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Depuis ce matin, les 44 stations régionales de Radio France ont changé de nom. Céline Pigalle, la directrice du réseau, explique les raisons de ce bouleversement.

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00:00Et votre invitée média, Céline Bidart-Court, n'a pas mis beaucoup de temps pour venir dans le studio.
00:04Elle est la directrice du réseau des radios locales de Radio France.
00:07Les 44 antennes de France Bleue ont changé de nom ce matin.
00:10Elle s'appelle désormais ICI.
00:12Bonjour Céline Pigalle.
00:13Bonjour, bonjour à tous.
00:14C'est toujours risqué de rebaptiser une marque, surtout quand elle existe depuis 25 ans.
00:18Donc maintenant on doit dire ICI Nord, ICI Périgord, ICI Loire-Océan, etc.
00:24Vous le faites très bien.
00:26C'est aussi comme cela que s'appellent les éditions d'infos locales de France 3,
00:29signe du rapprochement entre les deux maisons.
00:31Avant de nous expliquer ce qui change concrètement,
00:33vous ne craignez pas de déstabiliser les auditeurs avec ce nouveau nom ?
00:37Alors le public de la radio n'est pas tout jeune, il a des habitudes.
00:40Pourquoi fallait-il absolument faire ce changement ?
00:43C'était intéressant de faire ce changement pour se donner un nouveau souffle,
00:46pour entrer dans un nouvel élan.
00:48Et pour répondre à votre question sur le risque de déstabiliser nos auditeurs,
00:52on a fait un travail de fond pour les emmener avec nous dans cette aventure.
00:55Et depuis le mois de novembre, on leur dit jour après jour,
00:57à travers des autopromos, à travers le dialogue aussi qu'on a noué avec eux,
01:01que nous allons changer de nom.
01:03Et j'étais très heureuse de noter durant ces vacances scolaires
01:06que nos auditeurs sur les antennes, à chaque fois qu'on les avait en ligne,
01:09parce qu'ils faisaient un jeu, parce qu'ils participaient à une émission,
01:12on leur posait la question.
01:13Comment s'appelle votre radio locale ? Comment est-ce qu'elle va s'appeler ?
01:16Et en fait, ils ont déjà parfaitement accepté ce ICI qui, je crois, est tellement évident aussi.
01:22C'est-à-dire, ici, les radios locales, c'est au milieu de vous, là où vous vous trouvez.
01:27C'est tellement simple, c'est tellement efficace qu'ils l'ont adopté tout de suite
01:30et honnêtement, sans aucun commentaire négatif quand on est dans l'échange avec eux.
01:34Est-ce un bouleversement des programmes de Feux France Bleu ?
01:37Qu'est-ce qui se change pour l'auditeur ?
01:39Alors, à la fois, tout et rien.
01:41C'est-à-dire que depuis la rentrée, on a remis en œuvre une relance de nos stations locales.
01:48Actus locales, musique et bonne humeur.
01:50C'est ça le programme.
01:52Et on travaille...
01:53C'était déjà le cas.
01:54C'était déjà le cas.
01:55Mais au fond, il faut qu'on assume peut-être plus encore le fait d'être des stations locales.
02:00C'est ça notre plus-value.
02:02C'est ça notre différence aussi avec, par exemple, ce que vous faites ici.
02:05Et le sujet, c'est de dire que le local, la proximité, c'est pas vieillot, c'est pas folklorique,
02:12c'est pas dépassé, c'est au contraire quelque chose de très moderne
02:16et qui répond à un certain nombre de soucis de l'époque.
02:18Vous savez, au fond, aujourd'hui, on est dans un univers très technologique.
02:22On est dans un monde où on sait absolument tout de ce qui se passe très loin de chez nous.
02:26Et de temps à autre, être bien ancré dans son territoire.
02:30Savoir ce qui se passe au bout de sa rue.
02:32Avoir tout l'infoservice.
02:33Avoir tout ce qui peut vous aider dans votre vie du quotidien.
02:36Ça, c'est ce que font nos radios locales.
02:38Et on veut revendiquer le fait qu'encore une fois, c'est très lié à cette époque.
02:43Et ça a du sel dans cette époque.
02:45Mais en quoi allier France Bleu, ex-France Bleu, à France 3 va améliorer cet aspect ?
02:50Va vous apporter plus de proximité ?
02:52Vous ne pouviez pas le faire tout seul ?
02:54Alors, on pouvait tout à fait le faire tout seul, sauf peut-être dans le monde numérique.
02:58Au fond, ce qui a du sens aujourd'hui, c'est de jouer sur nos forces communes.
03:04D'unir nos forces, notamment pour lancer une plateforme de la proximité qui s'appelle donc...
03:09C'est assez simple.
03:10Ici, j'engage tous ceux qui nous écoutent à télécharger l'application.
03:15Et puis à choisir le département qui est celui de référence pour eux.
03:19Et avoir toute l'actu locale.
03:21Dans cette dynamique-là, on s'allie avec les France 3 régions pour mettre nos forces en commun.
03:28Pour être visible avec une marque puissante.
03:30Vous savez, on est dans un univers d'hyper-concurrence dans les médias.
03:33Il y a de très nombreuses propositions.
03:36Nous, ce qu'on veut dire, c'est le local, la proximité, dans le service public.
03:40C'est nous, sous le label ici.
03:42Alors, cette bascule, ce changement de nom, il a un coût.
03:45Le syndicat SNJ-CGT de Radio France parle de 3,8 millions d'euros rien que pour 2024.
03:50Est-ce un chiffre, d'abord, que vous confirmez ?
