Y-a-t-il un problème de maltraitance dans le soin ? C'est la question taboue qu'a voulu soulever la journaliste Rebecca Fitoussi après une expérience personnelle douloureuse. Qu'est-ce qui pousse un médecin à devenir froid, peu compatissant et parfois malveillant ? Le mal-être des soignants est-il à ce point alarmant ?
Pour le comprendre, la réalisatrice a passé près d'un an aux côtés de médecins, d'internes, d'infirmiers et infirmières qui veulent à tout prix éviter ce risque et qui souhaitent enrichir leur pratique. Ils ont décidé de suivre l'enseignement du Pr Corinne Isnard-Bagnis : un diplôme universitaire de « méditation, gestion du stress et relation de soins » proposé à la faculté de médecine de la Pitié Salpêtrière.
Alors que 1.200 soignants ont signé en octobre 2023 une tribune dans Le Monde pour alerter sur leur crainte de devenir maltraitants, une formation leur propose la pleine conscience pour « réapprendre » l'empathie, la bienveillance et le savoir-être. Un enseignement innovant mais encore difficile à faire accepter dans le monde du soin. Année de Production :
Pour le comprendre, la réalisatrice a passé près d'un an aux côtés de médecins, d'internes, d'infirmiers et infirmières qui veulent à tout prix éviter ce risque et qui souhaitent enrichir leur pratique. Ils ont décidé de suivre l'enseignement du Pr Corinne Isnard-Bagnis : un diplôme universitaire de « méditation, gestion du stress et relation de soins » proposé à la faculté de médecine de la Pitié Salpêtrière.
Alors que 1.200 soignants ont signé en octobre 2023 une tribune dans Le Monde pour alerter sur leur crainte de devenir maltraitants, une formation leur propose la pleine conscience pour « réapprendre » l'empathie, la bienveillance et le savoir-être. Un enseignement innovant mais encore difficile à faire accepter dans le monde du soin. Année de Production :
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00:00 ...
00:09 -C'est bon ? -Oui.
00:11 -C'est bon ? -Oui, c'est bon.
00:13 -Il y a quelques mois, je rencontre cette femme,
00:17 Corinne Isnar-Banis, professeure de médecine.
00:19 ...
00:22 Je lui confie mon expérience malheureuse avec des soignants,
00:25 je lui décris une relation de soins qui ne fonctionne plus,
00:29 et je vais jusqu'à lui parler de maltraitance.
00:31 ...
00:38 Loin de me juger ou de me condamner,
00:40 elle m'explique que c'est précisément la raison
00:42 pour laquelle elle a créé, en 2015, une formation réservée aux soignants.
00:47 -Je travaille avec des équipes que je connais depuis longtemps,
00:50 qui sont des gens, je sais, merveilleusement investis
00:54 dans leur métier, et pour autant, même avec ça,
00:58 je les vois de temps en temps avoir des attitudes
01:00 que j'aimerais pas avoir qu'ils aient à mon égard
01:03 ou à l'égard de mes proches.
01:05 -Son diplôme universitaire s'appelle
01:07 "Méditation, gestion du stress et relations de soins".
01:10 Il dure six mois.
01:12 Je comprends que ce DU est là pour leur réapprendre l'empathie,
01:16 la compassion, la bienveillance.
01:18 Et la demande est forte.
01:20 Des soignants se portent candidats par dizaines de toute la France.
01:23 Elle peut en accueillir une quarantaine chaque année.
01:27 -C'est très important pour nous de savoir si vous allez bien,
01:30 parce que c'est de ça dont on va parler.
01:32 Ce qu'on essaie de partager dans cet enseignement,
01:35 c'est de rediscuter ensemble de pourquoi on est soignant,
01:38 de ce qu'est la relation de soins,
01:40 et de comment on peut découvrir, utiliser, pratiquer
01:43 la méditation de pleine conscience pour être de meilleurs soignants
01:47 et en même temps se protéger, entre guillemets,
01:50 de tout ce à quoi on est exposé en tant que soignant.
01:53 -Retisser un lien passion-soignant,
01:55 remettre du sens dans sa pratique.
01:57 Il existe une dizaine de formations de ce genre en France.
02:01 Celle de Corinne a la particularité
02:03 de passer par la méditation de pleine conscience.
02:05 Elle accepte de m'en ouvrir les portes.
02:08 -Viens-dé, Rebecca.
02:11 Rires
02:12 -J'ai été aux côtés de ma mère pendant plusieurs années,
02:15 puisqu'elle a eu un parcours de soins très compliqué,
02:18 jusqu'à son décès, il y a quelques mois.
02:21 Et en allant au rendez-vous avec elle, en l'entendant,
02:24 j'ai été confrontée à des choses qui me paraissaient paradoxales.
02:29 Ma mère me racontait des moments avec des chefs de service
02:33 où elle pleurait avant, elle pleurait après,
02:35 parce qu'on lui avait un peu mal parlé, qu'on avait été froids,
02:39 qu'on avait mal communiqué avec elle, ou annoncer des choses
02:42 très brutales avec assez peu d'empathie et de bienveillance.
02:46 Je comprenais pas.
02:47 Le soin, c'est pas juste une ordonnance ou un examen, une IRM.
02:52 Le soin, c'est un tout, à mes yeux, en tout cas.
02:54 Comment des gens qui ont choisi comme parcours de vie,
02:58 comme chemin professionnel le soin, l'être au soin,
03:02 peuvent-ils devenir un peu durs,
03:05 parfois peu compatissants, parfois malveillants,
03:08 et j'irais même jusqu'à dire parfois maltraitants ?
03:11 -"Maltraitants", j'ai lâché le mot.
03:13 Je crains d'avoir jeté un froid.
03:15 Et puis non.
03:18 -Je me sens...
03:20 Par moments, mauvais médecin.
03:22 Pas par rapport à mes compétences,
03:25 mais dans le relationnel, oui,
03:28 je ne me sens pas bon médecin à l'heure actuelle.
03:33 Et j'espère que ça va changer.
03:34 Je n'ai pas le temps de m'occuper comme je voudrais,
03:39 comme je pense que la relation serait la meilleure.
03:43 C'est un exemple tout simple.
03:45 Quand vous avez un patient de 90 ans,
03:47 vous avez 15 minutes à lui accorder,
03:49 vous avez déjà 30 minutes de retard,
03:52 et que rien que le fait, lui, de se lever de la salle d'attente,
03:55 d'aller dans votre cabinet, de se déshabiller,
03:58 vous avez déjà 10, 15 minutes d'écoulée.
04:01 Genre je vais trop vite,
04:04 j'ai peur de faire des erreurs...
04:06 -De passer à côté de quelque chose.
04:08 -De passer à côté de quelque chose de potentiellement grave.
04:12 -T'es pas un mauvais médecin, c'est le fait que tu as ta formation,
04:16 tu fais en fonction du contexte.
04:18 C'est vrai que si ça pouvait être un outil de prévention,
04:21 la méditation, pour prévenir cette pensée qu'il a,
04:24 parce que c'est une pensée, "je suis un mauvais médecin",
04:27 c'est une pensée.
04:28 -Repositionner les choses dans le contexte,
04:31 dans ton concept, c'est pas de ta faute.
04:33 C'est pas de ta faute.
04:34 T'as pas de faute, t'as pas de faute.
04:36 Les émotions, c'est pas toi.
