Plateau du Vercors : la station d'Autrans-Méaudre pourra-t-elle ouvrir cet hier ?
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00:00 et à 7h45, vous avez la parole ce matin, Théo H.
00:03 On se penche sur l'avenir des petites stations de l'hiver.
00:06 - Les stations de moyenne montagne, prises en étau entre le réchauffement climatique
00:10 et la hausse des prix de l'énergie, résultat plusieurs stations sont en difficulté
00:14 et s'interrogent, peuvent-elles ouvrir cet hiver et dans quelles conditions ?
00:18 On pense par exemple à Saint-Pierre-de-Chartreuse, à Autre-Ame-et-Audre,
00:22 l'Alpe-du-Grand-Serre et beaucoup d'autres.
00:24 - Venez témoigner, appelez-nous, comment est-ce que vous vivez ces difficultés
00:27 dans les stations de moyenne altitude, comment est-ce que vous vous adaptez
00:30 et comment vous adaptez votre pratique de la montagne ?
00:33 Vous nous appelez dès maintenant 0476 46 45 45.
00:36 On vous encourage à le faire tout de suite pour être sûr d'avoir le temps de passer
00:39 et de ne pas arriver un peu trop tard.
00:41 - Et puis un exemple ce matin à 7h45, celui d'Autre-Ame-et-Audre,
00:44 le maire Hubert Arnault est notre invité ce matin. Bonjour monsieur.
00:48 - Oui bonjour.
00:50 - Merci d'être avec nous ce matin dans ces moments d'incertitude
00:53 car la station d'Autre-Ame-et-Audre est dans le rouge, 660 000 euros de déficit.
00:57 Vous avez mis en place un plan d'économie, on va le détailler ensemble ce matin.
01:02 D'abord vous estimez à combien les chances d'ouvrir les remontées mécaniques
01:06 à Autre-Ame-et-Audre cet hiver ?
01:09 - Les chances, ça dépend si on parle de l'enneigement ou si on parle des conditions financières.
01:16 Les conditions financières, je continue de croire à 95% que nous allons y arriver.
01:23 - C'est-à-dire que ça dépend de quoi ?
01:27 Ça dépend d'un soutien de l'Etat, du département ?
01:29 - Exactement, vous avez tout compris, c'est exactement ça.
01:33 Nous avons déposé un dossier auprès de la BGCR,
01:37 Direction Générale des Collectivités Locales,
01:40 un dossier qui a été soutenu par la préfecture d'hiver.
01:43 Nous attendons un retour début décembre, j'espère, ou plus tôt,
01:48 pour nous aider financièrement, pour équilibrer le budget 2023.
01:52 - Et si vous n'avez pas d'aide, pas d'ouverture ?
01:54 - Non, on n'en est pas encore là.
01:56 Si on n'a pas d'aide, il faudra qu'on regarde au niveau de la commune.
02:01 Il ne faut pas non plus commettre en péril le budget de la commune,
02:05 puisque les remontées mécaniques, c'est un budget qui est indépendant, qui est à part,
02:08 mais qui peut être exceptionnellement aidé par la commune.
02:11 Mais après, c'est une question de finances de la commune aussi,
02:15 qui ne sont pas non plus complètement extensibles.
02:18 - Oui, évidemment. Et on va détailler tout cela dans un instant, Hubert Arnault.
02:21 - Nous accueillons Marie Tchou, qui nous appelle au 04 76 46 45 45.
02:25 Vous pouvez faire pareil. Marie Tchou qui est à Alvare.
02:27 Bonjour Marie Tchou !
02:28 - Bonjour, bonjour. Je suis avec Marc. Je vais vous passer deux minutes.
02:32 Marc, qui est le président de la station de Barriose.
02:37 - Donc le domaine Alpins du Barriose, j'imagine,
02:39 est un des points de plus pour nous parler aussi des difficultés que la station doit subir.
02:43 Marc, bonjour !
02:44 - Bonjour, bonjour à tous.
