LA BANALISATION DE L'ALCOOL

  • l’année dernière
Je reviens enfin avec ce sujet qui me tient à coeur, la banalisation de l'alcool sur les réseaux sociaux, le fait de trouver ça si cool, alors que ça détruit des vies au quotidien. Cette vidéo est mon petit SOS, pour pour vous prendre conscience du réel problème.
VIDEO VULGA NEURO : https://youtu.be/6plL0dMyRak

Retrouver Baptiste, IG : https://www.instagram.com/mulliezbaptiste
Son livre, livre, co-écrit avec Judith Lossmann "D'avoir trop trinqué ma vie s'est arrêtée" : https://d-avoir-trop-trinque-ma-vie-s-est-arretee.com/ (collaboration commerciale non remunérée)

Plus de vidéos ⁀➷
⇨ Éduquer à l’amour toxique et après ? : https://youtu.be/ss5TwVh7nXE
⇨ Pourquoi vouloir plaire à des gens que tu n'aimes pas ? https://youtu.be/wPudsqgqSuw
⇨ Et si c'était toi qui était toxique : https://youtu.be/u_C33HMoGP8

Sources ⁀➷
Loi Evin : https://addictions-france.org/presentation/respect-loi-evin/
Quel est le rôle de la société face à la consommation d’alcool ? https://www.cairn.info/l-alcoolisme-est-il-une-fatalite--9782804702779-page-119.htm
Alcool et société : https://www.addictaide.fr/alcool/environnement-de-lalcool/
Chiffre : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/alcohol
https://doctocare.com/prevention/alcool-genes-france/
https://mouvements.info/edito/drogues-ordre-et-desordre/
La classification des substances https://www.globalcommissionondrugs.org/wp-content/uploads/2019/06/2019Report_FR_web.pdf
la campagne "Dry January" https://www.lci.fr/politique/prevention-de-l-alcoolisme-la-campagne-dry-january-a-la-francaise-ecartee-par-le-lobby-viticole-2138288.html

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Transcription
00:00 L'alcool est une drogue psychotrope universelle utilisée par l'homme depuis des siècles.
00:05 L'alcool est considéré par l'OMS comme un produit à potentiel addictif important.
00:09 L'alcool entraîne donc une dépendance physique et psychologique.
00:12 En gros, même si le terme ne s'utilise plus du tout aujourd'hui,
00:15 l'alcool est considéré comme une drogue dure.
00:17 Une drogue dure vendue simplement à tous les coins de rue.
00:19 Je m'appelle Baptiste, j'ai 30 ans,
00:22 et j'ai cramé toute mon adolescence et ma vie de jeune adulte dans l'alcool.
00:26 Bonjour, enchantée, c'est Léa.
00:28 Bienvenue sur cette nouvelle vidéo.
00:30 Alors j'ai toujours tendance à dire, on met l'ego d'un côté, on met l'émotionnel de l'autre.
00:33 Eh bien aujourd'hui, je vous le demande à vous, mais surtout à moi,
00:36 car j'ai vu en 27 ans d'existence des gens autour de moi sombrer à cause de l'alcool,
00:41 devenir des ombres d'eux-mêmes.
00:42 Aujourd'hui, j'essaie vraiment de déconstruire un peu tout ce qu'on nous apprend pendant toute notre vie.
00:48 Après, évidemment, je ne suis pas là pour vous dire "Buvez pas d'alcool, etc. C'est le mal."
00:52 Dans le fond, vous faites ce que vous voulez dans votre vie privée.
00:55 Moi, ce que je veux pointer du doigt dans cette vidéo, c'est la banalisation de l'alcool,
00:58 le fait de glamouriser la substance sur toutes les conséquences de tout ça.
01:02 Je ne vais pas rentrer dans les gros détails de ce qu'est l'alcool, c'est encore une fois pas le but,
01:05 mais si jamais je ferai un épisode plus complet sur mon podcast qui s'appelle
01:09 "Si on te demande, tu diras que tu ne sais pas", dispo sur toutes les plateformes.
01:13 Nous sommes tous entourés de personnes, d'influenceurs, qui banalisent leur consommation.
01:17 Je ne vais pas citer non plus de nom dans cette vidéo,
01:19 mais après c'est vraiment chacun avec sa propre conscience.
01:22 Le problème, c'est que la plupart de ces gens, et même la plupart d'entre vous,
01:25 n'ont absolument pas conscience du problème.
01:27 C'est bien plus grand, c'est un problème politique, un problème social.
01:31 C'est un mensonge.
01:33 C'est encore une question de représentation de la société,
01:38 la glamourisation de l'alcool dans les publicités, dans les films,
01:42 ou par exemple dans les films, on voit très rarement les gens bourrés,
01:45 ils picolent tout le temps mais ils n'ont jamais de gueule de bois,
01:47 ou alors, en fait, ce n'est pas la réalité.
