Céline Pigalle, Directrice du réseau France Bleu

  • l’année dernière
Le coup d'envoi du festival A Hauteur d'Enfants de FBH a donc été donné hier à la Halle Tropisme à Montpellier.
Depuis hier, et pendant tout le week end, de nombreuses animations et échanges sont prévues, pour les enfants et leurs parents, autour de la radio mais aussi de l'éducation aux médias.
C'est la 3ème édition de ce festival qui, pour sa 1ère journée hier, a reçu hier la visite de Céline Pigalle, la directrice du réseau France Bleu et de ses 44 radios locales.
L'occasion donc pour nous ce matin de la recevoir, dans le 6/9, pour évoquer le festival, mais aussi l'avenir de notre réseau.
Transcript
00:00 depuis avril dernier, elle vient faire un tour dans l'héros à l'occasion du festival
00:02 France Bleu Héros Auteur d'Enfants, festival destiné aux plus jeunes autour de l'audio et
00:06 de l'éducation aux médias. Ça se passe à l'altropisme de Montpellier jusqu'à dimanche,
00:10 Guillaume. - Ça a commencé hier. Bonjour Céline Pigalle. - Bonjour à tous. - Merci d'être venue
00:15 nous rejoindre dans le 6/9 et dans ce studio. Il est beau notre studio, non ? - Il est magnifique.
00:18 - Comment vous le trouvez par rapport aux autres ? Allez, dites, c'est le meilleur quand même,
00:21 c'est le plus beau, non ? - Je ne voudrais pas faire de jaloux, ça, je ne peux pas faire. - Vous
00:24 voulez mettre les gens en difficulté direct, Guillaume, c'est parfait. - Il est très beau. - On aime beaucoup ce studio. Céline Pigalle,
00:30 vous êtes là à l'occasion notamment du lancement hier du festival Auteur d'Enfants,
00:34 troisième édition, festival qui fait un peu notre fierté, France Bleu Héros, qui s'adresse
00:40 évidemment aux plus jeunes, mais je dirais évidemment l'éducation aux médias, ça commence
00:45 par les plus jeunes. - Évidemment. - Et peut-être par la radio aussi d'ailleurs. On va prêcher pour
00:49 notre paroisse, mais... - Alors, ce qui est utile, nécessaire, c'est d'aller gagner le cœur de futurs
00:57 auditeurs pour un si beau média qu'est la radio, ça c'est une évidence. Ensuite, pour ce qui
01:01 concerne l'éducation aux médias, je pense que tout le monde pourrait être un petit peu éclairé sur
01:05 comment choisir, comment s'informer, comment se divertir, mais aussi sélectionner dans un
01:12 univers concurrentiel qui est devenu absolument fou, où on a des propositions très nombreuses. Et
01:16 pourquoi commencer par les enfants avant tout ? Parce que ce sont peut-être eux qui, notamment
01:21 avec leur téléphone dans la poche, ont un accès à des contenus incroyablement nombreux, divers,
01:27 mais aussi à des contenus qui peuvent être problématiques, qui peuvent être mensongers,
01:33 qui peuvent être violents, et donc il faut énormément transmettre pour qu'ils apprennent à
01:38 choisir. - Mardi, à l'occasion de la journée spéciale Radio France, porte ouverte sur l'info,
01:42 on entendait ce micro-trottoir d'adolescents, dont une énorme majorité, pour ne pas dire
01:47 quasiment la totalité, disent ne s'informer que sur les réseaux sociaux, et notamment,
01:50 je ne veux pas le citer, mais on se dit quand même, TikTok, ça vous inquiète, ça ou pas ?
01:53 - Bon, je pense qu'on a suffisamment de sujets d'inquiétude, et que c'est pas comme ça qu'il
01:57 faut qu'on l'aborde. En revanche, il faut qu'on prenne la mesure de ce qui est en train de se
02:00 passer, de la façon dont ça fonctionne aujourd'hui. Ça veut dire par exemple que nous-mêmes, on doit
02:06 aller sur les réseaux sociaux, parce qu'on doit aller à leur devant. Et ce qu'il faut qu'on fasse,
02:10 c'est qu'on leur dise, c'est le choix que vous faites d'aller dans cet environnement. Pour
02:15 commencer, dans cet environnement, ne prenez pas tout pour argent comptant, et faites la part de
02:20 qui vous parle, pourquoi, pour vous emmener vers où. Et puis par ailleurs, il y a dans les médias
02:26 traditionnels, des choses qui peuvent vous intéresser, des choses qui peuvent vous nourrir,
02:29 des choses qui peuvent vous amuser, et donc, élargissez peut-être le champ des possibles.
