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Droits TV : Les clubs de L1 vers la banqueroute ?
Daniel Riolo : "Aujourd'hui on sait tous que Vincent Labrune ne sert plus à rien. La décision a lieu au niveau étatique. C'est Emmanuel Macron qui mène la barque."

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00:00 - Bien sûr, on attend, Daniel, Flo, que les présidents de club s'expriment publiquement.
00:04 On arrive à parler à certains en off, comme on dit,
00:08 mais publiquement, pour l'instant, ils ont l'air en tout cas toujours
00:12 tout à fait solidaires de Vincent Labrune dans le non-résultat.
00:16 - Et ils le sont parce qu'ils ne peuvent pas faire autrement pour l'instant.
00:19 - Ils sont coincés.
00:20 - Et ils ne s'exprimeront pas parce que de toute façon,
00:23 en gros, ce qu'on te dit, c'est "qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ?"
00:27 Parce que maintenant, la machine, elle est lancée.
00:30 On est début juin, il y a un passage devant la DNCG
00:35 qui va se faire comment, en fait ?
00:36 Parce qu'on va dire à Mickaël Herr,
00:38 parce que Labrune va dire à Mickaël Herr, comme il le dit à tout le monde,
00:41 "ne t'inquiète pas, ça va passer", donc en fait...
00:43 - A Mickaël Herr, il a déjà envoyé une lettre à tout le monde.
00:46 - Il a déjà, en gros, annoncé un peu la couleur en disant
00:50 "faites comme si c'est comme maintenant".
00:51 - Voilà, repartez sur les mêmes bases.
00:53 - Donc qu'est-ce que font les clubs en ce moment ?
00:54 - Ils regardent leur compte, ils vont voir Micheline,
00:57 ils font "bon, on en est où ?
00:58 On va faire comme si c'est pareil, voire moins".
01:03 Ils en font tout ça et de toute façon, au pire...
01:07 Tu prends certains clubs, c'est 25 millions, 30 millions, 35 millions,
01:10 c'est des sommes très importantes.
01:12 Tu sais ce que ça fera éventuellement ?
01:15 Ça fait pendant juillet-août,
01:16 de toute façon, ça finira par tomber, des droits à télé.
01:19 Mais on vend un joueur de plus.
01:21 Les budgets, ils sont un peu bouclés.
01:24 Il y a des clubs qui seront en grande difficulté.
01:26 Et comme il n'y a pas d'unité entre tous les clubs,
01:29 c'est ce que je raconte depuis des années,
01:31 le jour où on aura des présidents qui s'intéresseront
01:34 au business du foot tous ensemble pour faire progresser notre Ligue 1,
01:37 au lieu de chacun penser à sa petite boutique.
01:40 Peut-être qu'on évoluera, mais comme ce n'est pas le cas,
01:42 chacun fait sa petite tambouille dans son coin,
01:45 se dit "bon, si l'autre, il crève, qu'est-ce que je vais faire ?
01:47 Moi, je vais compter déjà mes petits sous-sous à moi
01:49 et puis on va voir si moi, je m'en sors".
01:50 Puis voilà, parce que s'il y avait un véritable intérêt collectif,
01:54 il n'y aurait pas eu ce deal CVC complètement ridicule
01:57 où le PSG a pris 200 millions et les autres...
02:00 Enfin, je ne sais pas, mais mon Textor n'était pas là à ce moment-là.
02:04 Mais aujourd'hui, personne n'a jamais posé la question à Textor.
02:06 Mais trouve ça normal, toi, que le PSG sur un deal prenne 200,
02:10 toi, tu prends 90.
02:11 Pablo Logorelli était là, lui.
02:15 - C'est l'OM qui s'est fait arnaquer ?
02:17 - Et eux, ils sont là.
02:19 - Le rapport "Notoriété - Argent touché", l'OM s'est fait complètement avoir.
02:23 - Mais pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, et j'en reviens,
02:26 ce n'est pas parce que je voulais reparler encore de CVC,
02:28 mais j'en reviens au sujet qui nous occupe, celui des droits télé.
