Marine Le Pen, députée du Rassemblement national dans le Pas-de-Calais, est l'invitée du Grand Entretien, au lendemain de la victoire de l'extrême droite menée par Geert Wilders aux élections législatives néerlandaises. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-jeudi-23-novembre-2023-9486252
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00:00 - Oui, avec Léa Salamé, nous recevons ce matin dans le Grand Entretien la présidente du groupe Rassemblement National à l'Assemblée Nationale, députée du Pas-de-Calais.
00:08 Questions, réactions, amis auditeurs au 01 45 24 7000 et sur l'application de France Inter.
00:15 Marine Le Pen, bonjour. - Bonjour.
00:17 - Et bienvenue à ce micro. Beaucoup de sujets à aborder avec vous. L'accord de Trèves au Proche-Orient, le projet de loi immigration, le drame de la mort du jeune Thomas Crépole.
00:27 Mais d'abord quelques mots sur les élections aux Pays-Bas. Le parti d'extrême droite de Gerd Wilders est arrivé largement en tête des élections hier soir,
00:36 même s'il devra maintenant former une coalition pour devenir Premier ministre et que ça ne va pas être facile.
00:42 Mais Marine Le Pen, ce matin, est-ce que vous vous félicitez tout simplement de cette victoire ?
00:46 - Bien sûr. Bien sûr, je me félicite de cette victoire parce que Gerd Wilders et son mouvement sont des alliés du Rassemblement National.
00:54 Il participe du groupe Identité et Démocratie au Parlement européen et il démontre que de plus en plus de pays au sein de l'Union européenne,
01:04 d'abord contestent son fonctionnement et il y a vraiment de quoi et souhaitent que l'on puisse à nouveau maîtriser une immigration
01:16 qui est considérée par beaucoup de peuples européens comme en même temps massive et aujourd'hui totalement anarchique.
01:23 Quand je vous dis qu'il y a des raisons de lutter contre l'Union européenne, hier encore un rapport de M. Verhofstadt a été voté
01:30 qui entend, il n'a pas de valeur légale, mais enfin tout de même il dit quelque chose parce qu'il a été voté par le PS, par les écologistes,
01:39 par le parti du Président de la République En Marche et il dépouille en réalité les nations de l'intégralité quasiment de leur souveraineté.
01:49 Il transforme Mme von der Leyen, présidente de la Commission, enfin transformerait en présidente de l'Union européenne.
01:55 Les commissaires ne seraient plus choisis par les États mais par ce soi-disant président.
02:01 Il s'attribue les pouvoirs en matière de santé, en matière de fiscalité, en matière d'immigration et j'en passe.
02:08 C'est évidemment inadmissible.
02:10 Dans le programme de Gerd Wilders figure notamment la promesse d'un référendum sur le maintien ou non des Pays-Bas dans l'Union européenne.
02:16 S'il organisait ce référendum et si les Pays-Bas disaient "on sort de l'Union européenne" ce serait une bonne nouvelle ?
02:21 Ce n'est pas une question de bonne ou de mauvaise nouvelle.
02:23 La bonne nouvelle c'est quand les peuples peuvent s'exprimer.
02:26 La mauvaise nouvelle c'est comme en 2005 lorsqu'ils disent non à la Constitution européenne et qu'on leur impose tout de même le traité d'Istbon.
02:34 Voilà c'est ça la mauvaise nouvelle.
02:35 Après c'est au peuple néerlandais de choisir son destin comme l'a fait d'ailleurs le peuple britannique.
02:42 Mais encore une fois le résultat de ce référendum, il pose la question de ce qu'est devenue l'Union européenne.
02:49 C'est-à-dire une structure technocratique obèse qui avance par la sanction, la menace, par les condamnations.
02:58 La dernière promesse de condamnation étant celle de 20 000 euros par migrant refusé par les Etats à qui on les imposerait.
03:06 Critiquer le fonctionnement de l'Union européenne comme vous le faites est une chose entendable, d'ailleurs audible.
03:12 Mais l'autre chose c'est de se réjouir si les Pays-Bas sortaient comme Jordan Bardella il y a 4 ans au moment des élections européennes.
03:19 C'était réjoui de la décision du Brexit en disant "on faut saluer cette décision du Brexit".
03:24 Est-ce qu'à terme c'est ça qu'il faudrait ? Il faudrait que chaque pays sorte et que l'Union européenne se délite ? C'est ça l'idée ?
