Extra local - 17/11/2023 - Jean-Pierre Jouyet, ancien secrétaire général de l’Elysée

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Jean-Pierre Jouyet, ancien secrétaire général de l’Elysée répond aux questions de Marie Brette et des journalistes de la presse régionale

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00:08 Bonjour, ravie de vous retrouver dans Extralocal.
00:10 Cette semaine, nous recevons Jean-Pierre Jouyé, l'ancien secrétaire général de l'Élysée sous François Hollande.
00:16 Extralocal, c'est maintenant.
00:18 [Musique]
00:33 Bonjour Jean-Pierre Jouyé.
00:35 Merci d'être avec nous dans Extralocal, de vous accueillir pour la première fois, pour évoquer votre dernier ouvrage.
00:41 Vous êtes assez prolixe en ce moment, votre troisième dernier en trois ans.
00:45 Est-ce bien nécessaire, monsieur le ministre, aux éditions Albin Michel, dont on va bien sûr parler et commenter,
00:51 ainsi que l'actualité avec nos éditorialistes des régions qui nous accompagnent aujourd'hui ?
00:55 Alors, je vous les présente. Il s'agit cette semaine de Luc Bourianne, rédacteur en chef à La Nouvelle République,
01:00 qui représente ici le centre-valle de Loire et la Nouvelle-Aquitaine.
01:03 Bonjour Luc. Bonjour Marie.
01:05 Bonjour Monsieur Jouyé. Bon retour parmi nous. Bonjour.
01:07 Bon retour également à Claire Stenlène, qui est une habituée ici journaliste au Télégramme et qui représente la Bretagne.
01:13 Bonjour Marie. Bonjour Monsieur Jouyé.
01:15 Voilà. Bonjour Claire.
01:17 Et à côté d'elle, Julien Rousset, qui ne représente pas la Bretagne, pourtant on dirait,
01:22 qui est journaliste à Sud-Ouest et qui représente ici la Nouvelle-Aquitaine.
01:25 Bonjour Marie. Bonjour Monsieur Jouyé.
01:27 Voilà, des nouvelles régions représentées. On va en reparler, les régions.
01:31 Comme d'habitude, on commence par un petit questionnaire de Proust pour mieux vous connaître, même si beaucoup d'entre nous vous connaissent.
01:36 Allez, et c'est Luc qui pose la première question du questionnaire de Proust.
01:40 Oui, vous venez d'écrire un livre, donc on a envie, pour mieux vous connaître, de savoir quel livre vous avez, au cours de votre vie, le plus relu,
01:46 ou celui que vous auriez le plus envie de relire actuellement.
01:49 De...
01:51 Toutes, de littérature ou d'essais.
01:53 Ou votre livre de chevet.
01:54 Que peu importe.
01:55 Votre livre de chevet.
01:56 Ce que je préfère relire, c'est les écrivains du 19e siècle.
02:05 Tant Balzac qu'Alexandre Dumas. Vous voyez, là, j'ai fini il y a deux jours un des moins connus romans d'Alexandre Dumas,
02:15 qui est "Le chevalier de Maison Rouge".
02:18 "De Maison Rouge".
02:20 Claire Stenlen, deuxième question du questionnaire de Proust.
02:23 Alors, vous citez Napoléon en ouverture de votre livre, en disant "les lois claires sont souvent un chaos dans l'application".
02:29 Et la question que je voulais vous poser, c'était, quelle est la loi emblématique qui a été votée et qui vous paraît la plus importante ?
02:36 La loi qui me paraît, moi, la plus importante, ayant été votée, c'est la loi qui concerne l'abolition de la peine de mort.
02:48 Vous vous présentez dans le livre comme un bon catholique de gauche.
02:51 Vous avez servi des exécutifs de droite et des exécutifs de gauche.
02:54 Vous avez été assez proche de Nicolas Sarkozy, très proche de François Hollande.
02:57 Pour clarifier un peu votre ancrage idéologique, on voulait savoir,
03:00 quelle est la personnalité politique dont la rencontre a vraiment façonné votre cheminement idéologique ?
03:07 La personnalité politique qui m'a le plus façonné, c'est François Hollande, incontestablement.
03:16 La légende dit que vous auriez échangé vos places à Léna. Est-ce que c'est vrai ?
03:19 C'est vrai.
03:21 Vous lui avez laissé votre place ?
03:23 Voilà, c'est lui qui m'a laissé la sienne.
03:25 C'est lui qui vous a laissé la sienne ?
03:27 Voilà, mais c'est incontestablement ce qui m'a le plus impressionné.
03:32 À côté de cela, j'ai un immense respect, je vous parle des personnalités politiques modernes,
03:42 pour Georges Pompidou, parce que je considère qu'il a beaucoup fait pour la modernisation de la France.
03:51 Et j'ai eu de très bonnes relations aussi avec Jacques Chirac.
03:57 Et vous vous considérez comme social-démocrate ?
04:00 Je me considère comme, l'on dit, plutôt du centre-gauche.
04:06 Je suis un pragmatique, je représente une région que vous ne représentez pas ici, la Normandie.
04:16 Ah ben si, justement, ça allait être ma dernière question. C'est toujours ma question traditionnelle, votre région de prédilection, la Normandie.
04:22 Et donc, non, je suis beaucoup plus pragmatique qu'idéologue.
04:26 J'aime rencontrer des personnalités politiques.
04:30 Parmi les personnalités politiques, vous avez beaucoup évoqué Nicolas Sarkozy, mais là vous ne l'avez pas cité.
04:37 Non, mais j'ai eu avec Nicolas Sarkozy de très bonnes relations.
04:43 Nous sommes toujours en contact.
04:46 Et son pragmatisme, et ce qu'il a fait également au niveau européen, au niveau de la sécurité en France, au niveau international,
05:00 on connaît qu'il a quand même fait beaucoup de choses.
05:05 Alors avant de passer à notre autre figure imposée, ici, c'est la question cash, on revient sur votre région de cœur, enfin votre région ancestrale, c'est la Normandie.
05:15 Quelle est votre spécialité culinaire préférée ? Camembert ?
05:18 C'est très certainement les fromages normands, le Livaro, le Camembert, mais j'aime aussi beaucoup l'andouille de Vire.
05:27 Ah, l'andouille de Vire. Et vous aimez aussi bien, au moins quand même, le millefeuille et la lasagne.
05:31 Exactement.
05:32 Hein, ça aussi c'est un peu un digeste.
05:34 Oui, oui, oui.
05:35 On va en parler. Allez, question cash.
05:37 Et le calva.
05:39 Et le calva. Allez, on rentre dans le vif du sujet.
05:43 La question cash, la question qu'on a envie de vous poser c'est, est-ce bien nécessaire, monsieur Jouyet ?
05:48 Parce que, en lisant votre livre, qui est un livre de contrition, de "Repentir d'un servant de l'État",
05:54 est-ce que vous étiez un fonctionnaire surnuméraire, comme on disait dans les romans de Balzac ?
06:00 Je ne crois pas avoir été un fonctionnaire surnuméraire, c'est-à-dire que j'ai toujours occupé pleinement les responsabilités que l'on m'a données.
06:11 Et je suis là compte tenu des mérites que j'ai eus durant mon existence.
06:23 Mais vous faites un mea culpa, quand même, pendant ce livre.
06:25 Je fais un mea culpa, j'allais dire, individuel et collectif.
06:29 C'est parce que j'ai essentiellement travaillé dans l'administration centrale et dans des cabinets ministériels,
06:38 que ce soit à Matignon, que ce soit à l'Élysée, que ce soit également à l'industrie, j'ai toujours travaillé au niveau central.
06:50 Donc je fais un mea culpa pour tous ceux qui ont été soit directeurs d'administration centrale,
06:56 soit qui ont travaillé auprès de ministres, de présidents ou de premiers ministres,
07:03 ce qui est mon cas, plus travaillé à la Commission européenne.
07:06 Parce que c'est vrai que là, on regardait beaucoup plus tout ce qui se passait au niveau des administrations centrales,
07:16 et que l'on regardait beaucoup moins ce qui était l'application de ce que l'on décidait ou de ce qui était fait ou voté.