04:38 -C'est le concept émotionnel,
04:40 dans le cadre de l'actualité, de l'équilibre...
04:43 -C'est moi qui vais beaucoup vous accompagner
04:45 dans la politique des mémoires.
04:47 C'est un truc qui vous stresse.
04:49 Ca nous sert à valider l'année,
04:51 mais surtout, c'est un moment d'échange
04:53 où vous allez pouvoir partager votre vision
04:56 du sujet que vous vous serez approprié.
04:58 Il n'y a aucune raison d'être stressé pour les mémoires.
05:02 -Quand je dis à mes chefs à l'hôpital
05:08 que je vais faire un diplôme universitaire,
05:11 ils me disent "très bien".
05:13 Ils sont toujours un peu étonnés.
05:14 -Je ne leur dis pas que je fais un DEU de méditation.
05:17 -Pourquoi ? T'as honte ?
05:19 -Je n'ai pas honte, mais je ne suis pas sûre
05:21 que tout le monde comprenne.
05:23 -Quand on parle de méditation,
05:31 si vous avez dit à vos proches
05:33 que vous alliez faire un DEU de méditation,
05:35 assez souvent, ou en tout cas, nous, on avait ça,
05:38 les gens, tout à coup, se mettaient à faire "ah oui".
05:41 -Ah oui, c'est ça.
05:43 -Ca veut dire que, dans l'esprit de beaucoup de personnes,
05:46 la méditation est associée à quelque chose d'exotique,
05:50 quelque chose d'oriental, associée aux aînes,
05:53 à des monastères.
05:54 L'enjeu de la méditation,
05:56 tel que nous la transmettons à nos patients,
05:58 c'est le même. Comment faire pour que,
06:00 dans la vie qui est la mienne, il me soit possible,
06:04 à certains moments, de faire preuve d'apaisement,
06:06 de discernement, pour mieux traverser
06:10 tout ce qui compose mon quotidien.
06:14 Musique douce
06:16 ...
06:28 Notre poitrine et notre ventre
06:31 s'élèvent et s'abaissent à leur rythme.
06:34 ...
06:40 La conscience du mouvement de l'air,
06:44 dans notre nez, dans notre gorge,
06:48 ...
06:50 à chaque inspiration, à chaque expiration.
06:53 ...
06:59 ...
07:11 ...
07:17 -C'était très dense, aujourd'hui.
07:19 -T'as quel âge, Nicolas ?
07:22 -Hum...
07:24 -Bah oui, le tout jeune.
07:26 -C'est vrai, ça.
07:27 -Quand t'as lu, je te donne les prénoms.
07:30 -C'est bon.
07:31 -C'est le défi obligatoire.
07:33 -Allez. -Non, tu pars.
07:34 -C'est bien.
07:35 -Nicolas et Lili et Sandra.
07:38 -Oh !
07:39 -Déjà, c'est pas mal.
07:41 -C'est bon, t'es accepté.
07:43 ...
07:46 -Vous prenez les entrées ?
07:48 -C'est bon.
07:49 -Je vais te sévicher.
07:50 -Moi, je veux bien sévicher.
07:52 -Moi, je veux bien sévicher.
07:54 -Super.
07:55 -C'est bien.
07:56 -C'est bien risqué.
07:57 -Tant que soignants, on a déjà ce biais de sélection.
08:00 On pense qu'il est dans sa maladie.
08:02 Or, il est une personne qui a contracté une maladie.
08:05 C'est pas la même chose.
08:07 -Il est pas dans sa maladie.
08:09 -Le problème, c'est que les soignants n'ont pas le temps
08:12 d'être dans cette écoute active, de comprendre le patient
08:15 et de l'accompagner dans sa réelle histoire.
08:18 Ils sont dans l'accompagnement de sa pathologie,
08:21 ses effets secondaires, ce qu'il faut mettre en place
08:24 pour qu'il soit mieux en termes d'aide à domicile.
08:27 On s'arrête là.
08:28 Les accompagnants, on les accompagne même pas.
08:31 Là, ils sont encore de côté.
08:33 Moi, je vois un patient qui a un cancer,
08:35 tu t'occupes quand il a un cancer.
08:37 Dès qu'on te dit que t'es en rémission, ciao !
08:40 Va voir les associations, débrouille-toi à l'extérieur
08:43 et viens avec ton épée d'amoclès.
08:45 -L'hôpital public n'a pas les moyens.
08:49 -C'est le même extérieur.
08:51 -Qu'est-ce qu'on va faire, chacun d'entre nous,
08:54 pour l'hôpital au sens grand H ?
08:56 -Je ne sais pas.
08:57 Mais par contre, ce qu'on peut faire, c'est pour nous.
09:00 -Cette formation, elle est là pour moi, en fait,
09:03 pour me permettre de me sentir bien avec moi-même.
09:06 Aujourd'hui, que ça va de mieux en mieux avec moi-même,
09:09 je suis prête à apprendre pour aider les autres.
09:11 Ça fait longtemps que je le fais, mais de façon plus juste,
09:15 en tout cas, qui correspond à mes valeurs.
09:17 -Est-ce que t'es arrivé de se sentir
09:19 que t'étais pas juste dans l'être aux soins ?
09:22 -C'est explosé, quand même.
09:23 Des fois, on se reconnaît pas.
09:26 -C'est ça. C'est plus dangereux.
09:27 -C'est là où on se dit que ça va pas.
09:30 On n'est pas maltraitant, mais on n'est pas correct.
09:33 Quand on n'est pas correct, c'est qu'il y a un problème.
09:36 C'est pas la personne qui est en face de nous.
09:38 C'est nous qui allons pas bien.
09:40 -Beaucoup de gens viennent dans ces formations continues,
09:48 alors qu'ils ont beaucoup d'expérience professionnelle,
09:51 de leur parcours, où ils ont besoin de...
09:54 de rebattre les cartes de c'est quoi, en fait, la relation de soins.
09:58 Ils ont perdu le sens de leur métier.
10:01 -Bonsoir.
10:08 -Bonjour. -Bonjour, ça va ?
10:09 -Ouais, super. -Remis de la soirée ?
10:11 Vous avez pas fini trop tard ? -Non, on est partis hier.
10:15 On est en train de...
10:16 -Bonjour. -Bonjour.
10:17 -Ca va ? -Oui, bien.
10:19 -C'est le lieu du soleil.
10:20 Vous êtes fatigué ?
10:22 -Non, non.
10:23 -Non ?
10:24 -C'est très tard, mais...
10:26 -Parmi vous tous, est-ce qu'il y en a qui sont infirmiers ?
10:29 Ou infirmières ?
10:30 Ouais ? Des médecins ?
10:32 Voilà.
10:33 Après, j'ai oublié sûrement des professions.
10:36 Être soignant ? -Psychologue.
10:37 -Psychologue.
10:39 Donc, le premier thème, c'est méditation-émotion.
10:42 Donc, on va méditer, on va commencer à méditer...
10:45 d'une façon
10:48 qui nous permet d'être en relation avec nos émotions.
10:51 Vous pouvez fermer les yeux,
10:53 et puis on essaie d'avoir une posture avec le dos,
10:56 pieds droits.
10:57 Musique pesante
10:59 ...
11:04 Si vous avez des talons, vous pouvez retirer vos chaussures,
11:07 les pieds, et l'ancre et l'anseule.