02:33 Aujourd'hui, on a tous très bien compris que Vincent Labrune ne servait plus à rien.
02:37 Les présidents le savent, c'est fini, à part ces trois-quatre laquais habituels.
02:40 De toute façon, ils savent qu'aujourd'hui, la discussion,
02:42 elle a lieu au niveau étatique.
02:45 C'est Macron qui mène la barque.
02:47 Comme il a un peu beaucoup de dossiers sur son bureau,
02:50 quand il aura un peu plus de temps, il a déjà commencé à s'en occuper.
02:53 Ça n'a pas forcément super bien fonctionné, le dîner à l'Élysée.
02:57 Donc il va falloir qu'il en remette une couche.
02:58 - Il paraît que Nicolas Sarkozy, en coulisses, s'active également.
03:01 - Bien sûr, bien sûr.
03:03 - Pour convaincre ses amis qu'à tarif.
03:05 - Oui, mais pas qu'eux.
03:06 A essayer de recoller deux, trois bouts avec Bolloré,
03:08 parce que c'est Bolloré qui a la clé en fait.
03:10 C'est Bolloré qui a la clé.
03:11 - Vous avez écouté tous les podcasts de la semaine dernière pour comprendre tout ça.
03:14 - Si il ouvre le robinet de la distribution,
03:18 la solution est trouvée, et Bihin sera ok pour mettre l'oseille.
03:21 Mais sinon, non.
03:22 Et comme Bolloré, il veut les faire saigner jusqu'au bout,
03:24 bah ouais, mais sauf que la merde dans laquelle on est,
03:27 par rapport à Bolloré, à Sahada qui font la gueule,
03:29 c'est qui qui l'a foutu sur le tapis ?
03:32 Dans un premier temps, la direction d'avant.
03:34 Et Labrune, il l'a fait perdurer
03:37 en allant voir Amazon et en pensant que les GAFA
03:41 allaient sauver le foot français,
03:43 que Dazone allait gagner un défi de milliards.
03:45 - Je rappelle quand même, dans le business plan
03:48 qui a été fourni au moment de CVC,
03:50 on devait être au milliard cette année,
03:52 on devait être à un milliard trois dans la prochaine Apple Dove.
03:55 Mais on se rend compte des balivernes
03:57 énormissimes qu'a raconté L'Orléanais,
03:59 et aujourd'hui personne n'ose dire rien.
04:01 Ils ne disent rien les présidents.
04:03 Ils avalent, ils avalent les couleuves.
04:04 - Sur les biens de Rafter, où il va là ?
04:06 - Quand tu vois que Ougourian, qui l'a soutenu,
04:08 qui est même venu ici pour le soutenir,
04:10 il est... Regarde la merde dans laquelle il est à l'ance.
04:13 Chacun a sa petite tambouille, sa petite boutique à gérer.
04:17 - Flo, en fait, d'après les infos qu'on peut avoir sur certains clubs,
04:21 notamment ceux qui sont très dépendants au droit télé,
04:23 par exemple Montpellier.
04:24 Montpellier, c'est un truc de dingue, de dingo.
04:26 Je crois que c'est 68% du budget,
04:28 c'est le club le pire en France dans ce cas-là.
04:30 La plupart, c'est plus d'un tiers, ce qui est déjà beaucoup,
04:32 mais bon, ça peut se gérer.
04:34 Non, la différence notable par rapport à il y a deux, trois semaines,
04:38 c'est qu'effectivement, ils sont obligés, ils sont embarqués.
04:40 Et il y a eu d'ailleurs cette visio qu'a eu La Brune pour leur dire
04:43 "on ne va pas faire l'Assemblée Générale",
04:45 parce que vous comprenez bien qu'on est en train de négocier,
04:47 il les a encore un petit peu "endormis",
04:48 sauf que certains savent que maintenant,
04:51 ils ne se font plus endormir, mais ils n'ont plus le choix.
04:53 Et surtout, ils tablent déjà sur des droits télé
04:56 qui ne vont pas être du milliard, évidemment,
04:58 non pas de 700 millions, comme ils ont encore pu l'espérer,
05:00 ne serait-ce qu'il y a trois semaines ou un mois,
05:03 mais maintenant, 500 millions.
