• l’année dernière
Layla et Sabrina, mère et sœur de Socayna, décédée le 10 septembre d’une balle perdue dans une fusillade à Marseille, étaient les invitées de BFMTV, quelques jours après la mort d’un homme de 55 ans dans des circonstances similaires à Dijon.

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Transcription
00:00 Est-ce qu'aujourd'hui vous vivez toujours dans ce quartier où votre fille est morte ?
00:06 Non, j'ai déménagé il y a trois semaines.
00:12 Et vous avez toujours peur ?
00:15 Oui, j'ai toujours peur. Parce que vivre à Marseille, même en France, ça fait peur quand même.
00:23 J'ai l'impression qu'on est en guerre. Ça fait peur.
00:26 Moi, j'ai envie de quitter la France. Même pas le quartier.
00:31 Vous vous sentez plus en sécurité en France ?
00:35 Si j'ai des possibilités, non. Je ne suis pas en sécurité en France.
00:39 Déjà, ma fille qui est partie, vous l'avez vu, qui est partie, partie gratuitement.
00:44 Pourquoi ? Je ne sais pas. Je ne sais pas.
00:47 Et jusqu'à maintenant, je me pose la question. Je sais que je n'aurai jamais la réponse.
00:52 Mais pourquoi ? Ça reste toujours la même question. Pourquoi ma fille est partie ?
00:57 Qu'est-ce qu'il a fait ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Moi, je ne connais personne.
01:01 On était une famille vraiment tranquille, chez nous.
01:05 Et d'un coup, ma fille est partie. Elle est partie comme ça, gratuitement.
01:09 Alors justement, vous vous posez des questions.
01:11 Et pour l'instant, il n'y a pas de réponse parce qu'on n'a pas retrouvé le ou les meurtriers de votre fille.
01:18 Vous pouvez répéter, s'il vous plaît ?
01:28 C'est votre sœur qui est à côté de vous. Vous êtes la sœur de Layla. Je vous en prie, allez-y.
01:33 Je suis la petite sœur de Sokhaina.
01:38 La petite sœur de Sokhaina.
01:39 De Sokhaina, pardon. Allez-y.
01:40 Aujourd'hui, vous en voulez à la police ?
01:47 À la police, non, je ne leur en veux pas. Ce n'est pas leur faute.
01:54 Mais j'en veux à ceux qui ont tué ma sœur.
01:58 Ma sœur qui n'a rien demandé, qui a été dans sa chambre, tranquille.
02:03 Et à la police, je ne leur en veux pas du tout.
02:06 Mais vous les connaissiez, ces trafiquants de drogue ? Est-ce qu'ils étaient là au quotidien ? Est-ce que vous pourriez les reconnaître ?
02:17 Alors non, ces trafiquants de drogue, je ne les connais pas du tout. Je ne les ai jamais vus.
02:23 Je ne peux pas les reconnaître puisque je ne suis pas une fille qui est traînée dans ce quartier-là.
02:32 Donc en soi, je ne connais presque personne, et encore moins les trafiquants de drogue.
02:36 Et comme votre maman, Sabrina, vous avez peur de vivre là ?
02:42 Votre maman dit carrément "je suis prête à quitter la France".
02:48 Alors oui, je me sens en insécurité, mais quitter la France, non.
02:54 Mais c'est sûr que je me sens en insécurité, mais depuis le déménagement, je me sens un peu plus en sécurité.
03:03 Mais en soi, quand je sors ou quoi que ce soit, je me sens en insécurité.
03:07 Parce que vous habitez maintenant dans un quartier plus tranquille, il n'y a pas de point de deal à côté ?
03:13 Non, oui, on habite dans un quartier plus tranquille, il n'y a pas de point de deal ni rien.
03:19 Franchement, c'est tranquille.
03:23 Vous aviez conscience avec votre famille, votre soeur, votre maman, de vivre dans un endroit risqué, dangereux,
03:30 que vous pourriez peut-être être victime collatérale de ces règlements de compte entre dealers ?
03:38 C'était envisageable ?
03:42 Alors non, je ne pense pas du tout.
03:45 Parce que dans ces histoires-là, on n'est pas du tout concernés.
03:51 Je n'ai aucune peur du tout.
03:56 Est-ce qu'aujourd'hui, il y a véritablement des quartiers qui sont tenus par les trafiquants de drogue et qui font régner leur loi ?
04:05 Oui, c'est la maman.
04:11 Oui, mais pour les HLM, je considère que les HLM, vraiment, c'est devenu des marchés de drogue.
04:18 Moi, je n'ai pas compris. On habitait avant à Saint-Is.
04:23 Il y a toujours des... Je ne sais pas, il y a toujours de... Il y a du bruit, mais il y a des résidences.
04:29 On te redit résidences, dans les résidences, il n'y avait rien.
04:32 Juste à Saint-Is. Moi, je ne comprends pas.
04:36 Ça veut dire quoi, vous ne comprenez pas ? Vous ne comprenez pas qu'on ne les chasse pas, qu'on ne les arrête pas, c'est ça ?
04:42 Non, non, mais il y a toujours du trafic de drogue, c'est toujours dans les HLM, pas dans les résidences, par exemple.
04:51 C'est ce que je n'arrive pas à comprendre.
04:54 Le quartier, c'était dégradé ? Vous avez vu un changement ?
04:59 Oui, oui, avant, c'était vraiment... Saint-Is, c'était calme. Il y a quatre ans, ça commençait à se dégrader.
05:08 Mais là, du tir, c'était vraiment du tir des kalachnikovs, c'était la première fois.
05:15 Et c'était la mafia qui a pris une balle dans la tête.
05:18 Vous avez...
05:20 Monsieur, oui.
05:22 Je vous en prie.
05:23 Mais attends, ces gens-là, avant, c'était entre eux. Maintenant, ils ont commencé à attaquer les citoyens.
05:33 Nous, on n'a rien à voir là-dedans. On n'a rien à voir là-dedans. Mais c'est ça que je n'arrive pas à comprendre.
05:39 Mais viser déjà les immeubles, ça veut dire qu'ils vont tuer les gens, les citoyens, qu'ils n'ont rien à voir là-dedans.
05:45 Et vous avez entendu ce qui s'est passé à Dijon ? Ce père de famille qui est mort dans son sommeil, lui aussi a reçu une balle
05:51 alors qu'il dormait chez lui au-dessus d'un point de ville, au premier étage ?
05:56 C'est pour ça que je viens de vous dire que j'ai l'impression qu'on est en guerre.
06:02 Ça, c'est vraiment... Il n'y a pas d'explication. Je ne peux pas. Je ne peux pas vous dire ce qui se passe en France. Je ne sais pas.
06:12 Mais tout n'est pas comme moi.
06:16 Non, non, vous dites que ça se passe toujours dans les HLM, mais je ne comprends pas ce que vous voulez dire par là.
06:21 C'est-à-dire qu'il y a des familles qui laissent faire parce qu'elles vivent aussi du trafic, c'est ce que vous voulez dire ?
06:27 Oui, mais le trafic, c'est toujours dans les HLM, dans les quartiers HLM.

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