11:09 ...
11:23 J'ai essayé de former les soignants,
11:26 mais il y a des résistances.
11:27 Je vois bien, il y a du personnel soignant en souffrance,
11:31 mais il faut pas ouvrir la botte de Pandore,
11:33 parce que si on commence à regarder, on va s'effondrer.
11:37 Si on commence à voir qu'on va mal,
11:39 on va être celui qui va bien et qui aide les autres.
11:41 C'est pas simple.
11:43 Une infirmière m'a dit que ça faisait 30 ans
11:45 qu'elle était en psychiatrie,
11:47 et qu'elle ne se demandait pas des émotions.
11:49 Elle m'a dit que c'était dingue.
11:51 Depuis, j'essaie de prendre soin de moi.
11:53 Une infirmière dans le dévouement,
11:55 en permanence en psychiatrie,
11:57 une infirmière de secteur génial,
11:59 elle commence à s'intéresser à elle,
12:01 à se poser des questions de ses besoins.
12:03 Moi, j'essaie d'amener une curiosité
12:06 pour les émotions,
12:07 pour les soignants eux-mêmes,
12:09 et pour celles des autres.
12:10 Et peut-être des grilles de lecture
12:13 qui permettent d'avoir moins peur, finalement,
12:16 de la souffrance, de sa propre souffrance,
12:18 pour aller pouvoir la regarder,
12:20 et d'avoir moins peur de la souffrance des autres,
12:23 et d'avoir moins de rejet.
12:25 En France, on a un problème avec la vulnérabilité.
12:27 Quelqu'un de vulnérable, de fragile,
12:30 c'est quelqu'un qui n'est pas compétent.
12:32 Tout ce qui est du domaine des émotions,
12:34 de la tristesse et des traumas,
12:36 on le met sous le tapis.
12:37 Sauf que souvent, les gens le sont maltraitant
12:40 parce qu'ils n'ont pas regardé les séquelles en eux.
12:43 Le bonheur des soignants,
12:44 c'est la clé pour qu'ils puissent mieux soigner.
12:47 C'est une évidence.
12:48 Voilà.
12:50 C'est pas forcément évident pour tout le monde,
13:00 même pour les soignants,
13:02 de faire le choix de la bienveillance.
13:04 Il y a quelque chose de rassurant
13:06 dans une posture de retrait
13:09 qui, parfois, suffit à donner une impression
13:12 qu'on n'est pas empathique, en fait.
13:14 Donc il y a ça, quand même, qui est...
13:17 Les soignants sont aussi là pour rassurer,
13:19 pour encadrer, pour montrer qu'ils savent,
13:21 et ça, c'est aussi important.
13:23 Parfois, c'est un peu confondu
13:25 avec une posture de retrait ou de distance
13:27 qui peut être prise
13:30 pour un manque d'empathie, en fait.
13:33 Imaginez que vous êtes invité
13:36 chez des personnes que vous connaissez pas très bien.
13:40 Et si c'est un couple,
13:43 l'un des deux vous remet un plateau dans les mains.
13:47 "Tu peux amener ce plateau dans le salon ?"
13:50 Et sur le plateau sont posés des verres en cristal.
13:54 Vous prenez le plateau,
13:56 il y a une petite défaillance sur la poignée,
13:58 vous vous en rendez pas compte,
14:00 et patatra, tout se casse la figure,
14:02 les verres sont par terre, cassés.
14:05 Tout de suite, qu'est-ce que vous ressentez physiquement ?
14:08 Quelles sont vos émotions et toutes vos premières pensées ?
14:11 -Je suis vraiment trop nulle. -De la gêne.
14:13 -Ah, de la gêne, ça, c'est l'émotion.
14:15 -C'est la culpabilité...
14:18 -Je me suis demandé s'il y avait pas quelqu'un
14:20 qui était blessé à cause du verre, jusqu'où était parti le verre.
14:23 -Est-ce qu'il y a pas quelqu'un qui s'est blessé ?
14:26 -Chaleur dans les joues et le coeur qui bavit.
14:30 -Le coeur qui bavit, chaleur dans les joues, j'ai pas entendu.
14:33 -C'est quoi, ce plateau de merde ? -C'est quoi, ce plateau de merde ?
14:36 -On m'en veut, ils ont fait exprès. -Ils ont fait exprès, on m'en veut.
14:40 Si on déploie un peu ce qui se passe,
14:42 vous êtes d'accord qu'il y a un coup de stress.
14:44 Quand on va être dans des situations stressantes,
14:47 on va beaucoup plus vite se dire "Ah, je suis en état de stress,
14:50 "je vais plutôt d'abord m'occuper de réguler mon stress
14:53 "avant de croire à mes interprétations."
14:57 La pleine conscience, ça aide à ça notamment,
15:00 c'est plus vaste que ça, mais notamment.
15:02 On va pas changer ce qui nous arrive,
15:04 mais on va changer la façon dont on regarde ce qui nous arrive.
15:07 Parfois, la compassion,
15:10 qui est ressentir la souffrance de l'autre
15:13 et avoir suffisamment de stabilité en moi
15:16 pour trouver du courage
15:18 pour l'aider et l'accompagner,
15:21 je ne l'ai que si je suis pas dans du stress intense,
15:24 parce que sinon, c'est pas du courage que je vais avoir,
15:27 mais de l'aversion, en me disant "C'est bon, j'ai eu ma dose."
15:30 Si j'ai entendu toute la journée des personnes qui souffrent,
15:33 à qui j'annonce des diagnostics difficiles,
15:36 et que je ne me ressource pas,
15:38 à la fin, le mot est fort,
15:40 mais quand même, je risque d'être maltraitante
15:43 pour les personnes à qui je m'adresse.
15:46 C'est pas mon intention,
15:47 mais c'est ce qui va sortir, parce que j'en peux plus.
15:50 ...
15:59 -Au tout début de la formation,
16:02 je prends conscience des choses.
16:04 Après, les rectifier, c'est un travail de longue haleine.
16:08 Ca va être essentiellement, déjà, cette dispersion,
16:11 éviter la dispersion,
16:13 éviter ce "happing" d'une tâche à l'autre,
16:18 en disant "Il faut que j'envoie."
16:20 Je me recentre,
16:21 je me concentre sur ce que j'ai à faire dans l'instant présent,
16:25 et je me projette pas à ce que j'ai à faire demain,
16:28 à rappeler un tel, à faire un mail à un tel.
16:30 C'est cette gymnastique d'esprit,
16:33 et c'est ce vagabondage mental qui est un peu épuisant.
16:36 Je me suis trompée de route.
16:39 C'est la concentration, la dispersion mentale.
16:42 ...
16:46 -Bonjour, Marie. -Salut.
16:48 -Ca va bien ? -Ouais.
16:50 -Je t'avais laissé des petits mots doux.
16:53 T'es pas très en forme. -Hein ?
16:59 Je suis fatiguée.
17:00 -Ah...
17:01 -C'est un long week-end.
17:03 -Mais Marie travaille aussi le week-end, donc...
17:06 -Donc elle, ce matin...
17:08 -Ce matin.
17:10 Je crois qu'on va pouvoir le féliciter.
17:12 -Ce monsieur ?
17:13 -Oui. C'est 9-3, il est à 7-5.
17:16 -Ah, yes.
17:17 -Et après, ce monsieur, c'est un monsieur que je connais déjà.
