présentée par Anne-Marie Amoros, Directrice de France Bleu Hérault,
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ÉducationTranscription
00:00:00 OK.
00:00:03 Les médias de demain pour la jeunesse d'aujourd'hui pour échanger sur cette
00:00:07 thématique.
00:00:08 Nous accueillons avec nous ce soir
00:00:12 la bénédicte Le Sage, bonsoir, vous êtes membre du collège de l'Arcomm,
00:00:17 l'autorité de régulation de la communication anglo-visuelle
00:00:20 et numérique depuis février 2023 et vous présidez le groupe de travail
00:00:24 éducation médias,
00:00:25 transition écologique et santé publique.
00:00:29 Avec nous la rectrice de l'académie Lempelier, Sophie Béjean,
00:00:33 bonsoir, merci d'être avec nous.
00:00:36 Vous êtes très engagée sur l'éducation aux médias, très engagée aussi sur l'égalité,
00:00:41 garçon-fille,
00:00:42 merci d'être avec nous.
00:00:44 Nous accueillons aussi Guillaume Delorme, vous êtes secrétaire de l'ARA,
00:00:48 Assemblée régionale des radios octo-occitaniques,
00:00:50 et vous êtes vice-président de la Confédération nationale des radios associatives,
00:00:53 le CNRA.
00:00:55 Bonsoir.
00:00:57 Et Marie Pouchin, vous êtes rédactrice en chef de France 3 Occitanie
00:01:01 pour l'antenne de Montpellier.
00:01:04 Bonsoir, merci d'être avec nous.
00:01:06 Une étude de 2018 commandée par le ministère de la Culture
00:01:11 sur un diagnostic approfondi sur les pratiques de consommation de l'information
00:01:16 par les jeunes générations,
00:01:17 15-34 ans, dresse le constat que les jeunes sont d'importants consommateurs
00:01:22 de contenus d'information en mobilité.
00:01:25 Ils font en particulier un usage intense des réseaux sociaux.
00:01:29 Les réseaux sociaux sont aujourd'hui la première source d'informations pour eux,
00:01:32 Youtube, TikTok, Instagram,
00:01:35 qui sont souvent des outils redoutés par les adultes, les professionnels,
00:01:39 mais où on y trouve aussi des productions de contenus créateurs, de vidéos,
00:01:44 de dessins, de textes ou d'images qui rencontrent un fort succès
00:01:48 et racontent la jeunesse d'aujourd'hui.
00:01:50 Par exemple, Chloé Bidot, la voix du body positivisme,
00:01:54 l'influenceuse de 26 ans, diplômée de Sciences Po Toulouse,
00:01:57 est l'une des figures du body positivisme à un mouvement des années depuis 2010.
00:02:02 Simothé Curado, professeur de physique dans l'université de Clermont-Ferrand,
00:02:06 qui compte près d'un million d'abonnés sur TikTok,
00:02:09 les internautes apprécient ses anecdotes dans son quotidien,
00:02:12 mais il est aussi très suivi pour son coming out.
00:02:15 Clara Victoria, influenceuse mode frip à 25 ans,
00:02:19 215 000 abonnés.
00:02:21 Victor Hapchiroua, de la street food,
00:02:23 qui propose une manière de consommer des produits différents.
00:02:27 Alors, comment ne pas perdre la tête
00:02:30 lorsqu'on s'interroge sur le lien entre jeunesse et médias,
00:02:34 qu'on imagine la suite des médias avec ses futurs citoyens ?
00:02:38 Parce que la question, c'est bien, c'est là les médias de demain pour la jeunesse d'aujourd'hui.
00:02:42 Donc cette jeunesse, les citoyens de demain, dont nous devons a priori nous préoccuper.
00:02:47 Je vous propose de faire un premier tour de table
00:02:50 et de nous dire quels liens, justement, vous avez en tant que personne,
00:02:54 mais aussi en tant que représentante de votre fonction,
00:02:56 dans votre métier avec cette jeunesse.
00:02:59 Et quelle relation vous entretenez avec cette jeunesse ?
00:03:02 Vous la prenez en compte ou pas ?
00:03:04 Sophie Béjean, rectrice d'Académie d'Employés,
00:03:06 on va commencer par vous si vous voulez bien.
00:03:08 La jeunesse, c'est forcément au cœur de ma mission,
00:03:13 comme rectrice de l'Académie d'Employés,
00:03:16 j'ai la responsabilité des politiques éducatives sur le territoire
00:03:20 et puis d'accompagner finalement, d'être aux côtés de mes équipes,
00:03:25 des équipes du rectorat,
00:03:27 pour soutenir les écoles, les établissements scolaires
00:03:30 et former, enseigner, éduquer, développer des projets en direction des jeunes.
00:03:38 Donc la jeunesse, c'est le cœur de ma mission
00:03:41 et même de ma mission étendue avec désormais
00:03:44 les services jeunesse, engagement et sport qui sont rattachés au rectorat.
00:03:48 Alors, la jeunesse et l'information, la question-là, elle est un peu différente.
00:03:56 C'est une vraie question et une question fondamentale, en fait,
00:04:01 pour les professeurs et puis à l'Éducation nationale,
00:04:05 de se dire que les jeunes s'informent différemment.
00:04:09 Ils ont accès à énormément d'informations sur Internet, via les réseaux sociaux.
00:04:16 Ils n'utilisent pas les outils habituels, en tout cas, d'informations
00:04:24 et même ils ont un rapport au livre, par exemple, qui est bien différent.
00:04:29 Donc, ça interroge même le rapport entre le savoir, l'information, la connaissance.
00:04:33 Donc, c'est une vraie question pour nous de travailler sur l'éducation,
00:04:40 au média et à l'information, en direction de la jeunesse.
00:04:43 Donc, vous diriez que c'est une préoccupation très importante ?
00:04:48 Absolument.
00:04:50 Bénédicte Le Sage, comment l'ArkHomme considère-t-elle cette relation aux jeunes et vous ?
00:04:58 Vous étiez productrice, notamment vous avez produit la jupe.
00:05:01 Est-ce que la jeunesse fait partie de vos préoccupations
00:05:06 dans votre façon de réfléchir et de penser votre métier et votre fonction à l'ArkHomme ?
00:05:10 Alors, je vais commencer par l'ArkHomme.
00:05:12 En fait, l'ArkHomme, en tant qu'autorité de régulation,
00:05:16 on a trois actions, je dirais, en termes d'éducation au média et à l'information.
00:05:22 On a une action d'abord dans la mesure où on régule les chaînes privées,
00:05:28 on suit les contrats d'objectifs et de moyens des acteurs du service public.
00:05:35 Et donc, nous, on est là, dans ce cas-là, pour valider le fait que ces médias nationaux
00:05:44 proposent des contenus, des émissions dans les JT,
00:05:52 des outils de formation à la compréhension de l'information,
00:05:57 à ce que c'est que la fabrication de l'information, ce que c'est que la désinformation.
00:06:02 Donc nous, on a un rôle dans ce cadre-là d'incitateur.
00:06:06 On n'est pas directement en contact avec la jeunesse,
00:06:09 mais on incite les médias audiovisuels à s'investir de manière structurée,
00:06:15 de manière pérenne sur cette question-là qui est absolument fondamentale
00:06:20 pour, je dirais, pour faire vivre notre démocratie.
00:06:24 C'est un premier axe.
00:06:25 Le deuxième axe, c'est que nous, on met en place, on forme des formateurs.
00:06:30 Alors les formateurs, ça peut être des éducateurs, ça peut être des enseignants,
00:06:35 ça peut être aussi les questions de parentalité, parce que la difficulté aussi, nous entendu,
00:06:40 c'est comment être parent d'un enfant qui est plus habile que soi, même au numérique,
00:06:46 comment on peut lui apporter une connaissance, une réflexion, un sens critique
00:06:51 pour pouvoir lui transmettre des attitudes par rapport à cette information.
00:06:59 Donc on travaille en direction de tous les éducateurs et on a, par ailleurs,
00:07:05 on intervient aussi d'une manière plus ponctuelle, directement dans des collèges, dans des lycées.
00:07:11 On essaye d'expliquer ce que c'est que l'autorité de la régulation, de régulation,
00:07:19 et du coup, qu'est-ce que c'est la liberté d'expression,
00:07:22 qu'est-ce que c'est la limite de la liberté d'expression,
00:07:25 qu'est-ce que c'est une responsabilité de donner une information vraie, vérifiée et partageable,
00:07:33 qu'est-ce que c'est, voilà, dans une information, comment on respecte le droit de la personne,
00:07:41 comment on représente l'ensemble de la société française.
00:07:44 Donc voilà, on a une approche qui est liée à la spécificité d'être un régulateur,
00:07:50 mais on est très attentif à tout ce qu'on peut faire dans le cadre de ces missions précises
00:07:55 pour participer à côté d'acteurs.
00:07:59 On a d'ailleurs un partenariat avec l'éducation nationale,
00:08:04 qui nous permet, tous ces partenariats nous permettent aussi de dire,
00:08:08 on est avec vous pour cette mission qui nous semble absolument fondamentale
00:08:13 pour continuer à vivre dans une cohésion sociale et dans un univers démocratique.
00:08:20 Donc vous diriez que la préoccupation première,
00:08:24 c'est qu'on puisse maintenir une démocratie en ayant des citoyens,
00:08:29 des jeunes éclairés sur les contenus qu'on leur propose.
00:08:32 Tout à fait, et avec le regard critique pour être capable, face à des contenus,
00:08:37 de se dire c'est vrai, c'est faux, est-ce que c'est pour moi, est-ce que ce n'est pas pour moi,
00:08:41 est-ce que c'est de la liberté d'expression, je ne suis pas d'accord, mais ça ne dépasse pas les limites,
00:08:46 c'est être capable de faire face à ces contenus avec toute son intelligence.
00:08:52 Marie Pouchin, vous êtes rédac' assistant chef de France 3 au CNU de Montpellier.
00:08:57 Dans votre pratique quotidienne, est-ce que vous avez à l'esprit cette jeunesse
00:09:03 et sa compréhension de l'information que vous livrez,
00:09:07 ou est-ce que c'est après avoir travaillé un journal que vous dites,
00:09:12 peut-être que ce sujet-là, comment ça se passe en fait, quel lien vous avez avec cette jeunesse ?
00:09:17 Il y a plusieurs sujets parce que, c'est parti, vous l'avez dit tout à l'heure,
00:09:23 les médias traditionnels, les jeunes ont décroché des médias traditionnels, la bascule, le ventre pied.
00:09:29 Voilà, nous notre public, aujourd'hui, c'est plus de 65 ans,
00:09:36 donc on est totalement conscient de quel est notre public.
00:09:43 Et en tant que service public, notre mission, c'est quand même d'informer tous les publics.
00:09:50 Et là, c'est un vrai travail à faire qu'on fait sur le web,
00:09:54 le web qu'on développe, où on essaie d'accéder aujourd'hui, en fait, il faut aller là où ils sont.
00:10:01 Donc là, on développe en Occitanie un projet TikTok,
00:10:04 ce qui est quand même plutôt nouveau parce que ça nous oblige aussi à des ruptures éditoriales.
00:10:10 On ne s'adresse pas de la même manière à des jeunes qu'à leurs grands-parents.
00:10:14 On ne traite pas non plus des mêmes informations.
00:10:17 En fait, sur le fond, la forme, ça nous oblige à changer aussi nos manières de faire.
00:10:23 On en est au tout début. Il y a encore beaucoup de travail.
00:10:30 Mais c'est au-delà de l'éducation aux médias qu'on fait,
00:10:33 parce que ça, on le fait de manière... ça fait des années, en fait, que les médias traditionnels,
00:10:38 enfin, voilà, que nos journalistes vont dans les établissements scolaires
00:10:44 pour faire de l'information aux médias.
00:10:46 On les accueille aussi chez nous, mais ce n'est pas tout à fait le même sujet.
00:10:52 Et donc, l'enjeu aujourd'hui, c'est d'aller les chercher, en fait.
00:10:57 Donc, ça veut dire que ça reste quand même une préoccupation lorsqu'on est rédactrice en chef ?
00:11:01 En termes d'information, en fait, oui, parce qu'on se rend compte que...
00:11:05 et moi, j'ai vu aussi avec des jeunes par ailleurs,
00:11:08 et qu'une info sur les réseaux sociaux, c'est une vérité.
00:11:14 Mais ils la prennent comme la vérité.
00:11:18 Donc, c'est tout l'enjeu. On l'a vu au moment de la présidentielle,
00:11:22 où la propagande est virale.
00:11:25 Enfin, moi, j'ai trouvé que la dernière présidentielle était exemplaire en ce sens.
00:11:30 Et on peut s'interroger, nous, sur...
00:11:34 On est complètement dépassé par ça.
00:11:35 Comment on fait pour aller donner du contexte, des infocontextes ?
00:11:40 Comment on fait contre les fake news ?
00:11:43 Ça fait partie de nos missions.
00:11:45 Justement la question suivante.
00:11:46 Mais j'aimerais, Céline Pigalle, merci de nous avoir rejoints.
00:11:52 Je vous en prie. C'est les trains, non ?
00:11:56 Je rappelle que vous êtes directrice de France Bleu.
00:11:59 On vous laisse le temps de vous installer.
00:12:00 On était sur le premier tour de table.
00:12:04 Et donc, Guillaume Delors, je rappelle que vous êtes secrétaire de l'ARA
00:12:07 et vice-président de la CNRA.
