Intelligence artificielle : la France dans les starting-blocks • FRANCE 24

  • l’année dernière
"Kyutai" : sphère en japonais. Voici le nom du tout nouveau laboratoire d'intelligence artificielle à Paris. Créé à l'initiative de Xavier Niel, Eric Schmidt ou encore de Rodolphe Saadé, il veut s'employer à changer la vie, de la santé à la prévision climatique, grâce à l'IA. Ce nouvel élan, qui s'appuie sur la science ouverte, profitera d'un puissant supercalculateur basé en France. Il pourrait aider les talents, qui, de Poolside à Mistral AI, sont de plus en plus nombreux à choisir l'Europe.
##intelligenceartificielle #France #Openscience
Transcription
00:00 Bonjour Guillaume, on est ravis de vous retrouver.
00:02 On va reparler intelligence artificielle aujourd'hui.
00:05 Alors le domaine de l'intelligence artificielle est globalement dominé par les grands acteurs,
00:10 que ce soit la Chine ou les Etats-Unis, mais un petit pays fait aussi entendre sa voix et surprise,
00:15 c'est la France, avec ses têtes chercheuses, ses mathématiciens, et peut-être une vision du monde un peu différente.
00:22 Plusieurs signes avant-coureurs ces dernières semaines nous ont montré qu'il se passait effectivement beaucoup de choses en France sur le terrain de l'IA.
00:29 Oui, des nouvelles plutôt bonnes, parfois un peu surprenantes.
00:32 On a vu des magazines en ligne comme TechCrunch dire qu'il se passait de plus en plus de choses.
00:37 TechCrunch qui est revenu sur une soirée qui a été organisée au cours en novembre à Paris à l'initiative de Mortier Ventures,
00:44 et où on a vu des noms dont on va de plus en plus entendre parler, comme Gladia, Fingrain, Dust, Scenario, des entreprises.
00:52 On sait qu'on a beaucoup de talents en France qui sont formés dans les fameuses grandes écoles, les grandes écoles d'ingénieurs, polytechniques, normales également.
00:59 On a des très bons instituts comme l'INRIA.
01:01 On savait aussi qu'il y avait des grands groupes comme Facebook, Meta, qui établissaient beaucoup de centres de recherche,
01:07 notamment à l'initiative de Yann Lequin, un français qui dirige l'intelligence artificielle chez Facebook.
01:12 Mais on voit de plus en plus d'entreprises qui choisissent de s'installer, y compris créées par des Américains comme Poolside,
01:19 qui choisit elle de s'installer à Paris.
01:22 On voit également d'autres entreprises très prometteuses, comme Giscard avec un casque important,
01:28 ou une autre qui est créée par Maxime Germain, créateur de la startup Jour, qui veut lui créer un deuxième cerveau dans notre poche.
01:38 Hugo Mercier aussi à suivre, qui veut créer une startup en mode furtif.
01:43 Mais les créateurs que je trouve peut-être encore plus intéressants, éclairants aujourd'hui, ils ont créé des scénarios.
01:50 C'est Emmanuel Demestre, notamment, un polytechnicien diplômé de l'école normale supérieure, qui s'est allié avec Hervé Nivon,
01:59 lui passé par l'EPITA, et il génère des jeux vidéo grâce à l'intelligence artificielle.
02:05 Il explique que peut-être un jour, on définira même les scénarios avec l'intelligence artificielle.
02:11 Ils expliquent qu'aujourd'hui, avec toute la puissance de calcul, la révolution qu'on est en train de vivre est comparable à celle d'Internet.
02:17 On peut créer énormément de choses, on les voit en ce moment à l'écran, des choses qui peuvent parfois nous surprendre,
02:22 mais avec les fameux prompts, ces phrases qu'on dit au programme et qui génèrent des images.
02:26 Et cette nouvelle offensive s'appuie sur des chercheurs européens de très haute qualité via la création d'un nouveau laboratoire.
02:33 Oui, alors ça c'est une annonce d'aujourd'hui, un chrène le 17 novembre.
02:36 On a vu la création d'un laboratoire qui s'appelle Q-UTI, qui sera installé à Paris,
02:44 qui va lui aussi s'appuyer sur des chercheurs des plus grandes entreprises, Veolia, mais aussi Meta.
02:50 On doit cette annonce à Xavier Niel, Eric Schmidt, l'ancien patron de Google, ou encore Rodolphe Saadé.
02:55 Au total, c'est pas moins de 300 millions d'euros qui sont investis dans une fondation qui s'appelle The Foundation.
03:01 Il y a eu des invités, des intervenants prestigieux comme Jensen Wang, le créateur taïwanais de NVIDIA,
03:08 une entreprise très importante dans l'intelligence artificielle.
03:11 L'idée, c'est de reproduire le succès qu'a eu le laboratoire DeepMind.
03:15 Vous savez, DeepMind, on en a beaucoup entendu parler.
03:17 C'est un laboratoire qui a été créé en Angleterre, qui est très connu parce qu'ils ont battu les meilleurs humains au jeu de go.