03:29 Mais non, à terme, ce qu'il faut et ce pourquoi nous nous battons au Parlement européen, c'est précisément de changer radicalement le fonctionnement de l'Union européenne.
03:38 Donc moi je suis optimiste, sinon on ne se présenterait pas aux élections, vous voyez ?
03:41 Donc on se présente aux élections européennes parce que précisément nous pensons qu'il est possible d'avoir une union des nations européennes,
03:50 parce que c'est ça en réalité la véritable dénomination qu'il faudrait imposer,
03:54 une union des nations européennes sur des grands projets pour pouvoir faire ensemble ce qu'on ne peut pas faire tout seul et en respectant les souverainetés des nations.
04:04 Sur l'Union européenne, qui est un sujet sur lequel vous avez varié, vous l'avez reconnu vous-même entre les différentes présidentielles,
04:09 si jamais vous étiez élu par exemple en 2027, vous pourriez organiser un référendum pour sortir une union européenne ?
04:15 Je suis pas sûr d'avoir varié. Je suis parti de l'idée à un moment compte tenu du paysage politique en Europe que nous n'arriverions pas en réalité.
04:26 Vous vouliez sortir de la zone euro ?
04:28 Sur l'euro nous avons modifié notre position, mais sur le reste on est parti d'une situation où nous ne pouvions pas envisager de modifier le fonctionnement de l'Union européenne.
04:37 Aujourd'hui, et la victoire du PVV nous le dit, nous avons la possibilité, je le crois, pour peu que les Français se mobilisent,
04:45 de pouvoir changer radicalement la majorité au sein de l'Union européenne.
04:49 Typiquement, au sein du Parlement notamment, typiquement, on a réussi à mettre Emmanuel Macron en minorité à l'Assemblée nationale,
04:56 il faut faire la même chose, il faut mettre lui et ses amis idéologiques en minorité au Parlement européen.
05:01 Gerd Wilders dit que son grand combat est contre l'invasion islamique de l'Europe, il a été poursuivi en justice pour avoir traité les Marocains de raqqa,
05:09 il a proposé des concours de caricatures du prophète, vous cautionnez cet aspect-là aussi du personnage ?
05:15 Non mais j'ai pas à cautionner ou pas cautionner, si vous voulez. Moi je cherche en Europe des alliés, pas des clones.
05:20 Je ne suis pas Gerd Wilders, il n'est pas Marine Le Pen.
05:23 Il est parfois exerciste ?
05:24 Oui, il a parfois des propos, le moins qu'on puisse dire, qui sont chocs et qui peuvent d'ailleurs parfois être choquants.
05:33 C'est sa méthode, c'est sa manière, je crois d'ailleurs qu'il a pas mal évolué sur cela.
05:40 Il s'est normalisé lui aussi vous dites ?
05:42 On ne peut que s'en réjouir, mais vous savez pour se faire entendre parfois,
05:46 quand on est un mouvement qui n'a pas encore l'audience nécessaire, certains croient qu'il est utile justement de choquer.
05:57 Je ne voudrais pas dire que les résultats aujourd'hui qu'il obtient sont justement la conséquence de cette normalisation, mais quand même je le crois.
06:05 Venons-en au Proche-Orient, à l'accord conclu entre Israël et le Hamas,
06:08 50 otages israéliens libérés en échange d'une trêve de 4 jours et de la libération de prisonniers palestiniens.
06:15 Joe Biden se dit extrêmement satisfait, Emmanuel Macron a également salué l'accord.
06:20 Après un mois et demi de conflit, Marine Le Pen, cette trêve humanitaire accompagnée d'une libération partielle d'otages est-elle une bonne nouvelle ?
06:28 D'abord que les otages franco-israéliens soient libérés est une très bonne nouvelle, enfin ce serait une très bonne nouvelle.
06:38 Permettez-moi de parler encore au conditionnel, parce que tant que les choses ne sont pas faites dans ce domaine,
06:42 je crois qu'il faut rester quand même prudent.
06:45 Je suis d'ailleurs étonné du silence qui entoure ces otages français.
06:50 Je suis étonné que depuis 45 jours aucun hommage national n'ait été d'ailleurs organisé.
06:58 Je m'en suis étonné en privé, enfin auprès d'un certain nombre de personnes,
07:04 pas publiquement, aujourd'hui je le fais publiquement, parce que 45 jours sans un hommage national,
07:09 compte tenu de nos compatriotes qui sont morts dans des circonstances absolument épouvantables,
07:16 je trouve que ça commence à faire très long.
