• l’année dernière
Le préfet de police, Laurent Nuñez, va interdire un rassemblement en hommage à Thomas prévu vendredi soir à Paris, organisé par des groupuscules d'ultradroite. Ce mardi, Gérald Darmanin a annoncé qu’il allait par ailleurs demander la dissolution de trois groupes de la même mouvance, dont la Division Martel, qui a été au centre de l’expédition punitive du week-end dernier à Romans-sur-Isère (Drôme).

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Transcription
00:00 Moi ce qui me gêne c'est la récupération politique, ça c'est clair.
00:02 Deuxièmement, ce qui me gêne aussi terriblement, c'est que je ne peux que faire le constat aujourd'hui qu'il y a deux France.
00:08 Vous savez, il y a ce film Bac Nord, certains ont découvert,
00:11 il s'est très en dessous de la réalité.
00:14 C'est choquant pourtant Bac Nord.
00:16 Les gérants dans les quartiers, ça existe.
00:19 La République, ça fait 20 ans qu'elle est exclue de certains quartiers.
00:22 C'est vrai que le discours politique est aberrant.
00:25 Que ce soit Nicolas Sarkozy et autres, et sous François Hollande,
00:28 on nous faisait croire que la République était partout, qu'il n'y avait pas de quartier où la République ne rentrait pas,
00:33 c'est faux depuis 20 ans.
00:34 Non, Hollande parlait de séparatisme, souvenez-vous.
00:36 C'est faux depuis 20 ans.
00:37 Moi ce qui me terrifie c'est la clanification de la société.
00:40 La communautarisation.
00:42 La communautarisation de la société et qu'on retrouve ensuite dans les discours.
00:46 Il y a une Rix, un jeune garçon est décédé dans des conditions dramatiques,
00:49 c'est un drame absolu, 16 ans, ça ne doit pas exister.
00:51 Vous savez que ce terme-là de Rix, il est même considéré comme insupportable par beaucoup à Crépole.
00:56 Et ils ont raison d'ailleurs.
00:58 C'est un règlement de compte.
00:59 Vous avez un jeune garçon qui fait la fête,
01:01 qui finisse comme ça à la fin de la soirée, mais ce n'est même pas envisageable, c'est inimaginable.
01:06 Mais ça existe pourtant, et derrière vous avez aussi
01:10 toute l'apparition d'une société complètement clannique.
01:13 Quartier contre quartier, contre ville, contre territoire contre territoire,
01:18 on parle d'invasion lorsque des jeunes vont manifester dans le quartier,
01:22 on a l'impression d'être dans une guerre civile.
01:24 On a l'impression d'être dans une guerre civile.
01:26 Par contre, c'est vrai que je constate une gangrène véritablement dans les quartiers.
01:30 Je constate qu'on se réunit uniquement plus que par communauté.
01:32 J'ai connu les années 80-90, j'ai grandi dans les années 90,
01:36 je vais vous dire, on était extrêmement mélangés,
01:39 il n'y avait aucune question communautariste à l'école.
01:44 Parce que la République était encore forte,
01:46 et qu'on la laissait attaquer, miner.
01:48 La République était partout.
01:49 La laïcité était partout.
01:53 Aucune question communautariste ne se pose, et que ce soit la communauté.
01:55 - On ne peut pas céder.
01:56 - Que ce soit au collège.
01:58 Et j'ai vu une dégradation profonde,
02:00 et je vous dirai le pire, l'accélération après la fin du service militaire.
02:03 La catastrophe qui a été, par Jacques Chirac, la suppression du service militaire,
02:07 pour la clanification de la société,
02:09 qui ensuite a été crescendo.
02:11 Aujourd'hui, vous avez des jeunes qui naissent dans une rue,
02:14 qui ont la loi de cette rue,
02:15 qui grandissent dans cette rue,
02:17 qui travaillent dans cette rue,
02:18 qui se marient dans cette rue,
02:20 et qui meurent dans cette rue.
02:22 Qui ne connaîtront jamais rien d'autre que la loi de leur rue.
02:24 Et vous avez dans des quartiers,
02:26 on l'a vu récemment avec M. Spatafore,
02:27 une de mes associées dans un dossier,
02:29 des jeunes qui surveillent le quartier.
02:31 Et ne rentrent pas qui veulent dans le quartier.
02:33 Ce n'est pas la police qui surveille.
02:34 Ce sont des jeunes qui, eux-mêmes d'autorité,
02:36 vont décider qui rentre dans leur quartier.
02:38 Et c'est aberrant.