02:34 - Alors ce festival à hauteur d'enfants met évidemment beaucoup l'accent sur le son,
02:38 et sur la radio, et pas seulement France Bleu Héro, puisque je crois qu'il y a aussi des
02:43 radios associatives qui sont invitées à participer à cet événement. Quand on regarde le traditionnel
02:48 sondage de La Croix, tous les ans, sur le taux de crédibilité des médias, on se rend compte que
02:52 la radio reste le bon élève. C'est quoi les... vous avez une explication à ça ou pas ? Tant mieux,
02:57 on s'en fait l'idée. - Je vais vous dire, je pense qu'il y a une chose fondamentale dans le moment
03:00 que nous vivons, pour l'information, mais globalement, c'est le lien. Le lien qu'on
03:07 entretient avec les gens. - Il est différent des autres médias ? - Bien sûr. Quand vous lisez un
03:11 journal, vous avez un lien avec du papier. Quand vous regardez la télévision, on vous donne un
03:17 certain nombre de choses. À la radio, on peut échanger. Et donc on peut se rapprocher de ceux
03:21 qui fabriquent ce qu'on écoute. On peut parler avec eux, vous l'avez fait tout à l'heure sur
03:26 les sujets de greffe. Vous voyez, il peut y avoir ce partage, il peut y avoir cet échange. Et nous,
03:30 on a une autre force, France Bleu, c'est qu'on peut aller au-devant des gens avec des délocalisations,
03:35 avec des émissions de radio qu'on fait parmi eux. Dans un moment où il y a beaucoup de défiance,
03:39 où on se pose beaucoup de questions, est-ce que les journalistes sont sérieux ? Est-ce que les
03:42 journalistes sont bien indépendants ? Est-ce que l'animateur, il a suffisamment travaillé ? Il y a
03:48 une grande défiance à l'endroit des médias. Être en capacité de dialoguer réellement,
03:55 au quotidien, avec ceux qui fabriquent, et ça c'est aussi la force de la locale, c'est-à-dire on peut
04:00 venir vers vous. Je pense que ça c'est de nature à rétablir la confiance. - Alors, vous avez assuré
04:05 justement la transition vers ce que je voulais évoquer avec vous, Céline Pigal, effectivement,
04:08 on va parler de notre boutique, à nous, France Bleu, c'est au réseau France Bleu que vous dirigez
04:13 maintenant. Ce qui fait évidemment notre particularité, notre ADN, je ne sais pas si
04:17 c'est un mot que vous utilisez régulièrement, mais c'est comme effectivement la proximité,
04:20 c'est le local. D'ailleurs, les auditeurs ne s'y trompent pas, puisque je crois que de toutes les
04:24 radios qui diffusent en France, notre radio est celle qui, et on va expliquer ce que c'est, a le
04:30 plus d'auditeurs exclusifs. - Oui, c'est-à-dire des gens qui ne veulent que vous. - Qui n'écoutent
04:35 pas d'autres radios. - Qui ne vont pas matcher avec une autre radio. - C'est une bonne ou une
04:41 mauvaise nouvelle, ça ? - Et c'est presque un auditeur sur deux, je crois, 40% le chiffre. - Absolument,
04:44 exactement, 42% je crois. - Parce qu'on dit souvent aux gens "Allez piocher un peu partout",
04:49 alors ils nous écoutent que nous, alors c'est bien ou c'est pas bien, ça ? - Alors ceux qui vous font
04:51 confiance, ils vous font intensément confiance, et ils pensent que vous leur donnez tout ce dont
04:55 ils ont besoin. - D'ailleurs, je vais vous couper, il y avait eu un sondage cette semaine qui précisait
05:00 que 90% des auditeurs de France Bleu Héros croyaient... - ...faisaient confiance aux infos de France Bleu.
05:05 - Evidemment, on est plutôt content de l'entendre, mais... - Oui, mais je pense que c'est la logique que
05:08 j'exposais précédemment, c'est-à-dire le fait qu'ils ont des habitudes avec vous, ils vous
05:13 reconnaissent, et par ailleurs vous parlez de lieux qu'ils connaissent, qui sont proches d'eux. Vous
05:17 savez, ce qui est difficile aujourd'hui, notamment avec l'information, c'est le fait que vous recevez
05:22 des informations venues du monde entier, qui vous écrasent, la guerre à tel endroit, la guerre à
05:27 tel autre endroit, les crises de partout, et au fond, qu'est-ce que vous en faites dans votre vie ?
