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L'auteur-compositeur-interprète Pascal Obispo est l'invité de Mathilde Serrell pour son nouvel album "Le beau qui pleut". Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-mercredi-29-novembre-2023-6617863

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00:00 Qu'est-il de ce matin ? Vous recevez un auteur, compositeur, interprète.
00:04 Pascal Obispo, bonjour !
00:06 Je vous imagine fredonnant des petits airs le matin, je me trompe ?
00:10 Des petits airs ?
00:11 Oui, des "tintintin" devant la glace et tous les trucs qui vous viennent.
00:14 Oui, je mets de la musique souvent, mais c'est des vieux trucs en général, ce n'est pas des petits airs, c'est des grands airs.
00:19 Genre ? Vous mettez quoi par exemple ?
00:21 Je ne sais pas, pour me réveiller, je me mets un bon Rammstein, ça me réveille bien.
00:24 On apprend des choses. Les chansons chez vous, j'ai l'impression que c'est votre deuxième nature. Vous en composez combien par jour et vous en conservez combien ?
00:32 Je crois que c'est ma première nature en fait, bizarrement. La deuxième nature, ça doit être le sport.
00:37 Le foot, vous avez failli faire pas mal de foot.
00:39 Oui, sans doute, mais ça n'a pas duré.
00:44 Vous composez énormément, quand vous dites que c'est votre première nature, ça vous vient toute la journée les chansons ?
00:51 Non, mais ce n'est pas ça. Je passe ma vie en studio, j'ai des studios d'enregistrement et ma passion c'est d'être en studio et de faire de la musique, peu importe laquelle.
01:00 Donc, que ce soit du jazz instrumental ou en ce moment, on fait une anthologie de la chanson française sur 800 titres, 56 albums, c'est absolument n'importe quoi.
01:10 Une fantologie.
01:11 Oui, c'est ça, une fantologie. Et moi, j'aime faire de la musique. Quand je ne compose pas, je fais des reprises, je m'amuse.
01:18 En fait, on apprend tout le temps. Et surtout en ce moment, avec les musiciens avec lesquels je travaille, j'apprends beaucoup, beaucoup.
01:26 Ce sont des musiciens qui viennent du jazz, donc c'est fantastique, c'est tous les jours, chaque seconde on apprend.
01:30 Mais j'ai vu que ça vous prenait à peu près dix minutes, en un claquement de doigts, un riff de guitare, vous avez quand même l'idée d'un tube, d'une mélodie.
01:37 C'était le cas pour "Allumer le feu" par exemple ?
01:39 En fait, un tube, c'est quand ça passe à la radio d'abord.
01:42 Ça, c'est sa première qualification de tube, mais on reconnaît quand même une mélodie qui va marcher.
01:46 Non, mais je pense que je travaille comme lorsque je faisais du rock avec mes copains à Rennes.
01:52 C'est-à-dire que pour moi, la musique, c'est spontané, c'est un riff, ça sort.
01:56 Je préfère en faire 50 mauvaises et une bonne, plutôt que de travailler sur une pendant un an et ne pas réussir.
02:06 J'aime bien cette spontanéité. Pour moi, la musique, c'est spontané, uniquement.
02:10 On doit lâcher un riff, une idée, un gimmick, et puis on travaille autour.
02:14 Après, c'est de la technique. Et puis après, ça plaît ou ça ne plaît pas, ça dépend.
02:20 Après, ça donne ça quand même.
02:22 5 millions d'albums vendus comme interprètes, à peu près 15 millions en tant que compositeurs.
02:27 On se rafraîchit les oreilles ou pas ?
02:29 Si vous voulez, on parle musique uniquement, ce n'est pas la peine d'écouter tout.
02:33 Vous voulez faire écouter Adjani ? J'adorerais.
02:35 On écoutera. Mais d'abord, je voudrais quand même qu'on se replonge dans ces 30 ans de tubes.
02:41 Ah !
02:42 Premier.
02:43 Oh ! Ça commence bien.