07:26 - Luc ? - Oui, dans ce livre qui est quand même plutôt critique,
07:30 on a envie quand même de savoir, à quel moment dans votre carrière vous vous êtes senti le plus utile, le plus décisif ?
07:36 Est-ce que c'est quand on est au gouvernement, sous Nicolas Sarkozy, vous étiez secrétaire d'État aux Affaires européennes,
07:41 ou est-ce que c'est quand on est à l'Élysée, secrétaire général, ou ailleurs dans la haute administration ?
07:45 - Ou au Trésor ? - Au Trésor, voilà.
07:47 - Eh bien, il y a... Effectivement, c'est une très bonne question.
07:52 Je me suis senti le plus utile sans doute à la direction du Trésor.
07:58 Et également lorsque j'ai occupé des fonctions comme régulateur de l'Autorité des marchés financiers,
08:06 ainsi que lorsque j'ai été conseiller à Maitignon. Voilà.
08:10 - Pourtant au Trésor, vous dites que vous demandez à chaque fois une enveloppe supplémentaire,
08:13 parce que "demandez moins", ce serait considéré comme une faute politique.
08:17 Et on se dit qu'aujourd'hui, est-ce que ce serait toujours le cas ?
08:20 Est-ce que c'est... Le seul but, c'est de demander toujours une enveloppe supplémentaire ?
08:24 - Non, ce n'est pas le seul but. Je l'ai cité parce que ce que je veux montrer,
08:28 c'est que vous avez en France beaucoup de dépenses publiques.
08:32 C'est près de 60 % de la richesse nationale, quand même.
08:36 C'est le plus élevé dans le monde européen.
08:40 Et que la signification du pouvoir, que ce soit pour les ministres ou que ce soit pour les hauts fonctionnaires,
08:47 c'est de ne pas voir le budget diminuer et de ne pas voir ses effectifs diminuer.
08:53 Et ça, c'est un symbole du pouvoir et c'est un problème que l'on a en ce qui concerne les réformes de l'État.
09:01 - Un problème typiquement français. Il faut rappeler quand même le contenu de ce livre
09:05 qui est quand même à charge contre ce système monarchique et étatique, ce millefeuille dont on parlait.
09:12 Et cette gaffe J ? Julien ?
09:15 - Oui. Par exemple, vous estimez le coût de l'actuel gouvernement à 174 millions d'euros,
09:20 si j'ai bien noté. Le gouvernement d'Elisabeth Borne, 42 ministres,
09:26 à peu près 3 000 personnes qui travaillent pour le gouvernement.
09:30 - Le gouvernement et Élysée. - Et le gouvernement et Élysée.
09:33 - Le plus cher de la Ve République. - Le plus cher de la Ve République.
09:36 Vous décrivez qu'Emmanuel Macron avait pourtant promis une forme de sobriété en 2017.
09:41 Il n'était pas le premier à faire cette promesse qui n'est jamais tenue.
09:44 Comment vous expliquez finalement que ça paraisse si difficile politiquement
09:48 de restreindre le nombre de ministres et le nombre de conseillers dans les cabinets
09:52 et le train de vie de l'exécutif ?
09:55 - Vous avez tout à fait raison. C'est difficile et c'est parce que, là aussi,
10:02 en France, nous avons un système qui est très centralisé.
10:06 Et en même temps, on veut s'occuper de tout.
10:10 Donc, vous n'avez plus là de 40 ministres qui sont chargés de suivre,
10:15 j'allais dire, à peu près tous les détails de notre vie,
10:23 mais qui n'ont pas, bien sûr, les moyens et tout.
10:27 Lorsque vous êtes nommé secrétaire d'Etat à l'enfance,
10:31 par exemple, vous n'avez aucune administration de l'enfance.
10:34 Il faut donc se constituer des équipes,
10:37 intervenir auprès du garde des Sceaux,
10:40 intervenir auprès du ministre de l'Education nationale,
10:43 intervenir auprès du ministre de l'Intérieur en ce qui concerne la protection des mineurs.
10:48 Donc, nous avons toujours cette...
10:53 J'allais dire cette nature à multiplier les tâches ministérielles.
10:59 Premier point.
11:01 Le second point, c'est que, véritablement,
11:05 les présidents, et quels que soient les présidents,
11:10 veulent aussi que toutes les sensibilités soient représentées
11:16 et pour cela, forment de larges gouvernements.
11:19 Troisièmement, on a une tendance, et je l'ai vécu,
11:23 à avoir toujours des cabinets ministériels extrêmement nombreux.
11:28 Et là, Emmanuel Macron, qui voulait les réduire de 5 à 10 au début de son premier quinquennat,
11:33 n'y a pas réussi, et on retrouve tout ce qui est l'habitude française,
11:37 d'avoir des cabinets ministériels extrêmement nombreux,
11:40 et là aussi, c'est une exception européenne.
11:43 - C'est une énorme gabegie, quand même.
11:45 Quand on vous lit, c'est terrible.
11:47 - Et vous reconnaissez y avoir contribué.
11:49 - Oui.
11:50 - C'est vrai que cette lucidité arrive un peu tard.
11:53 - Cette lucidité sur la réforme de l'Etat
11:56 et sur le fait qu'il fallait quand même moins centraliser notre Etat
12:02 et faire en sorte que ce soit plus transversal, plus mobile,
12:07 qu'il y ait moins de départements ministériels et tout,
12:10 je l'ai quand même ressenti auparavant.
12:12 Je l'ai ressenti en 2005-2007, à l'époque où j'ai connu Emmanuel Macron
12:19 et lorsque j'étais à l'inspection des finances,
12:22 et c'est là où je me suis dit qu'il serait important
12:25 d'avoir une personnalité forte et un ministre fort
12:28 qui soit en charge de la réforme de l'Etat.
12:31 Donc je l'ai ressenti.
12:33 Et après, j'ai voulu témoigner de ce que j'avais vécu
12:38 dans ces différentes arcanes du pouvoir.
12:42 - Vous faites clairement partie du camp des déçus d'Emmanuel Macron.
12:48 - Je considère que c'est beaucoup plus compliqué que cela.
12:53 Durant le premier quinquennat, il faut considérer
12:57 que c'est le président de la République qui a eu le plus de crises à gérer
13:02 en ce qui concerne les Gilets jaunes, en ce qui concerne le Covid,
13:08 et après, c'est sans doute lui qui a eu les crises internationales
13:12 aussi les plus dures à gérer.
13:14 Je ne reviens pas sur le Moyen-Orient,
13:18 mais enfin avec l'invasion de l'Ukraine et autres.
13:21 Donc il faut bien voir qu'il a aussi
13:24 ses activités internationales extrêmement fortes.
13:28 Le problème, c'est qu'il devrait, à mon avis,
13:33 s'entourer de, avec sans doute moins de ministres,
13:37 mais enfin des ministres qui soient plus incarnés
13:41 auprès de la population française qui n'en connaît pas le quart.
13:45 Et encore, je suis gentil.
13:47 - Et puis il y a tous les bénéfices qui vont avec,
13:49 les gardes du cœur, la sécurité, tous les avantages de la fonction.
13:53 - Bien sûr, vous avez un coup...
13:55 - Donc là aussi, on pourrait faire un peu plus de simplification.
13:57 Ça, c'est l'autre mot qui apparaît beaucoup.
13:59 Il y a le millefeuille, les lasagnes, la lasagne,
14:01 et puis la simplification.
14:03 Bruno Le Maire, qui était en Touraine, l'a également utilisé.
14:06 Écoutez-le.
14:07 - Il y a des choses, comme je l'ai ressenti après deux heures d'échange ici,
14:11 beaucoup d'entrepreneurs n'en peuvent plus.
14:14 Ils n'en peuvent plus de la complexité, ils n'en peuvent plus des délais,
14:17 ils n'en peuvent plus de la suspicion à leur égard,
14:20 ils n'en peuvent plus d'avoir toujours plus de normes,
14:22 toujours plus de règles, mais c'est notre rôle d'entendre ces réactions
14:26 et d'apporter des réponses.
14:28 - Voilà, parce que c'est aussi le cas dans le privé, on l'entend.
14:32 - Oui, parce que...
14:33 - C'est un mal français.
14:35 - Vous en parlez beaucoup.
