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Crépol : la mort de Thomas suscite «une radicalisation des tensions», s'inquiète Jérôme Fourquet
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Transcription
00:00 Et la veille, la veille environ 80 militants ont défilé cagoule sur la tête dans le quartier de la Monnaie, un roman sur Iserville où les assaillants présumés de la salle des fêtes de Crépole résident.
00:12 On a entendu des slogans. A quoi est-on en train d'assister et qu'est-ce qu'il s'est-il vraiment passé cette nuit-là ?
00:18 Alors effectivement, comme vous l'avez dit, manifestement c'est une mobilisation de gens, de militants de l'ultra-droite qui ont voulu marquer le coup et quelque part symboliquement réaffirmer la présence à leurs yeux françaises dans ce quartier.
00:34 Donc c'est très préoccupant bien évidemment parce que certains étaient munis de battes de baseball ou de barres de fer. Ils venaient manifestement pour en découdre.
00:44 Alors ça nous dit plusieurs choses. D'abord c'est la radicalisation des tensions suite à l'émotion suscitée par ce drame.
00:51 Ça nous dit également le fait que dans une société française où très très majoritairement les Français ont quitté cette logique de l'honneur, cette logique clanique,
01:04 on s'en remet encore à l'État comme monopole de la violence physique légitime. C'est ce que le grand-père de Thomas a dit en disant "j'espère que ces individus seront châtiés et durement châtiés".
01:16 Mais une partie de la population considère à tort ou à raison que la main de l'État n'est pas assez ferme ni pour les protéger ni pour châtier et qu'il faut donc se faire justice soi-même.
01:30 Et donc on voit bien derrière qu'il y a un agenda idéologique bien évidemment pour ces militants de l'ultra-droite.
01:36 Dernière remarque quand même, même si cette expédition punitive ou cette démonstration de force est bien évidemment tout à fait contamnable,
01:47 elle s'est soldée quand même par la défaite physique de ces militants de l'ultra-droite puisque quand la confrontation a eu lieu avec des habitants de ce quartier,
01:56 elle a tourné à l'avantage des habitants de ce quartier. Donc c'est pas du tout pour excuser le moins qu'il en soit ces militants d'ultra-droite.
02:07 Mais regardez aussi ce qui s'est réellement passé avec des gens qui venaient de toute la France. La manifestation a eu lieu à Rennes, la dernière que vous évoquez.
02:16 Le militant qui s'est fait prendre à partie et qui a été blessé est originaire de Mayenne. Et donc c'est pas du tout une réaction spontanée de la part des habitants,
02:27 par exemple du village de Crépole ou des autres petits villages autour de Romand qui auraient fait une descente sur ce quartier.
02:34 Ce sont des militants d'ultra-droite qui viennent de toute la France pour essayer d'en découdre et qui pour le coup sont repartis un petit peu la queue entre les jambes.
02:42 Et sur le plan politique, Jérôme Fourquet, chacun se renvoie à la responsabilité d'une telle situation. La gauche et l'extrême gauche dénoncent une récupération politique du drame.
02:50 L'exécutif pointe aussi la récupération. Le procureur appelle à la prudence. Quelques jours après ce drame, cette émotion qui est toujours vive,
02:59 vous considérez, vous avec le regard du politologue, du sondeur, de l'homme expérimenté et vraiment qui connaît cette France en profondeur, comment voyez-vous ce qui s'est passé ?
03:08 Est-ce que véritablement c'est un fait de société ? Et on en est sûr, si je puis dire, même si l'enquête se poursuit.
03:15 Alors c'est un fait divers mais qui prend une dimension de fait de société parce qu'on est dans une réitération en fait.
03:22 Le fait divers devient un fait de société quand c'est plusieurs fois consécutif que ce type d'agression se produit.
03:30 Si on fait la liste des attaques au couteau depuis le début de l'année, la liste est hélas très longue, souvent mettant aux prises des très jeunes individus,
03:41 à la fois victimes et auteurs. Ces tensions entre une France de la ruralité et une France des quartiers n'est pas nouvelle.
03:50 Et ce qui s'est passé c'était il y a 10 jours, samedi, la semaine précédente, mais samedi soir dernier à Dijon, un père de famille a trouvé la mort dans son sommeil,
04:02 victime collatérale d'un règlement de compte entre dealers. Vous savez, il y a une belle chanson de Francis Cabrel qui s'appelle "Un samedi soir sur la terre".
04:10 Si on parodiait, on pourrait dire "Un samedi soir en province". C'est-à-dire que c'est aujourd'hui la litanie à laquelle la société française est confrontée.
04:19 Et il ne s'agit non pas d'un tournant, mais d'une étape supplémentaire dans ce bruit de fond de l'insécurité et des tensions.
04:27 Et on voit que l'opinion publique se sent désemparée face à un État qui a perdu le contrôle de la situation dans ses quartiers et ses territoires.

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