05:04 Donc en fait, la vraie différence,
05:06 c'est qu'ils sont en train de bâtir des prévisionnels
05:08 avec des ressources bien moindres.
05:10 Donc évidemment, ça change la donne, mais ce n'est pas la banqueroute.
05:13 Je veux dire, on n'est pas sur ce thème de la banqueroute,
05:15 on est sur le fait que oui, certains se disent "on s'est fait avoir",
05:20 mais on est en train de faire des prévies
05:23 avec plutôt 500 millions que 750 millions.
05:26 Et après tout, c'est faisable, c'est possible.
05:28 - Bien sûr.
05:29 Attention, n'oublie pas l'élément très important,
05:31 si tu descends en dessous de 500,
05:34 le deal avec CVC prend une toute autre tournure.
05:36 N'oubliez pas que la clause, et d'ailleurs,
05:38 ça c'est hallucinant, je vous jure que c'est vrai,
05:40 il y a beaucoup de présidents qui ne le savaient pas.
05:43 Que si tu descends au-dessous d'une certaine somme,
05:46 c'est plus 13%, c'est plus.
05:48 Tu montes en fait.
05:50 Parce que CVC a dit oui.
05:52 - Ils ont fait un pourcentage sur un certain montant.
05:54 - Comme ce qu'on leur a vendu, c'était le milliard,
05:56 le milliard 3, machin, tout ça.
05:58 Ils ont dit "ok, on prend que 13".
06:00 Mais si on descend en dessous,
06:01 alors malheureusement, je ne sais pas si c'est en dessous de 500,
06:03 en dessous de 600.
06:04 Si ça va en dessous, ils augmentent leur part.
06:06 Alors là, tu perds encore plus de thunes.
06:08 - Un point important quand même sur le fait que,
06:10 en dehors de tout ce qu'on a dit déjà politiquement
06:12 sur ces présidents qui se sont fait embarquer,
06:15 dont aucun effectivement n'a levé le petit doigt,
06:17 tout ça ok.
06:18 En revanche, il y a un truc qui est dingue,
06:19 qui est passé un peu inaperçu la semaine dernière,
06:21 c'est l'augmentation de la billetterie quelque part,
06:26 mais du public, tu sais, des affluences au Big 1.
06:28 - Et en Ligue 2 aussi.
06:30 - Les chiffres sont importants et intéressants à plus d'un titre,
06:32 c'est-à-dire que oui, pour les droits de télé,
06:34 et oui, dans les budgets, ça aura des répercussions,
06:37 mais ça ne change rien en fait que les gens veulent venir au stade,
06:40 voir leur club en Ligue 1,
06:41 quel que soit, je dirais, je caricature,
06:44 même avec une Ligue 1 dévalorisée
06:45 ou avec de plus jeunes joueurs dans les équipes de Ligue 1.
06:47 Si je veux dire par là...
06:48 - Combien de temps, je ne le sais pas.
06:49 - Pardon ?
06:50 - Combien de temps, c'est plus...
06:51 - Je ne sais pas, mais tu sais, sache que...
06:52 - Mais pour l'instant, il y a un vrai mouvement.
06:54 - Quand tu vas partout en France, à droite, à gauche,
06:55 moi je suis à Rennes en l'occurrence,
06:57 les stades sont pleins, les gens ont envie,
06:59 tous les 15 jours, d'aller voir leur équipe.
07:01 S'il y a dedans, à Rennes,
07:02 Désiré, Doué et les autres,
07:04 ils iront voir leur équipe,
07:06 quel que soit le niveau.
07:07 Donc, si tu veux, c'est plus ce modèle dont il faut rediscuter,
07:11 et les présidents sont en train de se rendre compte
07:13 qu'effectivement, ils vont devoir avoir des budgets moins conséquents.
07:16 Mais bon, le foot n'est pas mort, ce ne sera pas le même foot.
07:19 - Merci.
07:20 [SILENCE]

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