Comme chaque jour, notre journaliste Roselyne Dubois et ses invités répondent à vos questions sur l'actualité.
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00:00 C'est le duo des ?
00:01 Un duo composé d'une personne en situation de handicap et d'un professionnel qui va
00:05 expliquer, présenter son métier.
00:07 Nous avons la chance d'avoir un duo en plateau avec la ministre Fadila Katabi.
00:10 Bonjour Madame la ministre.
00:11 Bonjour.
00:12 Et l'Anna Sidney Ferreira Fernandez.
00:13 Merci d'être là aussi.
00:15 C'est tout aussi important, dyslexique, un handicap très invisible, très peu connu,
00:20 très peu reconnu alors qu'il est très répandu.
00:22 On va en parler avec vous.
00:23 D'abord, c'est une journée pour aller au-delà des préjugés Madame la ministre
00:26 et pour recruter aussi concrètement.
00:30 Bien sûr.
00:31 Le plein emploi, c'est pour les personnes, j'allais dire, ordinaires mais c'est aussi
00:33 pour les personnes en situation de handicap.
00:35 Le taux d'emploi des personnes en situation de handicap, j'allais dire, s'est amélioré.
00:41 Le taux de chômage était en 2019 de 19%.
00:45 Il est aujourd'hui de 12%.
00:46 C'est encore le double par rapport à la moyenne nationale.
00:49 Donc, il nous faut encore sensibiliser, j'allais dire, le monde économique, les chefs d'entreprise,
00:53 les collectivités territoriales.
00:55 Je viens de dire, le handicap c'est l'affaire de toutes et tous.
00:57 Donc, il y a du travail encore à faire et je suis ravie, voilà, avec mon binôme, je
01:01 suis accompagnée par Lana qui est étudiante en sciences politiques et qui a un handicap
01:08 invisible.
01:09 Et l'idée justement de ces rencontres, c'est déjà de mieux se connaître les uns les
01:12 autres, de ne plus avoir cette peur du handicap et donc elle va vous accompagner partout.
01:16 Et on peut faire ça dans à peu près tous les secteurs, vraiment.
01:19 Tous les secteurs, vraiment.
01:21 D'ailleurs, les parlementaires sont mobilisés.
01:23 Tout le gouvernement également est mobilisé.
01:26 Mes collègues ont toutes et tous un binôme avec eux pour toute la journée.
01:33 Et puis, de sensibiliser bien sûr également tous les acteurs économiques, comme je le
01:36 disais, les collectivités territoriales, les associations.
01:39 Aujourd'hui, c'est un véritable succès le duoday.
01:41 Ce n'est pas uniquement un effet de com ou de sensibilisation même.
01:47 Vraiment, ça fonctionne parce qu'une personne sur quatre qui est passée par le dispositif
01:51 par rapport à l'an dernier, ce sont les chiffres de l'an dernier, eh bien, soit à trouver
01:55 un stage, soit même à signer un contrat en CDD ou en CDI.
01:59 Donc, c'est véritablement un levier vers l'emploi.
02:01 Donc, c'est une véritable réussite.
02:02 L'anaciné ministre un jour, ça vous tente ?
02:04 Pourquoi pas ?
02:05 Pourquoi pas ?
02:06 Voilà, c'est la réponse qu'on espère tous.
02:08 Rien n'est impossible.
02:09 Je trouve que c'est très intéressant que vous puissiez nous parler de la dyslexie
02:12 parce qu'il y a un français sur six à peu près qui est concerné.
02:16 À l'école, ça n'a pas dû être évident.
02:17 Ça s'est avéré en quatrième et c'est vrai qu'au début, j'ai eu du mal à l'accepter
02:22 parce que c'est perçu de façon assez péjorative.
02:24 Mais au final, on apprend à vivre avec et même, ça nous construit une certaine force
02:29 justement à trouver et à s'adapter dans la vie quotidienne.
02:34 Et justement, ça me permet d'être là aujourd'hui devant vous et justement, d'essayer de renforcer
02:39 la sensibilisation parce que ça ne doit pas être tabou alors que ça pouvait l'être.
02:43 Et moi, c'est la manière dont je l'ai perçue quand j'étais petite.
02:45 Mais ce n'est absolument pas une honte d'être handicapé et ça doit être prôné.
