Quentin Durward ep 04

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Quentin Durward est un roman historique de l'auteur écossais Walter Scott, paru en 1823.

Ce roman est fondé sur un moment du conflit entre le roi de France Louis XI et le duc de Bourgogne Charles le Téméraire, incluant l'entrevue de Péronne, défaite de Louis XI, et la troisième guerre de Liège, conclue par la victoire de Charles sur les Liégeois en lutte contre leur prince-évêque Louis de Bourbon.

D'une façon plus générale, le roman évoque le déclin de l'esprit chevaleresque qui imprégnait la noblesse de l'époque du système féodal et la progression de l'État centralisateur.

La scène de la mort de Louis de Bourbon dans Quentin Durward a inspiré à Delacroix son tableau L'Assassinat de l'évêque de Liège, qui historiquement, n'a eu lieu qu'en 1482.
Transcript
00:00 - Votre guide vous attendra au-delà de Tours.
00:03 Il connaît parfaitement la région
00:05 et vous permettra d'éviter les patrouilles.
00:07 Vous suivrez donc scrupuleusement son avis.
00:10 Quant à l'itinéraire, c'est un ordre. Compris?
00:14 - Parfaitement, messieurs.
00:16 - Par prudence, j'ai cependant fait établir
00:19 de faux-saufrondus les vaisseaux.
00:21 Ces dames passeront pour des nobles anglaises
00:24 venant du pèlerinage de Saint-Martin-de-Tours.
00:27 Elles seront assevies de colognes qui laissent perdre tapeau.
00:31 Ça leur donnera plus de satisfaction.
00:33 - Aller de Tours à Cologne en passant par Liège,
00:36 c'est pas le chemin le plus court.
00:38 - Quand on fait pénitence,
00:40 les hommes lusins peuvent comprendre le chemin le plus long.
00:44 Maintenant, vos identités.
00:46 Vous, Bertrand, vous serez leur attendant
00:48 et vous, Dormard, un officier de leur maison.
00:51 - Une seule.
00:52 Peut-on savoir qui sont les dames que nous escortons?
00:55 - Pour aller à Liège, vous devez savoir où se trouve le nord.
00:58 Reconnaître votre droite de votre gauche, rien de plus.
01:01 - Cependant...
01:02 - Moins vous en serez, mieux cela vaudra.
01:05 Bonne chance, messieurs. Et que Saint-Julien vous protège.
01:09 (Bruits de pas)
01:12 - Mon Dieu, Bertrand, c'était... - Qui ça?
01:30 - La comtesse de l'auberge, Isabelle.
01:32 - Si ça continue comme ça a commencé,
01:34 nos épées resteront pas longtemps dans leur four.
01:37 - Qu'avez-vous, Isabelle? Vous êtes toute pâle.
01:40 - C'est rien, ma tante. Un peu de fatigue, sans doute.
01:43 - C'est vrai. Vous n'avez pas beaucoup dormi.
01:46 Ouvrez la porte, au nom du roi.
01:49 - Le mot du guet. - Artois et Touraine.
01:51 - Passez. - En avant!
01:53 (Musique de l'action)
01:56 (Cris de la foule)
01:59 (Cris de la foule)
02:05 (Cris de la foule)
02:08 - Les dés sont jetés, Sire.
02:14 La politique de M. le Cardinal est en marche.
02:17 - L'important est qu'il le croit.
02:21 Et le monde avec lui.
02:24 - Je ne comprends pas, Sire.
02:27 - La politique est un ensemble, Olivier.
02:34 Si j'évite de prendre certains risques de francs,
02:37 je ne me résine pas à laisser passer une chance comme celle-là.
02:42 - Les comtesses de Croix ne se rendront pas à Liège?
02:45 - Si fait.
02:47 Mais Guillaume de Lamarque sera prévenu.
02:49 Et le convoi intercepté.
02:51 Un enlèvement, un mariage forcé qui puise.
02:55 Mes intentions étaient pures.
02:58 Personne ne pourra rien me reprocher.
03:03 - Tout de même, ce sanglier des Ardennes est un brillant.
03:06 - Certes, mais il est beaucoup moins laid que le Campo Basso.
03:10 Et puis, qui sait, l'amour le changera peut-être.
03:13 Cette petite comtesse, elle est charmante.
03:16 Plus j'y pense, plus je suis sûr
03:19 que Guillaume sera pour nous le meilleur des comtes de Croix.
03:22 - La mission est délicate.
03:25 Pourquoi l'avoir confiée aux moins expérimentés de vos gardes?
03:30 - Je ne peux pas le croire.
03:32 Parce que c'est une âme tendre, un cœur pur et naïf,
03:36 qui connaît trop peu les grands pour soupçonner mes intentions.
03:40 Il tombera droit dans le piège.
03:43 - En êtes-vous certain, sire?
03:46 - J'ai fait et dit ce qu'il fallait pour cela hier soir.
03:50 (musique douce)
03:52 (musique douce)
03:54 (musique douce)
03:57 (musique douce)
04:00 (musique douce)
04:03 (musique douce)
04:06 (musique douce)
04:09 (musique douce)
04:12 (musique douce)
04:15 (musique douce)
04:18 (musique douce)
04:21 (musique douce)
04:23 (musique douce)
04:26 (musique douce)
04:29 (musique douce)
04:32 (musique douce)
04:35 (musique douce)
04:38 (musique douce)
04:41 (musique douce)
04:44 - Ça va?
04:47 - Ça va.
04:51 - Je me nomme Bertrand.
04:53 - Ah oui?
04:56 - Et vous?
04:59 - Appelez-moi Marion, si vous voulez.
05:02 - Donnez-moi les reines, je tiendrai le cheval.
05:05 - Ça ne vous ennuie pas? - Au contraire.
05:08 Elle nous permettra de bazarder.
05:11 - Il sera ravi. C'est un cheval qui adore la conversation.
05:15 (musique douce)
05:19 (musique douce)
05:21 (musique douce)
05:24 (musique douce)
05:27 - Je vous assure, je les reconnais.
05:30 Ce jeune homme et son compagnon nous ont sauvés à l'auberge.
05:33 - Quand nous avons failli être enlevés? - Oui, j'en suis certaine.
05:37 - Ce sont des soudards. Ils ne se sont pas présentés.
05:40 - Par discrétion, c'est à nous de les empruyer.
05:43 - Le comtesse de Croix et Isabelle ne fraternissent pas avec la troupe.
05:47 - C'est un peu comme si nous étions en prison.
05:49 - C'est Dieu qui décide de tout. - Dieu seul. Ne l'oubliez pas.
05:53 - Alors faisons leur bonne figure, car c'est Dieu qui nous a fait rencontrer cette école.
05:57 (musique douce)
06:00 - Alors Bertrand, as-tu parlé à la suivante?
06:03 - Oui, nous avons échangé quelques propos galants.