17:21 Et j'ai pas noté...
17:23 Euh... J'ai un trou de mémoire.
17:26 -Il faut qu'on soit en forme.
17:28 Parce que moi, je suis un bête.
17:29 -Comment ça va ?
17:31 -Je m'en sors pas trop mal.
17:32 -Par rapport au poids, c'est ça ?
17:34 -Non, je suis à 7,5.
17:36 -C'est hyper bien ! Je me suis dit que je vais le féliciter.
17:39 -7,5 en étant interactif.
17:42 -Ca veut dire que ça pourrait être 6,5 en bougeant.
17:45 Ca serait génial.
17:47 -Comment on va faire ?
17:49 -Allez, je fais un prince.
17:50 -Dans votre vie en général, ça va plutôt...
17:53 -Dans ma vie, en général, c'est juste des gouttes qui me fatiguent.
17:57 -Oui, un goutte.
17:58 -Ca fait des douleurs au pied.
18:00 -Donc, du coup, entre les douleurs, la formation a terminé.
18:03 -Oui, c'est ça.
18:04 C'est mon goutte-langue.
18:06 -Génial !
18:07 Waouh !
18:08 Top !
18:09 -Ca, c'est mon adrénal qui m'a envoyé...
18:12 -C'est super !
18:13 -Pour que j'arrive...
18:15 -Eh ben, bravo !
18:16 -C'est mon métier, c'est ça.
18:18 -Et donc, là, vous allez...
18:19 -Je suis un local, maintenant.
18:21 -Un local, oui.
18:22 Et bravo, félicitations !
18:24 C'est super, ce que vous avez fait.
18:26 -C'était difficile, mais ça va.
18:28 -Vous avez surmonté tout ça, c'est très bien.
18:30 Ca me chamboule, puis de voir aussi les réactions des collègues,
18:34 tout ce qui émerge de cette formation.
18:36 On sent les sensibilités, les difficultés, les...
18:39 On a tous nos petites blessures,
18:41 donc on vient tous là avec nos bagages
18:43 et on se révèle un peu, et puis on découvre aussi,
18:47 on se découvre, on se réécoute, en fait,
18:49 aussi, nous, en tant que soignants,
18:52 ce qu'on faisait peut-être pas jusqu'à présent,
18:54 trouver le temps de s'écouter dans nos propres besoins
18:57 de soignants pour pouvoir être à l'écoute des autres.
19:00 -Donc, ça marche.
19:02 -Ca marche, ouais.
19:03 ...
19:15 -Tu as l'air chouette.
19:17 -C'est quoi, ce tourmalet ?
19:18 -Allez-y, installez-vous.
19:21 Entrez, entrez, venez.
19:23 -On va de l'autre côté, Alia.
19:25 -Entrez, entrez, entrez.
19:27 -Bonjour.
19:28 -Bonjour, je suis ravi d'être là, c'est super.
19:31 Vous avez l'air à peu près toutes en forme.
19:34 C'est pas un cours, vous avez compris.
19:37 On va essayer de vivre un truc ensemble.
19:41 Donc, ce que je vous propose,
19:43 c'est tout de suite une première pratique
19:45 et ensuite, qui va permettre de faire le petit tour,
19:48 je vais vous poser trois questions.
19:51 Comment ça va pour moi aujourd'hui ?
19:58 ...
20:07 On va passer à, si vous voulez bien, la deuxième question.
20:10 Comment ça va pour moi maintenant ?
20:14 ...
20:20 La dernière.
20:21 Comment ça va pour moi à cet instant ?
20:25 ...
20:30 Voilà, laissez émerger de manière assez spontanée
20:34 ce que vous avez envie de partager.
20:36 -Bonjour, moi, c'est Alexandra.
20:38 Euh...
20:39 La question "comment ça va ?"
20:41 effectivement, ça m'a rejoint sur le groupe d'hier,
20:44 l'orchestre d'hier.
20:46 Je me suis fait un petit bodysquat, ça allait bien.
20:50 La deuxième question, bon, elle a commencé à être...
20:54 Je me suis dit que j'avais fait mon bodysquat,
20:57 j'ai pas de douleur, je vais bien.
20:59 -Ca va ?
21:00 -Et par contre, la troisième m'a vraiment agacée.
21:04 Et corporellement, c'est là où, du coup,
21:07 j'ai dû ouvrir les yeux, parce que je sentais que c'est bon,
21:11 j'avais fait mon bodysquat, je me sentais bien,
21:13 on insistait, et en fait, j'étais OK.
21:16 Donc, OK, je ne voulais pas ça,
21:18 donc j'ai ouvert les yeux plus tôt.
21:20 Et je pense que,
21:22 avec, après, ce recul,
21:24 c'est que je n'ai pas de théorie.
21:26 Et là, j'ai l'impression, c'est pas contre vous,
21:29 de repartir sur un cours
21:31 où j'ai l'impression que je vais encore avoir un manque.
21:34 Et du coup, je suis sur cette fin-là à me dire
21:36 "Mais ça va être quoi, la suite ?"
21:38 Parce que là, on est en train de faire un tour,
21:41 excusez-moi, mais j'ai l'impression que c'est une perte de temps
21:44 parce que je suis venue pour apprendre quelque chose,
21:47 et j'écoute les histoires des autres,
21:50 j'ai tout coeur avec tout le monde,
21:52 mais je sers pour apprendre quelque chose.
21:54 Je suis dans la sainte attente. -Merci. Merci beaucoup.
21:57 Ce que vous avez amené là,
21:59 c'est le coeur de ce qui nous empêche d'être compassionnels.
22:03 Et on est tous comme ça.
22:05 C'est pas vous que je vise en particulier,
22:08 mais merci de l'avoir articulé, comme disent les Américains.
22:11 Donc, ce moment-là, il est vraiment fondamental,
22:15 c'est le moment le plus important du cours,
22:17 c'est ce qu'on est en train de vivre, pas ce qu'on apprend.
22:20 Parce que ce qu'on est en train d'apprendre,
22:23 c'est ce qu'on croit apprendre.
22:25 Ce qu'on est en train de vivre, c'est ce qu'on apprend vraiment.
22:28 Donc, il y a la connaissance,
22:30 il y a 10 milliards de bouquins sur la compassion,
22:33 vous avez eu des cours magnifiques,
22:35 mais la compassion, c'est pas une théorie.
22:38 C'est la chose la plus difficile à exercer,
22:41 c'est pour ça qu'on commence par soi.
22:44 Donc, merci pour le...
22:46 La violence, c'est...
22:48 Nous sommes les premiers responsables de la violence,
22:51 et je vais vous expliquer pourquoi, envers nous-mêmes.
22:54 Vous savez que nous sommes contagieux,
22:57 et c'est pas depuis le Covid, nous sommes contagieux.
22:59 Ça veut dire que c'est par l'empathie que nous sommes contagieux.
23:04 Ça veut dire que, si je suis pas Thierry Cardozo,
23:08 mais que je suis "fight" ce matin, qu'est-ce qui se passe ?
23:10 La personne, elle vient pas voir un médecin, elle vient voir "fight".
23:14 Bruce Lee, énervé.
23:17 OK ? Sauf que c'est contagieux, ça.
23:19 Donc elle, qu'est-ce qui se passe ?
23:20 Elle a une souffrance à déposer.
