PAF : Analyses, décryptages et investigations sur les émissions télé !
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00:00 première histoire, l'homme qui a vendu un pays imaginaire.
00:03 On a adoré cette histoire.
00:05 Raconte.
00:06 Oui, alors c'était au 19e siècle.
00:08 Il s'appelle Gregor MacGregor.
00:09 C'était un soldat écossais qui a passé toute sa jeunesse
00:12 à se faire passer pour quelqu'un qu'il n'était pas.
00:13 Il était donc dans l'armée et il voulait grimper,
00:16 mais ça ne marchait pas.
00:17 Alors, il s'est marié avec une femme dont la famille était très riche
00:21 pour pouvoir avoir un bon train de vie.
00:22 Ce que c'était son objectif, c'est d'avoir un bon train de vie.
00:24 Sauf que sa femme, elle meurt et il se retrouve dans une situation
00:27 très, très compliquée.
00:28 Donc, qu'est-ce qu'il fait ?
00:29 Il part en Amérique latine et il essaye d'avoir une carrière dans l'armée là-bas.
00:34 Et ça marche un peu mieux parce que c'est mytho.
00:36 Ça marche un peu mieux en Amérique latine.
00:38 Et du coup, il se retrouve sur une île et il demande à des indigènes
00:41 de lui céder une partie de territoire.
00:43 Il réussit à avoir ça et il retourne après à Londres en disant
00:47 "J'ai un bout de territoire, j'ai un pays qui m'appartient".
00:50 Et ce pays, ça s'appelle...
00:53 Poyer.
00:53 Poyer, voilà.
00:54 Il se fait appeler le prince de Poyer.
00:56 Il crée une fausse monnaie, une fausse hymne.
00:59 Il crée un faux blason, un faux drapeau.
01:03 Et là-bas, il réussit à vendre à des colons une partie de cette terre-là
01:09 pour 250 000 livres.
01:11 Et donc, le problème, c'est que ces colons-là...
01:12 Ça fait combien en euros, ça ?
01:14 Vous voyez, la conversion n'est pas la même qu'à l'époque.
01:18 Tout ça en quelques années seulement.
01:20 Sauf qu'au bout d'un moment, les colons britanniques
01:21 qui ont acheté leur partie de territoire, ils vont là-bas.
01:24 Mais qu'est-ce qu'ils trouvent ?
01:24 Ils trouvent une jungle.
01:25 Ils trouvent un territoire qui n'est pas du tout habitable.
01:27 Et donc, il a réussi à vendre un pays.
01:29 Alors, pour bien le situer, aujourd'hui, c'est l'est de l'Honduras.
01:32 C'est dans la mer des Caraïbes, à côté du Bélize.
01:34 Et donc, il a réussi à vendre cette partie de territoire-là
01:36 qui ne lui appartenait évidemment pas du tout.
01:38 - Et ce qui est incroyable, c'est que les survivants ne lui en ont pas voulu
01:41 en considérant que lui aussi s'était fait avoir.
01:44 C'est ça qui est extraordinaire.
01:46 - Voilà, il a vendu un faux pays.
01:47 - Ok, énorme.
01:48 C'est pas mal.
01:49 Là, lui, il est très, très fort.
01:50 L'art de la contrefaçon aussi.
01:52 - Ah oui, ça, c'est Rembrandt.
01:53 Rembrandt, selon les prononciations dans les pays,
01:55 c'est un peintre baroque du 17e siècle.
01:57 Lui, qu'est-ce qu'il a fait ?
01:58 Il a demandé...
01:58 Alors, c'était un peintre de très grande qualité.
02:00 Il avait des œuvres magnifiques qui se vendent des millions.
02:02 Sauf qu'il avait des étudiants à qui il proposait de reproduire ses œuvres.
02:07 Lui, il passait juste signer et ça lui permettait d'en vendre plein.
02:10 Il y a 10 000 œuvres qui ont été vendues au 20e siècle de Rembrandt.
02:14 Sauf que 10 000 œuvres, c'est évidemment impossible à aller faire de son vivant.
02:19 Lui, il n'en a fait que 400 à peu près.
02:21 Et bien, il y a tout le reste, 9 600, qui seraient des contrefaçons.
02:25 Et petite info, il y a des chercheurs qui ont utilisé l'intelligence artificielle
02:29 il n'y a pas longtemps pour pouvoir savoir si une œuvre de Rembrandt
02:32 était la vraie ou la fausse.
