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Pour les 105 ans de la fin de la Première Guerre mondiale, les élèves de l'IPES Tournai ont passé 3 jours en immersion dans des lieux de mémoire symboliques.

#Hainaut #ProvinceDeHainaut #çacestlaprovince #WorldWar #Armistice
Transcription
00:00 Salut, c'est Dans la Poche.
00:03 Aujourd'hui, on se mouille pour fêter un anniversaire, mais pas n'importe lequel,
00:08 105 ans déjà que la Grande Guerre s'est terminée.
00:11 L'histoire et la mémoire sont souvent opposées.
00:23 On considère que l'histoire est scientifique et objective, tandis que la mémoire est subjective
00:29 et collective.
00:31 Par contre, pour celles et ceux qui ont des trous de mémoire ou qui ont la mémoire courte,
00:35 j'aimerais vous dire que le devoir de mémoire est un excellent remède.
00:39 C'est Dans la Poche, on vous délivre tout de suite la posologie.
00:41 Quand on voit l'actualité d'aujourd'hui, je pense qu'il est nécessaire que nos jeunes
01:10 apprennent ce qui s'est passé dans notre pays pour éviter les mêmes bêtises.
01:14 Nous estimons très très important que les jeunes entretiennent le devoir de mémoire
01:25 pour éviter que des atrocités telles qu'elles ont eu lieu pendant la Première Guerre mondiale
01:30 ne se reproduisent.
01:31 Et nous estimons que l'éducation doit se faire d'abord chez les jeunes pour qu'ils
01:35 éduquent plus tard leurs enfants à des valeurs humaines telles que nous devrions toutes les
01:40 retrouver à l'époque actuelle.
01:41 C'est important parce qu'on est dans les jours qui précèdent la grande commémoration
01:54 du 11 novembre qui représente quand même la fin de la Première Guerre mondiale.
01:58 Donc on a décidé de venir avec des jeunes, on le fait chaque année quasiment, de venir
02:02 avec des jeunes sur les sites principaux de la Première Guerre mondiale.
02:05 On pourrait croire que la guerre 14-18 fait partie maintenant de l'histoire, qu'on est
02:10 peut-être plus proche de la seconde, mais pas vraiment.
02:13 En fait les deux guerres sont clairement liées.
02:15 C'est la mauvaise gestion de la fin de la première qui amène la deuxième.
02:19 Et si on veut comprendre les racines de ce qu'était le nazisme et de ce qu'est aujourd'hui
02:23 encore certains extrémismes, il faut commencer par ici.
02:26 Alors est-ce que notre armée était une armée qui était équipée que pour résister à
02:32 une armée super puissante comme l'était l'armée allemande à l'époque ?
02:36 Ça frappe les jeunes beaucoup plus fort quand ils sont sur les lieux même où les drames
02:41 se sont passés.
02:42 Ils comprennent mieux.
02:43 C'est important de venir sur place.
03:00 Comment on voit les choses, les anciens objets.
03:04 J'aime bien parce que j'apprends beaucoup de choses et je trouve que c'est quand même
03:07 important de savoir ça, tout ce qui s'est passé avant nous.
03:13 Comment les gens se faisaient tuer, comme le gaz.
03:17 Être ici dans les boyaux de la mort ça rend ça plus humain et on peut un peu essayer
03:23 de se mettre à la place des soldats.
03:24 Vraiment ça aide à se rendre compte de la réalité des choses.
03:30 Comprendre ce qui s'est passé avant ça aide aussi à comprendre ce qui se passe aujourd'hui.
03:33 Se souvenir d'eux pour ce qu'ils ont fait pour nous parce que sinon on serait en guerre.
03:38 Quand on a parlé dès la première guerre mondiale, là tout de suite ils ont accroché.
03:41 C'est "ah oui madame on n'en parle pas assez".
03:42 Donc même eux sont en demande parce que finalement en histoire on parle beaucoup plus du passé,
03:48 de la préhistoire en première, de l'Egypte mais pas de l'histoire récente.
03:52 Et c'est vrai que ça leur manque aussi de ne pas avoir cette histoire qui est finalement
03:56 plus proche d'eux.
03:57 Le front belge c'est quand même assez spectaculaire.
04:23 La Belgique a été envahie en très peu de temps, comme en 1940 d'ailleurs.
04:28 Et le West-Ouk, la partie conservée ici derrière l'Isère est restée quatre ans intacte.
04:36 C'est un tout petit morceau de pays, de nos 30 000 km², un tout petit morceau qui est
04:41 resté inoccupé.
04:43 Donc la Belgique est parvenue à défendre le secteur ici pendant quatre ans.
04:47 Les Belges ont creusé un boyau dans la digue de l'Isère dans la direction du poste d'observation
04:54 allemand pour le reprendre.
04:57 Mais les Allemands ont aussi creusé un boyau dans la digue de l'Isère et sont arrivés
05:02 quelque part au milieu.
