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00:00L'autre titre de l'actualité nous emmène en Bolivie, où l'ancien président Evo Morales est dans la tourmente.
00:06Cette figure de l'opposition est citée à comparaitre, pour abus présumés sur mineurs,
00:12une enquête et une accusation qui s'inscrivent aussi dans une lutte de pouvoir dans le pays.
00:16Pour tenter de mieux comprendre ce dossier, on va retrouver Léa Urel de la rédaction de France 24 en espagnol.
00:23Bonjour à vous Léa, vous êtes en direct de Bogotá.
00:26De quoi exactement est accusé l'ancien président bolivien ?
00:31Bonjour Nina, alors c'est un scandale qui refait surface en Bolivie,
00:35car les faits remontent à 2015, lorsque Evo Morales était encore président du pays.
00:41Il est accusé d'avoir à cette époque abusé d'une jeune femme de 15 ans,
00:45avec qui il aurait eu ensuite un enfant en 2016.
00:49Les parents de cette jeune femme sont également convoqués ce jeudi,
00:53pour l'avoir enrôlé dans la garde des jeunes d'Evo Morales,
00:57aussi appelée génération Evo, dans le seul but de gravir les échelons politiques
01:02et d'obtenir des avantages.
01:04C'est pour ce même réseau de jeunes suivant l'ancien président
01:08qu'Evo Morales est aujourd'hui accusé également de trafic de mineurs.
01:12Toutes ces informations sont celles précisées dans le mandat d'arrêt
01:16initialement lancé contre le leader de l'opposition le 26 septembre,
01:20car Evo Morales devait être arrêté.
01:23C'était en tout cas la volonté de Sandra Gutiérrez, la procureure du département de Tarija,
01:29dans le sud de la Bolivie, mais premier rebondissement dans cette affaire.
01:34Ce mandat d'arrêt a été annulé mercredi dernier par une juge,
01:39et la procureure, quant à elle, a été démise de ses fonctions pour conduite négligente.
01:44Mais ensuite, le ministre de la Justice, César Siles, s'en est alors mêlé
01:49et a rendu publiques ses accusations, et cette enquête est bien en cours.
01:54Quant à Evo Morales, comment est-ce qu'il se défend ?
01:57Eh bien, il parle de mensonges, il nie tout en bloc.
02:00Il affirme qu'en 2020, il avait déjà fait l'objet d'une enquête pour cette même affaire
02:04avec cette jeune fille de 15 ans à l'époque, au titre du délit de détournement de mineurs,
02:10une affaire qui avait été classée sans suite.
02:12Il dénonce alors qu'il serait victime d'une persécution politique
02:16de la part du gouvernement de l'actuel président Louis Sarset.
02:18Et pour cause, Léa, il y a effectivement un contexte de tension
02:22entre l'ancien président Bolivia et l'actuel chef de l'Etat Louis Sarset ?
02:28Tout à fait, Nina.
02:30C'est celui qui a été le ministre de l'économie d'Evo Morales,
02:34mais aussi son grand allié politique, et bien aujourd'hui est devenu son ennemi numéro un.
02:40Voilà, ils se battent actuellement pour le contrôle de leur parti.
02:45Le MAS, le Mouvement pour le Socialisme, qui est le parti au pouvoir en Bolivie.
02:49Ils se battent donc pour le contrôle de l'exécutif.
02:52La plainte, effectivement, pour les crimes présumés d'Evo Morales,
02:55elle a été déposée seulement trois jours après l'arrivée,
02:59assez mouvementée à la passe, d'Evo Morales et de plusieurs milliers de ses partisans.
03:05Ils ont marché 190 kilomètres jusqu'à la capitale pour protester contre le gouvernement
03:11lors d'une des dernières grandes marches organisées par le leader de l'opposition.
03:16Ils ont à ce moment-là lancé un ultimatum au président,
03:19celui de faire démissionner tous ses ministres,
03:24ce que le président Louis Sarset a dénoncé comme une tentative de coup d'Etat.
03:29Et dans cette opposition entre Louis Sarset et Evo Morales,
03:32on voit se dessiner, en tout cas du côté d'Evo Morales,
03:35une volonté de se présenter pour la Bolivie comme le grand leader de la gauche,
03:39au niveau régional.
03:40Et d'ailleurs, lors de sa défense par rapport à ses dernières accusations pénales,
03:46Evo Morales a comparé sa situation à celle d'autres grands leaders de la gauche en Amérique latine,
03:50comme par exemple Luis Inacio Lula d'Alsilva,
03:53au Brésil, Cristina Kirchner, en Argentine ou encore Rafael Correa en Équateur,
03:59qui sont des hommes et femmes politiques qui ont eu également des démêlés avec la justice.
04:04Et surtout, Léa, l'ambition, il faut le dire, d'Evo Morales,
04:07c'est bien de revenir à la tête et de revenir au pouvoir,
04:10ce que la justice bolivienne lui interdit pour le moment.
04:15Effectivement, Nina, en ligne de mire de toute cette bataille que l'on voit entre Louis Sarset et Evo Morales,
04:22ce sont ces élections présidentielles en 2025, l'année prochaine.
04:26En théorie, vous le disiez très justement, Evo Morales,
04:29il ne peut pas se représenter en fin dernière la cour constitutionnelle bolivienne.
04:34Elle a rendu un arrêt qui stipule que la réélection indéfinie n'est pas un droit en Bolivie
04:41et que le président ainsi que le vice-président ne peuvent pas se présenter plus de deux fois à des mandats,
04:49que ce soit de manière continue ou discontinue, ce qui a de ce fait inhabilité Evo Morales,
04:55car il a déjà gouverné à trois reprises entre 2006 et 2019.
05:00Mais avec l'appui d'une aile de son parti, le masse, et aussi en faisant pression, je vous le disais,
05:06dans la rue, grâce à des manifestations, il tente de faire céder les tribunaux.
05:10Il a espoir qu'une nouvelle cour constitutionnelle, qui sera élue en décembre par un vote populaire,
05:15annulera la décision qui le disqualifie en tant que candidat.
05:19Cependant, il faut tout de même prendre en compte que ces accusations, ce scandale pénal,
05:24il affecte considérablement l'image d'Evo Morales.
05:27Et ça, ça déséquilibre le scénario politique d'un affrontement entre Evo Morales et Luis Arce en août 2025 pour la présidence.
05:36Ce qui est sûr, c'est que cette bataille entre les deux hommes, une bataille qui mêle le politique et le judiciaire,
05:42est loin de se terminer.
05:44Hier soir, un législateur fidèle à Evo Morales s'est présenté devant les médias
05:48pour affirmer que le président Luis Arce avait abusé de son pouvoir
05:52pour harceler sexuellement une jeune femme au début de son mandat.
05:55Affaire à suivre donc.
05:57Léa Hurel en direct de Bogotá.
05:59Merci beaucoup à vous pour ce point très complet sur ce dossier.