• l’année dernière
Henri Guaino, ancien député LR et conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l’Élysée, était l’invité de 22H Max pour évoquer la résurgence de l’ultradroite depuis la mort de Thomas, tué à la fin d’un bal à Crépol (Drôme).

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Transcription
00:00 Est-ce que vous, vous dites qu'effectivement, un des sujets de Crépole, c'est l'immigration ?
00:05 – C'est l'immigration, si on regarde l'origine de ceux qui ont tué,
00:13 ils sont mis en cause, bon.
00:15 Mais on ne peut pas tout ramener à ça,
00:19 je veux dire que dans la situation dans laquelle nous nous trouvons,
00:22 cette façon de désigner toujours le même coupable
00:28 ne fait qu'aggraver les choses.
00:31 C'est-à-dire que je pense qu'on, d'abord, ça occulte pour moi
00:37 le problème de fond le plus urgent à résoudre
00:40 qui est la montée de cette violence qu'il faut absolument,
00:44 de l'engrenage de cette violence qu'il faut absolument arrêter.
00:47 Et alors que les gens soient, que ceux qui pratiquent la violence
00:50 soient issus de l'immigration, qu'ils soient blancs ou yeux bleus,
00:52 qu'ils soient, comme on dit, des Français de souche,
00:56 de souche récente, de souche ancienne.
00:58 – Le problème c'est la violence.
00:59 – Qu'ils soient noirs ou qu'ils soient bronzés ou qu'ils soient blancs,
01:06 ça ne change rien, ça ne veut pas dire que la façon
01:08 dont nous avons géré les flux migratoires,
01:10 la façon dont nous n'avons pas géré leur insertion dans la société,
01:16 la façon dont nous nous sommes débarrassés de la question de l'assimilation,
01:19 la façon dont nous avons laissé l'école s'effondrer,
01:21 dont la justice a traité ces problèmes, tout ça n'est pas un vrai sujet.
01:25 Mais ça n'est pas que l'immigration, la violence n'est pas que là,
01:31 et cette histoire de peuples qui s'affrontent,
01:34 il y a quelque chose de très malsain à vouloir à tout prix
01:40 que la guerre civile éclate.
01:42 Alors moi je pense qu'elle est possible.
01:44 – Vous ne l'écartez pas ?
01:46 – Mais non je ne l'écarte pas, mais je n'écarte rien,
01:48 ni la guerre de religion, ni la guerre civile, ni la guerre tout court.
01:51 Je ne vois pas pourquoi ce qui est arrivé aux générations précédentes
01:54 ne pourrait absolument pas nous arriver.
01:56 Croyez que les Israéliens ou les Israéliennes
02:00 qui se sont fait ouvrir le ventre à côté de Gaza
02:03 pensaient que ça pouvait encore arriver ?
02:06 Non, ils pensaient que ça ne pouvait plus arriver,
02:08 que ça n'arriverait plus, c'était sorti de leur pensée.
02:12 Vous croyez que quelqu'un pensait qu'on pourrait mitrailler des gens
02:14 en plein Paris à la terrasse des cafés il y a quelques années ?
02:17 Non, voilà, donc tout peut arriver, la guerre civile peut arriver aussi,
02:22 mais il y a deux catégories de gens,
02:23 ceux qui pensent qu'il faut absolument tout faire pour que ça n'arrive pas,
02:28 on verra bien la suite, mais tout faire pour que ça n'arrive pas,
02:31 ou bien ceux qui espèrent secrètement ou publiquement
02:33 que finalement ça arrive.
02:35 – Et c'est qui pour vous ?
02:37 – Vous voyez, écoutez-les sur la scène publique.
02:40 – Non mais nommez-les, parce que ce n'est pas clair pour moi.
02:43 – Non mais moi ce n'est pas clair, moi je refuse,
02:45 d'abord ça ne m'intéresse pas la politique politicienne.
02:47 – Bah je sais que c'est vous qui le dites.
02:48 – Non mais je le dis oui, mais vous allez dans la rue,
02:51 allez demander aux gens, allez écouter ceux qui vous disent
02:54 "il y a deux peuples", ceux qui vous disent,
02:56 je vois la déclaration de…
02:58 – Donc il vaut mieux écouter ceux qui disent "non on invente tout" ?
03:00 – On va écouter un homme qui a utilisé cette expression-là.
03:04 – C'est un problème d'invention, c'est un problème de rapport aux événements,
03:07 c'est un problème aussi de rapport à soi-même, ça veut dire quoi ?
03:10 – De rapport aux faits aussi peut-être, non ?
03:12 – Ah c'est un fait qu'il y a deux peuples en France ?
03:13 – Non, non, c'est un fait qu'il y a une anomalie statistique
03:19 et des surprésentations tacitistes, et c'est un fait qu'il y a des défauts
03:22 de politique d'intégration.
03:23 – Et alors ça nous avance à quoi ?
03:24 – Quand on nomme on peut peut-être le résoudre,
03:26 il travaillait, je ne sais pas, par exemple.
03:27 – Ah bon, et comment ? Parce qu'on a nommé,
03:29 parce qu'on va introduire la biologie aussi dans la politique
03:32 et ça va résoudre le problème ? Vraiment ?
03:34 – On peut cibler des politiques, non, par exemple ?
03:36 – Ah bon, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que vous allez condamner plus…
03:39 – Vous faites vous-même des politiques de la ville.
03:40 – Non mais ça n'a… les politiques de la ville elles ciblent des quartiers,
03:44 elles ne ciblent pas la couleur des gens, elles ne ciblent pas la religion des gens.
03:48 – Qui parle de religion ?
03:49 – Bah s'il y a deux peuples, c'est quoi ?
03:52 Alors il y a deux religions ou deux ethnies ou de sais quoi, deux peuples ?
03:55 – Mais je vous pose la question.
03:56 – Bah c'est pas moi qui le dis !

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