07:20 Maintenant je pense que les dirigeants qui doivent prendre ces décisions sont face à des décisions qui sont difficiles,
07:27 parce que la libération des otages est évidemment un souhait de chacun,
07:33 mais le prix qui doit être payé pour la libération de ces otages est un prix qui est lourd.
07:38 C'est-à-dire une trêve de 4 jours, pour vous c'est un prix qui est lourd ?
07:41 Oui, c'est un prix qui est lourd, parce que la réalité c'est que derrière l'aspect humanitaire qui est toujours mis en avant,
07:46 il y a un aspect militaire.
07:48 C'est-à-dire qu'une trêve de 4 jours, c'est aussi 4 jours pour le Hamas,
07:51 pour pouvoir se réorganiser et pour pouvoir potentiellement demain commettre à nouveau des exactions.
07:59 Emmanuel Macron a interpellé Benjamin Netanyahou sur les trop nombreuses pertes civiles à Gaza,
08:03 lui rappelant la nécessité absolue de distinguer les terroristes de la population.
08:06 Il y a beaucoup d'enfants qui meurent aujourd'hui à Gaza.
08:09 Vous comprenez la position du Président de la République qui est de dire qu'il faut aussi penser aux civils de Gaza ?
08:16 Oui, mais si vous voulez, je trouve cette leçon de morale en même temps facile et un peu déplacée.
08:20 Pourquoi ?
08:21 Parce que Emmanuel Macron, s'il avait voulu être totalement honnête,
08:25 il aurait rappelé que le Hamas est le premier responsable de ces pertes civiles,
08:29 car en réalité le Hamas se sert de la population civile comme bouclier humain.
08:35 Et d'ailleurs, à la différence du Président Emmanuel Macron,
08:38 l'Union Européenne, qui pourtant commet souvent de graves erreurs en matière géopolitique,
08:43 a condamné le fait que le Hamas se serve de bouclier humain,
08:47 condamné le fait qu'ils mettent leur QG dans des hôpitaux, dans des écoles,
08:51 précisément pour que les attaques qui sont faites contre eux fassent des pertes civiles.
08:57 Donc pas de trêve humanitaire, pas d'aide humanitaire pour les populations.
09:01 Je rappelle également, j'ai l'impression d'être un peu la seule à le faire,
09:05 mais je le fais quand même parce que je trouve que c'est juste de le faire.
09:08 Je rappelle également qu'il existe des lieux humanitaires,
09:13 c'est-à-dire des lieux où l'armée d'Israël dit "nous ne bombarderons pas tel quartier,
09:19 donc il faut que la population civile puisse aller s'y réfugier".
09:22 Et le Hamas empêche cette population civile de rejoindre ces quartiers.
09:26 Donc les responsables en réalité sont les terroristes du Hamas.
09:32 Marine Le Pen, Catherine Colonna a salué hier à ce micro tout particulièrement
09:36 le travail de médiation du Qatar dans ce deal.
09:39 Est-ce que vous saluez aussi le rôle du Qatar ? Est-il un partenaire diplomatique pour vous ?
09:43 Du fait de sa proximité avec le Hamas, c'est un interlocuteur.
09:47 J'essaie de regarder le monde tel qu'il est, pas tel que je souhaiterais qu'il soit.
09:52 Mais il n'en demeure pas moins que le fait qu'il soit un interlocuteur
09:57 démontre qu'il a une relation privilégiée avec les fondamentalistes islamistes,
10:02 dont nous savons qu'il a contribué en partie à les financer.
10:07 Et je vous rappelle que lorsque nous avons créé une commission d'enquête,
10:12 l'ensemble des groupes politiques ont refusé de travailler sur les ingérences du Golfe.
10:17 Nous avons, je crois, au Rassemblement national, été les seuls à dénoncer ces ingérences du Qatar.
10:21 En France et en Europe.
10:24 Il est un interlocuteur pour défendre les otages.
10:28 Il n'en demeure pas moins que diplomatiquement, il faudra, je crois, un jour,
10:33 clairement et fermement leur expliquer que nous ne souhaitons pas
10:37 qu'ils continuent à financer ce fondamentalisme islamiste,
10:41 particulièrement, bien entendu, sur notre territoire.