23:23 Elle a nulle part où la déposer.
23:27 Ou plus exactement, elle a un endroit où la déposer.
23:30 Un ring de boxe.
23:32 Dans quel état voulez-vous que la personne soit ?
23:36 Est-ce que je peux soigner cette personne-là ?
23:39 Donc, c'est s'autoriser à voir le champ des possibles
23:43 et voir ce qui nous convient le mieux par rapport à ses propres valeurs,
23:46 par rapport à son chemin, par rapport à ce truc,
23:48 pour être toujours dans ce discernement de...
23:51 Est-ce que je suis pris par la réactivité ?
23:53 Et je fais exprès de dire "je suis pris".
23:56 Quelqu'un a fait de l'aïkido, ici ?
24:00 Est-ce que vous accepteriez qu'on montre quelque chose ?
24:02 Vous inquiétez pas, on va pas rouler par terre.
24:04 Prenez-moi une.
24:07 C'est sympa.
24:08 Ça va, ça va.
24:10 Ça va aller, ça va aller.
24:13 Donc voilà.
24:14 Qu'est-ce qui se passe en général quand on fait ça ?
24:16 On est comme ça.
24:20 Et donc là, moi, qu'est-ce qui se passe ?
24:21 Vous remarquez, quelqu'un s'y connaît en surface.
24:25 Ça fait combien, là, en centimètres ?
24:28 En surface de prise ?
24:30 Quelques centimètres.
24:33 Donc, quand quelques centimètres sont pris,
24:35 moi, je suis paralysé.
24:36 Quand en réalité, là, c'est une prise, c'est une information,
24:39 là, je suis détente parce que je vois où il est.
24:40 Et puis, effectivement, je suis complètement libre.
24:43 Tout le reste, et c'est ça qu'on oublie.
24:44 Merci beaucoup.
24:46 Vous voyez ce que je veux dire ?
24:48 Donc, parfois, on est saisi par un tout petit événement.
24:51 Et tout le reste, ça prend tout.
24:55 Merci.
24:56 Je pense qu'il y a une chose très importante aujourd'hui
25:03 qui est l'évolution des attentes du public
25:06 qui recourt aux soins, c'est-à-dire tout le monde,
25:09 et l'évolution de la représentation du métier de soignant.
25:12 Et moi, l'impression que j'ai, c'est qu'il y a un décalage, en fait,
25:16 entre les soignants dont on a besoin aujourd'hui
25:20 et la manière dont on les forme.
25:22 Et cette façon qu'on a eue de vouloir faire des têtes bien faites,
25:25 c'était tout à fait légitimé
25:27 par une évolution scientifique assez extraordinaire
25:30 des quelques décennies qui viennent de s'écouler.
25:32 Mais c'est aussi ça qui a éloigné les soignants
25:34 de leur posture plus humaine.
25:39 Et du coup, il y a quand même une demande aujourd'hui,
25:41 on lit ça partout, que les professionnels de santé
25:44 n'ont plus leur rôle... L'humanité semble s'être perdue,
25:47 la relation de soins, on sait plus où elle est,
25:49 et c'est les patients qui s'en plaignent.
25:51 Est-ce que t'as l'impression que t'es en train de changer,
26:03 que ce DEU est en train de changer quelque chose en toi
26:05 ou dans ta vie et dans ta pratique ?
26:07 Je sens une évolution...
26:11 Dans le sens où j'ai...
26:13 J'ai envie de travailler avec ce que ressentent vraiment les gens.
26:18 Leurs émotions, leurs sentiments...
26:22 Apporter, en fait...
26:25 Vraiment une dimension plus globale, plus humaine
26:29 à la relation de soins que j'ai.
26:31 C'est un grand soigné avec sa tête, mais avec son cœur aussi.
26:35 Souvent, ils me disent que c'est allé très vite.
26:37 C'est allé trop vite, je n'ai pas eu le temps de poser des questions.
26:40 J'ai l'impression de ne pas avoir été écouté.
26:42 J'ai l'impression de ne pas avoir été compris.
26:46 Justement, ce DEU me fait prendre conscience de ça,
26:50 qu'il faut que je change les choses, que je change des petites choses.
26:54 Mais qu'est-ce qui t'empêche de le faire ?
26:55 Je me rends compte qu'en participant à ce DEU, rien.
27:01 En fait.
27:04 J'ai de l'espoir, parce qu'il n'est pas trop tard.
27:09 Mon épuisement a commencé, mais il n'est pas terminé.
27:12 Donc c'est le moment jamais de changer, je pense.
27:15 Et ça fait du bien.
27:17 Ne tenez pas à moi.
27:25 - Ah oui, absolument. - Voilà.
27:27 - On va voir les yeux. - On fait ensemble.
27:29 On déambule dans la salle.
27:32 Et au gang, il y aura une première question qui vous sera posée.
27:36 Et vous y répondrez à tour de rôle au sein de votre duo.
27:39 Comment ça va ?
27:42 - Je suis en train de pleurer. - Comment tu te sens ?
27:46 Une personne seule encore ? La question est...
27:49 Depuis le début du DEU, qu'est-ce que j'ai particulièrement apprécié ?
27:54 J'avais...
28:00 C'est trop court, avec le télé.
28:03 On n'a pas fini ?
28:05 On n'a pas fini !
28:06 - Tu n'as pas fini. - Elle n'a pas eu le temps.
28:10 - Tu as trop parlé. - Mais oui.
28:12 - Par là, moi. - Par terre.
28:20 Je ne sais pas.
28:21 Moi, je n'ai déjà pas compris la démarche appréciative.
28:24 Donc j'attends des outils.
28:27 Là, je suis demandeuse d'outils et de méthodologie
28:32 pour avoir une compréhension de la démarche appréciative.
28:36 La démarche appréciative, c'est regarder ce qui est en vitalité,
28:40 ce qui fonctionne bien. C'est un élément important.
28:43 C'est une manière de rentrer en relation avec les autres
28:46 pour pouvoir rentrer dans des processus d'intelligence collective.
28:50 Ce qu'on leur propose aujourd'hui, c'est de se relier
28:55 à des expériences importantes pour eux
28:57 dans lesquelles ils ont été dans la qualité de soins.
29:03 - Tu veux un peu de sous ? - Oui.
29:05 - Ah, d'accord.
29:06 - Explorez des situations illustrant une relation optimale.
29:09 Tu dois avoir en tête une relation optimale
29:12 que tu as mis en place avec un patient.
29:14 Ayant permis d'accéder au meilleur résultat possible pour vous,
29:18 pour le patient, pour ses proches,
29:20 des situations dont vous pouvez être fiers sans fausse modestie.
29:23 ...
29:29 - On n'a pas ton titre ?
29:30 - J'étais partie sur un lien indéfectible.
29:33 - Oui, un accompagnement sans condition.
29:35 - Un lien conditionnel.
29:36 ...
29:39 - Donc, les six histoires, d'abord, c'est...
29:42 Le fruit doré, la peluche,
29:47 les trésors cachés, voyageons ensemble,
29:50 le lotus envasé et Chocotrance.
29:53 - Vous souhaitez entendre quelle histoire ?
29:56 - Chocotrance. - Chocotrance.
29:57 - Chocotrance, alors. Qui a récolté Chocotrance ?
30:00 - Philippe a accueilli quelqu'un qu'il connaissait
30:05 et qui était incapable de se rendre chez le dentiste
30:08 pour des soins dentaires. Il avait une phobie de ces soins-là.