00:12:10 Vous représentez les radios associatives qui font beaucoup d'éducation aux médias.
00:12:14 Quelle est la place des jeunes dans votre pratique, dans vos projets, dans vos métiers ?
00:12:19 On a vu que c'était une préoccupation pour l'éducation,
00:12:21 une préoccupation par rapport à la question de la démocratie,
00:12:24 une préoccupation aussi par rapport à l'information vérifiée, factuelle.
00:12:30 Comment vous abordez cette question de la jeunesse ?
00:12:32 Alors, à titre tout à fait personnel, moi je suis bénévole de radio.
00:12:37 Donc, j'ai aussi une activité professionnelle qui m'oriente vers des politiques autour de la jeunesse.
00:12:42 Mais je vais en faire la même entre parenthèses pour ce qu'on va dire aujourd'hui.
00:12:45 Mais pour nous, radio associative, la place des jeunes,
00:12:49 la place de l'éducation, elle est centrale à la communication sociale de proximité.
00:12:53 C'est une mission de base.
00:12:55 Et puis, comme vous l'avez dit, les ateliers d'éducation aux médias,
00:12:59 c'est le quotidien de toutes nos radios, dans les classes, dans les centres de loisirs,
00:13:05 dans les centres sociaux, mais aussi dans les prisons,
00:13:08 dans plein de lieux divers et variés, dans les maisons de retraite.
00:13:12 Il y a aussi de l'éducation aux médias,
00:13:14 même si ce n'est pas le thème aujourd'hui d'auteur d'enfant,
00:13:18 mais ça va aussi jusqu'à ce moment-là.
00:13:22 Et puis, c'est aussi l'accueil d'apprentis, de stagiaires, de services civiques.
00:13:27 C'est vraiment... On a des jeunes qui viennent utiliser nos radios associatives
00:13:33 comme un tremplin pour se former, pour découvrir aussi ces métiers du journalisme.
00:13:39 Et je crois que c'est un élément important.
00:13:41 Et après, sur l'information et tout ce que vous avez pu exprimer,
00:13:46 notamment Mme Le Sage ou Mme Pouchin, je partage tout à fait cela.
00:13:53 Moi, je rajouterais aussi une dimension d'ouverture culturelle,
00:13:57 d'ouverture à la musique, à la création sonore, à tous ces usages autour de l'audio,
00:14:02 que finalement l'éducation aux médias permet aussi de conduire,
00:14:06 avec des projets qui s'éloignent peut-être un petit peu de l'information,
00:14:09 même si on en fait très largement, tout le travail sur les fake news,
00:14:12 tout le travail aussi sur les sources, l'honnêteté de l'information,
00:14:21 la façon dont on peut construire les contenus d'informations.
00:14:26 Mais au-delà de ça, il y a aussi toute cette dimension créative
00:14:29 qui est aussi, je pense, un élément important et intéressant qu'on peut aussi développer.
00:14:34 Parce que c'est vrai qu'on s'inscrit aussi dans la durée,
00:14:38 avec souvent les établissements scolaires, avec des ateliers qui reviennent régulièrement,
00:14:45 où on construit avec les enseignants, avec les éducateurs, les accompagnateurs,
00:14:51 une progression et des activités qui permettent de balayer des champs assez larges.
00:14:58 Lille Pigalle, quelle place tient la jeunesse dans votre métier,
00:15:03 dans votre occupation comme directrice de Sciences Po ?
00:15:06 Alors, on va commencer par le poste de directrice de France Bleu.
00:15:12 Il faut dire que France Bleu est aujourd'hui une radio qui s'adresse plutôt à des gens un peu plus âgés
00:15:18 que la jeunesse, si on est jeune dans son cœur et dans son corps, aussi tard que possible.
00:15:24 Les gens qui, aujourd'hui, sont dans France Bleu, ont plutôt entre 50 et 60 ans.
00:15:27 Donc, on ne peut pas dire que ce soit encore deux métiers principaux et premiers
00:15:32 qu'est celui de la radio France Bleu, en ce moment.
00:15:36 Mais, il y a aujourd'hui une incroyable opportunité, dans un environnement très complexe,
00:15:43 pour s'adresser à d'autres publics que ceux qui sont les publics très actifs, à travers le numérique.
00:15:50 Parce qu'au fond, là où des gens jeunes n'ont pas naturellement cette usage,
00:15:56 c'est comme ça, le réflexe déjà d'aller à la radio et d'allumer absolument France Bleu.
00:16:02 En revanche, à travers les réseaux, on peut aller les chercher là où ils sont et en plus les ramener vers nous.
00:16:08 Et donc, c'est ce moment paradoxal où, à la fois, il y a des opportunités nouvelles,
00:16:15 il y a des chances, il y a des moyens de s'adresser à eux.
00:16:19 Et à la fois, tout ça se déroule dans un environnement complètement captive,
00:16:24 où le pire et le meilleur se côtoient, où on ne sait pas nécessairement faire la part,
00:16:30 où on va avoir de grandes difficultés à s'orienter, et où, à fortiori, les jeunes,
00:16:36 dès lors qu'ils ont un téléphone dans la main très tôt, sans forcément de mode d'emploi,
00:16:42 notamment sur l'information, mais globalement sur tout ce qui peut leur être servi,
00:16:46 par les médias ou par d'autres ressources moins bien intentionnées, parfois,
00:16:52 c'est dans cette espèce de chaos qu'on évolue.
00:16:56 Et donc, là où on pouvait espérer un apprentissage et une relation qui était relativement hauteur,
00:17:04 où les médias s'autorisaient pendant tout un temps à dire "c'est comme ça",
00:17:08 et où on les croyait et on participait assez naturellement,
00:17:13 avec les jeunes, il y a à la fois l'absolue nécessité de cette pédagogie,
00:17:18 parce que le tri est infiniment difficile à faire,
00:17:23 là où il y avait quand même des médias de référence, où elles s'attachaient,
00:17:27 et il y a d'abord ce tri, il y a nouer cette relation de confiance,
00:17:33 et surtout se protéger absolument de tout ce qui ne va pas être nécessaire.
00:17:38 Donc, encore une fois, ce n'est pas tout à fait le métier premier de France Bleue,
00:17:43 mais à travers l'activité qui est la nôtre sur les réseaux et sur le public,
00:17:46 on peut espérer aller à leur fond compte sur un certain nombre de sujets,
00:17:49 ça peut être des sujets de service, des sujets d'agenda,
00:17:52 et puis on a par exemple développé, ça c'est aussi le sujet,
00:17:56 il faut développer des formats, il faut répondre à des codes qui sont les leurs,
00:18:01 on va parler de la radio, on va parler de la télévision, des médias traditionnels,
00:18:07 mais aujourd'hui, d'évidence, un moyen de les toucher, c'est aussi la vidéo,
00:18:12 quitte à ce qu'ensuite, à travers ça, on les ramène vers d'autres supports,
00:18:15 vers l'écrit, vers l'audio, mais clairement, c'est aussi un point à montrer.
00:18:19 Donc, il y a d'évidence une réflexion majeure à avoir,
00:18:24 et pour tout dire, il y a ma réflexion professionnelle sur ces sujets,
00:18:28 mais il y a aussi ce que j'observe chez moi toute la journée,
00:18:32 en essayant de comprendre comment ça fonctionne avec mes deux aînés qui ont 21 ans,
00:18:35 et mon plus jeune qui a 16 ans, je regarde comme des bestioles de laboratoire
00:18:41 pour voir comment ça fonctionne, et par où on a une chance de les attraper.
00:18:47 Évidemment, à domicile, ils sont un tout petit peu engadrés,
00:18:52 et je pense que la notion d'éducation aux médias, elle va passer par l'école,
00:18:56 elle va passer par l'engagement qui va être le nôtre, nos médias,
00:18:59 là où se trouvent les plus jeunes, elle va évidemment aussi passer par le fait
00:19:03 de prendre conscience de l'importance de tout ça, et de transmettre aussi dans la famille, bien sûr.
00:19:09 Mais c'est vrai qu'on est quand même dans un énorme moment de bascule,
00:19:14 où il ne faut pas que nous, les médias traditionnels, on les perde,
00:19:18 et il faut qu'on les aide à s'orienter dans un monde nouveau,
00:19:24 qui pour partie, il faut le dire, nous échappe.
00:19:26 C'est-à-dire où ils ont des pratiques qui sont tellement éloignées des nôtres,
00:19:32 et en plus, qui changent en permanence.
00:19:37 C'est-à-dire que le temps que vous ayez un peu,
00:19:39 YouTube, ça compte, il faut que je regarde YouTube, que je comprenne, TikTok,
00:19:42 alors attendez, TikTok, et ça n'a pas fini, je veux dire Twitch,
00:19:45 et le temps que vous essayez de comprendre où ils sont, et ce qu'ils veulent,
00:19:48 et comment eux, enfin où ils vont chercher en tout cas à s'informer, ou à se divertir,
00:19:54 ça a déjà changé.
00:19:56 Donc c'est vrai que ça.
00:19:58 - Vous l'avez plus ou moins tous évoqué, notamment Sylvie, vous l'avez évoqué,
00:20:05 il y a des contenus, et pas simplement de l'information.
00:20:10 Est-ce que ça veut dire qu'il faut s'intéresser à l'ensemble des contenus
00:20:14 lorsqu'on observe ce qui se passe chez les jeunes,
00:20:17 même si on est des médias, comme on a dit tout à l'heure,
00:20:21 qui intéressent les gens plus âgés,
00:20:24 on est dans une temporalité aussi dans laquelle vivent les parents, les grands-parents,
00:20:28 et les enfants.
00:20:30 Est-ce qu'il faut s'intéresser à tous les contenus aujourd'hui ?
00:20:33 - Ça veut dire qu'on a été dans l'éducation média, par exemple,
00:20:36 très focus sur l'information, vérifier, sourcer, décrypter, contextualiser.
00:20:42 Aujourd'hui on voit, et je prends un dernier exemple, par exemple,
00:20:45 les rappeurs pour signer un texte pour défendre les Palestiniens,
00:20:51 on a d'un côté les chanteurs, ça parle,
00:20:53 les rappeurs qui parlent aux jeunes,
00:20:55 et de l'autre côté, une posture, une position.
00:20:58 Donc ça veut dire qu'il faut peut-être s'intéresser à tous les contenus.
00:21:01 - Comment on aborde, par exemple, cette question du côté de l'éducation nationale, Sophie Bégeant ?
00:21:05 Après vous êtes électrice avec la CAU 10 000, on peut le dire.
00:21:08 - D'abord, je vous le conseille les uns et les autres,
00:21:12 et je pense qu'il ne faut avoir aucun fatalisme.
00:21:17 C'est un petit peu ce que vous disiez, Céline Pigalle,
00:21:20 c'est-à-dire qu'il faut, même si vous êtes à la tête et en responsabilité du média traditionnel,
00:21:26 avec un public probablement plus âgé qu'un public jeune qu'on vise,
00:21:32 il ne faut aucun fatalisme.
00:21:35 L'éducation au média et l'information, c'est une mission de l'éducation nationale.
00:21:39 Ce sera même une priorité renforcée.
00:21:42 Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, l'a annoncé pour la prochaine rentrée,
00:21:47 dans le cadre de l'EMC, l'enseignement moral et civique,
00:21:52 qui va être renouvelé,
00:21:54 et puis dans le cadre de ce qu'on appelle le parcours citoyen des élèves.
00:21:59 Pour faire ça, l'éducation nationale a une mission, d'abord,
00:22:04 une mission EMI, éducation média et l'information,
00:22:07 c'est un sujet qui est dans l'essentiel.
00:22:10 Il y a des référents, des formateurs, des partenariats avec vous,
00:22:16 avec les médias, avec les radios associatives,
00:22:20 avec France Bleu, avec bien d'autres partenaires.
00:22:25 Ces partenariats sont très précieux,
00:22:29 parce qu'ils nous permettent de donner la main aux élèves, aux jeunes,
00:22:36 de leur permettre de faire, plutôt que d'être le public qu'on vise,
00:22:41 d'être ceux qui vont réfléchir aux formes,
00:22:44 d'être ceux qui vont réfléchir au contenu,
00:22:46 parce que finalement, ils ont beaucoup de centres d'intérêt.
00:22:49 Comme vous le disiez à l'instant,
00:22:53 ils sont sensibles à des messages d'influenceurs, de sportifs, de chanteurs, de rappeurs,
00:23:00 mais en même temps, ils s'intéressent à l'actualité,
00:23:03 ils s'intéressent à l'information.
00:23:05 Ils l'abordent peut-être différemment de ce que nous, dans notre génération,
00:23:11 on a eu l'habitude de faire, mais je crois qu'il ne faut aucun fatalisme.
00:23:15 Et ces partenariats, ils nous sont vraiment très précieux,
00:23:18 les radios scolaires, les médias scolaires,
00:23:22 il y en a plus de 130 dans l'Académie de Montpellier,
00:23:26 quand on leur permet d'être eux-mêmes les journalistes,
00:23:31 ou les animateurs, ou les reporters,
00:23:36 alors ils se prennent au jeu,
00:23:38 ils apprennent à décrypter l'information,
00:23:40 ils apparaînent à faire la part des choses,
00:23:43 à écouter aussi, parce que sur les réseaux sociaux,
00:23:46 on n'écoute pas beaucoup,
00:23:48 le mécanisme des réseaux sociaux fait qu'on est aussi influencé,
00:23:53 parce qu'on a bien envie de pouvoir entendre,
00:23:56 et ce mécanisme-là, il est plutôt enfermant et clivant en réalité.