02:47 - Quelle est la situation chez vous, monsieur ?
02:50 - Alors nous, comme on est en fonctionnement associatif avec des bénévoles,
02:53 c'est-à-dire que le fonctionnement de la station est adossé au ski-club du Barriose,
02:58 on n'a pas réellement de difficultés économiques.
03:02 Notre modèle est un modèle très particulier qui existe depuis 50 ans.
03:06 Nos inquiétudes viennent plutôt bien sûr des conditions météo, du froid et de la neige.
03:12 Bon, pour l'instant, c'est vrai que généralement en novembre,
03:15 il y a toujours un petit coup de chien et puis après ça se calme.
03:17 Mais économiquement, on a quand même un large soutien de la commune de Cré-Rombeldon.
03:23 Et derrière, nos adhérents. On est un club qui fonctionne avec 1400 adhérents
03:28 et qui participe largement au fonctionnement de la station.
03:31 Donc pas de réelles inquiétudes pour les saisons à venir.
03:33 - Vous avez combien de remontées mécaniques à faire fonctionner ?
03:36 - Donc on a trois remontées. On a une petite station qui fonctionne qu'avec des bénévoles.
03:41 On a 400 mètres de dénivelé, trois remontées.
03:44 Et on a une piste qui est quand même une piste très technique,
03:48 donc qui est publicitée par les clubs.
03:50 Mais en général, on a un enneigement qui est relativement bon
03:53 parce que la piste est orientée nord.
03:55 Et derrière, on est sur un coin où il y a beaucoup, beaucoup d'eau.
03:59 - Un modèle bénévole, un peu comme Saint-Pierre-de-Chartreuse d'ailleurs,
04:05 mais qui, pour le coup, de ce côté-là, on fait beaucoup plus d'investissement.
04:09 Je retourne vers vous, Hubert Arnaud, maire d'Autrambéaudre.
04:13 Est-ce que ce fonctionnement à Saint-Pierre-de-Chartreuse, au domaine alpin du Barriose,
04:19 est-ce que ça, c'est un modèle vers lequel tendre, bénévole, plus petit ?
04:24 Comment vous voyez les choses ?
04:26 - C'est une question qui s'est posée.
04:30 Aujourd'hui, vu le...
04:33 On a quand même un domaine qui est important, avec des cités qui sont importantes aussi.
04:38 Nous avons trois télésièges, nous avons dix téléskis,
04:41 nous avons pratiquement 15 à 20, 15, 18 pistes.
04:45 Donc le modèle bénévole ne peut pas fonctionner.
04:48 Et donc, entre...
04:50 Ou alors, ça aurait du dire, diviser par 10 les remontées mécaniques.
04:54 Donc aujourd'hui, c'est un modèle qui ne peut pas se mettre en place chez nous, malheureusement,
04:59 puisqu'il nous faut quand même des techniciens et des agents qui soient formés
05:04 par rapport à nos remontées mécaniques.
05:07 Et de mettre du personnel avec du bénévolat, c'est quelque chose qui n'est pas possible.
05:14 Nous sommes renseignés auprès du PSF, et eux, ils disent...
05:19 Ah non, c'est vous l'un ou l'autre, mais sur une station telle que la vôtre,
05:23 aujourd'hui, ce n'est pas possible de mettre que du bénévolat.
05:26 - Il est 7h50, vous pouvez bien sûr nous appeler pour intervenir,
05:29 au 04-76-46-45-45, vous avez la parole pour nous parler de votre avis
05:34 sur ces difficultés que vivent les stations de moyenne altitude.
05:37 N'hésitez pas à nous appeler dès maintenant pour pouvoir intervenir
05:40 et discuter notamment avec notre invité.
05:42 - Hubert Arnault, maire d'Autromme et Audre,
05:44 vous avez présenté un plan d'urgence au Conseil municipal
05:48 qui vise notamment à réduire les horaires d'ouverture et le personnel de la station.
05:53 - Oui, tout à fait, puisqu'en fait, ce qui nous plombe énormément,
05:58 c'est les charges de fonctionnement.
