Plus de 11.300 contenus promouvant l'alcool ont été repérés principalement sur Tiktok et Instagram par l'association Addiction France. La publicité pour l'alcool étant pourtant interdite par loi en France.
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00:00des heures et des heures sur les réseaux sociaux pour arriver à cette conclusion qu'effectivement, des centaines d'influenceurs donnent une image positive de l'alcool.
00:09Je ne sais pas si on peut voir d'ailleurs quelques images, quelques-unes de ces images, avec la complicité des starlettes d'Internet.
00:18Vous avez recensé d'ailleurs combien de faits ou de comportements douteux ?
00:22Au total, on a recensé des milliers de contenus, 11 300. Et ces contenus, c'est la moitié, c'est les marques directement qui font de la publicité pour leurs produits,
00:34de manière très esthétique. C'est des jolies publicités avec parfois des films de l'animation.
00:41Donc ça, c'est entre deux messages d'influenceurs. Ce n'est pas directement véhiculé par les influenceurs.
00:47La moitié se sont par les marques et la moitié se sont par des influenceurs. Au total, c'est environ 500 influenceurs qu'on a repérés dans cette étude.
00:55L'une des plus connues, l'ENA situation qu'on voit à l'écran avec une bière mexicaine, deux même, c'est du placement de produit.
01:04Est-ce qu'elle est rémunérée par la marque de bière pour faire cette photo ?
01:09Alors non, on n'a pas la preuve de cette rémunération. On n'a pas accès au contrat des influenceurs. Mais par contre, on sait qu'elle se met en scène régulièrement.
01:18Elle s'est mise en scène à plusieurs reprises et que là, en l'occurrence, elle a participé à un festival à l'invitation de la marque,
01:25puisqu'en fait, ce sont bien les marques qui bénéficient de ce système, qui ont trouvé la parade. En passant par des influenceurs, ils transfèrent la responsabilité
01:33puisque ce sont bien les créateurs des contenus, ceux qui publient, qui sont responsables. Donc face au juge, c'est l'influenceur qui est responsable et ce n'est pas la marque.
01:42La loi les oblige à écrire publicité, normalement ?
01:45Oui, c'est vrai. Ça a été rappelé par la loi influenceur qui a été votée l'an dernier. Et pourtant, on voit que cette mention n'apparaît pas.
01:55Le problème, ce n'est pas seulement de faire de la publicité, c'est de faire de la publicité pour de l'alcool, ce qui est interdit par la loi Evin.
02:02C'est un contournement de la loi ? C'est encore le vide juridique des réseaux sociaux ?
02:07La loi Evin, elle vise à protéger les jeunes. Pour protéger les jeunes, en 1990, on s'est dit, les jeunes sont beaucoup devant la télévision, donc on interdit la publicité pour l'alcool à la télévision.
02:19Aujourd'hui, les jeunes, ils passent trois fois plus de temps sur les réseaux sociaux qu'à la télévision. Et donc effectivement, ils sont exposés à la publicité via des influenceurs
02:28qui leur donnent une image hyper positive du produit. Et donc c'est ça, aujourd'hui, qu'il faut remettre en question et se dire que si on veut protéger les jeunes,
02:36il faut interdire la publicité sur les réseaux sociaux, la publicité pour l'alcool.
02:40Est-ce que vous avez pu aussi mesurer la force de l'influence de ces jeunes sur la consommation d'alcool ? Ça se mesure, ça ?
02:47On l'a étudié dans le cadre de cette étude. En fait, on voit que 80 % des jeunes sont exposés à la publicité toutes les semaines sur les réseaux sociaux.
02:57Et cette publicité, elle leur donne envie de boire. Plus on voit de la publicité et plus on se dit que le produit a l'air intéressant.
03:04Et lorsque la publicité, elle émane des influenceurs dont ils se sentent proches, ils se disent que le produit doit être bon puisqu'il est recommandé par l'influenceur qu'ils suivent.
03:12Qu'est-ce que disent les influenceurs que vous avez contactés ? Parce que j'imagine que vous les avez appelés pour leur dire… Vous les avez peut-être même attaqués ?
03:19Alors, on a contacté environ 300 influenceurs. La moitié nous a remerciés, nous a dit qu'ils n'étaient pas au courant. Et puis l'autre moitié, soit ne nous a pas répondu, soit nous a dit
03:31« Ah ben nous, on a vu avec la marque, il nous a dit qu'il n'y avait pas de problème ». Et donc, ils n'ont pas retiré les contenus et ils ont continué à publier, à se mettre en scène avec de l'alcool.
03:41Donc dans certains cas, effectivement, on a pu aller jusqu'à agir en justice pour faire cesser les comportements.
03:47Mais pas tous. McFly et Carlito, c'est Antoine Fernandez qui travaille avec nous, qui a levé cette vidéo. McFly et Carlito ont pris une décision et ils l'ont exprimée sur leurs réseaux sociaux.
04:00Petite pression, cette pression s'appelle la loi française. La loi, par le biais de l'association Addiction France, nous a dit que le sens qui est véhiculé dans ces vidéos, c'est, avec Elian ou Natoo ou autres, c'est que vous rigolez trop en buvant des coups.
04:13J'ai mangé une petite pression et après on s'est dit « attends, mais en même temps, est-ce qu'on ne comprend pas un peu les gens qui se battent pour ça ? ». Et la vérité, c'est qu'on s'est dit « bah si ».
04:18On vous annonce officiellement les vidéos dégustation d'alcool avec l'entraide blanche et un petit café.
04:23Merci beaucoup.
04:25C'est fini. C'est terminé.
04:29Tant mieux, ça fait longtemps qu'on attendait, on les avait contactés à plusieurs reprises.
04:32Vous l'avez appris avec nous ce matin.
04:33Je l'apprends aujourd'hui. C'est une bonne nouvelle. Ça montre qu'il faut pouvoir exposer ses pratiques parce que quand on agit nous, tout seul, des fois ça ne fonctionne pas.
04:41Et avec un peu de pression médiatique, ils se sont dit qu'il y avait vraiment un problème et qu'il fallait qu'ils changent.
04:45Vous avez repéré des marques qui se sont vraiment spécialisées dans le placement de leurs produits chez les influenceurs.
04:51Alors, celles qui profitent le plus du système, c'est les gros industriels, c'est les grandes marques de bière et de spiritueux.
04:57Sur notre podium, on a Ricard, on a Heineken et on a Aperol. On connaît tous le Spritz qui a eu un développement fulgurant.
05:06C'est grâce à une stratégie marketing bien rodée.
05:09Et puis, il faut que le législateur aussi prenne le dossier à bras-le-corps et modifie la loi.
05:12Qu'est-ce qui se passe ? Ils ne regardent pas Internet ?
05:14Je ne comprends pas. Il n'y a pas un moment où il y a des gars qui s'occupent de ça et qui ne se rendent pas compte ?
05:20Ça me paraît aberrant.
05:22Oui, qu'il faille lancer des alertes.
05:24Déjà, on n'est pas forcément tous sur les réseaux sociaux.
05:26Nos politiques ne passent pas forcément du temps sur les réseaux sociaux.
05:29Il y a la question des algorithmes.
05:31Donc, on est ciblé.
05:32Et donc, quand on cible les jeunes et que vous êtes dans la tranche d'âge au-dessus, vous ne voyez pas forcément les mêmes contenus.
05:38Effectivement, c'est pour ça qu'on est sur le vide.
05:41Il est important de tout interdire.
05:44Dans notre algorithme, il n'y a que de l'eau minérale sur nos réseaux sociaux.
05:48Je ne comprends pas.