10:44 Marine Le Pen, le député de votre camp, Jean-Philippe Tanguy,
10:46 veut remettre en cause le fait que le Qatar possède le PSG. Vous aussi ?
10:49 Je crois que c'est un sujet presque anecdotique au regard de la gravité des ajustements.
10:56 Lui dit qu'il y voit un moyen d'influence considérable.
10:59 Oui, il n'a pas tort, mais il y en a beaucoup d'autres auxquelles nous devons nous attaquer,
11:04 notamment des financements d'associations dans un certain nombre de quartiers,
11:08 dans un certain nombre de banlieues.
11:11 Une influence politique qui s'exerce de la part du Qatar et qu'il faut arrêter.
11:17 L'Union européenne, Marine Le Pen, a validé la poursuite de son aide au développement en faveur des Palestiniens.
11:23 Après un réexamen qui a montré qu'aucun fonds n'avait bénéficié au Hamas,
11:27 le RN s'était prononcé pour une suspension de l'aide après le 7 octobre.
11:33 Au regard de la situation humanitaire à Gaza, avez-vous changé d'avis sur le sujet ?
11:37 Non, la suspension était liée au fait que l'Union européenne était dans la capacité de savoir
11:42 si les fonds partaient au Hamas ou pas.
11:44 Aujourd'hui, êtes-vous rassurée sur ce point ?
11:48 Non, je ne suis pas très rassurée.
11:50 Je vois que l'Union européenne finance l'Université de Gaza,
11:54 et on sait que l'Université de Gaza est le lieu où sont éduqués les futurs cadres du Hamas.
12:02 Je ne sais pas si l'examen qui a été effectué est un examen assez sérieux.
12:07 Je préférerais que ce soit la France et ses services qui fassent cet examen
12:11 plutôt que les technocrates de l'Union européenne.
12:13 Beaucoup de questions internationales ce matin.
12:16 C'est vrai que l'actualité internationale est très dense.
12:18 On voudrait aussi parler de la France.
12:20 J'ai encore une question sur l'actualité internationale.
12:22 Sur l'Ukraine, le Figaro titrait "le spectre d'une défaite militaire de l'Ukraine" il y a deux jours.
12:28 La promesse des Européens de fournir un million de munitions d'ici au printemps 2024 n'a pour l'instant pas été tenue.
12:33 Ils n'ont reçu que 30%.
12:35 Diriez-vous ce matin qu'il ne faut surtout pas relâcher l'aide, qu'il faut continuer de soutenir les Ukrainiens ?
12:39 Je dis que ça n'aurait rien changé.
12:41 Je le dis depuis le début.
12:43 La somme de bêtises que j'ai pu entendre sur un certain nombre de chaînes de télévision ou de radio concernant la situation est spectaculaire.
12:56 La réalité de tout ça, c'est que c'est une véritable boucherie et c'est épouvantable.
13:01 C'est épouvantable quoi Marine Le Pen ?
13:04 La boucherie que représente ce conflit où selon une étude suisse qui me paraît relativement sérieuse,
13:11 500 000 morts et blessés, les deux camps confondus, c'est terrible.
13:20 J'avais dit et je redis que de toute façon la seule solution c'est la paix pour une raison simple,
13:26 c'est que l'Ukraine ne peut gagner que si l'OTAN entre en guerre et c'est la 3ème guerre mondiale.
13:32 Si la Russie gagne c'est une catastrophe parce que tous les pays qui ont une revendication de quelque nature que ce soit
13:38 penseront qu'elles peuvent le régler par la force.
13:41 Et si on continue à livrer en réalité des armes à l'Ukraine, on ne fera que continuer la boucherie et ce sera la guerre de 100 ans.
13:52 Donc il n'y a pas d'autre solution que de trouver une solution qui soit négociée.
13:57 J'entends ce que vous dites sur la livraison d'armes, ce n'est pas ce que pense Jordan Bardella qui affirmait à l'Opinion en février dernier
14:02 que le soutien moral politique immatériel à l'Ukraine relève pour lui de l'évidence.
14:06 Mais nous avons été très clairs depuis le début, nous avons dit oui pour fournir une aide à l'Ukraine, oui,
14:15 mais pas avec des moyens de longue portée qui permettraient en réalité d'entraîner un conflit qui pourrait assez facilement s'internationaliser.