00:24:03 Donc, si on leur redonne la main, on arrive à ça.
00:24:06 Je crois beaucoup à ces projets et à cette action
00:24:10 qui fait que les élèves sont acteurs, en fait,
00:24:14 et donc, peut-être producteurs de contenu aussi,
00:24:17 si on leur donne l'occasion de parler de l'environnement,
00:24:21 de parler de discrimination, de parler d'égalité filles-garçons,
00:24:25 de parler de ce qui…
00:24:29 Voilà, peut-être aussi, par exemple, en ce moment,
00:24:32 ils sont très interrogatifs de ce qui se passe sur le conflit Israël-Palestine,
00:24:37 ils sont très interrogatifs,
00:24:39 et puis il peut y avoir des réactions d'opposition
00:24:42 et des groupes d'incompréhension aussi.
00:24:44 Donc, à nous de leur donner ces occasions-là,
00:24:49 de croiser aussi les regards entre l'éducation aux valeurs de la République
00:24:53 et puis l'éducation, le média, l'information.
00:24:56 Tout ça doit aller ensemble.
00:24:58 Je crois aussi que, comme vous l'avez dit, Céline Pigal,
00:25:02 en réinventant les formes,
00:25:05 c'est-à-dire qu'il faut travailler les deux en même temps,
00:25:08 évidemment, en réinventant les formes,
00:25:10 en allant leur proposer là où ils sont.
00:25:15 Alors, vous savez, d'ailleurs, quand on a…
00:25:17 J'ai des chercheurs qui m'ont démontré,
00:25:19 quand les "institutions" vont sur les réseaux sociaux,
00:25:24 où sont les jeunes, ils le quittent.
00:25:26 Ils ne le quittent pas parce qu'ils changent,
00:25:28 ils le quittent parce que nous y allons, en fait.
00:25:30 Je crois qu'on en est conscient.
00:25:34 C'est pour ça qu'il faut leur donner la main,
00:25:36 mais aussi eux.
00:25:38 Alors, je ne sais pas, il faut inventer ça.
00:25:40 Vous le faites avec ce festival à hauteur d'enfants.
00:25:43 Bravo, c'est une très belle initiative.
00:25:46 - Peut-être pour suivre, comment du côté de l'ArkHom,
00:25:54 on peut peut-être aussi réfléchir à ces nouvelles formes
00:25:59 par rapport à ce jeu de jeu ?
00:26:02 - Pas immédiat, par contre, sur nos ressources,
00:26:11 nos ressources pédagogiques qu'on met à disposition,
00:26:14 qui sont libres et accessibles à tous.
00:26:16 On essaie justement de redoubler la forme
00:26:21 de nos ressources pédagogiques parce qu'on est bien conscients,
00:26:26 comme tout le monde autour de cette table,
00:26:29 que les jeunes n'apprennent pas avec les mêmes codes
00:26:34 que ceux avec lesquels on a.
00:26:37 Donc, c'est important de passer par leurs codes
00:26:39 parce que l'idée, ce n'est pas de leur ouvrir le crâne
00:26:42 avec des informations, c'est comment on leur donne
00:26:49 des outils pour pouvoir vraiment être capables
00:26:55 entre des contenus pulsionnels qui sont sur les réseaux sociaux,
00:26:59 où c'est généralement, ils reçoivent un message,
00:27:02 hop, ils répondent dans la demi-seconde.
00:27:04 Moi, je suis toujours étonnée avec les enfants,
00:27:06 leur capacité de rapidité pour répondre sur un réseau social.
00:27:12 Et je pense que, moi, je suis assez optimiste,
00:27:17 je pense qu'on leur a ouvert la boîte de Pandore.
00:27:21 Ils ont la capacité d'avoir de l'hyper-consommation.
00:27:25 Cette boîte, elle est ouverte, notre société l'aura ouverte.
00:27:29 Et on leur demande en même temps de les découvrir
00:27:32 et en même temps d'être capables de les trier.
00:27:34 Il faut leur laisser un peu de temps.
00:27:36 Et je pense qu'on est tous là autour de cette table
00:27:38 avec nos responsabilités.
00:27:40 Nous, à l'ARCOM, ça nous permet de travailler
00:27:43 des radios associatives qui font un travail absolument formidable
00:27:47 sur des populations jeunes, mais aussi des jeunes
00:27:51 qui sont peut-être moins dans l'apprentissage scolaire
00:27:54 et qu'il faut réussir à capter l'attention par d'autres moyens.
00:28:01 Et l'utilisation par les jeunes d'un média,
00:28:04 ce qui se fait beaucoup avec les radios associatives,
00:28:07 elle permet finalement aux jeunes, en faisant de comprendre
00:28:12 qu'un contenu, ça se réfléchit, ça se pense et ça se fabrique.
00:28:16 Et ce n'est pas juste, on répond en deux secondes.
00:28:18 Et je pense que voilà, tous ces apprentissages,
00:28:21 je pense autour de cette table, tout le monde a envie
00:28:25 que ça fonctionne et a envie de continuer à faire société.
00:28:29 Et l'idée n'est pas d'avoir une population
00:28:31 où d'un côté il y a les jeunes, c'est des monstres,
00:28:33 et nous, on serait formidables.
00:28:35 D'abord, ils ont beaucoup à nous apprendre
00:28:37 parce qu'ils ont une capacité à gérer du contenu très différent.
00:28:41 Et aussi, dès qu'ils se passionnent, ils sont capables de retourner.
00:28:45 Je vois autour de moi des questions, par exemple,
00:28:47 sur la transition écologique, quand ils sont passionnés
00:28:50 sur un sujet, si le documentaire, il est sur un podcast
00:28:54 sur France Bleu ou un documentaire sur France 3,
00:28:57 mais que la thématique les intéresse, ils vont aller l'attraper,
00:29:00 pas directement par le média, mais ils vont aller l'attraper
00:29:03 et ils vont se poser la question si ça vient d'un média traditionnel.
00:29:08 C'est juste que le chemin qu'ils empruntent
00:29:11 n'est pas le chemin d'appuyer sur le bouton
00:29:13 et de dire « je veux ma chaîne ».
00:29:15 Eux, ils vont chercher ce qui les intéresse.
00:29:17 Et je pense que tout ce travail qu'on fait actuellement
00:29:20 sur « Chacun notre place », sur…
00:29:24 Nous, par exemple, on a lancé une opération
00:29:26 qui s'appelle Documentaire de Poche
00:29:29 et avec l'ASCAM et le Forum des images,
00:29:35 Arte va rentrer dans ce partenariat.
00:29:38 Et l'idée, c'est qu'on permet, pour le moment,
00:29:42 c'était un peu une expérience pilote qu'on est en train d'élargir,
00:29:45 on leur propose de créer un documentaire de trois minutes
00:29:49 sur une thématique d'unime et une thématique très large.
00:29:52 Et on se rend compte, quand ils viennent le présenter
00:29:57 à la fin au Forum des images,
00:29:59 et on se rend compte qu'ils ont une capacité créative formelle,
00:30:05 différente de la nôtre, mais extrêmement forte,
00:30:07 avec des points de vue qui sont racontés à travers ces formes.
00:30:10 Donc, pour moi, c'est juste qu'il faut qu'on trouve…
00:30:13 Il y a un temps d'adaptation, parce que tout ça va très vite,
00:30:18 mais je suis très optimisée.
00:30:20 Marie Pouchin, vous êtes rédactrice en ce qui me rappelle
00:30:25 que ce soit au Chemin des Sommes ou au Livre,
00:30:28 lorsqu'on voit Hugo Décrypte, par exemple,
00:30:30 travail de combinaison qui sont très attractifs aux jeunes,
00:30:35 mais aussi très intéressants pour nous,
00:30:37 parce que c'est inspirant aussi, cette nouvelle forme d'écriture.
00:30:40 Est-ce que ça impacte votre travail ?
00:30:42 Est-ce que vous vous dites s'il se passe quelque chose
00:30:44 dans la manière de percevoir l'information ?
00:30:47 Non, parce que…
00:30:49 Sur la forme, en fait, c'est bien mieux,
00:30:56 parce que ça se garde, ça paraît facile,
00:30:59 nous qui travaillons de page.
00:31:00 Et puis, quand on a pu arriver…
00:31:02 Enfin, quand on a vu ça, on s'est dit,
00:31:04 mais ça ne ressemble pas à grand-chose.
00:31:06 Et en fait, évidemment, c'est autre chose,
00:31:09 parce que c'est instantané,
00:31:10 parce que Hugo Décrypte est allé beaucoup plus loin dans ses interviews.
00:31:14 Maintenant, Hugo Décrypte est sur France 2 depuis la rentrée,
00:31:19 avec ses interviews longues, et qui intéresse les jeunes.
00:31:21 Donc, comme quoi, les jeunes peuvent rester
00:31:25 un long moment sur des interviews.
00:31:28 Nous, on pensait que, en fait,
00:31:30 jamais ça ne les intéressera parce que c'est trop long,
00:31:33 et qu'on sait qu'ils sont dans l'instantané.
00:31:36 Donc, il peut être surprenant aussi là-dessus.
00:31:39 Après, sur les contenus,
00:31:43 il y a un journal aussi, les Jours de JT des ados,
00:31:47 qui existe depuis la rentrée aussi sur France Télévisions,
00:31:50 qui est d'abord à destination des réseaux,
00:31:53 et qui est diffusé sur France Info.
00:31:57 Donc, en fait, ça s'inverse quand même.
00:32:00 Localement, on a aussi des initiatives comme à Toulouse,
00:32:04 ça s'appelle l'Actu des ados.
00:32:07 Ce sont des journalistes qui vont dans l'établissement,
00:32:10 qui accompagnent les jeunes pour faire des reportages
00:32:13 sur des thématiques, sur le harcèlement scolaire,
00:32:16 sur l'homophobie.
00:32:18 Ce sont vraiment eux qui fabriquent,
00:32:20 et c'est diffusé à peu près une fois par mois.
00:32:23 Donc, là-dessus, je trouve que sur les contenus,
00:32:26 je pense qu'on arrive à faire des choses,
00:32:28 enfin, on l'a tous dit.
00:32:30 Moi, je serais un peu moins optimiste sur les sources,
00:32:36 parce qu'on peut aller sur le réseau,
00:32:39 on peut essayer de faire en sorte
00:32:43 qu'il y ait un sens critique,
00:32:45 mais les enseignants ne peuvent pas tout.
00:32:47 Nous, on peut faire notre compte journaliste,
00:32:49 et on ne peut pas tout non plus.
00:32:51 Et à partir du moment où il n'y a pas de régulation
00:32:54 en termes de vérification d'infos et de sources sur les réseaux,
00:32:58 des fois, j'ai l'impression que...
00:33:02 - Les externes.
00:33:05 - Voilà, les externes.
00:33:07 Et ça, c'est là où je suis un peu moins optimiste.
00:33:11 Même si on y travaille,
00:33:13 et même si j'étais longtemps prof dans une école du journalisme,
00:33:16 et j'adore bosser, alors là, c'est 20 ans,
00:33:19 et ils nous posent des questions sur notre métier.
00:33:24 Ils nous font poser des questions sur notre métier,
00:33:26 et moi, je ne me pose plus.
00:33:28 C'est hyper intéressant de bosser avec eux.
00:33:30 Ils nous apportent aussi dans les rédactions
00:33:32 des questions de leur génération,
00:33:34 leur vision des choses.
00:33:36 C'est hyper enrichissant.
00:33:38 Mais c'est vrai que pour les plus jeunes,
00:33:40 je suis un peu moins optimiste sur comment on fait
00:33:44 pour qu'ils apprennent à sourcer aussi,
00:33:48 d'une certaine manière, d'un certain point de vue.
00:33:50 Quand ils produisent des contenus,
00:33:52 quand ils regardent des contenus,
00:33:54 quand ils sont consommateurs,
00:33:56 quand ils servent à...
00:33:58 C'est une question de quoi réagir.
00:34:01 - Oui, c'est quand même un défi.
00:34:03 À mon avis, c'est un défi de nature.
00:34:05 Il y a la question de, dans cette espèce de jungle,
00:34:10 de trouver les bonnes informations, les bons sujets,
00:34:14 qui aujourd'hui se combinent pour faire de la propagande,
00:34:21 pour diffuser de fausses informations,
00:34:23 qu'ils ne font très bien.
00:34:25 Et puis, il y a une autre chose
00:34:27 que je dessinais un petit peu tout à l'heure.
00:34:29 C'est aussi la notion, le média n'est pas censé être en surplomb,
00:34:33 mais il est quand même censé exercer un métier d'intermédiaire
00:34:37 avec un travail.
00:34:39 Et il doit être reconnu pour ça.
00:34:41 C'est-à-dire qu'on doit quand même lui accorder
00:34:43 une crédibilité autre qu'à toute personne qui se filme
00:34:47 et qui dit éventuellement n'importe quoi.
00:34:50 Et cette hiérarchisation des choses n'est pas très bien acceptée.
00:34:54 D'ailleurs, dans les critères qui font que Hugo décrit
00:34:57 que ça fonctionne, ou d'autres personnages,
00:34:59 il y a beaucoup la notion de quelque chose de très simple,
00:35:02 d'air artificiel, de quelque chose de live,
00:35:06 comme si le live, c'était la garantie.
