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NewsTranscription
00:00 L'entretien intervient alors qu'une journée décisive démarre pour le projet de loi immigration.
00:04 Une motion de rejet déposée par les écologistes pourrait mettre le gouvernement en grande difficulté ?
00:09 Si, et seulement si elle est soutenue par l'URN et les LR.
00:12 Hier, Gérald Darmanin au grand rendez-vous.
00:14 Marine Le Pen a dit encore réfléchir à des arguments pour et des arguments contre.
00:18 Éric Ciotti, lui, veut absolument débattre du texte tel que sorti du Sénat.
00:23 Donc les LR menacent de voter cette motion.
00:26 Est-ce que vous vous préparez, Gérald Darmanin, ce matin à toutes les éventualités,
00:30 y compris que ce soit la fin, avant même le début pour ce projet de loi ?
00:35 Nous avons une majorité relative à l'Assemblée nationale.
00:38 Mathématiquement, les oppositions réunies, quand elles s'opposent à la majorité au gouvernement, gagnent.
00:44 Donc mathématiquement, la motion de rejet est adoptée cet après-midi.
00:48 Ça, c'est la logique classique.
00:50 Maintenant, il y a la politique.
00:51 Ce sera un déni de démocratie que de ne pas débattre de l'immigration.
00:54 Parce que c'est quoi la motion de rejet ?
00:55 C'est le rejet du débat.
00:56 C'est-à-dire que les oppositions qui ne pensent pas du tout pareil,
00:59 les Verts qui vont porter cette motion de rejet, comme les FI,
01:03 ils sont pour la régularisation totale et sans-papiers,
01:05 ils sont pour lutter contre les étrangers délinquants sans les expulser peut-être.
01:10 Ils sont dans un champ radicalement différent, bien sûr, de ce qu'on pense,
01:13 et radicalement de ce que pensent les LR, par exemple.
01:17 Eux, c'est normal qu'ils ne veulent pas débattre de l'immigration.
01:20 Ça les dérange.
01:21 Mais les LR ou le RN, ce serait quand même très particulier
01:24 qu'on ne puisse pas à la Somme nationale, pendant 15 jours,
01:27 débattre d'un sujet qui passionne les Français,
01:29 qu'ils soient pour ou qu'ils soient contre le projet du gouvernement.
01:32 Donc ce sera un déni de démocratie.
01:33 - Déni de démocratie ?
01:34 - Oui, ce sera un déni de démocratie.
01:35 - Vous utilisez ce mot-là, c'est possible.
01:37 En démocratie, il est possible de voter pour une motion de rejet.
01:40 C'est tout à fait...
01:41 - Je suis député ministre pendant le temps que je le suis,
01:45 mais j'ai été élu par mes électeurs pour débattre des sujets qui intéressent les Français.
01:48 Qu'est-ce qu'ils vont dire à leurs électeurs, tous ces gens,
01:50 en disant l'immigration c'est très important, il faut des mesures très fermes,
01:53 mais dès que le gouvernement vient avec un texte, bon ou mauvais d'ailleurs,
01:56 on est là pour l'amender, pour en discuter, pour voter pour ou pour voter contre,
01:59 ah non, non, cachez-moi ce texte que je ne saurais voir.
02:01 Bon, ce n'est pas très sérieux.
02:03 Donc je suis sûr que quand même, il y a des esprits dans les oppositions
02:08 qui se disent qu'il faut débattre d'un sujet si important.
02:11 Il y a des mesures très fortes dans ce texte.
02:12 - On va en parler un instant.
02:13 - Mais si ces mesures fortes ne sont pas adoptées,
02:16 et que demain, après-demain ou après-après-demain, il y a un drame,
02:19 une personne qui était un criminel ou un radicalisé étranger
02:23 qui aurait pu être expulsé grâce à cette loi, qui ne l'aura pas été,
02:26 quelle sera la responsabilité des parlementaires
02:27 qui n'ont même pas voulu débattre de ce sujet ?
02:29 - Vous faites porter la responsabilité d'éventuels actes criminels
02:32 qui pourraient être effectués par ces délinquants étrangers sur des élus de la nation ?
02:36 C'est quand même une menace lourde.
02:38 - Mais c'est la vérité.
02:39 Moi, je suis quelqu'un qui prend ces responsabilités.
02:41 J'ai, à la demande du président de la République, présenté un texte gouvernemental.
02:44 Il a été adopté par le Sénat, qui ne soutient pas le gouvernement.
02:47 Et pourtant, il a accepté de débattre.
02:49 Le Sénat lui-même, nous n'avons que 23 sénateurs
02:51 qui nous soutiennent au Sénat sur 320, a accepté de débattre.
02:54 Et j'en remercie M. Retailleau, M. Marseille et M. Larcher.
02:57 On a réussi à avoir un texte,
02:58 on l'a présenté en commission des lois à l'Assemblée.
03:00 Nous étions minoritaires.
03:02 Bon, ben voilà, on a réussi à passer ce texte malgré tout.
03:05 Là, on débat avec l'Assemblée.
03:06 Ma main est tendue, notamment auprès des LR,
03:08 pour dire, prenons les dispositions que vous proposez
03:10 pour le bien de la nation, pour le bien de l'intérêt général.
03:13 Travaillons ensemble.
03:14 Si la politique du pire est celle des oppositions,
03:17 si vraiment ils ne veulent débattre d'aucun sujet,
03:19 s'ils ne veulent pas qu'on parle d'immigration,
03:20 alors que je crois que c'est une des préoccupations des Français,
03:24 je crois qu'en effet,
03:25 c'est mes parlementaires qui auront cette responsabilité.
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