• l’année dernière
Dans l’After, Daniel Riolo revient sur les déclarations de Vincent Labrune devant la commission d’enquête de l'Assemblée nationale. Le président de la LFP a notamment expliqué ses projets pour contrecarrer les chants homophones en tribunes, mais ce n’est pas au goût de notre éditiorialiste.

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Transcription
00:00 La Brune, sur le foot français. Ça me rappelle un peu Thierry Hesse en époque.
00:03 Rappelez-vous, vous vous souvenez Thierry qui avait annoncé dans quelques années
00:06 "on sera sur le podium des meilleurs championnats,
00:09 on aura gagné des Coupes d'Europe, etc." ?
00:11 - Ah, le plan 2012 ? - Il y a à peu près rien passé de ce qu'il a été.
00:15 - C'est le plan 2012.
00:16 - Alors il dit, et Vincent La Brune a un truc sur lequel on va être d'accord.
00:20 Il dit "le foot professionnel français,
00:21 c'est une vue de l'esprit de dire qu'on est dans le Big Five.
00:24 Il n'y a pas de Big Five, il y a un Big Four.
00:26 Et nous, on est en deuxième division."
00:29 - Lucide, pour l'instant, lucide. - Il a lu la revue de l'after.
00:32 - Voilà. Daniel, nous sommes d'accord avec la Brune sur ce point.
00:35 Maintenant, il ajoute "si on reste dans une approche franco-française
00:38 avec nos droits domestiques, on ne pourra pas financer le système.
00:41 C'est pour ça qu'il faut mettre le foot français
00:43 sur le podium européen à l'horizon 2027-2028."
00:48 - Le podium en termes de résultats ou d'oseille ?
00:51 - Non, je pense qu'il parle en termes de résultats.
00:52 - Ah, de résultats, ça va être compliqué.
00:54 - C'est mort, je peux lui dire. - 2027.
00:56 - 2027, 2028.
00:57 - Il faut qu'on gagne une Coupe d'Europe pour être sur le podium en trois ans.
01:01 Il faut qu'on fasse une razzia totale.
01:03 - Bon, donc là...
01:05 Ou alors il s'est dit "les députés, ils connaissent pas grand chose,
01:07 donc je vais leur sortir un petit pitot."
01:09 - Oui, tu peux faire une sauce et puis on voit si ça passe.
01:11 Tu peux avaler la soupe.
01:13 - Bref, donc là-dessus, non, là, on ne valide pas.
01:15 Et puis alors, il y a sa sortie sur les fameuses journées de lutte contre l'homophobie.
01:21 - Oui, parce que dans cette commission d'enquête, on a posé plein de questions
01:23 sur les dysfonctionnements et fonctionnements du foot français.
01:28 Et là, je pense qu'il avait décidé à un moment, comme il parlait sérieusement,
01:32 "Aujourd'hui, je me suis pas foutu de la gueule des gens."
01:36 Donc, comme c'est un petit peu quelque chose qui est quotidien chez lui,
01:38 de se foutre de la gueule des gens, il ne pouvait pas partir de la commission d'enquête
01:40 sans se foutre un peu de la gueule du monde et de eux en particulier.
01:43 Donc, il lâche cette phrase par rapport au maillot arc-en-ciel
01:46 et à la journée de lutte contre l'homophobie qui arrive à la dernière journée de championnat.
01:49 Il anticipe, puisqu'on sait, ça se murmure un petit peu partout
01:54 dans les milieux autorisés, comme on dit, que ça va s'arrêter et que ça n'existera plus.
01:59 Et donc, il a lâché.
02:00 "Nous réfléchissons à un dispositif plus clair."
02:04 Ah bon ? Donc, le maillot arc-en-ciel, c'était pas clair.
02:07 On en parle tous les ans.
02:09 Tous les ans, ça fait un bordel pas possible.
02:10 C'était pas clair, le maillot arc-en-ciel.
02:14 Foutage de gueule terrible, je le répète, et immense hypocrisie.
02:18 Parce que, dans le même propos, il dit, en revanche, le public...
02:23 Alors là, là, on va arrêter de rigoler.
02:26 Là, avec les supporters et le public, on arrête de rigoler.
02:29 Le premier champ, on arrête le match.
02:32 Donc, le public, on est sévère.
02:35 Le premier champ, on arrête le match.
02:36 Et au public, on va aller expliquer.
02:38 "Écoute, sur le terrain, les mecs veulent pas porter le maillot.
02:41 Ils ont rien à carrer de la cause, ça les intéresse pas et tout.
02:44 Donc, ils affichent pour certains une vraie homophobie.
02:47 Vous, fermez vos gueules.
02:48 Le premier qui l'ouvre, on arrête le match.
02:50 Mais à eux, on va rien dire.
02:52 Si on comprend le maillot, c'était pas vraiment clair, en fait.
02:54 La journée, ils ont pas compris.
02:56 Ça fait des années qu'ils comprennent pas que c'est des négociations permanentes
03:00 pour leur faire porter un bout de tissu arc-en-ciel dans le dos.
03:05 Mais ça, on va l'arrêter.
03:08 Voilà, donc, le public sévère pour les joueurs.
03:10 Pas de souci.
03:11 Vous pouvez... Mais sur le terrain, vous pouvez être homophobe.
03:13 C'est pas grave.
03:14 C'est que la réalité, c'est celle-là, la réalité.
03:17 Mais évidemment, Vincent Labrune ne va pas le dire.
03:19 Bon courage à la ministre qui est en première ligne sur ce combat.
03:24 Voilà, Vincent Labrune, je pense qu'il s'en fout comme de sa première verrue.