00:35:09 De la sincérité aussi.
00:35:11 Ça passe beaucoup par "lui, j'y crois".
00:35:15 On peut travailler, nous, les médias traditionnels,
00:35:19 à se dire qu'il faut qu'on ait des personnalités
00:35:23 reconnues, acceptées, appréciées.
00:35:27 Et c'est parce qu'elles existent que les gens vont venir avec nous
00:35:30 et qu'ils vont nous faire confiance.
00:35:31 On peut faire ce travail, ce n'est pas scandaleux en soi,
00:35:34 ce n'est pas un problème en soi d'incarner les choses.
00:35:37 Mais quand même, en réalité, c'est déjà un biais.
00:35:42 C'est-à-dire que parce que Hugo décrit, me parle,
00:35:46 et que lui, je l'aime bien, et je trouve nature,
00:35:49 et donc je vais lui faire confiance,
00:35:51 la confiance doit aussi se construire sur d'autres critères.
00:35:54 Elle doit aussi se construire sur la démonstration
00:35:56 de la qualité de ce qu'on a fait,
00:35:58 sur la capacité à donner les bonnes informations,
00:36:03 la capacité aussi, parfois, à dire "je me suis trompée",
00:36:05 quand ça s'est produit.
00:36:07 C'est une différence tellement fondamentale
00:36:09 entre ceux qui font de la propagande,
00:36:11 ceux qui diffusent des fake news,
00:36:13 parce qu'en général, quand ils sont pris,
00:36:15 à main d'en peau, ils en rajoutent, ils en remettent.
00:36:18 Ils élargissent encore l'émotion,
00:36:20 mais je trouve que ça passe encore mieux.
00:36:22 Donc il faut quand même, on arrive à transmettre
00:36:25 que la fabrication de tout ça, c'est aussi un métier.
00:36:29 C'est vrai pour le journalisme,
00:36:31 mais même dans le divertissement, sur d'autres créneaux,
00:36:34 il y a du professionnalisme, il y a de la qualité,
00:36:36 il y a du savoir-faire.
00:36:38 Ça, c'est le premier sujet.
00:36:42 Puis il y a un deuxième sujet qui, pour moi,
00:36:43 est aussi très inquitant.
00:36:44 C'est le fait qu'il y a des gens qui, à dessein,
00:36:47 veulent diffuser des choses fausses,
00:36:50 veulent vous manipuler.
00:36:52 Et c'est vrai que nous, les médias traditionnels,
00:36:54 qui avions l'habitude de dire un certain nombre de choses
00:36:57 et avec notre enseigne, on se disait "c'est bon, ça va marcher",
00:37:00 aujourd'hui, précisément parce qu'on a l'enseigne,
00:37:02 on est contesté.
00:37:04 "Est-ce que vous ne seriez pas trop proche du pouvoir ?
00:37:06 Est-ce que vous n'auriez pas trop d'intérêt à dire ou à faire ?"
00:37:09 Et on est complètement démuni face à ceux qui nous accusent,
00:37:12 qui nous attaquent ou qui diffusent de fausses informations.
00:37:14 Parce que nous, quand on part d'un principe de bonne volonté,
00:37:19 de bonne foi, d'honnêteté intellectuelle,
00:37:22 et quand ces gens tapent dans tous les sens,
00:37:24 en disant n'importe quoi, en diffusant une opinion
00:37:26 ne fondée sur aucun fait,
00:37:28 on est un peu tétanisé.
00:37:31 Et les plus jeunes, qui n'ont pas encore construit le logiciel,
00:37:36 mais qui par ailleurs sont plus assaillis par tout ça
00:37:39 que d'autres générations qui se réfèrent encore
00:37:41 à des médias traditionnels,
00:37:43 il y a quand même une grande complexité.
00:37:45 Et pour finir, si on va dans les choses qui sont négatives
00:37:48 ou en tout cas difficiles à prendre en charge,
00:37:51 on a beaucoup été à contester les mass-médias,
00:37:55 en se disant "ils sont des médias très forts,
00:37:58 ils tombent sur les gens, qu'est-ce qui leur fait avaler,
00:38:01 qu'est-ce qui leur fait penser au pied ?"
00:38:03 Mais en même temps, il y avait la grande chance,
00:38:05 à travers ces médias-là, d'avoir beaucoup de gens
00:38:07 qui entendaient la même chose, qui vivaient la même chose,
00:38:09 qui partageaient.
00:38:10 Et dans le monde tel qu'il est là aujourd'hui,
00:38:12 il y a en réalité le risque d'un développement
00:38:14 de communautarisme médiatique,
00:38:16 où on ne voit et ne regarde que ce qu'on voit déjà,
00:38:19 ce qu'on connaît déjà, ce qu'on veut entendre.
00:38:22 Et tout ça, ça fait quand même beaucoup de péril.
00:38:25 Donc, pas à la charge pour nous de les prendre encore,
00:38:28 mais ils existent.
00:38:30 Je veux juste compléter sur la défiance dont vous parlez.
00:38:36 C'est vrai qu'on parle des jeunes,
00:38:37 et comment on va aller les chercher,
00:38:39 comment on les informe.
00:38:41 En fait, il y a aussi ces jeunes,
00:38:44 des parents qui vivent aussi dans une sphère
00:38:48 pour certains, comme artistes.
00:38:51 On a vu pendant la crise Covid
00:38:54 qui s'est développée sous les gilets jaunes, etc.
00:38:57 En fait, ce n'est pas que les enfants,
00:38:59 mais aussi leurs parents.
00:39:00 Eux, à l'école, essayaient de décrypter les infos
00:39:03 et de faire des calculations médias.
00:39:05 On est quand même dans un monde
00:39:06 qui est globalement assez sujet de fascinement.
00:39:10 Sophie Bégeon.
00:39:13 Une réaction sur la relation avec les parents.
00:39:20 Parce que, évidemment, pour nous,
00:39:22 l'éducation nationale, les jeunes,
00:39:25 c'est notre cible première.
00:39:27 Mais nous savons bien que pour réussir à les atteindre,
00:39:34 et faire passer des compétences,
00:39:37 une réflexion, un esprit critique,
00:39:40 on doit passer à la fois par leurs professeurs,
00:39:43 qui les forment,
00:39:44 et on les forme avec votre appui.
00:39:48 Mais il faut aussi que l'on touche les parents,
00:39:50 et en particulier ceux des parents
00:39:52 qui n'ont pas cette connaissance-là eux-mêmes,
00:39:55 qui se laissent eux-mêmes,
00:39:59 sur les réseaux sociaux,
00:40:01 manipuler d'une certaine manière,
00:40:03 parfois avec une volonté de départ qui est sincère,
00:40:07 par exemple, pour rechercher des aides,
00:40:09 faire connaître une situation,
00:40:11 par exemple, une situation d'harcèlement.
00:40:16 Et donc c'est pleinement légitime,
00:40:18 mais leur mal-être est réculé.
00:40:22 Et là, en ce moment-là,
00:40:25 tout nous échappe,
00:40:27 enfin, tout leur échappe,
00:40:29 et tout nous échappe parce qu'effectivement,
00:40:31 ils ont été malhonorés.
00:40:33 Et puis, il y a des médias,
00:40:36 je ne vais pas dire traditionnels,
00:40:38 qui les ont, mais c'est vrai.
00:40:40 Là, on a parlé de la réduction de la tente,
00:40:43 mais j'ai aussi observé des situations
00:40:47 vraiment problématiques,
00:40:49 du point de vue de la démocratie,
00:40:52 du point de vue du rapport à la réalité,
00:40:55 au fait de l'écoute, du dialogue,
00:41:00 du respect des institutions.
00:41:02 Il y a aussi plein d'inquiétudes parfois à avoir.
00:41:06 Oui, il y a des gens qui
00:41:08 ont utilisé les spécificités des réseaux sociaux
00:41:13 pour un objectif non avoué,
00:41:18 mais en réalité quand même assez clair.
00:41:20 Alors ça, c'est inquiétant,
00:41:22 donc il faut aussi passer par l'éducation avec les parents.
00:41:24 Ici, on est dans l'Hérault.
00:41:26 L'Hérault, c'est un des départements
00:41:28 qui est territoire numérique éducatif,
00:41:30 ce qui nous a amenés à avoir deux objectifs,
00:41:35 développer le numérique,
00:41:37 apprendre à utiliser le numérique,
00:41:39 apprendre aux parents à utiliser le numérique,
00:41:42 à le faire d'ailleurs dans les territoires
00:41:44 qui en ont le plus besoin,
00:41:47 soit à Pologne-Haute-Gaulle,
00:41:48 soit dans les quartiers collectifs de l'Agile, etc.
00:41:50 Et puis à développer aussi des médias scolaires.
00:41:53 Ça, à nouveau, je reviens là,
00:41:56 parce que je crois que
00:41:58 quand on leur donne l'occasion,
00:42:00 ils ne vont pas devenir journalistes,
00:42:01 ou certains,
00:42:02 ça suscitera peut-être des vocations, tant mieux,
00:42:04 mais ce n'est pas l'objectif.
00:42:06 L'objectif, c'est qu'ils apprennent
00:42:08 à construire de l'information,
00:42:09 à construire du débat,
00:42:11 à écouter l'autre,
00:42:12 et puis à utiliser le numérique,
00:42:14 les réseaux sociaux un peu différemment.
00:42:17 Donc, les parents, oui,
00:42:19 il faut absolument, effectivement,
00:42:21 qu'ils aillent avec nous
00:42:23 et que nous les associons à cet enjeu-là.
00:42:26 C'est un enjeu de citoyenneté,
00:42:28 en vérité, de démocratie, vraiment.
00:42:30 Guillaume de Gorme,
00:42:32 comment les radio-associations
00:42:34 s'emparent-elles de cette question ?
00:42:36 Oui, on est très actifs là-dedans,
00:42:40 parce qu'effectivement,
00:42:42 ce contact avec les jeunes,
00:42:45 il est dans notre quotidien.
00:42:49 Et c'est vrai qu'on voit,
00:42:51 sur les réseaux sociaux,
00:42:53 la puissance de l'algorithme,
00:42:54 la puissance d'outils
00:42:56 qu'on ne contrôle pas,
00:42:58 alors qu'au travers de la façon
00:43:01 d'expérimenter,
00:43:03 comme vous l'avez dit,
00:43:05 sur le fer, finalement,
00:43:07 on se rend compte que,
00:43:08 finalement, il y a un humain derrière.
00:43:10 L'objectivité journalistique,
00:43:12 elle n'existe pas.
00:43:14 Il y a une honnêteté de l'information
00:43:16 qui est l'éthique journalistique.
00:43:18 Mais après, il y a des angles,
00:43:20 il y a des façons de...
00:43:22 Il y a un sujet qui regarde une situation
00:43:24 et qui s'y exprime.
00:43:26 Et ce qui est intéressant,
00:43:27 c'est de croiser le fait
00:43:28 que différentes personnes
00:43:29 puissent avoir des regards différents
00:43:31 et une altérité dans un groupe,
00:43:33 dans un débat,
00:43:34 qu'on puisse parler
00:43:35 en respectant la parole de l'autre.
00:43:37 C'est finalement tout ça
00:43:38 qu'on peut appréhender
00:43:39 au travers d'ateliers d'éducation en médias
00:43:42 avec des formes
00:43:43 qui vont être très différentes.
00:43:45 Ça peut être construire une émission,
00:43:47 ça peut être construire
00:43:49 des petites capsules sonores
00:43:52 très restreintes,
00:43:53 ça peut être des choses
00:43:55 où on hybride justement
00:43:57 avec aussi les contenus
00:43:59 sur les réseaux sociaux,
00:44:00 de ce qui peut aussi
00:44:02 être appuyé là-dessus.
00:44:04 Par exemple, dans ma radio,
00:44:06 on a construit un partenariat
00:44:08 avec l'université,
00:44:10 avec une agence de développement
00:44:14 et de développement économique
00:44:16 sur du territoire.
00:44:17 Et finalement,
00:44:18 on fait une émission
00:44:19 qui concerne le tourisme,
00:44:21 le numérique,
00:44:22 qui est en direct à la radio,
00:44:24 en même temps sur YouTube.
00:44:26 Et les étudiants,
00:44:28 ils apprennent aussi
00:44:30 à se rendre compte un peu
00:44:32 de tout le travail
00:44:34 qui est nécessaire pour arriver à ça,
00:44:36 de construire finalement une logique.
00:44:38 Ce qui est produit,
00:44:39 il y a une logique,
00:44:40 il y a une intention,
00:44:41 il y a un discours,
00:44:43 il y a une façon d'interagir
00:44:45 avec les gens.
00:44:47 Et finalement, c'est effectivement
00:44:48 une éducation à la relation
00:44:50 à l'autre qui se construit.
00:44:52 Et effectivement, l'inquiétude,
00:44:54 je la partage,
00:44:55 sur les réseaux,
00:44:57 et finalement le risque
00:44:59 de s'engouffrer dans des communautés
00:45:03 dont on ne ressort pas justement
00:45:05 avec les outils qui nous y enferment.
00:45:08 Et je pense qu'effectivement,
00:45:09 le fait de faire,
00:45:10 finalement,
00:45:11 permet de se rendre compte
00:45:13 que c'est facile
00:45:15 de couper un bout de son
00:45:17 et que la phrase
00:45:19 ne veut plus dire la même chose.