01:49 On montre l'alcool comme quelque chose qui nous donne des super pouvoirs.
01:53 Moi, par exemple, quand j'ai découvert l'alcool à 14-15 ans,
01:57 pour moi, devenir adulte, c'était boire.
02:00 C'était "un homme, ça doit boire, un homme c'est dur, il est dur, ça boit".
02:04 Et pour moi, c'était ça, j'associais l'adulte à l'alcool,
02:08 et puis aussi, ça me permettait de me sentir immortel,
02:11 de faire des choses qui étaient inenvisageables dans l'alcool,
02:14 sans alcool, pardon.
02:16 Ça me permettait de cacher ma sensibilité,
02:18 de combler mon manque de confiance, etc.
02:20 Mais ensuite, le cerveau s'habitue et a besoin d'alcool
02:24 pour ensuite répéter ses mêmes actions,
02:26 et c'est progressivement et très sournoisement qu'on tombe dans l'addiction.
02:32 Alors non, je ne suis pas là pour vous bâcher, vous, personnellement, sur votre consommation.
02:36 Néanmoins, si jamais le cœur vous en dit et que cette vidéo vous plaît,
02:38 n'hésitez pas à l'envoyer autour de vous,
02:40 ou même l'envoyer à certains influenceurs.
02:42 L'alcool est la deuxième cause de mortalité en France,
02:44 mais c'est assez compliqué à évaluer
02:46 parce que ça entraîne un panel important de problèmes physiques et psychiques.
02:50 On dit que l'alcool est néfaste de la tête aux pieds.
02:52 Ça touche différents systèmes nerveux, donc ça bouffe les nerfs.
02:55 Donc on retrouve une perte de sensibilité.
02:57 Ça touche le foie avec la cirrhose.
02:59 Mais globalement, l'alcool est un cancérigène avéré,
03:01 mort cellulaire, etc.
03:03 Mais on connaît tous les risques physiques de l'alcool.
03:05 Je trouve que quand même, tout ce qui se passe là est assez négligé.
03:08 Un patient expert, c'est un ancien malade
03:10 qui développe au fil des années une connaissance fine de sa maladie,
03:13 et qui reçoit une formation pour ensuite travailler main dans la main
03:17 avec le corps médical.
03:19 Et donc, j'accompagne, je valorise,
03:22 j'aide d'autres personnes qui souffrent d'addiction.
03:25 Et aujourd'hui, en tant que patient expert,
03:27 j'interviens à l'hôpital Bichat à Paris,
03:30 et j'essaye de faire de la prévention dans les écoles,
03:33 dans les universités, pour sensibiliser.
03:36 Toujours cette approche pour moi qui est importante auprès des jeunes.
03:39 Quand ils m'entendent parler, ils voient leur grand frère,
03:41 ils voient leur cousin, et donc il y a cette proximité
03:44 qui fait que peut-être, il y a des prises de conscience qui peuvent se faire.
03:48 L'alcool détruit littéralement votre cerveau.
03:51 Ça entraîne de nombreux troubles neurologiques,
03:53 et j'ai vu la maladie de Korsakoff s'emparer de quelqu'un qui m'est très cher.
03:57 Du coup, j'ai décidé de vous faire une vidéo complète
03:59 sur cette maladie neurologique que je vous mettrai ici.
04:01 C'est dans ma chaîne de neuro, Dans ta tête,
04:03 donc c'est une chaîne où je parle de cerveau.
04:05 La maladie de Korsakoff ressemble un petit peu à la maladie d'Alzheimer,
04:08 et ça touche les gens qui consomment ou arrêtent l'alcool.
04:11 Quand vous voulez arrêter l'alcool, c'est très compliqué.
04:14 J'ai essayé de faire des périodes d'abstinence,
04:16 où je ne buvais pas pendant une semaine, pendant deux semaines,
04:19 et en fait, je me disais, "Ah mais c'est bon, je peux ne pas boire pendant une semaine,
04:23 tout va bien et tout."
04:24 Donc je recommençais à picoler, et en fait, je retombais beaucoup plus bas.
04:27 Ça m'a mis du temps à accepter qu'un verre, c'était déjà trop.
04:31 Évidemment, qui touche le cerveau dit dépression, manque,
04:34 tremblement, anxiété, agitation, culpabilisation par cycle, et ainsi de suite.
04:38 Mais encore une fois, ça, je l'expliquerai plus en détail sur la vidéo de dimanche.
04:41 J'ai fait un test global sur mes organes, et normalement, tout va bien.
04:47 Mais il faut savoir que des soucis peuvent arriver sur le tard.
04:50 On peut avoir des problèmes de cœur, on peut déclencher des cancers sur le tard,
04:54 et c'est lié à une consommation outrancière de l'alcool.