03:29 Lui, ce qu'il intéresse, c'est ramasser l'oseille des droits de télé.
03:32 Le reste, l'image du foot, ça, on a bien vu.
03:34 - Non, l'image, ça intéresse qu'on valorise le championnat.
03:36 - Au moment des incidents au M Lyon, on a bien vu, il a pas parlé.
03:40 Il est sorti de sa tanière quatre jours après.
03:42 Il a rien dit. Il s'est rien passé.
03:45 Il a pas moufté.
03:47 C'est pas grave, on s'en fout.
03:48 Et sur cette cause, on va la ranger dans le tiroir.
03:51 Donc finalement, après, moi,
03:53 je veux bien entendre que le foot a pas à se mêler de ça.
03:55 Alors le foot ne va pas se mêler de lutte contre le racisme.
03:58 On va pas se mêler des luttes, quelles qu'elles soient.
04:00 On va laisser tomber, on va jouer au foot.
04:01 Moi, j'ai aucun problème avec ça.
04:02 Moi, je veux bien l'admettre.
04:03 - Qu'on défende le football déjà.
04:05 - Déjà, effectivement, qui défende le football avec ce qui se passe dans les tribunes ?
04:08 Et puis après, on va s'occuper de ça.
04:10 Mais moi, je veux juste, je veux pas les forcer à faire ça.
04:12 Aucun problème.
04:13 Surtout qu'ils nous prennent pas pour des cons, qu'ils arrêtent l'hypocrisie.
04:16 Qu'on ne tape pas sur les supporters au premier champ.
04:18 Et puis qu'on ne vienne pas faire croire qu'on va lutter contre le racisme, l'homophobie.
04:22 Arrêtez de nous prendre pour des cons. On arrête tout.
04:23 On arrête tout, on range dans le placard.
04:25 On arrête le foot, on n'a pas à servir d'exemple.
04:28 Basta !
04:29 - Depuis le début, c'est une impasse, parce que tout ce qui est unanimiste comme ça,
04:31 on dit "ah ben voilà, on va défendre cette cause-là" sans la discuter,
04:34 sans se rendre compte de l'état de la société sur ces questions-là,
04:37 et considérer que le football doit une sorte de…
04:38 - C'est quoi l'état de la société ?
04:39 - T'as la société… - C'est dans les centres de formation, les gamins, ils veulent leur faire des…
04:42 - C'est ce que tu dis dans ton bouquin, mais y a des enquêtes, y a un bouquin…
04:44 - … de l'homophobie, que le sexisme c'est pas bien ?
04:46 - Bien sûr, toutes les associations disent, y a beaucoup d'enquêtes là-dessus.
04:48 - Toutes les assos te disent "y a eu un questionnaire qu'on voyait, j'en ai fait deux chapitres dans mon livre".
04:53 - On va faire un truc à reconseil, et s'imaginer que ça va passer tout seul, ben non.
04:57 Le problème c'est que ça devient contre-productif. - On en a même parlé dans la revue, de l'homophobie dans le foot donc.
05:01 - J'ai arrêté la tirelée, on va se la dire une dernière minute, parce que sinon t'es à 300 balles.
05:04 - Qu'ils arrêtent tout, mais je veux plus voir la moindre banderole pour qu'elles sont causes,
05:10 les minutes de silence et tout, qu'on arrête tout.
05:12 - Didier, tu veux dire un mot là-dessus ?
05:14 - Mais, dans…
05:16 le nombre de joueurs qui ont porté le maillot arc-en-ciel,
05:20 c'est ce que je veux dire, d'accord ?
05:23 Y en a eu très peu qui… - Oui, une minorité.
05:26 - J'ai même été un peu étonné par ça.
05:29 Alors un, c'est un de trop, je suis d'accord.
05:31 - Non mais parce qu'il faut les forcer, c'est des négociations incroyables.
05:34 On peut pas savoir ce que c'est à chaque fois.
05:36 Les agents doivent intervenir, les clubs doivent menacer, les centraux…
05:39 - C'est le problème de l'unanimité, c'est que là, partout où tu parles,
05:41 tu parles du principe que tout le monde est d'accord, il suffit qu'il y en ait deux, trois qui ne sont pas d'accord pour que ta campagne s'effondre.
05:45 Donc c'est absurde en fait, c'est une campagne absurde.
05:47 - Alors qu'est-ce que tu proposes ? Parce que c'est bien d'essayer de faire des choses, de faire évoluer les choses…
05:51 - Moi je propose que les mecs assument leurs opinions, ils disent "je suis homophobe, j'ai pas envie de porter ce maillot,
05:54 ça ne correspond pas à ce en quoi je crois".
05:59 Et après tout, ça voudra dire qu'on accepte ce genre d'ombrilions qui normalement ne doivent pas être acceptés.
06:06 Mais alors dans ces cas-là, encore une fois, on arrête toutes les causes.
06:09 Qu'on ne vienne pas nous prendre pour des idiots, qu'on arrête l'hypocrisie.
06:12 Dans ces cas-là, on va pas taper sur le public, au moins pour le premier champ homophobe.
06:17 Parce que eux, qu'est-ce qu'ils vont dire ?
06:19 Ils vont dire quoi ? Ils vont dire "attendez, nous vous punissez, vous videz la tribune,
06:23 Mathieu Huyclot machin, et les joueurs de foot, eux, ils ont le droit d'afficher leurs opinions,
06:26 et bien nous aussi, alors laissez-nous nos champs".
06:28 Voilà.
06:30 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
06:33 [SILENCE]

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