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Délégation aux droits des femmes : Après des violences, le sport pour se reconstruire

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00:00:00 Bonjour à toutes et tous.
00:00:02 Et je suis très fière de dire "et tous".
00:00:05 Merci, mesdames et messieurs, d'être présents
00:00:10 pour cet événement.
00:00:12 Je, sans plus attendre, madame la ministre,
00:00:15 je vous laisse venir à mes côtés
00:00:18 et dire quelques mots pour introduire cet événement.
00:00:23 Merci, en tout cas, de votre présence, madame la ministre.
00:00:28 (Applaudissements)
00:00:30 (...)
00:00:36 -Bonjour à toutes et tous.
00:00:38 Madame la présidente de la délégation
00:00:40 aux droits des femmes, chère Véronique,
00:00:43 mesdames et messieurs les députés,
00:00:45 mesdames et messieurs, je suis vraiment très heureuse
00:00:48 d'être parmi vous cet après-midi
00:00:49 pour la projection du film "Touché" d'Alexandra Lamy,
00:00:53 que je souhaite saluer et surtout remercier
00:00:55 pour son engagement pour notre cause.
00:00:58 Merci également à Véronique
00:00:59 pour l'organisation de cet événement,
00:01:01 et je sais que la grande sportive que tu es y tenait beaucoup.
00:01:05 Ces 10 derniers jours ont de nouveau permis
00:01:07 de parler au grand public des violences faites aux femmes
00:01:11 et des violences conjugales en particulier.
00:01:13 Avec les associations et toutes celles et ceux engagés
00:01:16 sur ce sujet, nous avons pu continuer
00:01:19 d'éveiller les consciences sur ce fléau
00:01:21 des violences sexistes et sexuelles,
00:01:23 et ce n'est jamais de trop.
00:01:25 Depuis 2017, nous avons, dans cet hémicycle,
00:01:28 à l'Assemblée nationale, voté 5 textes de loi
00:01:30 et mis en place de nombreux dispositifs
00:01:32 permettant de mieux protéger
00:01:34 les victimes de violences conjugales.
00:01:36 Notre priorité a d'abord été de nous concentrer
00:01:38 sur le recueil de la parole des victimes,
00:01:40 avec notamment l'extension du soutien aux victimes
00:01:43 sur la ligne téléphonique 3919,
00:01:45 ouverte 24h/24, 7 jours sur 7,
00:01:48 ou encore la formation de plus de 150 000 policiers et gendarmes
00:01:52 au recueil de la parole
00:01:53 et aux violences intrafamiliales et sexuelles.
00:01:56 Nous avons aussi développé des dispositifs
00:01:58 pour protéger les femmes,
00:02:00 en doublant notamment le nombre de places d'hébergement d'urgence
00:02:03 pour atteindre plus de 10 000 places d'hébergement en 2023,
00:02:06 en déployant des téléphones grave danger,
00:02:07 des bracelets anti-rapprochement,
00:02:10 et enfin, nous sommes aussi attachés à traiter les auteurs.
00:02:14 Parce que sans auteurs, vous le savez, il n'y a pas de victimes.
00:02:16 Nous avons ouvert 30 centres de prise en charge
00:02:20 des auteurs de violences conjugales
00:02:21 partout en France pour un accompagnement psychologique,
00:02:24 social, et également pour traiter les addictions
00:02:27 rencontrées très souvent par ces auteurs.
00:02:30 Nous allons maintenant aussi continuer
00:02:32 en accompagnant les femmes dans leur départ du domicile
00:02:36 et permettre la séparation avec le conjoint.
00:02:39 Et pour cela, nous allons déployer le Pacte Nouveau Départ
00:02:42 et l'Aide d'urgence.
00:02:44 Parce que nous le savons,
00:02:45 et les associations qui sont aujourd'hui présentes
00:02:47 le savent très bien,
00:02:49 il faut en moyenne 7 allers-retours
00:02:50 avant que les femmes puissent quitter le domicile
00:02:52 et donc quitter leur bourreau.
00:02:53 Nous avons choisi de les aider financièrement
00:02:56 et également de les accompagner dans leurs démarches administratives
00:02:59 qui sont nécessaires au départ.
00:03:02 Mais si nous mettons en lumière les victimes,
00:03:05 la façon de les protéger et la manière de sanctionner les auteurs,
00:03:09 nous parlons moins de la manière
00:03:10 dont elles peuvent se reconstruire de l'après-violence.
00:03:14 Car oui, c'est possible.
00:03:16 Nous avons bien conscience désormais
00:03:17 qu'il s'agit bien de situations extrêmement difficiles
00:03:20 qui conduisent à des traumatismes durables
00:03:23 avec des impacts considérables sur la vie des femmes.
00:03:26 Le parcours de soins peut alors prendre diverses formes.
00:03:29 Ils peuvent, par exemple, passer par un accompagnement
00:03:32 dans un centre régional de psychotraumatisme.
00:03:35 Les CRP sont une plus-value à notre système de soins
00:03:38 prêt à assurer une prise en charge
00:03:41 adaptée à toute victime de violence.
00:03:43 Ils ont vocation à accueillir toutes les victimes
00:03:46 d'un stress post-traumatique, adulte comme enfant,
00:03:49 résultant d'une guerre, d'un parcours migratoire,
00:03:52 de catastrophes naturelles ou d'attentats.
00:03:53 Mais la réalité, c'est que les plus concernées
00:03:57 sont les femmes, d'abord, dont la majorité
00:04:00 sont victimes de violences sexuelles et psychologiques.
00:04:03 En Nouvelle-Aquitaine, par exemple, où je me suis rendue
00:04:06 il y a maintenant une quinzaine de jours,
00:04:08 le centre a déjà accompagné près de 400 personnes,
00:04:12 dont 73 % étaient des femmes.
00:04:15 Plus de la moitié d'entre elles avait moins de 35 ans
00:04:18 et victime, pour la plupart, de violences sexuelles
00:04:20 et conjugales.
00:04:21 Il existe aussi des maisons des femmes
00:04:23 qui, parmi leurs actions très larges,
00:04:26 accueillant également les victimes
00:04:27 pour les aider dans leur reconstruction
00:04:29 grâce à un parcours de santé dédié.
00:04:31 En 2016, la 1re maison des femmes à Saint-Denis,
00:04:35 créée par Radha Hatem, qui doit être là ce soir,
00:04:37 mais que je ne vois pas encore,
00:04:40 a ouvert la voie à de profonds changements
00:04:42 et une prise de conscience majeure du milieu médical.
00:04:45 J'aurais plaisir de la revoir, nous nous voyons souvent avec Radha.
00:04:49 Chacune de ces structures
00:04:51 font un travail formidable au quotidien
00:04:53 pour prendre en charge, accompagner,
00:04:55 aider de nombreuses femmes victimes de violences.
00:04:58 L'une des solutions proposées aussi,
00:05:00 c'est celle que vous mettez aujourd'hui en avant
00:05:02 lors de cet événement dans le film "Le sport".
00:05:06 Le sport n'est pas un simple loisir.
00:05:09 Vecteur d'émancipation, d'inclusion
00:05:11 et également de socialisation.
00:05:13 Il est aussi, pour de nombreuses situations,
00:05:16 un outil précieux du protocole de santé.
00:05:18 Il permet de se reconstruire, de se retrouver soi-même,
00:05:22 de recréer un rapport de confiance avec les autres.
00:05:25 Pour les femmes victimes de violences,
00:05:27 il peut être une véritable bouffée d'air
00:05:30 et un exutoire qui sauve des vies.
00:05:32 Il aide à se réapproprier son corps après les violences
00:05:35 et à surmonter les épreuves douloureuses d'une vie.
00:05:38 L'association Fight for Dignity,
00:05:40 qui, je le sais, est dans la salle, madame,
00:05:43 fait partie de ces acteurs précieux
00:05:45 accompagnés par mon ministère.
00:05:47 Elle propose des ateliers de karaté thérapeutique,
00:05:49 notamment dans les maisons des femmes.
00:05:51 Une étude réalisée d'ailleurs entre 2020 et 2022
00:05:55 par l'université de Strasbourg, que nous avons cofinancée,
00:05:59 a, par exemple, démontré que la pratique du karaté adapté
00:06:03 apporte une plus-value significative.
00:06:05 L'anxiété est significativement baissée
00:06:08 chez les femmes pratiquantes
00:06:09 et l'intensité de l'état de stress post-traumatique
00:06:12 est réduite grâce, justement,
00:06:14 à l'apaisement de symptômes psychiques et psychocorporels.
00:06:18 Mais surtout, cela leur a redonné confiance en elles.
00:06:22 Elles ont aussi pu découvrir une solidarité entre victimes,
00:06:26 expérimenter le dépassement de soi
00:06:28 et recréer un amour propre,
00:06:30 indispensable pour avancer dans la vie.
00:06:33 Il faut donc que nous menions un travail de structuration
00:06:35 de l'ensemble des actions existantes
00:06:38 en lien avec le ministère des Sports,
00:06:40 le ministère de la Santé et également mon ministère,
00:06:43 afin que tous les territoires aient accès
00:06:45 à ce type de parcours de reconstruction par le sport.
00:06:48 Évidemment, cette reconstruction peut aussi passer
00:06:51 par d'autres outils tels que la danse, l'écriture
00:06:54 ou encore le théâtre.
00:06:56 La pièce de théâtre vivante diffusée au sein de cette assemblée
00:06:59 la semaine dernière et à laquelle des victimes
00:07:02 ont participé à l'écriture a su montrer combien le théâtre
00:07:06 les ont aidés dans leur parcours de reconstruction.
00:07:09 Toutes ces femmes nous ont envoyé un message d'espoir.
00:07:11 Il est possible de se reconstruire après les violences
00:07:14 et de bien des manières.
00:07:16 Cela doit nous inspirer et cela nous oblige à agir
00:07:19 pour permettre à toutes les victimes
00:07:20 d'avoir les mêmes chances de s'en sortir.
00:07:23 Ce film aura, j'en suis certaine,
00:07:25 la vertu de toucher le plus grand nombre de nos concitoyens.
00:07:29 Notre société évolue, et c'est bien heureux,
00:07:33 et les Français sont de plus en plus conscients
00:07:35 des enjeux qui entourent les femmes victimes de violences.
00:07:38 À nous d'accompagner cet élan,
00:07:40 nous avons la lourde responsabilité de sauver des vies.
00:07:43 Merci à tous.
00:07:44 (Applaudissements)
00:07:46 (...)
00:07:54 -Merci, madame la ministre.
00:07:56 Maintenant, peut-être que je vais appeler Alexandra Lamy
00:08:01 en tant que réalisatrice, si vous voulez bien
00:08:04 nous présenter à la fois votre film, votre projet.
00:08:08 (Applaudissements)
00:08:10 Voilà, je vous invite à dire quelques mots.
00:08:12 -J'ai écrit un petit texte, parce que j'ai plus de mémoire.
00:08:17 Pardon, excusez-moi.
00:08:21 Bonjour à toutes et à tous.
00:08:24 Je voudrais tout d'abord vous remercier
00:08:25 pour nous donner l'opportunité d'échanger avec vous,
00:08:28 mesdames et messieurs les députés, madame la ministre,
00:08:32 afin de faire évoluer la loi en matière d'égalité femmes et hommes
00:08:35 pour lutter contre les discriminations,
00:08:37 contre les violences faites aux femmes et aux enfants,
00:08:40 contre toute forme de violence qui anéantisse
00:08:42 tout au long de leur vie toutes ces victimes.
00:08:45 La violence n'appartient à aucune classe sociale,
00:08:48 à aucun milieu particulier.
00:08:50 Elle montre que le phénomène atteint des femmes
00:08:52 de tous les milieux, dans la vie privée,
00:08:54 dans les espaces publics comme au travail.
00:08:57 Je vous remercie, madame Véronique Riotton,
00:09:00 présidente de la Dégation aux droits des femmes,
00:09:02 de nous donner la parole.
00:09:03 Ces violences détruisent des vies
00:09:05 et il est très difficile de se reconstruire.
00:09:08 Grâce à de nombreuses associations,
00:09:09 nous essayons d'aider à la reconstruction, à l'écoute,
00:09:12 que ces personnes ne se sentent plus seules,
00:09:14 mais soutenues par nous toutes et tous.
00:09:17 Ces associations font un travail formidable,
00:09:19 mais elles ne peuvent pas être seules
00:09:20 et elles ont besoin concrètement de vous.
00:09:23 Petit message personnel, je trouve intolérable
00:09:26 la prescription de ces violences et de ces meurtres.
00:09:29 Encore une fois, ce sont les victimes
00:09:30 qui ne se sentent pas protégées
00:09:31 et encore une fois, ce sont les agresseurs qui sont épargnés.
00:09:34 Pensez à vos mères, à vos femmes, à vos filles.
00:09:38 N'oublions pas que nous sommes tous concernés
00:09:40 parce qu'il s'agit de crimes contre l'humanité.
00:09:43 Les violences subies par les femmes
00:09:44 constituent l'une des violations des droits humains
00:09:46 les plus répandues dans le monde.
00:09:48 Ces violences peuvent prendre différentes formes.
00:09:51 Les coups, les violences psychologiques,
00:09:53 viols conjugales, féminicides,
00:09:55 harcèlement ou agressions sexuelles,
00:09:58 viols, harcèlement dans la rue,
00:09:59 cyberharcèlement, mariage précoce et forcé,
00:10:02 mutilation génitale féminine,
00:10:04 trafic d'êtres humains, esclavage, exploitation sexuelle.
00:10:08 Ces violences constituent l'inégalité homme-femme,
00:10:10 ce pour quoi nous devons lutter.
00:10:12 96 000 viols par an, soit un toutes les 6 minutes.
00:10:16 160 000 enfants victimes d'incestes
00:10:18 chaque année selon la CIVIS.
00:10:20 Un enfant violé toutes les 3 minutes en France.
00:10:23 240 000 femmes victimes de violences conjugales en 2022.
00:10:27 Ces viols sont principalement commis par des proches
00:10:29 et dont leur immense majorité ne sont pas déclarés à la police
00:10:32 par peur de représailles,
00:10:34 par peur de ne pas être considérés,
00:10:35 de ne pas être écoutés, de ne pas être soutenus,
00:10:38 parce que c'est un long chemin qui les attend.
00:10:41 Sachant qu'en France, à peine 1 % d'affaires de viols
00:10:43 aboutissent à une condamnation en cour d'assise,
00:10:45 ce crime reste très peu puni en France.
00:10:48 Peu de victimes portent plainte
00:10:49 et la majorité des affaires ouvertes sont ensuite classées.
00:10:54 "Touchez", le film que nous vous présentons aujourd'hui
00:10:56 est un film très important pour moi.
00:10:58 Et je tiens à remercier de la présence de mes comédiennes,
00:11:00 Mélanie Douté, Vanessa F. Seccaldi,
00:11:03 Chloé Joannet, qui va nous rejoindre,
00:11:05 ainsi que toutes les comédiennes et comédiens
00:11:07 qui ont travaillé sur ce film.
00:11:08 Un grand merci à Olivier Servard.
00:11:10 Tu nous as été d'une aide précieuse.
00:11:13 Philippe Boueffard, producteur de films,
00:11:15 m'a proposé de lire la BD de Quentin Zutillon.
00:11:19 Quand je lui ai demandé quel rôle il me proposait,
00:11:20 il m'a répondu que ce n'était pas pour jouer,
00:11:22 mais pour le réaliser.