04:57 Donc pour l'instant, tout va bien.
04:59 Je dirais que c'est plus des troubles psychologiques, en fait.
05:03 Et ça a nourri énormément d'angoisse, des phobies, des phobies sociales,
05:08 la peur de sortir de mes zones de confort, la peur de sortir de mon petit chez-moi,
05:13 la peur de dormir, en fait, la peur des transports en commun.
05:16 Je me suis retrouvé avec un baptiste qui avait peur de tout et qui était angoissé partout.
05:20 Et ça fait partie de cette reconstruction, d'oser se confronter à ses angoisses.
05:26 Donc, je lutte encore aujourd'hui à des grands moments d'angoisse.
05:30 Ma reconstruction n'est pas finie, mais en tout cas, je suis beaucoup mieux sans alcool.
05:34 Si jamais vous, vous vous en foutez de ce qui se passe à l'intérieur de vous,
05:37 à l'extérieur, l'alcool marque énormément le visage.
05:40 On le voit énormément avec les années qui défilent, et pas des si grandes années que ça montre.
05:44 Ça vous creuse la peau, ça vous donne des boutons,
05:46 et évidemment, ça fait prendre du poids puisque c'est très calorique,
05:49 mais ce sont des calories vides.
05:51 Le véritable déclic est arrivé le 31 mars 2015, où je sortais de 72 heures de gueule de bois.
05:59 Je ne me nourrissais vraiment plus, je ne voulais même plus exister.
06:02 J'étais vraiment en état de souffrance.
06:05 Et c'est ma maman qui s'est assise au pied de mon lit et qui m'a dit
06:09 "Est-ce que tu as songé aux alcooliques anonymes ?"
06:11 Évidemment, ça serait hypocrite de ma part de vous parler de l'alcool sans vous parler de ses vertus.
06:16 Parce que, évidemment, si on consomme de l'alcool, ce n'est pas parce que nous sommes stupides,
06:20 mais parce qu'il y a des avantages.
06:21 L'alcool nous désinhibe, nous aide dans nos relations sociales,
06:25 nous aide à performer socialement.
06:27 Et l'humain, en général, adore les psychotropes.
06:29 Certains les animent aussi.
06:30 Alors oui, l'alcool, c'est chouette.
06:32 Le temps d'une soirée, ça stimule le système de récompense dans votre cerveau.
06:35 Et c'est un moyen totalement légal et socialement cool d'anesthésier ses angoisses, son vie d'intérieur.
06:41 C'était positif pour moi à un moment.
06:43 L'alcool a été une solution d'abord, avant de devenir un problème.
06:46 C'est pour ça que c'est difficile de se rendre compte du problème.
06:49 C'est qu'au début, il y a eu des effets positifs.
06:51 Et je me raccrochais, en fait.
06:53 Plus je tombais dans l'addiction, plus je me raccrochais de
06:55 "Bah non, en fait, ça me permet d'être plus sociable, ça me permet de faire ci, de faire ça,
07:00 ça me permet de calmer mes tremblements, ça me permet de dormir, etc."
07:04 Il y a des effets positifs, mais j'ai toujours besoin de plus d'alcool, encore et encore,
07:08 pour atteindre le même effet.
07:10 Et à la fin, mon temps, tout mon temps est consacré à l'alcool.
07:15 Je pense à l'alcool.
07:17 Comment est-ce que je vais me procurer de l'alcool ?
07:19 Je vais consommer de l'alcool, et ensuite, je vais devoir récupérer de tout ça.
07:22 Donc, je n'ai plus de temps pour tout ce qui me nourrit,
07:26 tout ce qui est véritables liens sociaux,
07:28 puisqu'il faut savoir que dans l'alcool, il n'y a aucune connexion avec l'autre.
07:32 Je suis dans mon monde, je ne partage rien, je ne me souviens de rien.
07:36 Moi, qui pensais passer de super soirée, en fait, c'était de l'inconscience.
07:40 Je ne peux absolument pas en vouloir aux gens qui consomment de l'alcool.
07:43 Mais par contre, j'ai beaucoup d'amertume vers ceux qui nous incitent à nous tuer à petit feu,
07:47 que ce soit des influenceurs ou bien notre cher président.
07:50 Là, on est dans un autre univers, évidemment.
07:52 On est dans un autre univers.
07:54 Là, on sent le cuir.
07:57 Je veux dire que fumer tue, on le sait tous.
07:59 Il y a une vraie prévention, c'est écrit en gros sur nos paquets de cigarettes.
08:03 Et fumer, on ne le montre pas dans nos stories Instagram.
08:05 Ce n'est pas cool, on ne fait pas des vidéos YouTube en fumant.
08:08 Par contre, l'alcool tue, on le sait aussi.
