Green Book : sur les routes du Sud

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1962. Tony Lip, un Italo-Américain issu des bas-fonds du Bronx, est habitué aux postes de videur de clubs louches. Il est embauché comme chauffeur par le roi du piano Don Shirley, un compositeur noir, à l'occasion d'une tournée traversant le Sud ségrégationniste. Don Shirley a beau être reconnu et riche, il n'est plus "un Noir" pour ses confrères, et ne sera jamais "un Blanc" pour ceux qui paient une fortune pour le voir en concert. En face, Tony Lip est un homme rustre, un père de famille attentionné, amoureux de sa femme mais qui ne sait pas lui écrire une lettre digne de ce nom. Une improbable amitié va naître entre ces deux hommes que tout oppose...
Transcript
00:00 Je suis sur le point de partir en tournée dans le sud profond.
00:02 Vériez-vous un inconvénient à travailler pour un noir ?
00:04 Vous dans le sud ?
00:06 Ça va causer des problèmes.
00:07 Promets-moi que tu m'écriras.
00:09 C'est promis.
00:10 Je pense que vos manières gagneraient...
00:13 Ouf !
00:14 ...à être plus raffinées.
00:15 Oh non, mais pourquoi vous me l'ébrisez menu ?
00:17 Dites pas que ça sent pas bon, ça !
00:19 Je n'ai jamais avalé de poulet frit de toute mon existence.
00:21 Mais les gens comme vous adorent la poulet frit !
00:23 Vous avez une vision de moi plutôt étriquée, Tony.
00:25 Ouais, je sais.
00:26 Je suis un malin.
00:27 Ce monsieur dit que je ne peux pas dîner ici.
00:29 J'ai bien peur que non.
00:30 Comment il fait pour rester aussi aimable ?
00:32 Il faut du courage pour changer le cœur des gens.
00:36 Qu'est-ce que vous faites ?
00:38 Une lettre.
00:39 "Cher Dolores, des fois tu me rappelles la maison.
00:42 Vous êtes conscient que c'est lamentable ?
00:44 Prenez note.
00:45 Tomber amoureux de toi a été la chose la plus facile du monde."
00:49 PS, embrasse les grâces.
00:51 C'est comme klaxonner à la fin de la 7ème de Shostakovich.
00:54 Et c'est bien ?
00:55 Parfaitement bien, Tony.
00:56 Sortez des voitures !
00:58 On ne gagne jamais grâce à la violence.
01:00 On ne gagne qu'en gardant sa dignité.
01:02 Moi, je sais exactement qui je suis.
01:04 Vous connaissez pas les vôtres.
01:05 Vous, monsieur Jmelapet qui fait des concerts pour les rupins.
01:08 Si je suis pas assez noir et aussi pas assez blanc,
01:11 alors je suis quoi ?
01:12 Tout le monde peut faire du Beethoven.
01:15 Mais votre musique,
01:16 y a que vous qui pouvez le faire.
01:18 Et que fait-on avec les restes ?
01:25 On fait ça.
01:26 On fait ça.
01:27 Ramassez, Tony.
01:32 Les écureuils le boufferont, de toute façon.
01:33 Ramassez.
01:34 [SILENCE]

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