00:45:21 Et ça, s'en rendre compte
00:45:22 en le pratiquant,
00:45:24 ça permet aussi de se dire
00:45:25 "je vais avoir un regard critique
00:45:27 sur ce que je vais voir,
00:45:30 ce que je vais entendre
00:45:31 sur un réseau social".
00:45:33 Est-ce que ces nouveaux médias
00:45:34 ne font pas un peu la place
00:45:37 que jouent les radios ciati ?
00:45:39 Je m'explique,
00:45:40 les radios ciati,
00:45:41 c'était un peu la liberté,
00:45:42 on pouvait faire une émission
00:45:43 sur le hard rock,
00:45:44 sur le jazz,
00:45:45 on pouvait parler
00:45:46 de tous les sujets
00:45:47 qu'on avait envie de parler
00:45:48 puisque on était comme bénévoles.
00:45:50 Mais aujourd'hui, finalement,
00:45:51 ces nouveaux réseaux
00:45:52 ont peut-être pris cette place-là.
00:45:54 Et donc, capter cette jeunesse.
00:45:56 Oui et non,
00:45:58 parce qu'on a aussi des jeunes
00:45:59 qui viennent faire des émissions
00:46:00 chez nous.
00:46:01 Mais effectivement,
00:46:02 c'est aussi cette liberté
00:46:05 qui existe.
00:46:06 Et c'est une liberté
00:46:07 qui est aussi encadrée
00:46:08 et qui n'est pas tout à fait la même.
00:46:11 Sur les réseaux,
00:46:12 la modération, elle s'exprime
00:46:15 quand on dépasse
00:46:17 les limites de la loi.
00:46:19 Sur nos médias,
00:46:21 il y a une régulation,
00:46:23 une convention avec l'Arkcom
00:46:24 qui nous incite
00:46:25 à un certain nombre de choses
00:46:27 qui sont au-delà
00:46:28 de simplement ce cadre légal.
00:46:30 Mais le pluralisme,
00:46:33 l'honnêteté de l'information,
00:46:35 ces éléments-là,
00:46:36 ils sont au cœur
00:46:38 du travail qu'on fait.
00:46:40 C'est une liberté
00:46:41 qu'on offre aux bénévoles
00:46:43 qui viennent s'exprimer,
00:46:45 à tout un chacun
00:46:46 qui souhaite venir s'exprimer
00:46:47 sur nos radios.
00:46:48 Mais c'est dans un cadre
00:46:49 qui est un cadre
00:46:50 qui permet de faire société,
00:46:52 c'est-à-dire de pouvoir entendre
00:46:54 que d'autres ont des avis différents,
00:46:57 alors que sur les réseaux,
00:46:59 finalement,
00:47:00 on va passer à la modération
00:47:04 au moment où on va dépasser
00:47:06 les "bordes".
00:47:08 Je pense qu'il y a
00:47:09 une vraie différence autour de ça.
00:47:13 En tous les cas,
00:47:15 on utilise aussi parfois,
00:47:17 par exemple, pour le Twitch,
00:47:18 certaines radios se sont impliquées là-dessus.
00:47:21 Certaines avec succès,
00:47:22 d'autres avec moins.
00:47:24 Cette interactivité,
00:47:25 il y a toujours des radios
00:47:26 qui, aujourd'hui,
00:47:27 travaillent l'interactivité
00:47:29 sur plein de façons différentes.
00:47:32 Mais c'est vrai que c'est peut-être,
00:47:34 pour certains créateurs de contenu,
00:47:36 effectivement, comme on dit aujourd'hui,
00:47:38 peut-être qu'ils seraient allés
00:47:39 vers la radio associative
00:47:40 il y a quelque temps.
00:47:42 Mais il y en a certains encore
00:47:44 qui viennent, et heureusement.
00:47:46 Mais ni que ça, je voulais réagir.
00:47:49 Je pense que la comparaison
00:47:51 entre les radios associatives
00:47:53 et les réseaux sociaux,
00:47:55 elle est difficile,
00:47:57 parce qu'en fait,
00:47:58 les radios associatives
00:47:59 avaient un but, je dirais,
00:48:01 de liberté,
00:48:02 mais dans un cadre de faire société
00:48:05 qui n'était pas un cadre lucratif.
00:48:07 Ce qu'il ne faut pas oublier,
00:48:08 c'est que les plus grandes plateformes,
00:48:10 elles ont tout intérêt
00:48:11 à créer du buzz,
00:48:13 du conflit, du clash,
00:48:16 quel que soit le nom qu'on lui donne,
00:48:18 pour faire tourner,
00:48:20 pour que les jeunes restent.
00:48:23 Oui, c'est arrivé en radio.
00:48:25 Oui, oui, ça a pu.
00:48:27 C'est pas à cette proportion.
00:48:28 Pas à cette proportion.
00:48:29 Et puis là, on est en plus
00:48:30 à un niveau international,
00:48:32 c'est-à-dire que c'est abyssal.
00:48:35 Alors, pour ramener un peu d'espoir,
00:48:39 on a quand même aujourd'hui
00:48:40 la Commission européenne
00:48:42 qui a voté sur le DSA,
00:48:45 qui est le règlement
00:48:47 des services numériques en français,
00:48:49 et qui va permettre au niveau de l'Europe
00:48:53 de demander à tous ces grands acteurs,
00:48:58 ces très grands acteurs du numérique,
00:49:00 qui sont Méta, Google, YouTube,
00:49:05 TikTok et compagnie,
00:49:07 en fait, aujourd'hui,
00:49:09 eux, comme ce sont des acteurs extra-européens,
00:49:13 extra-nationaux et extra-européens,
00:49:17 il faut passer au niveau de l'Europe
00:49:19 pour avoir du poids face à ces acteurs.
00:49:21 Et donc, ce que la Commission européenne
00:49:25 a mis en place, c'est un système
00:49:27 où, quand on va considérer
00:49:30 que ces réseaux créent du risque systémique
00:49:33 en Europe,
00:49:34 c'est-à-dire qu'il atteint un certain pourcentage,
00:49:37 je crois que c'est plus de 10%
00:49:38 de risque systémique,
00:49:39 que ça soit de la désinformation,
00:49:41 que ça soit, je dirais,
00:49:43 sur les mauvaises pratiques alimentaires,
00:49:46 que ça soit sur d'autres questions,
00:49:49 d'autres questions, je dirais,
00:49:52 qui ont à voir avec la démocratie
00:49:55 et notre vie en société,
00:49:58 on va pouvoir, aujourd'hui,
00:50:01 les obliger à mettre à disposition
00:50:04 leurs algorithmes et toutes leurs données,
00:50:08 c'est-à-dire comment ils flèchent
00:50:11 telle publicité, tel contenu
00:50:13 par rapport à tel profil.
00:50:15 Ces données vont être accessibles
00:50:17 à des chercheurs
00:50:19 qui vont être labellisés
00:50:21 par les autorités,
00:50:22 les coordinateurs locaux
00:50:24 dont l'ARCOM va l'être prochainement,
00:50:27 et les équivalents dans les autres territoires,
00:50:30 et qui va permettre de constater
00:50:33 leur rôle dans ce risque systémique.
00:50:36 Et il y a quand même, à la clé,
00:50:38 pour faire un peu rapidement,
00:50:40 la possibilité au niveau de la Commission européenne
00:50:42 de leur mettre 6% de leur chiffre d'affaires mondial
00:50:44 comme amende.
00:50:46 Donc, on voit bien aujourd'hui,
00:50:48 depuis que le RSN est mis en place
00:50:50 depuis le 25 août,
00:50:52 on voit bien que tout d'un coup,
00:50:54 même si nous, ARCOM,
00:50:56 on n'a pas autorité encore
00:50:58 directement sur eux,
00:51:00 on discute beaucoup plus facilement avec eux
00:51:02 et qu'ils commencent à faire des vrais efforts
00:51:05 parce que c'est toujours pareil,
00:51:07 la peur du gendarme et de l'amende,
00:51:09 elle est assez forte.
00:51:11 Donc, pourquoi je disais que j'étais optimiste
00:51:14 et j'en ai un peu rajouté ?
00:51:16 Mais parce que,
00:51:17 et c'est après avoir discuté aussi
00:51:19 avec l'OFCOM,
00:51:20 qui est l'organisme de régulation britannique,
00:51:23 qui nous a dit,
00:51:24 nous on fait attention maintenant
00:51:26 parce que nous, les adultes,
00:51:29 les sachants des médias,
00:51:31 on est dans une telle attitude négative
00:51:34 vis-à-vis de ces réseaux sociaux
00:51:37 qui appartiennent à la vie des jeunes
00:51:39 qu'on se dit qu'on va provoquer aussi
00:51:43 une espèce d'archipélisation
00:51:46 entre les jeunes, les moins jeunes,
00:51:49 ceux qui ont tel avis,
00:51:51 qui sont dans telle bulle informationnelle.
00:51:54 Et maintenant,
00:51:55 ils essayent aussi,
00:51:56 ils font des études
00:51:57 sur comment les gens,
00:51:59 alors ils l'ont fait dans un premier temps
00:52:01 sur la santé,
00:52:02 s'emparent du numérique
00:52:04 et avec par exemple des parents
00:52:06 de jeunes malades, etc.,
00:52:08 pour créer du réseau
00:52:10 et créer de la connaissance partagée,
00:52:13 du soutien partagé.
00:52:15 Et voilà, c'était un peu dans ce sens
00:52:16 où j'ai voulu être très optimiste,
00:52:18 c'est dire,
00:52:19 on a tendance,
00:52:20 et on le voit bien autour de ce débat,
00:52:22 à mettre surtout en avant les aspects négatifs.
00:52:25 Or, c'est une réalité qui est complexe
00:52:28 et il faut faire face,
00:52:30 mais il y a aussi notre regard, je pense,
00:52:33 il faut qu'on arrive à attraper
00:52:34 ce qui fonctionne bien,
00:52:36 le développer, réguler,
00:52:37 où ça peut être régulé.
00:52:38 Et c'est vrai que ce règlement
00:52:40 sur les services numériques en Europe,
00:52:41 même si ça prend un peu de temps,
00:52:42 ça va quand même changer le rapport de force.
00:52:45 On voit bien, nous,
00:52:46 sur des sujets de transition écologique,
00:52:48 de chartes alimentaires,
00:52:50 tout d'un coup,
00:52:51 on a une oreille de ces réseaux sociaux
00:52:54 qu'on n'avait pas avant,
00:52:55 parce qu'ils savent que derrière,
00:52:57 où l'outil est en train de se mettre en place,
00:52:59 et donc, voilà.
00:53:00 Mais essayons aussi,
00:53:02 j'ai envie de dire,
00:53:03 de mettre ce qui est positif
00:53:05 et de se créer comme lien
00:53:07 dans le contact, par exemple,
00:53:09 avec les grands-parents
00:53:10 ou la famille qui est à l'autre bout du monde.
00:53:12 Voilà.
00:53:13 Essayons aussi de mettre ça en avant.
00:53:16 Alors, avant de poser
00:53:19 des questions du public,
00:53:22 je voulais vous faire réagir à quelque chose.
00:53:24 Blast, c'est un média qui fonctionne très, très bien.
00:53:28 Il produit des contenus,
00:53:30 commente sur Instagram,
00:53:31 il tient le public.
00:53:32 Et quand on va regarder,
00:53:34 c'est toujours intéressant de voir
00:53:35 comment il se présente.
00:53:37 Nous sommes dans un monde
00:53:38 où le désastre écologique nous guette,
00:53:41 dans un pays où la majorité des médias
00:53:43 défendent les intérêts d'une minorité,
00:53:45 où la surenchère autoritaire du pouvoir
00:53:47 semble ne plus avoir de limite.
00:53:49 Il est nécessaire de compter
00:53:51 sur des médias indépendants,
00:53:52 accessibles au plus grand nombre,
00:53:54 pour égaliser l'esprit critique
00:53:56 et donner envie de résister et d'agir.
00:53:58 C'est pourquoi nous avons décidé de créer Blast,
00:54:00 porté par une équipe soudée,
00:54:02 complétée par des collaborations
00:54:03 avec des journalistes reconnus,
00:54:05 pour leur intégrité et leur engagement.
00:54:07 Je voulais partager ça avec vous
00:54:09 parce qu'il y a des choses
00:54:10 qu'on aurait pu reprendre.
00:54:12 Une information vérifiée, de qualité,
00:54:15 des gens qui sont engagés,
00:54:17 un esprit aiguisé.
00:54:19 Donc, on voit qu'il y a une espèce
00:54:21 de réutilisation d'une sémantique
00:54:24 qui pourrait être celle de personnes
00:54:27 qui croient à une information de qualité
00:54:29 et à des médias de qualité.
00:54:31 J'ai envie de vous réagir par rapport à ça.
00:54:33 Ça commence à être une longue tradition,
00:54:35 maintenant, de se revendiquer
00:54:37 du meilleur journalisme
00:54:38 ou de la meilleure information,
00:54:39 quand il y a parfois des choses
00:54:41 très engagées, qui sont très liées
00:54:43 à une opinion et à un accord.
00:54:46 Vous savez que Fox News,
00:54:48 c'est un peu aujourd'hui,
00:54:50 comment elles se portent en matière d'un accord.
00:54:52 Pas que, d'ailleurs,
00:54:54 l'information en qualité,
00:54:55 mais il y a quand même
00:54:56 un certain nombre de choses
00:54:57 qui se passent sur cette chaîne
00:54:58 avec comme slogan
00:54:59 « Fair and balanced ».