14:28 Donc on a toujours été sur la même ligne, je sais que le jeu en ce moment c'est de trouver des différences,
14:33 il peut y en avoir d'ailleurs, ou des nuances entre Jordan Bardella et moi-même, mais en l'occurrence sur ce sujet il n'y en a pas.
14:40 Revenons en France, samedi dernier un adolescent de 16 ans, Thomas, a été tué lors d'une fête communale à Crépole dans la Drôme.
14:48 Un groupe d'une dizaine de personnes a fait irruption déclenchant une bagarre d'une violence assez inouïe pour un village de 500 habitants.
14:56 Pour citer les mots de la porte-parole de la Gendarmerie Nationale, 9 personnes ont été interpellées,
15:02 dont le principal suspect, un homme âgé de 20 ans qui a été formellement désigné comme auteur du coup de couteau mortel.
15:09 Gérald Darmanin a déploré une attaque qui marque selon lui une faillite générale de notre société, déplorant un tournant dans l'ensauvagement.
15:18 Marine Le Pen, reprendriez-vous ces mots ?
15:21 C'est lui qui a repris les miens plutôt.
15:24 Voilà, c'est lui qui a repris les miens, car la réalité c'est que nous avons été les premiers justement à faire ce constat de l'ensauvagement de notre société,
15:31 de la montée en puissance d'une violence et d'une brutalité, souvent d'ailleurs absolument gratuite.
15:39 Et nous avons fait un certain nombre de propositions. C'est là où le gouvernement se paye deux mots et que ça commence à devenir véritablement problématique.
15:49 J'ai dit moi pendant la campagne présidentielle qu'il fallait ressacraliser l'intégrité physique,
15:54 qu'aujourd'hui il y avait une perte totale de respect de l'intégrité physique et qu'il fallait que les sanctions en cas d'atteinte à l'intégrité physique soient beaucoup plus fermes.
16:04 J'ai dit qu'il fallait poursuivre et condamner lourdement ceux qui portent des armes.
16:09 Or, qu'est-ce qu'on s'aperçoit dans cette affaire ?
16:11 C'est que celui qui a tué Thomas avait été condamné pour avoir déjà en septembre porté une arme blanche.
16:20 À combien s'il vous plaît ? À 200 euros ! Est-ce que c'est sérieux ?
16:25 Et tous ces jeunes délinquants vous expliquent qu'ils sont armés tout le temps. Ils ont tout le temps sur eux une lame.
16:34 Mais c'est inadmissible dans notre pays.
16:36 Ce que vous dites est une fois de plus audible, mais vous n'avez pas attendu les premiers éléments de l'enquête pour en tirer des conclusions.
16:43 Dès lundi matin, dans une interview aux Valeurs Actuelles, vous déclariez « on assiste à une attaque organisée émanant d'un certain nombre de banlieues criminogènes
16:49 dans lesquelles se trouvent des milices armées qui opèrent des radias. Personne ne veut voir la réalité dès qu'elle met en cause l'immigration.
16:56 Or, lundi soir, le procureur de la République de Valence disait « il est faux d'affirmer que le groupe hostile serait composé d'individus tous originaires de la même ville et du même quartier.
17:04 Et par ailleurs, celui qui aurait porté le coup fatal est de nationalité française. »
17:07 D'abord, je n'ai pas dit l'immigration, j'ai dit l'immigration ou issue de l'immigration.
17:12 Oui, vous avez dit l'immigration.
17:13 Ou issue de l'immigration.
17:15 Donc j'avais raison, comme d'habitude, sur ces sujets-là, il faut regarder les choses…
17:19 Vous n'avez pas parlé trop vite, c'est ma question.
17:21 Non, la preuve, je n'ai pas parlé trop vite.
17:24 Alors, soit je suis mieux renseigné que le procureur, ce qui serait quand même problématique, soit j'accepte de regarder encore une fois le monde tel qu'il est.
17:32 Et moi, je suis frappé par la cécité de notre classe politique, ou par sa lâcheté d'ailleurs.
17:38 Et je vais vous dire que la manière dont ils essayent de détourner l'attention sur le fond des problèmes,
17:46 avec ces accusations permanentes et systématiques en récupération, devient insupportable.
17:54 C'est indigne de vouloir détourner l'attention d'abord d'eux, leur responsabilité, parce qu'ils sont responsables, ils sont au pouvoir.
18:03 À un moment donné, ça veut dire quelque chose.
18:05 Éric Dupond-Moretti vous vise clairement.