00:11:24 J'ai reçu la BD, je l'ai lue, et je me suis dit
00:11:27 si je dois faire un 1er film, ce sera celui-là.
00:11:30 Un 1er film, c'est important.
00:11:32 On doit y mettre tout ce qui nous vient de là,
00:11:34 de notre ventre, de notre coeur, de notre corps.
00:11:37 Et c'est le sujet du film.
00:11:39 Ce film, comme vous allez le voir,
00:11:40 nous fait comprendre combien il est difficile
00:11:42 de se reconstruire, mais pas impossible.
00:11:45 Je voulais parler de la reconstruction, bien sûr,
00:11:47 mais aussi remercier toutes ces associations
00:11:49 qui travaillent dans l'ombre
00:11:50 et qui, encore une fois, font un travail formidable.
00:11:53 Nous parlons ici du corps, parce que c'est le corps
00:11:55 qui est touché en 1er par ces violences.
00:11:58 Je laisserai donc Radha Athen, qui n'est pas encore là.
00:12:01 Elle est arrivée, Radha.
00:12:04 Laurence Fischer, fondatrice de "Fight for Dignity",
00:12:08 et Olivier Servard, maître d'âme d'airscreen thérapeutique,
00:12:11 vous parler de cette reconstruction par le sport.
00:12:15 Un film ne change pas les choses, mais il permet de gagner du temps.
00:12:18 Il est plus facile d'échanger, de pouvoir dire
00:12:21 "Je me retrouve dans tel ou tel personnage",
00:12:23 ou "Si cette situation me parle".
00:12:25 C'est pourquoi, avec ce film,
00:12:26 nous le montrons régulièrement dans les associations,
00:12:29 mais aussi dans les lycées, pour faire de la prévention.
00:12:31 Nous partons, d'ailleurs, pendant une semaine
00:12:33 faire une tournée de prévention dans les lycées en Occitanie.
00:12:36 Merci, Karim.
00:12:37 Et entre parenthèses, c'est toujours très étonnant
00:12:39 de voir que les questions, les réactions des élèves
00:12:42 sont partout les mêmes,
00:12:43 comme quoi la violence n'épargne personne.
00:12:46 Je ne vais pas faire trop long, puisque nous avons encore
00:12:48 appris la projection, le temps d'en parler,
00:12:50 et je vous remercie. Bon film.
00:12:52 Merci.
00:12:53 -Madame...
00:12:57 Madame la ministre, cher Bérangère,
00:13:00 mesdames et messieurs les parlementaires,
00:13:02 honorés de votre présence,
00:13:05 chers collègues, c'est toujours un moment important
00:13:08 quand vous arrivez à mobiliser un peu de temps.
00:13:10 Donc vraiment, merci d'être parmi nous.
00:13:13 Cher Alexandra Lamy, mesdames et messieurs,
00:13:16 merci à toutes et tous d'être présents aujourd'hui
00:13:18 pour cet événement
00:13:20 organisé par la Délégation droits des femmes
00:13:22 et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes
00:13:25 autour du parcours d'émancipation des victimes,
00:13:28 combattantes, après des violences,
00:13:31 le sport pour se reconstruire.
00:13:33 Je voudrais remercier vraiment tout particulièrement
00:13:36 votre équipe qui a permis de réaliser ce film
00:13:39 que nous allons projeter dans quelques minutes.
00:13:41 Cher Alexandra Lamy, vous-même et l'ensemble des actrices
00:13:45 et puis acteurs qui sont présents ce soir.
00:13:48 Sans trop en dire, vous permettrez d'écrire avec justesse,
00:13:51 de rendre accessible pour le grand public
00:13:54 la complexité du chemin rarement linéaire
00:13:59 par lequel les victimes passent pour sortir des violences.
00:14:02 Grâce à votre film, vous rendez lisible
00:14:05 la résilience des victimes
00:14:07 ainsi qu'une étape souvent peu abordée dans ces questions-là,
00:14:10 pourtant essentielles, celle de la reconstruction.
00:14:14 Depuis 2017, notre majorité s'est engagée sans relâche,
00:14:18 madame la ministre, pour améliorer la protection
00:14:20 et l'accompagnement des victimes
00:14:22 ainsi que la lutte contre la récidive des auteurs.
00:14:25 J'aimerais rappeler qu'il faut en moyenne 7 allers-retours
00:14:28 pour qu'une victime se sépare définitivement
00:14:31 d'un conjoint violent.
00:14:33 Cela montre à quel point il est nécessaire
00:14:35 de continuer nos efforts et pour accompagner les victimes.
00:14:39 Violence conjugale, inceste, viol,
00:14:41 on retrouve souvent les mêmes mécanismes
00:14:44 chez les auteurs de violences.
00:14:46 La dévalorisation de la victime,
00:14:48 le renversement de la culpabilité et l'isolement.
00:14:52 Votre film et les remarquables performances
00:14:55 des actrices Mélanie Doutet,
00:14:58 Chloé Jouanet, qui nous rejoint, je crois,
00:15:01 et Vanessa F. Tchekaldi, merci pour votre présence.
00:15:05 Vous illustrez très bien la complexité de l'emprise
00:15:08 ainsi que la difficulté pour les victimes
00:15:10 de sortir du cycle des violences.
00:15:13 Il permet aussi de voir très clairement
00:15:15 les multiples conséquences qu'elles peuvent avoir
00:15:17 sur le quotidien des victimes dans leur vie familiale,
00:15:20 amoureuse, professionnelle, sexuelle.
00:15:24 Ces violences ont des conséquences très concrètes
00:15:26 pour les victimes, même lorsqu'elles s'arrêtent.
00:15:29 Le stress post-traumatique, la dépression, l'anxiété,
00:15:32 les troubles du sommeil, les cauchemars,
00:15:35 la perte de confiance en soi,
00:15:37 la perte de confiance en son corps,
00:15:40 l'automutilation, l'hypervigilance.
00:15:43 Vous rendez hommage également au formidable travail
00:15:46 des associations qui accompagnent les victimes
00:15:48 et qui sont nombreuses ici ce soir.
00:15:50 Je voudrais sincèrement vous remercier
00:15:52 pour tout le travail d'accompagnement
00:15:54 que vous faites auprès des victimes.
00:15:56 Merci également à Radha, qui est parmi nous.
00:16:00 Merci, Radha, de votre présence.
00:16:03 Laurence Fischer, merci, et Olivier Serroir,
00:16:07 qui nous montre que le sport peut être une ressource réelle
00:16:10 pour aider à se reconstruire.
00:16:11 En tant que sportive, vous l'avez dit, madame la ministre,
00:16:14 peut témoigner que le sport permet évidemment de se défouler,
00:16:18 de se reconnecter à son corps,
00:16:21 d'en reprendre conscience,
00:16:23 mais aussi de prendre confiance en lui-même.
00:16:26 Le sport peut donner une capacité d'agir.
00:16:28 PowerMent, en tout cas, pour moi, c'est important.
00:16:31 Vous en parlerez peut-être un peu à l'issue,
00:16:34 mais au sein de la délégation Droits des femmes,
00:16:37 je mène actuellement, en tant que rapporteur,
00:16:39 une mission sur le lien entre femmes et sport
00:16:42 et l'accessibilité, finalement, de la pratique sportive
00:16:45 pour les femmes,
00:16:47 qui devrait se terminer au printemps
00:16:49 et qui donnera certainement lieu à des recommandations.
00:16:52 En tout cas, ce film est un réel message d'espoir
00:16:55 qui nous permet de nous immerger dans le parcours des survivantes
00:16:59 et puis, je dirais, des combattantes.
00:17:01 Je vous remercie toutes et tous.
00:17:03 Je vous souhaite un bon visionnage de ce film.
00:17:06 C'est dans le temps de table ronde que nous aurons ensuite.
00:17:09 Nous aurons deux temps
00:17:12 et vous aurez une large part, évidemment,
00:17:14 de temps de questions-réponses.
00:17:15 Bon visionnage. On est partis pour une heure et demie.
00:17:18 A tout de suite.
00:17:19 -Bouleversant.
00:17:25 Si j'ai un mot à dire, cher Olivier, pour moi, c'est bouleversant.
00:17:29 Je vous invite à me rejoindre.
00:17:33 On a un dispositif qui est...
00:17:36 C'est pas très chaleureux.
00:17:38 On va tenter de rendre nos échanges les plus chaleureux qu'ils soient,
00:17:42 mais je vous invite à me rejoindre à la tribune.
00:17:46 Alexandra, l'amie.
00:17:49 Radha, à Thème.
00:17:51 Radha, bienvenue.
00:17:52 Je ne vous ai pas encore vues.
00:17:55 Mélanie, Doté.
00:17:58 Chloé, qui nous a rejoints.
00:18:01 Chloé Jouanet.
00:18:02 On a aussi Laurence Fischer, qui nous rejoint.
00:18:06 Olivier Servard et Vanessa F. Cecchialdi.
00:18:12 Voilà.
00:18:14 Je vous propose maintenant de démarrer un temps de rencontre.
00:18:19 Alors, ça fait un peu officiel quand on s'installe là,
00:18:23 mais vous allez voir, je pense qu'ils seront très chaleureux dans la salle.
00:18:27 Merci infiniment pour ce moment qu'on a passé ensemble.
00:18:33 Tout d'abord, démarrer avec vous, Alexandra, l'amie.
00:18:38 Vous êtes réalisatrice de ce film.
00:18:41 Peut-être pour démarrer à la fois la genèse,
00:18:45 mais dire que vous avez choisi, finalement,
00:18:48 de traiter la question du sport, en tout cas, l'angle du sport,
00:18:51 la question de la reconstruction.
00:18:54 Qu'est-ce qui a motivé ces éléments ?
00:18:57 Qu'est-ce qui a fait que vous avez choisi cet angle-là ?
00:18:59 Et si vous voulez l'utiliser ici, en fait, on appuie.
00:19:02 -Merci. Merci.
00:19:05 En fait, les choses sont assez étranges,
00:19:08 parce que je suis engagée et un jour,
00:19:10 j'ai, comme je disais tout à l'heure,
00:19:13 le producteur, Philippe Ouéphard, qui m'a appelé pour me dire...
00:19:15 J'écoute, j'ai lu une BD de Quentin Zutyon,
00:19:20 qui s'appelle "Touché". J'aimerais que tu la lises.
00:19:21 Alors, évidemment, en tant qu'actrice, je lui ai demandé tout de suite quel rôle.
00:19:25 Et il m'a dit "Non, non, c'est pas du tout pour jouer dedans,
00:19:28 mais effectivement, pour le réaliser."
00:19:30 Et j'ai lu la BD et j'ai été évidemment bouleversée.
00:19:34 D'ailleurs, le titre va très bien, "Touché".
00:19:36 Et puis, c'était une rencontre aussi, effectivement, avec le sport,
00:19:41 parce que moi, j'avais envie de travailler,
00:19:42 évidemment, de traiter ce sujet-là,
00:19:44 mais j'avais envie de faire quelque chose sur la reconstruction,
00:19:47 parce que c'était important aussi de se dire qu'on est victime
00:19:51 et on peut se reconstruire, c'est possible,
00:19:53 et par le prisme du sport, j'ai trouvé que c'était,
00:19:56 et surtout, les scénes thérapeutiques,
00:19:57 que j'ai vraiment découvert dans la BD.
00:20:00 Je me suis dit "Mais c'est vrai que c'est une façon de se reconstruire
00:20:04 avec le sport."
00:20:06 Alors, je pense qu'ils en parleront certainement mieux que moi,
00:20:09 mais je me suis dit "Ah, c'est très intéressant."
00:20:10 Donc, effectivement, comme je disais tout à l'heure,
00:20:12 pour un premier film, on a toujours envie de sortir des choses
00:20:14 qui nous touchent, qui sont dans le ventre,
00:20:16 et donc, du coup, dans le corps.
00:20:18 Et je me suis dit "Voilà, pour un premier film, ça sera celui-là."
00:20:20 Et puis, je suis allée rencontrer...
00:20:22 Déjà, on se connaissait un petit peu avec Radar,
00:20:24 qui m'a évidemment conseillé,
00:20:25 et puis surtout, j'ai parlé avec Olivier,
00:20:28 qui a été... Vraiment, merci, Olivier,
00:20:30 parce qu'il a été d'une aide précieuse,
00:20:32 puisque c'est une vraie association,
00:20:33 en fait, il nous en parlera mieux.
00:20:35 Et puis, effectivement, j'ai découvert ce monde
00:20:39 de reconstruction par le sport,
00:20:41 et c'était quelque chose...
00:20:42 Alors, parfois, on parle souvent de théâtre ou de chant, etc.,
00:20:46 où je pouvais voir des choses, mais avec le sport,
00:20:47 c'est vrai que c'était pas quelque chose que j'avais vu tout de suite.
00:20:50 Et puis, effectivement, par l'escrime, surtout,
00:20:53 alors évidemment, Laurence, vous nous parlerez aussi,
00:20:56 mais par l'escrime,
00:20:58 je vais pas raconter tout ce que vous avez vu dans le film,
00:21:00 parce que ça serait répéter tout ce qu'on a ressenti,
00:21:03 mais effectivement, quand on parle de cette énergie meurtrière,
00:21:06 et puis, comme je vous disais tout à l'heure,
00:21:08 c'est vrai que les violences,
00:21:09 finalement, c'est le corps qui est touché en premier,
00:21:12 et puis, le cerveau a parfois la faculté extraordinaire
00:21:15 de pouvoir effacer des choses,
00:21:16 mais lui, le corps n'oublie pas.
00:21:19 C'est pour ça qu'on parle de chocs traumatiques, de corps,
00:21:22 et que parfois, ça peut survenir comme ça,
00:21:25 quelques années plus tard, parce que, par un geste,
00:21:27 par quelque chose, d'un coup, le corps sort des choses.
00:21:31 Et donc, c'est important, effectivement, de travailler dans la tête,
00:21:33 mais c'est surtout important de travailler dans le corps,
00:21:34 parce que le corps parle et qu'il faut aussi le soigner.
00:21:37 C'est deux choses très différentes, le cerveau et le corps,
00:21:40 mais c'est des choses aussi qu'il faut soigner.
00:21:42 Et donc, à travers Olivier,
00:21:45 j'ai découvert, effectivement, tout ce qu'il nous a appris
00:21:48 sur l'énergie meurtrière,
00:21:50 sur, comme on l'a vu, toucher, se faire toucher, recevoir,
00:21:55 avoir ce masque et ce casque
00:21:57 qui permet de ne pas voir l'autre personne,
00:22:00 donc d'imaginer qui on veut,
00:22:02 d'avoir cette protection aussi,
00:22:03 c'est-à-dire de se dire qu'on peut toucher l'autre
00:22:05 sans lui faire de mal, qu'on peut recevoir des coups
00:22:07 sans faire de mal.
00:22:08 Et puis, effectivement, comme vous voyez,
00:22:10 avec Eva, jouée par Andrea Bescon, qui est à côté,
00:22:14 qui, évidemment, parce que le sport,
00:22:16 c'est vraiment de l'esprit thérapeutique,
00:22:18 c'est-à-dire qu'il y a le sport
00:22:20 et on est aussi accompagnés avec quelqu'un
00:22:22 pour vous recevoir, pour vous écouter,
00:22:24 pour vous soutenir, pour voir comment vous réagissez
00:22:26 dans certaines circonstances.