00:55:00 Juste et équilibré.
00:55:03 Donc, il y a une concurrence terrible
00:55:06 pour l'attention, on le sait,
00:55:08 mais aussi pour la démonstration
00:55:11 de la crédibilité
00:55:13 avec un grand mélange des genres.
00:55:17 Une chose peut-être,
00:55:18 qui moi me rend optimiste,
00:55:20 ou en tout cas sur laquelle je crois
00:55:22 on peut s'appuyer,
00:55:23 les médias locaux, de ce point de vue-là,
00:55:25 ont un rôle fondamental à jouer.
00:55:28 Ça vaut pour les réseaux sociaux
00:55:29 de manière générale.
00:55:30 Moi, j'adore les réseaux sociaux
00:55:31 et j'adore surveiller ce qui se passe
00:55:33 et l'inventivité.
00:55:34 Regarde aussi comment ils trouvent.
00:55:37 Mais en contrepartie,
00:55:40 c'est un monde hors du monde.
00:55:42 C'est un monde irréel.
00:55:44 On le sait, des gens insultent,
00:55:47 des gens diffament.
00:55:49 Et la seule barrière qu'on peut opposer à ça,
00:55:54 c'est le lien.
00:55:55 Le lien réel, le lien des gens.
00:55:57 Et c'est vrai que la chance des médias locaux,
00:56:00 c'est que globalement,
00:56:01 la population peut envisager
00:56:03 de pousser la porte
00:56:04 et de venir discuter.
00:56:06 Les journalistes, les animateurs,
00:56:08 ceux qui fabriquent les médias locaux,
00:56:10 peuvent un peu plus être au quotidien
00:56:13 en lien avec leur public.
00:56:14 Ça, je pense que c'est fondamental
00:56:15 parce qu'on aura toujours plus de facilité.
00:56:17 C'est aussi ce qu'on a pu dire sur les radios associatives.
00:56:19 On aura toujours plus de facilité
00:56:21 à croire et à nous lier,
00:56:23 à nouer ce lien de confiance avec quelqu'un qu'on connaît,
00:56:26 avec quelqu'un avec qui éventuellement,
00:56:28 à l'école, on aura eu un échange,
00:56:29 à force d'y arriver,
00:56:30 avec quelqu'un avec qui on aura
00:56:31 soi-même appris à fabriquer une émission de radio.
00:56:34 Là, d'un seul coup,
00:56:35 ce "nous" quelque chose,
00:56:36 on peut dire, en fait,
00:56:39 ce journaliste ou cet animateur
00:56:41 ou cette personnalité de radio,
00:56:43 elle, comme moi,
00:56:44 le peuple manipulatrier,
00:56:47 ça me connait un peu plus.
00:56:48 Ça s'attend.
00:56:50 Donc, à travers ce lien dans le monde réel,
00:56:55 à mon avis, il y a beaucoup de choses à faire,
00:56:57 en parallèle d'un monde numérique
00:56:58 qui nous offre mille chances,
00:57:00 mais qui, encore une fois,
00:57:02 aujourd'hui, est sujet aussi de la régulation,
00:57:05 est quand même encore une jungle.
00:57:07 Sophie Bégeant,
00:57:09 si vous aviez un mot de conclusion
00:57:12 par rapport à ce qui vient d'être échangé,
00:57:14 par rapport à cette sémantique,
00:57:15 on voit bien qu'elle est réutilisée,
00:57:17 une information vérifiée, juste.
00:57:20 Je pense que, tout à l'heure,
00:57:25 je disais, il faut permettre aux jeunes de faire,
00:57:30 mais je pourrais dire,
00:57:32 il faut leur permettre de prendre la parole.
00:57:34 D'ailleurs, la radio,
00:57:36 c'est un média magnifique pour ça.
00:57:38 Ils apprécient énormément
00:57:39 quand ils testent,
00:57:41 quand ils ont l'occasion d'expérimenter.
00:57:43 Et puis, effectivement,
00:57:44 c'est un lien différent, d'ailleurs,
00:57:46 la voix, la parole.
00:57:49 Enfin, moi, je trouve qu'à une époque
00:57:52 où les jeunes se plaignent
00:57:55 de la façon dont ils s'informent,
00:57:57 en tout cas, on vient d'en débattre beaucoup,
00:57:59 mais aussi, dont ils lisent,
00:58:03 parce qu'ils ne lisent pas beaucoup.
00:58:06 Donc, leur donner la parole,
00:58:08 c'est faire aussi ce lien,
00:58:09 c'est de reprendre votre terme.
00:58:11 Et ici, à la radio,
00:58:15 je pense que donner la parole aux élèves,
00:58:18 leur donner aux élèves, pour nous,
00:58:20 parce qu'on est dans le cadre scolaire,
00:58:21 mais enfin, aux jeunes,
00:58:22 de manière générale,
00:58:23 leur donner la parole,
00:58:25 y compris au milieu des adultes,
00:58:26 mais sur des sujets qui les concernent,
00:58:28 et qui les intéressent,
00:58:29 et où ils ont une autorité
00:58:31 à prendre la parole
00:58:33 sur ces sujets qui les concernent.
00:58:34 Je pense que c'est un des leviers
00:58:36 qu'on peut utiliser,
00:58:38 mais ça suppose de lâcher un peu prise
00:58:41 sur notre propre appréhension
00:58:44 et connaissance de tout cela.
00:58:47 Donc, les laisser prendre part au débat, en fait.
00:58:50 Il y a une dernière, votre conclusion ?
00:58:54 Peut-être, juste pour rebondir
00:58:56 sur l'interpellation précédente,
00:58:59 par rapport au MediaBlast,
00:59:01 je pense qu'il y avait la question aussi
00:59:03 derrière de la concentration des médias,
00:59:05 et je pense que nos médias locaux, associatifs,
00:59:09 ils font la possibilité à tout un chacun
00:59:12 de venir, d'être membre de cette association
00:59:14 et de voir comment ça marche.
00:59:16 Donc, c'est aussi une façon de le tester.
00:59:18 Vous, en tant que service public,
00:59:20 vous avez peut-être la tentation
00:59:23 de cette question de la relation du pouvoir,
00:59:25 mais je pense qu'elle est différente,
00:59:27 mais il y a quand même cette perspective
00:59:29 de concentration des médias
00:59:31 qui fait peut-être ces messages
00:59:33 de type "il y a un meilleur journalisme
00:59:36 qu'un autre", mais je ne le partage pas forcément.
00:59:39 Mais ce que je veux dire par là,
00:59:41 dans ce qui est exprimé,
00:59:43 ce qui est intéressant,
00:59:45 c'est cette notion finalement de problématique,
00:59:47 de valeur, d'engagement, de thématique,
00:59:49 qui sont des sujets, nous,
00:59:51 qui vont mobiliser des bénévoles,
00:59:53 qui vont mobiliser des jeunes,
00:59:55 comme ça a été exprimé tout à l'heure,
00:59:57 les questions environnementales,
00:59:59 les questions de genre,
01:00:01 les questions de relation,
01:00:04 enfin voilà, donc il y a vraiment
01:00:06 quelque chose qui peut être
01:00:08 un moteur finalement de cet intérêt
01:00:11 pour les médias,
01:00:13 et c'est là-dessus que je voulais rebondir.
01:00:16 Ce qui me semble aussi important
01:00:19 de dire, c'est que pour toucher
01:00:22 les jeunes demain,
01:00:24 je crois qu'on a vraiment une nécessité
01:00:26 de garder nos ingrédients de base,
01:00:30 mais de revoir la façon
01:00:32 de travailler la forme,
01:00:34 de travailler la façon dont on tisse des ponts,
01:00:36 dont on va chercher les jeunes
01:00:38 sur là où ils sont,
01:00:40 et pour effectivement leur permettre
01:00:42 de revenir sur des contenus qui vont les intéresser
01:00:44 parce qu'on les aura construits,
01:00:46 qu'il y a ces valeurs
01:00:48 sur lesquelles ils pourront se connecter,
01:00:50 se retrouver,
01:00:52 et venir sur nos médias
01:00:54 peut-être plus traditionnels,
01:00:56 mais ça veut dire qu'il faut aussi
01:00:58 se former pour aller sur ces autres formes,
01:01:01 parce que c'est des compétences,
01:01:03 et en tous les cas,
01:01:05 je crois que dans notre action
01:01:07 au travers de l'éducation
01:01:09 aux médias et à l'information,
01:01:11 toujours susciter ce regard critique
01:01:13 au travers de l'action
01:01:15 et du faire
01:01:17 dans les ateliers,
01:01:19 dans les activités qu'on peut proposer.
01:01:21 Donc nous aussi,
01:01:23 nous fassions le chemin inverse
01:01:25 en direction des jeunes.
01:01:27 Marie-Fauché, votre conclusion ?
01:01:29 Je crois un peu à ce que dit
01:01:31 Hugo de Lorme sur le côté "Casser les codes".
01:01:33 C'est à réfléchir
01:01:35 à comment les aborder,
01:01:37 ce n'est pas juste aller sur leur plateforme,
01:01:39 et on le voit bien,
01:01:41 on l'a cité tout à l'heure,
01:01:43 Hugo Describes, pourtant il reprend une interview
01:01:45 qui peut paraître assez traditionnelle,
01:01:47 mais en fait il ne le fait pas du tout de la même manière.
01:01:49 C'est ça aussi, il faut qu'on apprenne.
01:01:51 Et je voulais juste rebondir
01:01:53 sur votre anecdote sur Blast.
01:01:55 En fait c'est là où on voit
01:01:57 la complexité de l'information aujourd'hui,
01:01:59 parce qu'il y a l'information traditionnelle,
01:02:01 surtout concentrée par certains,
01:02:03 et l'information militante,
01:02:05 ce n'est pas nouveau aussi,
01:02:07 c'est traditionnel,
01:02:09 il faut de la diversité.
01:02:11 Et en fait ce qu'on a maintenant,
01:02:13 c'est la désinformation,
01:02:15 les fake news, etc.
01:02:17 Et en fait c'est cette partie-là qui nous échappe,
01:02:19 au-delà des formats, au-delà des réseaux sociaux,
01:02:21 au-delà du problème de génération.
01:02:23 C'est avec ça qu'on doit composer aujourd'hui.
01:02:27 - Bénédicte de Sage,
01:02:29 votre mot d'avis ?
01:02:31 - Je dirais d'abord que
01:02:33 ce matin quand j'ai fait
01:02:35 le tour du festival,
01:02:37 j'ai vu toute la créativité
01:02:39 qui était offerte aux jeunes,
01:02:41 et tout l'enthousiasme des jeunes.
01:02:43 Je ne sais pas, ils étaient collégiens, lycéens,
01:02:45 je pense qu'ils avaient des âges différents.
01:02:47 Dès qu'on leur offre
01:02:49 quelque chose de ludique,
01:02:51 avec du contenu,
01:02:53 mais avec leur place au centre,
01:02:57 quand je vois ça,
01:02:59 je me dis, voilà,
01:03:01 les espoirs sont permis.
01:03:03 Alors ce qui est difficile,
01:03:05 et je pense qu'il y a un vrai enjeu aujourd'hui,
01:03:07 et on est tous là, je pense,
01:03:09 à essayer d'oeuvrer collectivement
01:03:11 pour massifier tous ces...
01:03:13 Parce qu'en fait,
01:03:15 que ce soit au niveau des radios associatives,
01:03:17 au niveau de ce qui est fait à l'éducation nationale,
01:03:19 au niveau du service public,
01:03:21 il y a plein de choses formidables.
01:03:23 Le défi qu'on a aujourd'hui,
01:03:25 c'est de l'étendre
01:03:27 à un public large,
01:03:29 que les jeunes soient le cœur
01:03:31 de notre public et notre déstabilisateur,
01:03:33 parce qu'ils n'ont pas
01:03:35 les mêmes pratiques que nous.
01:03:37 Donc comment on peut collectivement,
01:03:39 et je dirais, au Larcom,
01:03:41 on est là,
01:03:43 et on fait des bilans sur l'éducation,
01:03:45 le média et l'information,
01:03:47 on peut être un des acteurs
01:03:49 qui permet,
01:03:51 à travers ses compétences,
01:03:53 d'amplifier
01:03:55 ces actions formidables
01:03:57 qui sont faites, mais souvent
01:03:59 à très petite échelle.
01:04:01 Et en fait, je pense que notre enjeu,
01:04:03 c'est qu'il y a plein de choses formidables
01:04:05 à toute petite échelle,
01:04:07 et comment on arrive à ce que ça
01:04:09 prenne de l'ampleur pour que les jeunes,
01:04:11 et quand on les voit ici,
01:04:13 ils sont heureux d'être là.
01:04:15 Ce que vous faites au niveau des radios associatives,
01:04:17 au niveau des radios
01:04:19 dans les milieux scolaires,
01:04:21 on voit des jeunes heureux.
01:04:23 Donc comment on peut arriver
01:04:25 à vraiment faire diffuser ça
01:04:27 de manière plus large,
01:04:29 parce que le contenu
01:04:31 formidable, il est là.
01:04:33 Maintenant, il faut arriver à le disperser
01:04:35 de manière significative.
01:04:37 Massifier, votre mot de conclusion.
01:04:39 Lucienne Pigalle, votre mot de conclusion avant les questions.