18:08 « La vie enlevée de ce gosse de 16 ans méritait un moment de silence et de recueillement ».
18:12 Il a immédiatement été substitué par un moment de polémique.
18:16 Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous.
18:18 Les rendez-vous du malheur que vous honorez, c'est ce qu'il a déclaré.
18:22 Honorez-vous les rendez-vous du malheur.
18:25 Vous ne croyez pas qu'il faudrait bien se taire le ministre de la Justice, compte tenu de son bilan ?
18:29 Vous ne croyez pas qu'il devrait s'excuser ?
18:31 Vous ne croyez pas qu'il devrait venir devant la représentation nationale en disant
18:36 « ce qui se passe est un drame terrible et nous allons tenter d'y apporter des solutions ».
18:40 Non, le premier réflexe, et à chaque fois c'est pareil, c'est d'accuser l'opposition.
18:46 Mais ça veut dire beaucoup ça.
18:48 Et les Français, encore une fois, ne le supportent plus.
18:51 Nous ne nous excuserons jamais, ni nous, ni nos millions d'électeurs,
18:57 quand il nous sera fait ce procès en récupération,
19:00 parce qu'il est utilisé pour masquer l'effroyable bilan sécuritaire du gouvernement.
19:05 Voilà, c'est clair.
19:06 Les villages, parce que parlons des villages, entre 2016 et 2022,
19:11 le nombre d'actes violents sur la voie publique a explosé.
19:15 On est passé de 23 000 en 2016 à 32 000 en 2022.
19:19 Ça veut dire que plus d'un seul endroit en France n'est un gaz de sécurité.
19:25 À chaque fois que Gérald Darmanin vient à ce micro, on lui pose la question et on lui oppose son bilan sécuritaire.
19:29 Les questions sont posées.
19:31 Je ne dis pas que vous ne leur posez pas la question.
19:33 Je dis qu'eux cherchent à y échapper en détournant l'accusation à l'égard de l'opposition.
19:39 Moi je les accuse, moi j'accuse ceux qui font ce procès en récupération d'être malhonnêtes,
19:45 de ne pas vouloir regarder les problèmes en face, de ne pas être capable de les régler.
19:51 Et le simple fait d'essayer de détourner l'attention démontre qu'ils ne sont pas une partie de la solution, mais une partie du problème.
19:57 Quand on entend, après le drame de Crépole, et ensuite on va passer au standard pour le projet de loi immigration en 3 minutes, donc on va aller très vite,
20:03 Éric Zemmour parle du drame de Crépole comme, je le cite, "nos martyrs sont des victimes innocentes de la guerre de civilisation".
20:09 Marion Maréchal parle d'une guerre ethnique et d'une guerre civile en gestation. Ce sont les mots que vous employez ?
20:13 Non, bien sûr que non. Mais d'ailleurs je suis contre ce concept de guerre de civilisation,
20:17 qui semble d'ailleurs être partagé, pas seulement par Éric Zemmour, mais également par presque Jean-Luc Mélenchon,
20:23 et peut-être même d'ailleurs le président de la République, qui a eu des mots non-démentis,
20:29 pendant ou juste avant la marche contre l'antisémitisme, qui révélait cette vision en réalité de deux camps,
20:38 qui seraient par principe irréconciliables. Ça n'est pas, encore une fois, ma vision.
20:42 La lutte contre l'islamisme, c'est une idéologie totalitaire, que l'on peut éradiquer pour peu qu'on s'en occupe sérieusement.
20:51 Allez, on passe au standard. Sylvain, vous nous appelez de Vendée, vous avez une question, je vous salue d'abord.
20:57 Bonjour. Vous avez une question sur un point précis du projet de loi immigration. Bonjour.
21:02 Oui, bonjour et merci de prendre mon témoignage.
21:05 Bonjour.
21:06 Bonjour. Donc voilà, moi je voulais parler de la sardinerie Gendron, en Vendée.
21:12 La sardinerie ?
21:13 Pardon, excusez-moi, je n'avais pas entendu.
21:15 La sardinerie Gendron, en Vendée, qui produit les sardines des dieux.
21:19 Donc moi, ma copine travaille à la CIMAD, à la Roche-sur-Yon, enfin les bénévoles à la CIMAD,
21:23 elle donne des cours aux migrants, et elle a eu ce témoignage cette semaine.
