Tennis - Coupe Davis - Paris 2024 - Paul-Henri Mathieu : "J'en ai largement les capacités d'être capitaine de l'équipe de France !"

  • l’année dernière
Le Comex de la FFT a annoncé ce vendredi la nomination de Paul-Henri Mathieu au poste de Capitaine de l’Équipe de France de Coupe Davis, après le départ de Sébastien Grosjean, annoncé le 23 octobre. Il sera également responsable de la délégation masculine des JO 2024. Pour rappel, Gilles Simon, Jo-Wilfried Tsonga, Henri Leconte ou encore Julien Benneteau faisaient partie des candidats. En Coupe Davis, Mathieu a disputé 12 matchs à enjeux en carrière avec 4 victoires pour 8 défaites, dont la plus douloureuse en finale de l'édition 2002 lors du cinquième match contre Mikhail Youzhny. Le natif de Strasbourg, âgé de 41 ans, occupait le poste de directeur du haut niveau à la FFT depuis mai 2021.

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Transcript
00:00 Je suis ému d'avoir ce poste-là aujourd'hui.
00:03 Il y a quelques années, ce n'était pas forcément un objectif
00:07 d'être capitaine de la Coupe des 10.
00:08 J'ai arrêté ma carrière en 2017.
00:11 J'ai pris pas mal de recul aussi
00:13 par rapport à ma passion que j'ai eue depuis tout petit.
00:16 C'était important aussi de tirer un trait.
00:18 C'est ma carrière de joueur de tennis.
00:19 Et quand on m'a demandé de rejoindre la Fédération française de tennis
00:23 il y a plus de deux ans et demi,
00:24 j'ai longtemps hésité à me relancer dedans.
00:27 J'ai décidé de le faire.
00:29 Et comme à mon habitude, avec beaucoup de passion,
00:31 beaucoup d'envie,
00:33 la plupart d'entre vous savent que je suis aussi un grand travailleur.
00:37 J'ai commencé cette mission en tant que directeur du haut niveau
00:42 en recréant des liens avec les joueurs du circuit,
00:46 recréer du lien aussi au CNE.
00:49 J'ai eu la chance aussi d'intégrer le staff de l'équipe de France.
00:52 D'ailleurs, je passe le message à Sébastien,
00:54 même s'il ne nous entend pas, de le remercier
00:57 de m'avoir permis d'être entraînant de l'équipe de France.
01:00 Et effectivement,
01:01 suite à cette nomination d'être entraînant de l'équipe de France,
01:04 petit à petit, je me suis dit, pourquoi pas,
01:07 un jour, postuler pour être capitaine.
01:10 Bien évidemment, jamais je ne me serais positionné
01:12 pendant qu'il y avait un capitaine en place.
01:15 L'opportunité s'est présentée
01:16 parce que Sébastien a décidé de quitter l'aventure
01:20 pour entraîner ma Arthur Fils, comme vous le savez tous.
01:23 Effectivement, j'ai été très motivé pour prendre la suite.
01:27 Je suis très fier d'avoir été choisi
01:29 parce qu'il y a eu beaucoup de candidats,
01:32 plus que légitimes, qui se sont présentés.
01:34 Je suis conscient que j'ai aussi beaucoup de responsabilités,
01:38 bien évidemment.
01:39 On part de la Coupe Davis,
01:40 mais c'est aussi l'année olympique l'année prochaine.
01:43 Pour moi, c'est vraiment très important
01:45 et c'est un objectif qui est là et bien présent.
01:48 J'ai créé... Qu'est-ce que je peux vous dire d'autre ?
01:52 J'ai créé du lien avec pas mal de joueurs.
01:55 Il y a une vraie émulation qui s'est créée
01:56 entre les plus jeunes, les moins jeunes
01:59 et encore des plus âgés,
02:00 et qui est hyper intéressante.
02:03 On avait un doute, il y a quelques années,
02:05 quand je suis arrivé, de remplir le quota pour les Jeux olympiques.
02:08 Aujourd'hui, je ne prends pas de risque
02:10 en disant qu'on va remplir ce quota-là,
02:12 mais j'espère vraiment qu'on va aller chercher aussi une médaille.
02:15 Je suis très ambitieux pour tous ces garçons.
02:18 Je ne parle pas d'équipe, je parle d'équipe,
02:20 mais cette équipe, elle comporte plus d'une dizaine de joueurs.
02:23 Je pense qu'il n'y a pas de limite pour eux.
02:26 J'ai eu l'occasion d'en discuter avec eux individuellement
02:29 lors de mes missions précédentes.