01:04:41 Je serais prête, parce qu'au fond,
01:04:43 la notion de massifier, de s'adresser au plus grand nombre,
01:04:45 elle est liée à ce que je disais tout à l'heure
01:04:47 sur la rencontre avec une vraie personne.
01:04:49 Parce que non seulement ces enfants
01:04:51 vont avoir pris du plaisir,
01:04:53 mais je pense qu'ils vont retenir un certain nombre de visages
01:04:55 et de personnes avec qui ils ont échangé,
01:04:57 partagé, fabriqué, fait.
01:04:59 Et parfois, il suffit
01:05:01 d'une personne,
01:05:03 il suffit d'un professeur,
01:05:05 quelqu'un dont on se souvient
01:05:07 qui a dit quelque chose,
01:05:09 qui a montré quelque chose,
01:05:11 et c'est vrai qu'au fond,
01:05:13 ce qu'il faudrait souhaiter, c'est que chaque enfant
01:05:15 rencontre une de ces personnes
01:05:17 sur ce sujet-là,
01:05:19 qu'il le fasse basculer du côté de la confiance
01:05:21 et pas justement de la mise en cause
01:05:23 de tout le temps. Parce qu'au fond,
01:05:25 parfois,
01:05:27 je me dis, on parle beaucoup de l'esprit critique, il en faut,
01:05:29 mais il y a parfois un dévoiement
01:05:31 de l'esprit critique, c'est-à-dire qu'on arrive
01:05:33 à ne plus croire en rien,
01:05:35 en personne, en aucune institution,
01:05:37 en aucune organisation,
01:05:39 c'est aussi une difficulté. En tout cas,
01:05:41 merci d'organiser ce festival,
01:05:43 qui permet ces rencontres qu'on voudrait encore
01:05:45 plus nombreuses, mais c'est déjà un très beau début.
01:05:47 Et merci pour tous ces enfants
01:05:49 qui, en plus, ont rencontré
01:05:51 un média particulier,
01:05:53 qui est la radio.
01:05:55 J'ai commencé à la radio,
01:05:57 je suis passé un moment par la télé,
01:05:59 je suis de nouveau à la radio,
01:06:01 mais
01:06:03 il se passe des choses merveilleuses
01:06:05 dans d'autres environnements médiatiques,
01:06:07 mais c'est vrai qu'il y a là quelque chose
01:06:09 qui comporte encore
01:06:11 une magie, auxquels les enfants ne sont pas nécessairement
01:06:13 confrontés, ou ne se frottent pas
01:06:15 forcément dans leur ambiance familiale,
01:06:17 ou même dans d'autres sphères, et en vérité,
01:06:19 quand ils le rencontrent,
01:06:21 ils ne peuvent qu'être
01:06:23 immédiatement séduits.
01:06:25 Donc, multiplions
01:06:27 et commençons par le faire ici.
01:06:29 Merci. On va,
01:06:31 si vous voulez, nous permettre
01:06:33 de poser des questions, on prend un peu plus de 15 minutes,
01:06:35 s'il y a des questions,
01:06:37 n'hésitez pas.
01:06:39 On était
01:06:45 complet, parfait,
01:06:47 formidable, comme la radio.
01:06:49 Ah, il y a une question.
01:06:51 Je vais descendre.
01:07:03 Oui, bonjour.
01:07:05 Moi, je suis journaliste indépendante,
01:07:07 j'ai travaillé aussi pour Radio France.
01:07:09 C'est vrai que je m'approfis
01:07:11 un peu mon expérience aussi au Moyen-Orient,
01:07:13 et vous avez raison, quand il y a cette rencontre
01:07:15 avec les jeunes,
01:07:17 d'une personne qui est allée au Moyen-Orient,
01:07:19 une journaliste rencontrée, un journaliste ou une journaliste,
01:07:21 déjà, c'est génial pour eux,
01:07:23 parce qu'ils n'ont pas l'habitude,
01:07:25 ils ne savent pas, ils ne savent plus
01:07:27 ce qu'est un journaliste.
01:07:29 Il y a aussi, quand on fait des débats mouvants,
01:07:31 on dit "les journalistes racontent n'importe quoi",
01:07:33 à droite, ceux qui
01:07:35 sont d'accord, pas d'accord.
01:07:37 Il y a beaucoup de doutes, il y en a qui sont vraiment au milieu,
01:07:39 il y en a beaucoup qui sont dans "oui, les journalistes racontent n'importe quoi".
01:07:41 Donc, c'est vrai que,
01:07:43 moi, je fais de l'éducation au milieu de la depuis 6 ans,
01:07:45 en PACA, en Occitanie,
01:07:47 maintenant, je rencontre énormément de...
01:07:49 Voilà, je fais énormément de projets,
01:07:51 enfin, toutes sortes de projets,
01:07:53 et c'est vrai que, il y a aussi
01:07:55 la question des moyens.
01:07:57 Il y a ça aussi,
01:07:59 qui pose question,
01:08:01 parce que moi, j'aimerais en faire beaucoup plus,
01:08:03 j'avoue,
01:08:05 mais je suis en lien avec le Clémy,
01:08:07 donc ça se passe plutôt bien,
01:08:09 mais il y a énormément de demandes,
01:08:11 on se rend compte qu'il y a beaucoup, beaucoup de demandes,
01:08:13 et qu'on n'est peut-être pas assez nombreux,
01:08:15 en tout cas, à faire ce travail-là.
01:08:17 Je ne sais pas, moi, en tout cas, je suis très volontaire,
01:08:19 et je bascule un peu du journalisme
01:08:21 à l'éducation au milieu,
01:08:23 aujourd'hui, et voilà,
01:08:25 je pense que, oui, il y a de l'espoir,
01:08:27 il y a beaucoup de travail,
01:08:29 mais la rencontre avec les journalistes,
01:08:31 elle est assez essentielle.
01:08:33 Alors, c'est bien de former les profs,
01:08:35 les profs d'oc, je pense,
01:08:37 à l'éducation au média,
01:08:39 mais parfois, c'est lourd aussi, pour les profs,
01:08:41 on rencontre aussi des personnes
01:08:43 qui sont parfois déjà bien occupées
01:08:45 avec leur classe,
01:08:47 et voilà, il ne faut pas hésiter, en tout cas,
01:08:49 à faire appel aux journalistes,
01:08:51 je pense que ces rencontres-là,
01:08:53 elles sont très importantes.
01:08:55 On met en place ça,
01:08:57 voilà, avec le Clémy, certainement,
01:08:59 mais merci, en tout cas,
01:09:01 pour ces interventions.
01:09:03 Oui, vous avez raison,
01:09:11 je voulais juste dire la même chose
01:09:13 sur le fait que plus il va y avoir
01:09:15 d'espace
01:09:17 pour ces échanges,
01:09:19 pour ce partage,
01:09:21 et plus on sera, et plus
01:09:23 on aura d'enfants exposés à cette dialogue
01:09:25 qui va se faire
01:09:27 ce soir,
01:09:29 c'est un peu le sens, je crois, de ce qui est
01:09:31 entamé, même si on en serait toujours
01:09:33 plus. Peut-être,
01:09:35 en vous écoutant,
01:09:37 je me disais,
01:09:39 vous savez qu'on a un objectif à l'Éducation nationale,
01:09:41 c'est d'y être 100% EAC,
01:09:43 c'est-à-dire 100% des élèves
01:09:45 doivent avoir une expérience
01:09:47 de rencontre culturelle,
01:09:49 avec l'éducation artistique et culturelle.
01:09:51 Donc moi, je retiens ce soir
01:09:53 100% EMI,
01:09:55 100% Éducation média et l'information,
01:09:57 et ça me donne l'occasion,
01:09:59 je suis sûre que vous le savez, les uns et les autres,
01:10:01 de souligner
01:10:03 qu'avec la part collective
01:10:05 du Passe Culture, ça a apporté
01:10:07 beaucoup de moyens dans les établissements scolaires
01:10:09 pour des rencontres avec
01:10:11 des artistes, des structures culturelles,
01:10:13 mais aussi pour l'éducation
01:10:15 média et l'information, qui fait pleinement
01:10:17 partie des objectifs de l'EAC.
01:10:19 Donc, dans nos collèges
01:10:21 et nos lycées, il y a beaucoup de moyens.
01:10:23 Grâce à cela,
01:10:25 il suffit, effectivement,
01:10:27 d'être référencé sur
01:10:29 Haddaj,
01:10:31 l'application qui recense les partenaires,
01:10:33 et ensuite de tisser
01:10:35 ces liens et de permettre ces rencontres.
01:10:37 Et oui, je suis d'accord,
01:10:39 rencontrer un professeur,
01:10:41 ça marque, je pense que tous
01:10:43 ici,
01:10:45 on se souvient d'un professeur qui nous a marqués,
01:10:47 mais rencontrer
01:10:49 un journaliste,
01:10:51 probablement, ça marque aussi.
01:10:53 Donc, merci d'être avec nous.
01:10:55 Une autre question ?
01:10:57 J'aurais
01:10:59 peut-être deux questions,
01:11:01 peut-être beaucoup plus, mais je vais essayer de me limiter
01:11:03 à deux. Je suis professeure
01:11:05 d'anglais, donc je vais peut-être réagir
01:11:07 à ce qui vient d'être dit.
01:11:09 Je suis actuellement en train de créer
01:11:11 un projet radio,
01:11:13 un club radio,
01:11:15 notamment.
01:11:17 Donc, je vous remercie
01:11:19 parce qu'effectivement,
01:11:21 il y a des moyens qui sont là.
01:11:23 Mais, je trouve que
01:11:27 les moyens sont très orientés sur
01:11:29 du matériel.
01:11:31 Effectivement, maintenant, grâce au
01:11:33 Passe Culture,
01:11:35 des partenariats, c'est essentiel.
01:11:37 Essentiel.
01:11:39 Par contre, nous, on a
01:11:41 déjà notre semaine qui est
01:11:43 extrêmement remplie.
01:11:45 Moi, je passe des heures
01:11:47 et des heures sur ce projet parce que
01:11:49 j'ai un intérêt très profond
01:11:51 et je partage toutes
01:11:53 vos interventions, vos motivations,
01:11:55 etc. Je suis
01:11:57 convaincue qu'on a un rôle
01:11:59 énorme dans la société
01:12:01 de citoyenneté et d'éducation
01:12:03 à la citoyenneté,
01:12:05 que je ne limiterai pas d'ailleurs
01:12:07 à juste l'information,
01:12:09 mais aussi
01:12:11 à l'aspect
01:12:13 développement de sa créativité
01:12:15 à travers les médias.
01:12:17 Et du coup, la naissance du débat
01:12:21 et l'importance du débat.
01:12:23 Bref, pour revenir à la question des moyens,
01:12:25 comment faire, effectivement ?
01:12:27 Actuellement, je passe
01:12:29 minimum 5 heures par semaine si je dois faire
01:12:31 le décompte et puis je passe énormément de temps
01:12:33 à construire le projet.
01:12:35 C'est vrai que ce n'est pas évident
01:12:37 parce qu'en plus, on a le calendrier scolaire
01:12:39 qui fait qu'on a des élèves. Si on veut créer
01:12:41 quelque chose d'ambitieux,
01:12:43 on peut créer
01:12:45 au départ quelque chose
01:12:47 d'assez simple.
01:12:49 On a des élèves qui sont là
01:12:51 pour 10 mois et qui ont aussi leur calendrier.
01:12:53 C'est assez complexe,
01:12:55 je dois dire.
01:12:57 Et ça tient à une énergie,
01:12:59 à de l'énergie humaine
01:13:01 qui,
01:13:03 dès qu'elle
01:13:05 disparaît, cette énergie, il reste le matériel,
01:13:07 mais c'est...
01:13:09 Voilà, je voulais le souligner.
01:13:11 Merci.
01:13:13 J'avais d'autres interventions, mais on verra s'il y a le temps.
01:13:15 Est-ce que ça...
01:13:17 C'est deux interventions
01:13:19 quand même, point du doigt une chose.
01:13:21 C'est un engouement de plus en plus fort
01:13:23 de l'éducation média.
01:13:25 Un besoin, une nécessité, une urgence
01:13:27 d'éduquer,
01:13:29 de transmettre, de partager,
01:13:31 de s'interroger. Est-ce que ça ne veut pas dire
01:13:33 qu'il va falloir ajuster au fur et à mesure
01:13:35 les outils,
01:13:37 les moyens,
01:13:39 et puis peut-être la manière aussi
01:13:41 de former et d'informer
01:13:43 ce jeune public ?
01:13:45 Sophie Béjan, est-ce que c'est
01:13:47 aujourd'hui
01:13:49 une question qui... Parce qu'en fait,
01:13:51 on voit bien qu'il y a une pression du monde externe
01:13:53 sur l'éducation,
01:13:55 sur ces questions-là,
01:13:57 mais c'est peut-être aussi une évolution
01:13:59 qui va se faire dans le temps, non ?
01:14:01 D'abord, je veux
01:14:03 remercier ce professeur
01:14:05 d'anglais qui a témoigné
01:14:07 parce qu'évidemment, moi,
01:14:09 je rencontre sur le terrain des gens formidables,
01:14:11 c'est-à-dire des femmes, des hommes,
01:14:13 des professeurs qui sont formidables,
01:14:15 qui sont engagés, qui... Enfin, franchement,
01:14:17 bien loin de l'image négative
01:14:19 qu'on peut parfois donner
01:14:21 des professeurs dans l'éducation nationale.