00:22:29 Donc, voilà comment les choses sont faites.
00:22:31 Et puis, je vais peut-être laisser la parole à Olivier
00:22:34 parce que ça a été une vraie rencontre extraordinaire,
00:22:36 la façon dont tu...
00:22:38 Donc, voilà, j'ai découvert ce sport thérapeutique.
00:22:43 -La balle est passée, Olivier. -La balle est passée.
00:22:46 -Oui, oui. -Parce qu'il en parlera
00:22:47 beaucoup mieux que moi, évidemment.
00:22:48 -Non, non, t'en as super bien parlé.
00:22:50 -Peut-être dire, Olivier, que vous êtes à la fois acteur
00:22:52 et que vous êtes également maître d'armes dans la vraie vie.
00:22:55 -Oui. Dans la vraie vie, je suis maître d'armes.
00:22:57 Je ne suis pas du tout acteur.
00:22:59 -Alors, juste pour faire une petite parenthèse,
00:23:01 parce que c'est vrai que ça a été un peu un sujet dans le film
00:23:03 où tous les producteurs, même la chaîne, disaient
00:23:06 "Mais enfin, il faut prendre un vrai acteur.
00:23:07 On ne va pas avoir un maître d'armes pour jouer."
00:23:11 Mais en fait, je me suis dit "Non, mais c'est difficile
00:23:13 pour un acteur de pouvoir jouer effectivement ton personnage."
00:23:18 Et puis en plus, parce que tu étais avec nous
00:23:20 et dans une aide précieuse, et en fait, effectivement,
00:23:22 on avait l'impression d'ailleurs de vivre vraiment,
00:23:24 puisqu'on a tourné pendant une semaine toutes ces scènes-là,
00:23:27 de vivre effectivement tous,
00:23:28 ça a été très fort pour nous toutes,
00:23:31 de ressentir effectivement cet esprit thérapeutique,
00:23:36 ce sport thérapeutique, parce qu'on s'est senties toutes
00:23:38 touchées par ça.
00:23:39 Et effectivement, on ne pouvait qu'être accompagnées
00:23:42 d'Olivier qui est d'ailleurs devenu un super acteur depuis.
00:23:46 Son agenda est complètement pris.
00:23:49 (Rires)
00:23:50 (Applaudissements)
00:23:52 -Donc oui, j'ai créé cette méthodologie
00:23:55 des scènes thérapeutiques en 2011.
00:23:58 Donc ça fait 13 ans que j'aligne des ateliers.
00:24:01 Donc c'est une méthodologie qui est axée
00:24:03 sur la mémoire corporelle.
00:24:04 Donc on va rechercher de la reconnexion corporelle,
00:24:06 de la réappropriation corporelle.
00:24:10 Comme elle a dit, le corps n'oublie pas,
00:24:12 c'est le corps qui a été impacté en premier.
00:24:14 Donc on va travailler là dessus, on va travailler
00:24:15 sur l'inconscient.
00:24:16 Donc on se sert de l'escrime qui est un sport de combat,
00:24:19 un sport d'attaque, un sport de défense.
00:24:21 Et donc, on va fatiguer la personne pour que toutes
00:24:26 ses barrières de protection, d'hyper protection tombent
00:24:29 pour qu'on arrive à se connecter, on peut dire à la matrice
00:24:33 profonde de la personne.
00:24:34 Et donc, toutes les réactions qu'elle va avoir,
00:24:36 ce sont ses vraies réactions.
00:24:38 C'est à dire que je suis thérapeute,
00:24:40 mais vous pouvez aller chez le thérapeute.
00:24:41 C'est un sport, vous pouvez l'enfumer comme vous voulez.
00:24:43 Nous, en sport, on ne peut pas nous mentir.
00:24:45 Dès qu'on met en place des situations,
00:24:47 toutes les situations que vous avez, si la situation,
00:24:50 elle est juste à l'approprier, on peut l'amplifier.
00:24:53 Si par contre, la réaction n'est pas appropriée à la réaction,
00:24:57 on fait une sorte de désencodage et on fait un réencodage.
00:25:02 C'est un peu ça le but.
00:25:06 Et comme dans le film avec Mélanie à la fin,
00:25:08 c'est que la personne arrive à connecter cette énergie
00:25:10 meurtrière, l'énergie meurtrière.
00:25:13 C'est ce qui c'est ce qui détruit la personne de l'intérieur.
00:25:18 C'est ce qui lui crée du mal être ou oui, que ce chose quoi.
00:25:22 Il faut aller tout comme se connecter à cette énergie
00:25:25 meurtrière, réussir à l'identifier et l'expulser.
00:25:28 Sur un point de l'énergie meurtrière,
00:25:30 c'est l'agresseur qui vous l'a infligé,
00:25:32 qui l'impacte en vous, donc elle ne vous appartient pas.
00:25:34 Donc, c'est de ça que les patients et les patients doivent
00:25:39 se libérer.
00:25:41 Et ce terme.
00:25:42 On ne peut pas parler en même temps.
00:25:46 C'est pas mal.
00:25:48 Est ce que si je répète et ce terme d'énergie meurtrière,
00:25:52 c'est toi qui l'a ou alors c'est un terme en thérapie qui est
00:25:56 assez connu et je te refile la parole.
00:25:59 Non, je.
00:26:06 Non, par rapport au trauma des violences sexuelles,
00:26:09 il y a pas mal de choses comme ça qui disent que quand
00:26:13 l'agresseur vous dépose une énergie meurtrière,
00:26:16 des fois, même certains parlent de double énergie meurtrière
00:26:19 que vous n'avez pas pu vous défendre.
00:26:20 C'est ça qu'on emmagasine et c'est ça qui crée tout ce mal
00:26:24 être qui vous détruit de l'intérieur.
00:26:25 Donc, on a une double énergie.
00:26:30 Vous incarnez Lucie qui, avec son fils Léo,
00:26:38 tente de sortir des griffes de l'emprise de cet ex conjoint
00:26:44 remarquablement interprété, on voit passer dans des états
00:26:49 d'émotion, la peur, la honte et puis ensuite la force
00:26:54 pour dépasser.
00:26:55 Comment votre personnage finalement s'est un peu émancipé
00:26:59 par le sport?
00:27:04 Ce métier, on a de la chance de le faire jamais seul.
00:27:08 Là, j'ai été entourée d'une femme que j'admire énormément
00:27:13 comme actrice, mais aussi une femme que je connais bien
00:27:15 dans ma vie qui s'appelle Alexandra.
00:27:17 Donc, déjà de se sentir aimée par elle.
00:27:23 J'ai utilisé un mot qu'on a beaucoup utilisé aussi,
00:27:26 mais je trouve qu'il peut être un très, très beau mot.
00:27:28 C'est la sororité.
00:27:29 Là, on était vraiment avec Olivier qui était auprès de nous
00:27:31 tout le temps.
00:27:32 Mais on était vraiment une équipe de nanas avec Vanessa qui
00:27:36 est ici et Chloé qui est là, très loin là bas, trop loin.
00:27:38 Mais on était vraiment très complices et très ensemble.
00:27:45 Et on savait que ce qu'on allait traverser,
00:27:47 particulièrement pendant cette semaine d'esprit,
00:27:49 on était vraiment regroupés.
00:27:50 Ça allait être une semaine difficile qu'on appréhendait,
00:27:53 qu'on allait toutes traverser des choses intimes, fabriquées,
00:27:57 peu importe.
00:27:58 Le résultat, elle est que ça allait être une semaine chargée
00:28:01 et c'était que des regards bienveillants.
00:28:03 Andréa Bescon aussi, qui fait un travail quotidien assez
00:28:06 admirable quand même, qui me plaît aussi.
00:28:08 Et donc voilà, on était aimante et aimée.
00:28:14 C'est déjà un climat de travail qui est très agréable,
00:28:17 surtout et quand même concentré, parce que le but, c'était aussi
00:28:21 de rendre hommage à ces femmes-là, à ces associations-là,
00:28:24 au travail que tu fais, Olivier, au travail que vous faites,
00:28:28 Laurence.
00:28:29 Donc voilà, on était des humbles serviteurs de ces sujets.
00:28:35 - Je vais te dire un tout petit truc, c'est qu'il y a des personnages
00:28:39 comme ça qui sont, je n'allais pas dire plus difficiles ou moins
00:28:42 difficiles à incarner, mais je trouve que le personnage
00:28:44 de Mélanie, il y a quelque chose qui était très difficile à jouer,
00:28:48 c'est effectivement de sentir, même dans son corps, la peur,
00:28:52 cette angoisse permanente.
00:28:55 Et ça, tu le sais, je te l'ai dit mille fois, mais elle est extraordinaire
00:28:59 parce que vraiment, j'ai l'impression, je n'avais pas revu les films
00:29:02 depuis un petit moment et je les ai revus.
00:29:03 Et on sent cette angoisse, même dans ton corps, ta façon de marcher,
00:29:07 ta façon de regarder en bas.
00:29:10 Et ça, je trouve que c'est extraordinaire de réussir à jouer
00:29:14 avec finesse, justement, et dans son corps et de le sentir,
00:29:19 vraiment, qui perd sa vie, c'est extraordinaire.
00:29:23 Mais toutes, toutes les actrices, Vanessa, mais toutes,
00:29:27 elles sont toutes merveilleuses.
00:29:29 - Peut-être passer la parole à Radha Athen.
00:29:33 Radha, vous êtes gynécologue obstetricienne,
00:29:36 mais qu'on connaît évidemment bien comme fondatrice de la Maison des femmes.
00:29:40 A la Maison des femmes, vous avez des thérapeutiques,
00:29:44 évidemment pluridisciplinaires.
00:29:46 Est-ce que vous pouvez nous témoigner de vos expériences
00:29:49 de reconstruction par le sport ?
00:29:51 Je crois que vous faites des interventions de cet ordre là.
00:29:54 - Alors, moi, je ne fais rien, je suis une quiche en sport,
00:29:59 mais j'ai ma copine, Laurence.
00:30:01 En fait, moi, je vais raconter l'histoire avec Laurence
00:30:05 et puis elle vous parlera de comment elle fait.
00:30:07 Quand j'ai, quand on a ouvert la Maison des femmes,
00:30:10 on était très axé santé puisque c'était notre métier
00:30:14 et donc on avait le soin, le psychotrauma,
00:30:18 la réparation sociale puisque la bonne santé sociale
00:30:21 fait partie aussi de la définition devenue.
00:30:23 Et puis, je n'avais pas du tout pensé à rajouter des briques
00:30:27 comme le sport.
00:30:29 On avait imaginé des choses plus douces, peut-être de la danse, du théâtre.
00:30:35 Et puis un jour, j'ai rencontré Laurence
00:30:37 et elle m'a expliqué ce qu'elle faisait à Pandy.
00:30:40 Et elle m'a dit, écoute, est-ce que tu serais d'accord
00:30:45 pour qu'on essaie de faire quelque chose ensemble ?
00:30:48 Je suis toujours d'accord pour faire des trucs avec,
00:30:50 surtout avec des fiches chouettes.
00:30:51 Et en fait, c'est venu comme ça.
00:30:55 Je connaissais les screams thérapeutiques.
00:30:57 Je trouvais ça super pour tout ce que tu as dit, Alexandra,
00:31:01 le côté anonyme, le côté touché, le côté.
00:31:05 Mais le travail, ce qui m'a séduit dans le travail que me proposait
00:31:08 Laurence, c'est qu'elle travaillait vraiment sur le périllé.
00:31:11 Et il y a évidemment toutes les violences conjugales, bien sûr,
00:31:16 même dans les violences conjugales, il y a les viols conjugaux.
00:31:18 Et dans le monde de la santé, nous, on reçoit énormément de femmes
00:31:22 qui ont subi des viols, de l'inceste, des agressions sexuelles.
00:31:25 Et je trouvais intéressant qu'on aille directement travailler
00:31:28 cette région parce qu'après ce genre de violence,
00:31:32 c'est une région qui est parfois extrêmement bloquée.
00:31:34 Les femmes ont du vaginisme.
00:31:36 Elles ne peuvent absolument pas investir leur sexualité.
00:31:40 Et vraiment, la proposition de Laurence venait à point.
00:31:44 Donc je te refile le ballon parce que tu vas leur expliquer comment tu bosses.
00:31:48 -Allez, on vous laisse la parole.
00:31:51 Laurence Fischer, vous êtes donc à la fois ancienne ambassadrice
00:31:57 du sport au Quai d'Orsay, mais vous êtes également
00:31:59 championne du monde de karaté, fondatrice de Fight for Dignity.
00:32:04 Et donc peut-être nous expliquer à la fois le protocole que vous utilisez,
00:32:10 et peut être par rapport aux pratiques qui sont des pratiques sportives,
00:32:14 soit loisirs, soit de sport.
00:32:16 Peut être la différence avec ce parcours de soins thérapeutiques
00:32:20 par le sport.
00:32:21 -Merci beaucoup. Merci de m'avoir indiqué parce que j'ai eu la chance
00:32:27 de voir aussi le film, sa sortie.
00:32:30 Et effectivement, c'est vrai que comme l'a dit Radha,
00:32:36 ça a été la rencontre avec le docteur Denis Mukogui à Panzi.
00:32:40 Qui m'a fait prendre conscience des spécificités traumatiques.
00:32:43 Souvent on pose la question, mais est ce que j'étais victime?
00:32:45 Je ne l'ai pas été, même si dans le monde du sport, il y a.
00:32:48 Et merci à Roxana Maracina-Ono d'avoir ouvert la boîte de Pandore
00:32:54 parce qu'il y a beaucoup de travail et malheureusement,
00:32:56 beaucoup de victimes.
00:32:57 Mais donc, c'était pour moi de faire le constat dans un cadre holistique
00:33:03 et dans le sur ce modèle d'accompagnement global que le corps
00:33:08 n'était pas pris en compte dans sa réparation,
00:33:10 dans sa reconstruction après l'opération du docteur sur un public
00:33:14 déjà très jeune aussi.
00:33:15 Et donc, j'ai compris pourquoi elles étaient là.
00:33:20 Donc, on est sur des spécificités que Radha connaît très bien
00:33:24 de problématiques gynécologiques, de fistules, de perforations
00:33:29 de l'appareil génital.
00:33:31 J'en parle mal, mais en tout cas, en tout cas, le fait est que je me
00:33:34 suis dit comment est ce que je pourrais, c'est bien un sujet
00:33:38 corporel aussi, et faire que ces petits dans un cadre déjà
00:33:41 exceptionnel pour les cas les plus graves d'accompagnement
00:33:45 global, de pouvoir les accompagner, sachant que par
00:33:49 ailleurs, je n'avais aucune notion de spécificité traumatique.
00:33:52 Et donc, ça a démarré là en 2014 et intuitivement et de manière
00:33:59 empirique, je me suis dit c'est vraiment ce qu'on se dit,
00:34:03 c'est la confiance en soi et la réappropriation du corps en
00:34:06 ayant ces spécificités.
00:34:07 Et donc, j'ai formé un enseignant sur la base de mon expertise
00:34:12 d'athlète.
00:34:14 Le sport était mon quotidien et je m'étais dit deux points,
00:34:22 la confiance en soi, la réappropriation.
00:34:23 Et trois ans après, après avoir formé l'enseignant et en
00:34:27 venant régulièrement les petites, donc on est sur 45 survivantes.