02:46 1993 et puis deux ans plus tard.
02:55 Eh ouais !
02:58 Ouais !
02:59 J'ai l'impression que vous plaisent moins ces tubes maintenant, quand vous les écoutez.
03:03 J'ai fait ça, j'avais 25 ans. J'ai un peu vieilli.
03:08 Puis la voix a changé, j'apprenais à chanter.
03:11 Je voulais être compositeur, je ne voulais pas être chanteur.
03:14 Et comment vous faisiez avec ces notes aigües ?
03:17 C'est l'opération.
03:18 C'est quand même cette caractéristique.
03:20 Je me suis fait opérer.
03:21 Vous êtes devenu une femme, ça va beaucoup mieux maintenant.
03:22 Non, pas une femme, je suis devenu un chanteur qui chante en voix de tête.
03:25 Comment je faisais ? Comme ça ne marchait pas avec le style "renné".
03:31 Le rock renné.
03:34 Avec les icônes comme Étienne.
03:38 Étienne Dao ou le Mark Itzad.
03:40 Exactement, Philippe.
03:42 Ça ne marchait pas en voix grave.
03:43 Donc il a fallu que je trouve une solution.
03:46 Et retourner ma veste, il y avait des voix de tête dedans.
03:49 C'est tout.
03:50 C'est ce qui s'est passé.
03:51 J'étais voir les Nick Ravitz en fait en concert.
03:52 Et puis je travaillais la FNAC.
03:54 Et puis je regardais tous ces gens qui étaient un peu moins écoutés et oubliés.
03:57 Et puis il y avait Paul Larreffe aussi.
03:59 Ça va lui plaire.
04:00 Depuis que vous l'avez repris, il ne veut plus que vous veniez à ses concerts.
04:03 C'est vrai, ça c'était avant.
04:05 Ça va, vous êtes réconcilié ? Vous avez le droit de venir maintenant ?
04:07 Le droit de venir, j'ai le droit de faire ce que je veux.
04:10 Mais je n'y suis pas allé.
04:12 Dans l'embrasse.
04:13 Donc c'est parce que le Nick Ravitz, parce que Paul Larreffe, parce que la FNAC, qu'on a le "Mon maison, ma tour est folle".
04:19 Qu'on a la voix de tête, oui.
04:21 C'est comme ça que ça a marché.
04:22 C'est à dire qu'on cherche une issue.
04:25 Alors savoir aimer quand même.
04:27 On écoute.
04:29 Ça c'est...
04:31 Ça c'est quand vous composez pour les autres, pour Florent Pagny 1997.
04:43 C'est grâce à lui que j'ai pu dérouler après en tant que compositeur.
04:47 Je suis devenu compositeur, ce que je voulais être, en arrivant à Paris.
04:51 Grâce à Florent.
04:52 Parce que ça, c'est vraiment...
04:54 J'ai eu du travail pour 10 ans et j'ai réalisé mon rêve.
04:58 Je voulais juste bosser pour les autres en fait.
05:00 Vous préférez bosser pour les autres ?
05:01 J'ai toujours aimé, oui je préfère.
05:03 J'ai toujours fait et j'espère que je continuerai à le faire.
05:06 Là maintenant c'est un peu plus compliqué parce qu'il y a des machines qui font croire aux gens qu'ils peuvent composer tout seul.
05:12 Mais c'est une technique la composition.
05:15 Franchement c'est pas facile.
05:17 C'est un vrai travail.
05:19 C'est un vrai travail de...
05:20 J'allais dire de refaire ou de haute couture.
05:22 On peut pas s'improviser comme ça.
05:24 Et je l'apprends encore aujourd'hui.
05:25 J'apprends encore des choses.
05:27 C'est très difficile.
05:28 Mais c'est vrai que grâce à Florent...
05:30 C'est lui qui va vous ouvrir les portes de Johnny par exemple ?
05:33 C'est vous ça ? On écoute ?
05:35 Ouais.
05:36 C'est quand même...
