• l’année dernière
Invité de C à vous, Patrick Bruel a adressé un tacle au président de la République Emmanuel Macron.

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Transcription
00:00 La Marseillaise, on l'a entendu à plusieurs reprises dimanche dernier dans les rues de Paris et d'autres villes de France,
00:05 entonnée spontanément par tous ceux qui se sont rassemblés et qui ont marché contre l'antisémitisme.
00:10 Ce sursaut, il vous a bouleversé, mais vous avez aussi dit, dans un post sur les réseaux sociaux,
00:16 parce que vous étiez aux États-Unis à ce moment-là, que vous l'aviez attendu un peu trop longtemps.
00:22 Oui, on l'avait attendu longtemps parce qu'il y a eu de nombreux actes antisémites où le silence était assez assourdissant.
00:32 Au moment d'Ozara Tora, par exemple, à Toulouse, au moment d'Ilhan Alimi, au moment de Sarah Alimi, au moment de Myriel Knoll,
00:41 au moment du musée juif de Bruxelles.
00:45 Il faut remonter à assez longtemps, il faut remonter à la manifestation du 14 mai 1990,
00:51 au moment de la profanation des tombes de Carpentras, où je me trouvais,
00:55 où un journaliste m'avait tendu son micro à l'époque en disant "Est-ce que vous vous sentez menacé en tant que juif ?"
01:00 J'ai dit "Non, je me sens menacé en tant que citoyen parce que la République est menacée."
01:04 Et je lui avais dit "Pas vous, pas vous, pas vous."
01:08 Oui, cette manifestation qui était spectaculaire, à laquelle François Mitterrand s'était rendu également.
01:15 – Et Emmanuel Macron, lui n'était pas le dimanche, ça vous a manqué ?
01:19 – Bien sûr.
01:21 – Il aurait dû venir ?
01:23 – Ça me semble une évidence.
01:25 Ça fait une semaine que je me pose la question, je me dis "Pourquoi ?"
01:31 Pourquoi est-ce qu'il n'est pas venu ?
01:33 Quelle est la raison ? Est-ce qu'il y a une raison ?
01:36 J'essaie de trouver toutes les raisons possibles et je n'en trouve aucune de recevable.
01:41 Avec tout le respect que je porte à notre président, et j'ai aucun doute sur son engagement.
01:46 Mais là, ça m'a manqué, ça a manqué à beaucoup de gens.
01:51 – Le président de la République n'était pas présent, en revanche le Rassemblement national y était.
01:56 Est-ce que comme Olivier Véran, vous considérez qu'il n'avait pas sa place dimanche, dans cette marche ?
02:00 – Non, absolument pas.
02:02 À partir du moment où on appelle à un rassemblement républicain,
02:07 tous les éléments de la République sont conviés, tout le monde est convié.
02:12 Après, libre à chacun de défiler à côté de qui il veut,
02:14 libre à chacun d'analyser les raisons plus ou moins bonnes,
02:20 plus ou moins stratégiques des uns et des autres d'être présent.
02:22 C'est autre chose, c'est un autre débat.
02:24 Mais en tout cas, je préfère d'ailleurs qu'on pointe du doigt plutôt ceux qui n'y étaient pas,
02:28 plutôt que ceux qui y étaient.
02:29 – C'est-à-dire, il manquait, il n'y avait pas assez de monde,
02:31 il n'y avait pas assez de diversité, il n'y avait pas assez de jeunes notamment ?
02:34 – Oui, à la fois, il n'y avait pas assez et à la fois, je me réjouis de voir
02:39 qu'il y avait quand même 150 000 personnes quasiment à Paris,
02:42 peut-être un peu moins, je ne sais pas, et plus de 200 000 personnes en France.
02:46 Alors bien sûr, on pourrait vouloir plus de diversité,
02:49 on pourrait vouloir plus de jeunes, plus de cela,
02:52 on pourrait vouloir un peu plus de la France insoumise par exemple.
02:57 Mais imaginez qu'il y a eu 200 000 personnes sans tout ça.
03:01 Donc ça représentait quelque chose, c'était fort et c'était émouvant.
03:03 C'était émouvant parce que c'était une manifestation extrêmement digne
03:07 dans laquelle on n'a rien vu d'autre que des drapeaux français,
03:09 une grande banderole contre l'antisémitisme, je trouvais ça fort.
03:12 La République était… quand l'antisémitisme est là, la République est menacée
03:17 et c'est une première porte à une suite en général violente et nauséabonde.

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