06:06 - Elle t'a parlé d'Isabelle? - Non, Marion s'est montrée discrète.
06:09 (bruit de pas)
06:12 - Elle est là, tout près de moi.
06:16 - C'est le premier jour et je ne sais pas comment lui dire.
06:18 - Faites comme moi, allez-y carrément. C'est comme ça qu'on réussit auprès des femmes.
06:22 - Comme cela m'aurait été simple avec la jeune fille de l'auberge.
06:25 - Où est le problème, puisque c'est la même personne?
06:28 - La même, sans doute. Le même sourire, la même grâce,
06:32 le même regard limpide et clair. - Alors?
06:36 - Le mystère qui l'entoure ne s'épargne.
06:40 Et l'intérêt que lui porte en haut des personnages ne peut que l'éloigner de moi.
06:45 - Le mystère a bien fait les choses. Il vous a singulièrement rapproché, c'est un signe.
06:48 - Un signe, peut-être. Mais comment l'interpréter?
06:52 - Avec optimisme, monsieur. Montrez-vous telle que vous êtes,
06:56 bon, jeune, brave. Et à la fin du voyage,
06:59 je vous donne ma tête à couper que la jeune demoiselle n'aura plus qu'une seule chose en tête.
07:03 - Laquelle? - Mais l'amour, monsieur. L'amour. Toujours l'amour.
07:07 (rires)
07:10 (musique)
07:13 (musique)
07:15 (musique)
07:18 (musique)
07:21 (musique)
07:24 (musique)
07:27 (musique)
07:30 (musique)
07:33 (musique)
07:36 - Madame, le soleil est déjà haut dans le ciel et l'endroit est joli.
07:41 Est-ce que vous pensez que c'est agréable de faire ici une courte année?
07:43 - Oui, volontiers, monsieur. Enfin, je veux dire si ma tante le permet.
07:46 - Ah, ça fait oui. Je serais heureuse de me délancer.
07:49 Mais avant tout, je dois vous interroger, car depuis notre départ, je m'étonne.
07:53 Je m'inquiète. Je me pose des questions.
07:56 - Vous pourrez être sûre de ma franchise, madame. Parlez, je vous écoute.
08:00 - Il est temps, monsieur, que nous sachions votre nom et votre qualité.
08:04 - Je m'appelle Quentin Diroirde, gentilhomme d'Ecosse.
08:09 - Vous me semblez bien jeune, monsieur, pour assurer notre défense.
08:12 - Madame, mon devoir est d'obéir aux ordres du roi.
08:16 Il ne m'appartient pas de les discuter.
08:19 Mais je suis prêt à donner ma vie pour vous défendre.
08:24 Je vous mènerai à Liège ou je serai un homme mort.
08:28 - Fière réponse, monsieur.
08:30 Mais nous sommes habitués aux belles paroles du roi Louis et de ses agents.
08:34 Faites à l'oeuvre que nous vous jugerons.
08:37 - Veuillez excuser ma tante, monsieur. Elle a le propos vif, mais le cœur généreux.
08:41 Elle saura vous rendre grâce à Liège.
08:44 Mais sachez que déjà, vous avez toute ma confiance.
08:47 - Messieurs ! Deux cavaliers armés ! Ils semblent venir de Plessis.
08:54 - Ce ne sont ni des gardes ni des prévots. Ce sont des chevaliers.
09:00 Si ils ont de mauvais dessin, ils apprendront quel qu'il soit comment se battre un Ecossais.
09:04 À cheval, Bertrand !
09:06 - La place, messieurs ! Retirez-vous !
09:07 - Pas sans savoir qui vous êtes, ni sans connaître vos intentions.
09:11 - Nous venons vous relever d'un poste au-dessus de votre condition.
09:14 - Vous avez raison.
09:16 - Vous avez raison.
09:18 - Vous avez raison.
09:20 - Vous avez raison.
09:22 - Vous avez raison.
09:24 - Vous avez raison.
09:26 - Vous avez raison.
09:28 - Vous avez raison.
09:30 - Vous avez raison.
09:32 - Vous avez raison.
09:35 - Nous avons un poste au-dessus de votre condition et de votre rang.
09:37 - Quel est le vôtre, monsieur, pour parler si haut ?
09:40 - Que vous importe. Laissez ces dames à nos soins ou nous vous chargerons.
09:44 - Nous vous attendons, messieurs.
09:46 - Vous êtes brave mais bien jeune. Je vais vous épargner.
09:49 - Nous sommes ici au nom du roi.
09:51 C'est donc moi qui vous demande de vous retirer. C'est un ordre.
09:55 - Un ordre ? Le mot est maladroit, comte Edward. Tant pis pour vous.
09:59 - Je me demande bien qui sont ces deux gentils hommes.
10:02 - Je me demande bien qui sont ces deux gentils hommes.
10:05 - Je me demande bien qui sont ces deux gentils hommes.
10:07 - Je me demande bien qui sont ces deux gentils hommes.
10:09 - C'est bon, on y va.
10:10 - On y va.
10:12 - On y va.
10:14 - On y va.
10:16 - On y va.
10:18 - On y va.
10:20 - On y va.
10:22 - On y va.
10:23 - On y va.
10:25 - On y va.
10:27 - On y va.
10:29 - On y va.
10:30 - On y va.
10:32 - On y va.
10:34 - On y va.
10:36 - On y va.
10:38 - On y va.
10:40 - On y va.
10:42 - On y va.
10:44 - On y va.
10:45 - On y va.
10:52 - On y va.
11:03 - On y va.
11:15 - On y va.
11:27 - On y va.
11:51 - Isabelle!
11:58 - Eh bien, monsieur, vais-je enfin savoir à qui j'ai affaire?
12:10 - Je crois, monsieur, que vous avez gagné ce droit.
12:12 Je suis le...
12:13 - Le duc d'Orléans.
12:14 - Je suis le...
12:15 - Le duc d'Orléans.
12:16 - Je suis le...
12:17 - Le duc d'Orléans.
12:18 - Je suis le...
12:19 - Le duc d'Orléans.
12:20 - Je suis le...
12:21 - Le duc d'Orléans.
12:22 - Je suis le...
12:23 - Le duc d'Orléans.
12:24 - Je suis le...
12:25 - Le duc d'Orléans.
12:26 - Je suis le...
12:27 - Le duc d'Orléans.
12:28 - Je suis le...
12:29 - Le duc d'Orléans.
12:30 - Je suis le...
12:31 - Le duc d'Orléans.
12:32 - Je suis le...
12:33 - Le duc d'Orléans.
12:34 - Je suis le...
12:35 - Le duc d'Orléans.
12:36 - Je suis le...
12:37 - Le duc d'Orléans.
12:38 - Je suis le...
12:39 - Le duc d'Orléans.
12:40 - Je suis le...
12:41 - Le duc d'Orléans.
12:42 - Je suis le...
