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Au travers de leurs contenus sur les réseaux sociaux et leurs activités parallèles dans la vie, elles luttent contre l’âgisme et les injonctions qui touchent les femmes « seniors » après 50 ans. On les appelle les silver influenceuses, signent d’une évoution des mentalités et des pratiques sur les réseaux.

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Transcription
00:00 C'est Marie qui a eu l'idée de ce sujet, les silver influenceuses.
00:05 Des influenceuses, Marie, qui sont quoi ?
00:07 Loin des standards classiques des influenceuses.
00:10 Oui, c'est ça, c'est des influenceuses qui revendiquent le fait que le temps passe et qu'il faille l'assumer.
00:17 Qui revendiquent les cheveux blancs, qui revendiquent les petites rides qu'on peut avoir,
00:20 le fait que le corps puisse changer.
00:21 Et ce qui est assez intéressant, c'est qu'au cours du temps, sur Instagram, on voit de plus en plus ce genre d'influenceuses.
00:27 Comme Armel.
00:28 Bonjour Armel Perves, merci d'être avec nous, mannequin influenceuse, carrière qui a commencé quand vous aviez 18 ans et relancée, disons…
00:34 Quelques années plus tard.
00:36 Quelques années plus tard.
00:38 Vous allez nous expliquer comment et pourquoi après le reportage d'Eliott Francombe, Tristan Gorgeret et Blandine Thalena.
00:44 À 63 ans, Caroline se montre sans retouche sur son compte Instagram.
00:49 Un geste engagé selon elle, dont le but est de montrer à ses 119 000 abonnés que la beauté n'a pas d'âge.
00:55 Mon combat aujourd'hui est de casser l'invisibilité des femmes de plus de 50 ans dans notre société.
01:01 Parce qu'après 50 ans, on devient complètement invisible.
01:03 Fini donc, les injonctions faites aux femmes de plus de 50 ans.
01:06 Et cela, c'est un message qui fait du bien.
01:08 Ça permet d'avoir un autre regard sur le corps qui vieillit, un regard plus positif.
01:13 Les générations à venir comme moi, qui vont passer à un moment donné à la cinquantaine, ça permet d'y aller plus sereinement.
01:20 Sur les réseaux sociaux, l'aspect marketing n'est jamais très loin.
01:23 On est quand même en Occident, dans des populations de plus en plus vieillissantes.
01:27 Et je pense qu'il y a toute une industrie du vieillissement qui vous vend mille et un produits autour du fait de vieillir correctement,
01:33 qui a besoin aussi de gens qui la représentent, cette industrie.
01:36 Et donc, comme le marketing sur les réseaux sociaux est énorme, c'était aussi une voie à prendre.
01:41 Une audience donc toute trouvée pour les marques.
01:43 Par exemple, 25 % des abonnés de Caroline Hida ont plus de 50 ans.
01:48 72 000 followers sur Instagram, c'est ça ?
01:50 Oui, absolument.
01:51 Comment vous est venue l'idée de devenir l'influenceuse que vous êtes aujourd'hui ?
01:56 Moi, je suis avant tout, d'abord, mannequin.
01:59 L'influence est arrivée par l'ouverture de mon compte Instagram, justement, il y a trois ans,
02:06 pour parler de la liberté d'assumer ses cheveux blancs et de pouvoir un petit peu...
02:14 Et en en faisant une force, en fait.
02:16 En en faisant une force, tout à fait, oui, de pouvoir montrer qu'on peut assumer ses cheveux blancs
02:21 et faire tomber les dictates de la société.
02:24 Il y a un vrai dictate de la société, vous trouvez ?
02:26 Ah, totalement, totalement.
02:27 Ça ne change pas ?
02:28 Non, ça ne change pas. Non, non.
02:30 On vous fait des réflexions, parfois, à vous ?
02:32 Alors, vous êtes influenceuse, vous êtes connue sur les réseaux, mais vous avez déjà eu des regards, peut-être ?
02:38 Tous les jours, on m'arrête dans la rue parce que j'ai les cheveux blancs.
02:42 Mais pour vous dire que c'est beau.
02:44 Pour me dire que c'est beau, tout à fait, mais que j'ai le courage d'assumer mes cheveux blancs.
02:48 Mais par exemple, vous êtes mannequin dans le même temps.
02:51 On vous a demandé de vous teindre les cheveux pour votre métier ?
02:54 Non, pas spécialement.
02:56 En fait, moi, j'ai eu un espace entre...
02:59 J'étais mannequin pendant 20 ans, j'ai arrêté quelques années pour m'occuper de mon fils et l'élever.
03:05 Et puis, j'ai repris, justement, parce que j'avais les cheveux blancs.
03:08 Et je pense qu'à mon âge, ma carrière de mannequin ne fonctionnerait pas si je n'avais pas là, maintenant, les cheveux blancs.