05:31 En dehors du fait de l'inquiétude que ça crée chez vous. Quand vous êtes en local, y compris
05:36 cette information-là, éventuellement un conflit en Ukraine, vous pouvez l'intégrer dans votre vie,
05:41 parce qu'il y a une collecte qui se fait pour aider les gens, il y a des réfugiés qui arrivent,
05:45 et éventuellement vous pouvez aller les aider. C'est-à-dire que cette information, elle est
05:49 ramenée à ce que vous vivez vous, et elle vous donne aussi la possibilité de prendre la main,
05:54 de faire quelque chose, d'agir. C'est ça la force du local, de la proximité, ça se passe autour de
06:00 moi, et du coup, je peux en faire quelque chose. - Et alors, autre force de notre réseau LC 44
06:05 Ayou, je crois aussi que nous sommes le réseau France Bleu, la marque France Bleu, identifiée
06:10 véritablement comme le média de proximité. On nous considère plus comme un média de proximité qu'on
06:15 considère France Info, par exemple, pour rester dans la maison Radio France, comme un média d'info,
06:19 ou comme France Culture, comme un média de culture. Nous, c'est vraiment la proximité,
06:22 la proximité, la proximité. - Et on n'aura jamais tort de le renforcer encore, et de dire à quel point
06:26 nous sommes singuliers dans le paysage. Finalement, personne d'autre ne propose, avec ce lien si étroit,
06:32 si près du terrain, parce qu'avec 44 locales, on est vraiment tout près de tout le monde,
06:37 partout sur le territoire, avec une radio dédiée pour chaque lieu. - On garde deux minutes pour
06:42 parler de l'avenir de notre réseau. Vous me voyez arriver, sans doute, Céline Pigalle, parce que
06:46 maintenant on fait aussi de la télévision, et un certain nombre de personnes nous regardent ce matin
06:50 chez nos amis et confrères de France 3 Occitanie. Alors déjà, cette collaboration avec France 3,
06:55 elle est appelée à se renforcer, voir plus, y affiniter, comme on dit ? - Oui, vous savez qu'on
06:59 organise le rapprochement de ces deux réseaux. Il y a une logique, puisque la proximité, le local,
07:05 c'est un petit peu la même offre que nous essayons de transmettre, et donc il y a une logique à ce
07:12 qu'on se rapproche. Aujourd'hui, on fait des matinales ensemble, on peut imaginer faire d'autres
07:17 programmes, soit au niveau national, avoir une émission quotidienne, hebdomadaire, qu'on fabrique
07:24 ensemble, soit au niveau local, choisir des thématiques et fabriquer ensemble un certain
07:29 nombre de choses. Donc c'est ce à quoi on va travailler dans les mois qui viennent. - Mais est-ce
07:32 que la marque ICI MATIN, notamment, puisque là c'est ICI MATIN aujourd'hui, qui a été lancée d'abord
07:38 sur une plateforme et une appli commune, voilà, entre France 3 et France Bleu, est appelée à se
07:44 développer encore plus ? Est-ce que ça pourrait devenir une entité, une entreprise unique,
07:47 demain ou pas ? - Une entreprise unique, c'est pas le schéma pour l'instant. - C'est pas ce qui est
07:52 prévu. - En revanche, rassembler tout ce que nous fabriquons, toute l'offre qui est la nôtre,
07:56 celle de la radio et celle de la télévision, sous une même enseigne, ici, ça c'est le projet,
08:01 ça existe déjà en numérique et on veut le développer encore sur l'ensemble des supports.
08:06 - On donne un exemple comme France Info, qui est une radio et qui a été aussi aujourd'hui,
08:09 qui est aujourd'hui aussi une télévision, c'est un peu dans la même... - Et qui est aussi un site
08:13 internet, une application et ainsi de suite. - Et aujourd'hui, deux tiers, je crois un peu plus,
08:17 même si vous êtes, je chiffre mieux que moi, mais sont également en matinales filmées,
08:21 deux tiers des radios locales du réseau France 2. - 33 sur les 44 et l'objectif c'est d'avoir
08:25 l'ensemble des matinales filmées et disponibles sur France 3 à la fin de l'année 2025. - Et
08:31 d'avoir un aussi joli studio que le nôtre. - Ça c'est nécessaire. - Vous voulez, mais votre
08:36 studio business peut quand même, on fait un peu d'auto satisfaction, maintenant c'est pas si
08:39 souvent. Merci beaucoup Céline Pigard, directrice du réseau France Bleu d'être venue ce matin,
08:44 dans notre 6.9 à nous. - Et puis on rappelle donc le festival à hauteur d'enfants puisque c'était...

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