08:10 Mais dans une société capitaliste, il est important de continuer de maintenir l'illusion que l'alcool, c'est cool.
08:15 Ça rapporte de l'argent, beaucoup d'argent.
08:17 Déjà, au resto, au bar, etc., on a tout un commerce autour de l'alcool.
08:21 Et en plus, plus on boit, plus on dépense de l'argent.
08:23 C'est miraculeux.
08:24 Le vin, la bière, c'est une part très importante de notre culture, de notre histoire.
08:29 Nous sommes des bons vivants.
08:30 On boit notre premier verre de vin vers 13 ans avec un peu d'eau,
08:33 ou même des fois beaucoup plus jeune.
08:34 C'est tout un rituel familial.
08:36 C'est quand tu es en train de marcher, que tu as soif de ouf
08:39 et que tu vois un panneau géant avec des bières toutes fraîches,
08:41 avec écrit "Rafraîchissez-vous".
08:43 C'est quand tu es en soirée et que tout le monde te regarde et te dit
08:46 "Quoi ? Mais tu ne bois pas ? Mais pourquoi ?
08:48 Genre, tu es malade, tu as un problème, tu es chelou."
08:50 Il est totalement normal de shamer quelqu'un parce qu'il ne boit pas de l'alcool.
08:54 C'est genre même bizarre, quelqu'un qui décide de ne pas se droguer.
08:57 Et d'ailleurs, petite anecdote, je reviens d'une sensibilisation dans une école de commerce
09:02 où ensuite, j'ai pu dialoguer avec des étudiants qui me disaient...
09:06 Des étudiants de première année, donc c'était des étudiants
09:08 qui venaient de passer leur bac et qui débarquaient dans une école.
09:11 Et ils me disaient "Pour me faire des amis,
09:15 en fait, c'est que par les soirées et donc je suis obligé de boire.
09:19 Pour me faire des amis, je suis obligé de boire."
09:21 Et je trouve que c'est...
09:23 Le message véhiculé, ce n'est pas possible.
09:26 Ça se trouve, il y a des gens qui ne veulent pas boire mais se forcent
09:28 parce qu'ils veulent appartenir au groupe.
09:30 Moi aussi, j'ai beaucoup bu pour avoir ce sentiment d'appartenance à un groupe.
09:34 Une phrase que j'ai entendue tellement souvent,
09:36 "L'alcool, c'est de l'eau".
09:37 Et même moi, je l'ai dit, je l'ai dit de cette phrase.
09:40 Et d'ailleurs, moi, je n'ai pas été victimisé dans l'alcool.
09:44 J'ai adoré les effets.
09:46 Je ne recherchais pas le goût.
09:47 Moi, c'était les effets, cette sensation de puissance.
09:51 Et puis ensuite, pour combler mes angoisses, que je buvais.
09:54 Mais je méprisais, en fait, les gens qui ne buvaient pas.
09:59 Moi, mes amis, c'était des gros buveurs parce qu'ils n'allaient pas questionner mon alcool.
10:04 J'étais dans ma zone de confort avec des gros buveurs.
10:07 Et même ceux qui buvaient de la bière, je leur disais "Mais pourquoi tu bois de la bière ?
10:11 Ça ne sert à rien de prendre de la vodka."
10:13 Donc, c'est...
10:14 Enfin, l'alcool, c'est...
10:15 Enfin, la bière, c'est un alcool de fiot.
10:17 Enfin, je...
10:18 J'utilisais des trucs atroces et je me sens con, mais...
10:22 À l'époque, j'étais...
10:25 Mon cerveau était...
10:27 était obnubilé par ça.
10:29 Moi, l'alcool, c'était mon dieu.
10:30 C'était la chose que j'idolâtrais le plus.
10:33 Mais personne ne souffle à l'oreille de ses gens
10:35 que cette drogue que tu es en train de consommer,
10:37 c'est énormément de décès et même des incapacités très tôt dans la vie.
10:41 Dans la tranche d'âge de 20-39 ans,
10:43 près de 25% du nombre total de décès sont attribués à l'alcool.
10:46 Et en soi, si l'alcool te tuait qu'à toi, ça irait.
10:49 Au pire.
10:50 L'alcool rend violent,
10:51 l'alcool entraîne des accidents de la route,
10:53 l'alcool détruit ta vie, mais aussi celle de ton entourage.
10:56 Et même, des fois, de total inconnus.
10:58 Alors non, ton pote qui ne boit pas n'est pas bizarre.
11:00 Le problème est aussi dû que la plupart des gens alcooliques disent ne pas l'être.
11:04 Un SDF avec une 8.6 est un alcoolique.
11:06 Mais pas toi.
11:07 Toi, qui bois ton petit verre de vin à tous les repas, ça passe.
11:10 On ne sait jamais si on est réellement alcoolique.