02:32 Je suis très confiant et je suis fier de pouvoir porter cette équipe
02:38 pour les rencontres de Coupe d'Evis
02:40 et pour les prochains Jeux olympiques.
02:42 Ma nomination, elle est toute récente.
02:44 Effectivement, ça va être une année chargée avec la Coupe d'Evis
02:47 et c'est comme je l'ai dit, les Jeux olympiques qui se profilent très rapidement.
02:50 Je pense qu'il faut qu'on soit vraiment les plus compétitifs possible,
02:53 qu'on se donne le maximum de chances de remporter la rencontre
02:56 et de remporter des médailles.
02:58 Pour ça, bien évidemment, mon objectif et mon souhait,
03:01 c'est de mettre les meilleurs joueurs sur le terrain.
03:04 Créer des équipes dès maintenant, c'est toujours un petit peu risqué
03:08 parce qu'on ne sait pas, aujourd'hui, on ne connaît pas les quatre qualifiés
03:12 encore qui vont participer aux Jeux olympiques.
03:14 L'idée, aujourd'hui, c'est de créer un accompagnement
03:18 pour les joueurs de double spécifique avec nos meilleures chances de médailles.
03:23 Comme je l'ai dit, ma nomination est très récente.
03:26 On en discute avec Ivan.
03:27 On a discuté depuis quelques semaines avant ma nomination
03:30 en tant que responsable de niveau ce qu'on pouvait mettre en place
03:33 concernant le double.
03:35 Je pense qu'on va approfondir le sujet les prochains jours, les prochaines semaines,
03:40 mais c'est quelque chose qu'on voudrait mettre en avant
03:42 parce qu'aujourd'hui, on sait que le double,
03:44 c'est un point qui est souvent crucial lors des rencontres de Coupe d'Élise.
03:48 Vous le savez tous.
03:49 C'est aussi une chance de médaille qu'on peut avoir aux prochains Jeux olympiques.
03:53 Il y a une grosse densité dans le top 100.
03:55 Comment tu as l'intention de travailler avec eux ?
03:57 Est-ce que tu auras des priorités ?
03:58 D'abord les jeunes et on pense aux autres après ou pas ?
04:01 Non, je pense qu'aujourd'hui, tous les joueurs sont importants.
04:04 Comme je l'ai dit, j'ai envie de mettre les meilleurs joueurs sur le terrain
04:08 déjà lors des rencontres de Coupe d'Élise.
04:11 Ensuite, bien évidemment, j'aurai une discussion avec chacun d'eux.
04:14 Pour les Jeux olympiques, c'est un peu différent
04:16 parce que c'est eux qui s'inscrivent.
04:20 Il n'y a pas une vraie sélection qui est faite.
04:23 Ensuite, c'est une continuité du travail aussi
04:24 que je fais depuis deux ans à plein temps au sein de la fédération.
04:28 C'est d'avoir ce lien avec les joueurs, avec leur staff aussi,
04:32 de les écouter.
04:33 Je suis quelqu'un de très ouvert d'esprit.
04:36 Aujourd'hui, je travaille à la fédération,
04:37 mais vous savez tous que j'étais hors du système à un moment donné.
04:41 Je me suis entraîné aux États-Unis.
04:42 Je pense que ces temps d'échange sont très importants avec eux.
04:46 Effectivement, ce lien à l'année est primordial
04:49 pour créer un état d'esprit aussi de cohésion.
04:54 Mon but, c'est de fédérer le maximum de joueurs
04:58 et qu'on aille tous dans le même sens.
05:00 Est-ce que le fait d'avoir été joueur aujourd'hui,
05:03 d'avoir une longue carrière et d'avoir été en équipe de France un moment,
05:07 suffit à faire à mon capitaine étant donné que
05:10 ton expérience de coaching est forcément limitée
05:14 et que le rôle de capitaine, c'est du management et du coaching ?
05:16 Tu y mets des doutes sur ma capacité d'être capitaine ?
05:19 Non, pas du tout. C'est une question ouverte.
05:21 Il y a souvent des anciens joueurs qui deviennent capitaines.
05:24 Je pense que j'en ai largement les capacités
05:29 parce que sinon, jamais, je n'aurais osé postuler pour ce poste.
05:33 Effectivement, mon expérience d'ancien joueur m'aide énormément.
05:38 Le passé que j'ai aussi sur le circuit pendant ces 20 dernières années,
05:41 j'ai pris plus de 20 ans sur le circuit.
05:43 Et aussi, depuis deux ans, maintenant,
05:46 moi qui suis à plein temps au sein de la fédération
05:47 et en contact permanent avec les joueurs,
05:50 et d'abord peut-être avec les plus jeunes,
05:52 j'ai eu cette envie de transmission dès que je suis arrivé à la fédération.