02:34 C'est l'intelligence artificielle qui...
02:36 - Ah oui, il y en a certains qui croient qu'ils ont un chef-d'œuvre à la maison.
02:38 - En fait, ça ne vaut rien du tout.
02:39 - Et des fois, l'inverse.
02:40 Et des fois, l'inverse.
02:42 On a trouvé dans des greniers des trucs dont on pensait que c'était une croûte
02:45 et notamment dans le lot, un truc qui s'est avéré un vrai Rembrandt.
02:49 - Voilà, et donc, ça aurait été impossible.
02:50 - Oui, Maxime ?
02:51 - Oui, je crois qu'il signait toutes les œuvres et il les signait.
02:55 - Qu'est-ce que tu viens de dire, Maxime ?
02:56 - Qu'est-ce que tu viens de dire ?
02:57 - Oui, mais s'il les signait, ça veut dire qu'il a quand même une valeur intrinsèque.
03:00 - Non, parce que ce n'est pas lui qui les a peintes.
03:01 Donc, c'est un rempli avec un autographe.
03:03 - Mais honnêtement, ils avaient tous des élèves qui complétaient les tableaux.
03:07 Après, tout est une estimation.
03:09 - Exactement.
03:10 - Bon, rappelle-nous un peu l'histoire de l'un des escrocs français les plus connus.
03:15 - Ah, il s'appelle Christophe Roquancourt.
03:17 Oui, vous le connaissez, on l'appelle l'arnaqueur des stars.
03:19 Alors, lui, il a eu une enfance difficile, un peu en Normandie, un père alcoolique,
03:22 une mère prostituée.
03:23 Il a toujours voulu avoir un trindit assez élevé.
03:26 Et donc, qu'est-ce qu'il fait ?
03:27 Il commence à 18 ans par arnaquer sa propre famille.
03:30 Il y a sa copine qui était issue d'une riche famille.
03:33 Qu'est-ce qu'il fait ?
03:34 Il va vendre un immeuble qui appartient à son beau-père de l'époque.
03:37 Donc, il commence comme ça, alors qu'il n'avait évidemment pas du tout la propriété de ces biens-là.
03:41 Ensuite, il part aux États-Unis.
03:42 Il étudie beaucoup de biographies de stars et il se fait passer pour soit le fils, soit le nevet de ces stars-là.
03:47 Il côtoie de très grandes stars.
03:49 Comme ça, il arrive à extorquer des millions comme ça.
03:53 Il se fait passer pour un ex-champion de F1, de boxe, pour un producteur de films.
03:58 Bref, il s'invente une vie.
03:59 Et surtout, ce qui est incroyable dans l'histoire, c'est que le gars ne parle pas un seul mot d'anglais.
04:03 Et grâce à ça, il réussit quand même à arnaquer plein de gens.
04:06 En France, il y a Michel Polnareff qui, dans une autobiographie, a dit qu'il avait été escroqué de 250 000 euros
04:12 par Christophe Rocancourt.
04:13 Lui, dément.
04:14 Mais il faut savoir quand même qu'il a escroqué énormément d'argent.
04:17 Je crois que c'est à peu près 250 000 euros pour Michel Polnareff.
04:24 Mais il y a des millions et des millions qui ont été dérobés.
04:27 On parle de 50 à 100 millions qui ont été dérobés durant toute sa carrière.
04:31 Il a un réel talent.
04:33 Il a un réel talent.
04:33 Il est très, très fort.
04:35 C'est le domaine du génie.
04:37 C'est quand même incroyable qu'une personne arrive comme ça à être assez convaincante.
04:42 Pour pouvoir extorquer des sommes pareilles.
04:44 Il a été connu sous plein de pseudonymes.
04:46 Christian Rockefeller, Christian de Laurentiis, Christian de la Rintin.
04:48 De toutes les stars dont il usurpait l'identité.
04:51 C'est incroyable.
04:51 En fait, il jouait sur la cupidité des gens.
04:53 Ils ont été avides d'avoir de l'argent et ils tombaient tous dans le panneau comme ça.
04:56 Même de magnifiques actrices.
04:58 Il a partagé l'avis de magnifiques actrices qui n'ont rien vu non plus.
05:02 Et on peut vous conseiller un excellent film d'un arnaqueur.
05:05 Et ça me fait penser à ça.
05:06 C'est "Arrête-moi si tu peux", interprété par Leonardo DiCaprio, de Steven Spielberg.
05:11 C'est un peu cette histoire qui est complètement incroyable.