12:43 - Le duc d'Orléans.
12:50 - Je suis le...
12:51 - Le duc d'Orléans.
12:52 - Je suis le...
12:53 - Le duc d'Orléans.
12:54 - Je suis le...
12:55 - Le duc d'Orléans.
12:56 - Je suis le...
12:57 - Le duc d'Orléans.
12:58 - Je suis le...
12:59 - Le duc d'Orléans.
13:00 - Je suis le...
13:01 - Le duc d'Orléans.
13:02 - Je suis le...
13:03 - Le duc d'Orléans.
13:04 - Je suis le...
13:05 - Le duc d'Orléans.
13:06 - Je suis le...
13:07 - Le duc d'Orléans.
13:08 - Je suis le...
13:09 - Le duc d'Orléans.
13:10 - Je suis le...
13:11 - Le duc d'Orléans.
13:12 - Je suis le...
13:13 - Le duc d'Orléans.
13:14 - Je suis le...
13:15 - Le duc d'Orléans.
13:16 - Je suis le...
13:17 - Le duc d'Orléans.
13:18 - Je suis le...
13:19 - Le duc d'Orléans.
13:20 - Je suis le...
13:21 - Le duc d'Orléans.
13:22 - Je suis le...
13:23 - Le duc d'Orléans.
13:24 - Je suis le...
13:25 - Le duc d'Orléans.
13:26 - Je suis le...
13:27 - Le duc d'Orléans.
13:28 - Je suis le...
13:29 - Le duc d'Orléans.
13:30 - Je suis le...
13:31 - Le duc d'Orléans.
13:32 - Je suis le...
13:34 - L'homme masqué avec qui j'ai croisé le fer, c'était vous, n'est-ce pas?
13:38 - Oui, monsieur, c'était moi.
13:40 - Par deux fois, je vous surprends à vouloir contraindre deux femmes sans défense.
13:45 Par la violence et la force, pourquoi persécuter ces malheureuses?
13:49 - Pardonnez-moi, monsieur, mais...
13:51 Tu sais, je passais pour un las.
13:54 J'enterrais la raison.
13:55 - À moi, peut-être, mais pas au roi.
13:58 C'est auprès de lui que vous vous expliquerez.
14:00 - Je vous en prie, monsieur.
14:02 Je ne supporterais pas d'être la cause de ce malheur.
14:04 - Vous, madame?
14:06 - C'est dans le but de nous servir que le duc agit de la sorte, j'en suis sûre.
14:10 - Est-ce vrai, monseigneur?
14:11 - Oui, monsieur, je n'avais pas tellement confiance en la parole du roi.
14:14 - Mais croyez-vous capable de traitrise?
14:16 - Monsieur, je vous connaissais à peine, mais...
14:18 Maintenant, je sais que vous êtes un brave et un gentilhomme.
14:21 - Soyez sans crainte, monseigneur.
14:24 Quoi qu'il arrive, je conduirai les comtesses chez l'évêque de Liège.
14:28 Je vous en donne ma parole.
14:30 - C'est plus que suffisant, monsieur.
14:32 Je suis tout à fait rassuré.
14:34 - Maintenant, relevez-vous, appelez votre compagnie et rentrez au château.
14:38 Chacun de nous doit oublier cet incident.
14:41 - Vous êtes le plus généreux des hommes, Quentin de Howard.
14:44 - Regardez les cavaliers, là-bas.
14:46 - En dépit de vos gracieuses manières, monsieur, on ne saura cacher la vérité au roi.
14:53 - Ne puge pas. - Très tard.
14:55 (musique de la marseillaise)
14:58 - Eh bien, mon neveu, on quitte son oncle sans un mot,
15:10 on part sans un adieu.
15:12 - Que voulez-vous, mon oncle? Le devoir.
15:14 - Je sais, je sais, mais j'ai fait un tel tapage aux oreilles du capitaine
15:17 qu'il a consenti à pousser la patrouille jusqu'ici.
15:20 Je n'ai qu'un neveu, que diable!
15:22 Je vous l'ai embrassé.
15:25 - Au nom du roi, cessez le combat!
15:28 Sir Chevalier, qui êtes-vous?
15:30 - Un fidèle ami, Cunningham. - Du noir.
15:33 - Et que fais-tu dans cette affaire?
15:35 - Oh! L'imbécile!
15:37 Tiens, Cunningham, autant me rendre à toi qu'à ce drôle.
15:40 - Vous êtes injuste, messieurs.
15:43 - C'est vrai.
15:45 Mes compliments, l'ami.
15:47 Si je ne finis pas mes jours dans une cage de fer
15:49 et que je commande encore une armée,
15:51 viens t'engager chez moi, je te prendrai comme écuyer.
15:54 Un instant, capitaine.
15:58 Oui.
16:00 Es-tu touché sérieusement?
16:02 - Non, pas, mon cousin. La carcasse est solide.
16:04 C'est mon espoir qui est mort.
16:06 - Cet amour était impossible. Il a toujours été une folie.
16:10 - Non, vous ici, monsieur le grand prévôt.
16:15 Mais quelle surprise!
16:20 Ce matin, deux hommes sont sortis du château
16:22 avant la fin du couvre-feu.
16:24 Mais comme ils connaissaient pas le mot de passe,
16:26 ils ont assommé un soldat et ils en ont jeté un second dans le fossé.
16:29 - Un fâcheux affaire.
16:31 - Je suis à la poursuite de ces deux hommes depuis l'aube.
16:34 Mais je vois que la chance a voulu
16:36 que vous les fassiez vous-mêmes prisonniers.
16:39 - Je les tiens, en effet.
16:41 - Bah, je vais vous en décharger avec votre permission.
16:44 - Non! Pourquoi vous donner ce mal?
16:47 Je conduirai moi-même ces gentils hommes auprès du roi.
16:51 En se jetant à ses pieds, ils obtiendront son pardon, je n'en doute pas.
16:55 - Vous raisonnez en militaire, capitaine.
16:58 - C'est-à-dire?
17:00 - Trop simplement.
17:02 Laissez-moi ces hommes et ne vous mêlez pas de cette affaire.
17:05 - Ma foi, je ne dis pas non.
17:07 A condition, bien sûr, d'être certain que mes prisonniers
17:10 seront traités comme il convient.
17:12 - Flagrants délits, rébellions, attaques à main armée!
17:15 Voici trois chefs d'accusation qui m'autorisent à les traiter comme des malfaiteurs.
17:18 - Et vous le feriez? - L'armée a ses règlements, capitaine.
17:21 Moi, je ne connais que la loi. - Écoute-moi bien, Tristan.
17:24 Je suis un soldat fidèle et je n'ai jamais boudé mon devoir.
17:27 Mais jamais, jamais, je ne serai l'auxiliaire du bourreau.