30:11 Il lui a notamment proposé d'essayer de retrouver un lieu sécure
30:16 qu'elle avait connu ou qu'elle pouvait imaginer.
30:19 Elle a vite trouvé ça en repensant à un moment de son enfance
30:24 et notamment des moments qu'elle passait chez sa grand-mère.
30:27 Et c'est notamment en lien avec ça
30:30 puisque sa grand-mère lui proposait un chocolat au lait
30:34 qu'elle a été capable de très bien décrire,
30:37 presque de ressentir le goût, de réavoir l'odeur
30:40 en échange avec Philippe sur ce moment.
30:43 C'était quelque chose de très fort pour elle et pour Philippe aussi.
30:47 Et puis, il l'a recroisé quelques mois plus tard
30:53 et elle a pu lui dire que depuis,
30:55 elle avait pu retourner chez le dentiste
30:57 et faire ses soins sans difficulté.
31:00 -Moi, je recrute, hein.
31:01 Vous faites un hôpital.
31:03 Rires
31:04 -Je vais m'installer à bord.
31:06 -C'est une mission du directeur, recruter.
31:09 -Je me suis aperçue, là, en cours de ces journées de DU,
31:13 que j'avais un fourbier négatif, en fait,
31:16 et en me disant, effectivement, on est toujours
31:19 quand même orientés dans les souvenirs
31:21 sur ce qui est difficile, sur ce qui est négatif,
31:24 et finalement, on n'apprécie pas assez,
31:26 au fur et à mesure de nos vies professionnelles
31:29 ou privées, personnelles,
31:31 de toutes les belles choses qui nous arrivent
31:34 chaque journée.
31:36 Et le fait de se souvenir d'un chouette truc d'une journée,
31:40 enfin, ça permet de bien dormir, quoi.
31:44 Rires
31:45 Musique douce
31:47 -Je me rends compte de l'effet groupe.
31:49 Je n'avais jamais découvert de choses en groupe à ce point-là.
31:53 Et je suis hyper heureuse d'être là.
31:55 J'ai rencontré plein de belles personnes.
31:57 Je suis vraiment très heureuse d'être remplie
32:00 de cette nourriture humaine.
32:01 C'est une expérience fantastique.
32:04 Enfin, ça me touche.
32:06 Après une période de Covid, j'ai trouvé des super personnes.
32:10 Musique douce
32:12 -J'ai l'impression d'avoir vu la situation que j'avais vécue
32:16 sous une forme...
32:18 Je sais pas si c'était amélioré ou synthétisé,
32:21 mais je l'ai vu mieux, plus clair,
32:23 comme si j'avais pris du recul sur la situation.
32:26 Et puis, je me suis sentie valorisée.
32:29 Et je pense qu'il y a quand même une intention,
32:32 l'intention de valoriser les autres aussi dans cette démarche.
32:36 Donc merci, parce que c'était vraiment chouette.
32:39 Bruits de la ville
32:41 ...
32:47 ...
32:55 C'est fermé.
32:57 ...
33:14 -Ce sujet de...
33:15 Déjà, des médecines complémentaires,
33:19 ça commence à émerger au sein de la fac
33:21 et de la formation des médecins.
33:23 Et dans notre formation, sur la méditation,
33:26 on n'en parle pas beaucoup,
33:28 mais sur le côté relation aux patients,
33:31 relation médecin-patient,
33:34 on nous en parle de plus en plus.
33:36 J'ai eu un ou deux ateliers pendant mon externat
33:39 sur des simulations de prise en charge du patient
33:43 dans le relationnel.
33:44 -On va le noter sur votre dossier médical.
33:47 -Des dysfonctionnements du système en général.
33:50 Malheureusement, à l'hôpital, on envoie beaucoup aux urgences,
33:53 mais c'est plus que moi.
33:55 On me met à la pression de faire un max de consultes,
33:58 parce que j'étais de garde.
33:59 J'ai vu plein de gens qui étaient là
34:01 parce qu'ils étaient hyper angoissés.
34:04 C'était surtout des symptômes de stress, d'angoisse.
34:07 C'est hyper légitime, aux urgences, de venir pour ça en pleine nuit.
34:11 Là, t'as plein de chefs qui vont dire que c'est de la merde.
34:14 Tu la renvoies chez elle, chez son médecin traitant.
34:17 Mais là, sa demande, c'est qu'il est pas bien,
34:19 il est stressé et qu'il a besoin qu'on prenne le temps.
34:22 Si tu me permets de prendre 15 minutes avec ce patient,
34:25 ça va peut-être mieux se passer
34:27 que si on le renvoie chez lui et qu'il revient demain.
34:30 -T'as fait la copie de... -Oui.
34:33 Oui, là.
34:34 -Et elle m'a demandé de la... -Je fais n'importe quoi, là.
34:38 -N'importe quoi.
34:40 -Elle m'a demandé de la RU. -C'est absurde.
34:42 -Ca consiste en quoi, ta formation ?
34:46 Parce qu'on n'en a pas beaucoup parlé.
34:48 -En fait, c'est un...
34:50 Donc c'est un DU,
34:52 qui consiste en...
34:53 Ca s'appelle "Méditation et gestion de la relation de soins".
34:57 C'est surtout axé sur la relation de soins.
35:01 Donc l'empathie et la compassion, le rapport...
35:05 Mais c'est très global.
35:08 Je saurais pas comment le résumer en une phrase.
35:11 En fait, on a plein d'interventions différentes.
35:14 Souvent, c'est très interactif.
35:16 Il y a aussi pas mal d'expérientiels.
35:18 -Ca t'aide surtout toi ou ça t'aide tes patients
35:21 qui sont au milieu ? -Les deux.
35:23 -La porte d'entrée, c'est la méditation.
35:26 -Oui. -J'en ai jamais fait.
35:27 Je sais pas ce que c'est, j'y connais rien.
35:30 J'espère avoir une bonne relation avec les gens.
35:32 -Mais non, mais en fait, t'as raison.
35:35 C'est pas parce que tu médites pas que t'es pas...
35:37 Complètement. -J'espère.
35:40 -Oui. En tout cas, c'est un sujet qui me plaît, quoi.
35:43 Moi, on me regarde, quoi.
35:46 -C'est positif qu'il y ait des jeunes médecins
35:53 qui se posent ces questions au moment où ils vont débuter leur carrière.
35:56 J'ai souvenirs de situations extrêmement violentes,
35:59 à la fois pour les patients et pour moi et mes collègues internes.
36:03 Y a des souvenirs un peu cuisants, ouais.
36:05 De devoir annoncer dans l'urgence, un peu entre deux portes,
36:09 des diagnostics ou des mauvaises nouvelles
36:11 sans y être du tout préparé, sans être surtout
36:14 soutenu par l'équipe soignante,
36:16 enfin, on était souvent quand même
36:18 largement laissés à nous-mêmes, quoi.
36:21 C'est pas que des bons souvenirs, les années d'internat à l'hôpital.
36:25 C'est peut-être pour ça que j'ai tout de suite voulu m'installer en ville
36:29 et pas rester à l'hôpital.
36:30 Ça fait plus de 15 ans que je reçois des internes
36:33 et à chaque fois, c'est une surprise, une relation, un échange,
36:37 un enrichissement dans les deux sens.