00:34:31 Il y en a trois qui me disent mais en fait, je veux transmettre,
00:34:34 je veux sortir de quand en sortant, je veux transmettre à
00:34:37 mon tour parce que je ne veux pas que ce qui m'est arrivé arrive.
00:34:39 Ma grand mère m'attendait et j'ai donc, j'ai dit bon,
00:34:44 alors là, ça veut dire que c'est vraiment une vraie solution.
00:34:46 Et ce que j'ai dit, je l'ai dit à l'époque, c'était Laurence
00:34:50 Rossignol qui faisait partie de la campagne Sexism,
00:34:52 pas d'autre genre avec Sarah O'Ramoun d'ailleurs.
00:34:54 Donc, on était deux athlètes qui aimaient super boxeuses.
00:34:58 Mais bon, et donc, et là, voilà, il y a eu la rencontre avec Radha.
00:35:03 Ce qui est extraordinaire, c'est que Radha, tout de suite,
00:35:06 elle a dit bon, en même temps, comme je n'ai pas de compétences
00:35:08 et ça a été dit par Madame la ministre, c'était de faire que
00:35:11 de lancer une action recherche pour mesurer l'impact et pour avoir
00:35:14 plus de données sur le sujet.
00:35:16 Et tout ça pour vous dire que c'était comment est ce que je
00:35:21 pouvais adapter?
00:35:23 C'est pour ça que je parle d'activité physique adaptée.
00:35:26 Je ne fais pas du self défense, mais comment est ce qu'on
00:35:28 adapte une pratique aux symptômes post-traumatiques?
00:35:30 Donc, effectivement, il y avait les spécificités
00:35:31 du pérennier, donc des parties génitales.
00:35:35 Mais après, moi, je ne sais pas ce qu'on les patiente.
00:35:37 Ça fait partie du secret médical.
00:35:39 Et par contre, le constat, c'était que s'il y avait des
00:35:42 problèmes, c'est pareil, la respiration,
00:35:45 des tensions musculaires, des douleurs physiques.
00:35:47 Il y a des.
00:35:50 Elles sont coupées de leurs sensations et partir sur le
00:35:56 bassin qui est central et sans savoir pourquoi elles sont là
00:36:01 non plus faire tout un parcours sur la séance à travers le
00:36:05 voilà, à travers le corps et par le karaté au milieu de
00:36:12 cette séance.
00:36:12 Donc, c'était très transverse.
00:36:13 On fait des techniques de yoga, on fait la sofro à la fin.
00:36:16 On fait on s'appuie sur beaucoup de compétences par ailleurs.
00:36:19 Et voilà, et donc, du coup, ça, on est très, très attentive
00:36:24 parce qu'aujourd'hui, on est sur beaucoup de structures
00:36:27 mais non des femmes.
00:36:28 On a 12 enseignantes.
00:36:29 Pareil, sur une méthode, on a fait la forme.
00:36:32 On est très attentive au retour des patientes, de ce que peuvent
00:36:37 dire le personnel soignant sur sur leur sur leur sur leur
00:36:42 sensation, sur la manière dont elles évoluent.
00:36:45 Voilà, et c'est surtout un mal peut être aussi culturel,
00:36:50 particulièrement en France, de dissocier le corps de son
00:36:55 mental et de son, en l'occurrence, des problèmes
00:36:58 psychocliniques dans le cadre de l'accompagnement
00:37:02 pluridisciplinaire.
00:37:03 Et des amis, il serait temps de reconnecter les deux parce
00:37:06 qu'on ne peut pas faire sans.
00:37:08 Et c'est vrai que de le faire dans ce cadre là, avec l'ensemble
00:37:12 de compétences au service des patients, c'est
00:37:15 vraiment efficace.
00:37:16 Je ne sais pas si j'ai répondu.
00:37:18 Excusez moi, quand on parle du corps, j'étais la première fois,
00:37:29 je me rappelle quand on est allé te voir, Olivier, avec toutes
00:37:32 les comédiennes.
00:37:33 Et c'était très intéressant de voir tout de suite comment le
00:37:37 corps de chacune réagissait parce que chacune a des traumatismes
00:37:42 ou pas ou d'autres.
00:37:44 Et c'était très, très intéressant de voir tout de suite entre
00:37:47 celles qui n'osaient pas avancer.
00:37:50 Mais pour de vrai, ce n'était pas du tout un truc qu'elles ont
00:37:52 joué.
00:37:53 Elles se retrouvaient là.
00:37:54 Il y en avait une qui restait complètement fixée au sol.
00:37:57 Mais vas-y, avance.
00:37:58 Elle se tendait comme ça.
00:37:59 Mais vas-y, avance le pied.
00:38:01 Ah bah oui, avance le pied, bien sûr.
00:38:02 Et c'était et de voir aussi celle qui pourrait en parler entre
00:38:07 celles qui sont effectivement comme Chloé, comme Mélanie,
00:38:10 beaucoup plus fermée.
00:38:11 Vanessa, qui on sent qu'il y a une espèce d'angoisse, mais qui
00:38:15 veut tenir quand même un personnage.
00:38:18 Le personnage de Chloé, qui, au contraire, était vraiment le
00:38:21 personnage de Tamara, qui arrive et elle qui a plus une violence
00:38:24 en elle et qui a envie de frapper tout de suite.
00:38:25 Et ça, c'était très intéressant de le voir déjà quand elles
00:38:29 étaient, j'allais dire, elles.
00:38:31 Et puis de les voir dans le jeu ensuite et de voir effectivement
00:38:34 que le corps parle.
00:38:35 Ça se voit tout de suite.
00:38:36 Et c'est ce que j'imagine.
00:38:38 Vous voyez tout de suite Olivier Laurence directement,
00:38:41 évidemment, parce que l'expérience de ça, mais direct,
00:38:44 c'est incroyable comme on voit comment le corps parle tout de
00:38:46 suite et ce qu'il nous donne.
00:38:48 Quand en fait, on se dit que oui, d'accord, je vois plus ou
00:38:51 moins comment est tout de suite cette personne.
00:38:52 C'est assez intéressant.
00:38:53 Olivier, vous avez parlé du processus et des différentes
00:38:58 étapes.
00:38:59 Est ce que vous pouvez nous témoigner des résultats que vous
00:39:02 que vous obtenez?
00:39:04 Qu'est ce que vous observez de ces femmes qui?
00:39:08 Qui participent à ce processus thérapeutique?
00:39:11 On arrive à observer qu'elles augmentent la confiance en elles
00:39:18 énormément sur la confiance et sur l'estime de soi.
00:39:22 C'est des personnes qui arrivent à s'effraginiser.
00:39:26 Et en fin de compte, en fin de compte, nous, notre méthodologie,
00:39:30 on a 10 ateliers avec 10 thématiques très précises et
00:39:34 ces thématiques, on va les décliner, que ce soit en
00:39:37 thérapie, en escrime, en échauffement.
00:39:39 Il y a un kiné qui travaille avec nous.
00:39:41 Donc, on est vraiment pluridisciplinaire.
00:39:43 On a forcément une équipe mixte.
00:39:45 On va chercher le bon masculin, le bon féminin.
00:39:49 Et oui, en fin de compte, on fait des échelles visuelles
00:39:52 analogiques.
00:39:53 En fin de compte, on arrive à.
00:39:55 Avoir énormément de progrès dans la confiance en soi,
00:40:00 en estime de soi.
00:40:00 Et on arrive aussi, on fait des on arrive à voir que ces
00:40:04 personnes là diminuent tout ce qui est traitement,
00:40:06 traitement de médicaments et que toutes les addictions
00:40:11 diminuent.
00:40:12 Donc, en gros, tout ce qui était anesthésie pour le corps,
00:40:15 on arrive à les faire diminuer.
00:40:18 Les patientes et les patients arrivent à les diminuer.
00:40:21 Est ce que ce sont des personnes qui vont continuer ensuite le
00:40:28 sport?
00:40:29 Est ce qu'on voit bien que dans les personnages qui dans le
00:40:33 film qui n'avaient pas accès au sport, est ce que ça leur donne
00:40:37 envie d'une pratique pour la suite?
00:40:39 Généralement, on continue le sport, mais pas les scrims.
00:40:43 Il faut faire du karaté.
00:40:47 Ouais, c'est ça.
00:40:48 En fin de compte, le but, c'est pas qu'on a des patients.
00:40:51 Le but, c'est pas qu'elles aiment les scrims.
00:40:53 D'ailleurs, on a des gens qui n'aiment pas du tout les scrims.
00:40:55 Ils comprennent ce que les scrims peuvent leur apporter.
00:40:58 Ouais, ces personnes n'aiment pas du tout les scrims.
00:41:02 Donc, par la suite, oui, à partir du moment où il y a une
00:41:06 réappropriation, on arrive à se reconnecter, avoir des sensations,
00:41:11 des émotions.
00:41:12 Ouais, elles vont se resservir de leur corps.
00:41:14 Merci.
00:41:16 Plus facilement.
00:41:17 Cette table ronde, on l'a imaginé un peu en deux temps.
00:41:20 Avant de redonner la parole à nos intervenants, on a un peu
00:41:23 envie de vous entendre, de voir qu'est ce que chez vous,
00:41:27 ça a fait émerger.
00:41:30 Donc, vous proposez peut être quelques questions dans la salle
00:41:33 avant de reprendre nos interventions.
00:41:35 Voilà ce que cette visualisation du film vous donne envie de
00:41:41 questionner nos intervenants qui veut démarrer.
00:41:45 Madame.
00:41:47 Ma question, c'était pour surtout la réalisation du film.
00:41:56 Est ce que vous avez échangé avec de vraies victimes pour
00:42:00 vraiment coller?
00:42:02 Parce que quand on regarde le film, je ne sais pas les autres,
00:42:05 mais moi, j'ai vraiment l'impression que les actrices
00:42:07 représentent vraiment très, très bien les émotions,
00:42:12 les sensations, les systèmes de défense des victimes.
00:42:16 Et donc, on a vraiment l'impression que de vraies
00:42:18 victimes vous ont accompagné durant tout le film pour
00:42:22 justement montrer la réalité de la vie de ces femmes.
00:42:26 Justement, c'est quand on a un sujet comme ça et on se dit
00:42:30 c'est quand même une responsabilité et il faut que je
00:42:33 sois au plus près de la vérité.
00:42:34 Alors évidemment, avec Radha, on s'est vu beaucoup, on a parlé
00:42:38 plus moi, mes engagements, j'en ai parlé beaucoup autour de moi.
00:42:42 Et puis, c'est pas moi de le dire, évidemment, mais
00:42:45 évidemment, comme ça nous touche tous de près, évidemment,
00:42:49 parmi certaines comédiennes qui ont été, qui sont victimes,
00:42:52 qui ont été victimes parce qu'on a l'impression que c'est
00:42:55 toujours loin de nous.
00:42:56 Mais en fait, quand j'ai fait le casting, c'était j'avais
00:42:58 demandé à plein de parce que dans la BD, il n'y avait vraiment
00:43:01 que trois personnages.
00:43:02 Les autres personnages n'existaient pas vraiment.
00:43:04 Et moi, je trouvais que c'était important qu'il y ait un groupe
00:43:06 parce que c'était comme tu parlais tout à l'heure.
00:43:09 Mélanie a disparu.
00:43:10 J'ai pas vu partir.
00:43:13 Quand on parlait de sororité, je me disais il faut que ce groupe
00:43:16 existe et il faut que chacune quelque part amène effectivement
00:43:20 un type de victime.
00:43:22 C'était pas ça, mais en tout cas, on sent que toutes, elles ont
00:43:25 vécu quelque chose qu'on ne sait pas vraiment.
00:43:27 Mais en tout cas, il fallait qu'elles existent.
00:43:29 Et donc, j'avais fait un casting et j'avais demandé à des filles
00:43:32 d'improviser et de raconter des histoires.
00:43:34 Je veux dire qu'il y en avait quelques unes.
00:43:36 Il y en avait un bon paquet, même, j'allais dire, et c'était
00:43:38 assez, ça fait un peu peur de dire là dedans.
00:43:42 Je pense qu'il y en a beaucoup, trois quarts, qui étaient la vérité.
00:43:44 Et effectivement, on s'est toutes inspirées, travaillées
00:43:48 toutes ensemble.
00:43:49 Chloé aussi s'est inspirée parce que aussi autour d'elle,
00:43:52 elle connaît aussi des personnes qui ont été...
00:43:54 Après, je voulais aussi la parole, mais c'est vrai que
00:43:57 effectivement, pour être au plus près, il y a forcément des
00:44:01 personnes qui sont touchées et puis il y en a beaucoup,
00:44:04 malheureusement, autour de nous.
00:44:05 Donc, c'est une vérité.
00:44:06 Je vais peut être se vanner ça, te parler aussi de comment toi tu as
00:44:11 travaillé, comment tu as...
00:44:12 - Est-ce que vous avez reconnu que Vanessa, est-ce que vous avez
00:44:18 reconnu qu'elle est actrice?
00:44:19 - Oui, très gentille.
00:44:22 - Donc Vanessa, c'est notre Alex.
00:44:27 - Voilà, moi, je joue Alex.
00:44:29 Donc, en fait, c'est vrai que si je vous le dis là, c'est que ça va.
00:44:35 D'accord.
00:44:36 Déjà, d'une, je suis comédienne depuis très longtemps.
00:44:41 Mais il se trouve que je suis aussi une ancienne victime d'inceste
00:44:44 et plus tard de violences conjugales.
00:44:47 Donc, c'est pour ça que je vous dis, si je vous le dis là,
00:44:49 c'est que ça va.
00:44:50 Je fais des témoignages, je me bats contre la prescription et tout ça.
00:44:53 C'est vrai que quand Alexandra m'a parlé de toucher, moi, j'étais
00:44:59 hyper émue, en fait, qu'elle pense à moi pour un rôle parce que
00:45:07 je j'attache de l'importance, en fait, à ce que je défends en
00:45:11 tant qu'actrice aussi devant l'écran et sur scène.
00:45:13 Il me semble que c'est important d'être engagé, comme tu le disais
00:45:18 aussi, quand on fait ce métier et par rapport à mon personnage de
00:45:22 Alex, pour avoir connu justement des traumatismes, je sais à quel
00:45:27 point on peut s'enfermer dans son corps.
00:45:28 Donc, c'est comme ça que j'ai travaillé le personnage d'Alex en
00:45:33 m'enfermant dans le corps de ce personnage.
00:45:36 J'ai rentré le personnage en moi.
00:45:37 Je me suis servi effectivement de certaines choses qui avaient été
00:45:42 cassées en moi, mais qui se sont reconstruites puisque si je vous
00:45:45 parle, c'est que c'est que je réussis à me reconstruire.
00:45:48 Voilà, mais j'ai.
00:45:50 Il y a certaines choses, en fait, que je que j'avais vécu et que
00:45:55 je, comment dire, que d'autres victimes, d'autres anciennes
00:45:59 victimes me transmettent, qui sont parfois des lieux communs
00:46:03 chez une personne qui vit notamment des violences conjugales ou
00:46:07 qui subit des viols.
00:46:08 Ou je me suis dit je peux construire Alex avec ça.
00:46:11 Donc, le fait qu'elle soit enfermée, le fait que j'ai décidé de
00:46:13 prendre du poids, c'est moi qui l'ai décidé.
00:46:15 J'avais envie de l'enfermer en fait dans son corps.