03:23 Et puis surtout, ils ont favorisé la modélisation du repliement des protéines.
03:29 L'idée, c'est de montrer ici que la France n'a pas de complexe à avoir.
03:32 Et également au programme à supercalculateur extrêmement puissant qui, lui aussi, va être installé en France.
03:37 Oui, c'est ça. C'est-à-dire que ça va être à Saint-Ouen-Laumon.
03:40 L'idée, c'est d'avoir le plus grand supercalculateur dédié au cloud et à l'intelligence artificielle.
03:47 Il faut cette fois-ci s'intéresser aux propos de Damien Lucas, le patron de Scaleway,
03:54 qui est une entreprise qui, elle aussi, dépend d'Iliad, mais qui explique que c'est une question de souveraineté
03:59 d'avoir des données qui sont hébergées en France, qui vont permettre à ces chercheurs,
04:03 les chercheurs du laboratoire, de s'entraîner, d'entraîner leur modèle.
04:06 Et ça pourrait être aussi accessible pour les utilisateurs du cloud.
04:11 On voit que la France veut revenir, en tout cas, s'affirmer sur la carte de l'intelligence artificielle.
04:15 Et l'IA fait rêver, mais reste au cœur de beaucoup de craintes. On en parle suffisamment ici.
04:19 On en parle suffisamment ici. Et puis, ce que je voulais vous donner aujourd'hui, HREN, c'est un peu le contrepied.
04:23 Un contrepied qu'on doit encore, une fois à trois, à Français. Arthur Mensch, Guillaume Lample, encore Timothée Lacroix.
04:29 Ils ont choisi, eux, de partir des grosses entreprises américaines dont on parlait,
04:33 Google DeepMind pour le premier, Meta pour les deux suivants, pour créer Mistral.
04:37 Mistral, c'est un... On va de plus en plus en entendre parler, même dans le monde entier.
04:41 Ils ont été cités en exemple récemment par Satya Nadella, le PDG de Microsoft.
04:45 L'idée, c'est de créer des modèles de langues, un petit peu comme ce que fait OpenAI avec ChatGPT.
04:50 Mais eux-mêmes ont créé Mistral 7B, mais moins gourmand en énergie.
04:55 C'est-à-dire qu'ils créent des modèles avec 7 milliards de paramètres.
04:58 Ça peut paraître beaucoup, mais c'est beaucoup moins que ce que font les Américains.
05:01 Et lorsque vous parlez avec Arthur Mensch, ce qui est très intéressant, c'est qu'il explique que c'est une certaine vision du monde.
05:06 Que la France, on voit les trois créateurs avec leur équipe qui sont installés à Paris, près de la gare de l'Est.
05:12 C'est une autre vision du monde. Il donne un exemple que je trouve très intéressant.
05:15 Lorsque vous demandez à ChatGPT qui est le créateur de l'aviation, ChatGPT va vous répondre que ce sont les frères White.
05:22 J'ai encore essayé ce matin. Mais lorsque vous allez poser la question au modèle français,
05:27 lui, il explique qu'on pourra mettre en avant davantage les créateurs européens de l'aviation.
05:31 Parce qu'il y a toute une discussion, comme Clément Adair.
05:34 Bref, c'est aussi une vision du monde qu'on peut peut-être faire refléter grâce à ces initiatives.
05:40 Et on voit que la France a des choses à dire dans le secteur.
05:43 Et d'autres initiatives dans le monde veulent créer leur propre modèle d'intelligence artificielle.
05:49 Oui, alors je dois un peu un témoignage à Peter O'Brien, mon collègue qui co-présente l'émission Tech24 en anglais,
05:57 qui s'est rendu en Afrique du Sud, à AfricaCom.
05:59 Il a pu parler avec différents responsables des ministres du numérique en Afrique du Sud.
06:06 Et il a expliqué, il a entendu ce témoignage de la création de modèles africains.
06:11 On connaissait le lapin, on en a déjà parlé, des initiatives africaines qui veulent valoriser toutes les langues africaines.
06:17 On voit également des initiatives très intéressantes du côté de l'Allemagne, avec Aleph Alpha,
06:23 une société qui a levé près de 500 millions d'euros et qui a le soutien, là aussi, des industriels allemands comme Bosch ou encore Schwarz.
06:32 L'idée, là aussi, c'est de valoriser l'open source.
06:37 C'est un combat qui est aussi cher à l'équipe de Mistral à Arthur Mensch.
06:40 L'open source, ça permet à la fois de vérifier les erreurs, de savoir comment les programmes sont construits,
06:45 des programmes qui peuvent être assez révolutionnaires et nous apporter beaucoup en médecine, en éducation.
06:50 Il faut arrêter de faire peur inutilement pour que d'autres acteurs plus ouverts, peut-être, puissent jouer dans la cour des grands.
06:58 Et c'est effectivement le rêve de ces Européens.
07:00 Merci beaucoup, Guillaume, pour cette chronique Tech.
07:02 Restez avec nous sur France 24, la suite de Paris Direct, c'est dans quelques instants.
07:06 [Musique]

Recommandations