17:32 Si tu veux vraiment pendre du noix,
17:34 si tu penses vraiment toucher un seul cheveu du duc d'Orléans,
17:38 il faudra d'abord que tu nous tues tous, moi et mes hommes.
17:42 - Hum! Vous m'avez mal compris, capitaine.
17:45 Je voulais seulement ramener ces personnes au château de Loche,
17:49 où leur roi décidera de leur sort.
17:51 - J'aime mieux ce langage.
17:53 Mais, pour plus de sûreté, nous vous escorterons jusqu'au château.
17:58 - Hé! - Grand-Monsieur le Grand-Président,
18:04 le coup est raté. - Tu crois pas si bien dire.
18:07 Si on avait réussi, on éliminait définitivement la branche d'Orléans.
18:11 - Qu'est-ce qu'on y gagnait? Une prime?
18:14 - Pour vous, oui. Mais pour moi, une chose rare et précieuse,
18:18 la reconnaissance du roi. - En avant!
18:22 (musique de l'arcade)
18:25 - Vous êtes fort bien conduit, jeune homme. C'est presque dommage.
18:44 - Pourquoi cela, madame? M'auriez-vous préféré lâche?
18:47 - Lâche! Fuis donc le vilain mot!
18:49 - Ou mort. Tu es sur place.
18:51 - Mon Dieu, mais vous êtes blessé? - Non, je vous assure.
18:54 - Mais si ce sang sur votre front?
18:57 - Une simple égratignure. - Il faut vous soigner.
19:00 - Excusez-moi, je ne supporte pas la vie du sang.
19:03 - Venez vous asseoir. - Laissez, je vous en prie, madame.
19:06 Mon compagnon va pouvoir s'en occuper.
19:08 - Je ne saurais oublier que ce sang a été versé pour moi.
19:11 C'est donc à moi qu'il appartient de soigner cette blessure.
19:15 - Dans ce cas, madame, j'espère que les hasards de la route
19:18 me vaudront de nombreux coups d'épée.
19:20 - Où est-ce que vous venez?
19:22 - Je ne suis qu'un pauvre gentilhomme d'Ecosse, madame.
19:25 Quand j'ai appris qui vous étiez,
19:27 je pensais ne plus jamais revoir la jeune fille de l'auerge.
19:30 - Quelle idée! Vous voyez, je suis là.
19:32 - Ah, madame! - Chut! Vous allez vous donner la fièvre.
19:35 - La fièvre, madame.
19:37 La douce et tendre fièvre
19:39 qui m'a pris lorsque je vous ai vues pour la première fois.
19:42 Je peux vous assurer qu'elle ne me quittera plus jamais.
19:47 - Je n'ai ni boum ni ongo pour soigner ce genre de mal.
19:51 Je n'ai que ce voilà pour donner.
19:56 Qu'il fasse honneur à votre vaillance.
20:01 Et que, plus tard, il vous aide à ne pas m'oublier.
20:05 - Eh bien, messieurs Galeothy,
20:12 apportez-vous le résultat de vos travaux?
20:15 - Oui, sire.
20:17 - Eh bien, monsieur, parlez. Je n'ai ici de secret pour personne.
20:23 - La conjonction des astres est favorable à votre majesté.
20:29 L'entrevue doit lui apporter tout ce qu'elle souhaite,
20:32 à condition d'avoir lieu à une époque précise.
20:35 - Quand cela?
20:37 - Au plus tôt dans trois jours, sire.
20:40 Au plus tard dans quinze.
20:42 - C'est bien. C'est très bien.
20:44 - Qu'en pensez-vous, monsieur le cardinal?
20:46 - Permettez à un homme d'église, sire,
20:48 de ne pas avoir d'opinion sur l'astrologie.
20:51 - Pourtant, imminence, le ciel est notre domaine commun.
20:55 - Ce ne sont pas les étoiles que j'y invoque, monsieur.
20:58 La seule clarté qui, pour moi, brille au firmament
21:01 est la lumière de Dieu.
21:03 - Alors, alors, monsieur le cardinal, ne nous fâchons pas.
21:06 Je suis aussi bon chrétien que vous,
21:08 mais quand on marche à tâtons dans la nuit,
21:10 deux lanternes valent mieux qu'une.
21:12 - Je me retire, sire.
21:14 - Vous le pouvez, mon bon ami. Préparez-vous au voyage.
21:17 Je ne saurais me passer de vous.
21:19 - Je désapprouve votre décision, sire.
21:28 En vous rendant chez le téméraire,
21:31 vous choisissez de vous jeter dans la gueule du loup.
21:34 Quand il vous tiendra entre ses griffes,
21:37 il vous déchirera.
21:39 - Quelle triste fin pour un roi de France.
21:42 Certes, Olivier, c'est le sort qui m'attendrait
21:45 si le hasard de la guerre faisait de moi son prisonnier,
21:48 mais là, je serai l'hôte de bonne foi,
21:51 le cousin raisonnable et pacifique,
21:53 ayant pour toute arme que le drapeau blanc des parlementaires.
21:56 C'est ça, mon piège.
21:58 Un piège contre lequel le duc de Bourgogne ne pourra rien.
22:03 - Nous avons dépassé tout, monsieur.
22:06 C'est ici que nous devons retrouver notre guide.
22:09 - Comment le sais-tu?
22:11 - Il aurait pu vous arriver malheureux en route, monsieur.
22:14 On m'a donné copie de vos instructions.
22:17 - Soit. Attendons.
22:19 - Tiens, Yann, on va se faire un petit déjeuner.
22:27 - Je ne peux pas, monsieur.
22:30 - Tiens, y a un homme, là-bas.
22:32 - C'est sûrement le guide qui peut nous conduire jusqu'à l'hiege.
22:35 - Bon, qu'a donc un guide?
22:37 Désormais, je n'ai plus confiance qu'en vous.
22:39 - À partir d'ici, les routes ne sont plus sûres, madame.
22:42 Nous prendrons des chemins détournés pour éviter les patrouilles.
22:45 Il nous faut donc quelqu'un qui connaisse le pays.
22:47 - Bizarre. J'aime pas ça. J'aime pas ça du tout.
22:50 - Quoi donc?
22:52 - Cet homme, c'est un bohémien.
22:54 - Et alors? Qu'est-ce que vous avez contre les bohémiens?
22:57 - Un souvenir récent d'une corde de chambre autour de mon cou.
23:00 Ces gens-là portent malheur.
23:02 - Tais-toi, Bertrand. Tu deviens stupide.
23:04 - On verra bien.
23:06 - Que nous veux-tu?
23:10 - Du bien.
23:11 - C'est très aimable à toi.
23:13 Qui es-tu?
23:14 - Celui qu'on a chargé de vous mener vers l'hiege.
23:17 - Quelle preuve peux-tu nous en donner?
23:19 - Deux vers. Une très vieille chanson que vous connaissez bien.
23:22 - J'écoute.