00:46:18 Pour moi, c'était une femme, effectivement, mais à l'intérieur
00:46:23 d'elle, Alex, c'est encore une petite fille.
00:46:24 Donc voilà, je ne sais pas si je résume bien.
00:46:28 -Claude, comment tu as travaillé ?
00:46:31 Tu veux parler de ton rôle ?
00:46:33 -C'est moi ?
00:46:38 -Attends, c'est moi.
00:46:39 -Je ne sais pas où ça va.
00:46:40 Bonjour.
00:46:41 Non, comment j'ai travaillé mon rôle ?
00:46:46 J'ai commencé par apprendre mon texte et c'était déjà une première
00:46:51 étape importante.
00:46:52 Et ensuite, en fait, au début, je ne sais pas si c'est un peu
00:46:57 bizarre de dire ça, mais il y a quand même beaucoup de films
00:46:59 qui ne se font pas.
00:47:01 Donc souvent, quand je commence à apprendre mon texte, je me dis
00:47:03 peut-être que le film ne va pas se faire.
00:47:05 Et en fait, il s'est fait et j'étais très contente.
00:47:08 Et en fait, avec Olivier, on a travaillé en faisant de l'escrime
00:47:13 assez tôt dans la préparation du film.
00:47:17 Et donc, tout de suite, ça m'a donné une couleur pour le personnage.
00:47:23 Je pense qu'il y a un peu de moi, alors pas forcément dans ce que
00:47:30 j'ai vécu, j'ai jamais été victime d'inceste ou autre.
00:47:35 Mais bizarrement, la première fois que j'ai travaillé avec Olivier,
00:47:39 j'avais pas mal de colère qui venait sûrement d'autre chose.
00:47:43 Et ça m'a quand même aidé où j'ai construit ce personnage.
00:47:49 En fait, il a commencé un peu à naître dans ma tête au moment
00:47:53 où on a travaillé dans le corps.
00:47:55 Et donc, les mots après ont suivi.
00:47:59 Et ensuite, il y avait quand même quelque chose, c'est que j'ai
00:48:03 quelqu'un de très proche de moi qui a vécu pratiquement exactement
00:48:07 ce qu'a vécu le personnage de Tamara dans le film.
00:48:10 Et donc, du coup, je l'avais en tête tout le long parce que je
00:48:15 savais qu'elle allait le voir et je savais que ça allait être
00:48:17 un choc et j'avais envie de.
00:48:18 De le faire pour elle et cette personne, elle n'a jamais porté
00:48:24 plainte et encore aujourd'hui, elle ne le souhaite pas.
00:48:28 Et bizarrement, j'avais un peu un but en faisant ce film de me dire
00:48:32 que peut être ça, ça lui ouvrira les yeux.
00:48:37 Je ne sais pas si c'est des sujets compliqués, donc je n'ai pas
00:48:39 envie de dire des choses qui blessent.
00:48:41 Mais je voulais faire ce film pour elle, pour toutes ces jeunes
00:48:45 filles, pour toutes ces femmes qui vivent ça.
00:48:47 Et j'avais envie que à travers ce rôle, elle se rende compte
00:48:53 que.
00:48:54 Elle a le droit d'aller porter plainte, elle a le droit de.
00:48:58 De tourner le dos à sa famille et je crois que c'est ça le plus
00:49:01 compliqué.
00:49:02 Donc j'ai beaucoup pensé à elle et j'en ai beaucoup parlé.
00:49:04 Et voilà.
00:49:06 Et après, j'ai été dirigée et après, il y avait plein d'actrices
00:49:10 avec moi et on s'est toutes écoutées les unes les autres.
00:49:14 C'était chouette.
00:49:15 Et en fait, même quand on fait des films aussi durs et compliqués,
00:49:19 il y a beaucoup de joie qui en sort de sororité.
00:49:25 On va redire ce mot, mais il est quand même très important.
00:49:28 D'amour et en fait, même si je pense que c'est un des films les
00:49:33 plus durs sur le sujet que j'ai fait, c'était un des films les
00:49:38 plus chouettes à faire.
00:49:40 Merci.
00:49:49 Chloé vous incarnez finalement un personnage jeune et j'aimerais
00:49:57 à travers de ce personnage et finalement votre génération
00:50:01 questionner votre point de vue sur la relation femme homme.
00:50:07 Est ce que de votre point de vue, nos jeunes aujourd'hui ont plus
00:50:11 de sensibilité aux signaux faibles d'une relation violente?
00:50:15 La différence entre l'amour, la haine et par extension, est ce
00:50:23 que la notion de consentement dans le rapport sexuel est un acquis?
00:50:27 Je pense que.
00:50:30 Comment répondre à ça?
00:50:34 Non, je dirais que ça dépend de où on a grandi.
00:50:37 Ça dépend de où on vit.
00:50:39 Ça dépend de beaucoup, beaucoup de choses.
00:50:41 Donc, je pense que ce n'est pas qu'une question de génération
00:50:43 pour répondre à cette question.
00:50:44 Je dirais que.
00:50:50 Je dirais qu'aujourd'hui, l'air de rien, il y a une parole qui
00:50:53 s'est libérée.
00:50:54 Je vois même j'ai deux jeunes soeurs qui ont 16 et 12 ans et
00:50:58 elles ont un.
00:51:00 Elles ont conscience de beaucoup plus de choses.
00:51:03 Grâce aux réseaux sociaux qui sont parfois affreux et en même
00:51:08 temps qui libèrent une parole.
00:51:10 Je pense qu'aujourd'hui.
00:51:13 Les femmes.
00:51:15 S'écoutent plus, sont beaucoup plus entre elles.
00:51:20 Et je pense que malheureusement, quand on est une victime, je
00:51:25 pense que heureusement, aujourd'hui, on est moins seul
00:51:27 qu'il y a peut être quelques années.
00:51:29 Je pense qu'il y a beaucoup de choses qui sont reconnues,
00:51:32 c'est à dire que.
00:51:33 Par les livres qu'on a aujourd'hui, les séries, les
00:51:38 tabous qui sont de moins en moins existants, je pense que tout
00:51:42 ça est très important et je le ressens moi sur non seulement
00:51:46 ma génération, mais surtout celle qui est en train d'arriver,
00:51:49 celle qui aujourd'hui sont adolescentes et et il y a des
00:51:52 BD aussi.
00:51:53 Super.
00:51:54 Alors là, c'est une BD, mais par exemple, je sais que j'avais
00:51:59 une copine de ma soeur, ça reste anonyme, vous connaissez pas
00:52:01 ma soeur et encore moins sa copine qui avait qui avait subi
00:52:07 une opération et des lèvres en bas.
00:52:10 Et.
00:52:11 Et en fait, quand elle a commencé à avoir une première histoire
00:52:15 d'amour, elle était.
00:52:16 Elle était un peu mal à l'aise.
00:52:19 Et donc, je parlais souvent avec elle et je lui disais mais
00:52:22 c'est pas grave, tu t'en fous, c'est ta sexualité.
00:52:26 Ton mec, il a qu'un intérêt à t'accepter comme t'es et tout ça.
00:52:30 Et bon, je le vois pas pendant un moment.
00:52:31 On va pas en parler en plus à chaque fois non plus.
00:52:33 Mais elle m'en reparle il n'y a pas si longtemps.
00:52:35 C'est pour ça que je raconte ça et elle me dit.
00:52:37 Ça y est, j'ai Ken.
00:52:39 Je fais OK, je sais, c'était bien.
00:52:42 Elle me fait c'était super.
00:52:44 Et je dis alors ton complexe et tout ça.
00:52:47 Elle me dit mon père, il m'a acheté une super BD qui s'appelle
00:52:50 Vulves sur toutes les vulves différentes.
00:52:52 Et en fait, je me rends compte que franchement, il y avait ma
00:52:56 vulve dans la BD.
00:52:57 Du coup, ça m'a grave libérée.
00:52:58 Et je me suis dit.
00:53:02 Trop cool, ton père déjà.
00:53:05 Et.
00:53:06 Et elle me montre la BD et je me dis c'est génial, quoi.
00:53:11 C'est un outil top.
00:53:13 Et en fait, je trouve qu'aujourd'hui, des outils en a plein.
00:53:18 Des solutions, il y en a plein.
00:53:19 Après, je pense qu'il y a encore.
00:53:21 C'est pour ça que je parlais de.
00:53:22 Mon entourage, je représente là, moi, Chloé, 26 ans, qui habite à Paris
00:53:29 et là où j'habite, j'ai de la chance que la parole soit ouverte.
00:53:33 C'est pas le cas partout.
00:53:34 Donc, je peux parler que de mon expérience et ça, ça change beaucoup.
00:53:39 Je peux pas par mon âge.
00:53:41 Oui.
00:53:43 Ah ben, j'ai dit le père est chanmé.
00:53:44 Ah ben non, mais c'est sûr.
00:53:46 Ah non, mais le père est vraiment génial.
00:53:48 J'ai trouvé ça.
00:53:49 J'ai trouvé ça génial qu'il lui offre cette BD.
00:53:51 Et franchement, je vous invite à l'acheter.
00:53:53 Elle est super.
00:53:54 Pas du tout.
00:53:55 Mais pas du tout.
00:53:56 Il est bouché.
00:53:57 Rien à voir.
00:53:58 C'est chanmé.
00:53:59 Et non, non, c'est.
00:54:01 J'ai trouvé ça.
00:54:02 J'ai trouvé ça génial.
00:54:03 Et en fait, elle, elle était.
00:54:05 Elle, ce qui était beau, c'était qu'elle était.
00:54:08 Elle était.
00:54:09 Elle était.
00:54:11 Elle, ce qui était marrant, c'est qu'en plus, finalement,
00:54:13 ça n'a même pas été un sujet avec son copain.
00:54:15 Elle s'est fait une montagne de ce que de comment il allait réagir,
00:54:20 alors que finalement, il s'en fout.
00:54:22 Et je pense que c'est ça.
00:54:23 Aujourd'hui, je pense que les filles, les jeunes femmes, elles ont.
00:54:28 En tout cas, elles ont peut être un peu moins peur du regard des autres.
00:54:34 Et ça démarre là.
00:54:35 Pas toutes.
00:54:36 Encore une fois, c'est trop compliqué de.
00:54:38 De parler juste d'une généralité.
00:54:41 Merci.
00:54:42 Peut être.
00:54:43 On a vu dans le film que le personnage de Mélanie,
00:54:49 Lucie, toute la difficulté de prouver des violences.
00:54:53 Récemment, vous avez signé un accord avec le parquet de Bobigny pour la
00:54:57 conservation des preuves.
00:54:58 Comment ça se passe exactement?
00:55:01 Cette conservation?
00:55:02 L'accord qu'on a signé avec le parquet concerne surtout les violences
00:55:08 sexuelles.
00:55:09 Parce que les victimes de violences sexuelles, elles sont encore plus
00:55:14 mal à l'aise et plus honteuse et plus coupable que les autres.
00:55:18 Elles ne vont pas ou très, très peu déposer plainte.
00:55:21 Et quand on a été agressé sexuellement, notamment violé ou par
00:55:27 exemple, avoir subi une fellation qui est un viol.
00:55:30 La première chose qu'on a envie de faire, c'est de se nettoyer de
00:55:33 fond en comble, de bien se récurer, de jeter ses habits, de se brosser
00:55:37 les dents et de mettre un gros oreiller par dessus tout ça.
00:55:40 Parce que c'est trop dur.
00:55:42 C'est trop dur d'aller raconter parce qu'on va être questionné.
00:55:45 Alors, évidemment, avec des policiers qui disent qu'ils font
00:55:48 bien leur travail puisque il faut qu'ils interrogent à charge et à
00:55:52 décharge et qu'il faut que ce soit tout à fait très, très précis.
00:55:55 Ce qu'on entend.
00:55:56 Et pour autant, il y a des façons plus ou moins bienveillantes et
00:56:00 empathiques de le faire, ce qui n'est pas toujours le cas.
00:56:01 Donc, elles n'y vont pas.
00:56:04 Et pour un petit peu contrer ça, l'idée, c'est de leur dire
00:56:08 n'allez pas au commissariat, venez directement dans un lieu de
00:56:10 soins où il y a des gens formés.
00:56:12 Et là, vous pouvez raconter votre histoire, bien sûr, et elle sera
00:56:16 accueillie comme nous savons faire.
00:56:19 Nous vous ferons un certificat parce que parfois, il y a des
00:56:23 choses qui se voient à mi-même, qui vient d'être déchiré.
00:56:26 Ça peut se voir, ça ne se voit pas toujours, mais quand ça se voit,
00:56:29 c'est quand même une très jolie preuve.
00:56:31 Et des coups, des bleus.
00:56:34 Et puis, on peut retrouver plein de preuves, justement, du sperme
00:56:37 dans le vagin, sur la peau, sur les habits de l'ADN du violeur.
00:56:41 Un cheveu aujourd'hui, avec les progrès scientifiques de la
00:56:45 police, on peut remonter.
00:56:46 Et surtout, s'il y a un comment dire un registre des auteurs de
00:56:52 violences sexuelles, on peut croiser.
00:56:54 Donc, c'est extrêmement important.
00:56:56 Et le fait qu'elles puissent venir d'abord.
00:56:58 Et une fois qu'on a fait les prélèvements, elles peuvent
00:57:00 aller à la douche, on leur donne des habits propres.
00:57:02 Elles peuvent se brosser les dents, elles peuvent manger.
00:57:03 Toutes choses qu'il ne faut pas faire quand on vient de subir
00:57:06 une agression.
00:57:07 Eh bien, ça leur permet de décider si elles ont envie de déposer
00:57:11 plainte ou pas, maintenant ou pas.
00:57:13 Si elles veulent déposer plainte, on appelle un policier.
00:57:15 Si elles ne veulent pas, on congèle tout.
00:57:17 Le procureur nous a autorisés à le faire, ce qui fait qu'un
00:57:20 avocat ne peut pas venir en disant "mais ces gens là font
00:57:23 n'importe quoi, ce n'est pas des vraies preuves, ils ont trafiqué".
00:57:26 Voilà, quand les flics viennent, ils mettent des CD, ils emmènent
00:57:29 des preuves et on a vu des femmes revenir six mois après, un an
00:57:34 après, avec une réquisition et la police qui disait "Madame a
00:57:37 déposé plainte, je viens chercher des preuves".
00:57:39 Et ça, pour nous, c'est extrêmement agréable.
00:57:42 Ce n'est peut-être pas le mot adapté, mais ça nous fait plaisir.
00:57:45 On se dit qu'on a vraiment eu à cœur d'apporter une réponse qui
00:57:50 conviendrait aux victimes.
00:57:52 Et ça, c'est super.
00:57:53 Et puis, ce qu'on fait aussi, ce qui n'est pas fait dans une
00:57:56 unité médico-judiciaire standard, c'est que ces femmes-là,
00:57:59 elles vont aller dans le parcours ensuite violences.
00:58:01 Elles vont pouvoir avoir une prise en charge de leur trauma.
00:58:04 Elles vont aller faire du karaté thérapeutique avec Laurence et
00:58:10 on l'espère, elles vont aller beaucoup mieux.
00:58:11 Et sur ce sujet des viols et des progrès qu'on a fait et de tout
00:58:17 ce qu'on a mal fait, je vous encourage à lire le livre
00:58:21 "Sambre" ou à voir la série, une petite série qui a six épisodes.