21:28 La sardinerie Gendron, il y a un bus qui part de la Roche-sur-Yon tous les jours pour emmener des personnes issues de l'immigration,
21:38 des personnes migrantes, avec ou sans papier, pour travailler à la sardinerie Gendron.
21:43 Parce qu'en Vendée, on a beaucoup de travail, mais notamment dans l'agroalimentaire,
21:48 vous pourrez en parler au sénateur Retailleau, dans ce secteur-là, on a besoin de cette main-d'œuvre-là,
21:56 de personnes issues d'immigration, parce qu'il n'y a plus personne qui veut travailler dans ces endroits-là.
22:00 Donc quand vous dites que vous regardez le monde tel qu'il est, et pas tel que vous voudriez qu'il soit,
22:05 cette réalité-là, il faut l'avoir aussi. On a besoin de ces personnes-là pour faire tourner ces industries-là en Vendée.
22:11 Merci Sylvain pour cette question, Marine Le Pen vous répond.
22:14 Sylvain, moi je vois cette situation, j'y apporte juste pas les mêmes solutions que l'ensemble de la classe politique.
22:20 Et pour une fois, je suis souvent en désaccord avec le MEDEF, mais pour une fois, le président du MEDEF a dit exactement la même chose que nous.
22:27 On n'a rien demandé, dit-il, je considère, je lis ses propos, je considère qu'il y a encore beaucoup de chômeurs dans toutes les régions de France,
22:33 et que notre première responsabilité c'est de les ramener vers l'emploi.
22:38 Et bien c'est, je crois, la responsabilité aussi des dirigeants politiques de les ramener vers l'emploi.
22:44 Il y a des choses à faire, il y a un constat à faire qui est le niveau trop bas des salaires, et notamment des salaires dans le travail manuel,
22:53 il y a un problème de formation, il y a un problème de logement aussi, qui est à l'origine d'un problème de pénurie d'emploi.
23:01 Voilà, donc il y a tous ces problèmes-là auxquels il faut s'attaquer, mais depuis 40 ans on fait venir des personnes de l'immigration
23:08 pour soi-disant remplir les métiers en tension, les métiers sont toujours en tension, et nous avons fait rentrer, je crois, 2 millions de personnes dans l'espace d'un mois.
23:18 - Marie Le Pen, parce que c'est fini, mais le projet de loi immigration arrive le 11 décembre à l'Assemblée Nationale
23:23 après avoir été nettement durci par le Sénat, suppression de l'article 3 sur la régularisation, remplacé par un article 4 bis,
23:29 beaucoup plus strict, suppression de l'AME, resserrement des critères du regroupement familial.
23:33 Vous dites bravo aux sénateurs LR qui ont accouché d'un texte plus dur, qui va plus dans votre sens,
23:38 et est-ce que vous le voterez ce texte quand il arrive à l'Assemblée ?
23:40 - Non mais la dureté des sénateurs LR, tout est dans la phrase, voyez, la dureté des sénateurs LR en réalité est une mollesse absolue en matière d'immigration,
23:49 et donc c'est encore une filière d'immigration supplémentaire qui est intégrée dans ce texte, c'est inadmissible compte tenu de la situation que nous vivons.
23:58 - Parce que vous avez changé d'avis, vous avez dit début octobre, vous avez dit "je le voterai ce texte", ensuite "je ne le voterai pas".
24:05 - Oui mais voyez, comme je ne suis pas un lapin de l'année, c'est pas parce qu'on me dit "l'article 3 s'appelle maintenant article 4 bis" que je vais le voter.
24:13 Je sais que c'est le même en réalité. Donc à partir du moment où l'idéologie de cet article 3 est toujours dans le texte,
24:21 en l'état, nous n'avons aucune raison de voter ce texte.
24:25 - Merci Marine Le Pen. Je précise par rapport à ce que vous avez dit qu'Emmanuel Macron a dit à trois reprises qu'il y aurait un hommage aux victimes françaises des attaques du Hamas quand le bilan sera définitif.
24:34 - Cette phrase est terrible. - Pourquoi ?
24:38 - Parce que ça veut dire qu'on attend de savoir définitivement quel est le nombre de morts.
24:41 - On attend de savoir si on arrive à libérer les 8 français peut-être qui sont pris en otage.
24:47 - D'accord mais ça empêche de faire l'hommage ? 45 jours, voilà c'est tout. 45 jours.
24:52 - Merci Marine Le Pen.