05:56 C'est quelque chose qui m'a plu.
05:59 Ce partage d'expérience, c'est quelque chose...
06:01 Alors peut-être, je ne sais pas si je devrais le dire,
06:03 mais que j'aurais souhaité davantage quand moi, je jouais.
06:06 Parfois, j'ai eu des discussions avec des joueurs
06:09 qui ont été un petit peu difficiles,
06:11 parce qu'il faut les mettre face à leur réalité.
06:14 Mais j'aurais aimé qu'on ait eu ces discussions avec moi-même par le passé.
06:17 Je pense que vraiment, je peux avoir une plus belle vue par rapport à ça.
06:21 Et je me sens complètement apte aujourd'hui
06:23 de rêver cette équipe de France le plus loin possible,
06:28 que ce soit en coup de télévise ou aux Jeux olympiques.
06:31 Ça, c'est une certitude.
06:32 Et aujourd'hui, mon interlocuteur, Ivan, est là.
06:37 Sur Adrien Manarino,
06:40 qu'as-tu l'intention de faire avec lui ?
06:42 Il a pris position sur les Jeux olympiques.
06:45 Tu connais sa position. Elle est plutôt honnête.
06:47 Il faut bien le reconnaître.
06:49 - Je l'ai pas vue, moi. - Comment ?
06:51 Je l'ai pas vue. Je lis pas le...
06:52 Tu connais sa position. Tu sais très bien qu'il compte te dire
06:56 que je suis tellement nul sur terre battue qu'il n'a aucune chance...
06:59 Un peu de respect, s'il te plaît.
07:01 ...qu'il préférerait que quelqu'un d'autre prenne sa place.
07:04 Qu'est-ce que tu as l'intention de faire avec lui ?
07:07 Et la deuxième chose,
07:08 je voudrais que tu nous parles de la formule actuelle de la Coupe Davis,
07:12 de savoir ce que tu en penses, si tu l'aimes ou pas.
07:14 Et si tu l'aimes pas, est-ce que tu as l'intention
07:17 de rencontrer d'autres capitaines, maintenant que tu es au poste,
07:20 pour essayer d'influencer ce changement de formule ?
07:24 Sur la première question, ça va être très rapide.
07:27 Effectivement, Adrian Manarino s'est prononcé, effectivement,
07:31 sur le fait qu'il se sentait pas vraiment capable
07:34 de gagner des matchs sur terre battue.
07:35 Je dois avoir une discussion avec lui.
07:37 Bien évidemment, là, c'est tout récent,
07:39 donc j'ai pas eu le temps de l'appeler,
07:41 mais j'aurai le temps de le voir et de discuter.
07:43 C'est pas du tout mon intention, aujourd'hui,
07:47 de faire jouer des joueurs sous contrainte.
07:50 Voilà, donc c'est une discussion poussée que j'aurai avec lui.
07:52 Et encore une fois, sur les Jeux olympiques,
07:55 il y a une inscription qui rentre en ligne de mire.
07:59 C'est eux qui s'inscrivent.
08:00 Voilà, s'il estime qu'il a aucune chance,
08:04 eh bien, on verra.
08:05 Donc j'aurai cette discussion avec lui.
08:08 Concernant le format de la Coupe des Liges,
08:10 vous me doutez, comme j'ai pu le dire,
08:13 il y a quelques minutes, que non,
08:14 j'étais pas forcément fan de cette nouvelle formule
08:17 depuis quelques années.
08:18 Rien ne remplace les home and away.
08:21 Voilà, on a encore ces home and away sur les premiers tours.
08:25 Je pense que c'est très important de pouvoir jouer,
08:29 si on arrive à jouer à la maison,
08:31 parce que ça permet aussi de faire la promotion de notre sport.
08:34 Quand ça a été enlevé, c'était une vraie déception.
08:36 Ensuite, effectivement, se réunir avec les capitaines,
08:38 essayer de voir ce qu'on peut faire.
08:40 Après, les décisions, elles nous appartiennent pas non plus.
08:42 Je sais qu'il y a forcément des discussions en cours,
08:46 mais à partir forcément de 2025,
08:48 on sait qu'à partir de 2024,
08:50 le calendrier est complètement établi.
08:53 Le président de l'ITF a été réélu.
08:55 Voilà, effectivement, je vais m'intéresser,
08:58 et on va essayer de s'intéresser de plus près
09:00 sur ce qu'il compte faire, effectivement, les prochaines années.
09:03 Aujourd'hui, les deux meilleurs joueurs de double français
09:05 ont quasiment 80 piges à eux deux.