05:38 On le dit pas assez.
05:40 Je sais pas.
05:41 C'est devenu une expression connue.
05:43 On ouvre les journaux télévisés "Et alors lui il va allumer le feu ce soir ?"
05:48 Non mais c'est vrai que c'est un truc incroyable.
05:51 Et c'est vrai que ça s'est déclenché avec Florent.
05:54 Et derrière j'ai pu travailler.
05:57 On m'a proposé de m'occuper d'Ensemble Contre le Sida pour récolter des fonds.
06:02 Donc on a pu sauver l'association ECS grâce à ça.
06:06 Et puis j'ai travaillé pour plein d'autres artistes.
06:08 Patrice Acas, je sais pas...
06:10 Alogéro...
06:11 Vous avez travaillé aussi pour...
06:12 Natasha Saint-Pierre.
06:13 Natasha Saint-Pierre, ce tube.
06:14 Vous avez aussi travaillé avec Zazie énormément.
06:16 Oui, oui.
06:17 On est plus grand on va dire globalement.
06:18 Mais qu'est-ce qu'il y a de plus confortable quand vous êtes au service des autres ?
06:22 Ce qui est confortable c'est de...
06:25 Comment dire...
06:27 De les aider, de leur ouvrir une porte.
06:32 De trouver l'idée.
06:34 Moi ça me plaît beaucoup de les accompagner.
06:37 J'aime bien accompagner les gens en fait.
06:39 Il y a une petite séance de psychanalyse d'abord.
06:42 Pour comprendre ce que vous voulez.
06:44 Notamment quand vous travaillez pour Isabelle Adjani j'imagine.
06:47 Je pense qu'il faut faire du profiling évidemment.
06:49 Il faut connaître à peu près tout le répertoire.
06:52 C'est plutôt pas mal, c'est plutôt mieux de connaître l'oeuvre.
06:55 Et après voir comment ça fonctionne.
06:58 Pour Isabelle c'était différent.
07:00 C'est moi qui lui ai proposé aussi.
07:01 Et puis je savais, j'avais un cahier des charges qui était clair.
07:04 Puisque je devais faire le contraire de Gainsbourg.
07:06 Alors le contraire...
07:08 Ou pire je ne sais pas.
07:09 En tout cas je savais qu'il ne fallait pas que je fasse plus le marine.
07:11 Et donc je lui ai proposé quelque chose qui est complètement à l'opposé.
07:16 Avec un travail avec des artistes qui sont des artistes qui lui plaisaient.
07:21 Et qui sont pour moi des icônes de la musique que je vénérais.
07:26 Comme Peter Murphy ou David Sylvain.
07:28 Il y en a plein d'autres que je n'ai pas pu avoir.
07:29 Elle avait très envie de travailler avec Étienne Dao.
07:32 Yusoundour aussi, Syl.
07:35 Daniel Dark.
07:37 Et puis Philippe aussi qui était là.
07:40 Philippe Pascal.
07:42 - Philippe Pascal de Marquezade dit qu'une chanson doit avoir plusieurs niveaux de lecture.
07:47 - Oui ça c'est clair.
07:49 Il y a plusieurs niveaux.
07:50 Si vous écoutez "Savoir aimer" vous retrouvez les accords de The Forest, The Cure.
07:54 Mais ça il faut le savoir.
07:56 Deuxième album, Seventeen Seconds.
07:59 Mais après vous voyez, ça c'est plusieurs niveaux.
08:01 Si on ne le sait pas, on ne peut pas savoir que le gars vient de la New Wave.
08:03 - Il y a un niveau d'érudition on va dire.
08:06 Il y a un niveau d'accès privitif.
08:09 De plaisir.
08:11 Vous construisez ça comme ça ?
08:13 - Moi je construis uniquement sur le côté vibrations, émotions, plaisir.
08:17 C'est à dire qu'en fait, j'ai le sentiment que de toute façon on n'invente rien.