00:58:27 Et c'est l'histoire d'un violeur en série qui a sévi en France
00:58:31 pendant 40 ans et qui a violé au moins 80 femmes.
00:58:35 Et c'est très intéressant de voir comment on accueillait les
00:58:37 victimes dans les années 80.
00:58:39 On ne prenait même pas la plainte, on grébouillait sur un papier,
00:58:42 on mettait les prélèvements de sperme dans le frigo avec le
00:58:45 pâté et puis après, on se dit "merde, ce n'est plus exploitable".
00:58:48 C'est hallucinant parce que tout est vrai et ça fait mesurer le
00:58:52 chemin parcouru.
00:58:54 Et puis, je vais garder le micro deux secondes parce que j'aime
00:58:57 beaucoup, je lui dis à chaque fois, le rôle de Chloé dans le
00:59:01 film et la manière dont elle l'incarne parce que, et ça,
00:59:04 c'est Alexandra qui l'a voulu, je pense, on met le doigt sur une
00:59:07 problématique extrêmement difficile qui est l'inceste par frères.
00:59:13 C'est des choses qu'il faut exploser les familles.
00:59:15 Les mamans, on le voit superbement joué.
00:59:18 Je choisis qui ?
00:59:19 Mon fils, ma fille, malheureusement, souvent,
00:59:21 je dis le fils et ça, Chloé, tu incarnes divinement bien
00:59:25 ce rejet, cette rage que tu as.
00:59:29 Comment est ce que ma mère n'entend pas ma souffrance et
00:59:32 comment elle passe son temps à protéger mon frère ?
00:59:33 C'est insoutenable.
00:59:34 Je pense que pour les parents, c'est insoutenable et j'espère
00:59:38 que la civisme va pouvoir permettre de faire bouger tout ça
00:59:41 parce que c'est tellement grande violence et que l'inceste,
00:59:46 nous, les médecins, on le voit, on le retrouve très,
00:59:48 très souvent associé à d'autres violences.
00:59:51 C'est vraiment la mère de toutes les violences et vraiment
00:59:54 chapeau bas parce que ton interprétation est fabuleuse.
00:59:57 Alexandra, en rebond à ce film, vous avez envie d'en faire
01:00:08 un support pédagogique et pour aller sensibiliser finalement
01:00:11 les plus jeunes aux violences.
01:00:14 Comment vous allez mettre ça en œuvre ?
01:00:21 On en avait parlé avec Radha.
01:00:22 Moi, quand j'ai fait ce film là et j'ai un super producteur
01:00:26 pour ça et d'ailleurs, même TF1, je les en remercie parce
01:00:28 qu'ils nous ont laissé vraiment libre avec ce film là,
01:00:32 parce qu'on s'est rendu compte.
01:00:33 Alors, évidemment, les films ne vont rien changer.
01:00:36 Mais par contre, c'est ce que je disais tout à l'heure.
01:00:37 Ça permet de gagner du temps et d'aller d'échanger très
01:00:41 rapidement après ce film.
01:00:43 C'est plus facile après un film comme ça.
01:00:46 Nous, on le voit dans les lycées, dans les associations.
01:00:48 Tu l'as vu toi aussi.
01:00:49 Que quelqu'un, quand tu commences à parler d'un personnage,
01:00:52 on se dit peut-être que ou quand elle pose des questions, etc.
01:00:56 Ou carrément, elle va dire voilà, moi, je vis ce personnage.
01:01:01 Moi, j'ai des endroits comme ça où on dit voilà, moi, je suis Lucie.
01:01:05 Et ça permet derrière aussi de pouvoir vraiment échanger.
01:01:09 Donc, je me suis dit il faut absolument.
01:01:11 C'est pour ça.
01:01:12 Je ne sais pas s'il y a des associations, etc.
01:01:13 Mais n'hésitez pas à venir me voir.
01:01:16 Et vraiment, ce film, il est fait pour ça.
01:01:18 Alors, en revanche, il faut faire très attention parce que ce
01:01:22 film, si vous le montrez dans des associations avec des victimes
01:01:26 ou même de la prévention dans les lycées, il faut que vous
01:01:28 soyez accompagné de quelqu'un qui sache répondre.
01:01:31 Mais ça, c'est primordial parce qu'au début, moi, j'ai voulu y
01:01:36 aller tout seul en me disant c'est super.
01:01:38 Et honnêtement, heureusement que j'avais quelqu'un avec moi
01:01:40 parce qu'on est très surpris des questions que vous posez.
01:01:43 Et c'est terrible quand d'un coup, on est juste la réalisatrice
01:01:46 qui montre un film et qui est incapable de répondre parce
01:01:48 qu'en vrai, je ne sais pas.
01:01:49 Il y a des choses qu'on ne sait pas.
01:01:51 Donc, je dis toujours à toutes celles qui le ou toutes ceux qui
01:01:54 veulent ce film vraiment, soyez accompagné de quelqu'un qui
01:01:58 sache répondre et surtout dans les lycées et les lycées.
01:02:01 C'est incroyable parce que honnêtement, et alors là, on voit
01:02:05 bien que la violence n'appartient pas forcément à une classe
01:02:08 sociale parce qu'honnêtement, toutes les questions qu'on a
01:02:11 sont les mêmes partout, dans n'importe quel lycée.
01:02:16 Donc, ça veut dire que c'est effectivement la violence,
01:02:18 elle est partout, qu'il y a des questions.
01:02:20 Ça, c'est extraordinaire quand on est accompagné de quelqu'un
01:02:23 qui pose des questions de qu'est ce que c'est un viol?
01:02:26 Qu'est ce que c'est une agression sexuelle?
01:02:28 Qu'est ce que c'est de se rendre compte qu'il y en a beaucoup
01:02:31 qui ne savent pas répondre ou qui se trompent et d'avoir
01:02:34 quelqu'un justement qui puisse vraiment les accompagner.
01:02:36 Et puis, effectivement, quand on va dans les lycées comme ça,
01:02:39 ça permet aussi à des professeurs, ça permet parfois
01:02:42 même à l'infirmière ou à l'assistante sociale, quand
01:02:45 il y en a qui sont dans les lycées, en fait, qui font du social,
01:02:48 qui permettent aussi très rapidement de voir quelle personne
01:02:52 est touchée parce que nous, on a vu des choses, des jeunes
01:02:55 filles qui sortent, qui reviennent et puis qui viennent parler.
01:02:59 Puis c'est assez incroyable, mais ça permet comme ça.
01:03:03 Et puis même pour ceux qui, d'un coup, quand on parle comme ça
01:03:05 avec des classes, c'est assez intéressant, même les échanges
01:03:08 entre eux ou des choses qu'ils ne voyaient pas.
01:03:10 Donc, c'est pour ça que là, on part avec Karim, qui nous a
01:03:15 organisé cette petite tournée en Occitanie, puisque le film
01:03:21 a été tourné là bas et d'aller surtout dans les lycées,
01:03:24 effectivement, d'aller faire de la prévention partout parce
01:03:27 que je pense que c'est des supports qui sont importants et
01:03:30 qui permettent d'avoir un vrai échange.
01:03:34 - Je ne sais pas si l'air de rien, vous avez vu qu'elle vous a
01:03:37 renvoyé la balle, puisqu'elle vous a dit quand vous allez faire
01:03:40 diffuser, il va falloir vous faire accompagner.
01:03:42 Alors, ça me permet de saluer mes collègues qui nous ont
01:03:48 rejoints, Lélia Lacrafie et Guilherme Tegna.
01:03:50 Merci à vous pour votre présence.
01:03:52 Un rebond un peu de la salle, je vois des mains qui se lèvent.
01:03:57 Donc, est-ce qu'on peut apporter des micros ?
01:03:59 Madame.
01:04:02 - Alors moi, à titre personnel, effectivement, je me suis
01:04:09 rendue dans le personnage de Claudia Tagbo, mais je ne suis
01:04:13 pas vraiment là pour ça.
01:04:15 Je suis venue là pour vous rapporter la voix des personnes
01:04:18 en situation de handicap via PF France Handicap, qui a fait
01:04:24 un plaidoyer à PF France Handicap sur les femmes en
01:04:29 situation de handicap.
01:04:30 Et donc, je vais vous rapporter le témoignage de Laetitia,
01:04:33 25 ans, en situation de handicap physique de naissance,
01:04:37 jeudi.
01:04:37 J'ai eu un ex, petit copain, qui me disait que les personnes
01:04:40 en situation de handicap sont faibles et qu'il fallait
01:04:42 toutes les tuer.
01:04:43 Tentative de viol et fallation forcée avec deux hommes dont
01:04:46 j'étais proche.
01:04:47 Tout ça pour vous dire qu'en fait, 23% des femmes en
01:04:51 situation de handicap ont été victimes de violences
01:04:53 conjugales, contre 15% pour l'ensemble des femmes,
01:04:56 selon une étude IFOP en 2022.
01:04:58 Et juste pour vous dire que les femmes en situation de
01:05:01 handicap, effectivement, vivent les mêmes violences que
01:05:04 d'autres femmes, mais que la situation de handicap peut
01:05:07 amplifier ces violences ou être à l'origine d'actes spécifiques
01:05:10 de violence, que la dépendance physique, économique,
01:05:13 financière augmente le risque pour certaines femmes en
01:05:16 situation de handicap de subir des violences et notamment de
01:05:20 la part du partenaire intime et que certaines situations de
01:05:23 dépendance peuvent constituer un frein à la libération de la
01:05:26 parole parce que dénoncer, c'est prendre le risque de
01:05:30 perdre l'air de perdre l'air au quotidien et de se retrouver dans
01:05:34 une situation de vulnérabilité encore plus forte.
01:05:36 Et quant à la reconstruction par le sport, sur le fond,
01:05:40 l'idée est intéressante, mais encore faut-il pouvoir
01:05:43 trouver un club inclusif et accessible à ces mêmes
01:05:45 personnes en situation de handicap très isolée.
01:05:48 Et donc, c'est la double peine pour ces pour ces femmes parce
01:05:51 que c'est un moyen de reconstruction en moins.
01:05:53 Et même si on a vu que dans le film, il y avait d'autres
01:05:55 façons de se reconstruire et heureusement et merci d'y avoir
01:05:59 été par le par l'art, par tout ce que vous voulez.
01:06:02 Merci.
01:06:04 Merci.
01:06:05 Merci infiniment de votre témoignage qui témoigne de la
01:06:09 ville d'inhabilité.
01:06:10 Je vous en prie.
01:06:11 Vanessa.
01:06:12 Oui, du coup, j'étais attentive à ce que vous disiez.
01:06:15 Vous connaissez Marie Rabattelle ?
01:06:27 D'accord, parce que je me permets de vous dire si vous
01:06:31 essayez peut être de rentrer en contact avec elle.
01:06:34 C'est une femme qui est extrêmement active, justement,
01:06:37 par rapport à toutes les violences que peuvent subir des
01:06:39 personnes handicapées ou des viols.
01:06:41 Et je l'ai vu il y a encore dix jours dans une soirée où
01:06:45 justement, on se bat contre la prescription.
01:06:47 Et je pense sincèrement que c'est quelqu'un même qui peut
01:06:50 vous aider à vous diriger vers soit des associations qui
01:06:56 s'adaptent aux personnes qui sont handicapées ou qui accueillent
01:07:01 des personnes justement de manière inclusive.
01:07:03 Vraiment, Marie Rabattelle, c'est quelqu'un d'exceptionnel.
01:07:06 C'est pour ça que je me permets de vous le dire.
01:07:09 Je vous en prie.
01:07:10 Vous voulez aussi simplement par rapport à la spécificité
01:07:14 de.
01:07:15 Aujourd'hui, on a tout à fait conscience à l'échelle du
01:07:17 mouvement du sport et même de.
01:07:20 Je pense que du fait qu'il y a les Jeux Paralympiques,
01:07:23 la première fois que la France accueille les Jeux Paralympiques,
01:07:25 il y a une vraie volonté de pouvoir former plus d'enseignants
01:07:28 dans les clubs pour accueillir les personnes en situation de
01:07:30 handicap.
01:07:31 Donc, il y a cette volonté de plus.
01:07:34 Aujourd'hui, jusqu'à présent, Radha, tu me dis, mais les maisons
01:07:42 des femmes sont ouvertes.
01:07:43 Le moins que je regrette, je l'ai dit à mes amis,
01:07:46 à Mika Gérémias, à Maria Melli, aux personnes performantes,
01:07:51 à Arnaud Asouani que je vois tout à l'heure, je leur ai dit
01:07:54 faites du bruit les amis, eux-mêmes déjà pour rendre la
01:07:58 pratique accessible en étant en situation de handicap,
01:08:01 ils font un max.
01:08:03 Mais en plus, je leur ai dit, je leur ai demandé mais pourquoi
01:08:07 est ce que nous, on n'a pas ces personnes là-bas pour l'instant
01:08:10 sur les séances et les enseignantes qui sont dans les
01:08:12 maisons des femmes?
01:08:13 On n'a jamais une personne en situation de handicap qui est
01:08:15 venue pour se faire accompagner dans ces structures.
01:08:17 C'est un vrai sujet.
01:08:19 Après, la spécificité, c'est la force de l'activité
01:08:23 physique adaptée.
01:08:24 Ce qu'on fait, je pense même Olivier en escrime ou ce qu'on
01:08:27 peut faire en karaté, c'est adapter.
01:08:30 Ça veut dire aussi qu'une personne dans ce cadre là,
01:08:35 est aussi bien accueillie et bien sûr, elle est bienvenue.
01:08:39 Encore faut-il qu'elle sache que les structures sont là pour elle.
01:08:41 Merci, on avait reprend peut être quelques, on va prendre
01:08:47 plusieurs interventions avant de donner la parole.
01:08:53 Merci, un énorme merci à toute cette équipe.
01:08:59 Franchement, je ne suis pas réalisatrice.
01:09:03 Il m'avait fallu trouver des actrices et des acteurs aussi.
01:09:07 On ne pouvait pas trouver mieux.
01:09:08 Vraiment, c'est un merveilleux outil pédagogique.
01:09:13 Vous parlez des lycées, les collèges aussi.
01:09:16 Sincèrement, je suis enseignante de PS de métier.
01:09:20 J'ai enseigné 25 ans dans l'académie de Créteil, dont 20
01:09:23 mois bondi dans une cité scolaire.
01:09:25 J'ai accueilli.
01:09:26 Maintenant, je suis à la direction nationale de l'UNSS,
01:09:28 Fédération du sport scolaire et la référente des violences
01:09:30 sexuelles dans le sport.
01:09:32 D'où ma présence.
01:09:34 Mon directeur m'a demandé de le représenter.
01:09:37 J'aurais bien aimé venir avec lui parce que ce n'est pas qu'une
01:09:40 affaire de femme, mais il ne pouvait vraiment pas.
01:09:42 Donc, je l'en excuse.
01:09:43 Mais je vais vraiment lui parler de ce que j'ai vu, ressenti.
01:09:48 Vous parlez d'une BD, cette BD, il faudrait qu'elle soit dans
01:09:52 tous les CDI, dans les collèges et les lycées.
01:09:55 Les enfants, je pense à des enfants qu'on a accueillis à
01:09:58 Bondy en classe d'accueil non francophone qui, parfois,
01:10:03 arrivait dans des situations avec les parents sans souci.
01:10:06 C'était pour un travail.
01:10:07 Pas de problème.
01:10:08 D'autres fois, des enfants placés quand on est obligé.
