatoire le plus élevé du monde,
01:21:29 on devrait vivre au paradis.
01:21:32 Merci Madame Pommirol.
01:21:35 Oui, merci Monsieur le Président.
01:21:38 Je voudrais remercier Monsieur Bonhomme pour les propos qu'il vient de tenir
01:21:41 parce qu'il est exactement dans la droite de ce que nous pensons
01:21:44 et sur l'importance de ces taxes comportementales
01:21:47 et de l'addiction au sucre. Je voudrais juste donner un petit focus
01:21:50 sur l'obésité de l'enfant.
01:21:53 Les obésités de l'enfance deviennent énormes.
01:21:56 On a aujourd'hui des gamins qui, à 10 ans,
01:21:59 ne savent plus courir.
01:22:02 Ils mettent un quart de temps de plus qu'il y a quelques années
01:22:05 pour courir un 100 mètres.
01:22:08 Et ces difficultés liées à l'obésité
01:22:11 dès l'enfance,
01:22:14 c'est extrêmement important,
01:22:17 sont en plus, bien sûr, souvent liées au milieu socio-économique
01:22:20 que vous l'évoquiez.
01:22:23 J'avais lu une étude sur Boston
01:22:26 aux États-Unis,
01:22:29 où un tiers des gens de Boston étaient obèses
01:22:32 et comme par hasard,
01:22:35 la plupart étaient dans les quartiers noirs,
01:22:38 pauvres, avec un taux de chômage extrêmement important,
01:22:41 où la seule chose qu'ils peuvent s'acheter,
01:22:44 ce sont les sandwiches triangulaires, vous savez, bien préparées,
01:22:47 et des sodas, parce qu'il y a des rayons énormes de soda.
01:22:50 Chaque verre de soda contient 7 g de sucre,
01:22:53 7 morceaux de sucre, pardon.
01:22:56 Donc, vous imaginez à la fin de la journée la quantité de sucre
01:22:59 que cela fait, et ça a été dit très bien par tous mes collègues,
01:23:02 l'addiction est extrêmement rapide,
01:23:05 et elle devient d'autant plus rapide que, comme l'a dit mon collègue Bernard Jomier,
01:23:08 même dans les petits pots pour bébés à goût salé,
01:23:11 il y a adjonction de sucre,
01:23:14 comme dans tous les plats préparés, d'ailleurs transformés,
01:23:17 que vous pouvez acheter dans vos supermarchés.
01:23:20 Donc oui, il faut taxer les sodas extrêmement riches en sucre.
01:23:23 Merci, M. Milon.
01:23:26 Merci, M. le Président.
01:23:32 Tout le monde sait, et Bernard Jomier en particulier l'a redit tout à l'heure,
01:23:35 que le sucre entraîne obligatoirement une addiction,
01:23:38 et en particulier les entrepreneurs,
01:23:41 les industriels le savent encore mieux que nous,
01:23:44 et ils le mettent dès les aliments pour bébés,
01:23:47 et en particulier les aliments salés pour bébés sont sucrés,
01:23:50 de manière à entraîner une addiction.
01:23:53 Seulement, je ne suis pas sûr que pour autant,
01:23:56 une augmentation des taxes sur les sodas entraînera une diminution
01:23:59 des complications entraînées par une surconsommation de sucre.
01:24:02 Je pense que nous devrions plutôt travailler,
01:24:05 comme l'a dit Mme la rapporteure,
01:24:08 sur l'éducation d'abord, ensuite sur la prévention,
01:24:11 et puis surtout, je pense moi, sur l'interdiction.
01:24:14 Et par là, M. le Ministre, pourquoi ne pas,
01:24:17 je ne sais pas si c'est fait, d'ailleurs,
01:24:20 je dis peut-être une bêtise, mais pourquoi ne pas
01:24:23 mettre des taux maximum de sucre dans les sodas,
01:24:26 en disant que si ce taux-là était dépassé, on ne le met pas en vente.
01:24:29 Ce serait peut-être plus utile que d'augmenter les taxes
01:24:32 qui, comme le disait un peu M. le Ministre,
01:24:35 notre collègue médecin l'a dit tout à l'heure,
01:24:38 ce sont quand même les populations les moins favorisées
01:24:41 de notre système social
01:24:44 qui buent, qui boivent,
01:24:47 qui consomment, merci,
01:24:50 qui consomment le plus ce genre d'aliments.
01:24:53 Et les taxer ne les empêchera pas de consommer malgré tout.
01:24:56 Alors je pense qu'il faut plutôt interdire un certain taux
01:24:59 de manière à ce qu'on puisse régulariser ensemble.
01:25:02 Sur l'obésité de l'enfant, il y a eu des programmes
01:25:05 nutrition-santé à d'autres époques
01:25:08 qui ont été mis en place. Et nous, les maires,
01:25:11 je dis nous parce qu'à l'époque j'étais maire, nous avions mis en place
01:25:14 ces programmes nutrition-santé. Et c'est vrai que nous avions
01:25:17 constaté qu'un enfant, à l'époque c'était
01:25:20 un enfant sur sept en France,
01:25:23 était obèse. Mais à la suite de ces programmes
01:25:26 de nutrition-santé, dans les villes où il avait mis sa réplication,
01:25:29 nous étions tombés à un sur trois.
01:25:32 Merci. Monsieur Chassin.
01:25:35 Oui, monsieur le président, monsieur le ministre,
01:25:38 très rapidement pour dire que je suis tout à fait d'accord
01:25:41 avec ce qu'a dit madame Poumerol.
01:25:44 Et puis Alain Millon, je voudrais dire que,
01:25:47 je ne reparle pas des enfants, ça a été dit,
01:25:50 mais je voudrais dire que le sucre et l'obésité
01:25:53 induisent beaucoup de diabète.
01:25:56 Et le diabète, vous savez que ça entraîne des problèmes
01:25:59 cardiovasculaires très graves et surtout
01:26:02 une dépense de la sécurité sociale très importante.
01:26:05 Donc je pense que, quel est le taux
01:26:08 de tarification de taxes qu'il faut mettre,
01:26:11 je ne suis pas capable de le dire, mais sûrement
01:26:14 un taux maximum, ce serait plutôt bien. Merci.
01:26:17 Merci. Mes chers collègues,
01:26:20 je vais passer ces
01:26:23 amendements au vote.
01:26:26 Je vais les mettre au vote
01:26:29 en commençant par l'amendement
01:26:32 1040 rectifié qui a donc
01:26:35 reçu un double avis défavorable
01:26:38 de la commission et du gouvernement qui est pour...
01:26:41 Qui est contre...
01:26:44 Il est adopté et il fait tomber
01:27:00 l'ensemble des amendements suivants.
01:27:03 Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.
01:27:06 Merci d'avoir été avec nous et d'avoir suivi
01:27:09 cette séance de projet de loi de financement
01:27:12 de la sécurité sociale 2023. Des échanges que vous pouvez
01:27:15 évidemment revoir en replay ou sur notre plateforme
01:27:18 www.publicsenat.fr. Très bonne journée
01:27:21 et très bonne suite des programmes sur les chaînes parlementaires.
01:27:24 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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