11:12 C'est une question que beaucoup de gens se posent
11:14 sans vraiment trouver une réponse juste.
11:16 Moi, ça résonne beaucoup en moi.
11:18 Je cherchais toujours des excuses du "mais non, mes potes font pareil",
11:23 "j'arrête quand je veux", "non, je ne suis pas alcoolique",
11:26 "laissez-moi tranquille, arrêtez de me casser les couilles".
11:29 Je cherche toujours des excuses pour valider ma consommation.
11:33 Et pour revenir à ce que j'ai dit en intro,
11:36 j'avais une grande part d'orgueil qui m'empêchait de me regarder en face
11:40 et d'accepter que je ne savais pas me contrôler.
11:43 Parce qu'être alcoolique, c'est échouer.
11:45 C'est être socialement une merde, c'est une injure.
11:47 Et il y a beaucoup de débats autour de l'addiction pour savoir à quel moment on l'est.
11:51 Et en psycho, ils se sont mis d'accord avec le DSM-5
11:54 qui fait qu'il y a 11 critères à cocher et qui fonctionnent évidemment pour toutes les drogues.
11:57 Ouais, parce qu'il n'y a pas tant de différence à boire de l'alcool qu'à consommer de la cocaïne.
12:01 Une drogue est une drogue.
12:02 Et même si le déni est très présent quand je dis ces mots,
12:05 l'alcool fait réellement partie des pires drogues,
12:07 que ça soit dans la dépendance physique, psychologique, neurologique et sa dangerosité sociale.
12:12 L'alcool est une véritable plaie et l'alcool n'est absolument pas cool.
12:16 Tout comme toutes ces drogues qu'on diabolise.
12:18 En plus, nous ne sommes pas égaux face à la dépendance.
12:20 Ça peut arriver plus vite à votre voisin, à votre ami qu'à vous.
12:23 Évidemment, l'alcoolisme touche plus les hommes.
12:26 Un homme qui boit, c'est autorisé.
12:27 Une femme qui boit, c'est pas très ouf.
12:30 Je pense que l'alcoolisme au féminin est encore plus honteux.
12:33 Les femmes portent encore plus de culpabilité.
12:35 Pourquoi ? Parce que la société nous dit que les femmes doivent boire moins.
12:39 Les femmes ne doivent pas se mettre dans des états lamentables.
12:42 Et donc, je pense que l'alcoolisme au féminin est beaucoup plus en cachette
12:45 pour combler la solitude ou l'ennui.
12:47 Enfin, tout le monde a ses raisons.
12:49 D'ailleurs, c'est une statistique erronée aussi.
12:52 Je l'ai vécue de par mon propre vécu.
12:55 Quand je suis allé aux Alcooliques Anonymes, j'ai vu beaucoup plus de femmes.
12:59 Alors peut-être que j'allais dans des groupes de parole où il y avait plus de femmes,
13:04 mais j'ai été marqué, oui, par la présence de plus nombreuses femmes que d'hommes.
13:10 Après, c'est aussi peut-être parce que l'homme est éduqué à avoir beaucoup plus d'ego aussi.
13:14 Et le fait d'aller dans un groupe de parole, ils vont se dire
13:17 "Ah non, ça c'est un truc de tapette, jamais de la vie j'y vais."
13:20 Et du coup, ça va être plus des femmes qui vont faire ça aussi.
13:23 Et je sais qu'on ne veut pas l'entendre, mais le vin est une drogue.
13:26 Encore une fois, chacun est libre de faire ce qu'il veut, de boire ce qu'il veut.
13:29 Néanmoins, il est très important de ne pas nier la réalité, d'en être conscients réellement.
13:34 Parlons du coup de vin, oui, notre cœur, notre culture.
13:38 Le vin, c'est pas cher parce qu'il y a très peu de taxes dessus,
13:41 parce que c'est en France, et fut un temps, et même encore aujourd'hui,
13:44 pour nous faire consommer du vin, des études scientifiques ont révélé
13:47 que boire un verre de vin par jour était très bon pour la mémoire.
13:50 Et notamment, il y a un super docu de Cash Investigation qui débunke tout ça.
13:54 Ce lobby qui a financé cette recherche sur le vin, c'est aussi ce même lobby
13:58 qui a décidé de se liguer contre le janvier sans alcool.
14:01 Évidemment, M. Macron, en 2019, décide de soutenir le lobby du vin
14:05 et dire qu'il n'y aura pas de mois sans alcool.
14:07 Alors oui, d'un côté, nous avons des gens qui meurent, qui deviennent violents,
14:10 qui deviennent des légumes à cause de l'alcool,
14:12 et de l'autre côté, nous avons tout un système entier
14:14 qui maintient d'une main de fer la consommation de l'alcool.