05:13 Et histoire vraie. Très fort.
05:14 – Alors autre arnaque, c'est la quatrième arnaque.
05:17 L'arnaque à la taxe carbone 2008-2009.
05:19 Il y a un groupe d'individus qui s'est un peu servi du système en fait.
05:22 – C'est ça en fait, c'est une arnaque à la TVA.
05:24 On l'appelle l'escroquerie du sec. Pourquoi ?
05:25 Parce que c'est entre 1,6 et…
05:27 – Ça fait rire Jean-Michel.
05:28 – Eh oui, mais je vais vous dire pourquoi.
05:29 J'ai déjeuné en vacances avec un monsieur.
05:32 Il ne voulait pas me dire son nom.
05:33 Et puis une fois qu'il me dit son nom,
05:35 j'ai cru que c'était le fils de la maîtresse de mes enfants.
05:38 Quand elles étaient petites.
05:39 – Le fils de la maîtresse de mes enfants ?
05:41 – Oui, c'était son fils.
05:42 Et en fait, il me dit "non, mais maintenant que je t'ai dit mon nom,
05:45 tu sauras qui je suis". Et puis j'ai tapé son nom.
05:47 Bon, je peux le dire, il s'appelait Astruc.
05:49 C'était le prince de la taxe carbone.
05:51 Le type, il avait une montre de 500 000 euros au bras.
05:55 Il avait une porcherie, il appelait ça parce qu'il avait 15 porches,
05:57 me disait-il, dans son garage.
05:59 – C'est drôle.
06:00 – Oui, il appelait ça une porcherie.
06:02 En fait, on croit que cette arnaque, elle est très complexe,
06:04 mais en fait, elle est très simple.
06:05 Là, il y a écrit 283 millions, figurez-vous que c'est beaucoup plus.
06:07 1,6 à 1,8 milliard est stocké rien qu'à l'État français.
06:12 On parle de 5 à 10 milliards à l'échelle de l'Europe.
06:14 En gros, c'est une arnaque à la TVA.
06:16 On le faisait sur des produits physiques à l'époque.
06:18 On achetait des téléphones à l'étranger hors taxe.
06:20 On les revendait avec la TVA de 19,6 % en France.
06:24 Et la TVA, on la gardait dans la poche.
06:26 On l'envoyait sur des comptes à l'étranger.
06:28 Là, ils l'ont fait grâce à une plateforme d'achat et de vente de quotas carbone.
06:33 En gros, les entreprises qui étaient très peu polluantes
06:36 pouvaient revendre comme une sorte de droit à polluer
06:39 à des entreprises qui, elles, étaient très polluantes.
06:42 Et du coup, il y avait cette plateforme-là qui permettait ces échanges-là.
06:45 Et bien, eux, qu'est-ce qu'ils ont fait ?
06:46 Ils ont acheté avec des fausses sociétés des quotas.
06:49 Ils les ont revendus avec la TVA.
06:51 Grâce aux 20 % qu'ils gagnaient à chaque opération,
06:53 ils la réinvestissaient à chaque fois.
06:55 C'était comme un énorme escargot.
06:57 Et ils ont empoché d'énormes sous comme ça.
06:59 - De l'État français. - De l'État français, oui.
07:01 - L'État français qui vraiment n'a rien eu.
07:03 - Et d'ailleurs, il y a une très bonne théorie sur le canal,
07:04 il me permet, qui s'appelle "D'argent et de sang",
07:06 qui retrace très, très bien cette histoire
07:09 et qui l'est expliquée de façon très claire.
07:11 Il faut savoir qu'ils allaient en boîte de nuit dépenser tout l'argent,
07:13 tous les escrocs, parce que c'est des centaines de millions pour chacun.
07:17 Centaines de millions d'euros.
07:18 - Et dis-moi, qui a payé le déjeuner, Jean-Michel ?
07:21 - C'est lui qui a payé le déjeuner.
07:22 Il m'a dit qu'il avait gagné un milliard d'euros.
07:25 - C'est ça. C'est pas vrai.
07:26 - Un milliard d'euros. Ça a été le plus gros.
07:28 Mais par contre, il ne peut pas vraiment bouger comme il veut.
07:31 Apparemment, il avait des gardes du corps
07:33 qui l'attendaient à la sortie de l'hôtel.
07:34 Moi, je ne le connaissais pas.
07:35 Donc, c'est vraiment... Il a une vie de prisonnier.