08:21 Ce qu'on fabrique c'est juste une association de musique, d'accords, de mots et d'influences
08:31 que vous avez mélangés pour le profil d'un artiste.
08:34 Si vous composez pour quelqu'un.
08:36 Et puis on se lance sur le piano ou sur la guitare.
08:39 Et ça devient ou pas quelque chose qu'on va écouter ou pas.
08:43 Qu'on va bien chroniquer ou pas.
08:45 - Ou pas.
08:46 On en reparlera.
08:47 Pour Adjani, vous avez mélangé ses envies, ses aspirations.
08:51 Et vous aussi, tout ce que vous écoutiez.
08:52 - Ma culture rock surtout.
08:53 - Vous êtes très mélomane.
08:54 - Ma culture rock avec mon appétence pour la mélodie.
09:00 Mais quand même j'ai mis un frein sur le côté français.
09:04 J'ai vraiment travaillé sur le côté de ma musique anglo-saxonne, celle que j'écoutais.
09:08 - Vous vous êtes même fait un délire presque Daft Punk.
09:12 On écoute Kavinsky.
09:14 - Daft Punk c'est juste George O'Moroder.
09:18 - C'est George O'Moroder.
09:19 - Et on peut aller même plus loin.
09:20 - Et Nile Rodgers qui a la guitare.
09:23 - On est tous issus de quelque part.
09:26 - Alors on écoute ce que ça peut donner Isabelle Adjani.
09:30 - Avec Gaëtan.
09:31 - Avec Gaëtan Rousset bien sûr.
09:32 C'est de ça dont je parle.
09:33 - Appetizer.
09:34 - Allez.
09:35 - Isabelle Adjani en auto-tune.
09:52 C'était pas mal ça quand même.
09:54 - Non en fait c'est parce que je l'ai proposé à Gaëtan.
09:56 - Avec Gaëtan Rousset, donc les courants d'air.
09:58 C'est le premier single de cet album bandes originales.
10:00 - L'idée de la chanson c'était ça.
10:01 Faire un truc un peu ultra moderne.
10:03 Et puis c'était la dernière chanson qu'on a composée.
10:07 On l'a fait d'ailleurs avec Cécile De Laurentiis, la fille qui travaille avec moi,
10:12 qui vient de l'électro, qui m'a aidé justement à mettre les textures qui me manquaient sur l'album.
10:18 On s'est amusé à faire cette petite chanson.
10:20 J'ai proposé à Gaëtan et j'ai dit à Isabelle.
10:24 Elle a un peu hésité puis finalement j'ai réussi à la convaincre.
10:28 C'est amusant la musique, il faut que ça reste ludique de toute façon.
10:31 - Il paraît qu'elle est venue au studio se reposer Isabelle Adjani.
10:34 On compte l'avoir un petit coup de débris.
10:36 - Non jamais. A chaque fois qu'elle est venue je la fais bosser.
10:38 - Non mais je veux dire c'était un refuge aussi.
10:41 Une parenthèse pour elle.
10:43 - Oui parce qu'il n'y a pas de pression avec moi.
10:45 On s'amuse et puis on fait de la musique.
10:47 On n'est pas jugé déjà parce qu'elle sait très bien et elle le dit elle-même qu'elle n'est pas chanteuse.
10:53 Donc justement ça me plaît.
10:55 Les chanteurs c'est compliqué souvent.
10:57 - Qu'est-ce qui est compliqué ?
10:59 - C'est compliqué parce que c'est moins spontané.
11:03 Ça s'écoute, ça se regarde.
11:05 Et puis la musique en fait ça doit se lâcher.
11:08 Le rock c'est ça.
11:10 - Vous dites que vous avez toujours un rockeur qui vous tape sur l'épaule.
11:14 Il vous dit quoi ce rockeur ?
11:16 - Il dit "Va pas trop loin".
11:17 Bon quelques fois j'ai dépassé les limites mais bon c'est pas grave.
11:19 Ça m'a permis justement de faire Isabelle Adjani, de travailler avec elle.
