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Court métrageTranscription
00:00 ...
00:18 -Mon espoir, tu l'as brisé sans un rebord.
00:24 Maintenant, je ne vois que noir.
00:29 C'est un bien triste sort.
00:33 Les mots que tu murmures
00:40 est contre moi.
00:42 Tu les murmures à d'autres, je crois.
00:47 C'est ça qui me rend fou.
00:51 ...
00:56 ...
00:58 -Nous sommes au début des années 60,
01:01 quand un jeune commerçant guadeloupéen d'origine siro-libanaise,
01:05 passionné de musique et de son, se lance dans la production discographique.
01:10 En enregistrant et produisant plusieurs milliers de titres,
01:14 Henri Debs, entouré par ses frères Jean, Philippe et notamment Jojo,
01:18 laissera graver dans l'histoire et la mémoire collective
01:22 les plus belles pages de la musique caribéenne.
01:25 C'est une formidable aventure que nous allons parcourir ensemble,
01:29 cette épopée qui lie de façon indéfectible la vie culturelle et artistique
01:34 de toute une région à celle d'une légende, celle du studio Debs.
01:39 -C'est vraiment un guadeloupéen de l'Anvil, un pointoir.
01:43 Et pas pointe-à-pite les sections.
01:46 Pour la culture française, c'est un titi parisien.
01:49 Pour la culture américaine, c'est un gamin du Bronx,
01:53 un peu dégué, la langue bien pendue, mais en même temps,
01:56 avec un certain cant à soi, un peu timide.
01:59 Mais il a ce truc très faubourgien, très citadin
02:02 de s'enthousiasmer immédiatement.
02:04 Et soudain, on s'arrête devant une boutique,
02:08 parce qu'il y a un son, un bruit, il y a quelque chose d'extrêmement citadin.
02:12 -Du réveil jusqu'au coucher, on parlait de musique, de magasins,
02:16 de studio d'enregistrement, d'artistes.
02:19 Mon père était imprégné, puisque ce n'était même pas son métier,
02:22 c'était sa passion qui est devenue son métier.
02:26 Il a su communiquer cette passion à son frère,
02:29 Philippe Debs, qui a été vraiment
02:32 une pierre très importante à son édifice.
02:35 Et bien sûr, il y a eu ma mère aussi.
02:38 Moi, je pense que c'est vraiment un trio.
02:42 -Il faisait un seul, Henri et Rosemary.
02:45 Henri disait, "Bon, tu sais, on doit échanger
02:48 "tel appareil dans le studio."
02:51 Mais Rosemary, elle disait jamais non.
02:54 Elle disait, "Oui, allons-y."
02:56 -Quand on allait en Amérique, dans les expositions
02:59 de matériel professionnel,
03:02 tout le monde me disait, "Achète le meilleur.
03:05 "Ne vends pas ça. C'est pas bon. Achète ça."
03:08 J'étais chiche pour dépenser.
03:10 -Ce qui me touche, et je pense que c'est pour ça
03:13 que ça peut exister encore aujourd'hui en 2020,
03:17 c'est la qualité de production.
03:19 L'enregistrement, le mix, il avait une oreille à ça.
03:22 On peut entendre des critiques.
03:24 Il a fait ça ou quoi.
03:26 Par contre, il avait des musiciens hors pair
03:30 avec des chansons folles qui travaillaient
03:33 et leurs chansons, leur répertoire.
03:36 C'était une équipe de tueurs,
03:38 que ce soit dans la cabine d'enregistrement.
03:41 Et lui, derrière, il y a eu un truc magique
03:44 qui a fait que ça a pu exister.
03:46 -A l'échelle de la planète,
03:49 il n'y a pas eu tant d'aventures comme ça
03:52 qui ont existé aussi longtemps
03:54 avec un catalogue de la musique qui fait danser plein de gens.
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