23:24 - C'est l'Ecossais qui tue à le sanglier,
23:27 mais l'honneur en revint à sa majesté.
23:29 - Pas un mot de plus.
23:31 Montre-nous le chemin. Nous te suivons.
23:34 - Est-ce bien notre guide?
23:38 - Sans aucun doute.
23:40 Il vient de me dire un mot de passe qui n'est connu que du roi de moi.
23:43 - Allons.
23:45 - Allez-y!
23:51 (Bruit de la bouche)
23:53 - C'est bien, Kunigam. Vous pouvez disposer.
24:15 (Bruit de la bouche)
24:17 - Voici, messieurs, ce que doit être l'obéissance.
24:34 Le même ordre à chacun, la même exécution de tous.
24:37 Il est vrai que Kunigam commande à des soldats venus d'Ecosse,
24:41 tandis que moi, pour mon malheur, je règne sur des Français.
24:45 - Les prisonniers, sire, ont exprimé leur repentir.
24:48 Et Sa Majesté m'a promis leur pardon.
24:51 - C'est vrai, monsieur le cardinal,
24:53 mais que les prisonniers ne s'y trompent pas.
24:56 Pardonner, pour moi, c'est comme pendre.
24:59 C'est un acte politique.
25:01 Et pour vous, messieurs,
25:03 accepter une grâce, c'est prendre position.
25:07 J'ai décidé de m'obéir désormais.
25:10 De m'obéir aveuglément.
25:13 - Désormais, sire?
25:15 Mais notre obéissance a toujours été acquise à votre majesté.
25:19 - Vraiment? Eh bien, j'attends vos explications.
25:22 - Dans cette fâcheuse affaire,
25:24 il est exa, sire, que nous avons agi sans ordre.
25:27 Mais notre action a toujours été guidée par le souci du service, sire,
25:31 et l'intérêt de votre majesté.
25:34 - Continuez, je vous écoute.
25:38 - Il est vrai, sire, que nous avons été poussés par le dépit.
25:42 Mais la cause de noble dame dans le malheur
25:45 ne peut laisser un gentilhomme indifférent.
25:48 Nous aurions trouvé légitime d'être désignés pour leur protection.
25:52 - J'avais moi-même choisi leur escorte.
25:55 - Mais nous l'ignorions, sire.
25:57 Et nous ne savions rien de ce jeune quartain du Roirde.
26:01 Alors nous avons décidé de l'éprouver.
26:04 - Eh bien?
26:07 - Eh bien, sire, nous nous sommes vite rendus compte de notre erreur.
26:10 Le choix de votre majesté ne pouvait être meilleur.
26:13 Cet écossais est un brave, un franc, un valeureux jeune homme.
26:17 Je suis fier d'avoir gagné son amitié.
26:20 - Aussi sommes-nous repartis chargés de chêne, mais le coeur soulagé.
26:24 Voilà, sire.
26:26 Notre seul crime est d'avoir fait du zèle
26:29 dans le souci de mieux servir votre majesté.
26:33 (Il s'ouvre la porte.)
26:36 - Vous avez su présenter votre cause, messieurs.
26:48 Et j'accepte vos explications.
26:51 Mieux encore, je comprends vos griefs.
26:54 Et je reçois vos plaintes.
26:57 Mais bientôt, je dois entreprendre un voyage à Péronne.
27:00 - À Péronne, sire?
27:02 - Parfaitement, à Péronne, chez mon cousin Charles,
27:05 le duc de Bourgogne.
27:07 Mon escorte sera réduite.
27:10 Vous la commanderez tous les deux.
27:13 - À vos ordres, sire.
27:15 - Merci, messieurs. Vous pouvez vous retirer.
27:18 - Qu'en pensez-vous, sire?
27:27 En votre absence, laisser le trône sans tête
27:30 et le pays sans personne pour vous remplacer?
27:33 - J'y pense bien, Olivier.
27:35 De la sorte, je serai beaucoup plus sûr
27:37 de retrouver la couronne telle que je l'ai laissée.
27:40 - Merci, monsieur.
27:42 - Au revoir.
27:44 - Nous avons fait une bonne étape.
28:07 - Dans deux jours.
28:10 - Tu connais bien le pays. D'où es-tu?
28:13 - De partout et de nulle part.
28:16 - Où habites-tu?
28:18 - Ici et là.
28:20 - Tu n'as aucune demeure?
28:23 - Pour quoi faire?
28:25 - Un fois, pour conserver ce que tu possèdes.
28:28 - Mon cheval, mon poignard, ma bourse.
28:31 Voilà ce que je possède.
28:33 - De quoi vis-tu?
28:35 - Je mange quand j'ai faim, je bois quand j'ai soif.
28:39 Je n'ai d'autres maîtres que moi.
28:42 - Et comment appelles-tu cette façon de vivre?
28:46 - Être libre.
28:48 - Tu es un homme bizarre, Grada.
28:51 Que peut-on attendre de toi?
28:54 - Le pire le plus souvent.
28:57 Le meilleur, parfois.
28:59 - Peux-tu être fidèle?
29:01 - Comment cette question peut-on se fier à la parole d'un bohémien?
29:05 - Souviens-toi de ceci, Radin.
29:08 Si tu cherchais à me tromper, je n'hésiterais pas à te tuer.
29:12 - Je ne crains pas la mort.
29:15 - Quel est donc le moyen de s'assurer de toi?
29:18 L'argent?
29:20 - Non.
29:22 C'est moi qui ai une dette envers toi.
29:25 - Tu m'étonnes. Nous nous connaissons à peine.
29:29 - Souviens-toi d'un chêne près du château de Plessis.
29:34 Un chêne aux branches du Cap pendait un horrible gland.
29:39 Le cadavre d'un homme que tu as décroché au mépris de la loi.
29:44 - Continue.
29:46 - Et bien, ce malheureux injustement condamné,
29:49 en quel toi seul as voulu donner une sépulture...
29:52 - Et bien?
29:54 - C'était Zamet. Le mot grébien.
29:58 - Admet, frère.
30:00 - Ne juge pas trop vite, Hiradin.
30:03 Cette affaire ne m'a causé que des ennuis.
30:06 Et jamais plus je ne dépendrai de personne.
30:09 - Mais si. Si c'était à refaire, tu le referais.
30:12 - Non. - Je te connais, grand-âme.
30:15 Je sais lire dans ton coeur.
30:17 - Le passé, le présent, le futur... Je connais la chanson.
30:21 Les charlatans de ton espèce la chantent dans toutes les foires.
30:25 - Garde-les de cul!
30:27 - Une dame, très riche, très noble, très belle.
30:33 - Et bien?
30:35 - Une dame qui se trouve très près d'ici.
30:38 La conquiton guére jamais.
30:41 - Qui te l'a dit?
30:43 - Lorsque je vois la fleur d'un arbre au printemps,
30:46 je sais le fruit qu'elle donnera.