14:37 - Oui, c'est un mal français, c'est-à-dire que nous dépensons beaucoup,
14:44 mais au lieu de dépenser pour investir ou pour améliorer ou pour produire,
14:50 nous investissons sur le fonctionnement.
14:53 Et vous n'avez pas seulement un problème de fonctionnement de l'Etat,
14:59 vous avez aussi un problème, moi je le vois bien maintenant,
15:02 étant davantage dans le privé,
15:04 vous avez aussi un problème de fonctionnement des entreprises,
15:07 parce que les entreprises, vous regarderez,
15:10 ont davantage maintenant de secrétariats généraux,
15:14 de responsables en charge des relations avec l'administration...
15:18 - Il y a aussi un problème de décision.
15:20 Vous regrettez la fermeture de Fessenheim ?
15:23 - Oui.
15:24 - Sous le mandat de François Hollande.
15:26 - J'ai toujours été contre.
15:28 François Hollande et Emmanuel Macron, ça s'est fait sur les deux quinquennats.
15:34 J'ai toujours été contre, j'ai toujours défendu le nucléaire
15:37 depuis le début de ma carrière.
15:39 - Sur le temps long, c'est-à-dire que tout ce que vous décrivez,
15:43 et vous le dites plusieurs fois dans l'ouvrage,
15:45 c'est qu'un gouvernement défait ce qu'a fait le précédent,
15:48 quelle solution y a-t-il ?
15:50 Est-ce que par exemple le quinquennat était une erreur ?
15:53 - C'est difficile.
15:56 Moi, je pense que le quinquennat est effectivement une erreur.
16:02 Parce que cela raccourcit les mandats des présidents,
16:06 qu'en règle générale, quand vous voulez réformer le pays
16:10 et quand vous voulez faire des réformes importantes,
16:12 il faut les faire dès le début de votre mandat,
16:15 qu'après vous n'avez plus assez de temps
16:18 et que durant le quinquennat, les gouvernements changent
16:21 plus souvent qu'auparavant.
16:23 Je reprends l'exemple de Pompidou et de De Gaulle.
16:26 Vous pouvez regarder, ça n'a rien à voir avec ce qui existait
16:29 il y a 30 ans en termes de stabilité ou même sous François Mitterrand.
16:33 - On parlait de François Hollande.
16:35 On va parler d'actualité aussi un petit peu.
16:38 L'actualité, il y a une semaine, et encore on en parlait hier,
16:41 c'était cette grande marche républicaine contre l'antisémitisme.
16:45 On se souvient de François Hollande
16:48 dans la grande marche après les attentats de Charlie Hebdo,
16:52 c'était en janvier 2015,
16:54 qui était une marche républicaine, là pour le coup.
16:57 Emmanuel Macron s'est justifié, s'est expliqué
17:00 sur sa non-présence, sur son absence.
17:03 C'est un débat qui ne devrait pas avoir lieu.
17:05 Vous êtes d'accord avec lui ?
17:07 - Je crois que ce n'est pas la même marche
17:12 que celle qui a eu lieu après Charlie Hebdo.
17:14 Après Charlie Hebdo, vous avez eu une marche
17:16 qui était internationale,
17:18 et vous aviez un nombre de chefs d'Etat
17:20 qui étaient extrêmement importants.
17:22 La marche de dimanche, à laquelle j'ai participé,
17:27 était une marche nationale et tout,
17:32 et là, ça dépend, pour moi, vraiment de la conscience
17:36 du président de la République.
17:38 Il pouvait y être, il pouvait ne pas y être,
17:40 ça, c'est sa propre décision, mais il a soutenu cette marche,
17:43 et comme vous l'avez vu, il a eu des déclarations...
17:45 - Est-ce qu'il aurait dû y aller, selon vous ?
17:47 - Comment ?
17:48 - Est-ce qu'il aurait dû y aller ?
17:50 - Vous avez un argument pour que ce soit été
17:52 un symbole extrêmement fort s'il y avait été.
17:56 Après, d'un autre côté, vous avez tout ce qui concerne
17:59 la sécurité et tout ce qui peut arriver
18:02 dans le cadre d'une manifestation
18:05 par rapport à la fonction présidentielle.
18:07 - Une autre question sur l'actualité ?
18:09 - Peut-être en rebond par rapport à cette marche.
18:13 Vous avez été secrétaire d'Etat aux Affaires européennes.
18:15 L'Europe a beaucoup de mal à avoir une position cohérente
18:18 sur ce qui se passe au Proche-Orient,
18:19 contrairement à l'Ukraine, où finalement,
18:21 il y avait une position peut-être plus lisible.
18:23 Vous le déplorez ?
18:25 - Ce que je déplore, c'est que nous n'avons pas,
18:30 effectivement, une influence qui est aussi forte
18:36 qu'elle a été, et notamment en ce qui concerne
18:39 le Moyen-Orient, et que les positions sont plus difficiles
18:44 à harmoniser au niveau européen.
18:48 - C'est un euphémisme.
18:49 - Et ça, on le ressent.
18:50 - C'est un euphémisme entre la position allemande
18:52 et la position française. Il y a un goût.
18:54 - Oui, mais là, je plaide pour ce que j'ai connu
19:00 dans ma vie professionnelle.
19:04 Vous avez toujours eu une position française
19:07 qui a été une position d'équilibre entre Israël,
19:10 la Palestine et les pays arabes, et favorable aux deux États.
19:16 Vous avez toujours eu ça, et ça, c'est la position
19:19 française traditionnelle, et le président
19:21 de la République actuelle n'y déroge pas.
19:23 - Allez, on va continuer à évoquer l'actualité nationale
19:26 vue par le prisme des régions, et par le vôtre.
19:29 Allez, c'est la première partie Extra.
19:32 Et tout d'abord, voici un tour d'horizon en images
19:40 et en régions de Roselyne-Pagès.
19:43 C'est notre territoire hebdo, et ça souffle.
19:46 - Brigitte avait chaussé ses bottes, mais pas son mari.
19:55 Côté annonce, en revanche, le président a voulu
19:58 montrer ses bottes de cette lieu pour agir vite,
20:02 avec un fonds d'urgence de 50 millions d'euros
20:05 pour les collectivités sinistrées des Hauts-de-France.
20:08 - Dès cet après-midi, l'ensemble des communes
20:11 du département qui en ont fait la demande, un peu plus de 230,
20:14 seront classées en catastrophe naturelle,
20:17 ainsi qu'une trentaine de communes du département du Nord.
20:21 - A Blindeck, la plupart des agriculteurs ont tout perdu
20:24 dans ces inondations.
20:26 - Le chauffeur, vous l'aviez fini ? - Oui.
20:29 - Aujourd'hui, il va nous servir au même titre que M. Boyoul.
20:33 - Emmanuel Macron leur a promis un fonds d'accompagnement spécifique.
20:37 - Il y a deux choses qu'on va faire.
20:40 C'est, comme je disais, curage et dragage.
20:43 - En milieu de semaine, beaucoup de cours d'eau
20:46 restaient en vigilance rouge, nécessitant l'usage
20:49 d'aéroglisseurs pour les opérations de sauvetage.
20:52 ...
20:55 - Bienvenue en Albanie.
20:58 Matelas, couverture, produits d'hygiène et repas chauds,
21:01 tout est prêt pour accueillir 5 familles sans domicile fixe.
21:04 Sauf qu'ici, c'est un député qui joue les hôtes,
21:07 au sein même de sa permanence.
21:10 Un coup de com' pour la bonne cause.
21:13 - C'est une manière d'interpeller les pouvoirs publics,
21:16 l'Etat, le gouvernement, sur une situation inacceptable.
21:19 - Aucun enfant ne doit pouvoir dormir dans la rue.
21:22 C'est une question d'honneur.
21:25 Aujourd'hui, il n'y a pas d'hébergement d'urgence.
21:28 Tous les amendements qui étaient proposés pour augmenter
21:31 le nombre de places d'accueil d'urgence ont été rejetés.
21:34 C'est cette situation qu'il faut dénoncer.
21:37 - A Tours, une quarantaine d'enfants ne dispose pas
21:40 de solution d'hébergement, selon le collectif
21:43 Pas d'enfants à la rue.
21:46 - Le nombre de bénéficiaires est en augmentation.