02:50 Je pense que ça fait beaucoup de bien à tous ceux qui vous regardent, aux parents
02:53 notamment, qui sont tellement inquiets de voir leurs enfants qui mélangent des lettres,
02:56 qui sont nuls en dictée.
02:57 Non, on n'est pas nuls en fait.
02:58 Absolument, mais ce n'est pas du tout une honte et on peut s'en sortir.
03:01 Si on met les bons mots, les bons diagnostics.
03:04 Tout à fait, et avec un accompagnement des professeurs et du corps enseignant.
03:07 Sans oublier qu'il ne faut pas arrêter d'ambitionner toujours dans la vie, même
03:13 si on a des freins au quotidien.
03:15 C'est toujours viser le plus haut, même si on a des freins comme ça.
03:20 C'est quoi ces freins justement, dans votre vie quotidienne ?
03:24 Moi personnellement, ce qui me freine, c'est une lenteur.
03:27 Je suis dyslexique et dysorthographique, donc je fais des fautes quand j'écris.
03:30 Et en même temps, une lenteur assez importante quand je dois apporter une réflexion sur
03:36 un travail, etc.
03:37 Mais c'est pour ça que j'ai un tiers-temps.
03:39 J'avais un PAP au lycée et que j'ai réactualisé à l'université avec un suivi également
03:45 très important pour pouvoir avoir ce tiers-temps compensatoire.
03:49 C'est ça le secret, c'est s'adapter aussi.
03:53 Elle est surtout extraordinaire, elle est motivée, sérieuse.
03:56 Mais donner de l'espoir à tous les autres.
03:57 Oui, mais c'est la raison.
03:59 Là, elle a été diagnostiquée tardivement.
04:02 C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs le président de la République lors de la
04:05 conférence nationale du handicap qui a eu lieu au mois d'avril, a annoncé la mise
04:09 en place d'un service public de repérage précoce pour pouvoir poser le diagnostic
04:16 le plus tôt possible.
04:17 Ce service public n'existe pas aujourd'hui, il sera gratuit et opérationnel pour mettre
04:24 le diagnostic.
04:25 Et à partir du moment où on est repéré très tôt, ça permet de fluidifier le parcours
04:30 et de faciliter le quotidien de la personne.
04:32 Qu'est-ce que vous pourriez dire à ceux qui sont comme vous, qui se reconnaissent
04:36 sans doute dans vos descriptions ? Comment les encourager ?
04:40 Ne pas avoir peur parce que justement, on peut avoir des freins, on peut être lent
04:46 ou faire des fautes quand on écrit.
04:48 Et au final, on a peut-être peur de faire les démarches où c'est considéré comme
04:52 tabou.
04:53 Et surtout, ne pas avoir peur de faire tout ça et d'être accompagnée.
04:57 Parce que moi, c'est ma professeure de français qui m'avait conseillé de faire ça.
05:00 Donc ma mère a suivi par la suite et on avait pris un rendez-vous chez l'orthophoniste.
05:03 Et c'est de là que j'ai découvert mon handicap.
05:07 Mais c'est surtout des démarches à faire et absolument pas à cacher.
05:12 Parce que c'est par là qu'on va progresser et justement qu'il va y avoir une acceptation
05:17 sociale en France.
05:18 C'est très important l'acceptation et l'adaptation de la société sur ces sujets.
05:22 Et qu'est-ce que vous pourriez dire aux recruteurs, aux entreprises qui hésitent au fond ?
05:28 De leur faire confiance.
05:29 Absolument, de nous faire confiance parce que justement, dans tout ce qu'on aura affronté
05:33 dans notre handicap, on aura développé des compétences et des choses qu'on n'aurait
05:37 pas forcément acquises.
05:38 Une force.
05:39 Voilà, une force, tout à fait.
05:40 Une détermination, une combativité et qui peuvent être mises à profit dans le milieu
05:44 professionnel plus qu'ailleurs.
05:46 Merci beaucoup d'être venu en plateau.
05:48 C'est nous qui vous remercions.
05:49 Et bon vent.
05:50 Dites-nous quand vous serez embauchés, on a hâte de vous suivre.
05:53 On va terminer vos études.
05:55 Soyez diplômés et ensuite, belle carrière à vous.
05:59 Merci pour les personnes en situation de handicap d'en parler.