03:52Oui, en effet, ça coûte quelques millions qui sont partagés.
03:55Les frais de ce développement de la nouvelle marque sont partagés entre Radio France d'un côté et France Télévisions de l'autre.
04:01Mais alors que chaque année, l'État actionnaire demande à l'entreprise Radio France et à France Télé d'ailleurs
04:05de faire encore plus d'économies ?
04:07Alors, vous avez raison de signaler que Radio France et France Télévisions investissent sur nous.
04:13Moi, je ne peux que les en remercier.
04:15Ils investissent sur cette proposition éditoriale qu'est le local, qu'est la proximité,
04:20en disant, dans cette époque, on en a besoin.
04:22Vous savez, on a observé ça aux États-Unis.
04:24La presse locale disparaît.
04:26Il y a peut-être une raison ?
04:28Oui, il y a une raison, c'est que c'est difficile à financer.
04:31Mais ce qui est vrai aussi, c'est que ça crée des dommages.
04:33Parce que quand vous êtes dans un univers auprès de chez vous,
04:35où vous n'arrivez pas à savoir ce qui se passe vraiment,
04:37à avoir une information qualifiée, une information juste, une information vérifiée,
04:42et bien en réalité, vous n'êtes pas protégé contre tous les phénomènes de manipulation, de désinformation.
04:48Et il se peut que ça ait un peu pesé dans le résultat de l'élection.
04:51Mais alors, vu le coût de ce changement de nom,
04:53sur quelles dépenses va rogner Radio France dans les mois ou les années à venir ?
04:59Alors, ce n'est pas tout à fait comme ça qu'il faut le voir, je crois.
05:01Encore une fois, il y a quelques belles radios nationales,
05:07France Inter, France Info, France Culture, si je ne cite que les radios parlées,
05:11qui vont bien, qui sont en forme.
05:13Aujourd'hui, Radio France fait le choix d'investir,
05:16et de pousser et de soutenir son réseau de radios locales,
05:19parce qu'il y a vraiment cette conviction que c'est un enjeu démocratique.
05:22Vous vous souvenez, après la crise des Gilets jaunes, ce qu'on s'est dit ?
05:25Au fond, on n'a pas assez de capteurs dans ce pays.
05:27On n'a pas suffisamment pris en charge ce que vivaient les populations
05:31partout sur le territoire français.
05:33C'est ça cet investissement, c'est remettre les projecteurs sur ces radios locales
05:38pour dire à une partie des publics, et notamment au public populaire,
05:41on est là pour vous.
05:42Mais donc ne pas investir sur les autres radios que vous avez citées ?
05:45Qui sont, comme on se les dit, en forme,
05:47et qui, je crois, ont déjà eu l'occasion de vivre des investissements importants.
05:53Pour l'instant, on parle juste de rapprochement entre France Bleu,
05:56entre ici et France 3.
05:58Mais vous savez comment c'est ?
05:59C'est comme dans un couple, quand on commence à se fréquenter,
06:01si on s'apprécie, on a envie d'aller plus loin.
06:03Donc quelle sera la prochaine étape ?
06:05Y aura-t-il d'autres synergies ?
06:07Comme vous le savez, peut-être que l'étape la plus importante pour moi,
06:11elle vise à prendre en charge les usages comme ils évoluent.
06:14Aujourd'hui, on écoute la radio, on regarde la télévision,
06:17on va pouvoir le faire dans le monde numérique,
06:19via l'application ici ou le site ici.
06:21Mais il faut le dire aussi, il faut qu'on développe
06:24toute notre proposition numérique et dans le monde digital,
06:27ensemble, pour être fort, pour être reconnus,
06:29sur cette thématique et sur cette ligne éditoriale.
06:33On a déjà des matinelles filmées, ensemble.
06:3637 sur les 44 locales de Radio France.
06:4037 sont aujourd'hui proposées, filmées, à la télévision,
06:45sur ici, puisque France 3 Région est devenue ici.
06:48Et donc, c'est dans cette dynamique qu'on va continuer de travailler,
06:51notamment, peut-être, autour de grands événements,
06:54où ça aura du sens que nous soyons associés.
06:56Est-ce que les rédactions vont fusionner ?
06:59Aujourd'hui, ce n'est pas à l'ordre du jour.
07:01La radio fait de la radio, la télévision fait de la télévision,
07:03tout le monde fait du numérique et on met nos forces en commun sur le site.
07:06Et pour France Info aussi, dernière question, Céline Pigalle,
07:09est-ce que la radio et la télé vont proposer davantage
07:11de programmes communs dans les mois à venir ?
07:13Ça vous concerne parce que vous dirigez aussi l'information de Radio France.
07:16Alors aujourd'hui, j'étais venue vous parler d'ici,
07:18mais on peut aller sur ce sujet-là.
07:20On en profite.
07:21Exactement. Là aussi, ça a du sens que France Info, la radio,
07:27France Info, la télévision, travaillent main dans la main.
07:30Pour moi, l'essentiel, c'est qu'elles produisent aujourd'hui
07:33le site qui est le premier site d'info de France.
07:36Vous voyez, c'est un peu les mêmes dynamiques.
07:37Est-ce qu'ensuite, on peut développer des programmes communs supplémentaires ?
07:41Ce qui est déjà le cas.
07:42Mais est-ce qu'on peut en développer d'autres ?
07:44Ce n'est pas impossible.
07:45Vous reviendrez nous en parler ?
07:46Avec plaisir.
07:47Merci beaucoup Céline Pigalle.
07:48Je vous en prie.
07:49Directrice d'ici, le nouveau nom des radios France Bleu.
07:51Merci beaucoup.

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