L'entreprise de Mark Zuckerberg est accusée par plusieurs marques de ne pas approuver leurs demandes de publicités pour des raisons pas valides.
Retrouvez la chronique "Veille Sanitaire" de Manon Mariani sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/veille-sanitaire
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AmusantTranscription
00:00 tourne vers vous Manon Mariani, car c'est l'heure de votre veille sanitaire dont je
00:03 me désolidarise d'avance. Je ne veux aucun souci avec Mark Zuckerberg. Ne jamais insulter
00:07 l'avenir Manon, c'est une des règles de base de notre métier. Mais bon, visiblement,
00:10 META est dans votre viseur. Est-ce que l'entreprise de Mark Zuckerberg a un problème avec l'intimité
00:15 féminine ? C'est la question que je me suis posée après avoir lu un article édifiant
00:19 dans Mashable qui concerne Dye. Dye, c'est une start-up anglaise spécialisée dans les
00:23 protections périodiques. Elle vend notamment des tampons créés en matière organique
00:26 comme le premier tampon créé à partir de CBD. Il permet de réduire les douleurs des
00:31 règles. Elle a aussi sorti un tampon spécialisé dans le dépistage qui permet aux femmes de
00:35 savoir si elles ont des infections vaginales. Bref, le site a beaucoup d'avis positifs
00:39 et donne même des conseils aux femmes sur leur cycle menstruel. Évidemment, comme n'importe
00:43 quelle jeune start-up, Dye a besoin de faire la promotion de ses produits. Et quoi de
00:47 mieux pour viser les jeunes femmes que les réseaux sociaux ? Du coup, elle a fait des
00:51 demandes à META pour pouvoir faire de la pub sur Facebook et sur Instagram. Mais ces
00:55 demandes ont toutes été rejetées. Pourquoi ça Manon ? Ça dépend des produits. Quand
00:59 l'entreprise a tenté de faire la promotion de son livre Vaginam Matters, traduction « Les
01:03 vagins sont importants », sa demande a été rejetée car, je cite « le livre n'est
01:06 pas conforme à la politique publicitaire de META ». Je précise qu'il s'agit d'un
01:11 simple guide illustré à l'intention des jeunes filles pour les éduquer sur leur
01:15 sexualité. Et puis, les demandes de pub pour leurs tampons ont elles aussi été rejetées
01:19 au prétexte qu'elles sont considérées comme des contenus pour adultes. Pour la fondatrice
01:24 de Daï, c'est sûrement dû au fait que l'entreprise emploie des mots comme « vagin » et que
01:28 manifestement ce mot dérange beaucoup META. La patronne précise aussi par ailleurs que
01:33 ces demandes n'ont pas été rejetées par n'importe qui, elles ont été rejetées
01:36 par des robots car elles sont gérées automatiquement. En fait, pour qu'une personne physique de
01:40 META s'en occupe, il faut qu'une marque puisse investir au moins 200 000 dollars
01:44 dans de la publicité. Donc forcément, les petites start-up qui n'ont pas cette somme,
01:48 elles sont pénalisées. Et là, manifestement, c'est aussi le sujet qui pose problème.
01:51 Même les sujets, les règles, le vagin, les protections hygiéniques, la sexualité des
01:55 femmes et j'en passe. Alors on pourrait se dire que META a un souci avec la sexualité
01:59 en règle générale. Pourtant, il est bien spécifié dans les règles de l'entreprise
02:03 que les annonceurs peuvent diffuser des publicités qui font la promotion de la santé sexuelle,
02:08 du bien-être et des produits et services concernant la reproduction. Jusque-là, Daï
02:12 ne déroge pas à la réglementation. Manifestement, ce qui lui fait défaut, c'est qu'elle
02:16 parle « gynécologie féminine » avec des mots trop crus. « Vagin » et « clitoris »
02:20 étant donc des mots considérés comme trop crus. Le mois dernier, une entreprise a voulu
02:25 prouver que META avait bel et bien un problème avec la sexualité féminine. Elle s'appelle
02:29 Unbound et elle produit des sex toys féminins. Et qu'est-ce qui s'est passé ? En fait,
02:33 META a rejeté toute une campagne de pub que la marque avait proposée. Des photos assez
02:38 pop et colorées où l'on voit un vibromasseur, un god ou encore des menottes dans un univers
02:43 assez girly. Aucune phrase d'accroche ou de punchline choc. La photo est claire, sans
02:47 être vulgaire ni choquante. Mais ça n'est pas passé auprès des robots de META. Du
02:52 coup, Unbound a eu une idée. Elle a créé une fausse campagne avec les mêmes produits
02:57 mais cette fois-ci destinés aux hommes. La marque s'est renommée Thunder Trust. Les
03:01 couleurs ont été remplacées par du gris, des hommes bien virils et des punchlines bien
03:05 sentis. Et oh ! Surprise ! Elle a été validée par META. C'est un exemple parmi tant d'autres.
03:11 Malheureusement, des comptes Instagram féministes ressentent certaines publicités à destination
03:15 des hommes que l'on voit passer sur META. Des pubs sexistes et vulgaires. J'en ai
03:20 vu une par exemple, pour une pilule censée aider les hommes qui ont des problèmes érectiles.
03:24 On y voit l'ombre d'un homme musclé avec un pénis énorme en érection et la phrase
03:29 à côté « prenez-en pendant trois jours et elle sera trop grosse pour la tenir à
03:33 une main ». Je précise que cet homme n'est pas Quentin. Et puis c'est passé. Bref,
03:37 vous l'avez compris, cette différence de traitement envers les hommes et les femmes
03:40 chez META se voit de plus en plus. Et c'est navrant en 2023 d'en être encore là. D'autant
03:45 plus pour une entreprise aussi puissante que META. Certaines associations parlent même
03:49 de censure quand il s'agit de sexualité féminine. Aux Etats-Unis, des sénateurs
03:53 ont déposé plainte à la Commission fédérale du commerce pour qu'elle enquête sur les
03:56 méthodes de META concernant ces fameuses publicités rejetées. A voir si les choses vont changer.
04:02 NICOLAS : Edifiant.