La nature comme cœur de ville : 3ème prix concours d'idées BIOME 2
3ème prix : « La nature comme cœur de ville » à Joeuf (54)
Louis CHOQUET et Angelo SANTOS PINTO, ENSA Paris Val de Seine
Louis CHOQUET et Angelo SANTOS PINTO, ENSA Paris Val de Seine
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00:09 Dans le cadre du concours Biome, nous avons été amenés à choisir la ville de Joffe dans le Grand Est.
00:14 Pour mieux comprendre les lignes du projet, il est nécessaire de revenir sur l'histoire de Joffe,
00:18 ainsi que sur ses spécificités paysagères.
00:20 Commune de 6500 habitants située en Meurthe et Moselle,
00:23 la ville de Joffe est intrinsèquement liée à son riche passé industriel,
00:26 notamment grâce à la sidérurgie de Wendel, qui détenait un grand pouvoir industriel dans les années 1960.
00:31 En 1975, l'entreprise subit la crise sur la demande d'acier,
00:35 conduisant à sa nationalisation en 1981 et sa fermeture en 1989.
00:40 La fermeture des usines de Joffe a conduit à une chute démographique,
00:43 faisant passer la ville de près de 12 000 habitants dans les années 70 à 6500 en 2019.
00:49 Ces changements ont amené un grand nombre de difficultés concernant la mobilité, les commerces de quartier et l'habitat.
00:54 Certains aspects de la ville nous ont orientés vers le programme du projet,
00:57 notamment le faible nombre d'espaces publics.
00:59 Il n'existe en réalité aucun lieu de rencontre ou de réelle place.
01:03 La ville de Joffe possède une réelle richesse du terrain naturel,
01:05 dont des zones boisées entourant la zone urbanisée.
01:07 Cependant, on remarque une très faible présence de nature publique en ville.
01:10 Seule une borne végétale au centre de la commune vient suivre la ligne de topographie forte.
01:14 Cette topographie est en effet un élément marquant la ville.
01:17 Les reliefs et différences de niveau conduisent la ville à marquer par moment de véritables césures.
01:21 Avec sa topographie en cuvette, Joffe apparaît comme un îlot urbain au milieu de la nature
01:26 et toute cette zone urbaine semble repérer sur elle-même et tourner le dos à l'orne et à la nature qui l'entoure.
01:31 Ces analyses nous ont mené à nous poser la question suivante.
01:33 Comment redynamiser une ville en la connectant avec une nature à laquelle elle tourne le dos ?
01:37 Question à laquelle nous avons cherché à répondre sur trois échelles d'intervention.
01:40 L'un d'après mes éléments s'applique sur la mobilité douce en ville
01:43 et l'idée est de proposer une nouvelle manière de traverser cette commune.
01:46 Une deuxième ambition se trouve dans l'idée d'établir un ensemble de pôles secondaires
01:49 et poches de nature à différents endroits de la ville.
01:51 Enfin, il ressort de l'analyse urbaine la nécessité d'établir un réel centre-ville et pôle d'activité.
01:56 Le terme centre ne renvoie pas ici à une position nécessairement au cœur de la ville,
01:59 mais à l'idée d'un espace védérateur.
02:01 La question des flux et des voies dans la recomposition d'un espace public est essentielle.
02:05 Malgré la taille réduite de la commune, l'utilisation de la voiture reste très importante, y compris au sein même de la ville.
02:11 Il est donc nécessaire de recréer un attrait pour une mobilité douce en développant les circulations piétonnes et cyclistes.
02:17 L'idée est de concevoir un axe traversant la ville en exploitant la poche naturelle délaissée.
02:22 La topographie importante, vue comme une barrière, devient alors, au contraire, une force.
02:27 Il s'agit alors de redonner aux espaces naturels le statut de lieu et non de décor pour la ville.
02:31 Cette circulation piétonne va se développer pour créer toute une trame verte traversant la ville et reliant aux grands espaces végétaux environnants.
02:46 On renforce ainsi la connexion entre les habitants et la nature, qu'elle soit autour ou dans la ville.
02:52 Notre deuxième intervention a été fortement influencée par notre visite à Joff.
02:55 L'imperméabilisation des sols et sa topographie en cuvette conduit la ville à subir un microclimat où les températures près du sol sont plus chaudes.
03:02 Durant notre visite dans la ville, nous avons pu constater cette chaleur omniprésente.