06:01 Donc nous avons essayé de travailler avec les membres de la Régie
06:05 sur un modèle plus vertueux, on va dire, et de réduire un peu la voilure.
06:09 - Vous divisez par deux quasiment le nombre de saisonniers.
06:11 - C'est ça, c'est ça. Hier, on était à 50 et quelques saisonniers.
06:15 Cette année, on part sur une base de 23 saisonniers dans Bruchy
06:18 et avec une ouverture des pistes qui a été revue.
06:23 Donc je pense que ça devrait fonctionner.
06:27 Donc avec cette ouverture, on s'offre la chance d'avoir un budget
06:34 au moins à l'équilibre, si ce n'est pas à l'équilibre, avec un déficit mineur.
06:38 - J'aimerais vous faire entendre, Hubert Arnault,
06:40 ces pratiquants rencontrés à Saint-Pierre-de-Chartreuse
06:43 qui s'interrogent évidemment sur la situation financière de la station.
06:47 Écoutez.
06:48 - C'est triste de voir la station s'éteindre doucement.
06:51 - Il y a eu des gros investissements de faits
06:53 qui n'étaient peut-être pas forcément nécessaires
06:55 au vu des fréquentations qui se passaient
06:57 les dernières années de l'enneigement.
06:59 - Vous avez lancé une réflexion, vous, à haute reméiaudre
07:02 sur des formats de réunion de résilience, vous appelez ça,
07:06 pour réfléchir à la suite de la station. Expliquez-nous.
07:10 - Oui, parce qu'effectivement, on passe ce volet à la face.
07:14 Le changement climatique, il est là.
07:16 Les saisons seront de plus en plus difficiles,
07:18 peut-être sûrement plus courtes qu'elles étaient auparavant.
07:21 Donc on a lancé des modèles de réunion,
07:24 en lançant un travail de résilience,
07:27 avec des réunions avec la population,
07:29 qui viennent voir un peu, s'expliquer, dire ce qu'ils pensent.
07:33 - C'est la première fois que vous lancez cette réflexion ?
07:36 - Pardon ?
07:37 - C'est la première fois que vous lancez cette réflexion avec les habitants ?
07:40 - Oui, on a lancé déjà des consultations,
07:43 notamment pour le village olympique et les écouches.
07:46 Nous avons lancé également une consultation
07:48 pour l'ouverture et la fermeture de la route de la Molière.
07:51 Donc c'est la troisième réunion, enfin, concertation que nous faisons,
07:55 mais sur un modèle, c'est un modèle qui touche tout le monde,
07:58 qui touche l'économie, et on dit qu'il faut se préparer,
08:02 il faut se préparer aux changements.
08:04 - Est-ce que ça ne vient pas trop tard, Hubert Arnaud, ces réflexions ?
08:08 On sait depuis des années que l'avenir du ski est compromis
08:11 dans les stations de moyenne montagne.
08:13 - Ce n'est jamais trop tard, le tout s'est démarré.
08:18 Il ne suffit pas de se dire aujourd'hui,
08:20 le ski c'est fini, on ne fait plus rien.
08:23 Pour nous, on pense qu'il y aura encore de la neige,
08:25 mais de moins en moins longtemps,
08:27 de façon un peu plus aléatoire,
08:29 et l'objectif c'est de dire,
08:31 qu'est-ce que nous faisons quand il n'y a pas de neige ?
08:33 Pour se préparer, il y aura sûrement une période
08:38 où il n'y aura plus de neige,
08:40 mais quand, comment, on ne sait pas.
08:42 Donc il faut se préparer,
08:44 et qu'est-ce qu'on fait dans notre activité l'hiver
08:47 pour continuer d'attirer des touristes chez nous et des clients ?
08:51 - Et c'est justement ce dont on va parler avec Jean-Luc,
08:54 qui nous appelle d'Échirol,
08:56 que faire quand il n'y a pas de neige ?
08:57 Bonjour Jean-Luc !