02:39 Et donc il y a des gens qui n'ont pas le droit de rentrer,
02:41 et il y a des gens qui ont le droit de rentrer.
02:43 Et je vais vous dire,
02:43 ce n'est même pas forcément un problème d'immigration,
02:45 c'est un problème de clanification dans certains quartiers.
02:49 Donc moi je pense que, je ne connais pas les solutions,
02:52 je ne peux que constater cet affligeant,
02:54 et qu'effectivement on en arrive à des drames,
02:56 qui sont terrifiants, comme le drame de ce jeune homme,
02:59 16 ans quand on sort faire la fête,
03:01 ce n'est pas possible, ce n'est pas acceptable,
03:02 c'est intolérable.
03:03 Et je vais vous dire, moi ce qui m'a choqué,
03:05 que des gens aient manifesté pour Naël.
03:07 Évidemment.
03:08 C'est choquant ce qui s'est passé.
03:09 Peu importe, on verra sur la responsabilité des policiers,
03:11 je ne préjuge pas.
03:12 Mais malgré tout c'est choquant.
03:14 Mourir à la suite d'un refus d'obtempérer,
03:16 ça reste choquant.
03:17 Même si, effectivement,
03:18 il se peut que le policier ait été légitime dans son action.
03:20 On verra ce que dira la justice.
03:22 Mais c'est choquant.
03:23 Par contre, ce que je ne comprends pas,
03:24 ou je ne comprendrai pas,
03:25 c'est qu'on ne manifeste pas pour Thomas.
03:27 Ce qui s'est passé pour Thomas,
03:29 est tout aussi inacceptable,
03:30 voire plus inacceptable encore que pour Naël,
03:32 parce que le jeune Thomas, il est juste sorti pour faire la fête.
03:34 Il y a eu des manifestations aussi pour Thomas.
03:38 Il ne conduisait pas sans permis,
03:39 il n'a pas fait de refus d'obtempérer.
03:40 Il y a eu une marche blanche pour Thomas quand pour Naël,
03:41 on a eu des débordements.
03:43 Mais Thomas, il n'a pas fait d'infraction pénale,
03:45 Thomas, il n'a pas fait de refus d'obtempérer,
03:47 Thomas, il n'a pas essayé de prendre la fuite,
03:49 il n'a rien fait du tout.
03:50 Il est juste sorti s'amuser,
03:51 comme tous nos gamins qui ont cet âge-là.
03:53 Je suis sorti à cet âge-là,
03:55 je me suis battu à cet âge-là,
03:57 j'ai mis un coup de poing à cet âge-là
03:58 dans une soirée à la suite d'un bal,
04:00 et quand on se plaignait à nos parents,
04:02 ils disaient "la prochaine fois, tu feras attention,
04:03 puis tu boiras moins et tu feras moins l'idiot".
04:05 - "Bien fait pour ta gueule", disaient les parents.
04:07 - Sauf que je ne risquais pas de prendre un coup de couteau
04:10 encore à l'époque dans ces conditions-là.
04:11 Et ce que vous avez vu là,
04:12 j'ai fait une affaire comme ça il y a trois mois à Besançon,
04:15 pour un jeune, alors issu de l'immigration,
04:17 qui a reçu un coup de couteau d'un autre jeune
04:19 issu de l'immigration,
04:20 vous voyez, c'était pas...
04:21 si on veut rechercher,
04:22 là vraiment, il n'y avait pas ce problème-là.
04:24 Simplement parce qu'un bon jeune issu de l'immigration
04:27 qui travaillait, qui était sérieux,
04:28 va chez le coiffeur,
04:29 qu'un autre jeune qui ne travaillait pas,
04:32 qui essaye de lui prendre sa place,
04:33 il lui dise "non, tu me laisses me faire coiffer le premier",
04:35 il l'attend à la sortie,
04:37 un coup de couteau, il le tue.
04:38 Pour une coupe de cheveux.
04:39 Donc ce que vous voyez,
04:40 ce dont vous parlez aujourd'hui,
04:42 je le vois moi dans les cours d'assises,
04:44 un coup de couteau, un jeune garçon mort,
04:46 de 19 ans, pour une coupe de cheveux ?
04:48 Là, un jeune garçon de 16 ans mort, pourquoi ?
04:50 Pour deux mots dans un bal ?
04:52 Je pense que nos politiques, vous avez raison,
04:54 ne sont pas conscients.
04:55 Ça ne sert à rien de nous dire la sécurité partout,
04:57 tout va bien, il n'y a pas de problème.
04:59 Bien sûr que si, et les problèmes sont gravissimes.

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