05:03 Et la ligne de front là a stabilisé.
05:06 Et c'est ce boyau belge qui est ici à côté de l'Isère dans la digue qui est pour presque
05:14 quatre ans a formé le vrai hot spot de l'armée belge.
05:18 Venez voir, venez visiter, venez vous rendre compte, surtout aujourd'hui avec la météo
05:22 que nous avons, le froid que nous avons, pour se rendre compte dans quelle vie nos ancêtres
05:27 ont vécu et ont dû se battre pour notre liberté.
05:30 Pendant la guerre, à peu près 250 militaires sont tombés ici, militaires belges sont tombés
05:37 ici dans ce boyau de la mort.
05:39 Et il y a un siècle et cent ans maintenant que c'est restauré et préservé par la défense
05:47 et maintenant par le World Heritage Institute pour le futur.
05:50 Le programme du deuxième jour, c'était la visite de trois cimetières militaires, un
05:58 britannique, un belge et un allemand pour voir la différence entre ces trois cimetières,
06:03 la différence de ce que faisaient les pays pour honorer leur mort.
06:08 L'importance de ce cimetière et tous les cimetières militaires d'ailleurs, ce sont
06:12 des derniers témoins.
06:13 Par exemple, il y a aussi l'ancien premier ministre de Luxembourg, Claude Juncker, qui
06:18 avait dit une fois à ses collègues européens que si quelqu'un doutait de l'importance
06:22 de l'Union Européenne, il devait simplement aller visiter un cimetière militaire pour
06:27 comprendre bien la valeur de la paix.
06:29 Je vais regarder 21 ans là.
06:31 20 ans, vous voyez, ils sont jeunes.
06:33 Moi pour les soldats, j'aurais cette pensée là, parce que c'est une pensée que j'aurais
06:38 dit, ils ont fait ça pour nous, pour nous sauver.
06:42 Alors remercions leur bravoure, leur courage, de leur intensité dans la bataille.
06:49 Ça, c'est ma pensée.
06:51 C'est ma pensée pour les soldats qui ont perdu la vie.
06:56 L'Orio qui se retrouve dans l'autre côté du cimetière, il est né en France, en Légozli.
07:02 Il est donc dans l'offensive finale, à 14 octobre 1918.
07:08 Il est tombé à plus ou moins 15 kilomètres d'ici, dans la bataille de Mursleder.
07:14 Ce qui est important de lui, pourquoi il a reçu la déclaration, c'est parce qu'il
07:18 n'était même pas prévu de participer à l'offensive.
07:21 Il était tellement malade qu'il était décédé la veille de l'offensive, de lui
07:25 ramener à l'hôpital.
07:26 Il voulait absolument rester avec ses camarades, il voulait absolument participer à l'offensive
07:32 et donc il est parti avec eux.
07:36 Il a battu avec ses camarades pendant toute la journée avant de tomber le soir du 14 octobre.
07:44 En criant à ses camarades, continuez les amis en avant.
07:51 À la Noël 1914, on est quand même encore au début de la première guerre mondiale.
08:01 On n'est pas encore en pleine haine après 4 ans d'essoufflement.
08:04 Les soldats ont fait preuve d'humanité tout simplement en sortant des tranchées,
08:09 en sympathisant tant que bien se peut, en faisant un petit match de football.
08:14 Mais ça permettait aussi aux supporters allemands, aux supporters britanniques ou alliés d'aller
08:18 un petit peu constater l'état des tranchées des adversaires pour voir si on était mieux
08:23 confortablement installé que l'adversaire.
08:26 C'est aussi une petite stratégie qui avait été mise en place.
08:28 C'est un match qui a eu lieu durant la Noël 1914.
08:31 Les soldats des deux camps se sont mis d'accord pour faire la paix quelques temps et pouvoir
08:38 passer du bon temps ensemble, en sorte de profiter un peu des festivités.
08:40 Il y a plusieurs matchs de foot qui sont joués et on va rejouer un match au même endroit.
08:46 Mettre en avant cette fraternité entre différents élèves issus de différents milieux, de
08:53 différents âges, des élèves qui ont entre 12 ans et 18 ans et qui vont symboliser,
08:58 parce que c'est tout un symbole, 105 ans après, ces différentes tensions, mais de
09:05 manière ludique pour commémorer tout simplement un match de football qui était quand même
09:10 un moment exceptionnel d'humanité.
09:12 Ces professeurs, comme je vous l'expliquais, se sont investis de A à Z pour organiser
09:20 ce séjour.
09:21 Les élèves étaient demandeurs et leur comportement est absolument exemplaire.
09:26 Et donc cette expérience est vraiment à y réitérer.
09:28 On peut lutter contre la guerre par le dialogue, la paix et l'éducation.
09:38 C'est avec ces citations de Malala Yousafi que l'on se quitte.
09:41 C'est dans la poche, c'est terminé.
09:42 A très bientôt pour d'autres aventures.
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