08:58 - Oui, bonjour !
08:59 - Parce que vous êtes moniteur de ski de fond,
09:01 et justement le changement climatique va avoir un impact sur votre activité.
09:05 - Oui, alors j'en vis plus,
09:07 je suis à la retraite,
09:09 mais j'ai effectivement toujours les deux brevets d'État dont je vais parler,
09:14 en ski de fond et en moyenne montagne.
09:16 Donc en fait, je fréquente le Vercors depuis l'âge de 10 ans,
09:22 j'ai appris à skier sur clavé à Haut-Tran.
09:25 - Vous avez vu l'évolution, Jean-Luc, j'imagine ?
09:28 - Alors qu'est-ce qu'on peut dire actuellement ?
09:30 - Je suis guide bénévole à Vercors Endisport,
09:36 j'encadre chaque hiver depuis plusieurs années des déficients visuels,
09:40 des handicapés en ski de fond,
09:42 sur Villars de Lens, Haut-Tran, mais autres.
09:45 Donc on est bien conscient qu'il y a de moins en moins de neige,
09:48 que l'hiver dernier ça a été trop calme,
09:51 donc on s'adapte.
09:54 Alors, moi je veux dire qu'on parle beaucoup d'activités,
10:01 4 saisons, c'est l'avenir, de plus en plus,
10:04 le VTT, le trial, la traversée du Vercors, la course de ski de fond,
10:09 elle a été encore annulée l'hiver dernier,
10:11 il n'y avait pas de neige, la foulée blanche,
10:13 on en est à une version numérique, c'est pas le top,
10:16 mais enfin bon voilà.
10:18 Donc, par exemple, moi je voudrais regretter,
10:23 avec ma fille, début septembre,
10:25 on a voulu faire du VTT au départ de Villars de Lens-Corençon,
10:31 dimanche, de grand soleil, il y a beaucoup de monde en montagne,
10:34 on n'a pas trouvé à louer un VTT musculaire à Corençon, à Villars de Lens, à Mirodor.
10:40 Donc on s'est rabattu sur un VTT électrique,
10:43 c'est pas vraiment ce qu'on voulait,
10:46 mais c'est bien dommage que les loueurs se tournent systématiquement vers l'électrique,
10:51 et voilà, je pense qu'il y a plein de gens qui aiment encore faire du sport,
10:55 il y a un public de sportifs notamment.
10:58 - Jean-Luc, merci, on doit continuer,
11:01 mais merci de votre témoignage, on a bien compris,
11:03 manque d'infrastructures pour ces futures activités.
11:06 - Une réaction rapidement peut-être Hubert Arnault sur ce témoignage ?
11:10 - Oui, alors deux choses, d'une part...
11:13 - Rapidement parce qu'on a vraiment plus beaucoup de temps.
11:15 - Oui, notre offre nordique, elle reste de toute façon à l'identique
11:19 de ce qu'elle était, enfin à l'identique,
11:21 on réduit quelques kilomètres,
11:23 mais on va encore avoir plus de 5 kilomètres de pistes français cet hiver,
11:26 donc notre offre nordique continue,
11:29 nous avons la chance d'avoir une nordique
11:31 qui est moins... on a moins de soucis économiques à ce niveau-là,
11:35 et je voulais dire que par rapport au VTT,
11:38 sur Autrame et Aude, nous avons deux loueurs de vélos,
11:42 de vélos musculaires et électriques bien entendu,
11:45 et qui sont ouverts tous les dimanches, toute la saison et l'intersaison,
11:49 donc notre offre chez nous, elle existe,
11:52 elle est affective, le cerf, mais elle existe.
11:54 - Et le message est passé, merci beaucoup Hubert Arnault
11:56 d'avoir été notre invité maire d'Autrame et Aude,
11:59 on suivra évidemment la situation de votre station
12:02 avant une possible ouverture,
12:04 et peut-être en modèle réduit, dégradé, on l'a entendu.
12:07 Merci beaucoup, belle journée.