Enki Bilal (dessinateur de bandes dessinées): "La guerre civile nous pend au nez"

  • l’année dernière
Le dessinateur de bandes dessinées, Enki Bilal, était l'invité de BFM Story pour évoquer la montée de l'antisémitisme et de l'islamisme, ainsi que sa vision de la société française actuelle.

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Transcription
00:00 ça ne m'amuse pas d'imaginer le monde tel qu'il sera.
00:02 - Pourtant ça fait partie de votre métier.
00:04 - Oui, mais justement, j'y apporte toujours une forme de dérision, de second degré,
00:08 donc là c'est un peu difficile d'avoir du second degré là-dessus.
00:10 Peut-être simplement si on suit l'évolution,
00:14 c'est-à-dire que l'immigration va s'accentuer forcément.
00:17 Alors le métissage, moi j'ai toujours été pour le métissage, vraiment.
00:21 J'ai trouvé ça magnifique, l'idée est magnifique,
00:24 c'est-à-dire un métissage à la fois culturel, intellectuel, traditionnel, tout ce qu'on veut.
00:30 C'est très beau, mais aujourd'hui le métissage est rendu impossible
00:32 par la communautarisation de la société.
00:34 C'est-à-dire que c'est les communautaristes eux-mêmes qui ne veulent plus de métissage.
00:36 - Chacun dans sa communauté.
00:38 - Mais alors ça veut dire que ça donne quoi ?
00:40 - Ça donne le chaos, ça donne la guerre civile.
00:44 Évidemment, c'est quelque chose qui nous pend en nez, largement.
00:46 - La guerre civile nous pend en nez ?
00:48 - Oui, mais je ne suis pas le seul à le dire.
00:50 - Quelle guerre civile ?
00:52 - Gilles Keffel le dit, Jean-Benoît Delfusson le dit,
00:55 - François Fillon il y a quelque temps n'était pas loin de dire la même chose.
00:57 - Bolhomme Sansalle le dit, tous les gens qui se posent la question vraiment le disent.
01:01 - Mais comment réveiller les gens en fait ?
01:04 S'il y a une guerre civile, comment les réveiller, les prévenir
01:08 et peut-être faire en sorte de l'éviter cette guerre civile ?
01:12 - Non, je ne sais pas.
01:15 - On veut que vous vous rassuriez en fait, après nous avoir beaucoup inquiété.
01:18 - Mais parlons-nous, parlons-nous, parlons-nous.
01:22 Je ne sais pas, je n'ai que ça.
01:24 Faisons des petits dessins, je ne sais pas, faisons des dessins, échangeons.
01:28 - Les dessinateurs aujourd'hui sont menacés aussi.
01:32 - Regardons cette planète, elle est belle la planète, il faut essayer de la sauver.
01:35 - C'est-à-dire que vous ne vous reconnaissez plus dans le monde tel qu'il vient aujourd'hui ?
01:39 - Non, pas du tout, les écolos ne se trompent pas,
01:42 ils ont raison de se battre pour la planète,
01:44 mais ils se battent pour une idéologie avant de se battre pour la planète.
01:47 Donc il faut qu'une nouvelle génération d'écologistes arrive,
01:49 alors des jeunes qui vont se débarrasser de ceux qui les précèdent,
01:53 là, et qui sont catastrophiques à mon sens, pour essayer de trouver...
01:57 - L'écolowokisme, c'est ce qui...
01:59 - Oui, voilà.
02:00 - Alors, vous donnez une définition du wokisme,
02:03 vous dites que c'est sécrété par la fin de l'Occident
02:05 et que c'est une espèce de maccartisme à l'envers
02:07 qui produit de la haine d'Israël, du capitalisme et de l'homme blanc.
02:10 C'est votre définition du wokisme, elle est assez claire.
02:12 - Oui, le maccartisme à l'envers, donc effectivement ça provient de la gauche américaine.
02:15 - Mais vous dites que ça ne va pas durer.
02:16 - Je pense que ça ne va pas durer, parce que je pense que quand même en France,
02:19 en arrivant en France, il y a un filtre, il y a des universités apparemment,
02:22 il y a des gens qui sont très... qui relaient le cirque, là,
02:26 une espèce de cirque, mais je pense que ça va...
02:29 je pense qu'on a quand même derrière nous une profondeur culturelle,
02:33 de la mémoire, on a des choses qui sont suffisamment fortes pour résister à ça.

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