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Transcription
00:00 Vous l'avez vécu et pas qu'un peu, parce qu'Isaac est né à 6 mois de grossesse, il pesait 900 grammes.
00:04 La grossesse jusque-là s'était plutôt bien passée normalement ?
00:08 - Ça s'était plutôt bien passée dans mes souvenirs.
00:11 Il n'y avait pas forcément de problème.
00:14 - Il n'y avait pas de signe avant-coureur ? Il n'y avait pas de menace d'accouchement prématuré ?
00:17 - Non, pas du tout. Dans mes souvenirs, en tout cas, non, je n'ai pas ce truc-là.
00:21 Et c'est arrivé d'un coup, vraiment d'un seul coup. Et c'est un choc.
00:26 - C'est-à-dire qu'on bascule d'une vie paisible, comme ça peut l'être pendant une grossesse,
00:31 en une seconde, à une vie qui est faite d'angoisse.
00:34 Donc avec Léa, votre épouse, vous entrez dans une période longue d'angoisse.
00:38 - Une longue période. Une longue période de...
00:40 - Elle est là, elle est dans les coulisses, Léa. Elle fait des gros bisous. Trop belle.
00:45 - Merci. C'est une longue période de 4 mois de couveuse.
00:50 Et après, il y a la sortie de l'hôpital. Il y a le moment où on doit, nous, prendre nos responsabilités,
00:58 avec les petites bouteilles d'oxygène et les lunettes. C'est un long combat.
01:03 - Isaac a été réanimé plusieurs fois. C'est-à-dire que c'est des traumatismes.
01:07 Ça laisse énormément de traces, j'imagine.
01:09 - Sur le coup, on s'en rend pas vraiment compte.
01:12 - Parce que vous étiez en mode warrior ?
01:14 - Ouais, surtout sa maman.
01:16 Et c'est après, quand on prend du recul, qu'on se rend compte qu'on a vécu quelque chose d'extrêmement difficile.
01:22 La preuve en est que j'ai pas réussi à m'exprimer sur ça depuis des années et des années.
01:27 Il n'y a qu'aujourd'hui où j'arrive à en parler.

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