07:37 - Et tu te retrouves à déjeuner comme ça par hasard avec lui ?
07:39 - Non, c'était notre voisin de table.
07:41 Il tapotait avec moi et au bout d'un moment, il m'a dit
07:43 "Venez, partagez un moment avec moi".
07:46 En fait, il n'a pas d'amis, quoi.
07:48 - Ils ont tous fait entre 3 et 10 ans de prison, quand même.
07:50 - Oui, oui. L'un des escrocs des jeunes, souvent à côté de RTL.
07:55 Et il faut reconnaître qu'il a un charme fou.
07:56 - Ah bah tiens ! - Il a toujours des escrocs.
07:58 - Comme beaucoup d'escrocs. - Comme beaucoup d'escrocs.
08:00 - C'est le propre d'un escroc.
08:01 - Ils ont volé à l'État.
08:03 - Mais c'est bien fait. Alors, tu l'as dit, l'État français
08:05 était tellement con dans cette affaire que...
08:07 Bon, non. Bon, bon, bon.
08:09 Allez, on va terminer avec une petite histoire assez amusante.
08:11 Le faux président Gilbert Chikli.
08:14 - Alors ça, il faut savoir que Marco Mouli dit de lui
08:17 que c'est l'arnaqueur numéro 1.
08:19 Donc, c'est dire à quel point ce monsieur, Gilbert Chikli, est fort.
08:22 Alors, on ne sait pas comment il a dérobé 100 millions d'euros
08:25 selon certaines sources.
08:27 Et le FBI parle de près de 2 milliards d'euros.
08:30 Donc, c'est énorme. En gros, je vous explique l'arnaque.
08:32 C'est très simple. C'est un canular téléphonique.
08:34 Il était dans une pièce. Il usurpait l'identité de grand PDG
08:38 d'entreprise qu'on connaît tous.
08:39 Et il demandait aux cadres de faire des virements.
08:43 Pourquoi ? Pour lutter contre le terrorisme.
08:46 Et ça allait encore plus loin que ça, puisqu'il a usurpé l'identité
08:49 de l'ancien ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian,
08:52 et même du président de l'époque, François Hollande,
08:54 avec des faux masques. Il fabriquait des faux masques.
08:56 Et il faisait des appels en visio.
08:57 En se faisant passer pour ces gens-là, il disait,
08:59 voilà, on a besoin de lutter contre le terrorisme.
09:01 Vous savez, en 2015, c'était une période un peu compliquée.
09:05 On a besoin de votre argent pour lutter contre le terrorisme.
09:08 Donc, aidez-nous.
09:09 Et il y a certaines entreprises qui faisaient des virements comme ça.
09:11 Il a réussi à avoir des montants énormes.
09:14 Il y a près de 1 500 entreprises qui ont été attaquées
09:17 pour à peu près 800 millions d'euros.
09:19 Pourquoi l'arnaque au président ?
09:20 Parce qu'il a usurpé l'identité, au-delà de PDG de grande entreprise,
09:24 de personnes très haut placées dans l'État.
09:26 Ce qu'il faut, c'est la création de faux masques.
09:27 On la texte, c'est un peu comme dans Mission Impossible.
09:29 C'est surtout dans les années 2000.
09:30 Il y a déjà les réseaux.
09:32 Donc, comment ça a pu se produire ?
09:34 Dans les années 90, j'aurais compris.
09:36 Surtout qu'il y a Adore V.
09:37 Mais les années 2000, ça se termine en 2015.
09:40 Une ressemblance physique.
09:41 C'est fou qu'il arrive avec Adore, qu'on savait déjà...
09:44 - Les grands dirigeants pensaient parler à Jean-Yves Le Drian,
09:46 pensaient parler à François Hollande, etc.
09:48 Il a pris 10 ans de prison, M. Chibli.
09:49 - On dirait des trucs de gosses qui jouent au téléphone.
09:52 - Oui, mais ça marche parfois.
09:53 Les trucs de gosses...
09:54 - Vous en avez oublié une.
09:55 C'est quand même le mec qui, en 1925, a vendu la tour Eiffel.
09:58 - Oui, c'est vrai.
09:59 C'était génial.
10:00 - 7 300 tonnes d'acier qu'il a réussi à vendre dans un ferrailleur.
10:03 - Non, mais ça, oui.
10:05 Il y en a plein.
10:05 Il a fallu faire des choix, c'est ce que je disais.
10:07 (rires)
10:08 [Musique]