21:49 - Ce chiffre est en augmentation.
21:52 On voit des nouveaux profils de bénéficiaires,
21:55 des personnes qui travaillent, qui ont des CDD,
21:58 et qui viennent à l'aide alimentaire.
22:01 - Plus de bénéficiaires, moins de dons.
22:04 Difficile pour les bénévoles de cet entrepôt girondin
22:07 de maintenir le nombre de paniers à distribuer.
22:10 - Il nous manque environ 250-300 bénévoles.
22:13 Si il nous manque des bénévoles, on sera obligé
22:16 de dire à ces magasins qu'on ne peut pas collecter chez eux.
22:19 C'est un manque de tonnes de marchandises qui vont rentrer
22:22 dans les dépôts de la banque alimentaire et qui vont
22:25 ne pas être distribuées à nos bénéficiaires.
22:28 - La grande collecte se tiendra les 24 et 25 novembre
22:31 avec un objectif national, récolter l'équivalent
22:34 de 20 millions de repas.
22:37 - Monsieur Jouyé, une réaction à ce sujet en particulier ?
22:40 - Non, mais je crois effectivement qu'il est important
22:43 que l'on prenne toutes les mesures pour aider les familles
22:46 qui ont été victimes de ces catastrophes naturelles.
22:49 Et deuxièmement, il y a des efforts qui sont faits
22:52 par les associations de la santé, par les associations
22:55 de la santé, par les associations de la santé,
22:58 qui ont été en mesure de faire des efforts
23:01 pour aider les familles qui ont été victimes
23:04 de ces catastrophes naturelles.
23:07 Donc, il y a des efforts là, vous voyez,
23:10 qui sont faits par l'État, mais on rajoute effectivement
23:13 de l'argent encore.
23:16 Et deuxièmement, des efforts qui sont faits
23:19 également par la région, parce que j'ai vu
23:22 que le président des régions de France
23:25 prenait en charge pour toutes les familles
23:28 tout ce qui était, je veux dire, le surcoût d'assurance
23:31 des membres du conseil d'administration de Covéa.
23:34 - Tout à fait, c'est pour ça que, voilà.
23:37 Et lorsque j'étais au Trésor, justement, aussi,
23:40 lorsqu'il y a eu les catastrophes naturelles
23:43 de 2000 et tout, c'est là où nous avons mis en place
23:46 des régimes d'assurance des catastrophes naturelles
23:49 qu'il faut sans doute renforcer et revoir aujourd'hui.
23:52 - Ce n'est pas le cas de la Bretagne, justement, en clair.
23:55 - Non, non, ce n'est pas le cas de la Bretagne.
23:58 Les gens seront catastrophes naturelles.
24:01 En revanche, ce n'est pas le cas en Bretagne.
24:04 Et puis, on voit les primes d'assurance qui explosent.
24:07 Tout ça, c'était sans doute pas prévisible,
24:10 ou en tout cas pas prévisible dans ces proportions aujourd'hui.
24:13 - Non, ce n'était pas prévisible dans ces proportions aujourd'hui.
24:16 Et il faut sans doute, là aussi, que nous voyons
24:19 le régime d'indemnisation des catastrophes naturelles.
24:22 Et comme vous le dites, je trouve qu'en Bretagne,
24:25 on devait également avoir des dispositifs de soutien.
24:32 Je veux dire, il y en a eu d'autres aussi dans le sud-ouest,
24:36 les Charens, et également en Normandie.
24:41 Donc, je crois que là, il fallait qu'il y ait un plan plus,
24:47 à mon avis, plus global.
24:49 - Il y a comme une sous-estimation de ce qui se passe
24:52 et de l'importance de ce qui se passe.
24:55 - Comment ?
24:56 - Il y a comme une sous-estimation de l'importance, vous voyez,
24:59 de l'éminence.
25:00 - Oui, c'est-à-dire, il y a une sous-estimation
25:03 de l'ensemble des dégâts et des transformations
25:06 qui existent sur la vie familiale et la vie professionnelle.
25:12 Et je ne vous parle pas des arrêts de travail
25:14 qui ont été nécessaires,
25:16 parce que les gens ne pouvaient plus non plus aller travailler.
25:20 - Pour quelqu'un qui s'inquiète dans votre ouvrage autant,
25:23 de l'endettement public, est-ce que quand on voit
25:25 ces différentes problématiques environnementales, sociétales,
25:29 où chaque fois on demande à l'Etat d'intervenir davantage,
25:32 est-ce qu'il n'y a pas un risque d'une gabegie de finances qui partent ?
25:36 - Vous voyez bien que là, ce que j'ai dit,
25:38 on dépense encore de l'argent supplémentaire,
25:41 vous allez en dépenser aussi, vous l'avez vu aujourd'hui,
25:44 sur toutes les conséquences sur le logement et tout cela.
25:47 Le problème, c'est que vous n'avez pas de recyclage
25:53 d'autres fonds en disant, voilà, on va en prendre là,
25:57 pour pouvoir en donner davantage
26:00 sur l'indemnisation des catastrophes naturelles.
26:02 - C'est un discours politique fort qu'il faudrait avoir,
26:04 ou des politiques volontaristes ?
26:06 Est-ce qu'il y a cette réponse-là, quelque part,
26:09 dans le paysage politique, à vos yeux ?
26:11 - À l'heure actuelle, non, puisqu'il n'y a qu'une addition de dépense
26:14 et qu'il n'y a pas de recyclage de ce qui peut être fait
26:18 entre les différentes administrations.
26:20 Là aussi, je vous le dis, je le dis dans mon livre,
26:23 vous avez une multiplication des administrations et des ministères,
26:26 et je vous l'ai dit, qui n'est pas justifiée.
26:29 - C'est le cas notamment sur la planification écologique.
26:31 - Et là, vous voyez, on a les catastrophes naturelles,
26:34 ça n'a pas été pris en compte, comme vous le dites,
26:36 on n'a pas vu ce qui allait se passer, ce que je peux comprendre,
26:41 mais quand ça se passait, vous avez vu qu'il a fallu
26:45 qu'il y ait une intervention du président de la République,
26:48 et pourtant, nous avons quand même 3 ou 4 structures
26:52 qui sont en charge de l'écologie et du climat,
26:55 et nous avons plus d'une vingtaine d'agences.
26:57 - Ah, vous dites ? - Je ne dis rien.
26:59 - Donc, on l'adhère. - Il y a sans doute que les agences
27:02 ont des moyens aussi d'indemniser les personnes.
27:07 - Vous l'expliquez, ça coûte très cher,
27:09 c'est justement sans efficacité, c'est même pire,
27:13 c'est moins efficace, en fait.
27:16 - C'est moins efficace que ce qui peut être des dispositifs,
27:22 effectivement, de prévention ou de suivi, je veux dire,
27:28 quotidien de ces catastrophes qui ont eu lieu.
27:33 - Alors, vous dites que, vous venez de nous dire
27:35 qu'il n'y a pas de réponse politique.
27:37 Dans le paysage politique actuel à cette problématique,
27:39 dans votre livre, vous dites que les présidents de la République
27:42 sont tous plus ou moins désintéressés de cette question
27:44 de la réforme de l'État qui est compliquée à porter.
27:46 Nicolas Sarkozy a fait la révision des politiques publiques en 2008.
27:50 Nous, on a tous vu, journalistes sur le terrain,
27:52 dans les années 2010, combien de fois on nous a dit
27:54 "il n'y a pas assez de policiers, il n'y a pas assez de personnel
27:58 dans les hôpitaux, il n'y a pas assez d'enseignants".
28:01 Donc, est-ce que cette réforme n'est pas impossible, en fait,
28:06 d'autant qu'aujourd'hui, dans un contexte où il y a
28:09 la guerre en Ukraine, le Proche-Orient,
28:11 le péril climatique, le pouvoir d'achat,
28:14 est-ce que c'est possible, politiquement,
28:16 de porter une réforme pareille ?
28:17 - Mais, c'est possible de porter une réforme,
28:20 comme je vous l'ai dit, si vous agissez au début d'un mandat
28:24 et que vous, par exemple, vous preniez des ordonnances,
28:27 comme cela a été fait par le général de Gaulle en 1958,
28:30 où il n'y avait pas une situation non plus qui était facile
28:33 sur le plan "je reviens pas sur l'Algérie" et autres.