14:17 Combien de films ou de séries on voit cette femme ou cette housewife
14:20 dans sa petite maison parfaite ?
14:22 Cette femme ultra canon avec son petit pyjama en soi,
14:24 ses cheveux magnifiques et son verre de vin
14:26 pour fêter quelque chose quand elle est déprimée,
14:28 toutes les bonnes occasions à boire du vin
14:30 puisque évidemment, c'est connu, les femmes ne boivent que du vin.
14:33 Dans cette vidéo, je ne vais pas rentrer dans ce débat
14:35 qui est très important sur le féminisme et l'alcool,
14:37 mais globalement, quand tu es une meuf, la consommation de l'alcool,
14:40 c'est pas hyper bien vu, c'est un truc d'homme, c'est un truc de mec.
14:43 Et toi, petite meuf, tu te contenteras de boire du vin.
14:45 Et de plus, dans toutes ces séries et ces films,
14:47 on voit tous les gens un petit peu riches, bien habillés, avec leur costard,
14:49 leur petite robe, et ainsi, l'alcool montre aussi ton statut social.
14:52 L'alcool, c'est rigolo, se montrer bourré, c'est fun,
14:55 ça fait des souvenirs, puis personne n'est outré
14:57 quand une vidéo parle d'alcool.
14:59 Par contre, si on parle de tabac ou même de cannabis,
15:01 les réactions sont totalement différentes.
15:03 Les gens sont outrés et effarés en mode "Oh, mais ça va pas !"
15:05 Sommes-nous assez stupides pour croire que l'alcool, c'est cool ?
15:08 Eh oui, nous le sommes.
15:10 Mais comment puis-je réellement en vouloir à ces influenceurs
15:12 qui font des live apéros, des "tu réponds ou tu bois",
15:15 ceux qui applaudissent la consommation d'alcool de leurs abonnés ?
15:18 Comment en vouloir à ceux qui font des vidéos en disant
15:20 que la cigarette, c'est le mal, c'est la pire chose, qu'il faut arrêter ?
15:23 Et puis d'autres vidéos en disant "Bon, l'alcool, après tout,
15:25 c'est pas si grave."
15:26 Comment puis-je en vouloir à ma pote qui fait des stories
15:28 avec son verre de vin en terrasse et qui se trouve indépendante et badass ?
15:32 Du coup, pour en revenir à ce que tu disais,
15:35 pour moi, en fait, boire, quelqu'un d'alcoolique,
15:38 après, c'est vraiment personnel et en fonction de ce que j'ai vécu,
15:41 il y a deux choses qui rentrent en compte.
15:43 Pour moi, c'est quelqu'un qui est en détresse,
15:45 quelqu'un qui a besoin de tout le temps boire.
15:47 Et j'ai l'impression qu'on nous construit, en fonction de notre sexe de naissance,
15:52 avec un package genre "L'homme, il doit être viril, froid,
15:56 pas être émotionnel, pas être ça."
15:58 Et nous, c'est l'inverse.
15:59 C'est genre en mode "Il faut absolument pas être viril,
16:01 il faut absolument être émotionnel, faire venir..."
16:05 Enfin, voilà, c'est deux façons de faire.
16:07 Et j'ai l'impression que beaucoup d'hommes et de femmes,
16:10 n'importe qui sur Terre, ne se retrouvent pas dans ce genre,
16:15 en se disant "Moi, on m'apprend qu'être un homme, c'est ça,
16:18 ou être une femme, c'est ça, mais moi, en tant qu'humain,
16:21 je ressens pas du tout ce qu'on me dit."
16:24 Et du coup, on a l'impression d'être hors normes, d'être bizarre,
16:27 d'être un peu en décalage, d'être un peu rejeté.
16:29 Et personne n'ose le dire.
16:31 Donc, on est tous à montrer des images fausses de nous à tout le monde,
16:34 genre en mode "Regardez comme je suis heureux, etc."
16:36 Alors que dans le fond, on essaie juste d'essayer d'être heureux.
16:40 Et j'ai l'impression que l'alcool, surtout en tant que mec,
16:44 ça aide à enlever ce côté un peu plus émotionnel et un peu plus "doux".
16:50 Et ça fait que, quand t'es un homme, quand tu bois de l'alcool,
16:54 tu vas être un peu plus dans ta case stéréotypée du genre masculin,
16:58 c'est-à-dire lourd, viril, casse-couille, en vrai.
17:02 Et au final, tu te sens plus à l'aise et t'as l'impression d'être plus
17:07 en adéquation avec qui tu devrais être socialement et comment t'as inculqué.
17:13 Le déni est là, le déni est présent.
17:15 Combien de vos influenceurs favoris sont alcooliques ?
17:19 Combien vous poussent dans ce chemin ? Combien vous incitent à boire ?
17:22 Être alcoolique, au final, c'est socialement cool.