11:23 Ça m'a permis de travailler avec des artistes que j'adore.
11:25 Mais bon, c'est comme ça.
11:29 J'ai fait une carrière entre guillemets, 30 ans de carrière d'un côté.
11:35 Et puis cette espèce de mélange, ce mash-up culturel m'a permis d'être là encore aujourd'hui.
11:44 Parce que le rock et la variété ça fait bon ménage finalement.
11:48 - Et pourquoi ça met 17 ans à faire un disque comme ça pour Isabelle Adjani ?
11:52 - Parce que la figure de Gainsbourg qui porte son nom ?
11:56 - Non.
11:57 - Ça ne vous a impressionné pas ça ?
11:59 - Bah Gainsbourg c'est un maître.
12:02 Donc si on commence à se bloquer là-dessus, on écoute Mozart et on colle très bien.
12:08 - Et on va se coucher.
12:09 - On va se coucher et on n'y va même pas.
12:11 On ne rentre même pas dans la chambre.
12:13 C'est-à-dire on part, on sort.
12:15 Non mais la musique il faut que ça reste ludique.
12:17 Non, non, moi je n'ai jamais été bloqué par les maîtres.
12:20 Bien au contraire, ça m'a influencé.
12:22 Pourquoi 17 ans ?
12:23 Parce qu'il fallait bien finir le boulot.
12:27 Je tenais à finir ce disque.
12:30 Et je tenais à le finir de la meilleure manière possible.
12:33 Et je voulais qu'il soit intemporel, qu'il ressemble à Isabelle et qu'il ne ressemble à rien de ce qui existe.
12:39 Et surtout, d'ailleurs presque pas non plus, à ce que je pouvais "représenter".
12:45 C'est vrai qu'on passe à Pascal Obispon, on se dit "c'est comme si, c'est comme ça".
12:49 C'est "couci-couça" comme disait notre...
12:51 "Moi Pascal Obispon, couci-couça" disait notre chroniqueur Arnaud Vivian.
12:55 Qui passera peut-être nous voir tout à l'heure, Pascal Obispon.
12:58 Je l'ai croisé.
12:59 Et qui a fait l'éloge de ce disque.
13:01 C'est un disque qui sort aussi en même temps que vous avez fait un album.
13:04 Vous avez un 14e album.
13:06 70 en réalité, parce qu'il y en a beaucoup qui sont en ligne sur la plateforme Obispo All Access.
13:12 70 en 3 ans.
13:13 Ouais, pas mal quand même.
13:15 Ouais, on travaille beaucoup.
13:16 Quand je dis que vous produisez je ne sais pas combien de chansons par jour, je ne sais pas si c'est faux.
13:18 Ouais, c'est une impétence pour la chanson française.
13:21 Je reproduis des choses et je fais beaucoup de jazz, je fais beaucoup d'autres choses.
13:25 Je fais de la musique en continu, ouais.
13:26 Je voudrais qu'on écoute un extrait de cet album.
13:29 Et puis cette auto d'Érison Strauss qui vous caractérise.
13:32 Viens nous éjeter par la fenêtre.
13:35 Y'a rien à dire de plus que ça.
13:39 Votre opinion si je peux me permettre.
13:47 C'est exactement ça, oui.
13:49 Mon piano s'est jeté par la fenêtre.
13:53 Là, il y a du groove, il y a du berger.
13:55 Et puis il y a vous en coupable.
13:57 Vous vous êtes interrogé pourquoi votre piano s'est jeté par la fenêtre.
14:00 La mélodie de trop, il n'en pouvait plus parce qu'elle est Obispo.
14:03 Parce que je fais des saloperies de temps en temps.
14:05 Mais bon, le problème c'est que c'est comme ça.
14:08 Il faut se recadrer, il faut toujours avoir le petit rocker sur l'épaule qui vous dit "attends là, tu vas trop loin".
14:12 Mais c'est vrai que ça nous ouvre quand même des portes de faire des chansons populaires.
14:16 Et moi j'ai adoré avoir la chance de faire de la chanson populaire.