09:08 Ils prévoient plus ou moins de jouer ensemble
09:12 en début de saison dans l'optique des Jeux.
09:13 Et derrière, t'as pas beaucoup de spécialistes.
09:15 T'as une paire de spécialistes, Reboul Doumbia,
09:19 qui est dans les 15 meilleures paires mondiales,
09:21 et qui a jamais été aujourd'hui associée à un rassemblement,
09:23 un regroupement fédéral particulier.
09:26 Est-ce que t'as l'intention de créer un pool double
09:31 et de faire des rassemblements ?
09:33 Comment tu comptes gérer cette relève éventuelle ?
09:37 Ouais, on verra.
09:39 C'est encore un peu tôt, effectivement, pour en discuter.
09:41 C'est vrai que Nicolas et Edouard, c'est pas les plus jeunes.
09:44 Nicolas a mon âge, donc on n'est pas tous jeunes.
09:48 Effectivement, y a pas vraiment de spécialistes de double derrière.
09:53 Oui, à voir.
09:54 C'est pour ça qu'il faut pousser ce sujet un peu plus loin,
09:57 voir s'il y a une école de double à mettre en place ou pas.
10:01 Je sais qu'il y a des choses qui ont été mises en place
10:02 aussi pour les plus jeunes.
10:04 Voilà, c'est pour ça que je parlais d'accompagnement.
10:09 Essayer d'accompagner certains joueurs en vue des Jeux olympiques.
10:12 Aussi inciter, et c'est important, c'est à eux de prendre la responsabilité,
10:16 d'inciter les joueurs de simple à jouer de plus en plus le double.
10:19 Parce qu'on sait que ce point est souvent crucial lors des rencontres.
10:23 Aujourd'hui, s'il y a un joueur de double qui est baissé,
10:24 il faut qu'on puisse avoir une alternative.
10:28 Et on a beaucoup plus de chances d'être productifs
10:32 et si les joueurs de simple arrivent à y jouer le plus régulièrement durant l'année.
10:36 Donc c'est à nous de leur faire passer ce message-là,
10:40 d'essayer de les faire jouer ensemble.
10:43 Ensuite, c'est aussi eux les seuls responsables.
10:45 C'est eux qui décident effectivement s'ils veulent jouer ou pas.
10:48 Mais en tout cas, j'aurais cette discussion avec eux.
10:51 Et on les a déjà depuis quelque temps.
10:54 – Je ne sais pas, on ne doit pas être nombreux à t'avoir vu ce jour de 2002 à Bercy.
11:00 Je voudrais savoir, est-ce que ce serait un petit pied de nez,
11:03 une revanche personnelle de pouvoir soulever à nouveau le saladier ?
11:07 Quel rapport tu entretiens avec ce saladier d'argent
11:09 alors que tu l'avais approché du doigt il y a combien de temps ?
11:14 – Merci Eric, tu vas encore remuer le couteau.
11:18 [Rires]
11:20 La Coupe Davis a toujours représenté énormément de choses pour moi.
11:25 C'est vrai, aujourd'hui, pourquoi j'ai joué au tennis,
11:28 c'est pour la Coupe Davis, pour Roland-Garros.
11:31 J'ai un souvenir qui est très fort.
11:33 J'avais assisté à une rencontre des Français,
11:38 c'était contre les Hongrois, semble à Besançon.
11:41 J'avais 12 ans, j'avais discuté avec Arnaud Böttch à la fin de la rencontre.
11:46 Et depuis ce jour-là, j'ai eu envie de jouer pour l'équipe de France.
11:49 C'est ce qui m'a donné envie de jouer.
11:51 J'ai toujours eu un lien très fort avec cette compétition.
11:57 Oui, tu pars de 2002, ce serait un pied de nez.
12:01 Oui et non, ce n'est pas pour ça qu'aujourd'hui,
12:03 j'ai postulé capitaine pour prendre une revanche sur quoi que ce soit.
12:09 Bien évidemment, je serais fier qu'on puisse à nouveau soulever ce saladier d'argent.
12:15 Même si on le sait tous, le format est bien différent par rapport au passé.
12:20 Mais j'ai vécu des moments qui ont été très intenses lors de ces rencontres.
12:27 Des moments très difficiles, comme en 2002, je n'ai pas à le cacher.
12:33 Mais aussi des moments très joyeux
12:35 où j'avais pu apporter le point de la victoire chez moi à Strasbourg.
12:39 Ou quand j'avais battu Carlos Moyar en Espagne chez lui à Alicante.
12:44 J'ai toujours eu quelque chose de très fort avec cette compétition.
12:51 Je suis d'autant plus fier aujourd'hui d'être capitaine de cette équipe.

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