01:10:13 Je le dis, j'en suis.
01:10:15 Si j'en suis fière, après tout, d'être obligé en tant
01:10:18 que conseillante de cadenasser l'inspection académique de
01:10:21 Bobigny pour obtenir un poste d'assistante sociale et
01:10:25 d'infirmière.
01:10:26 Bon, c'était il y a 20 ans, 25 ans.
01:10:29 J'ai pu.
01:10:30 Mais mais on n'avait pas le choix et on a obtenu gain de cause.
01:10:34 Alors, j'en suis pas fière parce que c'est pas comme ça que les
01:10:36 choses se passent.
01:10:37 Mais sincèrement, ce que vous offrez ce soir, parce que c'est
01:10:40 un cadeau pour moi, c'est aussi pas que pour les femmes, mais
01:10:45 pour ces adolescentes là et le rôle, le rôle qui a été
01:10:49 incarné sur cette jeune avec la violence qui ressortait avec
01:10:54 l'alcoolisme, avec l'amour violent.
01:10:57 Son compagnon a tout compris et on sentait la détresse.
01:11:02 Il voulait l'aider, mais l'amour pas comme ça.
01:11:05 Et il l'a protégé vers la fin.
01:11:07 Et ce rôle aussi de garçon d'homme.
01:11:09 Et je parle, je vois des jeunes femmes face à moi.
01:11:14 C'est important aussi de faire confiance à l'entourage.
01:11:17 On ne peut pas s'en sortir seul.
01:11:19 Voilà.
01:11:20 Je suis désolée.
01:11:21 J'ai un peu.
01:11:22 Mais c'est un message d'espoir et soyons confiants.
01:11:25 Le métier.
01:11:26 Tous les métiers peuvent être attentifs.
01:11:28 Le métier de prof d'EPS, le nombre de cas qu'on a détecté.
01:11:32 Et le nombre de ceux pour lesquels on est passé à côté.
01:11:36 Mais voilà, il y a une vraie question sur la formation,
01:11:38 la formation, la formation des enseignants, des entraîneurs
01:11:42 au club et les enseignants d'EPS.
01:11:44 Le club faut déjà aller au club.
01:11:46 Les enseignants d'EPS, logiquement, de la sixième à la troisième,
01:11:50 doivent systématiquement voir tous les enfants d'une tranche d'âge.
01:11:55 Voilà.
01:11:56 Merci beaucoup à vous.
01:11:57 Merci.
01:11:58 Vous aviez une personne devant vous.
01:11:59 Oui.
01:12:00 Bon, peu importe.
01:12:02 Moi, je voudrais juste vous remercier parce que je me suis
01:12:08 retrouvée dans les deux personnages.
01:12:10 J'ai vécu exactement la même chose et j'ai jamais été reconnue
01:12:14 comme victime.
01:12:15 J'ai jamais autant pleuré.
01:12:17 Je me souviens, j'ai vu ce téléfilm sur TF1.
01:12:20 Il me semble qu'il avait été diffusé pour un film.
01:12:23 Du début à la fin, j'étais en larmes.
01:12:25 Je suis venue.
01:12:28 Ça se voit, c'est un peu compliqué.
01:12:29 J'ai été sur différents scènes.
01:12:33 J'ai essayé de contenir mes larmes, mais c'est un peu compliqué.
01:12:36 Ce film, il aide les femmes à accepter qu'elles sont victimes,
01:12:40 même si la société, même si la famille ne les reconnaît pas,
01:12:43 même si la justice ne les reconnaît pas.
01:12:45 Ça a été mon cas.
01:12:47 C'est un combat permanent.
01:12:49 Donc, c'est pour ça qu'en effet, il faut sensibiliser les jeunes.
01:12:54 Il faut aussi sensibiliser les hommes.
01:12:57 Et je fais le parallèle avec ce film, avec Je verrai tous vos
01:13:02 visages, la justice restaurative.
01:13:04 Je pense qu'il faut aussi mettre les hommes face à la responsabilité.
01:13:07 C'est coupable là qu'on ne nomme pas, que la justice parfois
01:13:11 protège, que la justice parfois ne condamne pas.
01:13:13 Faute de preuves.
01:13:15 Moi, je n'avais pas ces preuves et pourtant, mon corps, mon coeur,
01:13:18 mon âme les subit tous les jours.
01:13:21 Mais je me lève et j'ai créé une association et j'aimerais en effet
01:13:24 vous accueillir sur mon périmètre d'action.
01:13:27 Et je pense qu'il faut, parlementaire,
01:13:30 on a l'Assemblée nationale, je pense qu'il faut alléger
01:13:34 en tout cas la charge de la preuve dans le système judiciaire,
01:13:38 parce que je vous assure que c'est un combat déjà en combat
01:13:41 nous mêmes sur le fait qu'on est victime, qu'on doit se protéger.
01:13:46 Je suis maman, donc il faut aussi que je protège ma fille sur ce
01:13:49 qu'elle peut subir.
01:13:50 Mais je vous en supplie, allégez nous pour le combat qu'on a à
01:13:53 faire sur la justice.
01:13:55 Merci Madame.
01:13:56 Je crois que je peux.
01:13:57 Est ce que je peux rebondir s'il vous plaît?
01:14:00 Est ce que je peux rebondir?
01:14:01 Je vais finir les questions.
01:14:02 Je gère le timing et du coup, je voulais juste dire que du coup,
01:14:06 le sort d'armes se déroule aussi dans la salle.
01:14:09 On va finir les questions puis après vous rebondirez tous.
01:14:12 Si vous permettez, Madame.
01:14:13 Du coup, après ce que vous avez dit, c'était juste effectivement
01:14:20 pour revenir au film lui même et à la et au côté espoir qui donne.
01:14:26 Parce que d'abord, effectivement, vous avez choisi l'angle
01:14:32 qu'il fallait, c'est à dire après les violences et comment
01:14:36 comment on y va et comment et comment on peut se reconstruire,
01:14:41 comment on peut réparer et comment on peut continuer à avancer et
01:14:44 à se remettre debout, etc.
01:14:46 C'est très important.
01:14:47 Je suis militante pour les droits des femmes à l'international.
01:14:50 Mais voilà, les violences, elles sont partout sur la planète.
01:14:55 Que ce soit conjugale, que ce soit les que ce soit les violences
01:15:00 de guerre, etc.
01:15:01 C'est la même chose.
01:15:02 Ce que ce qui se passe, c'est quand même des violences
01:15:07 masculines sur des femmes.
01:15:10 On ne le dit pas, c'est on dit les violences subies par les femmes,
01:15:14 mais subies à 90 ou 95 % par des hommes.
01:15:18 Donc, la violence masculine, il faut le dire.
01:15:21 Et on ressent dans notre film cette sororité que vous
01:15:27 liez, Chloé, mais cette sororité, c'est vraiment là,
01:15:31 c'est pas une sorte d'arme, c'est une arme de paix.
01:15:34 C'est dire que je pense que dans une société comme la nôtre,
01:15:38 où il y a une brutalisation extrême,
01:15:41 peut être que si on visibilisait davantage la sororité,
01:15:46 ça ferait par un vaste communiquant un peu baisser les violences
01:15:50 masculines et ça serait une société plus paisible et plus
01:15:55 bienveillante dont on a besoin.
01:15:57 Mais pardon, je vais juste dire un petit truc.
01:16:00 Je passe encore la parole à Chloé.
01:16:02 Pardon, après, je vous donne toute la parole à tous pour boucler,
01:16:05 parce que je gère le temps.
01:16:06 J'ai Anne-Laure Catleau, ensuite une dame ici, ensuite une dame là.
01:16:11 Et on bouclera et chacun d'entre vous à la tribune, vous direz un petit mot.
01:16:15 Bonsoir, j'ai été extrêmement touchée par votre film, forcément.
01:16:20 Le terme est vraiment le bon.
01:16:22 J'ai été députée de Sambre-Avénois, ce territoire.
01:16:26 Effectivement, qui maintenant est marqué par ce nom de série
01:16:29 et par l'histoire absolument incroyable, réelle et si proche dans le temps.
01:16:33 Et ce qui a été le témoignage de retracé à travers la série est réel.
01:16:39 Ça s'est passé dans ce commissariat et le territoire en parle.
01:16:42 Voilà, je vais vous dire la portée d'un film, la portée d'une série,
01:16:46 c'est aussi de réveiller des souvenirs et après de provoquer de l'action.
01:16:51 La deuxième chose que je veux dire, c'est merci en tout cas de toute
01:16:55 volonté de toucher des jeunes, de partir de la base,
01:16:57 de partir des collégiens, des lycéens, beaucoup d'adultes.
01:17:01 Et on le voit même dans la salle, on vit des choses où ces images
01:17:05 leur font traverser des périodes de leur vie ou de leurs proches.
01:17:08 Je pense que le monde des entreprises doit aussi être mobilisé
01:17:12 et des entreprises, mais aussi des lieux de travail.
01:17:15 Et je suis persuadée que si ce film pouvait être diffusé parfois
01:17:18 à l'hosto pour toutes celles qui travaillent à l'hôpital
01:17:21 dans des moments hyper difficiles, où elles sont dans des tunnels
01:17:24 de vie professionnelle, des tunnels de vie personnelle,
01:17:26 où elles ne pensent pas justement à elles-mêmes,
01:17:28 dans des entreprises où justement on est dans sa carapace de vie
01:17:33 professionnelle, de vie familiale, etc.
01:17:35 Je pense que ça ferait aussi du bien.
01:17:36 Je ne sais pas comment on peut faire sauter ce petit verrou là,
01:17:38 très intéressant, mais des femmes qui ont l'air d'aller bien
01:17:42 et qui foncent dans la vie, il faut qu'elles appuient sur pause
01:17:45 et qu'elles vous regardent.
01:17:46 Voilà, merci.
01:17:47 Merci.
01:17:49 Madame, vous vouliez dire un mot ?
01:17:53 Bonsoir et merci beaucoup pour ce film qui était effectivement
01:17:56 très émouvant.
01:17:57 Je peux juste le redire également assez bouleversant.
01:18:01 Mais je trouve aussi que ce film est extrêmement passionnant
01:18:03 parce qu'il n'est pas manichéen.
01:18:04 Et c'est à dire que je pense aux personnages de Mélanie,
01:18:08 par exemple, dont on se demande si elle va y aller ou pas.
01:18:12 Moi, à un moment donné, je me dis quand ils font le pique-nique,
01:18:14 je me dis mais quand même, elle exagère de partir en courant.
01:18:16 Il a l'air plutôt sympa, son compagnon.
01:18:18 Donc, je pense qu'il n'est pas un film qui est très
01:18:20 manichéen, son compagnon.
01:18:21 Donc, je pense qu'il n'est pas manichéen.
01:18:22 Il est assez ambigu.
01:18:24 Je pense aussi aux personnages de Chloé où sa maman lui dit mais
01:18:28 tout ça, c'est des trucs d'enfants, etc.
01:18:30 Et c'est à la fois assez vrai.
01:18:32 C'est assez vrai, mais ce n'est pas facile de se défendre de tout ça.
01:18:35 Ce que je veux dire, c'est qu'en fait, il est non seulement
01:18:37 ébouversant, mais extrêmement subtil.
01:18:39 La dernière chose que je voudrais dire parce que le temps passe,
01:18:42 c'est la dimension sport.
01:18:44 Ça, je trouve ça vraiment, je dirais, la partie la plus
01:18:49 révélatrice de ce film.
01:18:50 C'est une banalité, mais il y a les Jeux olympiques l'année
01:18:54 prochaine.
01:18:55 Je crois vraiment que si on parle de femmes et sport dans le cadre
01:19:00 de plein de choses qui vont se diffuser dans le dans la
01:19:02 campagne des Olympiques, il faut absolument montrer ce film.
01:19:04 Là aussi, c'est pas miraculeux.
01:19:06 On voit bien ça tâtonne.
01:19:09 Il y a des échecs, mais je trouve que vraiment le rôle du sport
01:19:12 pour pour accompagner les femmes, ces femmes là, victimes de
01:19:17 violence, mais d'autres encore dans la vie.
01:19:19 C'est vraiment un bon levier pour pour lancer la discussion et
01:19:23 pour mettre l'accent là dessus, où on sait bon, j'ai pas les
01:19:26 chiffres, mais sur l'accès, l'accès au sport et l'accès
01:19:30 aux espaces sportifs sont moins moins faciles pour les femmes.
01:19:34 Je trouve que c'est un super levier.
01:19:36 En tout cas, bravo.
01:19:37 C'est magnifique.
01:19:38 Merci à vous.
01:19:39 Plus que deux interventions dans la salle.
01:19:41 Madame.
01:19:42 Je peux.
01:19:46 Merci.
01:19:47 J'avais des questions à poser à Laurence Fischer.
01:19:50 Connaître un peu le nombre de victimes que vous avez accompagnées
01:19:54 au sein de votre fondation et connaître.
01:19:59 Savoir si en France, on était prêt à considérer le sport comme
01:20:06 un outil de reconstruction de soi et du corps.
01:20:09 Est ce qu'on a cette capacité encore dans les mentalités d'accepter
01:20:14 de considérer le sport comme un outil de reconstruction?
01:20:17 Et je vous rejoins sur la corrélation corps esprit.
01:20:22 On ne peut pas dissocier le corps de l'esprit.
01:20:24 C'est d'ailleurs Merlon Ponty qui disait Nous sommes des corps.
01:20:27 Merci.
01:20:29 Merci Madame.
01:20:30 Merci beaucoup.
01:20:32 Vraiment bravo pour ce film.
01:20:34 J'ai une pensée pour un acteur dont on n'a pas parlé ce soir.
01:20:38 C'est Léo et c'est cet enfant parce que je trouve que finalement,
01:20:43 c'est un rôle clé dans le film.
01:20:44 Et en plus, il pose cette question de bon.
01:20:48 OK, la maman va avoir la garde de l'enfant, mais rien n'est fini
01:20:52 pour lui.
01:20:53 En fait, c'est un début.
01:20:54 L'aide psychologique, il va falloir qu'elle dure pendant
01:20:56 longtemps, etc.
01:20:57 Et voilà.
01:20:58 Donc, je voulais qu'on pense à tous ces Léo et que dans toute
01:21:01 aide qu'on peut apporter, on réfléchisse à comment on peut
01:21:05 mieux être près des victimes par ricochet.
01:21:08 Mais ce sont eux mêmes des victimes.
01:21:10 Heureusement que vous avez fini les interventions parce qu'il
01:21:13 fallait absolument pas laisser la parole aux enfants.
01:21:15 Vanessa, je vous propose de conclure tous avec un petit mot,
01:21:20 peut être chacun des intervenants.
01:21:21 Vous vouliez réagir.
01:21:23 Vanessa.
01:21:23 Oui, alors déjà, merci pour votre témoignage.
01:21:26 Merci.
01:21:27 Je voulais vous dire que là, il y a pas mal de jeunes devant moi.
01:21:31 J'ai envie de dire ce que Diatta dit à chaque fois quand on
01:21:35 présente le film.
01:21:36 Apprenez par coeur la notion du consentement.
01:21:40 C'est essentiel.
01:21:41 D'accord.
01:21:42 Et par rapport à votre enfant, transmettez lui que son corps
01:21:46 lui appartient.
01:21:47 J'ai une fille aussi.
01:21:48 On peut y arriver.
01:21:49 D'accord.