03:15 C'est une façon de lutter contre, vous allez dire, les dictates des influenceuses plus jeunes.
03:20 Qu'est-ce qui vous différencie d'elles ?
03:22 En fait, le fait d'être plus âgée, justement,
03:27 et d'avoir l'envie de partager plein de choses intéressantes,
03:34 qui me différencient, je ne sais pas.
03:36 Dans le reportage, on parlait d'invisibilité.
03:38 Est-ce que vous, vous avez eu l'impression qu'entre vos deux carrières de mannequin,
03:41 il y a une forme d'invisibilisation liée à votre âge ?
03:43 Non, pas du tout.
03:45 Non, non, moi, je n'ai pas du tout l'impression d'invisibilité, justement,
03:48 parce que les marques font énormément appel à moi.
03:50 Et je n'ai pas cette impression-là.
03:52 J'ai l'impression que l'industrie de la mode, on parle souvent ici des défilés,
03:57 et justement s'ouvre à d'autres formes de beauté à tous les âges.
04:01 On le voit sur les podiums, sur les contrôles, il y a de plus en plus de mannequins de tout âge, de toute forme.
04:05 C'est quelque chose que vous remarquez aussi ?
04:07 Peut-être que c'était moins le cas il y a dix ans ou quinze ?
04:09 Oui, oui, c'était totalement moins le cas il y a dix ans, tout à fait.
04:12 Maintenant, les marques sont intéressées par les mannequins.
04:18 Elles sont en quête de personnalités comme vous.
04:20 Oui, oui, oui, absolument.
04:21 Et pour quelle raison ? C'est pour dire stop aux artifices, à toute cette industrie de la sublimation ?
04:27 Oui, pour dire stop aux industries, pour dire stop au fait que maintenant,
04:34 il n'y a aucune raison de ne pas donner la visibilité aux femmes de ma tranche d'âge.
04:41 Est-ce que vous remarquez quelque chose d'un peu similaire chez les hommes ?
04:43 Parce qu'il y a aussi des dictates pour les hommes, par exemple, avoir le six-pack, les abdos.
04:47 Est-ce qu'il y a aussi les silver influencers chez les hommes ?
04:50 Peut-être moins, parce que justement, il n'y a pas ce dictate-là.
04:55 Mais on dit souvent que les hommes grisonnants, c'est…
04:58 C'est Charles Coulney, quoi.
05:00 Tout à fait. Mais vraiment, pour les femmes, c'est totalement différent.
05:04 Alors, vous dites que les marques, évidemment, vous suivent.
05:07 Quel mode vous défendez ? Quel type de mode vous défendez ?
05:09 Est-ce qu'elles se différencient beaucoup de celles des jeunes influenceuses
05:13 qui font l'appui et le beau temps sur les réseaux sociaux ?
05:16 En fait, moi, je ne regarde pas vraiment les jeunes influenceuses.
05:21 Vous n'êtes pas influençable.
05:23 Je ne serais pas influençable.
05:25 Et je pense que les gens de ma tranche d'âge qui me suivent ne le sont pas spécialement.
05:29 Je pense qu'on me suit beaucoup, justement, par le fait que…
05:35 J'ouvre des portes et je montre aux femmes le fait de pouvoir être libre, tout simplement.
05:42 Parce que le business des seigneurs, et Nicolas Deuz en parle souvent…
05:44 La silver economy.
05:46 La silver economy, c'est un gros business, Nicolas.
05:48 Ah bah oui, c'est un gros business. Ils seront bientôt majoritaires.
05:51 Il y a quand même 17 millions de retraités. Oui, c'est un business, absolument.
05:54 Quel conseil vous donnez aux femmes de votre génération et qui vous regardent aujourd'hui ?
05:58 Le conseil de…
05:59 Assumez-vous.
06:00 Totalement, et d'être libre.
06:03 Aussi bien de pouvoir mettre une mini-jupe à…
06:06 Moi, j'ai 57 ans.
06:08 J'assume de mes prod…
06:09 On s'est posé la question, est-ce qu'on demande l'âge d'Armel ?
06:12 J'ai dit, non, ça ne se fait pas. Vous l'avez fait vous-même.
06:14 Oui, j'ai 57 ans, je mets des mini-jupes, j'ai les cheveux blancs, longs.
06:18 Ce ne sont pas les critères de la société et que les femmes forcément n'ont pas toujours la possibilité d'assumer dans leur vie de tous les jours.
06:28 Et vous ne vous interdisez rien.
06:29 Non.
06:30 Merci beaucoup.
06:31 Et elle ne met aucun filtre.
06:32 Absolument.
06:33 C'est important de le dire.
06:34 Je n'ai jamais mis de filtre sur mon Instagram.
06:36 Voilà, sur votre compte Instagram.
06:37 Merci d'être venue nous voir ce matin sur BFM TV.
06:39 Merci beaucoup.

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