30:48 - Que peux-tu m'apprendre encore?
30:50 - Tu auras une fortune brillante,
30:53 une fortune d'amour, merveilleux.
30:57 Tu prendras place parmi les grands, les puissants,
31:01 les riches de ce monde.
31:03 - Je connais mon rang, ma fortune.
31:05 Ce que tu me dis est impossible. Tu te moques de moi.
31:09 - Tout est possible.
31:11 Si tu échappes à cette ligne brillante, couleur de sang,
31:18 qui barre ta ligne de vie,
31:20 tu surmontes le danger qui te guette.
31:23 - Quel danger?
31:25 - C'est le passé, mon père.
31:52 - Hélas, mon fils. Un de ces événements
31:55 qui sont devenus fréquents dans le pays.
31:57 Beaucoup de maisons brûlent depuis qu'il y a du homme
32:00 de la marque qui sillonne la région.
32:02 - Pourquoi? Par quel but?
32:04 - Le sanglier propose sa protection
32:06 à ceux qui habitent des demeures isolées.
32:08 Il la fait payer cher.
32:10 L'aubergiste qui réside ici l'a vu refuser.
32:13 Il ne nous reste plus qu'à prier pour lui.
32:15 - Mon père, cette auberge devait être notre gîte pour la nuit.
32:18 Où peut-on trouver un autre refuge?
32:20 - Ah, il se fait tard. Il serait périlleux
32:22 de poursuivre votre route avec ces dames.
32:24 Le plus sage serait d'accepter la modeste hospitalité
32:27 de notre couvent.
32:29 - Je vous remercie de grand cœur, mon père.
32:31 - Voilà qui n'arrange pas nos affaires.
32:33 Vous comptez faire le coup cette nuit?
32:35 - La route est longue jusqu'à Liège.
32:38 Nous aurons tout le temps de monter une embuscade.
32:40 - Je vous prie de venir à Guillaume.
32:42 - Bonne charge.
32:45 - Je m'accuse d'un péché dont je ne sais rien.
32:49 Un péché qui me trouble l'âme
32:52 et fait ressentir à mon corps une sorte de douce langueur.
32:57 Un péché qui me bouleverse et me comble de joie.
33:01 - Je ne sais pas quoi dire.
33:03 - Je ne sais pas quoi dire.
33:05 - Je ne sais pas quoi dire.
33:07 - Je ne sais pas quoi dire.
33:09 - Je ne sais pas quoi dire.
33:11 - Je ne sais pas quoi dire.
33:13 - Je ne sais pas quoi dire.
33:15 - Eh bien, ma fille?
33:17 - Mon père, je m'accuse d'être amoureuse.
33:20 - Qui est l'objet de votre passion?
33:22 - Le plus noble, le plus beau, le plus généreux des chevaliers.
33:26 - Cet homme vous aime-t-il, ma fille?
33:28 - Il ne me l'a jamais dit, mon père.
33:30 - Mais vous le croyez.
33:32 - Je l'espère. Je l'espère de toute mon âme.
33:36 - Quelqu'un, quelque chose, s'oppose-t-il à votre union?
33:39 - Hélas, le plus terrible.
33:42 - Le plus féroce, le plus stupide des obstacles.
33:46 - Mais quel est-il, ma fille?
33:50 - La politique, mon père.
33:52 - Les affaires des hommes vont et viennent.
33:55 Les intérêts des grands changent.
33:58 - Mais cet amour, mon père, pensez-vous qu'il soit un péché?
34:02 - La religion, la décence, les mœurs...
34:06 S'opposent-elles à ce que l'Église bénisse votre union?
34:09 - Non, mon père.
34:11 - Alors, allez-en, ma fille.
34:13 Pensez que Dieu est tout amour.
34:16 Et laissez-le vous conduire par la main.
34:19 - Comment danseront les routes dans votre région?
34:40 - Hélas, de jour comme de nuit,
34:42 elles sont pavées des plus mauvaises intentions.
34:45 Certaines, pourtant, sont moins mal fréquentées que d'autres.
34:49 - Celles qui conduisent à Liège, par exemple?
34:51 - C'est la moins recommandable.
34:53 C'est pourquoi, à Liège, vous allez à Cologne?
34:56 - Oui, mon père.
34:57 Mais ces dames pensaient profiter du voyage
34:59 pour solliciter la bénédiction du prince évêque.
35:02 - Hélas, pourraient-ils seulement les recevoir?
35:05 Mon Seigneur a tant à faire, mon fils, pour ménager la paix.
35:08 - À Liège? Comment cela?
35:10 - Les bourgeois de Liège sont trop riches.
35:13 Ils se sont engraissés et ils oublient la parole de Dieu.
35:17 Ils parlent de franchise, de liberté.
35:19 Et voilà six mois qu'ils refusent de payer l'impôt à leurs suzerains,
35:22 le duc de Bourgogne.
35:24 - Et que fait donc le prince évêque?
35:26 - Il tremble. Non pour lui,
35:28 mais pour les bourgeois dont il a charge d'âme.
35:31 Dans sa colère, le duc est capable de réduire Liège en cendres.
35:36 - Cela n'effraie-t-il pas les Liégeois?
35:38 - Mais si, mon fils. Ils en sont réduits aux pires alliances.
35:41 Ils parlent même d'appeler à leur secours Guillaume de Lamarck.
35:45 - Le sanglier des Ardennes?
35:47 Pourquoi entrerait-il dans ce conflit?
35:49 - Par haine, mon fils.
35:51 Car devant les crimes horribles commis par Guillaume,
35:56 mon Seigneur le prince évêque a fait ordonner son excomédication.
36:00 - Que les dames que j'escorte se moquent de la politique.
36:03 Ils ne cherchent que la paix, la sécurité et le repos.
36:07 - Alors évitez Liège, mon fils.
36:09 Cette ville est une poudrière.
36:11 D'un jour à l'autre, tout peut sauter.
36:14 - Oh!
36:23 J'enlèverai le gras pour vos smiles, mon père.
36:27 Où dois-je le mettre?
36:29 - Le temps est à l'orage. Il vaut mieux le rentrer.
36:31 Un petit coup de main, l'ami?
36:33 - À ce point de refus?
36:35 - Voilà un bon sentiment, mon fils.
36:37 - Tu en jugeras, mon père. - Amen!
36:39 - Hé!
36:58 - Ne me dis pas que le sanglier a changé d'avis.
37:01 - Au contraire.
37:03 Il est très heureux à l'idée d'enlever la petite comtesse.
37:06 Il avait pêché spécialement trois hommes à bruges
37:08 pour acheter la dentelle de la mariée.
37:10 - Je vois le sanglier ce soir pour préparer notre affaire.
37:13 - Oui, ben...
37:15 Je dirai au moine que je t'invite à souper.
37:17 En remerciement de tes services.
37:20 Non, ça va, ça va.