28:38 Bon, et deuxièmement, ce qui me paraît essentiel,
28:43 c'est qu'il faut qu'il y ait, je vous le dis,
28:48 une personnalité forte et tout, qui puisse incarner
28:53 cette réforme de l'Etat et qui puisse l'imposer aux autres.
28:56 Mais je crois que c'est possible, et c'est d'autant plus possible
28:59 que, par exemple, aujourd'hui, le président de la République
29:03 ne pourra pas se représenter en 2027.
29:05 - Épidémique.
29:06 - Donc, entre 2024 et 2027, il peut avoir les moyens
29:09 et les possibilités d'envisager une réforme profonde.
29:12 Et cette réforme profonde, je le dis devant les représentants
29:15 des régions, c'est la décentralisation.
29:19 - On va en parler.
29:20 On va en parler dans notre dernière partie sur les régions intras.
29:23 Mais juste avant, on vient de voir des images de nos régions.
29:26 Je vous propose de voir des unes de notre presse quotidienne régionale,
29:29 représentées ici.
29:31 Trois unes récentes de vos journaux, Madame, Monsieur.
29:35 Une sur la bronchiolite qui repart.
29:39 Vous savez pourquoi je vous la montre,
29:41 parce qu'elle est pas mal évoquée dans votre livre.
29:43 Les viticulteurs sur les rangs pour l'arrachage des vignes,
29:46 là, c'est une de Sud-Ouest.
29:48 Et puis, le Télégramme, avec cette une sur la fin de vie,
29:51 l'heure du choix.
29:52 Monsieur Jouyet, sur laquelle souhaiteriez-vous réagir ?
29:57 - Je vais réagir sur la fin de vie et la bronchiolite.
30:05 Ce que je veux dire, c'est que les présidents
30:11 et les régions interpolitiques sont plus intéressés
30:14 par les réformes sociétales.
30:16 On le voit avec l'IVG dans la conscience.
30:19 On le voit aujourd'hui sur la fin de vie.
30:22 Et tout ce qui est extension du référendum,
30:24 c'est sûr, et ce devrait être sûr, ces questions-là.
30:28 - C'est plus valorisant.
30:30 - Comment ?
30:31 - C'est plus valorisant.
30:32 Il laisse une trace dans l'histoire.
30:34 - C'est important, quand même.
30:35 - Parce qu'on ne se souviendra pas d'eux, forcément,
30:37 sur une réforme de l'Etat.
30:38 - Oui, mais c'est aussi, vous voyez,
30:42 c'est dur sur les débats de société,
30:46 mais ça marque davantage politiquement
30:49 qu'une réforme de l'Etat.
30:51 Et il y sera un nom.
30:53 - C'est ce que je viens de dire.
30:54 - Vous avez raison.
30:55 - C'est exactement ce que je viens de dire.
30:56 - On est d'accord.
30:57 - Voilà.
30:58 - Parce qu'on ne se souviendra peut-être pas
31:00 de celui qui aura réformé l'Etat.
31:01 - Qui aura simplifié les régions.
31:02 - Quoique, il y a un petit peu de Nicolas Sarkozy, quand même.
31:04 - Non, mais Nicolas Sarkozy, sur la revue...
31:07 - Vraiment, un portrait très à mettre de lui.
31:09 Tout ce que vous le critiquez, absolument pas.
31:11 - Oui, oui, non, non, mais je dis...
31:14 - Vois-moi François Fillon, quand même.
31:16 - Je dis qu'il a fait pas mal de choses et tout,
31:19 mais enfin, vous n'avez pas eu, à la suite de ces revues
31:24 de, j'allais dire, de finances publiques
31:26 et de politiques publiques,
31:28 vous n'avez pas eu toutes les conséquences concrètes
31:30 qu'il y aurait dû avoir.
31:32 - Bien sûr.
31:33 On parlait de la fin de vie, c'est le Télégramme,
31:34 et Claire va vous poser une question là-dessus aussi.
31:36 - C'est une question parce qu'effectivement,
31:37 c'est un projet de loi qui va être débattu à l'Assemblée
31:39 début 2024, avec trois volets.
31:41 Donc on va renforcer les soins palliatifs.
31:44 Et puis, il y a encore plein de questions
31:45 qui sont ouvertes sur comment est-ce qu'on peut
31:48 se donner la mort, est-ce qu'on peut avoir
31:49 de l'aide extérieure ou pas.
31:51 Il faut encore légiférer sur une maladie à moyen terme
31:54 qui permettrait de stopper sa vie et tout ça.
31:57 Qu'est-ce que vous pensez de ça ?
31:58 Est-ce que vous pensez qu'il faut légiférer ?
31:59 Et dans quel sens ?
32:00 Qu'est-ce que vous pensez de ce sujet-là ?
32:02 Qui est un sujet de société délicat.
32:04 - Je pense qu'en ce domaine, il faut légiférer
32:11 compte tenu des aspirations qu'il peut y avoir
32:14 de certaines personnes.
32:16 Et puis, deuxièmement, il faut effectivement
32:19 renforcer absolument les soins palliatifs
32:22 comme alternatif à cela.
32:25 Et on voit que cela dépend aujourd'hui
32:28 beaucoup d'associations et non pas des pouvoirs publics
32:32 qui ont pris le relais sur tout ça.
32:36 Pour le reste, je crois qu'il est important aussi
32:39 de laisser les médecins avec leur conscience.
32:43 - Mais vous êtes favorable vous-même à une loi
32:47 sur la pandémie ?
32:48 - Je suis partagé, je n'irai pas plus loin.
32:54 - Emmanuel Macron n'est-il pas un peu lent quand même ?
32:56 On s'est pris deux décisions, là, ça fait des mois
32:58 qu'on attend.
32:59 - Oui, ça a été repoussé plusieurs fois.
33:01 - Oui, ça a été repoussé plusieurs fois
33:04 parce qu'il y a eu d'autres priorités qui sont apparues.
33:07 Puis quand vous êtes au second semestre,
33:09 pour l'avoir vécu, ce sont les lois de finances
33:11 qui dominent.
33:12 - Il est très hésitant.
33:13 - Mais c'est un problème qui est important
33:16 parce qu'au regard des religions et de la religion catholique,
33:22 c'est quand même un véritable enjeu.
33:25 - Et il faut rappeler...
33:27 - Je comprends sa prudence aussi.
33:28 - Et vous rappelez dans votre livre que vous êtes d'ailleurs
33:31 un catholique de gauche, vous l'écrivez,
33:34 qui a fait ses classes d'ailleurs dans l'établissement privé
33:37 Saint-Adjutor, là où le ministre des Armées
33:40 a également fait ses classes.
33:42 - Exactement.
33:43 - N'est-ce pas ?
33:44 Vous ne vous connaissez peut-être pas aux mêmes années,
33:46 Sébastien Lecornu.
33:47 - Enfin, on y retourne souvent ensemble.
33:49 - Une vraie conviction religieuse, à peu tard.
33:51 - On y retourne souvent ensemble.
33:53 - Donc, voilà, je parlais de vos convictions peut-être religieuses
33:56 qui font que vous avez peut-être une réflexion particulière
34:00 sur la fin de vie.
34:01 - C'est pour ça que je ne vais pas plus loin.
34:03 - Bien sûr.
34:04 - Mais pour me dire quand même sur ça,
34:05 au moment du mariage pour tous,
34:06 les religions aussi étaient plutôt opposées
34:08 au mariage pour tous que Hollande a porté
34:11 via le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, je pense bien,
34:15 et c'était Christiane Taubira qui le portait.
34:17 À ce moment-là, on peut bien réformer
34:20 sans tenir compte des religions ?
34:22 - Oui, mais vous tenez compte,
34:24 et cette réforme est passée,
34:26 et comme vous le voyez, je ne veux pas trop
34:30 ferrer dans la religion,
34:32 mais vous voyez que même dans le synode actuel,
34:37 le pape François regarde tout ce qui est
34:41 et tout ce qui est lié, effectivement,
34:44 à l'âge de prêtre, au rôle des femmes et tout ça.
34:46 Donc, la religion également aussi évolue.