36:40 C'est pas du tout à sens unique.
36:42 Sans mes internes, je pense que vraiment,
36:43 je risquerais la déprime et le burn-out, quoi.
36:46 Et grâce à mes internes, l'enthousiasme est intact.
36:49 -C'est l'hiver, ça ? -Ouais.
36:56 C'est la moitié, hein ?
36:59 -Oui, c'est la moitié.
37:01 -On bouge les tables, là ? -Oui, on bouge les tables.
37:05 On bouge les tables, on les met comme ça.
37:07 Plutôt par là, comme ça.
37:10 En face de moi.
37:12 On va aborder, là, ce matin,
37:16 le sujet de la prévention et de la gestion de l'agressivité
37:20 et de la violence.
37:22 Est-ce que vous pouvez, je sais pas,
37:25 me parler un petit peu de vos quotidiens, là-dessus ?
37:28 -Je me souviens d'une patiente, j'ai pas très longtemps,
37:30 qui me dit "j'ai mal à l'épaule, mon ostéo m'a dit qu'il me fallait
37:33 une IRM de l'épaule, j'ai juste besoin que vous me la prescriviez."
37:36 Moi, j'ai trouvé ça assez agressif,
37:38 presque un peu intrusif de m'imposer
37:43 l'examen complémentaire que je lui avais préscrit.
37:46 -Une injonction. -Une injonction, exactement.
37:49 -Qu'est-ce que ça produit chez vous, ça ?
37:51 -Euh...
37:52 Ça m'a...
37:53 Je dirais qu'au début, ça m'a un peu...
37:57 Ça m'a surtout interpellée.
37:59 Je me suis dit "bon, te dégonfle pas,
38:02 t'en vois besoin comme elle, d'endroit aussi",
38:04 parce qu'il y avait quelque chose de physique,
38:07 elle se tenait presque, elle restait debout, enfin...
38:10 Et puis après, ça m'a agacée, je me suis dit "là,
38:13 ça va me mener à rien si je reste dans cette posture-là,
38:16 le but est d'essayer d'avoir un échange."
38:18 -Quand vous dites "je suis agacée", c'est complètement normal,
38:22 c'est légitime, mais ça ne va pas être neutre
38:24 dans la façon d'intervenir et dans ce qui va se passer ensuite.
38:28 Alors, je vais vous faire des petites scènes nettes de situation.
38:33 Je viens vous voir pour une ERM, là.
38:35 Mon ostéopathe m'a dit qu'il fallait une ERM,
38:39 donc voilà, j'en ai pas pour longtemps,
38:41 je suis un peu pressée.
38:42 Vous pouvez me faire l'ordonnance, s'il vous plaît ?
38:45 Faut que je réponde.
38:52 -Ca vous pose un problème ?
38:54 -On va en discuter ?
38:57 -Non, non, non.
38:58 -Asseyez-vous, déjà.
39:00 -Non, j'ai besoin de ça, j'ai juste besoin d'une ordonnance.
39:04 Si vous voulez discuter, on reprendra un rendez-vous après.
39:07 Là, j'ai besoin de ça, juste.
39:09 -Je vous propose que vous vous installiez.
39:11 -Non, j'ai pas besoin de m'installer.
39:14 C'est bon, j'ai besoin juste de l'ordonnance, là. OK ?
39:17 -Vous avez besoin de l'avoir rapidement.
39:20 -Là, tout de suite, là, maintenant !
39:22 -Il y a quelque chose qui vous inquiète ?
39:24 -Il n'y a pas à discuter là-dessus, c'est mon ostéopathe !
39:27 On a déjà fait le tour de la situation, bon voilà !
39:30 -Vous vous sents anxieuse ?
39:34 -Non.
39:35 -Bon, alors ?
39:37 -C'est agressif.
39:39 -C'est quoi ? -C'est agressif.
39:41 -Ah non. Moi, jouer l'agressivité ?
39:43 Rires
39:45 -C'est pas parce que ça...
39:47 -Non, non, je peux pas.
39:48 -Pour calmer quelqu'un
39:50 qui est dans un stress de fuite,
39:54 donc d'inquiétude,
39:55 la seule chose qui fait
39:59 que vous allez pouvoir l'aider à en sortir,
40:02 c'est de lui poser une question ouverte.
40:04 Et d'éviter de lui coller un coup de contrainte en plus.
40:09 Si vous lui dites "mais attendez, madame machin,
40:13 "le médecin, il a rien dit,
40:15 "ça avait pris encore pour qu'un jour, là,
40:17 "c'est fini..." -C'est une ambiance.
40:19 Rires
40:20 -C'est foutu, là.
40:23 Vous la récupérez pas
40:24 parce que vous lui remettez un coup de contrainte.
40:27 Tant que je ne suis pas moi-même calme,
40:30 quoi qu'il s'agisse en face de moi
40:33 de la réaction de l'autre,
40:35 émotionnelle ou plutôt de l'ordre de la dominance
40:39 et de la pression,
40:40 je pourrais pas agir convenablement.
40:43 En tous les cas, c'est un petit peu
40:47 la seule manière, à mon sens,
40:50 de s'en sortir à l'intérieur
40:53 d'environnements qui sont difficiles.
40:55 C'est-à-dire que je peux pas lutter et réformer l'hôpital,
40:59 j'ai pas les moyens, mais je peux me réformer moi
41:02 pour avoir plus de confort avec ce que je vis.
41:05 Il y a pas de solution.
41:07 Soit je m'en vais, je vais bosser ailleurs,
41:09 soit je reste.
41:11 ...
41:17 -Tu veux bien mettre ça ?
41:19 -Mastand va essayer ça.
41:22 Au début, quand je suis arrivée au DU,
41:24 je pensais que j'allais apprendre quelque chose
41:27 pour mettre en pratique pour les patients.
41:30 Et Corinne m'a dit que ce DU, il est pour toi.
41:32 C'est un DU qu'on fait personnellement pour soi.
41:35 Et je le comprenais pas au début.
41:37 J'arrivais pas à me dire que je le fais pour moi,
41:41 mais la méditation, j'en ai jamais fait.
41:43 C'était vraiment une découverte.
41:45 Aujourd'hui, je peux dire que ce cheminement-là,
41:49 maintenant, tout se connecte.
41:51 Et les échanges qu'on avait au début,
41:53 qui me gavaient un peu d'écouter tout le monde,
41:56 on est plus d'une trentaine,
41:58 je trouve ça vraiment très enrichissant.
42:00 ...
42:07 -Maison de santé, bonjour.
42:11 Oui, d'accord, c'est H-Po.
42:12 Donc le 5 mai, en VSL.
42:14 Parfait. Mais ça sera après demain, madame.
42:18 Au revoir, bonne journée.
42:21 Maison de santé, bonjour.
42:22 Bon, mais ça va être ce soir à 18h45 ou 19h,
42:29 même avec le Dr Cazoulot.
42:31 Allez, très bien.
42:35 Oui, bonne journée. Au revoir.
42:39 -Bonne journée.
42:40 -Maison de santé ?
42:42 -Oui.
42:43 ...
42:51 -Mon coussin de méditation.
42:54 Je le mets sur la chaise, là.
42:58 Parce que ça me permet d'être bien assis
43:01 et d'avoir le dos plus droit.
43:03 Si je médite sans coussin, en fait, sur une chaise,
43:06 je suis bien assis. Je te montre.