37:24 (Bourdonnement)
37:28 (Bourdonnement)
37:32 (Bourdonnement)
37:36 (Bourdonnement)
38:03 (Bourdonnement)
38:06 - Je vous l'avais prédit qu'on aurait des ennuis avec ce bohénien.
38:14 - Oui, c'est vrai.
38:16 Pauvre roi. Tout le monde le trahit.
38:19 (Rires)
38:25 - Assez!
38:31 - Voilà comment un homme de la marque aime qu'on foue être un prisonnier.
38:34 - Et maintenant, que fait-on de lui, père?
38:37 - Détachez-le.
38:39 Je vais le dire à ceux de son village que j'exige mille écus.
38:42 Si je n'ai pas la somme demain matin, on coupera 50 fesses.
38:45 Prends ma pente à boire!
38:48 (Bourdonnement)
38:51 - Approche, chien de païen!
39:11 Apportes-tu des nouvelles de ma petite fiancée?
39:14 - Le voyage s'est déroulé sans incident.
39:17 - La comtée s'imagine-t-elle le bonheur qui l'attend?
39:20 - Elle ne s'attend pas du tout au bonheur qui l'attend.
39:23 - Où est-elle en ce moment? - Au couvent. Nous avons trouvé refuge.
39:26 - Au couvent? (Rire)
39:28 J'adore les couvents.
39:30 C'est plein de grosses portes et de bonnes poutres en chaîne.
39:33 Ça brûle durant des semaines.
39:35 Allez, viens, Eric. Nous allons attaquer le couvent.
39:37 - Soyez prudent, père. Nous ne sommes pas en force.
39:40 Les hommes sont dispersés et on ne doit se regrouper que demain.
39:43 - Soit.
39:45 J'ai toujours bien trouvé de suivre tes conseils.
39:48 Mais pourtant, ça me plaisait, cette idée d'enlever la donzelle.
39:51 - Tu l'enlèveras demain.
39:53 Et nous avons besoin d'un peu de temps pour préparer vos noces.
39:56 - Tu as raison.
39:58 Héradine, le roi de France t'a-t-il remis de l'argent pour moi?
40:01 - Pas un écu. - Maudit aveur!
40:04 Il me fait prendre femme et ne m'envoie pas un liard comme cadeau de noces.
40:07 - Qu'est-ce à dire, monsieur?
40:09 Le roi est donc au courant du forfait qui se prépare?
40:12 - Tais-toi. Écoutons.
40:14 - Finissons-en, Héradine.
40:16 Quand la comtesse sort-elle du courant?
40:18 - Demain l'aube, elle prendra la route de Cologne.
40:21 Elle s'arrêtera à la croix du carrefour des trois rois pour prier.
40:24 Oui, tous les chrétiens le font.
40:26 - Eh bien, demain, quand elle sera à genoux devant la croix,
40:29 je la cueillerai comme une fleur et je l'emporterai.
40:32 - Ce ne sera peut-être pas si simple.
40:37 Il y aura sans doute une escorte-père.
40:39 - C'est vrai. Combien d'hommes? - Deux.
40:42 - Deux pour moi. - Eh bien, alors, deux coups d'épée suffiront.
40:45 - Un seul suffira.
40:47 J'entends qu'on ne touche pas un seul cheveu de la tête de l'Écossais qui l'accompagne.
40:51 - Un Écossais?
40:53 Quelle drôle d'idée!
40:55 Pourquoi un bohémien s'intéresse-t-il aux Écossais?
40:58 - C'est mon affaire.
41:01 Je ne vous livre la comtesse qu'à cette condition.
41:04 - Ne me provoque pas, Héradine, ou tu vas le payer de ta vie!
41:08 - Laissez-le.
41:10 Lui mort, tout serait perdu.
41:12 Et le comté de Croix vaut bien la vie d'un étranger.
41:15 - Soit.
41:17 Je prends la fille et tu gardes l'Écossais.
41:19 - Mais je veux une garantie.
41:21 - Pourquoi?
41:23 Tu as la parole du sanglier.
41:25 Ça doit te suffire.
41:27 - Non, Guillaume de Lamarck.
41:30 Malgré le nom que tu portes, tu es un assassin,
41:33 un pillard et un menteur,
41:35 sans foi ni loi.
41:37 Je sais que tu ne crains plus la justice de Dieu.
41:40 Mais tu crains celle des trois rois de Cologne.
41:45 Aussi, tu vas jurer sur la foi que tu leur portes
41:48 de respecter la vie de Quentin d'Urbart.
41:50 Jure aussi que ton fils la respectera.
41:52 - Ainsi que tes hommes.
41:54 Et si tu ne tiens pas ton serment,
41:57 leurs spectres viendront te réveiller cette nuit de suite.
42:00 - Et la huitième, ils t'étrangleront.
42:05 - Ah, non, jure!
42:07 - C'est bon.
42:09 Je le jure.
42:11 - Et vous aussi, soldats.
42:13 Allez, jurez, vous autres.
42:15 - Nous jurons.
42:17 - En trois heures, la comté sera à toi.
42:22 (musique)
42:25 - Allons, monsieur, remettez-vous.
42:42 Être trahi par un bohémien, quoi de plus naturel,
42:45 ces gens-là ne respectent rien.
42:47 - Va pour le bohémien, Bertrand.
42:49 - Lui, dans son genre, n'est pas si mauvais.
42:52 Mais le roi de France...
42:54 Le roi de France, Bertrand!
42:56 - Le roi de France a plus de soucis qu'un romanichel.
42:59 Il est tiré à droite, tiré à gauche, il fait jamais ce qu'il veut.
43:02 C'est la politique qui le mène par le bout du nez.
43:04 - Regarde-moi, Bertrand.
43:06 Penses-tu vraiment ce que tu dis?
43:08 - Tu penses que le roi m'a pris pour un niais?
43:13 Qu'il m'a cru assez sot pour être l'instrument aveugle
43:17 d'une combinaison répugnante?
43:19 Eh bien, oui, Bertrand, tu es raison.
43:24 Sans toi, je serais tombé dans son piège.
43:27 Car jamais je n'aurais pu penser que le premier gentilhomme de France
43:30 n'a dans le coeur que traitriser et infamie.
43:33 - Ne jugez pas trop vite, monsieur.
43:35 Les grands de ce monde ont des soucis et des charges que nous ignorons.
43:38 Ils sont menés par une règle plus forte que l'honneur,
43:41 plus exigeante que la charité.
43:43 - Quelle est donc cette règle infâme?
43:45 - La raison d'Etat.
43:47 Lorsqu'il monte sur son trône, un souverain doit tout lui sacrifier.
43:50 L'amour, l'amitié.
43:52 Et s'il le faut, son âme et sa part de paradis.
43:55 - Et tu admets tout cela? - Moi, non.
43:57 Mais je ne suis pas roi.