34:49 - Évolue, tout le monde évolue.
34:50 - Sur ces sujets.
34:51 - Absolument.
34:52 - Allez, on plonge davantage dans nos régions avec Intra.
34:55 On va parler de décentralisation.
34:57 Intra.
34:58 [Musique]
35:01 Mais avant, cette plongée dans les régions
35:03 et parmi les thématiques de nos éditorialistes,
35:05 je vous propose notre fil rouge, notre conducteur.
35:08 On va à Bordeaux avec Extra à tout prix
35:10 qui s'intéresse au bonus réparation textile.
35:13 Est-ce que vous savez ce que c'est ?
35:14 - Non.
35:15 - Non ? Ben, ça tombe bien, regardez.
35:17 [Musique]
35:21 Réparer plutôt qu'acheter du neuf.
35:23 C'est le principe de ce nouveau bonus
35:25 qui vous offre entre 6 et 25 euros de remise
35:28 si vous faites réparer vos vêtements.
35:30 Par exemple, 7 euros pour le rapiessage d'une pièce trouée,
35:33 facturé habituellement 12 euros,
35:35 ou encore 25 euros de remise
35:37 pour un ressemellage de chaussures en cuir
35:39 à environ 90 euros.
35:41 Un dispositif diversement apprécié par les Bordelais.
35:45 - C'est super, surtout pour l'écologie.
35:48 - Vous pensez que vous allez vous en servir ?
35:50 - Euh, ben, pas vraiment.
35:52 J'achète déjà mes vêtements en seconde main,
35:54 donc j'ai rien à remettre, quoi.
35:56 - Actuellement, quand j'ai des accros,
35:58 je le fais moi-même, mais je n'ai pas du temps.
36:00 Donc si j'ai un bonus pour le faire, pourquoi pas ?
36:02 - Je ne suis absolument pas d'accord avec ça,
36:04 parce que quelque part, ça veut dire quoi ?
36:06 Ça veut dire que tout va être gratuit en France,
36:08 et pourtant, rien n'est gratuit.
36:09 Donc ça veut dire que qui va le payer ?
36:11 Vous, moi ou autre ?
36:12 - Mais si ça peut inciter les gens
36:13 à acheter des vêtements de qualité,
36:14 parce qu'ils sauront qu'ils peuvent les garder,
36:16 pourquoi pas ?
36:17 - Oui, acheter des chaussures de qualité aussi,
36:19 c'est important.
36:20 - Il y aura ceux qui jouent le jeu
36:22 et ceux qui montent les prix.
36:23 - Quoi qu'il en soit, pour en bénéficier,
36:25 il faut vous rendre chez un professionnel
36:27 labellisé par les co-organises Refashion.
36:29 C'est le cas de cette cordonnière
36:31 de la rive droite de Bordeaux,
36:32 une des rares indépendantes à avoir adhéré.
36:35 Mais aujourd'hui, elle trouve que le dispositif
36:37 n'est pas intéressant pour des artisans comme elle.
36:40 - C'est à nous de faire toutes les démarches
36:42 pour que les clients bénéficient de ces baisses,
36:46 de ce bonus.
36:48 Le problème, c'est qu'on n'a pas le temps.
36:50 On doit même avancer l'argent,
36:52 puisqu'on baisse nos tarifs
36:54 et on sera remboursé plus tard.
36:55 Donc là, il y a un petit souci.
36:57 - À ce jour, une petite douzaine seulement
36:59 de professionnels sont labellisés en Gironde,
37:01 600 en France,
37:03 et en majorité, des grandes enseignes de vêtements.
37:06 Pas sûr que cela aide à lutter contre le gaspillage.
37:10 - Ah, pas sûr, on entend le doute de la journaliste.
37:13 Pourtant, tout ça, c'est mis en place par l'État,
37:16 qui s'occupe aussi de cette gestion-là
37:19 des semelles et des trous.
37:22 - La question, c'est que l'inflation est à 4 % ce mois-ci,
37:26 4,9 % le mois d'avant.
37:28 Est-ce que vous pensez que ça va dans le bon sens
37:30 ou que c'est un gadget ?
37:33 - Non, je pense que cela peut aider,
37:35 mais comme l'a dit notre amie cordonnière de Bordeaux,
37:40 vous avez là aussi un certain nombre de formalités,
37:43 vous avez des avances,
37:45 vous avez des délais de remboursement qui jouent,
37:47 et donc on se retrouve là encore avec de nouvelles procédures
37:51 qui ne vont pas satisfaire tout le monde.
38:00 - Un peu gadget quand même.
38:02 - Voilà, je pense que c'est également cela.
38:06 - Sans le dire.
38:08 Vous êtes prudent, M. Joullier.
38:10 On va faire un tour des régions et des thématiques
38:12 avec nos journalistes,
38:13 et on va parler de la décentralisation,
38:15 je vous l'avais promis, qui occupe...
38:17 Il y a quand même quelques pages savoureuses, Luc.
38:19 Je crois que vous allez peut-être nous les lire un peu.
38:21 C'est Luc Bourriane qui va démarrer avec une question.
38:23 Allez, je vous laisse la main.
38:25 - Mais sur la décentralisation, tout à l'heure,
38:27 vous l'appelez de vos voeux, vous le donnez comme solution,
38:29 mais vous pointez aussi dans l'ouvrage
38:31 à un moment quand même que cette décentralisation,
38:33 elle n'est pas si bien reçue que ça,
38:35 puisqu'au moment des émeutes, récemment,
38:37 au début de l'été,
38:39 les systèmes de pouvoir décentralisés
38:41 ont fait l'objet de vandalisme,
38:43 voire de destruction.
38:45 Est-ce que ça, c'est pas...
38:47 Là, encore une fois, pardon pour l'ambiance,
38:49 mais c'est quand même votre ouvrage,
38:51 est-ce que c'est pas démoralisant ?
38:53 - Non, c'est démoralisant
38:55 parce que ça marque la défiance
38:57 à l'égard de tout politique,
38:59 et que ce soit les politiques nationaux
39:01 ou les politiques locaux
39:03 ou régionaux.
39:05 On s'intagre aujourd'hui à tout symbole du pouvoir
39:07 parce que, justement,
39:09 personne ne voit pas
39:11 toutes les conséquences
39:13 qu'il peut y avoir
39:15 sur le terrain.
39:17 Ça, c'est le premier point.
39:19 Le second, c'est que,
39:21 comme je le dis,
39:23 vous avez un véritable millefeuille.
39:25 C'est-à-dire qu'on n'a pas voulu
39:27 de décentralisation claire.
39:29 - Vous le premier, monsieur Jouyé.
39:31 - Comment ?
39:33 - Vous le premier, monsieur Jouyé.
39:35 - Je suis devenu très favorable.
39:37 - C'est ce que vous dites.
39:39 - Quand je vois
39:41 la responsabilité
39:43 des élus locaux
39:45 et ce qu'il faut faire,
39:47 par exemple, ce sont quand même
39:49 les élus locaux qui sont le plus à même
39:51 de voir ce que sont les besoins hospitaliers.
39:53 On parlait de la bronchiolite tout à l'heure.
39:55 Ce sont eux, quand même,
39:57 qui financent les écoles,
39:59 les lycées, les collèges et tout ça.
40:01 Et on ne leur demande pas du tout
40:03 leur avis sur le fonctionnement
40:05 de ces lycées et collèges.
40:07 Troisièmement, sur le logement...
40:09 - On va en parler après.
40:11 - Ce sont eux aussi qui sont responsables
40:13 du logement des citoyens et tout ça.
40:15 Ils sont enserrés par des normes.
40:17 Ils ne savent pas du tout comment maintenant
40:19 délivrer des permis de construire.
40:21 Enfin, là, je trouve qu'il faut...
40:23 Et vous avez plus, comme je le dis dans le livre,
40:25 vous avez vu que vous avez
40:27 plus de 1100 élus locaux
40:29 qui ont cessé leur mandat.
40:31 C'est un vrai sujet pour la démocratie.
40:33 - Est-ce que les élus locaux,
40:35 pendant la crise du Covid, auraient eu le courage
40:37 de confiner leur population ?
40:39 Est-ce que là, il ne fallait pas une parole qui vienne ?
