La trêve de Gaza, un répit avant la reprise des combats ?
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00:00 Après cette semaine de cauchemars, soulagement exprimé par ses familles, même si la joie est incomplète,
00:06 a tenu à rappeler hier soir Emmanuel Macron.
00:08 Armel Chahier, bonjour.
00:10 D'autres libérations peuvent être rendues possibles dans les prochaines heures,
00:15 depuis l'annonce de la prolongation de cette trêve.
00:17 C'était attendu. Elle va se poursuivre encore deux jours de plus au moins.
00:21 Oui, il y avait les quatre jours et assez rapidement,
00:25 le Hamas a fait entendre via la voix du Qatar qu'il était d'accord pour avoir une reconduction de 2 fois 24 heures,
00:33 soit deux jours de plus.
00:35 Ce qui ramène à 20 otages supplémentaires pour les Israéliens et puis un échange de prisonniers.
00:40 On reste, j'allais dire, dans ce que souhaitaient les Israéliens,
00:43 c'est-à-dire récupérer le maximum sur les 240 otages qui aujourd'hui sont retenus.
00:50 Vous savez, on est aujourd'hui dans une phase où vous avez des femmes et des enfants.
00:55 Et dans cette phase où vous libérez des femmes et des enfants, vous libérez des jeunes,
00:59 j'allais dire c'est la phase qui va être évidemment pour les Israéliens le plus accessible.
01:05 Parce que derrière, lorsque vous voulez reprendre des combats,
01:08 si vous avez d'autres otages et que vous ne savez pas où ils sont,
01:11 ça rend les choses encore plus compliquées.
01:13 Et en plus, on sait que derrière, il y a des otages qui sont des otages militaires,
01:17 des otages qui certainement représentent beaucoup plus pour les Israéliens.
01:20 Et là-dessus, la négociation avec le Hamas sera beaucoup plus compliquée.
01:24 Et le Hamas, lui, il a besoin en ce moment de se libérer des otages dont il n'a pas besoin justement
01:30 et d'avoir un peu plus de temps justement pour se réorganiser face à ce qui peut se mettre en place après.
01:36 Dans le camp israélien, on cesse de répéter qu'une fois cette trêve terminée,
01:41 la guerre reprendra immédiatement dans la foulée.
01:44 On sent d'ailleurs chez certains cette impatience qui se précise.
01:48 On a appris tout à l'heure qu'un obus israélien était tombé sur le sud de Liban.
01:52 C'est la première fois depuis vendredi et la mise en place de cet accord.
01:55 Dans une trêve, vous avez toujours des perturbations.
01:57 Et la première perturbation, c'est d'abord au niveau, j'allais dire, politique.
02:02 En Israël, vous avez des personnes qui sont complètement contre cette trêve.
02:06 Et vous avez même une extrême droite qui a toujours considéré que c'était une erreur de s'arrêter.
02:12 Et vous avez même certains de la vie politique et de la population israélienne
02:16 qui considéraient que ce n'était pas le moment non plus.
02:19 Mais au-delà de ça, vous avez aussi des tensions.
02:21 Et vous avez toujours à la fois des militiains,
02:24 vous avez toujours des personnes qui ne sont pas d'accord avec ce qui se passe
02:28 ou qui profitent justement de la calmie pour marquer leur territoire.
02:32 Et puis vous avez des personnes qui veulent faire chuter les accords.
02:35 Donc vous pouvez avoir tout simplement des règlements de compte entre les uns et les autres
02:39 qui ne sont pas forcément dans le conflit proprement dit,
02:42 mais qui se jouent de ce qui est en train de se passer.
02:45 Aujourd'hui, la demande internationale, c'est de dire
02:48 il faut maintenir la trêve le plus longtemps possible
02:51 parce que la trêve, elle permet l'acheminement pour la population civile de Gaza
02:55 d'avoir du carburant, d'avoir de l'eau potable et d'avoir de l'aliment, des alimentations.
03:00 Derrière, pour la communauté internationale, l'idéal serait d'avoir la trêve
03:04 suivi d'un cessez-le-feu et derrière de discuter, de résoudre un peu la question politique.
03:09 On sait que les Israéliens, ils sont totalement pour l'instant opposés.
03:13 Benyamin Netanyahou, je vous le rappelle, est un Premier ministre aussi qui se sait ensurci.
03:17 Le jour où il n'y a plus de guerre, il devra aussi répondre d'une partie de ses actes.
03:21 Et surtout, ce que veulent les Israéliens, et pour eux c'est absolument viscéral,
03:26 c'est qu'ils veulent que la branche armée du Hamas soit le plus détruite possible.
03:33 La branche armée, elle a pris déjà un sacré coup.
03:36 On ne sait pas comment est-ce qu'elle se réactionne aujourd'hui.
03:39 Mais ce qu'on voit, c'est que la branche politique du Hamas, en revanche,
03:42 elle, elle parle au nom des Palestiniens, elle parle à une communauté internationale
03:46 qui est quand même aussi très choquée des images d'une population civile palestinienne très touchée.
03:51 Et derrière, évidemment, elle est aujourd'hui un peu gagnante aussi de ce qui est en train de se passer.
03:56 Merci beaucoup, Armel, pour le décryptage.