17:25 Sauf quand tu bois des 8.6.
17:27 Alors juste à vous, mes chers collègues, qui êtes suivis par des milliers, des millions de personnes,
17:31 je pense sincèrement que vous avez tous à apporter des choses bien plus passionnantes
17:35 que la consommation d'alcool.
17:36 De plus, il y a une loi qui s'appelle la loi "Evin" qui est censée, en l'occurrence, limiter tout ça.
17:41 C'est-à-dire que quand on voit des vidéos d'alcool, il devrait y avoir le message
17:44 "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé" et en plus de ça, on devrait ne pas avoir le droit
17:48 de rire, de sourire, de prendre du bon temps quand il y a de l'alcool avec nous.
17:50 Le but étant d'éviter de faire tomber dans l'alcool des gens qui vous prennent comme modèle.
17:54 Alors oui, encore une fois, je sais que c'est la mode de l'égoïsme, du "je m'en fous de tout,
17:57 je m'en fous de la vie des gens, je fais ce que je veux", mais s'il vous plaît,
18:00 ne tombez pas dans ce système.
18:01 Ne soyez pas des bons petits moutons et essayez de tirer votre communauté vers le haut
18:06 plutôt que vers l'hôpital ou autres problèmes sociaux.
18:08 Encore une fois, vous pouvez consommer, c'est votre problème à vous,
18:11 c'est votre vie privée et vous n'êtes pas obligés de tout montrer sur vos réseaux sociaux.
18:15 Mais dans vos vlogs et dans vos stories, vous n'êtes pas obligés de tout partager.
18:18 Et vous ne le faites pas non plus.
18:20 Vous ne montrez pas tous vos moments de la vie, vous montrez ce qui est cool.
18:23 Et l'alcool ne devrait même pas en faire partie.
18:25 Et je vous demande ça à vous, mais aussi à tous les gens qui regardent cette vidéo.
18:28 Avec tout mon cœur et avec tout le respect que je vous dois,
18:30 arrêtez de fermer les yeux et prenez conscience du problème.
18:33 L'alcool fait des dégâts qu'on n'imagine même pas,
18:35 qu'on cache, qu'on met de côté dans le déni.
18:37 Alors oui, de temps en temps, si on ne voit pas ça, un verre, ok.
18:40 Mais arrêtez de glamouriser l'alcool.
18:42 Signalez les photos et les vidéos qui le banalisent.
18:45 Et sensibilisez les gens autour de vous.
18:47 Pour éviter qu'un de vos proches ou même vous,
18:49 y ait des conséquences désastreuses.
18:51 Ça n'arrive pas qu'aux autres.
18:53 En 2010, les taxes sur l'alcool qui représentent 3,2 millions d'euros
18:57 ne représentent que 37% du seul coût des soins dus à la consommation de l'alcool,
19:02 c'est-à-dire 8,6 milliards d'euros.
19:04 Le seul coût de ces séjours hospitaliers est estimé à 6,64 milliards d'euros.
19:09 Et le coût annuel pour les finances publiques est de 4,9 milliards d'euros par an.
19:13 Et non, les chiffres ne sont pas en baisse,
19:15 et encore moins avec tout ce qui s'est passé récemment.
19:17 L'alcool est un problème de société et la plupart d'entre nous sommes alcooliques.
19:21 Et qu'importe notre milieu social, notre statut, notre prestige, qui nous sommes,
19:25 l'alcoolisme, ça touche tout le monde.
19:27 Et aujourd'hui, nous sommes totalement dépassés par tout ça
19:29 et il est très difficile de réguler l'alcool, tout comme le tabac.
19:32 Si on interdit la vente d'alcool et de tabac comme beaucoup de drogues,
19:35 ça créerait une émeute.
19:36 Parce qu'au départ, on nous a vendu l'alcool et le tabac comme des choses bonnes pour la santé.
19:40 Les gens sont devenus dépendants.
19:42 Et même si aujourd'hui on sait que ça tue tout le monde,
19:44 il est impossible de faire machine arrière.
19:46 Ça créerait des émeutes et énormément de violence.
19:49 Notre rapport à l'alcool est marqué par un dualisme profond,
19:52 une nécessité sociale vs la réalité.
19:55 Et je pourrais en parler mille ans, que ça soit comme dans cette vidéo,
19:58 d'un point de vue social, féministe, biologique,
20:00 et c'est un vaste sujet qui me touche et m'effraie énormément.
20:03 Et bien que vous décidez de rejeter cette vidéo en bloc,
20:06 je vous remercie réellement d'être arrivé jusqu'à là.
20:09 Vous avez le droit de ne pas être d'accord avec moi.
20:11 Évidemment, malheureusement, je me doute que beaucoup d'entre vous connaissent déjà ces phases,
20:14 que ça soit pour vous, pour votre entourage.