40:41 - Oui, mais vous avez raison,
40:43 parce que l'Etat
40:45 est, là, je le dis aussi,
40:47 toujours plus fort et plus efficace
40:49 en période de crise.
40:51 C'est-à-dire que lorsque vous avez des crises,
40:53 là, l'Etat sait se réorganiser
40:55 et intervenir.
40:59 - Bah, Julien,
41:01 vous avez pris la main.
41:03 Non, non, moi, je voulais quand même continuer
41:05 sur la décentralisation, parce que nous étions dessus
41:07 avec Luc, et citer aussi quelques
41:09 pages quand même assez savoureuses.
41:11 La page 156 et 158,
41:13 c'est pour ça que je vous disais,
41:15 vous-même, vous n'étiez pas le premier à décentraliser,
41:17 même personnellement.
41:19 Pour ma part, je n'ai pas envoyé un seul de mes collaborateurs
41:21 en province durant les quatre années
41:23 où je suis restée en poste.
41:25 Vous le dites, d'ailleurs, tout le monde préfère
41:27 aller à l'étranger, clairement.
41:29 C'est plus valorisant, encore une fois.
41:31 - J'étais au Trésor, et là,
41:33 ils n'avaient pas envie tellement... - Personne ne voulait.
41:35 Et si ces charmantes bourgades
41:37 ont besoin de renforts,
41:39 il suffit de recruter. Mais qu'est-ce pas question
41:41 de condamner une partie de mes troupes
41:43 à ce qui ressemble pour elles
41:45 aux mines de sel en pire.
41:47 Voilà comment il faut parler
41:49 de nos belles bourgades, nos régions.
41:51 - Non, parce que je suis
41:53 très attaché à la province,
41:55 j'en viens, et je comprends,
41:57 et c'est pour ça que ça m'a
41:59 poussé vers la décentralisation.
42:01 - C'est un peu condescendant, quand même.
42:03 - Non, ce que je voulais dire,
42:05 c'est que c'était l'image
42:07 qu'on avait dans l'administration centrale
42:09 et à la direction du Trésor,
42:11 on préférait aller au Fonds monétaire international,
42:13 plutôt que de se retrouver
42:15 à Vernon,
42:17 ou, et encore,
42:19 c'est pas trop loin...
42:21 - C'était le cas de tout le monde.
42:23 - Mais cette question-là de décentralisation,
42:25 on vous entend, M. Jouyé,
42:27 on entend ce réquisitoire.
42:29 Or, sous Hollande,
42:31 il y a la dernière réforme majeure
42:33 du fameux 1000 feuilles territoriales,
42:35 c'est la réduction du nombre de régions.
42:37 - Eh oui.
42:39 - Et vous-même, vous pointez que c'est un gouffre financier,
42:41 que ça n'a pas répondu
42:43 aux objectifs. - C'est vrai.
42:45 - Les dépenses des régions fusionnées ont augmenté
42:47 trois fois plus vite que les autres, c'est ce que vous écrivez.
42:49 - Et vos détracteurs, à l'époque, enfin, vos détracteurs,
42:51 de la politique de François Hollande,
42:53 l'avaient annoncé. - Oui.
42:55 - Oui, mais on pensait que ça allait réduire
42:57 les dépenses parce que l'idée de François Hollande,
42:59 aussi, était de prolonger
43:01 cette réforme des régions
43:03 par une suppression
43:05 des départements. - Des départements, oui.
43:07 - Et donc, de faire en sorte qu'il y ait
43:09 moins de dépenses et moins de structures.
43:11 Et à l'heure actuelle, lorsqu'il réfléchit
43:13 à la décentralisation, le président
43:15 de la République regarde
43:17 également cette possibilité
43:19 de réduire
43:21 les structures compte tenu
43:23 de ce qu'il fait au niveau régional.
43:25 - Et vous-même, dans le ouvrage, dites que les départements sont devenus
43:27 décisifs sur, notamment, tout ce qui est aide sociale.
43:29 - Oui. Là, ils sont...
43:31 Oui, mais le problème,
43:33 ce que je dis aussi, c'est qu'on ne sait plus
43:35 à qui s'adresser, si c'est
43:37 au département, si c'est aux régions,
43:39 et si c'est à certaines
43:41 intercommunalités.
43:43 - Julien. - Voilà.
43:45 - En vous lisant, je m'interrogeais.
43:47 Est-ce que vous n'avez jamais été tenté par un mandat local ?
43:49 - C'est une très bonne question.
43:51 J'ai été tenté
43:53 une fois par un mandat local
43:55 en Normandie, mais c'était un peu
43:57 loin de... - De Paris ?
43:59 - Non, non, de chez moi. Non, non.
44:01 - En Normandie, c'est pas très loin.
44:03 - Non, non. Enfin, c'était
44:05 justement à côté du Havre.
44:07 - C'est comme pour l'Eurostar,
44:09 finalement. - Et après...
44:11 Et après, c'est pas la région la mieux...
44:13 Ça aussi, je parle des transports.
44:15 C'est pas la région la mieux desservie de France.
44:17 La Bretagne, à côté, c'est l'UK.
44:19 - Oui. C'est plus loin.
44:21 Pour prendre la voiture pour aller en Normandie.
44:23 - Oui, oui.
44:25 Je vais pas m'étendre là-dessus, mais c'est un vrai sujet.
44:27 - Oui.
44:29 - Deuxièmement, après,
44:31 on m'a reproposé
44:33 en 1997
44:35 d'être candidat.
44:37 Là, c'était plus proche, c'était dans l'heure.
44:39 Mais j'ai dit que je ne voulais pas y aller
44:41 parce que mon frère était lui-même
44:43 élu local.
44:45 Et élu local, à l'époque, c'était UMP
44:47 ou un publicain.
44:49 Et donc, j'ai dit, je vais quand même pas
44:51 aller me battre contre mon frère.
44:53 - Votre père aussi était d'ailleurs gaulliste.
44:55 - Tout à fait. - Et élu.
44:57 - Tout à fait. Ça, je viens d'une famille très...
44:59 - Vous êtes démarqué. - ...gaulliste.
45:01 - Comment ? - Vous vous êtes démarqué, vous-même.
45:03 - Oui. Voilà. Un peu. Voilà.
45:05 - Un peu. - Un peu ?
45:07 Oui, quand même...
45:09 Allez, bah, Julien, vous y aviez la main.
45:11 Je vous la redonne.
45:13 - On va parler peut-être... - D'école ?
45:15 - Alors, on va parler des services publics aussi.
45:17 Voilà, on a parlé de décentralisation.
45:19 Parlons des services publics, la santé,
45:21 la broncholite et les enseignants,
45:23 l'éducation nationale. - Oui, alors ça, c'est un sujet
45:25 énorme qui préoccupe beaucoup les gens.
45:27 - Julien, juste avant d'en parler, je vous propose de regarder
45:29 un petit peu. On peine à recruter
45:31 dans l'éducation nationale. Regardez.
45:33 - Opération séduction
45:35 pour les étudiants littéraires ce matin
45:37 avec la rectrice d'Académie.
45:39 Faute de remplaçants, la promesse
45:41 à un enseignant devant chaque élève n'est pas
45:43 encore possible dans toutes les matières.
45:45 - On est sur des
45:47 tensions qui peuvent
45:49 particulièrement se faire cette année dans notre Académie
45:51 sur les lettres. Je viens d'abord parler
45:53 de l'attractivité
45:55 de ce métier d'enseignant qui a
45:57 tout son sens dans la société. - En arrivant
45:59 dans l'amphithéâtre, seuls 4 étudiants sont
46:01 là, mais très intéressés et très participatifs
46:03 avec les parcours en
46:05 alternance, les aides au logement dans le cadre
46:07 des mutations ou encore les augmentations
46:09 de salaires, l'éducation nationale
46:11 veut se placer comme le nouvel employeur
46:13 modèle. - Ça a soulevé
46:15 plein de préjugés qu'on peut avoir, justement,
46:17 que ce soit par rapport au salaire, que ce soit par rapport à
46:19 la mobilité. Et
46:21 donc ça nous a permis d'être
46:23 davantage éclairés par
46:25 rapport à ça. Et donc d'envisager les choses
46:27 de manière plus prudente et moins angoissante.