43:08 Ça, ça te prend deux minutes.
43:09 En fait, tu as la ligne de ton bassin
43:14 qui est un peu au-dessus de la ligne de tes genoux.
43:17 Alors que si tu l'avais pas sur mon doigt,
43:19 et du coup, ça te permet de redresser les lombaires.
43:23 Et t'es de suite beaucoup mieux assis.
43:26 Et du coup, j'utilise cette position pour méditer.
43:31 Tac.
43:32 ...
43:38 -Même si c'est normal pour nous,
43:41 vous aimeriez avoir un petit retour ?
43:43 -Oui, tout est OK.
43:44 -C'est vrai que nous, on appelle juste quand il y a un problème.
43:48 -Très bien. -Elle va niquer ?
43:50 -Voilà. Très bien.
43:51 Merci.
43:52 Merci beaucoup.
43:53 -Je me suis mis à, dans la mesure du possible,
43:59 augmenter le temps de consultation avec les patients l'après-midi.
44:02 Passer de 15 à 20 minutes...
44:06 ...les créneaux de consultation.
44:10 Et 5 minutes, ça change beaucoup de choses.
44:13 Une patiente qui est venue me voir ce matin,
44:15 on avait passé 15 ou 20 minutes à refaire le plan sur son traitement,
44:20 à l'examiner.
44:22 J'avais passé la carte vitale, elle m'avait réglé.
44:24 Et là...
44:28 juste avant de partir, elle était encore assise,
44:30 elle m'a dit "il faut que je vous parle de mon mari,
44:33 "un docteur, vous savez, il est violent
44:36 "et il arrive régulièrement qu'il me batte."
44:41 Et c'est une dame que je suis depuis...
44:44 depuis 3-4 ans, et elle m'en avait jamais parlé.
44:49 Elle a dû se sentir plus en confiance.
44:54 À un niveau de confiance qui lui permet de s'épancher,
44:58 d'aborder le sujet avec moi aujourd'hui.
45:01 Quand on a fini la consultation, elle m'a dit...
45:05 "Voilà, moi, je vous en ai parlé,
45:09 "je me suis senti écouté, ça m'a fait du bien."
45:12 Je lui ai dit "les gens ont besoin d'amour.
45:15 "Ils ont besoin de beaucoup d'amour."
45:17 Je suis désolé, je m'enflamme.
45:20 ...
45:28 -Ca va, les types, là ?
45:29 Je vous ai pas pris de café, tiens.
45:34 ...
45:43 -Ca va ? -Oui, c'est vrai.
45:45 -Ca va ? -Bien.
45:46 ...
45:50 -Ca va ?
45:52 -Ca va bien.
45:53 -Tu restes ?
45:54 -Oui et non.
45:55 Je suis...
45:56 Je sais ce que je fais dans ma pratique.
46:02 Je sais ce que j'attends.
46:04 Je sais ce que j'aimerais.
46:07 Maintenant, c'est subjectif, c'est propre à chacun.
46:10 Donc, en fait, je pense que ça va bien se passer.
46:14 Je suis ménageuse.
46:15 Forcément stressée, c'est la pression interne de moi-même.
46:21 C'est bien pelan, mais pas besoin de se stresser.
46:24 Voilà.
46:25 En fait, c'est un schéma qui est profondément créé.
46:30 ...
46:42 -Je m'appelle Florent Cazor-Leroux.
46:45 Et je vous présente mon mémoire
46:48 pour l'obtention du diplôme méditation,
46:51 gestion du stress et relations de soins.
46:54 -Comme tous les professionnels de santé ici,
46:56 on est venus tous avec notre petite valise
46:58 du savoir, des connaissances,
47:01 des connaissances techniques, du savoir-faire.
47:04 Mais finalement, on se rend compte,
47:06 au travers de notre expérience personnelle, professionnelle,
47:10 qu'on est parfois peu outillée sur le savoir-être.
47:13 -La rencontre avec l'hôpital a pas été si simple.
47:17 Et avec la faculté aussi,
47:19 puisque j'ai été confrontée aux difficultés
47:21 qu'on connaît de l'hôpital en France en ce moment.
47:25 Il y a eu aussi la compétition dans les études de médecine,
47:28 où au début, c'était très festif.
47:30 Puis rapidement, je trouve qu'il y a grandi
47:33 une atmosphère de compétition, de concurrence.
47:36 J'étais pas trop venue chercher ça.
47:38 Je pensais qu'en faisant médecine, j'aurais juste
47:40 un environnement bienveillant.
47:42 -J'ai toujours été un médecin sensible
47:44 à la souffrance des gens que je soignais,
47:47 mais quand j'étais jeune, ça glissait un peu sur moi.
47:50 -En revenant sur les bancs de la fac,
47:52 je m'étais dit, on va nous apprendre
47:54 comment on prend soin des autres mieux,
47:56 trouver des solutions, parce qu'il faut trouver des solutions
47:59 quand on fait une consultation.
48:01 Puis finalement, en fin d'année, j'ai un peu...
48:04 Comment dire ? Complété mon schéma
48:07 en disant que méditer, c'est pas être que dans son esprit,
48:10 mais aussi être dans son corps,
48:11 et que le corps faisait partie intégrante de nous-mêmes.
48:14 -Le fait de pouvoir partager parfois
48:17 un peu de notre humanité avec le patient,
48:19 et que c'était pas interdit, contrairement à ce que j'avais pu retenir
48:23 de ce que j'avais compris à la fac.
48:25 Donc j'ai compris que j'avais besoin
48:27 d'avoir vraiment pour moi un espace de soin,
48:31 de douceur, d'apaisement.
48:33 Et puis, ça a été l'occasion de réaliser
48:36 que le soin de moi n'était pas une option.
48:38 -Sans influence de ce DEU, je vois pas comment je pourrais
48:41 continuer à travailler sans apporter cette nouvelle touche
48:45 à mon travail.
48:47 -Et si j'avais un plaidoyer,
48:50 ce serait peut-être de placer cette formation,
48:52 qui est une formation universitaire complémentaire,
48:55 un choix, mais en tant que formation initiale
48:58 au sein des études médicales,
49:00 ça rendrait service à beaucoup de futurs soignants.
49:03 ...
49:17 -Quand on a eu l'autorisation d'ouvrir le DEU,
49:19 d'autres facultés, d'autres universités ont démarré.
49:22 Dans les facs de médecine, une dizaine ont monté
49:25 des diplômes universitaires sur ces questions-là.
49:28 Après, est-ce qu'il faut que 100 % des soignants
49:30 le sachent ? Peut-être pas.
49:32 ...
49:51 -Moi, je sais pas pour une obligation
49:53 ou une intégration obligatoire,
49:56 mais parce que je crois pas qu'on puisse obliger les gens
50:00 à pratiquer la méditation, ça me paraît totalement exclu.
50:03 Par contre, en avoir entendu parler suffisamment
50:05 pour que les patients sachent qu'ils peuvent échanger
50:08 avec leurs professionnels de santé sur des questions
50:11 qui sont pas la santé allopathique classique,
50:14 ça, c'est très important.
50:15 Si on veut prendre en charge les patients de manière globale,
50:18 on peut pas ne pas s'intéresser à la moitié des pratiques
50:21 auxquelles ils recourent pour aller mieux.
50:24 ...