20:16 Et je vous souhaite du plus profond de mon cœur du courage pour affronter tout ça.
20:19 Je pense qu'il faut réellement le vivre pour comprendre le problème.
20:22 Moi, si j'avais pas vu les gens autour de moi être confrontés à ça,
20:24 je serais comme vous, comme je l'étais il y a des années,
20:27 en mode "Oh c'est cool".
20:28 Consulter, en parler, accompagner l'autre sans lui faire la morale,
20:31 c'est pas simple, mais c'est un bon début pour s'en sortir.
20:34 J'ai réalisé que je me détruisais à l'âge de 24 ans,
20:38 grâce à ma maman et mes amis.
20:40 Et donc j'ai entamé un processus de reconstruction et j'ai accepté de l'aide.
20:43 Je pense que j'ai fait taire mon orgueil, taire mon déni,
20:46 et fait preuve d'un peu plus d'humilité.
20:48 En fait, je n'y arrive pas seul, donc j'ai besoin d'aide.
20:51 Pendant cette reconstruction, je me suis rendu compte que j'avais beaucoup de choses à dire,
20:55 que je retenais beaucoup de choses, et donc je me suis lancé dans l'écriture
20:59 pour raconter mon histoire et transmettre à d'autres personnes,
21:02 notamment des jeunes, qu'il est possible de tomber dans l'addiction jeune.
21:06 Moi, je n'avais aucune conscience de tout ça, pour moi c'était autre chose.
21:10 C'était le sans-abri, c'était la personne qui est au PMU toute la journée,
21:16 c'était toutes ces représentations que j'avais, qui sont en partie fausses.
21:21 Donc j'ai voulu écrire tout ça et parler aussi de cette reconstruction
21:26 qui peut être longue, douloureuse, qui n'est pas du tout linéaire.
21:29 C'est un livre que j'ai co-écrit avec Judith Lossmann,
21:33 qui est une littérothérapeute, donc une thérapie par l'écriture,
21:36 et c'est elle qui m'a véritablement guidé dans mon analyse.
21:41 On a analysé ensemble les émotions, on a analysé ensemble chaque mot que je posais sur papier,
21:45 et donc c'est vraiment un travail à quatre mains.
21:48 Et sans elle, je pense que je ne serais pas arrivé.
21:51 En tout cas, le livre n'aurait pas la même forme aujourd'hui.
21:53 Donc merci beaucoup Judith.
21:55 Aujourd'hui, je pense qu'il est primordial de ne pas pénaliser la consommation,
21:58 mais de la réguler au même titre que le tabac.
22:01 Faire une vraie campagne de sensibilisation
22:03 et arrêter les publicités dans la rue ou même sur les réseaux sociaux.
22:06 L'entourage, ou les gens, au lieu de pointer du doigt l'alcoolique,
22:10 comme on préfère l'appeler aujourd'hui indépendant,
22:13 c'est de voir en dessous, de voir derrière l'acte de consommer.
22:16 Il y a énormément de souffrance,
22:18 et c'est quelqu'un qui se sent seul, qui se sent déjà coupable,
22:22 parce qu'au fond de lui, il sait, c'est juste qu'il n'arrive pas à se l'avouer.
22:25 Mais donc, rajouter de la culpabilité à une culpabilité qui est déjà là,
22:29 ne peut pas aider ce malade-là.
22:32 Donc il faut l'accompagner avec le plus de bienveillance possible,
22:35 le plus d'authenticité possible, et d'être à l'écoute.
22:38 Moi, ce qui m'a sauvé, ce sont des preuves d'amour.
22:41 Or, on m'aime, parce que je buvais aussi,
22:44 parce que j'avais l'impression de manquer d'amour, ou de manquer de reconnaissance.
22:47 Donc pour combler tous ces vides-là, j'ai bu.
22:50 Derrière l'alcool, il faut y voir une maladie,
22:53 une maladie qui se soigne, et ce n'est pas de ma faute,
22:56 ce n'est pas de la faute du dépendant.
22:59 La triste réalité dans tout ça, c'est qu'on s'en fout.
23:02 Parce que nous sommes dans un système, dans une société,
23:05 où des personnes s'enrichissent sur les failles et la confiance
23:08 de toute une population, de tout un peuple.
23:11 Et si on veut mettre en danger des gens pour s'enrichir,
23:14 ça se passe au quotidien, pour beaucoup d'autres sujets.
23:17 Voilà, voilà ! Je vous souhaite un bon week-end.
23:20 N'oubliez pas dimanche de venir sur ma vidéo sur la chaîne Dans ta Tête,
23:23 et si vous n'êtes pas abonné à le faire, et si vous le souhaitez,
23:26 à me suivre financièrement sur le Patreon. Sur ce, bye bye !
23:29 [Musique]

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