46:29 - On n'a pas évoqué les conditions de travail
46:31 du métier d'enseignant, on a surtout évoqué les aspects
46:33 un petit peu pédagogiques par rapport aux récents
46:35 événements avec Samuel Paty,
46:37 avec Dominique Bernard, avec une enseignante qui avait
46:39 été aussi assassinée à Saint-Jean-de-Luz.
46:41 Donc on a l'impression que les sujets qu'ils fassent ont
46:43 été évités, mais en tout cas, nous,
46:45 sur l'aspect purement d'orientation,
46:47 c'était quand même une rencontre intéressante aujourd'hui.
46:49 - Et puis faire le seul métier
46:51 où l'on apprend des choses toute sa vie,
46:53 un autre argument proposé aux étudiants.
46:55 - Pour moi, le premier avantage, c'est que c'est un métier qui a du sens.
46:57 Et que, aujourd'hui, chercher du sens,
46:59 c'est quand même une des préoccupations de la
47:01 jeune génération. - Après les lettres et les
47:03 langues, la rectrice s'est rendue à la faculté
47:05 de Talens pour les mathématiques, où
47:07 une trentaine d'étudiants avaient répondu présent.
47:09 - Et oui, un métier qui a du sens,
47:11 comme les soignants d'ailleurs.
47:13 - Julien ? - À propos d'éducation,
47:15 vous vous rappelez dans le livre que l'État français,
47:17 comparativement à d'autres États, dépense beaucoup
47:19 pour l'éducation. Pour autant, il n'y a pas assez de
47:21 profs, ils sont mal payés,
47:23 tout le monde le reconnaît. - Exactement.
47:25 - Le niveau baisse dans
47:27 plusieurs disciplines, les inégalités sociales
47:29 ont un effet plus lourd ici qu'ailleurs.
47:31 Comment on peut sortir de ce paradoxe ?
47:33 C'est-à-dire des dépenses qui augmentent
47:35 et l'impression que ça ne
47:37 sert à rien, que ce n'est pas suffisamment efficace.
47:39 - Là aussi, je le reviens,
47:41 c'est que tout ce qui
47:43 concerne le fonctionnement
47:45 de l'éducation, ce qui
47:47 attrait véritablement
47:49 au recrutement et tout ça, ça ne
47:51 doit pas être pris sur
47:53 des seules décisions, rue de Grenelle
47:55 et par
47:57 l'inspection de l'éducation
47:59 nationale. Et là aussi,
48:01 tout ça doit être davantage
48:03 décentralisé. Et
48:05 il faut effectivement
48:07 que les enseignants soient
48:09 proches de leur milieu, de leur terrain
48:11 et tout ça, et qu'on ne les envoie
48:13 pas aux quatre coins
48:15 de la France sans leur demander
48:17 où ils souhaitent
48:19 aller. - Ça, c'est pour
48:21 l'éducation nationale. On peut en dire autant
48:23 pour les soignants.
48:25 Luc ou Claire ? - Moi, j'ai un
48:27 chiffre à vous donner parce que vous dites qu'il y a
48:29 100 milliards d'euros de budget pour
48:31 les hôpitaux, et c'est énorme,
48:33 et qu'en même temps, ce budget...
48:35 Donc l'argent est là, mais il est mal
48:37 réparti, il est mal dépensé. C'est
48:39 horrible, hein ? - C'est horrible,
48:41 effectivement, c'est très, très
48:43 mal dépensé, et là aussi,
48:45 c'est plus dépensé en termes
48:47 de fonctionnement qu'en termes opérationnels.
48:49 C'est-à-dire que les soignants sont
48:51 très mal payés,
48:53 c'est-à-dire que vous n'avez pas beaucoup
48:55 d'urgentistes et tout. Troisièmement,
48:57 les médecins généralistes, vous avez
48:59 vu tout ce qui se passait
49:01 sur leurs honoraires
49:03 et tout ça, c'est quand même
49:05 assez
49:07 faible, et
49:09 tout ça va
49:11 beaucoup plus dans l'administration
49:13 de la Direction générale de la santé,
49:15 les administrations des nouvelles
49:17 autorités régionales de santé, où vous avez
49:19 des médecins qui sont recrutés
49:21 pour surveiller ce que font les médecins
49:23 sur le terrain, alors que nous manquons
49:25 de médecins sur le terrain.
49:27 Donc, là aussi,
49:29 tout l'argent va beaucoup
49:31 plus sur le fonctionnement,
49:33 sur l'administration, plutôt
49:35 que sur l'opérationnel et sur
49:37 les services qui doivent être rendus
49:39 aux personnes.
49:41 C'est quand même terrible quand vous voyez
49:43 des urgences, vous avez un accident,
49:45 vous arrivez aux urgences, on vous dit "ah ben non,
49:47 les urgences, ça ferme à 6 heures".
49:49 J'ai eu le cas il y a deux mois,
49:51 et il faut
49:53 que vous fassiez 60 km,
49:55 même si vous avez une fracture du crâne,
49:57 pour aller aux urgences
49:59 à 60 km pour vous faire
50:01 traiter, parce que les urgences ferment
50:03 à 18 heures. - C'est ainsi que la moindre épidémie
50:05 de bronchiolite, on a vu tout à l'heure,
50:07 même système en péril. - Et ben voilà,
50:09 exactement. - C'est ce que vous écrivez très clairement.
50:11 Et la justice,
50:13 la justice aussi,
50:15 dont vous parlez ? - Oui, parce que
50:17 la justice,
50:19 c'est pareil, c'est que
50:21 vous avez une lenteur qui est quand même
50:23 extrêmement forte,
50:25 que vous avez des procédures qui sont
50:27 extrêmement complexes,
50:29 et que vous n'avez pas,
50:31 je veux dire,
50:33 beaucoup de
50:35 magistrats
50:37 ou de professionnels
50:39 de la justice.
50:41 - Un mot sur le procès
50:43 d'Éric Dupond-Moretti,
50:45 le garde des Sceaux, pour repriser lesquels
50:47 il y a eu un intérêt ?
50:49 - Là, je ne vais pas me prononcer sur
50:51 des décisions de justice,
50:53 enfin,
50:55 ce n'est pas non plus
50:57 un crime.
50:59 - Mais ce n'est pas un vecteur de confiance,
51:01 tout ce que vous décrivez, cette défiance vis-à-vis
51:03 du pouvoir politique, le démonstre que vous portez.
51:05 - Mais voilà, vous avez
51:07 tout à fait raison, c'est que le problème,
51:09 là, tel que vous l'évoquez,
51:11 c'est effectivement
51:13 que les personnes et les citoyens
51:15 ont le sentiment que
51:17 les pouvoirs ne sont pas
51:19 exemplaires, et que ça,
51:21 c'est aussi un sujet
51:23 de défiance qui est très fort
51:25 de la part de l'opinion qui préfère
51:27 rester tranquille et que l'on enlève.
51:29 Parce que ce que je dis aussi
51:31 dans le livre, c'est que les Français,
51:33 les réformes, c'est pareil,
51:35 ils n'en veulent pas
51:37 toujours.
51:39 - Ah oui, ça, ça vous dit bien, oui.
51:41 En fait, la France n'est pas gouvernable.
51:43 Elle est à côté de pays
51:45 comme le Royaume-Uni, comme l'Allemagne,
51:47 - Ou la Scandinavie aussi.
51:49 - Ou la Scandinavie, et tout.
51:51 Là, le Canada, c'est pas pareil.
51:53 - Ce ne sont pas les mêmes lois réfractaires.
51:55 Vous le citez aussi Emmanuel Macron là-dessus.
51:57 - Voilà, exactement. - Merci beaucoup.
51:59 - Merci à vous. - Jean-Pierre Jouyet, je rappelle
52:01 le titre de votre livre, "Est-ce bien nécessaire,
52:03 Monsieur le Ministre ?", chez Albain Michel.
52:05 Merci à tous, merci à vous derrière vos écrans.
52:07 - Merci. - Merci encore.
52:09 - Merci Marie. - On se retrouve la semaine prochaine.
52:11 - Merci. - Bon week-end.
52:13 - Merci Monsieur Jouyet.
52:15 (Générique)
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