14:20 Parce que ça m'a permis de construire des studios, de faire de la musique, de travailler avec des artistes, d'aider des artistes.
14:27 Aujourd'hui je n'aurais jamais pu faire une application et réaliser 70 albums en 3 ans.
14:33 Et d'ailleurs on va encore continuer si je n'avais pas fait de la chanson populaire.
14:36 C'est important pour moi.
14:38 Donc voilà, il y a une forme de dichotomie mais qui n'existe pas finalement.
14:42 C'est vraiment un ensemble qui me caractérise.
14:46 - Bonjour Monsieur, il est bien barbu.
14:48 - Il est bien barbu.
14:49 Mais justement, parlons de chanson populaire et de quelqu'un qui a pu la définir un jour sur cette antenne.
14:54 C'était en 1980.
14:56 Vous l'avez repris d'ailleurs intégralement, Michel Berger. On l'écoute.
14:59 - Voilà quelque chose qui met du temps à s'implanter.
15:01 Et qui pour l'instant n'est pas, je crois, acquis dans la tête des gens.
15:05 C'est que la chanson est véritablement un moyen d'expression artistique.
15:08 Je crois que pour l'instant c'est quelque chose d'amusement.
15:11 Vous m'avez posé la question tout à l'heure de savoir si je ne me sentais pas écrasé par rapport à un père médecin.
15:16 Donc ça veut dire quand même que pour vous la chanson c'est quelque chose de moins important.
15:21 - Ah non, pas du tout. Pas du tout.
15:23 Certaines chansons, la bonne chanson est tellement parfois sacrifiée.
15:26 - Si vous parlez à des gens comme Gainsbourg, pour lui la chanson c'est rien.
15:29 Je crois qu'il l'a répétée pendant des années.
15:31 C'est un art mineur, c'est beaucoup moins important que d'écrire un livre.
15:34 Moi je ne suis absolument pas d'accord.
15:35 Je crois que le format est petit.
15:37 C'est vrai qu'on le commercialise et qu'il y a une ambiguïté qui est extrêmement dangereuse.
15:42 Mais je crois que c'est un art absolument pas mineur et qui a beaucoup de responsabilités dans le XXe siècle.
15:50 - Vous vous inscrivez, Pascal Obispo ?
15:53 - Là je fais le tour des salles en ce moment et je sens l'envie d'aimer tous les soirs.
15:57 Et c'est vrai que quand je vois qu'on peut rassembler autant avec une chanson, qu'on aime ou qu'on n'aime pas,
16:07 mais je trouve ça absolument fantastique.
16:09 Je ne suis pas sûr que ça soit mineur.
16:13 - Un art majeur ?
16:14 - Non mais ça dépend, ni majeur ni mineur.
16:16 Mais quand on rassemble comme ça, autour d'un refrain, autour d'une idée, un sentiment, de fraternité, d'humanité, pardon,
16:21 c'est des mots importants aujourd'hui.
16:24 C'est vrai qu'on se dit qu'il y a un côté un peu majeur.
16:27 En tout cas c'est majeur pour un moment de sa vie, pour un moment de bien-être, ça peut l'être.
16:32 Mais sinon oui, quand on écoute Mozart, Coltrane, la chanson dite populaire c'est un art mineur.
16:39 Mais je pense que ça a une super importance et notre fonction aujourd'hui, je la trouve majeure finalement.
16:46 Il ne faut pas se prendre au sérieux.
16:47 - Tu as allumé cette fraternité finalement.
16:49 - J'ai l'impression, oui.
16:50 Je pense que notre fonction est majeure mais on fait de l'art mineur, en gros.
16:54 - Parfait, c'est la réponse à Michel Bergé.
16:57 Quelques impromptus pour terminer, puis après je vais vous présenter un petit peu comme dans les émissions des années 80.
17:02 Quelqu'un qui vous veut du bien.
17:05 Lady Commandement, la comédie musicale, c'est vous aussi Pascal Obispo.