43:59 - Eh bien, moi non plus, Bertrand.
44:01 Et je ne veux plus me souvenir que d'une chose.
44:05 Que je suis soldat. - Soldat, certes.
44:08 Mais au service du roi. - Tu es raison, Bertrand.
44:11 Le roi m'a donné pour consigne de conduire les comtesses à Liège.
44:14 Et nous allons à Liège.
44:16 - Dans ce cas, je n'ai pas un instant à perdre. - Où vas-tu?
44:18 - Trancher la gorge à notre coquin de guide.
44:20 Ça me sera facile, je n'ai jamais aimé ce bohémien.
44:22 - Non, reste là. - Mais c'est à la fois la justice et la sagesse, monsieur.
44:25 - Iradin bravait la colère du sanglier pour que me laisse la vie sauve.
44:29 La justice est de lui en savoir agréer.
44:32 - Mais je vous ferai remarquer que dans son plan, moi, il ne m'épargne pas.
44:36 - Allons, viens. Il faut sceller les chevaux.
44:40 - Quand arriverons-nous à Liège?
44:42 - Avant ce soir, madame. - Je l'espère.
44:44 - Ce soir, déjà? Et vous l'espérez?
44:47 - Pourriez-vous souhaiter autre chose?
44:50 - Oui. Un long, un très long voyage.
44:53 Une route qui jamais ne nous aurait séparé.
44:56 - C'est la Meuse? - Oui, oui.
45:00 - C'est la Meuse? - Oui, oui.
45:03 - C'est la Meuse? - Oui, oui.
45:06 - C'est la Meuse? - Oui, oui.
45:09 - Choisissons notre itinéraire.
45:12 - Descendons le fleuve le long de cette rive. - Pourquoi?
45:15 - C'est le chemin le plus court. - Est-ce la seule raison?
45:18 - La seule. - Alors, nous traverserons là-bas.
45:22 La rive droite n'est pas sûre.
45:24 Les hommes de Guillaume de Lamarck guideraient ces embuscades.
45:28 - C'est une sottise. - Enjurerais-tu, Iradin?
45:31 Enjurerais-tu sur les trois rois de Cologne?
45:35 - On y va. - On y va.
45:38 - On y va. - On y va.
45:41 - On y va. - On y va.
45:44 - On y va. - On y va.
45:47 - On y va. - On y va.
45:50 - On y va. - On y va.
45:53 - On y va. - On y va.
45:56 - On y va. - On y va.
46:00 - On y va. - On y va.
46:03 - On y va.
46:06 - On y va.
46:09 - On y va.
46:37 - Vous êtes deux, maintenant. C'est facile. Tu et moi.
46:40 - Monte en scène. Prends ta corde.
46:43 Attrape son chevalet et tiens-le à la longe.
46:48 - Mais il faut le prendre, monsieur.
46:50 Sinon, même à pied, il ira prévenir le sanglier.
46:53 - Tant pis. Apprends, Iradin.
46:55 Ce n'est pas le travail d'un gentilhomme d'exécuter un traître.
46:58 C'est celui du bourreau. Viens, Bertrand.
47:01 - La gueule!
47:04 - Je me sens très impatient. Que fait donc ma petite fiancée?
47:07 - Sans doute se fait-elle belle pour les noces, père.
47:10 - Ah! Je me sens très impatient.
47:13 - Ah! Je me sens très impatient.
47:16 - Ah! Je me sens très impatient.
47:19 - Ah! Je me sens très impatient.
47:22 - Ah! Je me sens très impatient.
47:25 - Ah! Je me sens très impatient.
47:28 - Ah! Je me sens très impatient.
47:31 - Ah! Je me sens très impatient.
47:34 - Ah! Je me sens très impatient.
47:37 - Ah! Je me sens très impatient.
47:40 - Ah! Je me sens très impatient.
47:43 - Ah! Je me sens très impatient.
47:46 - Ah! Je me sens très impatient.
47:49 - Ah! Je me sens très impatient.
47:52 - Ah! Je me sens très impatient.
47:55 - Ah! Je me sens très impatient.
47:58 - Je suis venu, c'était la nuit. - Oui.
48:01 - Mais le rendez-vous était au pied d'une croix.
48:04 - Ah! Dans ce cas, pas d'erreur. C'est la sole de la forêt.
48:07 - Qui sont ces deux-là?
48:10 - Ce sont les envoyés des Liégeois.
48:13 - J'ai bien envie de les envoyer au paradis des marchands.
48:16 - Liège est riche, père. Nous avons besoin d'eux.
48:19 - Oh! Hola!
48:26 - Guillaume de Lamarck! Nous sommes des amis.
48:29 - C'est moi, Pavilion.
48:32 - C'est moi, Péterkin.
48:35 - Mais ne crains rien, sanglier.
48:38 Nous voulons te parler.
48:53 - Ah! Ah!
48:56 - Quelle est donc cette façon, messieurs,
49:00 de déranger les gens sans prendre rendez-vous?
49:02 - Nous apportons une bonne nouvelle, Excellence.
49:05 En deux jours, nos bourgeons ont réuni les 600 000 écus
49:08 que vous leur demandiez. - En deux jours?
49:11 - Oui, Excellence. - Nous aurions dû demander le double.
49:14 - La somme est en sûreté. Elle vous sera remise
49:17 sitôt la ville prise. - Où en est votre insurrection?
49:20 - Nous avons déjà réuni 200 hommes, Excellence.
49:23 - Oui, mais des merciers ou des soldats?
49:25 - À vrai dire, des volontaires de toutes les corporations.
49:28 - Alors, quand attaquez-vous? - À peu près dès que vous aurez commencé
49:31 à donner l'assaut, Excellence. - Méfiez-vous de ces bourgeois, père.
49:34 En cas de coup de vire, ils vous abandonneront.
49:37 - Mon rôle est de vous secourir. Déclenchez l'insurrection
49:40 et j'interviendrai. - L'ennui, Excellence,
49:43 c'est que nous manquons d'expérience militaire.
49:46 On peut s'improviser soldat, mais pas général.
49:49 - C'est mon métier, Excellence. - Le roi de France
49:52 ne vous a-t-il pas promis des conseillers? - Si fait, Excellence.
49:55 - Eh bien? - Nous les attendons depuis des mois.
49:58 - Et moi, j'ai attendu votre bon vouloir depuis trop longtemps.
50:01 Les 600 milicues porteront intérêt à 50%.
50:04 Et maintenant, à cheval!
50:07 - Excellence, nous devrons nous dire à nos compagnons...
50:10 - Allez, que les intérêts sont payables d'avance
50:13 et que je les attends.
50:16 - Bien dit, mon père. Cela décidera peut-être
50:19 ces poltrons à se battre.
50:22 - Ah! - Excellent!
50:25 - Hé! Hé! Hé!
50:28 *Rires*
50:30 Merci à tous !

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