03:05 Il y a très peu d'arbres le long des rues et par conséquent peu d'ombre.
03:08 Cette chaleur dans la ville conduit les habitants à rester chez eux durant ces périodes, comme constaté lors de notre balade.
03:13 C'est ce problème d'îlots de chaleur urbain qui nous amène à proposer les îlots de fraîcheur en utilisant la végétation comme outil d'adaptation.
03:19 Les espaces végétalisés présentent une température de surface plus fraîche et peuvent de ce fait contribuer à l'amélioration de ce climat.
03:25 En observant la ville et les espaces naturels qui s'y trouvent, on se rend compte de la présence de différentes poches non bâties délaissées.
03:31 Ces espaces oubliés et sans usage sont porteurs d'une grande richesse qui nous a semblé nécessaire d'exploiter.
03:35 A la manière des places italiennes, l'idée est d'associer au nouveau cœur de ville un ensemble de poches plus réduites en lien direct avec le tissu pavillonnaire.
03:42 Ces poches seraient un moyen de revitaliser les espaces délaissés en travaillant sur une densité végétale forte au sein d'espaces résiduels
03:48 et créer ainsi un ensemble d'îlots de fraîcheur au centre de la ville pouvant offrir un confort thermique essentiel en vue des préoccupations climatiques actuelles.
03:55 Les services, activités et échanges possibles dans une commune sont essentiels pour lui offrir une vie sociale.
04:00 Nous avons donc choisi d'intervenir sur la partie nord de la ville.
04:03 On y trouve un grand hangar et une dalle de béton s'étendant sur près de 4,7 hectares, dernier reste de l'ancienne usine démantelée en 1989.
04:11 La dalle bétonnée serait alors retirée pour pouvoir revégétaliser et perméabiliser cet espace.
04:17 Cette opération correspond à la revégétalisation d'environ 3% de la superficie des sols imperméabilisés
04:23 et s'effectuerait par l'intermédiaire de certaines plantes capables peu à peu de perméabiliser et fertiliser à nouveau les sols.
04:29 Ce grand terrain deviendrait au fil des années un espace végétal riche faisant le lien entre les équipements sportifs actuels et les nouveaux services proposés dans le hangar.
04:38 Le projet consiste à faire de ce hangar un espace de rencontre, d'échange et de travail.
04:42 Il proposerait un programme mixte et évolutif d'espaces de bureaux, d'ateliers pour un travail artisanal ou encore de restauration.
04:49 Pour ce faire, nous avons choisi d'opter pour une structure légère en bois rattachée à la structure en acier existante.
04:55 Ce bois proviendrait de la scierie de Rupte de Mad, une scierie locale située à 33 km du site.
05:01 L'idée est d'offrir une pluralité d'usages possibles pour que les habitants puissent s'approprier ces espaces.
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06:06 Une longue promenade couverte permettrait l'installation d'un marché en relation avec le nouveau parc.
06:11 La conception de cette réhabilitation s'est tournée autour de certaines ambitions écologiques directrices.
06:16 En premier lieu, la question du confort d'été.
06:18 Cette question nous a guidés dans la conception de la façade qui donne sur le parc.
06:22 Celle-ci subit les ensoleillements les plus forts de la journée, nous amenant à ajouter une seconde peau légère en tôle recyclée servant de bris soleil.
06:29 Par la suite, la question de la lumière naturelle dans tous les espaces fut un élément qui nous a poussé à opter pour une lumière zénithale
06:35 et la création de patios permettant également d'assurer une ventilation naturelle.
06:39 Enfin, nous avons pris soin d'établir un réseau d'écoulement des eaux pluviales pour les recueillir
06:43 et répondre aux besoins d'entretien du parc et des activités proposées comme le marché.
06:47 Il s'agissait pour nous d'une évidence d'intervenir directement sur cet existant pour renforcer ce lien mémoriel avec l'histoire industrielle de la ville.
06:54 Ce projet aura été pour nous l'occasion de découvrir autrement une ville du Grand Est et son histoire en cherchant à répondre à certaines problématiques actuelles.
07:01 En divisant notre intervention sur différentes parties de la ville, l'objectif est de varier notre champ d'action qu'il soit architectural, paysager ou urbanistique.
07:08 Nous avons alors voulu montrer qu'il était possible d'imaginer un autre futur pour la ville de Joffe dans lequel la nature jouerait un rôle central.
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