01:21:50 Merci.
01:21:51 Merci infiniment.
01:21:52 Chloé, vous aviez envie de répondre.
01:21:55 Non, mais du coup, après, je voulais rebondir sur le moment,
01:21:57 mais non, je voulais quand même.
01:21:58 Déjà, merci pour votre témoignage.
01:22:01 Je trouve ça hyper important de parler.
01:22:02 Moi, je trouve que justement, ce film m'a fait grandir parce
01:22:05 que ça m'a fait sortir un peu de ma petite bulle, de ma petite
01:22:08 vie tranquille et de rencontrer des gens qui vivent des choses
01:22:11 et à quel point la parole, elle est hyper importante.
01:22:14 Et je voulais aussi rebondir sur ce que vous disiez.
01:22:17 Il y a quand même un truc.
01:22:20 C'est vrai que c'est très, très difficile aujourd'hui en
01:22:23 temps de victime de ne pas être reconnu par la justice.
01:22:27 Et je pense que tant que on vit parce qu'il y a des
01:22:32 associations, il y a des gens qui qui qui vivent pour aider
01:22:36 d'autres et il y a énormément de belles choses qui sont créées
01:22:39 autour de ça.
01:22:39 Mais quand même, le point, la finalité, le point final,
01:22:42 c'est d'être reconnu par la justice.
01:22:44 Et je pense que tant que ce point là ne sera pas résolu ou
01:22:47 que ou qu'il va y avoir, il va y avoir des vraies
01:22:50 prises de décision.
01:22:51 Les choses, elles avanceront, certes, pour soulager les
01:22:54 douleurs, mais elles ne les guériront jamais totalement.
01:22:56 Et donc, je pense que ça, c'est quand même un des points clés
01:22:58 à résoudre.
01:23:00 Et une deuxième chose que je voulais répondre aussi.
01:23:05 Moi, j'ai la chance d'avoir un papa super et un mec chanmé.
01:23:09 Mais mais je pense que quand même, la clé aussi, c'est
01:23:14 d'éduquer les garçons parce qu'on a peur de dire que
01:23:17 et évidemment qu'on n'est pas là pour dire oui à tous les
01:23:20 mecs, sont des connards.
01:23:21 Mais on a quand même.
01:23:22 Il faut aussi placer les mots et que quand même, l'air de
01:23:24 rien, les agressions, elles viennent des hommes et qu'il
01:23:27 faut éduquer les garçons.
01:23:27 Il faut éduquer les parents.
01:23:29 Il faut éduquer les parents.
01:23:30 Il faut apprendre dès le plus jeune âge et ça serait
01:23:32 trop chouette.
01:23:34 Je sais qu'il y a plein d'écoles, je sais en Suède,
01:23:36 ils le font ou dès le plus jeune âge, justement, ils
01:23:38 apprennent en Finlande.
01:23:40 C'est je ne sais plus, mais l'empathie.
01:23:43 Et en fait, je pense que si dès le plus jeune âge, comme vous
01:23:45 disiez par rapport à Léo et c'est important de parler de
01:23:48 ça, qu'est ce qu'on en sait qu'aujourd'hui, Léo peut être
01:23:50 dans cette situation, il est victime, mais qu'il ne va pas
01:23:52 finir par devenir agresseur parce que c'est aussi souvent
01:23:54 le cas.
01:23:55 Et si on ne prend pas le problème à la racine, ça ne sera
01:23:57 jamais résolu.
01:23:58 Et je pense que voilà, c'est tout ce que je voulais dire.
01:24:00 Mais mais en tout cas, merci.
01:24:03 J'ai fait.
01:24:04 C'était cool de finir cette journée par ça, parce que c'est
01:24:07 chouette de parler de ces sujets.
01:24:09 C'est trop important.
01:24:10 Merci de votre présence avec le grand plaisir.
01:24:14 Je te rejoins totalement sur le fait que les violences, je crois
01:24:20 que c'est François Zahéritier qui a beaucoup travaillé dessus
01:24:22 sur la genèse.
01:24:23 Après tout, on vit aussi dans une société patriarcale.
01:24:25 Donc, c'est une vraie et vraie mal.
01:24:27 Enfin, mal de trouver la solution.
01:24:29 En tout cas, oui, pour répondre à votre question et merci.
01:24:32 C'est je pense qu'on est à peu près.
01:24:34 On est aujourd'hui dans on fait un travail de dentelle.
01:24:36 Ça veut dire que c'est 10 femmes qui viennent toutes les semaines
01:24:39 qui viennent, qui viennent une fois par semaine autant qu'elles
01:24:43 le peuvent et qu'elles le souhaitent dans leur parcours
01:24:45 de soins toute l'année.
01:24:46 Donc, ça soit deux ans, c'est deux ans et on doit être à peu
01:24:50 près aujourd'hui qu'on est dans très structure maison des femmes.
01:24:52 On est à une très très bonne situation.
01:24:55 On est dans très structure maison des femmes.
01:24:57 On est sur l'année 2022 à peu près à une mille femmes à peu
01:25:02 près qui sont venues.
01:25:03 Ça ne veut pas dire qu'elle reste systématique, qu'elles font
01:25:06 leur parcours en entier, mais elles viennent plus le Congo aussi.
01:25:10 C'est 45 lits et les femmes, par contre, ne sont pas.
01:25:13 Ce n'est pas de l'accueil à soins d'engager.
01:25:14 Je crois que j'ai.
01:25:16 Non, mais merci beaucoup.
01:25:17 Ça fait du bien.
01:25:18 Merci.
01:25:19 Merci.
01:25:20 Merci de votre commerce.
01:25:21 Merci à Radha.
01:25:22 Merci d'avoir permis de témoigner.
01:25:23 Et voilà, le combat continue.
01:25:25 Merci à vous, Mélanie.
01:25:26 Vous voulez peut être dire quelques mots.
01:25:29 C'est difficile parce qu'il y a de très belles choses qui ont
01:25:32 été dites.
01:25:33 Je voudrais juste juste tirer mon chapeau à toutes ces associations,
01:25:37 à toutes ces personnes qui dédient une partie de leur vie à l'écoute,
01:25:41 à la reconstruction, comme Olivier, comme Laurent, comme Radha,
01:25:45 comme que voilà, c'est primordial.
01:25:49 Et grâce à ces associations et à ces personnalités, ça fait
01:25:52 bouger des choses.
01:25:53 C'est entendu par des personnes qui sont qui ont du pouvoir et il
01:25:57 faut que ça continue de bouger.
01:25:58 Il y a encore du chemin à faire.
01:25:59 Mais vraiment, bravo à toutes ces personnes.
01:26:02 Merci infiniment.
01:26:04 Radha, quelques mots.
01:26:08 Deux petits points.
01:26:09 Tout d'abord, le consentement, ce n'est pas non plus l'alpha et
01:26:12 l'oméga.
01:26:13 C'est compliqué pour une victime de savoir si elle était
01:26:15 consentante, pas consentante dans une zone grise.
01:26:18 Est ce qu'on avait de l'emprise sur elle du pouvoir?
01:26:21 Est ce qu'elle pouvait dire non?
01:26:22 Je pense que ça fait aussi reposer beaucoup sur la victime.
01:26:25 Il faut faire attention avec le consentement.
01:26:27 La deuxième chose, les enfants.
01:26:29 Oui, bien sûr.
01:26:30 La santé mentale de nos enfants est vraiment préoccupante et les
01:26:35 moyens pour la prendre en charge en face n'y sont pas.
01:26:37 Ça, c'est un appel au politique.
01:26:39 On ne peut pas rester comme ça avec des enfants qui vont de
01:26:43 plus en plus mal avec 40% de tentatives de suicide.
01:26:46 En plus, chez les adolescents, c'est un scandale sanitaire.
01:26:51 Merci Alexandra.
01:26:53 Alors, Olivier m'a dit qu'il ne voulait pas forcément.
01:26:57 Si, du coup, oui ou non, comme tout le monde l'a dit, c'est je
01:27:04 pense à une histoire de positionnement de relations l'un
01:27:08 envers l'autre et nous, comme en gros, dans l'esprit, pour
01:27:12 donner une définition, on peut dire que c'est l'art de
01:27:15 maîtriser les distances, les distances et les limites entre
01:27:17 les deux personnes.
01:27:19 Il faut vraiment insister sur le positionnement des êtres les
01:27:21 uns envers les autres, les hommes envers les femmes et savoir
01:27:25 poser ses distances, respecter les limites et les distances
01:27:27 de chacun.
01:27:28 Merci.
01:27:30 Alors déjà, première chose, ce film, il est fait pour vous,
01:27:40 pour tout le monde.
01:27:41 Je n'arrête pas de le crier sur les toits.
01:27:43 Donc, vraiment, n'hésitez pas à venir me demander.
01:27:47 On vous enverra le mail.
01:27:49 Je le fais vraiment pour tout le monde.
01:27:50 Mais encore une fois, il faut respecter le fait qu'il faut
01:27:53 être accompagné de quelqu'un qui sache répondre.
01:27:54 C'est très important.
01:27:55 Vraiment, j'insiste là dessus.
01:27:57 Évidemment, tu as été dit ce que j'aimerais dire, c'est que
01:28:03 quand j'ai fait le film dans une toute petite ville qui s'appelle
01:28:08 Andus, vraiment un tout petit village et je me rappelle le
01:28:10 producteur Philippe Boisfard, il m'a dit ton histoire d'association
01:28:14 dans un endroit.
01:28:15 Mais tu es sûr qu'il va y avoir des associations?
01:28:17 Je lui ai dit bien, écoute, viens voir.
01:28:18 Et dans ce village, il y avait plein d'associations.
01:28:20 En fait, je me suis rendu compte.
01:28:21 On a des associations.
01:28:23 Il y a des gens qui peuvent vous aider partout, mais partout.
01:28:27 On est une France incroyable.
01:28:29 On se critique tout le temps, mais nous sommes une France très
01:28:31 généreuse.
01:28:32 Il y a beaucoup d'associations.
01:28:33 Il y a beaucoup de gens bénévoles.
01:28:35 Il y a beaucoup de gens qui travaillent et qui sont prêts à
01:28:37 vous aider.
01:28:38 Et ça, c'est important de le dire à toutes les victimes, même dans
01:28:41 les tout petits villages.
01:28:42 Il y a des gens qui sont là, qui peuvent vous aider, qui peuvent
01:28:44 vous accompagner parce que c'est difficile de prendre cette
01:28:47 décision là.
01:28:48 Après, effectivement, comme vous disiez, il y a toutes ces
01:28:51 associations, il y a toutes ces personnes qui se battent, qui
01:28:53 sont bénévoles, qui passent un temps dingue pour tout pour aider.
01:28:57 Maintenant, il faut aussi que la justice, elle les aide parce
01:28:59 qu'elles ne peuvent pas être seules.
01:29:01 On a besoin de choses concrètes parce qu'on ne peut pas laisser
01:29:03 que les associations ne peut pas compter que sur le bénévolat et
01:29:06 les associations et dans les lycées et dans les collèges et
01:29:09 laisser les profs donner des cours et d'aider, etc.
01:29:11 Il faut aussi que la justice, elle prenne en main les choses
01:29:14 et qu'elle réponde aussi aux attentes quand même des
01:29:17 associations, parce que sinon, c'est toujours que dans un seul
01:29:19 sens.
01:29:20 Évidemment, c'est le combat est beaucoup trop long et trop
01:29:23 difficile.
01:29:24 Donc voilà.
01:29:25 Et merci encore d'avoir été là.
01:29:27 Et n'hésitez pas à venir me demander le lien du fil.
01:29:29 Il me revient peut être à vous témoigner de deux choses,
01:29:37 deux initiatives.
01:29:38 On est on est dans le temple de la loi ou en tout cas.
01:29:44 Voilà donc vous dire qu'au sein de la délégation du droit des
01:29:47 femmes, on travaille actuellement sur cette mission
01:29:49 femmes et sport, accessibilité et que votre témoignage va
01:29:54 certainement inspirer aussi la notion de l'inclusivité pour
01:29:58 le sport.
01:29:59 Madame, j'y serai attentive.
01:30:01 Vous dire aussi que je crois qu'on est à l'aune d'un
01:30:05 changement de paradigme dans les relations, dans les relations
01:30:09 entre les hommes et les femmes.
01:30:10 La notion du consentement.
01:30:12 Radha.
01:30:13 Au revoir.
01:30:14 Merci infiniment.
01:30:15 Elle impose pas vraiment de.
01:30:20 Impose pas seulement de travailler sur cette relation
01:30:28 entre les hommes et les femmes, mais surtout sur une partie
01:30:31 éducative pour les hommes et pour les jeunes.
01:30:33 Voilà.
01:30:34 Et je crois que cette notion de travail du consentement dans
01:30:37 notre délégation, nous sommes saisis du sujet sur lequel on va
01:30:41 travailler sur ce que pourrait devenir la dimension pénale.
01:30:45 À travers toutes les discussions qui sont à l'Europe.
01:30:47 Voilà.
01:30:48 Merci infiniment.
01:30:49 J'ai juste un petit truc.
01:30:51 Pardon, excusez moi, à rajouter parce que il y a beaucoup
01:30:54 de femmes.
01:30:55 Je trouve ça formidable, mais c'est quand même toujours
01:30:56 pénible qu'il y ait très peu d'hommes qui viennent.
01:30:59 C'est quand même dingue parce que dès qu'on parle d'un truc de
01:31:01 femme tout de suite, il n'y a plus d'hommes.
01:31:03 Exactement.
01:31:06 Mais c'est ça qui est dingue.
01:31:07 C'est que dès qu'on marque les combattantes, un truc de femme,
01:31:09 les mecs font encore se plaindre.
01:31:12 Bref, on va y aller.
01:31:13 Et juste pour un truc, parce que vraiment, pour avoir baladé
01:31:17 le film partout, c'est il faut montrer ce film aux hommes
01:31:20 parce qu'honnêtement, dans toutes les salles et à chaque
01:31:23 fois, c'est pareil.
01:31:25 D'ailleurs, je crois qu'on en avait parlé avec Karine.
01:31:27 J'ai dit tu vas voir les premières questions en règle
01:31:29 générale, c'est souvent les hommes qui les posent.
01:31:30 Et c'est vrai.
01:31:32 Et je vous assure que honnêtement, j'ai vu des choses parce
01:31:35 qu'il y a des hommes qui sortent de là, qui après ce film,
01:31:38 c'est pas pour faire genre par rapport au film, me disait mais
01:31:41 en fait, je me rendais pas compte que c'était aussi violent.
01:31:43 En fait, ce que les femmes subissent et il faut que les
01:31:47 hommes voient ce film parce qu'il n'y a pas de raison.
01:31:49 Ils y vont toujours un peu à reculons.
01:31:51 Et une fois qu'ils voient le film, ils sont souvent presque
01:31:54 parfois beaucoup plus émus que les femmes.
01:31:56 Et donc, c'est pour ça que c'est quand même un film qui ne
01:31:58 concerne pas que les femmes, mais qui s'enchaîne effectivement
01:32:01 la société.
01:32:02 Alors vous partez avec un challenge extraordinaire.
01:32:04 Non seulement vous avez tous à distribuer et à faire visionner
01:32:08 ce film, mais en plus, avec le challenge de dire il vous faut
01:32:11 un public paritaire.
01:32:13 Merci infiniment.
01:32:14 Merci à tous.
01:32:15 (...)

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