17:08 Vous allez la reprendre, 25e anniversaire.
17:10 Ça dit quoi pour vous aujourd'hui Lady Commandement ?
17:13 - Ça dit quoi ? Je vous en ai parlé à l'instant, ça rassemble.
17:17 C'est l'envie d'aimer, c'est l'envie d'être ensemble.
17:20 Il y a un mouvement de fraternité important et on essaye de remonter.
17:27 Ça n'a rien à voir avec les événements, ça s'est trouvé comme ça.
17:31 Mais c'est vrai qu'on va refaire un spectacle qui va parler d'unité.
17:38 On va essayer, si c'est possible.
17:40 - Et Dieu dans tout ça alors ? La question Jacques Chancel.
17:42 Obispo, ça veut dire Évêque, je le rappelle.
17:44 - Et Dieu dans tout ça ?
17:45 - Il a 80 ans, il fait des concerts en Australie en ce moment.
17:48 - Dieu ? - Paul McCartney, oui.
17:49 - Ah voilà ! Et alors, Berger ou Goldman ?
17:53 - Berger.
17:54 - Et Baudelaire ou Rimbaud ?
17:56 - Je dirais Baudelaire parce que je préfère les verts beaucoup plus.
18:04 - Et la dernière question, et le foot dans tout ça ?
18:07 - Je suis un pied carré, oubliez-moi.
18:09 - Vous avez laissé tomber.
18:10 Merci beaucoup Pascal Obispo, je voudrais que vous rencontriez cet homme.
18:14 Arnaud Vivian.
18:15 - On s'est déjà rencontré, on vient de se parler avant d'entrer en studio.
18:19 - Arnaud, vous avez aimé peut-être pour les premières fois un album entièrement conçu par Pascal Obispo,
18:24 celui pour Adjani, bande originale, qui vous a soufflé.
18:27 - J'étais totalement bluffé, je peux le dire.
18:29 Je le suis toujours, je change mon top 5 de mes morceaux préférés dans le Adjani tout le temps.
18:36 Une fois c'est le duo avec David Sylvian, le duo avec Akhenaton et une tuerie absolue.
18:43 Le duo avec Christophe, c'est très très beau, la chanson est magnifique.
18:49 C'est une chanson de Christophe en fait.
18:51 Du dernier album de Christophe, on a l'impression que ça sort directement de cet album.
18:56 - C'était sous la console en plus, comme d'habitude.
18:59 - Sous la console ? Qu'est-ce que c'est exactement ?
19:02 - Ça veut dire que Christophe, on chantait sous la console.
19:04 Il se mettait dessous.
19:06 - Ah il se mettait sous la console pour chanter, un peu comme dans une cabane ?
19:08 - On installait des bougies et on a chanté comme ça tous les deux.
19:11 - Magnifique. Pascal Obispo, on va vous retrouver sur scène.
19:15 Adjani, elle vient vous voir sur scène ?
19:17 - Oui, elle était venue, elle va revenir sans doute. Pourquoi ?
19:20 - Non, c'est parce que c'est pour la tournée que je vais annoncer, il y a pas mal de dates.
19:23 - Il me reste 20 dates jusqu'à février.
19:25 - Ça va, vous êtes en forme du 1er décembre.
19:27 Reste sur Tétienne, 2 décembre, Clermont-Ferrand, Montpellier le 5, Marseille le 8.
19:32 Et puis on vous retrouvera en 2024 à Brest le 12 janvier.
19:35 Il y a un passage par Bruxelles le 20, Chambéry, Mâcon, Montbéliard, Saint-Omer.
19:39 Et j'en passe. Pascal Obispo, c'était un bonheur d'être avec vous.
19:42 Je suis heureuse que vous soyez maintenant rentré totalement dans la vie de l'un l'autre avec Arnaud Vivian.
19:48 Qui est lui le spécialiste du "ouais".
19:52 - Oui, très très très important.
19:55 - Bonne journée. - Merci beaucoup.

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