01:14:23 Et ça, je voudrais d'abord le souligner,
01:14:25 puisque c'est leur engagement,
01:14:27 c'est une motivation profonde,
01:14:29 et évidemment, je m'en sens
01:14:31 tellement proche.
01:14:33 Alors, j'ai la responsabilité
01:14:35 des moyens qui sont ceux de la nation.
01:14:37 Rappelons que les moyens
01:14:39 de l'éducation nationale, c'est les moyens de la nation.
01:14:41 On a des leviers nouveaux.
01:14:43 Alors, j'ai mentionné le levier
01:14:45 du pass culture,
01:14:47 parce que ça permet
01:14:49 de nouer des partenariats.
01:14:51 Ça, c'est quand même une très bonne chose.
01:14:53 Ça représente pas mal d'argent dans les établissements.
01:14:55 Vous savez, je ne vais pas donner des chiffres ici,
01:14:57 ce n'est pas l'objectif.
01:14:59 Et,
01:15:01 enfin, ça représente plus de 2 millions par an
01:15:03 pour notre Académie, par exemple.
01:15:05 Juste pour notre Académie.
01:15:07 Après, il y a les moyens
01:15:09 pour reconnaître l'engagement des professeurs.
01:15:11 C'est un sujet
01:15:13 de débat, peut-être,
01:15:15 mais en même temps, je vois que c'est un sujet
01:15:17 qui, finalement,
01:15:19 est apprécié
01:15:21 de beaucoup de professeurs.
01:15:23 C'est de pouvoir bénéficier
01:15:25 d'indemnités, en fait.
01:15:27 Par du pacte,
01:15:29 quand ils s'engagent dans des projets.
01:15:31 Ça n'allège pas
01:15:35 les horaires d'enseignement.
01:15:37 J'ai compris que c'était un petit peu votre question.
01:15:39 Ça n'allège pas les horaires d'enseignement,
01:15:41 mais c'est quand même une reconnaissance indemnitaire.
01:15:43 C'est une reconnaissance qui est appréciable.
01:15:45 Il faut aussi le reconnaître.
01:15:47 Et puis, il y a aussi un troisième levier
01:15:49 qu'on a maintenant.
01:15:51 C'est dans la démarche
01:15:53 du Conseil national de l'Art pour la Nation,
01:15:55 avec ce qu'on appelle
01:15:57 Notre École, Fusion là, Ensemble.
01:15:59 On donne la main aux équipes,
01:16:01 dans les écoles,
01:16:03 dans les collèges,
01:16:05 les lycées.
01:16:07 On leur donne la main pour élaborer leurs projets.
01:16:09 Et puis, s'ils ont besoin
01:16:11 de financement pour
01:16:13 déployer leurs projets,
01:16:15 on finance.
01:16:17 Je préside une commission tous les mois,
01:16:19 et tous les mois, on examine des projets.
01:16:21 On en a déjà validé
01:16:23 198 depuis le début de l'année
01:16:25 civile. Et c'est aussi
01:16:27 une façon d'apporter
01:16:29 des choses en plus qui étaient
01:16:31 attendues dans les écoles ou les établissements,
01:16:33 et de leur permettre de
01:16:35 le financer. Donc ça, c'est un
01:16:37 troisième levier. Et les trois vont ensemble.
01:16:39 Partenariat, reconnaissance,
01:16:41 et puis
01:16:43 achat de matériel,
01:16:45 mise en place de formation,
01:16:47 aménagement des espaces,
01:16:49 ce qui est aussi possible
01:16:51 grâce à ces trois leviers.
01:16:53 Dernière question,
01:16:57 avant de clore cette seconde.
01:16:59 Merci beaucoup.
01:17:03 Bonsoir.
01:17:11 Je suis Camille Ressatelli, je travaille à la communication
01:17:13 Sud-Méditerranée, au Nouveau-Bretagne.
01:17:15 Moi, j'ai juste une question.
01:17:17 Je pense que vous le disiez par rapport à l'audience
01:17:19 de point bleu.
01:17:21 Donc en fait, ça
01:17:23 est 50,
01:17:25 ça c'est 10 ans.
01:17:27 Et en fait,
01:17:29 justement, pour étendre votre audience
01:17:31 au plus jeune,
01:17:33 et initier à la radio
01:17:35 le plus jeune, quelles solutions
01:17:37 concrètes pourraient être
01:17:39 mises en place ? Je m'adresse
01:17:41 par exemple à vous là, à l'Association
01:17:43 de France 3. En gros,
01:17:45 vous parliez de la JT, qui sortait
01:17:47 tous les mois. Pourquoi
01:17:49 cette fréquence-là ?
01:17:51 Et quels autres,
01:17:53 par exemple, postes ou contenus
01:17:55 pourraient être mis en place pour
01:17:57 étendre
01:17:59 l'écoute de la radio
01:18:01 à nos jeunes ? Et aussi,
01:18:03 mon mémoire de fin d'étude
01:18:05 porte sur
01:18:07 justement la bascule entre médias
01:18:09 traditionnels et médias numériques.
01:18:11 Et comment en fait,
01:18:15 comment ces médias-là,
01:18:17 par quels moyens
01:18:19 plutôt, on va pouvoir
01:18:21 donner du sens,
01:18:23 si je puis dire ça comme ça,
01:18:25 aux médias numériques, dans le sens
01:18:27 où vous êtes des
01:18:29 médias traditionnels, et
01:18:31 les médias numériques
01:18:33 doivent
01:18:35 user d'autres stratégies.
01:18:37 Et comment en fait ça va être possible ?
01:18:39 Est-ce qu'en termes de ressources
01:18:41 humaines, il va y avoir du changement
01:18:43 en termes de communication digitale,
01:18:45 il y aura du changement ? Comment vous allez mettre en œuvre
01:18:47 des choses pour parler plus aux jeunes ?
01:18:49 Voilà, concrètement.
01:18:51 Le JT
01:18:59 dont je parlais, c'est pas un JT
01:19:01 par mois,
01:19:03 c'est ce qui s'appelle le JT des
01:19:05 ados, c'est
01:19:07 une fois par jour sur France Info.
01:19:09 Donc ça s'adresse aux
01:19:11 12-16 ans.
01:19:13 Et l'autre,
01:19:15 je pense que
01:19:17 peut-être que la confusion était avec l'autre module
01:19:19 qui existe, cette fois-ci en région, à Toulouse.
01:19:21 Mais là c'est très différent,
01:19:23 c'est pas
01:19:25 forcément un module
01:19:27 qui est à destination du jeune public,
01:19:29 c'est plutôt de l'éducation
01:19:31 aux médias, puisque ce sont eux, les jeunes,
01:19:33 qui font les reportages accompagnés
01:19:35 par les journalistes. Donc là on est vraiment dans l'éducation
01:19:37 aux médias.
01:19:39 Concernant
01:19:41 le public,
01:19:43 j'ai commencé par ça aussi
01:19:45 tout à l'heure, la moyenne d'âge c'est à peu près
01:19:47 65 ans à France 3, donc pour les jeunes
01:19:49 c'est méga bon là.
01:19:51 On sait très bien
01:19:53 qui nous regarde, on va pas aller
01:19:55 faire des sujets pour les jeunes d'un seul groupe.
01:19:57 Je veux dire, c'est pas cohérent non plus éditoriellement.
01:19:59 Après,
01:20:01 si on fait des sujets
01:20:03 non pas pour les jeunes, mais c'est aussi sur
01:20:05 les jeunes, là ça concerne le public,
01:20:07 aussi, quel regard on peut porter sur la jeunesse.
01:20:09 Après la jeunesse, si on veut aller la chercher,
01:20:11 on sait que c'est sur
01:20:13 les plateformes, c'est sur leurs réseaux.
01:20:15 Même nous, au numérique,
01:20:17 globalement
01:20:19 tous nos articles, ils sont produits
01:20:21 sur les réseaux
01:20:23 sociaux. On va dire que les principaux
01:20:25 c'est Facebook et c'est
01:20:27 Ex-Twitter. Donc Twitter c'est
01:20:29 quand même assez confidentiel, Facebook c'est méga
01:20:31 bon là aussi, on le sait très bien.
01:20:33 Donc là, aujourd'hui, ce qu'on essaye de faire, c'est comment
01:20:35 mais du coup c'est pas avec
01:20:37 les... c'est sous une forme différente
01:20:39 comment on va aller sur TikTok
01:20:41 par exemple, on sait que c'est pas un
01:20:43 papier web qui va intéresser
01:20:45 les jeunes, pas comme ça. Donc là, ça va être des vidéos
01:20:47 avec ce que vous connaissez tous,
01:20:50 le facecam,
01:20:52 l'écriture s'il y a besoin,
01:20:54 ça va être d'autres formats.
01:20:56 Mais ça, on va les chercher
01:20:58 parce que ça fait partie de... on sait que c'est pas
01:21:00 notre public, mais en tant que service public
01:21:02 ça fait aussi partie de notre mission de parler
01:21:04 à tous les publics.
01:21:06 Juste pour dire que
01:21:08 c'est pas nécessairement le travail
01:21:10 fait directement en France Bleue, mais il y a aussi
01:21:12 un Radio France de train dans Pages d'Initiatives
01:21:14 pour s'intéresser aux plus jeunes.
01:21:16 Alors pour tout dire,
01:21:18 dans le précédent média pour lequel je
01:21:20 travaillais, il y avait aussi un podcast
01:21:22 où on racontait des histoires aux enfants, donc
01:21:24 j'ai un petit mélange entre les questions
01:21:26 de Oli et Ododo
01:21:28 qui est...
01:21:30 Voilà, très bien vu.
01:21:32 Je mélange un peu les deux.
01:21:34 Mais tout ça dit que beaucoup de médias
01:21:36 s'intéressent à ces initiatives et ils travaillent.
01:21:38 Donc il y a
01:21:40 un podcast, vous savez il y a une enceinte
01:21:42 aussi qui permet
01:21:44 qu'on peut offrir,
01:21:46 là ça va être l'heure de faire des cadeaux qu'on peut offrir aux plus jeunes
01:21:48 pour leur faire entendre des contenus
01:21:50 audio de qualité.
01:21:52 Berlin.
01:21:54 Donc il y a énormément d'initiatives qui sont
01:21:56 prises pour aller au devant des
01:21:58 jeunes avec des propositions
01:22:00 audio, toutes ces initiatives sont portées
01:22:02 par Radio France. Après sur la question de la transition,
01:22:04 y compris
01:22:06 sur des choses qui sont fabriquées pour France Bleue.
01:22:08 A l'origine, pensons
01:22:10 plutôt pour un public plus âgé.
01:22:12 On peut en revanche ensuite les reformater,
01:22:14 les mettre en diffusion pour aller
01:22:16 au devant de publics plus jeunes. Et c'est une
01:22:18 manière de s'adresser à des publics
01:22:20 plus jeunes qu'on entreprend
01:22:22 le quotidiennement. Est-ce que ça suppose
01:22:24 de changer la population
01:22:26 de ceux qui les fabriquent ? On va tout de suite
01:22:28 éliminer ceux qui sont là, donc
01:22:30 on va travailler avec ces gens-là.
01:22:32 Mais dans le fait de
01:22:34 reformater éventuellement la façon
01:22:36 de proposer, oui il y a des gens plus jeunes qui
01:22:38 parfois s'y emploient.
01:22:40 Et ça aussi c'est intéressant de faire
01:22:42 travailler des gens qui ont tous les âges
01:22:44 et pour aller au devant
01:22:46 de ces publics,
01:22:48 de tous les publics, et notamment
01:22:50 des enfants, des adolescents.
01:22:52 Merci.
01:22:54 Oui, un dernier mot.
01:22:56 Pour France 3 et pour France Bleu,
01:22:58 cette reformatation
01:23:00 entre guillemets
01:23:02 de votre
01:23:04 production initiale "Père les jeunes",
01:23:06 vous l'imaginez avec vos marques
01:23:08 France Bleu,
01:23:10 France 3, ou au travers
01:23:12 d'autres vecteurs
01:23:14 qui justement, peut-être,
01:23:16 portent des identités en termes
01:23:18 de publics différentes ?
01:23:20 Alors ce qui est très important c'est d'avoir une identité
01:23:22 claire et très lisible. Parce que
01:23:24 justement dans un monde où il y a tant de propositions
01:23:26 il ne faut pas
01:23:28 sur un même support
01:23:30 avec une marque donnée
01:23:32 démultiplier.
01:23:34 Et je ne suis pas certaine, je pense que
01:23:36 avec
01:23:38 ce que nous sommes capables de fabriquer
01:23:40 on peut essayer d'aller,
01:23:42 mais je ne suis pas certaine qu'il ne fasse plus utiliser nos
01:23:44 conduits pour... Enfin, ensuite on fabriquera
01:23:46 d'abord à destination d'un public
01:23:48 et on le reformate.
01:23:50 Mais s'adresser à des enfants, par exemple,
01:23:52 c'est vraiment spécifique.
01:23:54 Donc c'est une chose, donc, de nos
01:23:56 produits, autant le faire sous une marque
01:23:58 au public.
01:24:00 Merci beaucoup pour votre présence,
01:24:02 merci pour la qualité des échanges,
01:24:04 merci aux témoignages.
01:24:06 Merci à vous, on va attendre un petit peu.
01:24:08 Merci, bonne soirée.
01:24:10 Bonne soirée.
01:24:12 (Applaudissements)